Au sujet d’▶un grand roman : ◀La▶ Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)h
M. Maurice Baring est entré dans ◀l’▶intimité ◀de▶ milliers ◀de▶ lecteurs français avec un livre ◀d’▶un rare prestige, Daphné Adeane. On vient de traduire un autre roman du même auteur16, et il nous aide à mieux définir ◀le▶ charme ◀de▶ cette œuvre inoubliable. Antérieur ◀de▶ quelques années à Daphné, beaucoup plus long, — il compte plus ◀de▶ 600 pages dans ◀l’▶édition française — ◀d’▶un rythme plus inégal aussi, il ne lui est pas inférieur par ◀l’▶intérêt humain, et sa qualité ◀d’▶émotion n’est pas moins pure. C’est ◀l’▶histoire ◀de▶ ◀la▶ vie ◀d’▶une femme, et ◀de▶ ◀la▶ vie ◀d’▶une société aujourd’hui presque disparue, « roman-fleuve » que deux dates limitent : 1851-1914. Ainsi met-il en jeu ◀les▶ deux éléments dont ◀l’▶antagonisme fait ◀le▶ fond ◀de▶ presque toutes ◀les▶ grandes œuvres romanesques : une individualité et un milieu social bien défini. À ces deux éléments s’en ajoute un troisième qui est moins visible, mais dont ◀la▶ présence constante donne au livre toute sa gravité. Maurice Baring exprime ce troisième sujet par deux vers ◀de▶ son ami Hilaire Belloc dont voici ◀la▶ traduction : ◀L’▶amour ◀de▶ Dieu qui mène aux royaumes ◀d’▶en-haut est contrecarré par ◀le▶ dieu ◀de▶ ◀l’▶Amour.
« Si vous désirez savoir comment cela s’applique à mon histoire, dit ◀l’▶auteur dans sa préface, lisez-◀la▶, et si vous ◀la▶ lisez, ne dites pas à vos amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient lu eux-mêmes ◀le▶ livre. J’espère que ◀les▶ critiques ne ◀le▶ diront pas non plus ; mais je sais que c’est beaucoup leur demander. »
Eh bien ! non, c’est au contraire décharger ces critiques ◀d’▶une tâche impossible. Car toute ◀la▶ valeur ◀de▶ ◀l’▶œuvre ◀de▶ Baring réside dans sa durée, dans son atmosphère et dans ◀le▶ son qu’elle rend. Il ne s’y passe rien de plus que ce qu’admet ◀la▶ société anglaise. Tout ◀le▶ drame est intérieur ; ◀la▶ passion ne s’y manifeste que par ◀de▶ très petits gestes qui, échappant soudain à des êtres ◀d’▶ordinaire admirablement corrects et maîtres ◀d’▶eux-mêmes, laissent deviner une souffrance profonde, longtemps contenue. ◀L’▶intensité des scènes gagne à cette retenue mondaine ce que perd ◀le▶ pittoresque ◀de▶ ◀l’▶action, encore que ◀l’▶évocation ◀de▶ cette haute société anglaise ne soit pas dépourvue ◀d’▶un charme qui attirera certains lecteurs, qui agacera un peu ◀les▶ autres. M. Charles Du Bos, dans ◀la▶ très belle préface qu’il a donnée à ◀la▶ traduction française note avec raison que M. Baring se montre « quelque peu inexorable dans ◀la▶ libéralité avec laquelle il nous invite à ◀de▶ multiples week-ends… » Il y aurait beaucoup à dire pour et contre ◀le▶ roman mondain — entendons mondain par ◀le▶ cadre et ◀les▶ personnages, non par ◀l’▶inspiration. (Dans ◀le▶ cas ◀de▶ Baring, elle serait plutôt religieuse.) Il est incontestable que ◀l’▶art a tout à gagner à se choisir un cadre étroit, voire même conventionnel. Racine en est ◀le▶ plus haut exemple. ◀La▶ Société dans laquelle évoluent ◀les▶ héros ◀de▶ Baring est riche, « conformiste » à ◀l’▶extrême, mais internationale. Cela permet à ◀l’▶auteur autant qu’aux personnages ◀de▶ ne pas s’attarder à des considérations matérielles fastidieuses ; cela permet aussi ◀de▶ résoudre certains conflits apparemment sans issues : ◀les▶ acteurs du drame n’hésitent pas à louer une villa à Heidelberg ou à Séville quand ◀la▶ situation n’est plus tenable à Londres, et ◀l’▶histoire continue, pour notre agrément. Mais surtout, cette vie dénuée ◀d’▶aventures ou ◀de▶ difficultés extérieures, permet à notre intérêt ◀de▶ se concentrer uniquement sur ◀les▶ sentiments, et dès lors elle constitue un milieu privilégié pour ◀l’▶étude du cœur humain. Si ◀le▶ rôle ◀de▶ ◀l’▶art est ◀d’▶affiner nos âmes au contact ◀de▶ réalités plus pures que celles ◀de▶ ◀la▶ vie courante, on peut dire que ◀les▶ romans « mondains » ◀de▶ Baring ne manquent pas à cette tâche, et c’est là ◀l’▶important.
◀Le▶ mérite ◀le▶ plus rare ◀de▶ ce livre est sans doute ◀de▶ faire sentir et « réaliser » au lecteur ◀le▶ tragique ◀de▶ ◀la▶ durée ◀d’▶une vie. M. Baring nous fait suivre ◀de▶ sa naissance à sa mort toute ◀l’▶existence ◀de▶ Blanche Clifford, sa vie ◀de▶ jeune fille, son mariage avec ◀le▶ prince Roccapalumba, puis avec un jeune lord ; toute ◀l’▶existence ◀d’▶une femme qui ne cesse, jusqu’à sa dernière heure, ◀d’▶aimer et ◀de▶ souffrir par son amour. C’était là choisir un sujet inévitablement tragique. Car si ◀l’▶histoire ◀de▶ ◀l’▶ascension ◀d’▶un caractère, ◀d’▶une volonté, ◀d’▶une âme virile, trouve dans sa durée même ◀l’▶élément ◀le▶ plus convaincant ◀de▶ sa grandeur, et ◀le▶ plus tonique17, — il en va tout autrement ◀de▶ ◀l’▶histoire ◀d’▶une vie sentimentale. ◀La▶ durée est ◀l’▶élément tragique par excellence du sentiment, parce qu’elle ◀le▶ transforme sans cesse, alors que nous sommes attachés surtout à des instants parfaits ◀de▶ nos affections ; parce que ◀le▶ sentiment ne souffre pas une ascension continue, mais une fois atteint ◀le▶ moment ◀de▶ sa perfection, ne peut plus que se souvenir, c’est-à-dire souffrir, vieillir. ◀L’▶amour étant ◀d’▶essence éternelle, ses manifestations dans notre vie — dans ◀la▶ durée — sont nécessairement douloureuses.
Certains, peut-être, verront-là une condamnation des passions humaines, et comme ◀la▶ morale du roman. Mais nous ne croyons pas qu’une œuvre ◀de▶ cette envergure comporte à proprement parler ◀de▶ morale, malgré ce que dit ◀l’▶auteur dans sa préface. Bien plutôt, elle est ◀l’▶expression concrète ◀d’▶une loi divine et humaine, et c’est ici que ◀l’▶on peut voir sa profonde ressemblance avec ◀les▶ Affinités électives ◀de▶ Goethe. Aucune arrière-pensée ◀de▶ jugement moral ne perce dans ◀le▶ ton ni dans ◀l’▶agencement des incidents. Ce n’est pas un auteur qui s’arroge un petit jugement dernier ◀de▶ ses personnages, comme ◀le▶ moraliste s’arroge ◀le▶ pouvoir ◀de▶ séparer ◀le▶ bien du mal parmi ◀les▶ actions ◀d’▶autrui qu’il estime connaître. Simplement, il enregistre ◀les▶ effets ◀d’▶une justice immanente. En même temps que ◀les▶ actions ◀de▶ ses héros, il note ◀les▶ jugements contradictoires qu’elles provoquent. Et ◀le▶ tragique qui se dégage lentement ◀de▶ cette longue confusion ◀de▶ plaisirs mondains, ◀d’▶égoïsmes déçus, ◀d’▶égoïsmes comblés, ce n’est pas ◀le▶ tragique ◀d’▶une condamnation, mais celui, combien plus amer et noble, du consentement aux lois ◀de▶ ◀la▶ vie. Seule épreuve qui permette ◀de▶ nous en libérer.
Car au-dessus des fatalités humaines, ce qui compte chez ◀les▶ personnages ◀de▶ Baring, c’est ◀la▶ manière ◀d’▶accepter une destinée, ◀de▶ ◀la▶ transfigurer ou ◀d’▶y succomber. C’est cela qui forme ◀le▶ sujet implicite, nous ◀l’▶avons dit, ◀de▶ son œuvre romanesque. Et c’est par tout ce qu’elle contient ◀d’▶inexprimé qu’elle atteint en certains passages à une intensité presque bouleversante.
Il est pourtant un endroit du roman où ◀l’▶auteur intervient visiblement, force ◀les▶ faits, agit comme un « moraliste » désireux ◀de▶ justifier une thèse plus que ◀de▶ faire comprendre ◀la▶ réalité. Et c’est au cours des quarante pages qu’il consacre à ◀la▶ « conversion » au catholicisme ◀de▶ ◀la▶ princesse Blanche. Arrêtons-nous un peu à ◀l’▶examen ◀de▶ ce passage auquel on sent que Baring attache une importance qui n’est pas uniquement « romanesque » — ◀le▶ mouvement du récit se ralentit, au contraire, fâcheusement en ces pages — et qui s’explique si ◀l’▶on a lu ◀la▶ phrase par quoi se termine un précédent livre ◀de▶ notre auteur : « ◀La▶ veille ◀de▶ ◀la▶ Chandeleur 1909, je fus reçu dans ◀le▶ sein ◀de▶ ◀l’▶Église catholique… ◀le▶ seul acte ◀de▶ ma vie que je suis parfaitement certain ◀de▶ n’avoir jamais regretté. »
Blanche, anglicane « ◀de▶ naissance », a donc épousé un Italien et vit dans un milieu catholique qui n’exerce, dit-elle, aucune pression sur ses convictions religieuses. Mais ◀le▶ mot conviction ne doit être pris ici qu’au sens ◀le▶ plus conventionnel. Car à une tante anglaise qui lui exprime ◀l’▶espoir que sa vie à ◀l’▶étranger n’ait point ébranlé sa foi, ◀la▶ princesse répond : « Je ne crois pas, j’espère que non ; bien qu’il soit difficile, quelquefois, me semble-t-il, ◀de▶ savoir exactement quelle foi on a. » Plus tard elle avoue franchement : « … dans nos églises j’éprouve un sentiment ◀de▶ détresse aiguë, ou bien je m’y ennuie. » Et ◀l’▶on découvre soudain que cette femme, qui a subi sans ◀les▶ mettre jamais en question ◀les▶ exigences ◀les▶ plus terribles ◀de▶ ◀la▶ société insulaire, possède un sens critique assuré qu’elle applique non sans acuité aux pratiques anglicanes. On serait tenté ◀de▶ soupçonner ici quelque invraisemblance psychologique si ◀l’▶on ne s’apercevait que M. Baring, lui-même, manifeste cette tournure ◀d’▶esprit au cours de ses romans. ◀Le▶ trait satirique, ailleurs presque imperceptible, est nettement appuyé dès qu’il s’agit des vieilles tantes ◀de▶ ◀la▶ Princesse, chargées ici ◀de▶ représenter deux églises anglaises. Ces deux respectables ladies, qui ne jouent pas ◀d’▶autre rôle dans ◀l’▶histoire, sont ridicules et conventionnelles à souhait (ni plus ni moins que ◀la▶ majorité des gens ◀de▶ cette sorte, mais est-ce à eux que ◀l’▶on demande ◀de▶ définir ◀la▶ doctrine ?). Voici quelques traits amusants ou cruels qui ◀les▶ caractérisent. « Naturellement, vous allez à ◀l’▶église ◀le▶ dimanche ? — Oui, tante Harriet, j’y vais. — Tante Harriet eut un soupir ◀de▶ soulagement. ◀La▶ question était réglée : du moment qu’on allait à ◀l’▶église ◀le▶ dimanche, tout était bien ; inutile ◀d’▶en demander plus. » Parlant ◀de▶ son pasteur préféré, ◀la▶ même tante Harriet a ce mot exquis : « Il prêche merveilleusement sans jamais aucune excentricité. » Elle appelle ceux qui passent à ◀l’▶Église romaine des « pervertis » : « Nous en avons eu trop dans ◀la▶ famille, votre pauvre oncle Charles… qui avait stupéfié ◀la▶ famille en devenant catholique…, puis Edmund Lely, cousin germain ◀de▶ votre père, qui est devenu moine, et qui marche pieds nus, à ◀l’▶étranger lui aussi ; puis il y a eu votre pauvre tante Cornélia… Ce fut un terrible coup pour nous tous. Naturellement, nous nous sommes montrés très bons à son égard… » ◀L’▶on conçoit que Blanche malheureuse, isolée, cherchant une sécurité intérieure, ne trouve pas dans ces indignations sentimentales ◀la▶ réponse aux premiers troubles que ◀la▶ grâce jette dans son âme. D’autre part, tous ◀les▶ catholiques qu’elle rencontre et qui lui parlent ◀de▶ leur foi se distinguent par une humanité charmante, « une façon naturelle ◀de▶ traiter ◀les▶ questions religieuses, sans fausse honte ». (Seuls, parmi ◀les▶ catholiques, son mari et sa tyrannique belle-mère sont nettement antipathiques, mais ils ne disent rien, eux !) Comment Blanche ne se sentirait-elle pas attirée par ◀la▶ Rome papale, qui ◀la▶ console ◀de▶ ◀la▶ Rome ◀de▶ son mari et ◀la▶ venge ◀de▶ ◀l’▶Angleterre ◀de▶ ses tantes. Elle abjure secrètement, à Londres.
C’est peut-être à l’endroit de cette œuvre où ◀l’▶on parle ◀le▶ plus directement ◀de▶ Dieu que Dieu est ◀le▶ plus absent. Car nous y sommes à chaque page incités à juger, induits en tentation, induits en discussion. Je sais bien que tout changement ◀de▶ confession ramène ◀les▶ mêmes arguments qui retiennent ◀l’▶esprit à ◀la▶ périphérie des vérités religieuses, là où elles paraissent s’opposer, au lieu de nous aider à ◀les▶ mieux pénétrer, à ◀les▶ approfondir jusqu’à ◀l’▶unité. Il est ◀d’▶autant plus regrettable ◀de▶ voir Baring se départir ici ◀de▶ ◀la▶ sagesse qu’il montre ailleurs, grossir ◀les▶ traits, découvrir ◀la▶ thèse.
Il eût pu s’en dispenser d’ailleurs, car en définitive ◀la▶ conversion ◀de▶ son héroïne nous paraît être à tel point ◀la▶ seule solution possible qu’elle n’est plus du tout exemplaire et ne peut servir ni ◀le▶ catholicisme (◀le▶ milieu protestant étant nul), ni ◀la▶ foi chrétienne en général (du fait précisément que ◀les▶ mobiles humains sont ici entièrement suffisants et rendent superflue ◀l’▶action ◀de▶ ◀la▶ grâce). Mais quoi ? Nous laisserons-nous vraiment « tenter » par cette erreur ◀de▶ Baring ? Cherchons plutôt ◀le▶ secret ◀d’▶une communion que rompent ◀les▶ discussions, et qu’en tant d’autres pages ◀de▶ cette belle œuvre, ◀d’▶une simple indication tranquille et profonde sur ◀l’▶état d’âme ◀d’▶un ◀de▶ ses héros, comme sans ◀le▶ savoir, il établit.
En vérité, ◀l’▶entrée ◀de▶ Blanche dans ◀l’▶Église catholique n’est pas une conversion18, c’est une adhésion à ce qui lui semble être ◀la▶ vérité. Sa vraie conversion a lieu beaucoup plus tard, lorsqu’elle trouve, à force de souffrance, ◀le▶ courage ◀de▶ sacrifier son amour. Mais elle ne peut survivre à cet acte suprême, à cette grâce. Aussi notre bonheur humain n’est-il en aucune mesure ◀le▶ signe ◀de▶ ◀la▶ vérité. Personne, peut-être, n’a répété avec autant ◀de▶ force que Baring ◀le▶ fameux, ◀l’▶irrépressible argument du bonheur, fondement pratique ◀de▶ ◀la▶ morale courante. Presque tous ◀les▶ événements ◀de▶ son roman ◀le▶ contredisent. Ceci entraîne cela — bonheur ou catastrophe — non parce que c’est mal ou bien, mais en vertu d’une loi organique, inéluctable, amorale, tout à fait indépendante ◀de▶ nos appréciations. Nous sommes naturellement portés à confondre notre bonheur avec notre bien, et à taxer ◀d’▶immoralisme tout acte qui entraîne des ruines humaines. Mais ◀la▶ vérité, elle, est indifférente à ce que nous appelons bonheur ou malheur. Et c’est ◀la▶ vérité seule qu’il s’agit ◀d’▶attendre. Dans Daphné Adeane, dans ◀La▶ Princesse Blanche, ce sont deux prêtres19 qui, au moment décisif, viennent apporter ce dur message à ◀l’▶âme ◀de▶ celle qui demandait ◀d’▶être apaisée. Admirables dialogues, déchirants et triomphants, qui comptent parmi ◀les▶ chefs-d’œuvre ◀de▶ ◀la▶ littérature religieuse. Celui ◀de▶ ◀La▶ Princesse Blanche 20 donne sans aucun doute ◀l’▶accord ◀le▶ plus profond ◀de▶ ◀l’▶œuvre ◀de▶ Baring. En voici ◀la▶ conclusion. (C’est Blanche qui parle au père Michaël.)
Vous comprenez tout à présent. Je vous demande seulement ◀de▶ prier pour moi, car j’ai parfois ◀la▶ sensation que ma misère est plus que je ne peux supporter. ◀La▶ vie humaine me paraît intolérable.
— Elle ◀l’▶est presque, mais pas tout à fait. Il faut ◀l’▶accepter. Songez à ◀l’▶agonie du Jardin des Oliviers.
Blanche se souvint que Lady Mount-Stratton lui avait dit presque ◀la▶ même chose dans ◀le▶ Podere à Florence.
— Je sens, il est vrai, que j’ai commis des erreurs irréparables.
— Vous avez ◀le▶ droit ◀de▶ vous laisser mener par ◀le▶ remords au bord du désespoir, mais pas plus loin.
Et c’est ainsi que ◀de▶ ce roman au charme pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles Du Bos « cette tristesse par-delà ◀la▶ tristesse que Baring excelle à suggérer, qu’au deuxième mouvement, au mouvement lent, du Quintette, Schumann a enclose et embaumée ».
« Tristesse, par-delà ◀la▶ tristesse »… Un tel état ◀de▶ ◀l’▶âme n’est plus très éloigné peut-être ◀de▶ cette joie qui, elle aussi, est « par-delà », — cette joie « qui surpasse toute connaissance ».