Écologie, régions, Europe fédérée : même avenir (printemps 1979)i
Nous ne sommes pas réunis pour ébaucher un programme d’▶action militante, une politique des mouvements écologiques, mais plutôt pour tenter ◀d’▶interpréter certains conflits qui sévissent dans notre siècle entre ◀le▶ monde mécanique et ◀le▶ monde organique, entre ◀la▶ machine et ◀le▶ corps, entre ◀les▶ lois ◀de▶ ◀l’▶augmentation matérielle indéfinie et celles ◀de▶ ◀la▶ croissance naturelle, autoréglée, entre ◀l’▶exploitation forcenée des « réussites » ◀d’▶hier et ◀l’▶aménagement ◀de▶ ◀l’▶avenir désirable — expression qui définit une politique, traduisant des impératifs écologiques.
Cela ne signifie pas que notre colloquej doive rester sans effets réels sur nous-mêmes et sur ce qui vient.
Que veut dire, en effet, ◀la▶ phrase fameuse des Thèses sur Feuerbach selon laquelle ◀les▶ philosophes, jusqu’ici, n’ont fait qu’interpréter ◀le▶ monde, alors qu’il s’agit désormais ◀de▶ ◀le▶ transformer ? Marx, auteur ◀de▶ cette thèse, n’a transformé ◀le▶ monde qu’à ◀la▶ mesure ◀de▶ ses moyens ◀de▶ philosophe, c’est-à-dire en ◀l’▶interprétant.
1. Un rite veut qu’on commence par définir ◀les▶ termes ◀d’▶un débat, ici Écologie et Politique. Nous savons tous ◀la▶ vanité ◀de▶ ces définitions : trop faciles parce que trop nombreuses et déformables à souhait, au gré ◀de▶ ◀l’▶ignorance ou ◀de▶ ◀la▶ malveillance.
◀La▶ définition ◀la▶ plus facile ◀de▶ ◀l’▶écologie, et donc ◀la▶ plus courante, consiste à dire que c’est « une mode », ou encore : « Une tarte à la crème ! Ça signifie tout et rien ! Autant ◀de▶ sens du mot que ◀d’▶écologistes ! » (Je ◀l’▶ai lu hier encore.)
◀L’▶Écologie serait « une douce manie ◀de▶ rousseauistes épris ◀d’▶idylle et entretenant ◀la▶ nostalgie du jardin ◀d’▶Eden » (var. : « du retour aux cavernes et ◀de▶ ◀l’▶éclairage à ◀la▶ bougie ».)
Ou au contraire : elle serait une « névrose ◀d’▶Apocalypse ». On dit aussi des écologistes adversaires du nucléaire qu’ils ont été « traumatisés par Hiroshima. » (◀Les▶ partisans du nucléaire, eux n’ont apparemment rien senti.)
Enfin, une circulaire confidentielle ◀de▶ ◀l’▶EDF définit ◀les▶ écologistes comme ayant pour but véritable « ◀d’▶entraver ◀le▶ fonctionnement des institutions existantes ».
Ces mouvements seraient « soutenus » (entendez : payés), affirme-t-on à ◀l’▶EDF, par ◀les▶ « banquiers américains », mais Sakharov dit au contraire, selon ◀Le▶ Monde, qu’ils sont payés par ◀le▶ gouvernement russe.
En ce point, ◀l’▶on s’aperçoit que ◀l’▶écologie n’est pas jugée sur son mérite, mais sur ◀les▶ visées politiques qu’elle est censée traduire tout en ◀les▶ dissimulant.
2. Dans ◀les▶ écoles primaires ◀de▶ Suisse romande, une compagnie productrice ◀d’▶électricité fait distribuer une brochure sur ◀les▶ centrales nucléaires : celles-ci, bien sûr, sont « nécessaires », elles sont « sûres », elles sont « propres ». ◀Les▶ enseignants ont à présenter ces brochures. Mais si l’un ou l’autre s’avisait ◀de▶ présenter aussi une brochure critique pour ◀le▶ nucléaire, ◀la▶ direction ◀le▶ rappellerait aussitôt à ◀l’▶ordre, car « il est interdit ◀de▶ faire ◀de▶ ◀la▶ politique à ◀l’▶École ».
◀D’▶où cette nouvelle définition ◀de▶ ◀la▶ politique : si ◀l’▶on est pour ◀le▶ nucléaire, on fait ◀de▶ ◀l’▶information, si ◀l’▶on est contre, on fait ◀de▶ ◀la▶ politique.
En fait, ◀l’▶écologie est un terme créé par ◀le▶ biologiste Ernst Haeckel en 1882, au moment où se développent à la fois ◀l’▶agression industrielle contre ◀la▶ Nature et ◀l’▶agression étatique contre ◀la▶ société coutumière. C’est ◀le▶ moment où s’instituent dans nos pays ◀les▶ écoles primaires obligatoires et universelles : ◀la▶ conscription obligatoire et universelle ; ◀la▶ grande presse (grâce à ◀l’▶invention ◀de▶ ◀la▶ linotypie) et ◀les▶ agences ◀d’▶État : Wolf, Reuter, Havas, Stefani, sans ◀l’▶aide desquelles ◀la▶ guerre ◀de▶ 1914 n’eût pas été concevable. Développements presque aussitôt suivis par ◀l’▶agression européenne contre ◀l’▶Afrique : ◀la▶ belle époque du colonialisme durera ◀de▶ 1878 à 1938 environ.
Au triple alignement des esprits par ◀l’▶École, des corps par ◀la▶ Caserne, des curiosités mêmes par ◀la▶ Presse, répond ce terme, qui passe alors inaperçu, ◀d’▶écologie, désignant ◀les▶ « rapports des êtres vivants avec leur milieu naturel ».
« Écologie » va reparaître après la Deuxième Guerre mondiale, signifiant alors bien des choses sympathiques, mais hétéroclites : à la fois protection des petits oiseaux et lutte contre ◀les▶ avions supersoniques qui risquent ◀d’▶endommager ◀la▶ couche ◀d’▶ozone ; parcs nationaux et dénonciation des grands ensembles ; mesures contre ◀la▶ pollution des eaux ◀de▶ table, mais aussi des océans ; relations entre ◀les▶ taux ◀de▶ délinquance et ◀le▶ nombre des étages dans ◀les▶ HLM, etc. Aux yeux des politiciens ◀de▶ droite, ◀l’▶écologie est un complot contre « ◀la▶ société existante », aux yeux des politiciens ◀de▶ gauche, sa fin principale paraît être « ◀d’▶enlever des voix au parti socialiste » ou ◀de▶ défendre ◀les▶ privilèges et ◀le▶ confort des riches. (C’est aussi ce qu’en pense ◀le▶ tiers-monde.)
En fait, si nous prenons un peu de recul pour considérer ◀le▶ phénomène dans son ensemble, c’est très simple : ◀l’▶Écologie est une réaction ◀de▶ défense (peut-être ◀de▶ rejet) contre ◀la▶ civilisation industrielle et ses agressions de plus en plus brutales contre ◀la▶ Nature et contre ◀l’▶homme qui vit ◀de▶ ◀la▶ Nature et en elle19.
3. Plutôt donc que ◀de▶ ◀l’▶écologie comme science, nous considérons ici ◀le▶ souci écologique, qui s’est manifesté avec force au lendemain ◀d’▶Hiroshima et s’est constitué en mouvement de plus en plus nettement politique après ◀la▶ crise du pétrole (1973) et ◀la▶ politique du « tout nucléaire » préconisée dès lors par plusieurs gouvernements.
Il est normal que ce souci se soit manifesté d’abord en Europe, première partie du monde à s’être développée industriellement, donc à avoir subi ◀l’▶agression mécanique.
On nous dit : « ◀Le▶ souci écologique est un souci ◀de▶ riches ! » Non. C’est ◀le▶ souci des premiers atteints par ◀le▶ mal industriel, qu’ils ont d’ailleurs inventé. C’est ◀le▶ souci ◀de▶ ceux qui ont déchaîné ◀la▶ Dénature contre ◀la▶ Nature. ◀De▶ ceux qui ont inventé et produit une civilisation qui tend à détruire du même mouvement — comme c’est aussi ◀le▶ cas ◀de▶ ◀l’▶urbanisme sans frein — à la fois ◀les▶ écosystèmes naturels et ◀les▶ communautés humaines. ◀L’▶Agression s’est produite d’abord en Europe, au xixe siècle puis aux USA. Elle s’étend à toutes ◀les▶ parties ◀de▶ ◀la▶ Terre où ◀la▶ civilisation européenne apporte ◀le▶ « développement ».
On pourrait dire, peut-être en simplifiant beaucoup, que nous sommes ici en présence d’une révolte ◀de▶ ◀l’▶écologie contre ◀l’▶économie (ou ◀de▶ ◀la▶ volonté ◀de▶ vivre contre ◀la▶ volonté ◀de▶ profit) et que ◀le▶ phénomène, au lendemain ◀de▶ la Deuxième Guerre mondiale, a pris soudain des proportions à ce point alarmantes que ◀les▶ gouvernements ◀de▶ nos États nationaux — si lié que soit leur sort à celui ◀de▶ ◀la▶ croissance industrielle — se sont vus contraints ◀de▶ créer des ministères ◀de▶ ◀l’▶Environnement (signes des temps plus que remèdes efficaces, ◀les▶ titulaires ◀de▶ ces ministères sont les premiers à ◀le▶ reconnaître.)
Si ◀la▶ croissance ◀de▶ ◀la▶ civilisation industrielle correspond exactement au développement du cancer, ◀le▶ souci écologique correspond lui à ◀la▶ création ◀d’▶anticorps contre ◀les▶ maladies ◀de▶ civilisation (physiques, psychiques et psychosomatiques.)
Mais en même temps que ◀l’▶agression industrielle se formait en Europe l’État-nation, l’une aidant l’autre. ◀L’▶exercice ◀de▶ ◀la▶ puissance, c’est-à-dire finalement ◀la▶ guerre, est un principe ◀de▶ leurs développements concomitants, et demeure leur « horizon indépassable ».
◀La▶ civilisation industrielle, ◀d’▶essence cartésienne, a voulu se développer sur une tabula rasa — qu’elle a créée au besoin — ◀d’▶où ses liens ◀de▶ complicité essentielle avec ◀la▶ désertification résultant, sur trois continents, du « progrès » industriel, du « développement ».
De même, ◀l’▶État-nation est né ◀de▶ ◀la▶ volonté ◀d’▶uniformiser ◀les▶ humains, ◀d’▶écraser leurs différences ethniques, culturelles, coutumières, ◀de▶ régler et ◀de▶ contraindre (non ◀de▶ stimuler et ◀de▶ convaincre). ◀L’▶École primaire est ◀l’▶instrument par excellence ◀de▶ ◀l’▶État-nation centralisé. Pour ◀l’▶École primaire, ◀l’▶esprit ◀de▶ ◀l’▶enfant est une tabula rasa ou maison vide qu’il s’agit ◀de▶ « meubler » ◀de▶ certitudes simples, abstraites, géométriques, alignées et ◀les▶ préparant à devenir des recrues alignables.
Je vois donc une profonde analogie ◀de▶ structure entre agression industrielle contre ◀la▶ Nature et agression stato-nationale contre ◀les▶ communautés locales ou ethniques.
◀La▶ réaction contre ◀l’▶agression industrielle s’appelle Écologie. ◀La▶ réaction contre ◀l’▶agression stato-nationale s’appelle région. Voilà un premier lien fondamental entre ◀les▶ deux réalités. Il y en a d’autres.
a) C’est au niveau régional que ◀les▶ mesures ◀d’▶écologie concrètes peuvent et doivent être élaborées et appliquées : rivières, lacs, chutes ◀d’▶eau, forêts, agriculture, architecture, énergie, transports publics…
b) C’est bien souvent autour ◀d’▶un problème écologique : lac ou rivière polluée, projets ◀de▶ centrales nucléaires, usine ◀d’▶épuration, route « pénétrante », autoroutes divisant des domaines ou des quartiers, destruction ◀de▶ forêts, que ◀la▶ conscience régionaliste alertée s’organise et entre en action.
Voilà donc le premier temps : ◀l’▶exigence écologique entraîne des exigences régionales. Mais ◀l’▶obstacle est ◀le▶ même dans ◀les▶ deux cas : ◀l’▶État-nation.
Exemple : quand ◀la▶ CEE propose un plan européen ◀de▶ lutte contre ◀la▶ pollution, tel gouvernement répond : d’accord, mais seulement dans une mesure compatible avec ma souveraineté nationale. Et ◀l’▶on sait à quelles résistances ◀de▶ ◀la▶ capitale et ◀de▶ sa police se heurtent ◀les▶ tentatives ◀de▶ prises ◀de▶ responsabilités régionales.
4. Or, au-delà des exigences écologiques régionales niées, refusées, minimisées par ◀l’▶État-nation qui a peur qu’elles ◀le▶ divisent, il y a des exigences écologiques continentales, également niées, refusées ou minimisées par ◀l’▶État-nation qui a peur qu’elles ◀le▶ dépassent.
◀Le▶ Rhin amène à ◀la▶ mer du Nord 60 millions ◀de▶ tonnes ◀de▶ déchets par jour. Ces déchets viennent de Suisse, ◀de▶ France, ◀de▶ RFA, ◀de▶ Hollande, chaque pays pollue souverainement, et s’assure que ce sera toujours moins que ◀les▶ trois autres additionnés… Même jeu quand il s’agit des mers et des océans menacés, des changements ◀de▶ climat, du pillage des ressources non renouvelables. Tout État-nation, par nature, s’oppose identiquement à ce qui ◀le▶ dépasse tant par en haut que par en bas, c’est-à-dire qu’il s’oppose à presque tout ce qui existe ou voudrait exister indépendamment ◀de▶ son contrôle. Critique classique adressée dès ◀les▶ années 1930 ◀de▶ ce siècle par ◀les▶ personnalistes à ◀l’▶État-nation : il est à la fois trop petit (à ◀l’▶échelle mondiale) et trop grand (à ◀l’▶échelle des régions) pour jouer encore son rôle ◀d’▶État — ◀d’▶animateur, ◀d’▶arbitre, ◀de▶ protecteur.
◀L’▶État-nation est donc ◀l’▶obstacle commun aux solutions écologiques et régionales, ◀d’▶où ◀l’▶identité ◀d’▶intérêts politiques entre régionalistes et écologistes, mais aussi entre fédéralistes européens et régionalistes.
5. Mais je m’aperçois que je devrais préciser ◀le▶ sens que je donne au mot région.
Il y a des régions ethniques qui ne correspondent à aucun État aujourd’hui existant : Catalogne, Euskadi, Occitanie, Bretagne, pays de Galles, Écosse, Flandres, Alsace, Corse, Sud Tyrol, etc. Ce sont ◀les▶ plus évidentes, ◀les▶ plus pittoresques, ◀les▶ plus explosives, celles aussi dont ◀la▶ cause paraît ◀la▶ plus facile à défendre.
Il y a ◀les▶ régions transfrontalières : deux douzaines environ sur ◀la▶ carte qu’avait dressée pour ◀le▶ colloque tenu au Conseil de l’Europe en 1972, V. von Malchus, et qui chevauchent parfois ◀les▶ frontières ◀de▶ trois pays, des calottes du Nord (Norvège, Suède, Finlande) à ◀l’▶Öresund (Danemark et Suède), à ◀l’▶Euregio (Rhin-Ems et Gueldre), à ◀la▶ Regio Basiliensis (Suisse, France, RFA), et sur ◀l’▶arc alpin, aux régions Alpes-Adriatique (Italie, Autriche, Slovène), lémano-alpine (Suisse-France) et Alpazur (France-Italie).
Mais il y a surtout, à mon sens, ◀les▶ régions — déjà existantes, en formation, ou encore à créer — que je définis comme espaces ◀de▶ participation civique, régions assez petites pour permettre à ◀la▶ voix ◀d’▶un citoyen ◀de▶ s’y faire entendre et qu’on puisse lui répondre.
6. Il s’agit donc, si ◀l’▶on veut arriver à des solutions écologiques, à restaurer, maintenir et développer des écosystèmes viables, ◀de▶ dépasser ◀l’▶État-nation ◀d’▶un même mouvement, c’est-à-dire ◀d’▶instituer en interaction permanente ◀les▶ régions et ◀la▶ fédération continentale.
◀Le▶ principe ◀de▶ répartition des pouvoirs est des plus simples : il consiste à situer ◀les▶ pouvoirs ◀de▶ décision au niveau communautaire ◀le▶ mieux accordé aux dimensions ◀de▶ ◀la▶ tâche considérée, et toujours en partant ◀d’▶en bas, c’est-à-dire des plus petites unités.
C’est ce que ◀le▶ diplomate américain D. Moynihan formulait naguère à propos des États-Unis, mais qu’il est facile ◀de▶ transposer en termes européens :
Ne confiez jamais à une plus grande unité ce qui peut être fait par une plus petite. Ce que ◀la▶ famille peut faire, ◀la▶ municipalité ne doit pas ◀le▶ faire. Ce que ◀la▶ municipalité peut faire, ◀les▶ États ne doivent pas ◀le▶ faire. Et ce que ◀les▶ États peuvent faire, ◀le▶ gouvernement fédéral ne doit pas ◀le▶ faire.
Dans ◀le▶ même sens se prononcent aujourd’hui la plupart des sociologues et politologues européens, et nombre ◀d’▶hommes politiques responsables aux USA : ◀la▶ décentralisation ◀de▶ ◀l’▶État, ◀de▶ ◀l’▶économie et des activités culturelles leur paraît ◀la▶ condition même ◀d’▶une renaissance civique, économique et culturelle ◀de▶ leur pays.
À part ◀les▶ guerres ◀d’▶agression et ◀les▶ centrales nucléaires, qui exigent ◀les▶ unes et ◀les▶ autres une centralisation ombrageuse, tout marche mieux, sur une petite échelle, dans ◀les▶ autonomies locales. « Coopératives ◀d’▶habitation, énergie solaire, petites entreprises, compost, alimentation au détail, banques locales, ◀les▶ communes (neighborhoods) commencent à retrouver ◀le▶ sens ◀de▶ leur autonomie, à reprendre en main leurs destins »20. Il est faux que ◀le▶ plus grand soit ◀le▶ plus efficace. E. F. Schumacher a démontré ◀le▶ contraire, ◀d’▶une manière décisive, dans son célèbre ouvrage Small is beautiful.
7. ◀Les▶ relations ◀d’▶interaction systématique que ◀l’▶on vient de relever conduisent ◀d’▶une manière nécessaire, à mon sens, à des conclusions politiques ◀d’▶importance décisive au seuil ◀de▶ ◀la▶ campagne pour la première élection du Parlement européen.
— S’il est vrai que ◀la▶ cause européenne, qui semblait endormie ou qu’on croyait perdue, s’est réveillée par ◀l’▶intervention imprévue des régionalistes et des écologistes ;
— s’il est vrai que ni ◀la▶ région ne se fera sans ◀l’▶Europe fédérée, ni celle-ci sans des régions à sa base ;
— s’il est vrai enfin que ◀les▶ problèmes écologiques ne peuvent être résolus qu’à ◀l’▶échelle régionale ou continentale, jamais à ◀l’▶échelle nationale ;
— alors il devient évident que ◀les▶ organisations écologistes devraient entrer au plus vite en relation avec ◀les▶ organisations régionalistes et fédéralistes dans tous nos pays et à ◀l’▶échelle continentale.
— en vue ◀d’▶établir un programme commun aux trois mouvements, et ◀de▶ prévoir des tactiques adaptées aux situations qui diffèrent ◀d’▶une manière importante ◀d’▶un pays à l’autre chez ◀les▶ Neuf21.
Encore un mot sur mon titre-slogan. Je n’ai pas dit : même combat, mais bien : même avenir. Un combat peut être perdu et c’est fini. Un avenir adviendra certainement. Ce qu’il m’importait ◀de▶ souligner, c’est que nous n’aurons ni éco-société, ni régions, ni Europe fédérée, si nous n’obtenons pas ◀les▶ trois à la fois ; c’est qu’aucune ◀de▶ ces trois virtualités exigeantes ne peut se réaliser seule ; c’est que ◀l’▶avenir ◀de▶ chacune ◀d’▶elle est celui des deux autres, et qu’en cette trinité réside ◀l’▶espoir des Européens et ◀de▶ ◀la▶ Paix.