Paul Éluard, Capitale de▶ la douleur (mai ◀1927▶)aj
Nocturnes aux caresses coupantes comme certaines herbes. Capitale ◀de▶ la douleurak, ce sont ◀de▶ belles syllabes sereines, et dans cette ville, Éluard est le plus séduisant, le plus dangereusement gracieux des noctambules. Rêves éveillés, entre ◀deux▶ gorgées ◀d’▶un élixir dont il voudrait bien nous faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup ◀d’▶oiseaux volètent, se balancent au bord des verres, se posent sur les cordes ◀d’▶une lyre dont ils font grésiller l’accord, une patte en l’air, becquètent le cœur ◀d’▶une femme qui va les étrangler doucement. Ces vers sont ◀de▶ jolies flèches empoisonnées. Quelque chose, tout de même, ◀de▶ laqué, ◀d’▶élégant, ◀de▶ « bien français » ; et le mot sang n’évoque ici qu’une tache ◀de▶ couleur, plus sentimental que cruel. « J’ai la beauté facile et c’est heureux. » Il y a aussi un certain tragique, mais au filet si acéré qu’on ne sent presque pas sa blessure.
Mais c’est ici qu’il s’agit ◀de▶ ne pas confondre inexplicable avec incompréhensible.