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ssions où triomphe sous tous les déguisements, de
Ford
à Clément Vautel, le matérialisme le plus pauvre auquel se soit jamai
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lus répandus à Genève sont Ma vie et mon œuvre de
Ford
et Mon curé chez les riches. Très loin derrière viennent des France e
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e des Maurras et des Mussolini, des Lénine et des
Ford
. Alors les hommes hurleront un affreux besoin mystique. Vous réveille
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Le péril
Ford
(février 1928)a On a trop dit que notre époque est chaotique. Je c
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l’époque m’offre de mieux réussi. Voici la vie de
Ford
, telle qu’il la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de pay
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on. Il fonde tôt après la Société des automobiles
Ford
, « et commence à réaliser son rêve, le type unique d’automobile utili
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possibilité d’augmenter encore cette production.
Ford
est le plus puissant industriel du monde ; le plus riche, au point qu
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dustriels européens s’en inspirent toujours plus.
Ford
leur montre le chemin qu’ils seront bien obligés de prendre tôt ou ta
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er ou mourir », écrivait récemment un économiste.
Ford
, perfection de l’industriel, offre au monde moderne le premier exempl
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s dit tout à l’heure quel fut le but de la vie de
Ford
, sa « grande et constante ambition ». Il semble que toute sa carrière
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eur de l’humanité par la possession d’automobiles
Ford
. Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de démêler les con
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sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de
Ford
se donne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant que de lui donner
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n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’est ici que
Ford
montre le bout de l’oreille, et que son but réel est la production po
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umain dans la conception fordienne de l’oisiveté.
Ford
a créé un second dimanche dans la semaine, « retouché l’œuvre de la C
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la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si
Ford
relâche les ouvriers et leur donne une apparence de liberté, c’est po
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vu. Il est déterminé par la réclame, les produits
Ford
qu’il faut user, etc. Il a pour but véritable d’augmenter la consomma
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atteintes. On peut se demander jusqu’à quel point
Ford
est conscient des buts et de l’avenir de son effort. Pour mon compte,
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ns à la terre la satisfaction de nos besoins. » —
Ford
se moque de la philosophie. Il ne peut empêcher que son attitude ne p
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ettes encore : « Je ne considère pas les machines
Ford
simplement comme des machines. J’y vois la réalisation concrète d’une
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messianisme matérialiste ? Un seul doute effleure
Ford
vers la fin de son livre : Le problème de la production a été brilla
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il faudrait en tirer des conséquences, alors que
Ford
passe outre et se remet à discuter des points de technique. Il n’a pa
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grands esprits de tous les temps. On me dira que
Ford
a mieux à faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un
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ies pour admirer mutuellement leur culture », dit
Ford
. Et tout est dit ! Le simplisme arrogant avec lequel, de nos jours, o
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buts propres, humains et divins. Mauvais loisirs.
Ford
lui a donné une auto pour admirer la nature entre 17 et 19 heures : v
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ans les rouages de la vie moderne. Le triomphe de
Ford
réduira l’Esprit à devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonnerie
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l’Occident. La logique, parlant par la bouche de
Ford
: « Inutile, donc à détruire. » Ford a raison, une fois de plus. Pas
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la bouche de Ford : « Inutile, donc à détruire. »
Ford
a raison, une fois de plus. Pas de compromis possible de ce côté. Mai
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lus du grand public sont Ma vie et mon œuvre, de
Ford
et Mon curé chez les riches, de Clément Vautel. Dans les pays de lang
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ique ; poussée mystique en Russie. a. « Le péril
Ford
», Foi et Vie, Paris, n° 4, février 1928, p. 189-202.
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faire endosser le blâme, mais comme l’homme nommé
Ford
, de Détroit, a contribué davantage que n’importe quel autre de mon te
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le souverain du monde. Tamerlan pour les anciens.
Ford
pour les modernes. Quelle décadence ! ax. « Sherwood Anderson : Mo
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l’organisation du monde-termitière type Lénine ou
Ford
. Soucieux de comprendre notre temps avant de le condamner ou de l’abs
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sement par exemple. Que l’on songe à l’œuvre d’un
Ford
, ou à celle de presque tous nos hommes d’État. Le privilège admirable
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ent beaucoup d’ampleur sur le terrain préparé par
Ford
. Une récente enquête publiée en volume chez Macmillan sous ce titre :
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Ce bourrage de crâne réalisé sur une échelle que
Ford
n’avait imaginée qu’en rêve, c’est la tentative désespérée de Staline
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Ce bourrage de crâne réalisé sur une échelle que
Ford
n’avait imaginée qu’en rêve, c’est la tentative désespérée de Staline
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Ce bourrage de crâne réalisé sur une échelle que
Ford
n’avait imaginée qu’en rêve, c’est la tentative désespérée de Staline
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’est un ouvrier qui parle. D’avoir travaillé chez
Ford
ne donne pas forcément plus de valeur que d’avoir traîné son vague à
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s, des statistiques et des plans fabuleux. 30. «
Ford
, c’est Descartes descendu dans la rue », écrivaient Aron et Dandieu d
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a été détourné de ses fins humaines par Taylor et
Ford
; que le mécanisme et « l’intellectualisme décharné » ont provoqué de
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représente. D’où l’ascétisme du capitaliste, type
Ford
ou Stinnes — son affectation de vie simple et son mépris des fins hum
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représente. D’où l’ascétisme du capitaliste, type
Ford
ou Stinnes — son affectation de vie simple et son mépris des fins hum
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de d’autarchisme panique, l’on peut bien dire que
Ford
apparaît sain si on l’oppose aux dictateurs fascistes ! Enfin la résu
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at des ouvriers de l’industrie automobile offre à
Ford
un contrat collectif qui le protègera contre les grèves irrégulières,
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at des ouvriers de l’industrie automobile offre à
Ford
un contrat collectif qui le protégera, lui le patron, contre les grèv
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rencontré ce regard. 16. On peut bien dire que
Ford
, par exemple, qui est l’homme le plus riche d’Amérique, est loin d’êt
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at des ouvriers de l’industrie automobile offre à
Ford
un contrat collectif qui le protégera, lui le patron, contre les grèv
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s fermé nous menace. 96. On peut bien dire que
Ford
, par exemple, qui est l’homme le plus riche d’Amérique, est loin d’êt
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at des ouvriers de l’industrie automobile offre à
Ford
un contrat collectif qui le protégera, lui le patron, contre les grèv
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surtout — avaient construit des autos bien avant
Ford
. Son invention, ou sa ré-invention, n’en reste pas moins exemplaire.
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surtout — avaient construit des autos bien avant
Ford
. Son invention, ou sa ré-invention n’en reste pas moins exemplaire.
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é de presse du 4 juin 1957 Un don de la Fondation
Ford
au Centre européen de la culture. Le CEC vient de recevoir une subven
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cevoir une subvention de $ 40 000 de la Fondation
Ford
, destinée au développement des activités d’éducation européenne entre
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imés d’un esprit européen. Le don de la Fondation
Ford
permettra la poursuite et l’extension de l’ensemble de ce programme.
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, grâce à une subvention spéciale de la Fondation
Ford
. Elles ont été prévues méthodiquement dans des milieux aussi variés q
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onstruit d’autres voitures automobiles bien avant
Ford
, mais son invention ou sa ré-invention n’en demeure pas moins exempla
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la fortune nationale. Le capital de la fondation
Ford
, nourri par les usines Ford, est actuellement de quatre milliards et
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pital de la fondation Ford, nourri par les usines
Ford
, est actuellement de quatre milliards et demi de dollars ; je tiens c
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on Amérique. Liberté Invité par la Fondation
Ford
pour me promener dans les États-Unis sans l’ombre d’une obligation —
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is un très haut niveau intellectuel, la Fondation
Ford
a créé un Centre d’études avancées pour les sciences du comportement.
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re : phantasme typique de l’adolescence. Le jeune
Ford
le réalise en 1893, quelques années après que l’Allemand Otto eut inv
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nstruit des prototypes variés d’automobiles avant
Ford
. Son invention, ou sa réinvention indépendante n’en demeure pas moins
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plus que s’il est bien certain que l’invention de
Ford
est née d’un rêve d’évasion hors des voies imposées de la civilisatio
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l’adolescence, qui est l’âge des fugues. Le jeune
Ford
le réalisa en 1893, quelques années après que l’Allemand Otto eût inv
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onstruit d’autres voitures automobiles bien avant
Ford
. Son invention ou sa réinvention n’en demeure pas moins exemplaire, p
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plus que s’il est bien certain que l’invention de
Ford
est née d’un rêve d’évasion hors des voies imposées de la civilisatio
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ans l’intention de jouer au plus rapide. En 1903,
Ford
gagne une course de vitesse, et encouragé par ce succès, fonde la Soc
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é par ce succès, fonde la Société des automobiles
Ford
. Dans sa première publicité, il écrit que l’auto « peut vous mener n’
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des toniques : une atmosphère salubre ». En 1910,
Ford
introduisit son fameux « Modèle T », robuste, utile et laid, mais bon
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er article publié à Paris s’intitulait « Le péril
Ford
», mon premier petit livre Les Méfaits de l’instruction publique :
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de l’adapter à « la science militaire ». Le jeune
Ford
, lui, marche à l’étoile, avec toute l’assurance que peuvent donner au
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ar elle seule — la réclame, comme on dit alors —,
Ford
va changer tout cela. C’est dire qu’il va changer la nature même des
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issait prévoir le croisement. Prenez l’exemple de
Ford
, l’inventeur de l’automobile, et de Hitler. À priori, rien de commun.
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e conséquence, notre survie écologique, alors que
Ford
aurait pu, à lui seul, nous conduire à l’asphyxie et à l’embouteillag
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ont le titre à lui seul est éloquent : « Le péril
Ford
». Ce texte, publié dans une revue protestante, tomba à l’époque dans
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onc écouté Denis de Rougemont m’expliquer comment
Ford
, qui généralisa l’automobile, et Hitler se sont trouvés être les alli
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oncer à quelle fatalité nous allions être livrés.
Ford
a donné un tel essor que les villes se sont développées en fonction d
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. La guerre du Kippour, en 1973, est l’endroit où
Ford
et Hitler se rencontrent. Résultat : l’embargo, la crise de l’énergie
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istoire dont on se demande qui a pu les imaginer.
Ford
part d’une extrémité, Hitler de l’autre. Ils se croisent et tout s’il
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artes le mécaniste, dont Marx procède de même que
Ford
et la grande industrie moderne. Elle trahit peut-être, en fin de comp
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de l’adapter à la « science militaire ». Le jeune
Ford
, lui, marche à l’étoile, avec toute l’assurance que peuvent donner au
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modèle T ne changera pas plus que son auteur. Le
Ford
milliardaire et souvent ridiculisé de la maturité et de la vieillesse
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é et de la vieillesse, n’est en rien différent du
Ford
entreprenant et souvent malchanceux de l’adolescence et de la jeuness
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utile à la poursuite de la production lui suffit.
Ford
n’est pas un capitaliste. Il se voit au contraire philanthrope. Il ve
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s, d’où il est renvoyé vers la Norvège neutre, où
Ford
écœuré l’abandonne, pour reprendre aussitôt à Détroit son œuvre propr
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, vingt-quatre ans après son « chemin de Damas »,
Ford
abandonne un emploi bien rétribué de chef mécanicien à la Société Edi
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tigineux, aveu du siècle ! En quelques décennies,
Ford
va changer tout cela : c’est dire qu’il va changer la nature même des
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dans l’histoire de nos rêves. Voyons l’intrigue.
Ford
observe d’abord que le public ne s’intéresse aux voitures automobiles
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tion. L’idée d’aller plus vite amuse l’Américain.
Ford
, sans plaisir, décide de jouer ce jeu. La même année 1903, il gagne s
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s qui outrepassent largement la sobre utilité que
Ford
vénérait. Les jeunes gens prennent leur voiture pour faire 300 mètres
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donc cela ? On a vu que le projet fondamental de
Ford
est né d’un rêve d’évasion campagnarde hors des voies imposées de la
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pour toujours. Au lieu de la libération rêvée par
Ford
, nous avons accepté en fait l’asservissement au rythme des machines,
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ble dans le sentiment de ce que, par le succès de
Ford
, elle menaçait de léser pour longtemps au plus intime de l’homme mode
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sans auto. Voilà l’affaire lancée. La passion de
Ford
se donne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant que de lui donner
95
n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’est ici que
Ford
montre le bout de l’oreille, et que son but réel est la production po
96
réservation, d’autorégulation et d’alternances. »
Ford
a créé un second dimanche dans la semaine, “retouché l’œuvre de la cr
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r la duperie : ce jeu du chat et de la souris. Si
Ford
relâche les ouvriers, et leur donne une apparence de liberté, c’est p
98
vu. Il est déterminé par la réclame, les produits
Ford
qu’il faut user, etc. Il a pour but véritable d’augmenter la consomma
99
teintes. » On peut se demander jusqu’à quel point
Ford
est conscient des buts et de l’avenir de son effort. Pour mon compte,
100
ts propres, humains et divins. » Mauvais loisirs.
Ford
lui a donné une auto pour aller admirer la nature entre 18 et 19 heur
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s les rouages de la vie moderne. » Le triomphe de
Ford
réduira l’Esprit à devenir l’apanage d’une sorte de franc-maçonnerie
102
’Occident. » La logique, parlant par la bouche de
Ford
: “Inutile, donc à détruire.” Ford a raison, une fois de plus. Pas de
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r la bouche de Ford : “Inutile, donc à détruire.”
Ford
a raison, une fois de plus. Pas de compromis possible de ce côté. Mai
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l n’est pas exclu que l’antisémitisme primaire de
Ford
l’ait amené à subventionner Hitler à ses débuts, en 1922. 101. Cf. A
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uvre. Plus grave encore est la publicité. Lorsque
Ford
entreprend de convaincre les paysans du Middle West qu’ils ont besoin
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enti celui-ci dans un texte écrit dès 1928 contre
Ford
; j’avais alors 20 ans. Ajoutez à cela que les Arabes ont pris au sér
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en français. L’article était intitulé « Le péril
Ford
» et s’élevait contre Ford et son triomphe, qui commençait à se manif
108
it intitulé « Le péril Ford » et s’élevait contre
Ford
et son triomphe, qui commençait à se manifester à ce moment-là. L’aut
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-là. L’auto industrielle n’avait que 29 ans, déjà
Ford
était milliardaire. Et j’ai eu une réaction viscérale. Je me suis dit
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es, par les procédés publicitaires que l’on sait,
Ford
va changer tout cela, c’est-à-dire va changer la nature même des beso
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es livres. Dès l’âge de 22 ans, j’ai écrit contre
Ford
, et quelques années plus tard contre Hitler : l’auto et le national-s