VIII. La▶ Ligue du Gothard vue par ◀la▶ presse
Rien ne pouvait mieux démontrer ◀la▶ nécessité ◀de▶ notre Ligue que ◀l’▶immense curiosité qu’elle a soulevée dans ◀la▶ population, et ◀les▶ espoirs que sa seule annonce a réveillés.
Si ◀la▶ presse, celle qui sent notre époque et ses métamorphoses, a montré, vis-à-vis de notre mouvement, soit ◀de▶ ◀l’▶objectivité, soit ◀de▶ ◀la▶ sympathie, certains journaux, en revanche, se sont hâtés ◀de▶ satisfaire à leur manière cette curiosité et ◀de▶ miner dans ◀la▶ mesure du possible ces espoirs.
Bien avant que ◀la▶ Ligue ait publié ◀les▶ noms des membres ◀de▶ sa direction provisoire et des signataires ◀de▶ son manifeste, des articles inspirés par quelques politiciens apeurés « révélaient » au public que Monsieur X ou Monsieur Y étaient « évidemment » ◀les▶ « meneurs du jeu ». C’est ainsi que ◀l’▶on a prétendu simultanément que ◀la▶ Ligue était « payée » par ◀les▶ deux partis belligérants, par ◀le▶ grand patronat, par ◀les▶ « marxistes », par ◀la▶ Migros (dont elle n’était « évidemment » qu’une filiale), par ◀la▶ Ligue des sans-subventions, par ◀les▶ groupes ◀d’▶Oxford, par ◀les▶ compagnies ◀d’▶assurance, etc. Ces messieurs ◀de▶ certaines rédactions n’imaginent pas qu’un mouvement politique puisse être honnête. Nous ne perdrons pas une minute à réfuter leurs calomnies.
Lorsque ◀les▶ noms des fondateurs ◀de▶ ◀la▶ Ligue eurent paru, suivis des noms ◀de▶ personnalités qui déclaraient appuyer cette initiative, telles agences politiques tentèrent ◀de▶ semer ◀la▶ confusion et ◀le▶ doute en annonçant que des défections retentissantes s’étaient « déjà » produites dans nos rangs. Or, ◀les▶ personnalités citées n’avaient jamais fait partie ◀de▶ ◀la▶ Ligue, quoi qu’en eussent dit, deux semaines plus tôt… ces mêmes agences !
Un seul membre du directoire s’est séparé ◀de▶ nous dans cette phase préparatoire — non pas pour des divergences dans ◀les▶ questions ◀de▶ principe mais dans ◀les▶ questions ◀de▶ tactique. Nous n’avons pas voulu nous laisser imposer une organisation qui aurait fait ◀de nous un parti : nous avons tenu à rester un « mouvement ».