IX
Antimarxiste parce que chrétien36
Je crois qu’il est tout à fait illégitime de▶ s’occuper du marxisme, ◀d’▶en parler en public, surtout pour ◀l’▶attaquer, si ◀l’▶on n’a pas témoigné auparavant ◀de▶ son dégoût pour toutes ◀les▶ formes existantes ou théoriques ◀de▶ civilisation capitaliste. Je crois, comme André Philip ◀l’▶écrivait un jour, que ◀le▶ capitalisme est un système radicalement imperméable au christianisme. J’ajoute aussitôt que c’est dans ◀la▶ mesure même où je ◀le▶ repousse, que je suis amené à me méfier du communisme. Je ne reprendrai pas ici ◀la▶ critique du capitalisme. Mais je voudrais être assuré que si parmi vous quelques-uns se réjouissent ◀de▶ me voir condamner ◀le▶ marxisme, ceux-là ne puissent pas un instant croire que c’est au profit du désordre établi. (Ceci soit dit une fois pour toutes.)
On a coutume ◀d’▶opposer christianisme et communisme sur le plan des réalisations humaines. Je ne vois pas ◀l’▶avantage qui peut résulter ◀d’▶une comparaison entre deux réalités à ce point inégales, et ◀d’▶ordre essentiellement différent. ◀D’▶une façon générale, cela n’a aucun sens ◀de▶ comparer deux civilisations, et c’est une grande illusion ◀de▶ croire qu’on trouvera dans cette comparaison des motifs ◀de▶ choisir. Non seulement ◀les▶ éléments en présence sont beaucoup trop complexes, mais encore, mais surtout, ◀l’▶illusion serait ◀de▶ croire que ◀le▶ choix est au terme ◀de▶ ce travail comparatif. ◀Le▶ choix, ◀la▶ décision, sur le plan éthique, est toujours à ◀l’▶origine. Il est immédiat. Il est sans raison. Il est un acte véritable. Prenez ◀l’▶alternative christianisme-communisme. Si vous essayez ◀de▶ mettre en balance ◀les▶ avantages et ◀les▶ déficiences ◀de▶ ◀la▶ chrétienté d’une part, ◀les▶ avantages et ◀les▶ déficiences du soviétisme d’autre part, c’est que vous avez déjà opté pour ◀la▶ vision du monde propre au marxisme : vous calculez.
◀Le▶ christianisme ne sera jamais justiciable ◀de▶ sa réussite ou ◀de▶ son échec terrestre. On peut et on doit dire plus : ◀l’▶issue terrestre ◀de▶ ◀l’▶aventure chrétienne est connue depuis ◀le▶ Christ, elle a été prédite par ◀l’▶Évangile et ◀l’▶Apocalypse — c’est une catastrophe. Tandis que ◀l’▶issue du communisme, nul ne ◀l’▶ignore, c’est ◀l’▶établissement sur ◀la▶ terre ◀d’▶un état ◀de▶ bonheur « moyen » pour tous ◀les▶ hommes. On perd donc son temps à essayer une confrontation des deux attitudes sur le plan humain. Bien plus : on ne rend pas justice aux desseins que poursuivent l’une et l’autre doctrines, à leurs suppositions fondamentales.
Pour rendre pleinement justice à une doctrine totale, qui englobe non seulement ◀les▶ modes de vie, mais encore ◀les▶ buts ◀de▶ ◀la▶ vie humaine, il faut croire à cette doctrine. Y croire, c’est-à-dire s’y engager personnellement tout entier et sans retour. Y croire, c’est-à-dire en assumer ◀d’▶avance toutes ◀les▶ imperfections, décidé à ◀les▶ combattre ◀de▶ ◀l’▶intérieur, et non pas du tout pour ◀le▶ plaisir ◀d’▶en triompher, mais pour faire triompher ◀la▶ cause à tout prix.
Si je rappelle cette évidence, c’est simplement pour souligner ◀l’▶impossibilité où nous nous trouvons ◀de▶ « choisir en toute impartialité », comme ◀le▶ veut une locution moderne entre toutes absurde et malfaisante. C’est dire aussi que je ne puis, pour mon compte, rendre pleinement justice au communisme. Je puis discuter sa théorie économique ; sa conception ◀de▶ ◀l’▶histoire ; sa dialectique ; ses méthodes politiques et sociales. Je puis leur reconnaître une part importante ◀de▶ vérité, surtout dans leur aspect critique, qui me paraît désormais acquis. Mais ◀le▶ communisme est bien plus que toutes ces choses réunies. Il est avant tout une conception totale ◀de▶ ◀la▶ destinée humaine. Et c’est à cette conception totale, à cette vie, que je ne puis participer, même en imagination, ◀d’▶une manière efficace, ou mieux : ◀d’▶une manière consciente et volontaire. Certes, il m’est arrivé ◀de▶ « sentir communiste ». Cela nous arrive à tous, et plus souvent que nous ne ◀le▶ pensons. Mais ◀de▶ là à accepter, à prendre sur soi et assumer en toute conscience ◀la▶ conception communiste, il y a un abîme. Seul, un acte ◀d’▶adhésion, une sorte ◀d’▶acte ◀de▶ foi, pourrait me ◀le▶ faire franchir.
Il ne me reste donc qu’à énumérer ◀les▶ réactions que je crois être celles du chrétien en présence des thèses communistes. Il y a des adversaires que ◀l’▶on ne peut honorer dignement qu’en se mettant « en garde » dès qu’ils apparaissent.
Tenons-nous-en strictement aux doctrines et aux inspirations fondamentales. Non pas que, sur ce terrain, ◀les▶ graves objections ◀de▶ méthode que je faisais tout à ◀l’▶heure ne soient plus valables. Là encore, ◀le▶ choix précède. Mais du moins ◀la▶ lutte est circonscrite, ◀les▶ positions sont nettes, connues ◀de▶ tous.
Il y a même un fait très frappant : c’est qu’il est étrangement facile ◀d’▶opposer terme à terme ◀les▶ expressions chrétiennes et ◀les▶ expressions communistes, tant sur le plan éthique que sur le plan métaphysique.
1° ◀Le▶ christianisme est d’abord risque et folie. ◀Le▶ Christ dit à deux pécheurs, qu’il surprend à leur travail : « Suivez-moi. » Ils laissent là leurs filets, et sans un mot s’en vont, dans une aventure qui ne ressemble à rien ◀de▶ connu, qui est ◀la▶ folie même. À ce risque matériel qui se retrouve à tous ◀les▶ moments ◀de▶ ◀la▶ vie chrétienne, ◀le▶ marxiste oppose son idéal ◀d’▶assurance matérielle. Il dit à ◀l’▶ouvrier : « Viens avec nous, nous t’assurerons ◀le▶ travail, ◀la▶ nourriture et ◀le▶ logis. » ◀Le▶ capitaliste aussi disait cela, et bien d’autres choses auxquelles on ne croyait d’ailleurs pas. ◀Le▶ mérite du communisme est ◀de▶ réduire crûment ◀l’▶idéal qu’il propose à ce but ◀le▶ plus prochain. Pour plus tard et par-dessus ◀le▶ marché, il promet ◀la▶ libération individuelle. C’est exactement ◀le▶ contraire du commandement et ◀de▶ ◀la▶ promesse biblique : « Croyez premièrement au Royaume, et tout ◀le▶ reste vous sera donné par-dessus. »
2° ◀Le▶ « Suis-moi » du Christ affirme que ◀le▶ début, c’est ◀l’▶obéissance à Dieu, mais que c’est aussi ◀le▶ vrai but. ◀La▶ fin est déjà présente dans ◀l’▶origine. ◀Les▶ moyens, ◀les▶ modes de vie que cela entraîne, Jésus ne ◀les▶ dit pas, il n’en parle pas : ils n’ont pas ◀d’▶importance en eux-mêmes. Ils resteront toujours purement symboliques ◀de▶ ◀l’▶obéissance à Dieu, immédiats à ◀l’▶origine et à ◀la▶ fin.
◀Le▶ marxiste, au contraire, revendique d’abord ◀les▶ moyens. Il leur confère une sorte ◀d’▶autonomie. Et ◀le▶ but final : ◀la▶ libération ◀de▶ ◀l’▶individu, reste toujours hétérogène à ces moyens, qui sont, en ◀l’▶espèce, ◀l’▶organisation matérielle collective. D’autres vous montreront ◀l’▶erreur ◀de▶ cette méthode, et qu’en réalité, si ◀la▶ libération n’est pas déjà présente dans ◀l’▶acte initial, elle ne sera nullement rendue possible par ◀les▶ moyens mis en œuvre37. Je veux simplement ici mettre en lumière ◀l’▶opposition nette et brutale des deux voies.
Il en résulte d’autres oppositions. Prenons, par exemple, ces trois notions : ◀le▶ travail, ◀le▶ service, ◀l’▶amour du prochain.
◀Le▶ travail est pour ◀le▶ chrétien un pur exercice. Il n’a pas ◀de▶ valeur en soi. Il n’est pas une vertu, comme voulurent nous ◀le▶ faire croire Benjamin Franklin et ◀les▶ capitalistes. Il est purement symbolique du péché d’abord, ◀de▶ ◀l’▶obéissance à Dieu ensuite. ◀L’▶épitaphe laïque qu’on voit dans certains cimetières : ◀Le▶ travail fut sa vie, est purement païenne. Or, c’est ◀l’▶épitaphe idéale pour ◀le▶ brigadier ◀de▶ choc. Staline a fait du travail une vertu absolue, qui a sa fin en elle-même, et qui mesure ◀la▶ dignité ◀de▶ ◀l’▶homme.
On me dira que j’exagère, que ◀le▶ travail du brigadier ◀de▶ choc est d’abord un service rendu à ◀la▶ collectivité. Mais cela ne fait qu’aggraver ◀l’▶opposition. En consacrant sa vie au service du plan quinquennal, ◀le▶ brigadier ◀de▶ choc travaille pour des avantages humains, pour assurer un bien-être général et matériel d’abord. Ce « service » est donc intéressé, en définitive. Il n’est qu’une extension intelligente ◀de▶ ◀l’▶intérêt personnel. Il est à cet égard ◀le▶ contraire du service chrétien, lequel est d’abord sacrifice au bien ◀de▶ l’autre en tant qu’autre, sacrifice qui ne peut avoir aucune raison humaine, qui ne peut être qu’obéissance ; qui reste donc symbolique ◀d’▶une réalité transcendante. Je m’étonne toujours ◀de▶ voir des chrétiens s’extasier devant « ◀le▶ magnifique élan qui soulève ◀la▶ jeunesse russe et ◀la▶ porte au-delà ◀d’▶elle-même », comme si cet élan manifestait une sorte ◀de▶ christianisme inconscient. C’est là une illusion ◀de▶ moraliste. Nos actes ne valent que dans ◀la▶ mesure où ils sont faits pour Dieu, c’est-à-dire par Dieu. Sinon il suffirait ◀d’▶être pharisien. Inutile ◀de▶ s’étendre plus sur le troisième exemple, celui ◀de▶ ◀l’▶amour du prochain. Il est évident pour un chrétien que cet amour est inconcevable et impossible, est une pure hypocrisie en dehors de Dieu. ◀Le▶ plus court chemin vers autrui passe par Dieu. Et il n’y en a pas ◀d’▶autre. Il n’y a pas ◀d’▶autre communion humaine. Il faut, hélas ! que ◀les▶ chrétiens ◀l’▶aient bien oublié, pour qu’ils admirent avec nostalgie ◀l’▶enthousiasme soulevé par ◀la▶ construction socialiste. Il faut aussi, d’autre part, qu’ils aient bien oublié et bien perdu ◀la▶ lucidité ◀d’▶un ◀La▶ Rochefoucauld et ◀de▶ ◀l’▶école des moralistes sceptiques français. Toutes ◀les▶ hypocrisies que ces moralistes ont décelées dans nos beaux sentiments, toute cette critique reste valable quand on se limite au plan humaniste, au plan psychologique. Qui est précisément ◀le▶ plan du marxisme.
Je laisserai ◀de▶ côté, aujourd’hui, ◀le▶ problème ◀de▶ ◀la▶ personne chrétienne en face du collectif marxiste. C’est ◀l’▶opposition qu’on remarque ◀le▶ plus facilement, qu’on souligne ◀le▶ plus souvent. Mais c’est aussi celle qui entraîne ◀le▶ plus grand nombre ◀de▶ malentendus. En définitive et selon ◀les▶ écoles marxistes, il est très difficile ◀de▶ savoir si oui ou non ◀le▶ communisme veut ◀la▶ destruction des personnes. En tout cas, il sera toujours possible à un marxiste ◀de▶ ◀le▶ nier, en se référant aux phrases finales du Manifeste communiste, à certaines lettres ◀de▶ Engels, etc. ◀Les▶ philosophes ◀de▶ Moscou sont loin ◀d’▶être d’accord là-dessus. Nous y verrons plus clair si nous formulons maintenant ◀la▶ divergence plus profonde, ◀l’▶ultime et cruciale contradiction des deux religions, celle qui concerne ◀le▶ sens total ◀de▶ ◀la▶ vie terrestre. Je dis bien ◀le▶ sens, ◀la▶ direction. ◀Le▶ sens ◀de▶ ◀la▶ vie chrétienne est vertical, ◀le▶ sens ◀de▶ ◀la▶ vie marxiste est horizontal. ◀Le▶ sens ◀de▶ ◀la▶ vie du chrétien c’est ◀de▶ sortir ◀de▶ sa vie individuelle pour s’ordonner au transcendant dès ici-bas. C’est ◀la▶ mort à soi-même ◀de▶ celui qui prononce : Que Ton règne vienne ! ◀Le▶ sens ◀de▶ ◀la▶ vie du marxiste, c’est ◀d’▶organiser cette vie-ci pour elle-même : notre règne arrive !
Mais ◀les▶ chrétiens ◀le▶ savent-ils encore ? Savent-ils encore que, pour entrer dans ◀le▶ Royaume ◀de▶ Dieu, il faut mourir ? Que toutes ◀les▶ promesses du Christ concernent ◀la▶ vie ◀de▶ celui qui d’abord est mort ? Que non seulement ◀le▶ Royaume ne sera jamais réalisé dans ◀la▶ forme ◀de▶ ce monde, mais encore qu’il consiste précisément dans ◀l’▶acte ◀de▶ sortir ◀de▶ ce monde pour ◀le▶ transformer ? Cette dialectique inconcevable ◀de▶ ◀la▶ vie et ◀de▶ ◀la▶ mort, ce commandement que nous avons reçu ◀d’▶être dans ce monde comme si nous n’y étions pas, cet état que Unamuno nomme ◀l’▶agonie du christianisme, voilà en définitive ce que nie ◀le▶ marxisme.
Toutes ◀les▶ promesses du Christ concernent une vie qui est au-delà ◀de▶ ◀la▶ mort. Toutes ces promesses sont eschatologiques. Ce qui ne veut nullement dire : futures au sens temporel du terme. Car ◀le▶ Royaume est toujours proche. ◀L’▶Éternité est toujours proche. Elle n’est pas seulement au terme des temps, elle est dans ◀l’▶instant.
◀Les▶ promesses du marxisme elles aussi ont pu être appelées eschatologiques. Mais dans un tout autre sens, dans ◀le▶ sens futur. ◀La▶ réalisation du paradis socialiste est promise aux foules dans mille ans, deux-mille ans. ◀La▶ réalisation des promesses du Christ est promise à ses disciples pour ◀l’▶instant même où ils obéissent au « suivez-moi », meurent au monde, et ◀le▶ suivent. ◀Les▶ unes sont historiques, ◀les▶ autres éternelles.
En somme, ce qui oppose irréductiblement, fondamentalement, christianisme et marxisme, c’est que ◀le▶ chrétien croit à ◀l’▶éternité instantanée, tandis que ◀le▶ marxiste croit à une sempiternité historique — ou mieux : évolutive.
Entre ces deux conceptions, il n’y a ni passage, ni compromis, ni points communs, ni rien. Il n’y a que ◀la▶ mort.
Tout ce que je viens de dire, je voudrais qu’on ◀le▶ prenne au sens ◀le▶ plus littéral. Je crois littéralement qu’il n’y a aucun point commun ◀de▶ doctrine entre un communiste sincère et un chrétien obéissant. Ils parleront toujours ◀de▶ choses radicalement différentes, même s’ils semblent parler des mêmes objets. ◀Le▶ grand service que ◀le▶ marxisme peut rendre aux chrétiens, est là. Il a fait apparaître aux yeux ◀d’▶une chrétienté qui s’endormait dans ◀l’▶illusion humaniste, que ce monde-ci n’a rien en lui-même qui puisse permettre ◀d’▶accéder à l’autre monde.
Trop longtemps ◀les▶ chrétiens ont cru pouvoir utiliser ◀la▶ morale ◀de▶ ce monde, qui est une morale ◀d’▶intérêts humains, alors que ◀le▶ commandement du Christ est un commandement ◀de▶ sacrifice total, et ◀de▶ mort au monde. Maintenant, ◀les▶ jeux sont faits. ◀L’▶abîme devient flagrant.
Il serait temps que nos bourgeois vaguement chrétiens s’en rendent compte clairement. Nous avons longtemps cru que ◀le▶ « point de vue mystique » pouvait servir à ◀la▶ vie dans ◀le▶ monde, même sans ◀la▶ foi. Nous avons cru que ◀le▶ christianisme était une règle ◀de▶ vie, valable en soi et propre à maintenir ◀l’▶ordre, ◀la▶ prospérité et ◀les▶ rapports ◀les▶ plus confortables entre ◀les▶ humains. Voilà une erreur ◀de▶ belle taille, et que désormais ◀le▶ fait marxiste nous dispensera ◀de▶ commettre. Car c’est ◀le▶ marxisme qui est une règle ◀de▶ vie dans ◀le▶ monde, au sens où ◀le▶ christianisme est une règle ◀de▶ mort au monde. Et il est temps ◀de▶ voir que sans ◀la▶ foi, tout ce que disent ◀les▶ chrétiens à ◀la▶ suite du Christ « retombe à plat », comme ◀l’▶écrivait récemment André Gide38. ◀La▶ religion n’a pas ◀de▶ sens humain : jamais ◀les▶ hommes n’arriveront à donner un sens réel aux paroles ◀de▶ ◀l’▶Évangile. Dieu seul ◀le▶ peut.
◀La▶ conclusion ◀de▶ tout cela est évidente. Si nous sommes conscients ◀de▶ toute ◀l’▶exigence du christianisme, ◀le▶ marxisme ne peut plus nous apparaître comme un problème difficile, une tentation ou un appel à ◀la▶ compromission avec ◀le▶ monde. Il n’est plus que ◀le▶ défi que ◀l’▶humanisme total adresse à notre christianisme. Il nous met en demeure ◀de▶ radicaliser ce christianisme.
Je crois que toute autre solution, et en particulier, tout compromis partiel avec ◀le▶ marxisme, n’aboutirait, pratiquement, qu’à faire du chrétien un mauvais marxiste, sans cesse soupçonné ◀de▶ « sabotage idéaliste » par ◀les▶ camarades du parti, — ou un ◀de▶ ces chrétiens incertains, dont justement ◀l’▶incertitude a provoqué ◀l’▶inévitable et juste révolte ◀de▶ nos camarades athées.
Il n’est ◀de▶ charité bien ordonnée que celle qui commence par rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Sinon, César lui-même pâtira.