L’Europe des consciences (1986)ar as
Depuis le xixe siècle romantique, le grand public et la plupart des critiques semblent penser que la littérature c’est poésie, roman, théâtre, et que création littéraire serait synonyme de▶ fiction.
Voilà qui est méconnaître à tout le moins l’histoire ◀de▶ la littérature française. Les chefs-d’œuvre ◀de▶ notre langue, la floraison ◀de▶ son vocabulaire, la grande allure et les éclats du style, ne se voient guère chez les romanciers, à part Stendhal, ni même chez les poètes français, à part Baudelaire et Saint-John Perse. Mais dans Calvin, l’initiateur ◀de▶ la langue des idées en France, et dans Montaigne, inventeur des Essais précisément ; puis dans le Pascal des Pensées, le Descartes du Discours, le Montesquieu des Lettres persanes, le Voltaire des écrits polémiques et pas du tout des tragédies en vers, le Rousseau des Rêveries et des Confessions, le Chateaubriand des Mémoires ◀d’▶outre-tombe, le Victor Hugo des discours sur l’Europe et pour la paix, le Rimbaud d’Une saison en enfer, et tout près de nous, le Valéry de Variété et ◀de▶ Tel quel, l’André Breton des Manifestes surréalistes, le Saint-Exupéry de Terre des hommes, Jean Paulhan et Roger Caillois… Voilà ce qui compte à mes yeux, plus que tout, dans ma bibliothèque française.
Seul Benjamin Constant est meilleur dans Adolphe que dans ses écrits politiques. Paul Valéry me paraît en revanche plus créateur dans sa prose que dans ses vers. On m’opposera sans doute Racine. Mais toute loi souffre exception, comme toute préférence quelque injustice. Le style ◀d’▶un écrivain, sa maîtrise ◀de▶ la langue, non, ce n’est pas à ses romans mais bien à ses essais qu’on le jugera.
Rendons leur place aux essayistes dans toute littérature digne du nom, et surtout ◀d’▶expression française.
Ceci dit sur un plan général, j’en viens à mon cas personnel, pour la première fois en public.
On s’étonne souvent, ou l’on juge regrettable, que je donne le plus clair ◀de▶ mes journées, depuis plus ◀de▶ trente ans, à l’action. Qu’est-ce à dire ?
Action pour l’Europe fédérée dès 1946, fondation et direction effective pendant trente ans du Centre européen de la culture à Genève ; présidence pendant seize ans du Congrès pour la liberté ◀de▶ la culture, à Paris ; ◀de▶ l’Institut universitaire ◀d’▶études européennes, à Genève encore ; sans parler ◀de▶ l’Association européenne des festivals ◀de▶ musique, ◀de▶ l’Association des instituts ◀d’▶études européennes, ◀de▶ la Campagne ◀d’▶éducation civique et ◀d’▶une dizaine d’autres actions… Avec tout ce que cela nécessite ◀de▶ tâches quotidiennes, ◀d’▶animation, ◀d’▶organisation et ◀d’▶administration, et ◀de▶ présidences ◀de▶ comités : je n’ose pas vous dire combien depuis trente ans, plusieurs centaines, je le crains. ◀D’▶où le propos ◀d’▶André Malraux, à moi transmis par l’un ◀de▶ ses amis espagnols : « C’est un ◀de▶ nos meilleurs écrivains, mais il se perd dans les comités »…
Combien d’autres ont dit ou écrit que mes engagements européens étaient « au détriment de mon œuvre littéraire ». Je serais perdu pour la littérature…
Le prix Schiller que je reçois aujourd’hui, non seulement réfute ces propos, mais me donne l’occasion ◀de▶ m’expliquer là-dessus, m’en fait même peut-être un devoir.
J’oserai donc aborder sans aucune précaution la question que beaucoup se posent à mon sujet :
— Pourquoi s’occupe-t-il tant ◀d’▶Europe unie, ◀de▶ régions, ◀d’▶écologie, ou même, horribile dictu, ◀de▶ pacifisme ? Je passe donc aux aveux : ils ne seront pas complets, faute de temps, mais candides.
Deux séries ◀de▶ motifs pourraient être évoquées ici : d’une part, les défis ◀de▶ l’Histoire auxquels toute ma génération eut à faire face, et d’autre part l’évolution intérieure qui fut la mienne dans le même temps, je veux dire dans les années 1930 à 1940. Durant cette décennie tout s’est joué, à la fois hors de moi et en moi. Ce qui m’importe ici, c’est ◀de▶ vous faire entrevoir l’interaction ◀de▶ ces deux séries ◀de▶ motifs dans mon travail ◀d’▶écrivain et dans mon action ◀d’▶homme, ◀de▶ citoyen.
Je rappellerai d’abord la nature du défi que ma génération eut à relever. Arthur Koestler l’a fort bien dit : ce fut l’affrontement entre un mensonge total, celui des dictatures à l’Est, et une demi-vérité à l’Ouest, celle des États-nations démocratiques. La guerre entre eux devenait inévitable. Nous aurions à la faire, vu notre âge, mais ce ne serait pas notre guerre. Entre les régimes totalitaires et les régimes dits libéraux, adultérés par le centralisme étatique et par la soumission ◀de▶ l’homme à ses machines, tout en nous refusait le choix. Nous étions condamnés à inventer, dans un temps ridiculement bref, une troisième voie.
Ce fut celle du personnalisme. Un jour, chez des amis, un jeune Russe que je venais de connaître, Alexandre Marc, me remit une page ◀de▶ manifeste au milieu de laquelle cette phrase me frappa, tapée en majuscule :
Ni individualistes, ni collectivistes, nous sommes personnalistes.
Un trait ◀de▶ lumière dans mon esprit : cette formule se trouvait répondre aux questions les plus lancinantes que me posaient alors l’époque, les carences ◀de▶ nos démocraties et le défi des totalitaires. Par Alexandre Marc, j’entrai en relation avec quelques dizaines ◀de▶ jeunes intellectuels, avec ce que l’on nomme aujourd’hui, d’après une thèse célèbre, « les non-conformistes des années 1930 », bientôt reliés à d’autres groupes anglais, belges, hollandais et suisses, mais aussi ◀d’▶une manière clandestine, on s’en doute, dans l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Ils allaient lancer des revues comme Esprit , L’Ordre nouveau et Hic et Nunc à Paris, à la fondation et à la vie desquelles je fus étroitement associé dès 1931 jusqu’à la guerre.
Car la guerre arriva, comme prévu, nous dispersant dans nos pays et leurs armées parfois ennemies. Je fus mobilisé d’abord dans le Jura, puis attaché au service Armée et Foyer ◀de▶ l’état-major général, à Berne. C’est ◀de▶ là que j’envoyai le 15 juin à la Gazette ◀de▶ Lausanne un article sur l’entrée ◀d’▶Hitler à Paris, qui parut le 17 juin, lendemain ◀de▶ l’arrivée au pouvoir ◀de▶ Pétain et veille ◀de▶ l’appel lancé par de Gaulle à Londres. Cet article me valut une condamnation à quinze jours ◀de▶ forteresse « au pain et à l’eau, sans visites ni courrier », pour « insultes à chef d’État étranger risquant ◀de▶ mettre en danger la sécurité ◀de▶ la Suisse », comme on me le précisa. En suite ◀de▶ quoi, je me vis gentiment poussé à partir pour New York, chargé ◀d’▶une mission ◀de▶ conférences sur la Suisse. Je serais moins gênant, et même plus utile là-bas, pensait-on sans doute en haut lieu.
Qu’ai-je fait durant mes six années américaines ? J’ai écrit quelques livres, sur la Suisse, sur le diable, et sur la bombe atomique, notamment. Mais surtout, par la force en mon cas créatrice ◀d’▶une constante et poignante nostalgie, en Amérique j’ai découvert l’Europe, et la nécessité vitale ◀de▶ son union, si les Alliés gagnaient, la délivraient ◀d’▶Hitler. Et dès mon retour définitif en Suisse, je me suis trouvé, sans savoir trop comment, engagé dans la lutte militante pour la fédération ◀de▶ nos peuples. À mes amis fédéralistes, dont beaucoup avaient milité avant la guerre dans nos groupements personnalistes, puis inspiré la Résistance, j’ai dit que j’étais prêt à donner à leur cause deux ans ◀de▶ ma vie, et tant pis pour mon œuvre littéraire. C’était en 1947. J’y suis encore, les deux ans sont devenus trente-cinq ans, et pourtant je ne regrette rien, pour les raisons tout intérieures auxquelles il est temps que je vienne.
Vers ma vingt-quatrième année, j’avais découvert deux auteurs qui furent décisifs pour ma vie : Kierkegaard et Karl Barth. À travers eux j’allais redécouvrir une idée ◀de▶ protestantisme totalement différente, je le confesse, ◀de▶ celle que je gardais ◀de▶ mon école du dimanche. C’était l’idée très calvinienne ◀de▶ la personne, c’est-à-dire ◀d’▶un individu chargé ◀d’▶une vocation unique qui le relie à la communauté.
Paul Valéry nous avait convaincus ◀de▶ ce que « toute politique suppose une certaine idée ◀de▶ l’homme ». Nous en déduisions que le communisme supposait un individu embrigadé, le Komsomol ; que les fascismes, noir ou brun, impliquaient à peu près la même conception, dictée par des buts collectifs, l’impérialisme ◀de▶ l’État ou ◀de▶ la Race substitué à celui ◀de▶ la Classe ; mais qu’en revanche un type ◀d’▶homme qui serait à la fois pleinement libre et pleinement responsable ◀de▶ ses actes, chacun ◀de▶ ces termes conditionnant l’autre : nul n’est tenu pour responsable ◀de▶ ses actes si ceux-ci n’ont pas été accomplis librement (les juristes connaissent bien cela) et à l’inverse, personne n’est vraiment libre ◀de▶ ses décisions si celles-ci ne peuvent entraîner aucun effort concret.
Poursuivant ce raisonnement, nous observions — nous, les personnalistes — que l’homme n’est responsable qu’au sein d’une communauté où sa voix puisse porter et où n’importe qui puisse lui répondre sans avoir l’organe ◀de▶ Stentor. Nous retrouvions l’idéal ◀d’▶Aristote, qu’il décrit dans sa Politique, l’idéal ◀de▶ Calvin du même coup, et le modèle ◀de▶ cité idéale que Rousseau devait reprendre en l’appliquant aux citoyens ◀de▶ Genève réunis dans la cathédrale.
◀D’▶où l’idée, dérivée ◀de▶ Proudhon cette fois-ci, ◀d’▶une société fondée sur les communes, s’associant en régions pour les tâches qui dépassent leur compétence ; ces régions à leur tour se fédérant, et ainsi ◀de▶ suite jusqu’au niveau continental ◀d’▶une fédération ◀de▶ l’Europe. L’idée générale n’étant pas ◀de▶ créer une puissance nouvelle — un « troisième Grand » dans le cas ◀de▶ l’Europe — mais seulement le minimum ◀de▶ pouvoir capable ◀d’▶assurer l’autonomie ◀de▶ chacune des régions fédérées : le modèle suisse !
À la base ◀de▶ cette construction nullement utopique — voir la Suisse justement — une idée ◀de▶ l’homme que nous appelions la personne, c’est-à-dire un individu à la fois libre et engagé ; distingué ◀de▶ tout autre par sa vocation, mais responsable ◀de▶ l’exercer dans la cité, par là même relié à la communauté, et même plus : créateur ◀de▶ cette communauté.
Voilà pour la doctrine. J’ai dit les conséquences qu’elle a entraînées dans ma vie.
M’ont-elles « perdu pour la littérature » ? J’ose dire que non.
◀De▶ mon action européenne, j’ai tiré huit volumes, c’est près ◀d’▶un quart ◀de▶ ce que j’ai publié jusqu’ici.
Mais je ne voudrais surtout pas que l’on déduisît ◀de▶ mes propos que mon œuvre est issue ◀d’▶un système ou ◀d’▶une dialectique rationnelle.
La cohérence et la continuité ◀de▶ mes ouvrages, le parallèle entre l’histoire vécue ◀de▶ l’Europe et l’évolution ◀de▶ mes idées, je ne suis en droit ◀de▶ les déduire qu’après coup, ◀d’▶une analyse ◀de▶ ce que j’ai vécu. Mais dans le fait, au jour le jour, tout s’est passé autrement, par hasard. Certains moments décisifs ◀de▶ ma vie ont été décidés par des coups ◀d’▶émotion, et d’autres par des décisions longuement débattues dont je ne pouvais prévoir les conséquences.
Comme par exemple cet article — déjà cité — sur l’entrée ◀d’▶Hitler à Paris, écrit en une demi-heure après que mon ordonnance m’eut annoncé ce qu’on venait ◀d’▶entendre à la radio. Ces deux pages ont changé ma vie en m’expédiant en Amérique pour plus ◀de▶ six ans. Mais à l’inverse, un texte discuté pendant trois mois au sein d’une commission houleuse, à Paris, à Londres, à La Haye, et que je lus en conclusion du grand Congrès ◀de▶ l’Europe réuni à La Haye en 1948 sous la présidence ◀de▶ Churchill, ce texte ◀de▶ trois pages a décidé ◀de▶ ma carrière professionnelle et notamment ◀de▶ l’existence du Centre européen de la culture. Or il se trouve que ces deux petits écrits sont ceux dont, en les relisant, je suis le moins mécontent, ◀d’▶un point de vue purement littéraire !
Mais laissons là mon cas et ma littérature, et parlons un moment, pour finir, ◀de▶ cette Europe qui me tient au cœur, au corps et à l’âme.
Un mot domine sa situation, un petit mot méchant comme une morsure : la crise.
L’Europe, ce foyer millénaire ◀de▶ l’histoire universelle, pour le meilleur et pour le pire, ce complexe ◀de▶ dynamismes contradictoires, ◀d’▶impérialismes collectifs et ◀de▶ passion ◀de▶ la liberté, l’Europe est aujourd’hui menacée dans ses raisons ◀d’▶être et dans ses possibilités ◀de▶ persévérer en son être.
La situation politique mondiale est en train de faire des Européens, jadis maîtres des trois-quarts des terres habitées ◀de▶ la Planète, les objets ou même les otages ◀de▶ la rivalité des deux grands. Inventeurs du colonialisme dès le xive siècle, mais aussi ◀de▶ la décolonisation au milieu du xxe , ils courent le risque ◀d’▶être occupés demain, non seulement militairement, mais économiquement et moralement — ou détruits à jamais comme en passant, par une troisième guerre mondiale qui, cette fois-ci, ne serait pas déclenchée par eux.
La crise mondiale actuelle est née des œuvres ◀de▶ l’Europe, qui a répandu sur toute la Terre ce qu’elle nomme le Progrès, c’est-à-dire une civilisation technico-industrielle génératrice ◀d’▶idéaux ◀de▶ Liberté oui, mais aussi ◀de▶ pratiques impérialistes, ◀de▶ loisirs virtuels mais ◀de▶ chômage réel, ◀de▶ richesses rongées par l’inflation, ◀de▶ justice sociale mais ◀de▶ révoltes sans fin, ◀de▶ démocraties certes, mais aussi ◀d’▶États totalitaires, ◀d’▶internationales pacifistes mais aussi ◀de▶ nationalismes furieux qui ont suscité le Terrorisme universel.
Quelles issues possibles à cette crise ? Laissons ◀de▶ côté les plus probables, qui sont, comme il est trop facile ◀de▶ l’imaginer, l’aggravation universelle des conflits internationaux jusqu’à la guerre nucléaire : fin ◀de▶ l’Histoire ; ou la survie et la domination ◀d’▶un des Grands à la faveur ◀d’▶une dégradation morale et matérielle sans précédent ◀de▶ l’humanité « unifiée » au plus bas niveau moral et matériel.
Et quelles sont les issues souhaitables ? Il en est une au moins — la seule peut-être — qui dépend ◀de▶ l’Europe et ◀de▶ son union réalisée à temps : la fédération ◀de▶ nos peuples.
À cette union s’oppose le dogme ◀de▶ la souveraineté absolue des États-nations. Il est devenu parfaitement clair qu’on ne peut pas fonder l’union ◀de▶ l’Europe sur la base des États qui s’y opposent par nature, tout en affirmant la vouloir.
L’Europe des nationalismes a été responsable ◀de▶ deux guerres mondialisées. Elle a été aussi l’agent mondialisant ◀d’▶une forme ◀de▶ culture technico-scientifique souvent incompatible avec le génie propre des cultures non européennes. Il appartient donc à l’Europe ◀de▶ proposer le modèle ◀d’▶une société respectueuse des valeurs culturelles ; et d’abord, plus spécifiquement, des valeurs ◀de▶ communauté vivante, qui ne dépendent pas ◀de▶ l’État — simple service public — mais des personnes libres et responsables.
Dans le monde ◀d’▶aujourd’hui, tout est fait ◀de▶ main ◀d’▶homme (sauf les tremblements ◀de▶ terre, jusqu’ici). Non seulement les machines et les gratte-ciel mais les paysages, les autoroutes qui arrosent ◀de▶ plomb, et la destruction des forêts, productrices ◀de▶ notre oxygène, à 40 % déjà détruites sur toute la Terre, sans retour ; et le très mince film ◀de▶ pétrole qui recouvre les océans, qui diminue leur évaporation et produit des sécheresses continentales ; et les 600 milliards ◀de▶ dollars dépensés l’an dernier pour les armements, la plus grosse dépense jamais faite depuis que l’humanité existe et dont le mieux qu’on puisse attendre est qu’elle ne serve jamais à rien : nous sommes fous.
Pourquoi notre avenir vaudrait-il mieux que ce que nous sommes, nous qui le laissons faire, nous qui le faisons ?
Je ne suis pas, en rappelant ces faits, victime ◀de▶ quelque sinistrose, mais tout simplement réaliste.
Plusieurs signes, d’ailleurs, sont ◀de▶ nature à réveiller un peu ◀d’▶espoir : notre action ◀de▶ fédéralistes, ◀de▶ régionalistes, ◀d’▶écologistes européens, marque chaque année des progrès. La guerre est devenue impensable entre deux peuples ◀de▶ l’Europe : fait capital, dont nous avons trop peu conscience. Déjà le problème des régions devient le problème numéro un pour ◀de▶ nombreux pays du continent : la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Espagne, et même la France des jacobins ! Déjà le souci écologique s’inscrit dans les constitutions et dans la formation des cabinets ministériels.
Bien plutôt que par « la note ◀d’▶espoir » traditionnelle, je voudrais terminer par un appel.
Changer le monde ◀d’▶aujourd’hui, c’est d’abord changer l’homme, ses pulsions, ses désirs inavoués, les plus actifs.
Je serai content si j’ai pu contribuer par mes écrits et mon action à une prise de conscience dont dépend notre avenir : car il sera ce que nous voulons au fond ◀de▶ nous-mêmes. Ce n’est qu’en chacun ◀de▶ nous qu’il peut être sauvé.
Denis de Rougemont
26 octobre 1982