1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler une « morale constructi
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
2 sacrifices ne lui devra-t-il pas offrir ainsi les romans « intéressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme » à la Chateaubr
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
3 n province liquider des stocks américains. Et ses romans , c’est aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’y bouscule
4 , passionné, contraint de suivre jusqu’au bout un roman de 500 pages comme Rabevel. Car si la liquidation des questions trait
5 que Fabre, disciple de Valéry, puisse rédiger des romans si bouillonnants, si mal équarris. Certes, ce n’est pas lui qui se re
6 met d’autres qui le sont moins. On n’écrit pas un roman en trois volumes sans y laisser des maladresses et des négligences. M
7 a paix. M. Fabre avait là les éléments d’un grand roman  : autour d’un sujet de vaste envergure, et brûlant, une intrigue puis
8 on a presque l’impression qu’il a réussi ce grand roman … Qu’y manque-t-il ? Un style ? L’absence de style, n’est-ce pas le me
9 première partie, qui est confuse. Non pas que le roman soit mal construit, au contraire. Mais le tissu des faits se relâche
10 , une entreprise bien téméraire de nos jours : un roman à thèse aussi intelligent que vivant. d. « Lucien Fabre : Le Tarram
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Otto Flake, Der Gute Weg (septembre 1925)
11 résumer les nombreuses péripéties de son dernier roman sans exposer et discuter toutes les idées qu’elles illustrent. Les pe
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
12 La Révolution russe va-t-elle usurper dans le roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà un Mac
13 , voir Dostoïevski. M. Walpole, lui, commence son roman quelques mois avant que n’éclate le sinistre, et s’arrête au moment o
14 . M. Walpole, dont nous commençons aujourd’hui un roman bien différent, a vu la Révolution sans romantisme, dans le détail de
6 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
15 es ancêtres des nouvelles générations de héros de roman , lesquels sont tous éperdument égoïstes. Égoïstes avec une profonde c
16 in si général de s’incarner, dans le héros de son roman , de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de l
17 éalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de roman , à la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fall
18 emps pour une folie de s’emballer. La plupart des romans de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même p
19 ertinage. (NRF) 5. Détours de René Crevel ; les romans de Philippe Soupault ; l’Incertain de Maurice Betz ; certains personn
7 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
20 uve semble avoir hésité entre plusieurs styles de roman . Un chapitre d’observation psychologique ironique et minutieuse, à la
21  classique » et prévue, l’originalité foncière du roman de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyrique, sa
8 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Cécile-Claire Rivier, L’Athée (mai 1926)
22 tation à coups d’exemples vivants qu’un véritable roman . La profusion souvent facile des incidents et le style volontairement
9 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
23 teur l’appelle un « poème solaire », l’éditeur un roman , parce que ça se vend mieux. Ce récit des premiers combats de taureau
24 du poète et du philosophe. g. « Les Bestiaires, roman , par Henry de Montherlant, chez Grasset », La Semaine littéraire, Gen
10 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
25 rnandez dans un essai sur l’Autobiographie et le Roman , dont pour ma part je suis loin d’admettre plusieurs thèses beaucoup
26 t dans la plupart de ces essais : l’esthétique du roman . Fernandez en formule une théorie assez proche du cubisme littéraire,
11 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
27 Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)z Ce roman a le charme d’un automne, une amertume enveloppée, une atmosphère tro
12 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
28 aboutit naguère au surréalisme. Tous les héros de roman se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les critiques d’abord d
13 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
29 , auteur de « Lewis et Irène » L’auteur de maint roman de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant aux titres, aux tire
14 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
30 ère (février 1927)ac « Quel admirable sujet de roman , écrit Gide, au bout de quinze ans, de vingt ans de vie conjugale, la
31 sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du roman , qui se mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse trahi
15 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
32 éros plus confiant et secrètement incertain de ce roman . À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, ren
33 vite le péril d’un réalisme trop amer et celui du roman lyrique, par l’équilibre qu’il maintient entre ces deux inconscients 
34 tre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce roman , comme dans l’Âge d’or, un désenchantement profond prend le masque d’
16 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
35 que d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce roman , où l’on voit comment Pierre en vient à sacrifier Diane, son apaiseme
36 es de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le roman vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïs
17 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
37 de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman  : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsc
38 uit, titres également scandaleux. Le Grand Écart, roman de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement de nuit très en vog
39 vie de telle sorte que leurs mémoires seront des romans « bien modernes ». Leurs amours sont des pastiches de Morand, et ils
18 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
40 issertations lyriques à leur propos. Mais dans ce roman , il n’y a plus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa se
41 a richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du roman pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit comme
42 ue l’auteur du Perroquet Vert. Mais là-dessus, le roman repart dans une troisième action (l’amour de Catherine pour un aviate
43 i la précède. Ces défaillances de la technique du roman sont sauvées par un style brillant, plein de trouvailles spirituelles
44 vre ne réalise pas une synthèse plus organique du roman et des mémoires. Mais si son début permet de croire que le Perroquet
19 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
45 ement passionnant de l’action, il se dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Cette intelligence et cette sensibili
20 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
46 île, des étudiants au crâne rasé se promènent un roman jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié
21 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
47 coup de ces petites merveilles qui valent de gros romans « bien faits ». Car il y a toujours assez de vérité dans une histoire
22 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Jullien du Breuil, Kate (avril 1930)
48 ens de l’amour idéal — celui qui transfigure ? Le roman de M. Jullien de Breuil effleure un autre problème de non moindre val
49 son maître. bf. « A. Jullien du Breuil : Kate, roman (Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève,
23 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
50 a foi et s’arrêtent chez un éditeur. Cela fait un roman de plus. Il obtiendra le prix d’assiduité et l’approbation de tous le
24 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
51 es au printemps. Ou encore : comme la lecture des romans anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la
52 honé au début de l’après-midi qu’il commençait un roman . Son absence nous fera-t-elle croire qu’il apporte un soin tout parti
25 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
53 , ne s’étendit guère au-delà des limites du monde roman . Le type de chevalier et ses succédanés militaires et wagnériens a to
54 et françaises. Il prépare trois volumes (Essais, Romans , Voyages). »
26 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
55 ndre aujourd’hui d’un jeune écrivain. Son premier roman , Les Conquérants, décrivait la révolution communiste en Chine, et la
56 édèrent l’aventure chinoise de l’auteur. C’est un roman plus dépouillé, plus inégal aussi à certains égards et qui cette fois
57 auvage. Comme Les Conquérants, c’est une sorte de roman d’aventures significatives, et dont le tragique est décuplé par la va
58 ie royale n’est que l’introduction à une série de romans intitulés Les Puissances du désert. 11. Le prix Goncourt, dit-on, eû
27 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
59 Au sujet d’un grand roman  : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)g M. Maurice B
60 ige, Daphné Adeane. On vient de traduire un autre roman du même auteur16, et il nous aide à mieux définir le charme de cette
61 … » Il y aurait beaucoup à dire pour et contre le roman mondain — entendons mondain par le cadre et les personnages, non par
62 e celles de la vie courante, on peut dire que les romans « mondains » de Baring ne manquent pas à cette tâche, et c’est là l’i
63 tion des passions humaines, et comme la morale du roman . Mais nous ne croyons pas qu’une œuvre de cette envergure comporte à
64 sque bouleversante. Il est pourtant un endroit du roman où l’auteur intervient visiblement, force les faits, agit comme un « 
65 manifeste cette tournure d’esprit au cours de ses romans . Le trait satirique, ailleurs presque imperceptible, est nettement ap
66 rale courante. Presque tous les événements de son roman le contredisent. Ceci entraîne cela — bonheur ou catastrophe — non pa
67 ir, mais pas plus loin. Et c’est ainsi que de ce roman au charme pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles
68 nt. 20. Pages 495-499. g. « Au sujet d’un grand roman  : La Princesse Blanche de Maurice Baring », Foi et Vie, Paris, n° 27,
28 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
69 mé le souhait formel que l’on n’ouvrît pas par ce roman la série de traductions de ses livres. Mais ce Journal, s’il est l’œu
29 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
70 l’alpinisme. On commence à nous donner quelques «  romans de l’air », et certains sont remarquables. Se trouvera-t-il un romanc
30 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
71 une nouvelle. C’est, en effet, sous la forme d’un roman dont le héros, Eiichi, est évidemment l’auteur lui-même, le récit de
31 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le protestantisme jugé (octobre 1931)
72 la jouissance présente. La structure même de ses romans est un indice révélateur, car quoi qu’on dise de la différence entre
73 oi qu’on dise de la différence entre la vie et le roman , la composition de celui-ci dépend toujours de la manière de concevoi
74 son essai, Frommel donnait ainsi le diagnostic du roman moderne ; ne serait-il pas frappant, en effet, d’appliquer ses derniè
32 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
75 littéraires de l’année 1931 soient allés à trois romans d’écrivains protestants : Pierre Bost, Jacques Chardonne et Jean Schl
76 ous, qu’on put écrire de Saint-Saturnin qu’un tel roman exprime « toute la grandeur — et toute la misère — des protestants sa
77 de marquer ici d’une pierre blanche « l’année du roman protestant ». À la réflexion, l’on y a renoncé, pour des raisons d’or
78 ment religieux : cela n’a point empêché ces trois romans de faire figure, aux yeux de beaucoup, de livres « bien protestants »
79 ntent, ne pouvait s’exprimer que dans la forme du roman moraliste (forme qui par ailleurs flattait un penchant traditionnel d
80 l’observation scientifique. Reflet du siècle, le roman bientôt s’affaiblit à force de se compliquer, et tend à se réduire à
81 ec Charles Dickens, Jenny Lind, Thorwaldsen.) Les romans russes et les romans anglais du xixe siècle nous laissent entrevoir
82 enny Lind, Thorwaldsen.) Les romans russes et les romans anglais du xixe siècle nous laissent entrevoir ce que pourraient êtr
83 de la grâce souveraine. C’est cela qui donne aux romans de Dostoïevski ou d’Émily Brontë ces prolongements poétiques, ces per
33 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Goethe, chrétien, païen (avril 1932)
84 es activités, composerait des poèmes d’amour, des romans , des drames philosophiques, les meilleurs de son époque. Cela ne donn
34 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
85 île, des étudiants au crâne rasé se promènent un roman jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié
35 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
86 sius ; un petit recueil des upanishads ; quelques romans modernes.) Le pasteur suédois et le mage d’Einsiedeln représentent as
36 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Appendice. Les Soirées du Brambilla-Club, (1930)
87 ampagnes au printemps. Ou encore : la lecture des romans anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la
88 honé au début de l’après-midi qu’il commençait un roman . Son absence nous fera-t-elle croire qu’il apporte quelque préciosité
37 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
89 île, des étudiants au crâne rasé se promènent un roman jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié
38 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — Petit journal de Souabe
90 esius ; un petit recueil des upanishad ; quelques romans modernes.) Le pasteur suédois et le mage d’Einsiedeln représentent as
39 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VI
91 Mais la littérature au sens étroit du terme — le roman , le poème, l’essai, le jeu d’idées — est restée chez nous pauvre ou n
92 la tension des contraintes morales, dont vécut le roman victorien. Faut-il penser que cette culture fut trop mêlée, cette nat
40 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VII
93 un balcon d’hôtel à Vevey, à Montreux, patries du roman russe. Et le bleu de l’air matinal, l’argent transparent des montagne
41 1933, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Histoires du monde, s’il vous plaît ! » (janvier 1933)
94 similable, mais tout de même reconstituante ? Des romans , répondra-t-on, sans doute. Je ne suis pas du tout de cet avis. Et je
95 divertissement dans des fictions romanesques. Le roman est un genre bourgeois — et c’est peut-être par là qu’il plaît tant a
96 llectuelles la plupart du temps, et le goût des «  romans qui posent des problèmes ». On appelait cela de la « littérature diff
97 . On voudrait être dirigé, plutôt qu’ébloui. ⁂ Le roman était un genre bourgeois, en ce sens que dans le monde bourgeois, pri
98 e plus subversif dans les salons. « Se nourrir de romans  », dans certains milieux, c’était le commencement de la fin, c’était
99 t, annonça son intention de « casser les reins au roman  », on put croire à un mouvement de mauvaise humeur, voire à une tenta
100 blic. On n’a pas cessé pour autant de publier des romans nouveaux, mais le fait est que le seul grand succès, dans cet ordre,
101 a nuit, chef-d’œuvre de « documentaire », mauvais roman … Autre signe : les jeunes maisons, fondées depuis deux ans, se spécia
42 1933, Esprit, articles (1932–1962). Comment rompre ? (mars 1933)
102 nt appel aux écrivains : qu’ils nous écrivent des romans contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 fr. au mieux pensant. E
43 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le Deuxième Jour de la Création, par Ilya Ehrenbourg (décembre 1933)
103 blique désigne le plan quinquennal. Voici donc le roman type de l’Édification socialiste. Bourré de petits faits vrais dont l
104 ien sans la mystique. La force et le charme de ce roman sont ceux mêmes d’une jeunesse fruste, innocente jusque dans ses crua
44 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Précisions sur la mort du Grand Pan (avril 1934)
105 . Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’est son dernier roman , Adam et Ève. C’est toute la simple grandeur calvinienne retrouvée, —
45 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
106 hose au monde plus difficile à réussir qu’un beau roman  : c’est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une
107 s difficile à réussir qu’un beau roman : c’est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout
108 n : c’est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y
109 monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait pas de roman . Une histoire dont le personnage principal est « la main du Seigneur 
110 ins anglais du xixe — en conséquence de quoi les romans des « païens », d’un Thomas Hardy, par exemple, se devaient en conséq
111 nisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un roman pessimiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un
112 le sobre courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature e
113 de traductions qui ne valent pas dix pages de ce roman  ! La mode passe, le public se fatigue, paraît-il. « Achetez français 
114 re. 2. Hildur Dixelius von Aster : Sara Alelia, roman traduit du suédois par Anne-Marie des Courtis. Éditions « Je sers »,
46 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Le mouvement des groupes — Kagawa (4 août 1934)
115 rs. Il écrit une Psychologie de la pauvreté et un roman dont le tirage atteint 250 000 exemplaires. Son œuvre s’étend dans le
116 n le met en prison. Il y écrit en treize jours un roman  : L’Archer tirant contre le soleil. Accueilli à sa sortie de prison p
117 d’admirables citations de ses Méditations. Si les romans de Kagawa l’ont fait comparer à Gorki, ses poèmes en prose sont d’un
47 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
118 s’était faite complice. Nous avons vu déjà que le roman bourgeois servait à toutes fins capitalistes. Nous risquons de voir,
119 imes à condamner sans nul recours, c’est celui du roman à thèse. Méfiance significative ! Les thèses de Bourget ne valaient p
120 s buts, et préfère parler d’autre chose. Tous nos romans ne sont que diversions, idéalistes ou immoralistes, s’ils ne sont pas
121 éditeur introduit en ces termes une collection de romans populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidi
48 1934, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kasimir Edschmid, Destin allemand (octobre 1934)
122 de l’année. Je crois bien pouvoir l’affirmer. Le roman le plus fort, le mieux fait, le plus impressionnant, celui qui apport
123 de, d’un auteur inconnu en France jusqu’ici, d’un roman qui veut dire quelque chose — quelque chose qui ne plaira pas au publ
124 le sixième camarade. Voilà qui donne l’idée d’un roman d’aventures. Destin allemand est bien, entre autres, un roman d’avent
125 tures. Destin allemand est bien, entre autres, un roman d’aventures, et même d’une intensité peu commune. Mais cet aspect-là,
126 és — le sentiment d’une fraternité humaine que le roman d’André Malraux, qui porte précisément ce titre, était loin d’évoquer
127 utant plus libre pour affirmer aujourd’hui que le roman d’Edschmid est d’une classe nettement supérieure. J’ajouterai même qu
128 r que pas une seule femme n’apparaît dans tout le roman . 64. Je ne sais quel sort le Troisième Reich a réservé à ce livre, q
129 e-novembre 1934, p. 812-817. Une note précise : «  Roman , par Kasimir Edschmid. Traduit de l’allemand et introduit par J. Beno
49 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
130 Au sujet d’un roman  : Sara Alelia (3 novembre 1934)g Voulez-vous un paradoxe ? Littéra
131 ire ? Je détiendrais volontiers celui-ci : que le roman est un genre protestant. — Et Balzac ? dites-vous, car vous êtes Fran
132 êtes Français. Eh bien, Balzac n’est pas tout le roman . Il n’est même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman soc
133 ’est pas tout le roman. Il n’est même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman social. Balzac — et Stendhal, bien s
134 même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman social. Balzac — et Stendhal, bien sûr — ce sera l’honorable, la géni
135 es Anglais, les Allemands, les Scandinaves, et le roman d’analyse français, de Rousseau jusqu’à Gide, en passant par Constant
136 Gide, en passant par Constant. Quand on parle du roman , vous ne voyez que Balzac et Zola. Je vois aussi le pasteur Sterne, l
137 tous des chrétiens. Plusieurs ont même écrit des romans furieusement antichrétiens — des romans justement comme ne peuvent en
138 écrit des romans furieusement antichrétiens — des romans justement comme ne peuvent en écrire que des protestants, malgré eux.
139 de climats protestants. Que faut-il pour faire un roman  ? Des caractères, de la vie intérieure, une morale qui mette des obst
140 toutes leurs œuvres, vous chercheriez en vain un roman véritablement chrétien. La Porte étroite ne décrit guère qu’une aberr
141 ttante ? À parler franc, je ne connais qu’un seul roman moderne authentiquement « réformé ». Un grand roman, je crois. C’est
142 man moderne authentiquement « réformé ». Un grand roman , je crois. C’est Sara Alelia, de Mme Hildur Dixelius. On vient de le
143 ent de le traduire du suédois9. ⁂ Qu’est-ce qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y
144 monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait pas de roman . Une histoire dont le personnage principal est « la main du Seigneur 
145 lais du xixe siècle — en conséquence de quoi les romans des « païens », d’un Thomas Hardy, par exemple, se devaient de finir
146 nisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un roman pessimiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un
147 le sobre courage d’avouer sa dégradation. Un vrai roman chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature e
148 qui le juge. On a dit de Sara Alelia que c’est un roman de la grâce : oui, mais c’est aussi, et d’abord, un roman de la perdi
149 la grâce : oui, mais c’est aussi, et d’abord, un roman de la perdition. J’y vois une suite d’illustrations vivantes du fameu
150 rtis. (Éditions « Je sers ».) g. « Au sujet d’un roman  : Sara Alelia », Les Nouvelles littéraires, Paris, n° 629, 3 novembre
151 34, p. 3. Une note de lecture plus courte du même roman a également paru dans le Journal de Genève du 25 mai 1934.
50 1934, Esprit, articles (1932–1962). Sur une nouvelle de Jean Giono (novembre 1934)
152 d, mon lecteur enthousiaste de Clochemerle, grand roman de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pa
51 1934, Politique de la personne. Idoles — Comment rompre ?
153 nt appel aux écrivains : qu’ils nous écrivent des romans contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 francs au mieux pensant
52 1934, Politique de la personne (1946). Idoles — Comment rompre ?
154 nt appel aux écrivains : qu’ils nous écrivent des romans contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 francs au mieux pensant
53 1935, Esprit, articles (1932–1962). Albert Soulillou, Nitro (février 1935)
155 ent simultanément le besoin de s’exprimer par des romans du format standard : 224 ou 600 pages exactement. Il me semble que ce
54 1935, Esprit, articles (1932–1962). Roger Breuil, Les Uns les Autres (avril 1935)
156 Marcel Arland. Sans doute a-t-il reconnu dans ce roman (paru quelque temps avant les Vivants) une intention toute voisine de
157 s une « classe » définie par les sociologues. Son roman tendrait à prouver au contraire l’inexistence des classes dans la réa
55 1935, Esprit, articles (1932–1962). Kasimir Edschmid, Destin allemand (mai 1935)
158 de la critique littéraire d’aujourd’hui. Voici un roman qui pose les questions les plus tragiques de l’heure avec une puissan
159 amateurs de quelques dames lettrées. Pourtant, ce roman d’Edschmid aurait pu provoquer des polémiques révélatrices : il fait
160 une admirable réussite littéraire, c’est aussi un roman d’aventures, et un roman d’idées, et une description étonnante de l’A
161 ttéraire, c’est aussi un roman d’aventures, et un roman d’idées, et une description étonnante de l’Amérique qu’il nous reste
162 . Je ne lui vois d’analogue que dans les derniers romans de Malraux. Même sens de la fraternité tragique, même goût des situat
56 1935, Esprit, articles (1932–1962). « L’Esprit n’a pas son palais » (octobre 1935)
163 , et honoré en soi. Un écrivain fameux, gloire du roman français à l’étranger, vient confirmer de son côté que ce Palais de l
164 hage qui rapporte. Publiez un poème, un essai, un roman , dans une revue « de haute tenue intellectuelle » vous ne serez pas p
57 1935, Articles divers (1932-1935). Montherlant : Service inutile (15 novembre 1935)
165 , ou plutôt on lui en demande beaucoup plus : ces romans ou ces pièces qu’il tient dans ses tiroirs. Qu’il se moque de ce qu’o
58 1936, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Précisions utiles sur l’industrie des navets (mars 1936)
166 xemple s’il ne tient pas l’article policier ou le roman façon-Pierre-Benoit. 36. C’est le terme même employé par les bons de
59 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
167 d’école, qui domina et qui domine encore tous les romans à la Bourget, consiste à rattacher par convention, presque par accide
168 ilise que des faits se range dans la catégorie du roman policier : il n’a pas de psychologie. Et la critique parle beaucoup d
169 z un individu, qui constitue le vrai sujet de ses romans . Passage du Poète — ou du diable (dans le Règne de l’esprit malin), e
170 souffrance (La Guérison des Maladies), etc. Et le roman n’a pas d’autre mouvement que le mouvement même des images propagées
171 hésitent pas à prendre au sérieux l’intrigue d’un roman bourgeois. On s’est trop arrêté à l’insolite du style chez Ramuz. Ce
172 tion du monde. 48. Il dit des personnages de ses romans  : « Je ne les aime pas en tant que “primitifs” comme on semble le cro
60 1936, Articles divers (1936-1938). Max Brod, Le Royaume enchanté de l’amour (1936)
173 un ouvrage ne se passe mieux de préface qu’un bon roman . Pourtant la réussite de Max Brod n’est pas seulement de l’ordre roma
174 enchanté attribue aujourd’hui l’inspiration de ce roman . Sachons-lui gré d’accorder par là même, à un public plus étendu, l’a
175 papiers les manuscrits presque complets de trois romans  : Le Procès, Le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le
176 du Royaume enchanté de l’amour. 22. Le Procès, roman traduit de l’allemand par A. Vialatte. Deux autres récits de Kafka on
61 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — La mesure nationale-socialiste
177 ébut. Un peu plus tard, il envahira les films, le roman , le théâtre…   Rôle de l’écrivain et de l’artiste. — « L’artiste est
62 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
178 de drames inoffensifs se nouent par jeu dans nos romans , trop de scribes inoffensifs nous singent la fureur, ou la révolte, l
63 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
179 erche de phrases toutes faites, ou de l’auteur de romans policiers combinant des situations cataloguées. Il ne s’agit dans tou
180 ature — celle du film, celle du journal, celle du roman  — qui est l’opium des peuples incroyants. La mauvaise qualité de la l
181 éditeur introduit en ces termes une collection de romans populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidi
64 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — La mesure nationale-socialiste
182 ébut. Un peu plus tard, il envahira les films, le roman , le théâtre…   Rôle de l’écrivain et de l’artiste : « L’artiste est
65 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
183 de drames inoffensifs se nouent par jeu dans nos romans , trop de scribes inoffensifs nous singent la fureur, ou la révolte, l
66 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
184 erche de phrases toutes faites, ou de l’auteur de romans policiers combinant des situations cataloguées. Il ne s’agit dans tou
185 ature — celle du film, celle du journal, celle du roman  — qui est l’opium des peuples incroyants. La mauvaise qualité de la l
186 éditeur introduit en ces termes une collection de romans populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidi
67 1937, Esprit, articles (1932–1962). Défense de la culture (janvier 1937)
187 r aux tirages invraisemblables des Allemands ? Un roman historique en 3 volumes sur Paracelse, coûtant 25 marks, soit près de
188 quatre-vingt-treizième-mille. Les trois derniers romans d’un jeune auteur, Ernst Wiechert, ont atteint quatre-vingts, soixant
68 1937, Esprit, articles (1932–1962). La fièvre romanesque (janvier 1937)
189 (janvier 1937)y Marcel Arland note à propos du roman d’un débutant : « Les personnages n’y semblent naître et se nourrir q
69 1937, Esprit, articles (1932–1962). Jean Blanzat, Septembre (janvier 1937)
190 Jean Blanzat, Septembre (janvier 1937)z Roman d’une jalousie qui se crée son objet, par masochisme. Un jeune mari t
191 ige de nouveau en URSS et en Allemagne.) Mais nos romans ne veulent plus de morale — à cause de « l’art » — et l’art consiste
192 geste franc, il est clair qu’il n’y aurait pas de roman . Mais, nous dit-il : « le plus petit geste m’a toujours coûté ». z.
70 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (II) : La grande misère de l’édition (22 février 1937)
193 un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc, un roman en 10 volumes ! Et l’Adolphe de Constant, ce serait bien court… Et Ni
71 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Vaillant-Couturier, Au service de l’Esprit (février 1937)
194 (Les communistes) repoussent la pièce à thèse, le roman à thèse, la thématique obligatoire. Ils appellent le retour à l’art s
72 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). Condition de l’écrivain (III) : Mission civique de la culture (1er mars 1937)
195 voyons aujourd’hui ce même peuple se contenter du roman policier ou de quelques pornographies situées dans un grand monde de
73 1937, Articles divers (1936-1938). Romanciers publicitaires ou la contagion romanesque (13 mars 1937)
196 n’apprendrai rien à personne en affirmant que le roman est le plus « contagieux » de nos genres littéraires, j’entends celui
197 emps perdu » ; enfin, à tous les adultères que le roman à trois personnages, genre français par excellence, a provoqués et ju
198 tidienne. Il est très bon que le romancier et ses romans agissent, de cette manière intime et souterraine, tant qu’ils ont que
199 femmes qui lisent et qui se passionnent pour les romans . Ainsi, à force de ménager les préjugés moraux et immoraux, à force d
200 i n’ose pas affirmer sa tendance. La contagion du roman réaliste ou psychologique actuel s’exerce uniquement au profit des cl
201 nt tout le monde parle, c’est d’abord la crise du roman , et du roman fait à l’usage des bourgeois, de leurs loisirs improduct
202 nde parle, c’est d’abord la crise du roman, et du roman fait à l’usage des bourgeois, de leurs loisirs improductifs. Une tell
203 litent en faveur d’un ordre vrai, donnez-nous des romans qui riment à quelque chose, il n’y aura plus de crise du livre. g.
74 1937, Articles divers (1936-1938). Vers une littérature personnaliste (20 mars 1937)
204 le, et très vite, une patine rassurante. Quant au roman contemporain, il est curieux que Thibaudet, son premier historien, ne
205 istes, ne reste un trait capital de l’histoire du roman , du paysage, du roman, pour cette tranche de siècle que meublera la g
206 it capital de l’histoire du roman, du paysage, du roman , pour cette tranche de siècle que meublera la génération de 1914. Il
207 nte s’oriente déjà vers d’autres formes. Les gros romans sociaux de huit-cents pages que nous assènent les Céline, Aragon ou P
208 ou Plisnier sont bien plus des pamphlets que des romans , des essais illustrés d’exemples : du coup, ils retrouvent un public.
75 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
209 ès-guerre, fécondant de vastes domaines : poésie, roman , philosophie et sciences de l’homme. Il était temps qu’un ouvrage d’e
76 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
210 l’âme, — qui est aussi bien le vague au corps… Le roman d’Hoffmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment d’une femme sté
211 il veut du vraisemblable ! Il est retombé dans le roman insignifiant. P.-S. Je n’ai pas voulu alourdir cette esquisse de tou
212 ont traité le mythe de l’ombre perdue dans leurs romans , pièces, ou contes fantastiques. Notons qu’en dehors du domaine germa
77 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
213 C’est une légende encore qui donne le départ à ce roman des Löwensköld, et porte sur lui de grandes ombres. Il y puise sa vie
214 ante et perverse, — cela suffirait pour animer un roman romantique de la grande tradition. Mais tout ce pittoresque humain re
215 rlotte Löwensköld et Anna Svärd — forment un seul roman , aux péripéties magistralement variées et fuguées. À défaut de tout r
216 omme une anthologie de scènes mineures des grands romans de Lagerlöf. On y admire, appliquées au réel, toutes les vertus subti
217 oriques, décors, personnages et coutumes, que les romans mettront en œuvre : il n’y manque rien que le rythme, c’est-à-dire la
218 plexes dont s’est nourri depuis cent ans le grand roman occidental : vies intérieures profondes, structure sociale stable et
219 ersonnages. Considérez ces trois facteurs dans le roman de la grande époque (xixe siècle) et voyez si leur décadence ne suff
220 des Lowensköld, Charlotte Lowensköld, Anna Svärd, romans traduits du suédois par M. Metzger et T. Hammar. (Éditions « Je sers 
78 1937, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Introduction au Journal d’un intellectuel en chômage (août 1937)
221 nce réelle, étaient en somme peu connues : ni les romans , ni les journaux, ni les théories politiques ne m’en avaient donné la
79 1937, Esprit, articles (1932–1962). Brève introduction à quelques témoignages littéraires (septembre 1937)
222 e de textes qui paraîtront au cours de cet hiver. Romans , nouvelles, poèmes, essais sur le rôle de la littérature ou ses métho
80 1937, Esprit, articles (1932–1962). Martin Lamm, Swedenborg (septembre 1937)
223 e. Il est totalement inutile de parler du dernier roman , dont tout le monde parle, parce qu’il n’apporte rien. On ne peut pas
81 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
224 s, et de nos singularités sinon latines, du moins romanes . On se découvre en s’opposant, mais en s’opposant réellement, c’est-à
225 que Ramuz eût écrit ce Chant de notre Rhône, si «  roman  », sans le voisinage germanique qui l’a contraint à formuler sa diffé
82 1937, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Lectures dirigées dans le IIIe Reich (15 décembre 1937)
226 e soldat allemand (lettres de guerre) ; et quatre romans (dont un sur la guerre, et un sur le Moyen Âge allemand). Les mots « 
83 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
227 monde, empruntant toutes les formes qu’on voudra, roman , essai, commentaires ou poèmes, la fiction n’étant plus qu’un alibi,
228 s pour éviter de répondre au présent. À lire les romans d’aujourd’hui, disons « le roman » bourgeois pour simplifier, on croi
229 nt. À lire les romans d’aujourd’hui, disons « le roman  » bourgeois pour simplifier, on croirait que les hommes ne peuvent pl
84 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
230 velles : elle se plaint de ce que les auteurs des romans qu’on lui donne à lire « passent à côté d’elle sans rien dire, sans m
231 d, mon lecteur enthousiaste de Clochemerle, grand roman de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pa
232 t état. Je retrouve toutes mes réactions dans son roman . Et de les voir aussi crûment avouées, m’oblige enfin à les considére
85 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
233 se que les bourgeois, tandis que les duchesses de romans font encore les délices du peuple. Je regarde autour de moi ces homme
86 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
234 après tout, c’est une histoire, un des meilleurs romans de l’année, et qui se fait lire avec le plus constant plaisir, d’auta
235 t de la facilité, le même que donne la lecture de romans d’anticipation. Il y a bien plus que de l’ingéniosité dans ce livre :
87 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
236 nduit à rechercher les origines religieuses de ce roman , dont l’influence, du xiie siècle jusqu’à nos jours, se révèle exact
237 nt assimilable à celle d’un mythe. Tristan est un roman « courtois ». La courtoisie est née dans le Midi au xiie siècle, sou
238 l’amateur non initié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’adultère de Tristan reste une faute parce qu’il est consom
239 prisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman , et se rend admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait donner li
240 nne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du roman — nous sommes tous plus ou moins intoxiqués, — et cette nuance est dé
241 s la connaissance du mythe primitif, le succès du roman et du film apparaissent comme les signes certains d’une décadence de
242 allemand, depuis l’hitlérisme. 88. Le titre d’un roman de Max Brod : Die Frau nach der man sich sehnt (La femme que l’on dés
88 1938, Articles divers (1938-1940). Réponse à l’enquête « Littérature et christianisme » (20 novembre 1938)
243 e souliers. Les souliers sont bons ou mauvais. Un roman , de même. Mais tout ce que fait un chrétien, il le dédie à la gloire
244 , elle ne l’est pas. Il n’y a de visible, dans un roman , que sa technique, son métier, sa réussite ou ses défauts. Mais ce qu
245 parente — c’est l’esprit qui animait l’auteur. Un roman ne peut « servir » que si l’auteur l’a fait dans un esprit de service
89 1938, Journal d’Allemagne. Avertissement
246 iologues et des hommes politiques. De même que le roman psychologique, centré sur des héros individuels, a traduit la réalité
90 1938, Journal d’Allemagne. Journal (1935-1936)
247 e, j’ai pris contact avec le Séminaire de langues romanes où je vais enseigner. (Le semestre s’ouvrira au début de novembre.) D
248 geste timide : — « Et en l’honneur de nos études romanes , Sieg heil ! » Un court silence, puis il se reprend : — « Et aussi en
249 d’études, aide bénévole aux étudiants en langues romanes , voyages, bibliothèques créées ou enrichies, concerts… « Tout cela es
250 és allemandes, le nombre des étudiants en langues romanes est tombé au dixième de ce qu’il était en 1932. Certes, il fallait co
251 cette question : « Pourquoi j’étudie les langues romanes  ». Trois sur six donnent pour raison que la radio des Jeunesses hitlé
91 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
252 Mais plus je relisais les différentes versions du roman , plus je me sentais gêné, mal à l’aise. Ce Tristan et cette Iseut qui
253 d’avoir été élevés dans une double contradiction. Romans , poèmes, musique, l’art et la littérature nous représentent la passio
254 fices, il me semble. Ne devez-vous pas publier un roman , dont le titre, La Folle Vertu, illustre bien votre pensée ? Oui, je
92 1939, Le Figaro, articles (1939–1953). Directeurs d’inconscience (11 avril 1939)
255 e laine, la Mode vous impose des bas de soie. Les romans et les films nous enfièvrent d’une nostalgie d’amour-passion dont nou
93 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
256 e éternellement, avec plus ou moins de succès, le roman de Tristan et Iseut. Vous soutenez cette opinion paradoxale que Trist
94 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
257 crée à des analyses de rêves, Moritz écrivit deux romans autobiographiques qui nous permettent de pénétrer l’intimité d’une ex
258 e passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de ses romans  : « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à lui-même et qu’i
95 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
259 ivre premierLe mythe de Tristan 1.Triomphe du roman , et ce qu’il cache « Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau c
260 ser pour le type idéal de la première phrase d’un roman . C’est le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le seuil du c
261 qu’établit à première vue le succès prodigieux du roman . Il est d’autres raisons, plus secrètes, d’y voir comme une définitio
262 . L’amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de roman que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par
263 al. Mais l’enthousiasme que nous montrons pour le roman , et pour le film né du roman ; l’érotisme idéalisé diffus dans toute
264 ous montrons pour le roman, et pour le film né du roman  ; l’érotisme idéalisé diffus dans toute notre culture, dans notre édu
265 s Occidentaux. On aurait vite dressé la liste des romans qui n’y font aucune allusion ; et le succès remporté par les autres,
266 existe un grand mythe européen de l’adultère : le Roman de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dan
267 n. ⁂ Mais d’abord, dira-t-on, est-il exact que le roman de Tristan soit un mythe ? Et dans ce cas, n’est-ce pas détruire son
268 ement : communes. L’œuvre d’art — poème, conte ou roman  — se distingue donc radicalement du mythe. Sa valeur ne relève en eff
269 ement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le Roman mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités contrai
270 le de contrainte absolue, n’interviennent dans le roman qu’à titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique.
271  ». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cadre où elle pût s
272 is de l’exigence mythique à laquelle répondait le Roman . Élargissant notre définition, nous appellerons mythe, désormais, cet
273 de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le Roman , mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas cessé
274 un tel mythe. Il se trahit dans la plupart de nos romans et de nos films, dans leurs succès auprès des masses, dans les compla
275 e l’amour est une destinée (c’était le philtre du Roman ) ; qu’il fond sur l’homme impuissant et ravi pour le consumer d’un fe
276 répugnance du lecteur à envisager mon projet. Le Roman de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on estimera
277 si l’on se borne à considérer la donnée sèche du Roman . Elle n’en paraît pas moins vexante et « prosaïquement » restrictive.
278 me ou un drame affreux… Enfin, c’est un drame, un roman . Et romantisme vient de roman… Le problème s’élargit magnifiquement —
279 c’est un drame, un roman. Et romantisme vient de roman … Le problème s’élargit magnifiquement — et mon cas empire d’autant. J
280 nt de nous indiquer. 4.Le contenu manifeste du Roman de Tristan6 Amors par force vos demeine ! (Béroul.) Tristan naî
281 aucun des motifs allégués de l’action centrale du Roman . Et je les ai même soulignés. On a pu voir qu’ils se réduisent à fort
282 ons l’occasion d’y revenir — on s’aperçoit que le Roman repose sur une série de contradictions énigmatiques. Une première re
283 éditeurs récents de la légende : tout au long du Roman , Tristan paraît physiquement supérieur à tous ses adversaires et, par
284 erie contre Mariage Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir un « conflit cornélien entre l’amour
285 t-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point les romans bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevaler
286 ement de se réaliser ? D’autre part, la chance du roman n’est-elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réa
287 tyranniques ? Plus d’une énigme que nous pose le Roman nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première solutio
288 solution d’une manière significative. En quoi le roman breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès
289 eur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le Roman offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des trois barons « félon
290 exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaient choisi en toute conscience pour la chevalerie « courtoise » c
291 mpagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’auteur du Roman , partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultère sont e
292 incompatible avec celle du mariage, on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution sociale, d’humi
293 courant à l’hypothèse, fort vraisemblable, que le Roman illustre un conflit de « religions », nous avons pu préciser et cerne
294 ion se trouve simplement reculée. 7.L’amour du roman Si l’on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manque
295 dans les seules situations où elles permettent au roman de rebondir 12. Cette remarque à son tour ne saurait constituer par
296 nt ainsi parce qu’autrement il n’y aurait plus de roman . Mais cette réponse ne paraît convaincante qu’en vertu d’une coutume
297 on fondamentale : pourquoi faut-il qu’il y ait un roman  ? Et ce roman, précisément ? Question que l’on dira naïve, non sans u
298 e : pourquoi faut-il qu’il y ait un roman ? Et ce roman , précisément ? Question que l’on dira naïve, non sans une inconscient
299 e sorte de complicité les lie : la volonté que le roman continue, ou comme on dit, qu’il rebondisse. Supprimez cette volonté,
300 d’où naît leur souffrance, c’est le démon même du roman tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est alors le vrai sujet de la
301 , à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le Roman , dans ces milliers devers, je n’en ai trouvé qu’une seule trace. C’es
302 ivant objet. D’où les obstacles multipliés par le Roman  ; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au se
303 fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le progrès du roman a pour principe les séparations et les revoirs successifs des amants1
304 e dégager cette dialectique de l’obstacle dans le Roman . Lorsque ce sont les circonstances sociales qui menacent les amants (
305 rce qu’il fournit un prétexte à faire rebondir le roman . Toute autre est l’attitude du chevalier lorsque rien d’extérieur à e
306 ra la même dialectique entre les deux mariages du Roman  ; celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux blanches
307 aintenant le problème qui se posait à l’auteur du Roman primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher ce qu’il fallai
308 probation sans condition de la part du lecteur de roman . La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêven
309 outume de la chevalerie fournira donc le cadre du Roman . Et nous avons marqué, en maint endroit, le caractère de « prétexte r
310 tané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes du Roman sont celles que les auteurs n’ont pas su commenter, et qu’ils décrive
311 Il n’y aurait pas de mythe, il n’y aurait pas de roman , si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se prépa
312 les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du Roman de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférenc
313 psychologie. Sans traverses à l’amour, point de «  roman  ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intens
314 verses à l’amour, point de « roman ». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations e
315 vieille et grave mélodie Un résumé objectif du Roman nous a fait pressentir certaines contradictions. L’hypothèse d’une op
316 ite à suivre en ses détours la logique interne du Roman puisse paraître vaguement injurieuse, je le sens bien, et m’en consol
317 « physionomique » des formes et des structures du Roman , nous avons pu saisir le contenu originel du mythe, dans sa pureté fr
318  ». 6. Je résumerai les principaux événements du Roman en m’appuyant, sauf exception, sur la concordance établie par M. Jose
319 : Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tristan et le Roman en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de t
320 s sans cette faute initiale, il n’y aurait pas de roman du tout. 13. Rappelons ici ces étapes : Premier séjour de Tristan e
96 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
321 « origine » sacrée des motifs caractéristiques du Roman . La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémo
322 ion, qui est justement ce qui nous touche dans le Roman  ? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’a
323 goûts qui avaient été ceux des Celtes.20 » L’art roman et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique.
324 é ceux des Celtes.20 » L’art roman et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique. Plus tard, ce furent d
325 ole donnent une idée : Le Familier des Amants, Le Roman des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les mêmes
326 obateur, le Bien connu : comment ne pas songer au Roman de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrag
327 e retrouve dans l’ouvrage de Nizani de Ganja : le Roman des Sept Beautés, qui conte les aventures des sept jeunes filles vêtu
328 ilié… (Appendice 6.) 10.De l’Amour courtois au roman breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous découvrons
329 nt du Midi vers le nord : nous découvrons dans le roman breton — Lancelot, Tristan et tout le cycle arthurien — une transposi
330 s avec les idées courtoises que naquit le premier roman courtois », écrit M. E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaien
331 on soit actuellement résolue : c’est bien le Midi roman qui a donné son style et sa doctrine secrète aux « romanciers » du cy
332 e Troyes déclare tenir le fond et l’esprit de ses romans de la comtesse Marie de Champagne, fille d’Aliénor, célèbre par sa co
333 le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béroul était Normand, Tho
334 tous ces points, bornons-nous à remarquer que les romans bretons sont tantôt plus « chrétiens » et tantôt plus « barbares » qu
335 s ne savons dans quelle mesure il a voulu que ses romans fussent des chroniques secrètes de l’Église persécutée (thèse de Rahn
336 our la Sainte-Cène. Cependant, même dans le grand roman de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie s
337 vraie barbarie est dans la conception moderne du roman , photographie truquée de faits insignifiants, alors que le roman bret
338 phie truquée de faits insignifiants, alors que le roman breton procède d’une cohérence intime dont nous avons perdu jusqu’au
339 ance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs romans que des erreurs. Ils ont traité un thème nouveau, celui de l’amour ph
340 s d’amour, comme on le répète, mais de véritables romans . C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, ils s’attachent à dé
341 spirituelles la formation d’un genre nouveau — le roman  — qui ne deviendra proprement littéraire que par la suite, quand il s
342 t du xviie siècle. 11.Des mythes celtiques au roman breton Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des
343 nous apparaît comme le plus purement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrigues — y est
344 en même temps, Tristan est le plus « breton » des romans courtois, en ce sens qu’on y trouve incorporés des éléments religieux
345 eux et plus exactement identifiables que dans les romans de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature
346 ent les prototypes assez exacts des situations du Roman de Tristan. Par exemple, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainn
347 urenchère, subsiste également dans Tristan et les romans de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures débuter par
348 ⁂ Gaston Paris remarquait avec profondeur que le roman de Tristan et d’Iseut rend un son particulier, qui ne se retrouve guè
349 de l’action et le dénouement, tandis que dans les romans courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en d
350 reton se soit si aisément adapté au symbolisme du roman courtois. Mais cette analogie reste purement formelle. Tout au plus d
351 etentir dans le mythe. Nous avons donc rejoint le Roman de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’intersection de te
352 ° que la passion, vulgarisée de nos jours par les romans et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion anarch
353 e fusions et de confusions de symboles. 77. Les Romans de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV, p. 238.
354 insisté sur les influences cathares dans tous ces romans . 79. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement rachetée pa
355 ne longue pénitence des amants. C’est pourquoi le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire abouti
97 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
356 en fin de compte : à la sexualité. Or l’examen du Roman de Tristan et de ses sources historiques nous a conduit à renverser l
357 e aventure mystique Nous avons constaté que le Roman de Tristan est, à bien des égards, une première « profanation » de la
358 icés que ceux du Midi. Le caractère distinctif du Roman est en effet de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtoi
359 de l’adultère consommé. De là que nous ayons un «  roman  » selon la formule moderne du genre, et non pas un simple poème. Il n
360 de cause, on ne saurait plus parler d’un vulgaire roman d’adultère : l’infidélité de Tristan, c’est l’hérésie, c’est la vertu
361 que — risquons un parallèle très général entre le Roman et l’aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusio
362 e semblent parfois étrangement confondues dans le Roman , il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendan
363 e monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le Roman en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était orendr
364 une sorte de blasphème s’il ne s’agissait dans le Roman que d’une passion d’amour sensuel : mais tout indique que nous sommes
365 situations les plus apparemment « mystiques » du Roman doivent être interprétées — si l’on ne veut pas errer gravement — à p
366 s vu que les séparations des deux amants, dans le Roman , répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut est u
367 doit refuser la communion ! En un seul passage du Roman , l’orthodoxie triomphe provisoirement. C’est quand, le philtre ayant
368 confusion du Créateur et de la créature, dans le Roman  : la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuel
369 nc à zéro pour ce qui est du sens du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cessera
370 du sens du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, po
371 anctifier par le mariage. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaisement heur
372 position est dans le mystère de l’Incarnation. Le Roman est baigné par l’atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’e
373 ésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine que notre poésie doit son
374 ’agissait-il d’amour profane — selon la lettre du Roman  — ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On
375 s sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos romans de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde 
376 élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant des romans français, François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être
377 ttestent que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à s
378 ue. Sainte Thérèse raffolait dans sa jeunesse des romans de chevalerie (voir sa Vie par elle-même, chap. ii) ; elle eut même,
379 l’on se borne à la conception de l’amour dans les romans de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on obse
380 Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de romans de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisent par l
381 ) Ce n’est pas dans les pauvres extravagances des romans de chevalerie mystique (la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman)
382 ’évolution de sainte Thérèse, on constate que les romans de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et une inf
98 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
383 Le meilleur point de départ nous est donné par le Roman de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent
384 ction dite « réaliste ». Double mouvement dont le Roman de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de
385 Guillaume de Lorris — dans la première partie du roman , dite courtoise —, c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà
386 u contraire, pour Jean de Meung, qui terminera le Roman , la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus fran
387 t — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux romans allégoriques du xviie , jusqu’à la Nouvelle Héloïse… Et par Jean de M
388 e succès (auprès du même public, souvent, que les romans idéalistes). C’étaient des historiettes grivoises colportées et repri
389 ute l’Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme po
390 bliaux annoncent le roman comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mai
391 a chevalerie, jusqu’à Cervantès L’influence du roman breton est attestée par des centaines de textes à travers les xiiie ,
392 s les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le roman de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malor
393 aits »… Cervantès ne cite point les très nombreux romans de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion1
394 132. Il ne s’en prend, dans son Quichotte, qu’aux romans d’aventures profanes. Cette omission est mystérieuse. Elle militerait
395 e à la psychologie L’histoire du mythe dans le Roman , au xviie siècle français, peut se réduire, hélas, en une formule :
396  : la mystique se dégrade en pure psychologie. Le Roman devient l’objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Go
397 les induit simplement à composer d’interminables romans à clef. Polexandre est Louis XIII, Cyrus est le Grand Condé, Diane es
398 ndé, Diane est Marie de Médicis, etc. Le sujet du roman demeure les « contrariétés » de l’amour, mais l’obstacle n’est plus l
399 esque soupirant, et l’on voit Polexandre, dans le roman de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du monde pour
400 rsque l’auteur est un champion du genre. C’est le roman allégorique du xviie siècle qui inventa le happy end. Le vrai roman
401 u xviie siècle qui inventa le happy end. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation
402 t la société qui l’emporte, et dès lors la fin du roman ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roman : au bonheu
403 saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roman  : au bonheur. Les grands thèmes tragiques du mythe n’éveillent guère
404 ut le reste. Au cinquième et dernier volume de ce roman que l’on n’ose nommer un roman-fleuve, puisqu’il n’est parcouru que p
405 armes ne sont point inégaux à ceux de nos récents romans féeriques. Et la psychologie des écrivains français n’a pas cessé de
406 été à ce point harmonisées. L’on n’imagine pas de roman mieux écrit ; plus strictement réglé, dans son progrès, sur les lois
407 ndiscrets et de hasards immérités (comme sont les romans d’aujourd’hui). En un mot, l’Astrée est une œuvre. Elle suppose un mé
408 ieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de Roman  — pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels de no
409 ècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le roman comique, son parasite135. Il n’y eut plus qu’une dernière flamme, min
410 tte joie majestueuse qui fait toute la douleur du Roman  ». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût fallu pous
411 fondes et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le roman de Rousseau à proprement parler n’est pas une renaissance du mythe pr
412 nts par un éditeur zélé à la troisième édition du roman  : l’on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia
413 rien du mystique ni du chevalier. Au surplus, le roman n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et cette mo
414 de confesser un goût très vif pour le style de ce roman — seul comparable à l’Astrée sous ce rapport — et une admiration séri
415  rousseauisme » moral en attribuant à l’auteur du roman les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier à décrir
416 ’est la grande éclipse du mythe. Mais à partir du roman de Rousseau, qui naît comme en marge du siècle, nous allons parcourir
417 traite de l’amour, ce petit volume n’est point un roman , et surtout n’est pas amusant comme un roman. C’est tout uniment une
418 t un roman, et surtout n’est pas amusant comme un roman . C’est tout uniment une description exacte et scientifique d’une sort
419 l venaient de provoquer la renaissance des études romanes .) « Singulière civilisation », dit-il. Et il rêve un peu là-dessus. O
420 agner — Anna Karénine, et presque tous les grands romans de l’ère victorienne, et surtout Tess des d’Urberville et Jude l’Obsc
421 Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les romans platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, désormais
422 sur la descente du mythe dans les mœurs, que les romans de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de not
423 , tant bourgeoises que « prolétariennes », par le roman , et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de
424 oises que « prolétariennes », par le roman, et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre conscie
425 bsession de luxe et d’aventures exotiques que les romans d’un Dekobra suffisent à satisfaire symboliquement. Que cela n’ait pl
426 eut, l’épouse insatisfaite, oisive et lectrice de romans . Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légen
427 e ses contradictions intimes. En effet : point de roman sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’une invraisemblan
428 d insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le roman pourra rebondir et notre cœur haleter, et c’est ce que nous cherchons
429 le à temps, ce qui amène par définition la fin du roman et du film : « et ils eurent beaucoup d’enfants » signifie qu’il n’y
430 ent du bourgeois… Ainsi, dans le théâtre, dans le roman à succès et dans le film qui exploitent inlassablement la formule du
431 s ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le roman qui triompha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les autres
432 ors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le roman a perdu toute sève ? qu’il ne retrouve une virulence provisoire qu’en
433 de la terre » et passim ! 123. Il connaissait le roman et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour :
434 nt le losengier. 157. Cf. chap. 10, livre II. Le roman est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 158. Surtou
435 ints, relations d’affaires, etc. 161. Scène d’un roman de Caldwell intitulé La Route au tabac. 162. On connaît la phrase d’
99 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
436 possession d’une femme. Et l’un des plus anciens romans que nous possédions, le Théagène et Chariclée d’Héliodore (iiie sièc
437 t plus propre à restituer l’atmosphère de rêve du Roman de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les
438 mise en scène des tournois emprunte ses idées aux romans de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fo
439 à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de roman et s’appelle le chevalier au cygne, ou porte les armes de Lancelot, d
440 maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les romans de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tourn
441 a douceur de vivre ». Les légendes épiques et les romans de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloi
442 ébrile d’aventure, voilà le climat des principaux romans de cette période. Et cela signifie sans équivoque que les relations i
443 s aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le Roman de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 1
100 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
444 l’amateur non initié des poèmes provençaux et des romans bretons, l’adultère de Tristan reste une faute185, mais il se trouve
445 prisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un roman , et se rend admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait donner li
446 nne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du roman — nous sommes tous plus ou moins intoxiqués, — et cette nuance est dé
447 la connaissance du mythe primitif, les succès du roman et du film apparaissent comme les signes certains d’une décadence de
448 llemand, depuis l’hitlérisme. 188. Le titre d’un roman de Max Brod, Die Frau nach der man sich sehnt (la femme que l’on dési