Présentation du tarot (printemps 1945)n
1. Origines
Tarot, tarok ou taroc, est le▶ nom donné par ◀les▶ Italiens à l’une des figures du paquet ◀de▶ 78 cartes tel qu’il existait au xiiie siècle. Ce nom fut attribué par ◀la▶ suite à ◀l’▶ensemble du jeu. Un des premiers témoignages historiques que ◀l’▶on possède sur ◀le▶ tarot remonte à 1393. Cette année-là, Jacquemin Gringonneur, peintre français, dessina et enlumina des cartes pour Charles VI, ◀le▶ roi fou, liant ainsi ◀le▶ tarot à l’un des moments ◀les▶ plus violemment poétiques ◀de▶ ◀l’▶histoire ◀de▶ France. Ces cartes à fond doré, à bord ◀d’▶argent, ne portent ni inscriptions ni nombres, et s’inspirent ◀de▶ modèles vénitiens. Dix-sept d’entre elles sont conservées à ◀la▶ Bibliothèque Nationale. ◀D’▶un autre jeu, faussement attribué à Mantegna, et daté ◀de▶ 1400, subsistent aujourd’hui quatre exemplaires ◀de▶ 50 cartes chacun. Ce jeu se compose ◀de▶ cinq séries ◀de▶ 10 cartes, nommées ◀les▶ Conditions ◀de▶ ◀la▶ vie, ◀les▶ Muses, ◀les▶ Arts libéraux, ◀les▶ Vertus, ◀le▶ Système céleste.
Michel-Ange est supposé avoir inventé un jeu ◀de▶ tarot pour enseigner ◀l’▶arithmétique. Et Gargantua jouait au « Tarau » selon Rabelais. Au xve siècle, ◀l’▶invention ◀de▶ ◀l’▶imprimerie multiplia ◀les▶ cartes en circulation, mais jusqu’au xviiie siècle, ◀le▶ tarot n’est guère connu que chez ◀les▶ princes et chez ◀les▶ gipsys, tout en haut ◀de▶ ◀l’▶échelle sociale et tout en bas, passe-temps noble et magique ou rituel ◀de▶ science maudite, et prêtant aux abus ◀les▶ plus puérils ou ◀les▶ plus démoniaques, bien entendu.
◀L’▶origine du tarot est obscure. Vers ◀le▶ milieu du xviiie siècle, ◀l’▶occultiste suisse Court ◀de▶ Gébelin émit ◀l’▶hypothèse que ◀le▶ tarot dérivait du Livre ◀de▶ Toth, livre sacré ◀de▶ ◀l’▶Égypte. Mais il crut aussi en retrouver ◀les▶ équivalents dans une inscription chinoise, datant ◀de▶ 1120, et dans ◀les▶ tablettes hindoues représentant ◀les▶ avatars ◀de▶ Vishnu. ◀L’▶origine égyptienne du tarot est soutenue par Etteilla, dont nous allons parler, par ◀d’▶Odoucet son premier disciple, et par Éliphas Levi. Elle a été contestée par W. A. Chatto, anglais, en 1848, et par Boiteau, français, en 1854. Ce dernier attribue au tarot une origine hindoue ; et ce sont ◀les▶ gipsys, selon lui (et d’ailleurs aussi selon Lévi) qui ◀l’▶auraient transmis à ◀l’▶Europe. Mais on sait que ◀le▶ peuple tzigane ne vint en Europe qu’en 1417 sous ◀la▶ conduite du « Duc d’Égypte » ; et qu’on lui suppose une ascendance hindoue. Or nous possédons des cartes ◀de▶ tarot plus anciennes, comme on vient de ◀le▶ voir.
◀Les▶ origines du tarot, selon nous, se perdent littéralement dans ◀la▶ nuit des temps. Nous soutiendrons cette thèse au paragraphe 5.
2. Etteilla (1750-1810, environ)
Nous lisons ◀le▶ jugement suivant sur Etteilla dans un petit ouvrage intitulé ◀Le▶ Nouvel Etteilla (Paris 1922) :
Cet auteur, en rendant justice au génie et à ◀la▶ science ◀de▶ Court ◀de▶ Gébelin, terrassa ce que ce grave antiquaire avait transcrit dans son huitième volume du Monde primitif, d’après un amateur qui, lui-même, n’avait pu copier ◀l’▶art ◀de▶ tirer ◀les▶ cartes, dont il est question, que d’après sa cuisinière.
Il était perruquier et se nommait ◀de▶ son vrai nom, Alliette. Il redécouvrit ◀le▶ tarot pendant la seconde moitié du xviiie siècle. Sa prose est vague, ses interprétations sont hasardeuses, mais il a ◀le▶ mérite ◀d’▶en avoir proposées. Ses disciples, dont ◀le▶ plus grand fut Éliphas Lévi (◀l’▶abbé Alphonse Louis Constant), ne se privent pas ◀de▶ dénoncer ses erreurs, mais se montrent enclins aux mêmes complaisances interprétatives que ◀le▶ maître. ◀La▶ lecture ◀de▶ leurs textes est généralement exaspérante, à cause de leur propension à ramener tout à tout, et réciproquement. En voici un exemple :
Etteilla a placé ◀le▶ Fou à ◀la▶ fin du jeu, c’est-à-dire au nombre 78, et a mis au nombre 21 ◀la▶ figure qu’il nomme ◀le▶ Despote africain, qui n’est autre que ◀l’▶arcane 7, 1e Chariot… Mais en fait cette lame n’a pas ◀de▶ nombre autre que ◀le▶ zéro. Ce nombre 21 appartient à ◀la▶ lettre Schin ◀de▶ ◀l’▶alphabet hébreu… ◀Le▶ véritable 21 est aussi 22, ainsi que nous ◀le▶ verrons. Etteilla place ◀le▶ Fou sous ◀le▶ nombre 78 qui est enfin notre zéro, et voici son intéressante analyse ◀de▶ ce nombre. (Elie Alta, ◀Le▶ Tarot égyptien, ou Etteilla restitué, Vichy, 1922.)
On peut juger d’après ce texte (et son contexte) que selon Etteilla et son disciple Elie Alta, l’un corrigeant l’autre. 0 = 78 = (77) = 21 = 22 = (20) = 0. Telles sont ◀les▶ brimades que doit subir ◀le▶ débutant dans ◀l’▶étude du tarot.
3. Variations
Selon ◀les▶ pays et ◀les▶ temps : quant au dessin des cartes, et quant à leur interprétation, ◀les▶ variations paraissent avoir été aussi nombreuses que ◀les▶ familles ◀d’▶esprits, ◀les▶ hérésies chrétiennes, ou ◀les▶ écoles marxistes. Non moins valables. Car ◀le▶ tarot représente ◀le▶ Monde : on peut ◀le▶ voir de plus ◀d’▶une façon.
A) Pays. Citons Elie Alta :
Etteilla a composé un jeu dans lequel ◀les▶ figures des arcanes majeurs ont été déplacées ou transformées. Seuls ◀les▶ arcanes mineurs sont exacts, mais malgré ces changements on peut se servir ◀de▶ son jeu. Il est préférable ◀d’▶employer ◀les▶ suivants, mais en numérotant ◀les▶ arcanes mineurs :
1. ◀Le▶ tarot ◀de▶ Marseille où ◀les▶ arcanes majeurs sont exacts ;
2. ◀Le▶ tarot suisse ◀de▶ Schaffhouse ;
3. ◀Le▶ tarot italien où seulement deux arcanes sont différents :
(a) ◀Le▶ pape qui est remplacé par Jupiter, ce qui est ◀la▶ même chose, car Jupiter étant symboliquement principe ◀de▶ vie, fait fonction ◀de▶ Dieu dans ◀l’▶Humanité ;
(b) ◀La▶ papesse, remplacée par Junon qui est ◀l’▶espace ou sanctuaire ◀de▶ ◀la▶ vie, ce qui est ◀le▶ même symbole ;
4. ◀Le▶ tarot ◀de▶ Francfort, qui est entièrement défiguré, mais qui peut également servir en tenant compte que ◀les▶ Bâtons sont remplacés par ◀les▶ Carreaux ; ◀les▶ Épées par ◀les▶ Piques et ◀les▶ Deniers par ◀les▶ Trèfles.
En France nous trouvons difficilement ◀le▶ tarot ◀de▶ Marseille. ◀La▶ Maison Grimaud ◀l’▶a remplacé par ◀le▶ tarot italien ; celui ◀de▶ Schaffhouse ne se trouve qu’en Suisse, de même celui ◀de▶ Francfort en Allemagne ; ils n’ont pas droit ◀d’▶entrée en France. Quant à celui ◀d’▶Etteilla, on ◀le▶ trouve partout. (E. Alta, op. cit., p. 27).
B) Dessin. La plupart des jeux qu’on trouve aujourd’hui en circulation (si ◀l’▶on peut dire, car leur vente est interdite dans ◀de▶ nombreux pays), s’inspirent ◀de▶ modèles du xviiie siècle avec plus ou moins ◀de▶ fidélité. Défaut courant : une simplification intempérante des symboles. Comparez par exemple ◀les▶ cartes que nous reproduisons à la suite de cet article, ◀les▶ unes selon Court ◀de▶ Gébelin, ◀les▶ autres selon des modèles plus anciens, restitués par ◀l’▶érudition. Et depuis Court ◀de▶ Gébelin, ◀la▶ décadence s’est accentuée. On trouve même aujourd’hui des cartes ◀de▶ tarot à figures redoublées (tête en haut et tête en bas) à ◀l’▶instar du jeu ◀de▶ cartes moderne. C’est un abus inqualifiable, si ◀l’▶on sait que ◀l’▶interprétation ◀de▶ chaque lame ou arcane majeur peut être profondément différente selon que ◀la▶ carte apparaît dans ◀le▶ jeu droite ou renversée. Il en résulte aussi que ◀le▶ manque ◀de▶ place, dans ◀le▶ cas ◀d’▶une figure doublée, oblige ◀le▶ dessinateur à expulser ◀de▶ ◀la▶ carte ◀les▶ symboles qu’il juge superflus (tel que ◀l’▶oiseau ◀de▶ ◀l’▶immortalité dans ◀l’▶arcane 17, petit exemple, ou ◀les▶ lettres T-A-R-O et J-H-V-H dans ◀l’▶arcane 10, c’est-à-dire simplement ◀le▶ sens ◀de▶ ◀la▶ lame — Taro ou Rota — et ◀le▶ nom ◀de▶ Dieu — Jahvé). On voudrait conseiller au lecteur ◀de▶ détruire radicalement tout jeu ◀de▶ ce genre sur lequel il pourrait mettre ◀la▶ main, si ◀l’▶on ne craignait ◀de▶ donner à ces contrefaçons ◀la▶ valeur tout accidentelle qui s’attache aux raretés monstrueuses.
C) Significations. Nous donnons en regard des lames reproduites ci-après quelques exemples ◀d’▶interprétations fort diverses : il serait aisé (et désirable) ◀de▶ ◀les▶ multiplier à propos de ces mêmes cartes. Peut-être alors une certaine cohérence transparaîtrait-elle lentement au travers de ces modifications kaléidoscopiques. Celles-ci sont en nombre infini, ainsi qu’on en pourra juger par ◀l’▶examen du tableau suivant.
En effet, chacune des lames du tarot (arcanes majeurs) s’identifie à :
1. une planète
2. un signe du zodiaque
3. une lettre ◀de▶ ◀l’▶alphabet hébreu (sens exotérique et sens ésotérique)
4. un nombre (interprété par ◀la▶ Cabbale)
5. un élément (selon ◀l’▶alchimie)
6. une couleur
8. un nom
à quoi ◀l’▶occultiste Lenain a cru pouvoir ajouter :
9. un jour
10. une heure
11. un degré
12. un génie
13. un verset des psaumes ◀de▶ David
et ◀les▶ psychanalystes modernes :
14. une des quatre facultés (pensée, intuition, sentiment, sensation)
15. un des archétypes ◀de▶ ◀l’▶inconscient collectif.
De plus, ces significations sont organisées en structures ou rythmes, et non pas simplement juxtaposées. Prenons ◀l’▶exemple des lettres. D’après Elie Alta (et donc Etteilla), « ◀les▶ Égyptiens ont attaché à chaque carte des 22 atouts majeurs une lettre ◀de▶ ◀l’▶alphabet hébreu… Ces lettres ont apporté avec elles ◀les▶ signatures célestes. Il y a 7 lettres appelées doubles qui figurent ◀le▶ monde des planètes ; puis 12 lettres dites simples qui figurent ◀les▶ 12 signes du zodiaque que parcourt ◀le▶ soleil pendant ◀les▶ 4 saisons. Enfin il reste ◀les▶ 3 lettres dites ◀les▶ 3 Mères, qui sont attachées à nos trois cartes majeures : ◀l’▶Homme (◀Le▶ Bateleur), ◀le▶ Fou, et ◀la▶ Mort. »
4. Correspondances avec ◀les▶ cartes modernes
◀Les▶ interprètes contemporains diffèrent ◀d’▶une manière décourageante quant au parallélisme à établir entre ◀les▶ quatre couleurs des tarots et ◀les▶ quatre couleurs du jeu ◀de▶ cartes moderne. Bornons-nous à livrer à ◀l’▶étude du lecteur ◀les▶ hypothèses suivantes :
Selon A. E. White (Key to the Tarot) :
◀les▶ Bâtons du Tarot = ◀les▶ Carreaux du jeu ◀de▶ cartes
Selon ◀les▶ tarots ◀de▶ Francfort :
Bâtons = Carreaux
Coupes = Cœurs
Épées = Piques
Deniers = Trèfles
Selon A. E. Thierens (The General Book of the Tarot) :
Bâtons = Trèfle = Air
Coupes = Carreau = Eau
Épées = Pique = Terre
Deniers = Cœur = Feu
Selon ◀le▶ Dr Elizabeth Whitney (Tarot, private publication in Spring 1942) :
Bâtons = Carreau = Intuition = Air
Coupes = Cœur = Sentiment = Feu
Épées = Trèfle = Pensée = Eau
Deniers = Pique = Sensation = Terre
Enfin, selon R. M. ◀de▶ Marinis (dans un ouvrage à paraître en 1945) :
Bâtons = Trèfle = Sexualité = Sensation = Terre
Coupes = Cœur = Mariage = Sentiment = Eau
Épées = Pique = Sociabilité = Intuition = Air
Deniers = Carreau = Création = Pensée = Feu
Il semblerait, à lire cette liste, que ◀les▶ arcanes représentent, grosso modo, ◀les▶ autorités religieuses et sociales au Moyen Âge, et quelques-unes des situations élémentaires ◀de▶ ◀l’▶existence, signifiées par allégories. Il n’en est rien. Tout est symbole dans ◀le▶ Tarot, jusqu’au moindre détail, si ◀le▶ dessin est exact. Et ces symboles, à ◀l’▶examen ◀d’▶une attention qui consent à se laisser docilement absorber, ne tardent pas à révéler deux caractères généraux : ils sont tantôt hiératiques, tantôt dramatiques, comme ◀le▶ sont ◀les▶ symboles ◀de▶ nos « grands rêves ». ◀De▶ fait, chacun des arcanes majeurs est une apparition, un grand rêve fixé, et peut être analysé à ce titre. ◀Les▶ figures ◀de▶ ◀la▶ papesse, ◀de▶ ◀l’▶empereur, ◀de▶ ◀la▶ Justice, ◀de▶ ◀l’▶Ermite, nous apparaissent comme ◀de▶ véritables Archétypes ◀de▶ ◀l’▶inconscient, dans leur immobilité insondable et infiniment allusive. Cependant que ◀la▶ Roue ◀de▶ Fortune, ◀le▶, Jugement dernier, ◀la▶ Lune ou ◀la▶ Tour décapitée sont ◀de▶ grands événements psychiques et cosmiques, tantôt clichés dans leur moment ◀d’▶extrême tension, tantôt largement résumés ◀de▶ leur naissance à leurs possibles conclusions.
Nous pouvons donc considérer ◀les▶ arcanes majeurs du tarot comme un véritable Alphabet ◀de▶ ◀la▶ grande poésie universelle.
Leur attribuer un auteur, une date fixe, un usage limité, serait méconnaître leur nature. ◀Les▶ arcanes sont issus ◀de▶ ◀la▶ nuit des Mères, et ◀de▶ ◀l’▶Underground éternel.
Peut-être même faudrait-il voir dans ◀les▶ lames ◀les▶ plus anciennes ◀les▶ signes ◀d’▶un langage secret, communiquant sous ◀la▶ forme anodine ◀d’▶un jeu, ◀les▶ doctrines manichéennes ◀de▶ ◀la▶ secte des cathares ou albigeois, persécutée par ◀l’▶inquisition. (◀La▶ croisade contre ◀les▶ albigeois commença en 1209.) ◀Les▶ troubadours cathares, initiateurs ◀de▶ toute ◀la▶ poésie occidentale, auraient pris ◀le▶ maquis dans plusieurs pays, mais n’auraient pas cessé ◀de▶ répandre leur croyance et leur sagesse par ◀l’▶entremise des tireurs ◀de▶ cartes. Cette hypothèse a été formulée par ◀le▶ grand indianiste Heinrich Zimmer, dont nous traduisons ci-après quelques pages remarquables sur « ◀Le▶ Fou ».
6. ◀De▶ ◀l’▶usage des tarots
Nous avons pris ◀l’▶habitude ◀de▶ considérer ◀les▶ tarots avant tout comme un moyen ◀de▶ divination ◀de▶ ◀l’▶avenir. Si ◀l’▶on en croit ◀les▶ plus récents travaux, ceux en particulier du professeur Tassin, ◀de▶ Columbia, et ◀de▶ Paul Foster Case, ◀le▶ tarot aurait été, originellement, une méthode ◀de▶ psychothérapie comparable à notre psychanalyse. Ses lames seraient en vérité autant ◀de▶ thèmes ◀de▶ méditations prolongées — ◀la▶ cure ou yoga durait plusieurs années — et marqueraient ◀les▶ étapes ◀d’▶une « voie hermétique » aboutissant à ◀la▶ réalisation intime du Grand Œuvre des alchimistes. Il s’agirait ◀de▶ passer, à travers ce yoga, ◀de▶ ◀l’▶illusion à ◀la▶ réalité, et des choses telles qu’elles nous apparaissent aux choses telles qu’elles sont. ◀Les▶ 22 arcanes décriraient ◀l’▶histoire ◀de▶ ◀l’▶homme qui part dans ◀la▶ vie comme un Fol (arcane zéro) et aboutit à ◀la▶ connaissance ◀de▶ soi et du Monde (arcane 21) en passant par tous ◀les▶ stades du développement collectif, puis individuel, ◀de▶ ◀la▶ psyché humaine.
Chacune des cartes était utilisée par ◀l’▶étudiant en occultisme comme sujet ◀de▶ méditations et ◀de▶ contemplation, au cours ◀d’▶exercices poursuivis aux fins ◀d’▶arriver à ◀l’▶illumination. ◀L’▶avantage particulier ◀de▶ cette technique, comparée à d’autres, résidait dans ◀le▶ fait qu’elle combinait plusieurs modes ◀d’▶entraînement dans une seule activité. Ainsi, tandis que ◀l’▶étudiant apprenait ◀les▶ symboles, il s’exerçait inconsciemment à ◀la▶ concentration, à ◀la▶ visualisation, à ◀l’▶exactitude, à ◀l’▶analyse et à ◀la▶ synthèse, à ◀l’▶évaluation des couleurs et des formes, et surtout il entraînait cette faculté maîtresse qui établit des corrélations entre ◀les▶ idées abstraites. ◀Le▶ schème ◀d’▶études était en général ◀le▶ suivant : ◀l’▶étudiant commençait par ◀la▶ contemplation ◀d’▶une carte isolée, puis il ◀la▶ reliait graduellement à d’autres cartes, disposées autour de la première selon des structures de plus en plus complexes. (Berthe MacMonnies Hazard)
Cette très brève indication peut suffire à faire entrevoir au lecteur ◀l’▶importance réelle du tarot, indépendamment des usages pittoresques, secondaires, dérivés, et ◀le▶ plus souvent charlatanesques, dont ◀les▶ modernes ont cru pouvoir se rendre maîtres.
Terminons sur une anecdote. ◀Le▶ lendemain ◀de▶ ◀la▶ libération ◀de▶ Paris, ◀le▶ peintre Emlen Etting, attaché aux forces américaines, et son ami André Lhote, furent les premiers à pénétrer dans ◀le▶ Palais du Luxembourg, abandonné ◀la▶ veille par ◀les▶ Allemands. Au milieu du désordre indescriptible ◀de▶ ◀la▶ salle du Sénat, meubles brisés, papiers épars, une table au tapis vert était seule restée debout. ◀Les▶ deux peintres s’étant approchés y virent « jetées comme par ◀la▶ main du destin » une séquence ◀de▶ lames ◀de▶ tarot. Dernier message des occupants. Message suspect, ajouterons-nous : il s’agissait ◀de▶ cartes allemandes portant au lieu des coupes, bâtons, deniers, épées : des cœurs, des cloches, des feuilles et des glands.
◀Le▶ Fou, arcane 0
a) Interprétation ◀d’▶Elie Alta d’après Etteilla :
◀Le▶ grelot ◀de▶ ◀la▶ Folie s’adapte indistinctement à tous ◀les▶ anneaux ◀de▶ notre chaîne. ◀La▶ surface entière du globe (◀le▶ 0) n’est que ◀le▶ théâtre ◀de▶ nos extravagances. Retraçons d’ailleurs aux yeux du sage ◀l’▶emblème ◀d’▶un voyageur, qui symbolise ◀l’▶homme. Cette vie n’est qu’un court trajet dont nous pouvons adoucir ◀les▶ peines en nous comportant d’après ◀les▶ plus saines aspirations du rayon divin qui nous anime.
Synonymes : Droite. Folie, démence, extravagance, égarement ivresse, délire, enthousiasme, aveuglement, ignorance, déraisonnable, simple, niais.
Renversée. Folie, imbécillité, insouciance, bêtise, imprudence, négligence, absence, distraction, nullité, vain.
b) Interprétation ◀de▶ E. Whitney, d’après diverses traditions :
Vue sous un certain angle (si ◀l’▶on place ◀l’▶arcane à ◀la▶ fin du jeu) cette carte est une image ◀de▶ ◀l’▶inconscience, des occasions manquées, ◀de▶ ◀la▶ vie ◀d’▶illusion. ◀Le▶ Fou, dans ce sens, est ◀la▶ passion subie sans résistance, ◀la▶ vie vécue au niveau animal. Rien n’a été appris ou gagné par ◀la▶ traversée du Jeu. ◀La▶ vie a vécu cet homme, ce n’est pas lui qui ◀l’▶a vécue. Aussi ◀la▶ somme ◀de▶ ce qu’il a réalisé est-elle zéro.
Vu sous ◀l’▶angle ◀de▶ A. E. Waite, ◀le▶ Fou est un homme richement habillé, portant une rose à ◀la▶ main, et qui s’arrête au bord d’un précipice pour contempler ◀l’▶espace au-dessous et au-dessus ◀de▶ lui. ◀L’▶abîme ne lui inspire pas ◀de▶ terreur. Son visage est plein ◀d’▶intelligence, ◀de▶ rêve et ◀d’▶attente. C’est un prince ◀de▶ l’autre monde en voyage ici-bas. Sous cet aspect, il est ◀la▶ conscience individuelle libérée ◀de▶ ◀l’▶illusion, et poursuivant sa route sans craindre ◀les▶ dangers que court ◀l’▶homme collectif ou purement instinctif. Plus petit que ◀le▶ petit, plus grand que ◀le▶ grand, tenu pour néant par ◀la▶ raison et ◀le▶ monde, symbolisé par ◀le▶ cercle, il est ◀l’▶expression ◀de▶ ◀la▶ volonté ◀d’▶individuation dans ◀l’▶homme. Du point de vue ◀de▶ ◀l’▶égo, cette quête n’est que folie et non-sens.
c) Interprétation moderne ◀de▶ B. McM. Hazard (résumé)
◀La▶ clef 0 doit exprimer un état ◀de▶ préparation, avant ◀la▶ conscience et ◀l’▶individuation. ◀Les▶ symboles ◀de▶ ◀la▶ carte ◀le▶ confirment : ◀le▶ grand soleil blanc, en haut à droite, contient toutes ◀les▶ couleurs du spectre encore indifférenciées ; ◀la▶ couleur jaune du fond est celle ◀de▶ ◀l’▶intellect, ◀de▶ ◀l’▶air, ◀de▶ ◀la▶ respiration ; ◀le▶ Fou lui-même est peint comme ◀l’▶Éternelle Jeunesse, prête à pénétrer dans ◀l’▶abîme ◀de▶ ◀la▶ manifestation terrestre. Il porte ◀les▶ deux symboles féminin et masculin : ses cheveux clairs dénotent ◀la▶ conscience (par opposition à ◀l’▶inconscient). Sa robe blanche (pureté) porte autour du col ◀les▶ lettres du grand tétragramme hébreu, ◀le▶ nom imprononçable ◀de▶ Dieu, J H V H. Par-dessus cette robe, il porte ◀la▶ cape noire ◀de▶ ◀l’▶ignorance, bordée ◀de▶ rouge — c’est ◀le▶ désir —, ornée ◀de▶ trèfles verts — ◀la▶ nature créatrice — et ◀de▶ disques jaunes sur lesquels sont brodées des roues rouges à 8 rayons, annonçant ◀l’▶accomplissement futur, ◀l’▶intégration et ◀la▶ conscience individuelle.
◀Les▶ arcanes majeurs qui suivent montrent ce qu’il adviendra du Fou à mesure qu’il traversera ◀les▶ collines, vallées et montagnes indiquées dans ◀le▶ fond ◀de▶ cette carte, jusqu’à ce qu’il revienne au grand soleil ou « Père » dont il est « tombé ». Il sera représenté successivement comme homme, ou femme, ou objet, ou animal, ou même abstraction, dans une suite ◀de▶ symboles qui expriment d’abord ◀les▶ archétypes ◀de▶ ◀l’▶homme collectif, puis ◀les▶ symboles plus subjectifs ◀de▶ ◀l’▶homme individualisé.
d) Interprétation ◀de▶ Heinrich Zimmer (extraite ◀d’▶un ouvrage posthume, non encore publié)
Dernière carte ◀de▶ ◀la▶ série ◀de▶ 78, ◀la▶ seule qui ne porte pas ◀de▶ symboles ou ◀de▶ nombre qui ◀la▶ relie à une des couleurs…
Cette figure solitaire montre un vagabond errant sans but, avec ◀la▶ démarche ◀d’▶un fou… et un regard qui perce toutes choses sans s’arrêter à aucune. (◀Le▶ Fou) exprime ◀le▶ type du pèlerin-sage (selon ◀la▶ sagesse ◀de▶ ◀l’▶Est) parvenu au terme ◀de▶ ◀l’▶initiation. Semblable à un fou, à un mendiant, à un hors-caste : car c’est ainsi que ◀le▶ saint, ◀l’▶homme parfait, doit apparaître aux yeux des autres. Il s’est libéré des systèmes ◀de▶ castes, des hiérarchies sociales. Il n’a plus besoin ◀de▶ ◀la▶ puissance terrestre (◀les▶ épées) ; des sacrements, rites et prêtres des religions établies (◀les▶ coupes) ; des biens qu’on peut acheter et vendre (◀les▶ deniers) ; du sol et du foyer (◀les▶ bâtons).
Il n’a plus ◀d’▶attaches, ni ◀de▶ nom. Il est ◀la▶ carte anonyme. Il n’est qu’un fol errant.
Comment a-t-il atteint ◀le▶ stade suprême, bien au-dessus des rois, des reines, des as, des chevaliers et des valets, au-dessus des 21 symboles qui décrivent ◀la▶ hiérarchie des essences et des sphères surhumaines ? En passant à travers eux tous, mais sans être pris par un seul… Ayant accompli son être dans ◀la▶ coïncidence des contraires, pour lui ◀l’▶univers ambiant perd son poids. Sa réalité visible et tangible continue ◀d’▶exister, mais elle a perdu son pouvoir magique.
Voici ◀l’▶expérience du Fou : ◀le▶ monde extérieur n’a pas plus ◀de▶ signification réelle que ◀l’▶ego, dont il s’est débarrassé depuis longtemps. L’une et l’autre sont ◀les▶ illusions qui s’interposent entre ◀l’▶homme et son essence divine innée… ◀Le▶ fol errant n’a ni famille, ni possessions, ni lieu où reposer sa tête. Cependant, il ne se sent frustré ◀de▶ rien ◀de▶ tout cela. Il est en union avec ◀l’▶Univers, sa vraie maison. ◀L’▶univers participe à sa nature même. D’autre part, ◀le▶ divin, dans son essence transcendantale, au-delà ◀de▶ tout changement ou forme, se trouve être aussi son essence propre. Car il est ◀la▶ coincidentia oppositorum. ◀La▶ forme suprême ◀de▶ cette union est Dieu, déployant constamment son essence dans ◀les▶ aspects ◀de▶ ◀l’▶univers et ◀de▶ ses créatures, et cependant restant ◀le▶ « Dieu caché », deus absconditus, éternellement… ◀Le▶ fol errant voit en toutes choses ◀la▶ manifestation ◀de▶ Dieu, c’est-à-dire ◀de▶ lui-même, et en même temps il voit à travers toutes ◀les▶ choses : elles ne sont que néant, elles ne sont qu’un mirage, il ◀les▶ a dépassées…
Il est ◀le▶ mendiant qui possède ◀l’▶univers, et toutes ses richesses, qui ne sont rien ◀d’▶autre que ◀le▶ déploiement ◀de▶ sa propre nature.
Vous pourrez donc ◀le▶ traiter ◀de▶ fou. Il ◀l’▶est en effet, mais il n’est pas un lunatique quelconque, un idiot ou un simple ◀d’▶esprit. C’est ce qu’il paraît. Si quelque étranger aux habits sales et déchirés, au regard bizarre, entrait chez vous et vous tapait gentiment sur ◀l’▶épaule en murmurant à votre oreille : « Je suis ◀le▶ Père, et ◀le▶ Fils, et ◀le▶ Saint-Esprit ! » — la plupart d’entre vous, sans plus ◀d’▶enquête, ◀le▶ conduiraient tranquillement à ◀l’▶asile.
C’est pourquoi ◀le▶ parfait initié ne condescend pas à desserrer ses lèvres et à révéler ◀le▶ scandaleux secret ◀de▶ sa perfection. Dans ◀la▶ sagesse du Saint-Esprit incarné, il passe, étranger, silencieux. Étant tout et toutes choses, il ne lui reste plus qu’à feindre ◀de▶ n’être rien. Et de même, il convient que ◀la▶ séquence des arcanes, grâce aux symboles graphiques desquels nous sont dévolus ◀l’▶initiation et ◀l’▶accomplissement, apparaisse simplement comme une série ◀de▶ cartes à jouer plutôt bizarres et démodées…
◀Le▶ Parfait sous ◀l’▶aspect ◀d’▶un fol errant, a dépassé ◀la▶ possibilité ◀d’▶être aucune des réalités particulières exprimées par ◀les▶ quatre couleurs et ◀les▶ arcanes. C’est pourquoi, prenons garde, s’il nous advient jamais ◀de▶ rencontrer quelqu’un qui ne soit rien, ni homme d’affaires, ni professeur, ni garçon ◀d’▶ascenseur, — quelqu’un qui ne professe aucune profession, un spirituel sans emploi, un vagabond cosmique. Prenons bien garde à ◀la▶ manière dont nous ◀le▶ traiterons ! Il se pourrait qu’il soit ◀le▶ Saint-Esprit incarné, ◀le▶ Christ errant de nouveau parmi ◀les▶ hommes Et de plus, s’il y condescendait, il pourrait bien être capable ◀de▶ nous révéler le dernier mot sur ◀les▶ symboles du tarot !
◀La▶ Roue ◀de▶ Fortune, arcane 10
a) Interprétation ◀d’▶Elie Alta, d’après Etteilla :
◀La▶ lettre Iod se rapporte à la plupart des idées du nombre 10. Elle a ◀le▶ sens ◀de▶ main, ◀les▶ deux mains, ◀les▶ 10 doigts. Elle symbolise ◀la▶ manifestation qui va se produire, ◀la▶ potentialité ◀d’▶un événement. Idée ◀d’▶eau, ◀de▶ liquide.
Astrologie. ◀La▶ Vierge, maison ◀de▶ Mercure. On y considère ◀la▶ santé, si ◀l’▶absent se porte bien… On demande quant à ◀la▶ femme si elle est impudique.
Figure. Elle représente une roue sur son axe, elle entraîne ◀d’▶un côté un singe, un lapin ou un diable, et ◀de▶ l’autre côté un homme. Elle nous indique simplement ◀le▶ mouvement ◀de▶ ◀la▶ vie dans tous ◀les▶ règnes, — leur destinée. ◀Le▶ sphinx placé au sommet ◀de▶ ◀la▶ roue, figure ◀la▶ loi universelle des transmutations matérielles ou physiques… Celui qui s’élève sera abaissé et celui qui s’abaisse sera élevé.
Synonymes. Droite : Fortune, bonheur, bonification, bénédiction, prospérité, biens, richesses, grâces, sort, destin, aventure, bonne fortune.
Renversée : Augmentation, accroissement, surcroît, croissance, végétation, production.
b) Interprétation ◀de▶ B. McM. Hasard (résumé) :
◀La▶ clef 10 termine ◀le▶ cycle collectif et inaugure ◀le▶ cycle individuel. Aux 4 coins ◀de▶ ◀la▶ carte, ◀les▶ figures symboliques — un homme, ou ange, un lion, un taureau, un aigle — signifient ◀les▶ 4 divisions du cosmos auxquelles faisaient allusion ◀les▶ 4 lettres I H V H brodées sur ◀la▶ robe du Fou, et représentent ◀les▶ 4 signes fixes du zodiaque. ◀L’▶Ange (Aquarius) est ◀l’▶Air (Verseau, Gémeaux, Balance) ; ◀l’▶Aigle (Scorpion) est ◀l’▶Eau (Scorpion, Poissons, Cancer) ; ◀le▶ Taureau (Taureau) est ◀la▶ Terre (Taureau, Vierge, Capricorne) ; ◀le▶ Lion (Lion) est ◀le▶ Feu (Lion, Sagittaire, Bélier). Rappelons ◀les▶ 4 parties ◀de▶ ◀l’▶homme : Corps (Terre), Émotions (Eau), Intelligence (Air), Esprit (Feu), ◀les▶ 4 emblèmes chérubiniques dans Ézéchiel, ◀les▶ 4 évangélistes et leurs emblèmes, ◀les▶ 4 rivières du Paradis, et ◀le▶ Tétragramme.
Ces 4 symboles cosmiques sont entourés ◀de▶ nuages ◀de▶ tempête suggérant ◀les▶ luttes nécessaires pour arriver à ◀les▶ harmoniser dans ◀le▶ Grand Œuvre. Cependant ◀le▶ fond bleu pâle du ciel indique que ◀la▶ paix spirituelle s’établira finalement quand ◀les▶ tensions entre ◀les▶ éléments seront équilibrées.
Au centre ◀de▶ ◀la▶ carte, un large cercle orangé indique que ◀le▶ Grand Œuvre est une activité solaire. Trois cercles concentriques s’y inscrivent : Père, Mère, Fils. Au milieu, une roue à 8 rayons signifie ◀la▶ manifestation parfaite, résultant du mouvement ◀de▶ 2 roues ◀de▶ 4 rayons tournant en sens inverse l’une ◀de▶ l’autre : équilibre entre ◀les▶ aspects positifs et négatifs des 4 instruments (bâtons, épées, coupes, deniers), c’est-à-dire entre ◀l’▶évolution et ◀l’▶involution. L’une des roues porte ◀les▶ signes alchimiques du Mercure (Intellect) ; Sel (Corps) ; Soufre (Esprit) ; et Dissolution (Émotions). L’autre roue ne porte pas ◀de▶ signes, mais il se peut qu’elle en ait porté autrefois.
À ◀l’▶extrémité ◀de▶ chacun des rayons ◀de▶ la première roue est placée une des lettres du mot T A R O, qui doit se lire dans ◀le▶ sens des aiguilles ◀d’▶une montre. À ◀l’▶extrémité ◀de▶ chacun des rayons ◀de▶ la seconde roue, sont ◀les▶ lettres Yod, Heh, Vav, Heh, qui doivent être lues en sens inverse des aiguilles ◀d’▶une montre, étant hébraïques. ◀La▶ division quaternaire du cosmos se retrouve ici au plus bas niveau ◀de▶ ◀la▶ conscience, encore solaire et collective (symboles abstraits).
Autour de ◀la▶ roue, trois symboles concrets : ◀le▶ Serpent, ◀le▶ Sphinx, ◀l’▶Anubis, représentent ◀le▶ niveau ◀de▶ ◀la▶ conscience collective humaine. ◀Le▶ Serpent est jaune (activité ◀de▶ ◀l’▶intellect) dirigé vers ◀le▶ bas (involution dans ◀la▶ matière) et ondulant (action vibratoire ◀de▶ ◀l’▶intellect créateur). ◀L’▶Anubis, ou Hermanubis, mi-loup mi-homme, coloré en rouge (désir), s’élève ◀de▶ ◀la▶ matière et évolue vers ◀le▶ Père : c’est ◀l’▶homme qui s’éveille des profondeurs, et qui commence à monter vers ◀l’▶appel du Sphinx, symbole ◀de▶ ◀l’▶homme parfait ou conscient et individualisé. ◀Le▶ Sphinx est bleu (spiritualisé, re-né) et porte sur ◀la▶ tête des ornements noirs et blancs : équilibre des contradictions. Il tient ◀l’▶épée ◀de▶ ◀la▶ discrimination. Son corps est mi-féminin, mi-léonin, hermaphrodite, équilibré.
Bibliographie sommaire
— ◀Le▶ Livre ◀de▶ Thot.
— Clefs majeures et clavicules ◀de▶ Salomon, 1895.
— ◀Le▶ Grand Arcane, 1898.
— Transcendental Magic, New York, 1938.
— Two Courses of the Tarot, Washington, 1928.
— The Book of Tokens, Washington, 1934.