« Subjectivité et transcendance », Lettre de▶ M. Denis de Rougemont (décembre 1937)w x
Pourquoi voulez-vous — ou veulent-ils — que ◀la▶ philosophie se purifie ◀de▶ théologie ? ◀La▶ théologie vaut bien ◀la▶ science. C’est même une science bien moins variable que ◀les▶ sciences dites exactes, dont ◀les▶ fondements sont renversés tous ◀les▶ vingt ans ◀de▶ fond en comble.
Je ne pense pas que ◀la▶ transcendance puisse jamais être « simplement ◀la▶ nature ». Voyez chez Goethe, chez Tolstoï, chez Nietzsche : dans ◀la▶ mesure où elle est un élément ◀de▶ transcendance, ◀la▶ nature devient divinité (et ne peut pas ne pas ◀le▶ devenir). Pour ma part, je ne conçois pas ◀de▶ relation concrète à ◀la▶ transcendance où manquerait ◀le▶ sentiment du divin, du sacré. Mais votre communication nous oriente utilement vers une nouvelle analyse ◀de▶ ◀la▶ transcendance dans son rapport aux puissances ◀de▶ ◀l’▶imagination et non seulement dans son rapport à ◀l’▶éthique.