VII. Réformes politiques
Elles ne pourront être évitées, à plus ou moins longue échéance selon les cas. Il importe donc que la Ligue les prépare dès maintenant et en toute indépendance vis-à-vis des partis politiques et des influences ou même des pressions étrangères.
La Suisse doit être gouvernée, et non pas seulement administrée. Le Conseil fédéral doit être libéré de▶ toute préoccupation partisane. Il doit être soulagé ◀d’▶un travail administratif qui ne laisse plus aux chefs ◀de▶ départements le temps ◀de▶ gouverner. Le président ◀de▶ la Confédération ne doit plus être en même temps chargé ◀d’▶un département. Il est contraire au bon sens qu’il soit nommé automatiquement par rotation, sans tenir compte des qualités personnelles que requiert la conduite ◀de▶ l’État.
Le Parlement doit être réformé dans le sens ◀d’▶une stricte distinction des compétences : il est absurde qu’un député nommé pour ses opinions politiques ait à se prononcer sur des questions économiques qu’il ne peut pas connaître professionnellement. La confusion permanente du politique et ◀de▶ l’économique est un danger très grave pour notre pays ; elle a conduit sous nos yeux d’autres régimes à la catastrophe. L’adjonction au Parlement ◀d’▶une Chambre économique est l’une des premières réformes à envisager dans ce domaine. Les sessions ◀de▶ trois semaines doivent et peuvent être réduites à quelques jours seulement.
La vitalité ◀de▶ notre démocratie fédéraliste dépend ◀de▶ la vitalité des cantons et des communes. Celle-ci se voit menacée par un certain capitalisme anonyme et par certains abus dans le système actuel des subventions.
L’organisation professionnelle et un contrôle sévère des subventions doivent y remédier.
La vitalité des cantons et des communes dépend ◀de▶ celle des entreprises et des familles. Nous demandons d’une part, la création ◀d’▶un institut ◀de▶ surveillance du crédit et ◀d’▶un institut ◀d’▶enquête et ◀de▶ recherche pour organiser l’économie du pays, d’autre part l’introduction du salaire familial et la mise à l’étude ◀de▶ mesures légales pour la protection ◀de▶ la famille.
Tout ceci une fois de plus à titre ◀d’exemples, et sans préjuger des mesures que l’évolution rapide des événements rendra sans doute nécessaires. Les hommes sont plus importants que les programmes — et même que les institutions.