Notre foi, par Emil Brunner (janvier 1936)h
Sous le▶ titre Notre Foi, Emil Brunner a réuni 35 courtes études, des « méditations sur ◀le▶ message ◀de▶ Jésus-Christ ».
Dès ◀l’▶abord, on est frappé par leur simplicité et leur clarté, qui réussissent à mettre à ◀la▶ portée ◀de▶ tous, sans ◀l’▶affaiblir ni ◀la▶ fausser, ◀la▶ « théologie » chrétienne ◀la▶ plus authentique. ◀Le▶ style est direct, ◀l’▶emploi ◀de▶ la seconde personne est ◀la▶ règle ; aussi ne peut-on lire ces méditations sans se sentir pris à partie et directement engagé par ◀les▶ réactions et ◀les▶ réponses qu’elles exigent ◀de▶ nous.
Ces études se succèdent selon un plan qu’il n’est pas toujours facile ◀d’▶apercevoir. ◀Les▶ divisions générales paraissent être : Dieu — ◀L’▶homme — Jésus-Christ — ◀La▶ foi chrétienne — ◀L’▶Église et ◀les▶ sacrements — ◀L’▶espérance eschatologique.
◀Le▶ trait ◀le▶ plus marquant est leur « biblisme ». Bien que pas un verset ◀de▶ ◀l’▶Écriture ne soit cité, on sent ◀la▶ pensée et ◀la▶ foi ◀de▶ ◀l’▶auteur informées par ◀la▶ Bible, et dominées par elle. Pour Brunner, « ◀la▶ foi chrétienne est une foi biblique » ; ◀la▶ Bible est ◀la▶ Parole ◀de▶ Dieu, et nous ne pouvons rien savoir ◀de▶ Dieu que par Sa révélation dans cette Parole. ◀Le▶ Saint-Esprit ouvre nos cœurs à cette Parole, Il ◀la▶ rend vivante et agissante en nous, en sorte qu’elle produit en nous ce que saint Paul appelle « ◀les▶ fruits ◀de▶ ◀l’▶Esprit ».
On sent dans ces études un constant effort ◀de▶ fidélité humble pour ne pas trahir ◀la▶ Révélation ◀de▶ Dieu en taisant — ou en résolvant par quelque ingénieuse synthèse — tous ◀les▶ paradoxes chrétiens qui gênent si fort notre humaine raison. Mais ◀la▶ foi n’est pas une adhésion intellectuelle qui ne nous engagerait pas ; ◀la▶ foi au Dieu ◀de▶ majesté, ◀de▶ sainteté et ◀d’▶amour, qui s’est révélé à nous en Jésus-Christ, exige que nous prenions ◀les▶ exigences ◀de▶ Dieu vraiment au sérieux, que nous « laissions Dieu être Dieu en nous ». Brunner semble vouloir nous amener à prier ◀la▶ prière ◀de▶ ◀la▶ foi : « Je crois, Seigneur, viens en aide à mon incrédulité. »