1
pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de
roman
catholique. » C’est ce qu’on pourrait appeler une « morale constructi
2
sacrifices ne lui devra-t-il pas offrir ainsi les
romans
« intéressants » ou « curieux » ; le « grand lyrisme » à la Chateaubr
3
n province liquider des stocks américains. Et ses
romans
, c’est aussi une liquidation : les faits s’y pressent et s’y bouscule
4
, passionné, contraint de suivre jusqu’au bout un
roman
de 500 pages comme Rabevel. Car si la liquidation des questions trait
5
que Fabre, disciple de Valéry, puisse rédiger des
romans
si bouillonnants, si mal équarris. Certes, ce n’est pas lui qui se re
6
met d’autres qui le sont moins. On n’écrit pas un
roman
en trois volumes sans y laisser des maladresses et des négligences. M
7
a paix. M. Fabre avait là les éléments d’un grand
roman
: autour d’un sujet de vaste envergure, et brûlant, une intrigue puis
8
on a presque l’impression qu’il a réussi ce grand
roman
… Qu’y manque-t-il ? Un style ? L’absence de style, n’est-ce pas le me
9
première partie, qui est confuse. Non pas que le
roman
soit mal construit, au contraire. Mais le tissu des faits se relâche
10
, une entreprise bien téméraire de nos jours : un
roman
à thèse aussi intelligent que vivant. d. « Lucien Fabre : Le Tarram
11
résumer les nombreuses péripéties de son dernier
roman
sans exposer et discuter toutes les idées qu’elles illustrent. Les pe
12
La Révolution russe va-t-elle usurper dans le
roman
d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses écumeurs ? Déjà un Mac
13
, voir Dostoïevski. M. Walpole, lui, commence son
roman
quelques mois avant que n’éclate le sinistre, et s’arrête au moment o
14
. M. Walpole, dont nous commençons aujourd’hui un
roman
bien différent, a vu la Révolution sans romantisme, dans le détail de
15
es ancêtres des nouvelles générations de héros de
roman
, lesquels sont tous éperdument égoïstes. Égoïstes avec une profonde c
16
in si général de s’incarner, dans le héros de son
roman
, de se voir vivre, dans son œuvre ? C’est ici la conception même de l
17
éalisme. De l’acte gratuit commis par un héros de
roman
, à la vie gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fall
18
emps pour une folie de s’emballer. La plupart des
romans
de jeunes qui se situent entre Gide et Aragon nous montrent le même p
19
ertinage. (NRF) 5. Détours de René Crevel ; les
romans
de Philippe Soupault ; l’Incertain de Maurice Betz ; certains personn
20
uve semble avoir hésité entre plusieurs styles de
roman
. Un chapitre d’observation psychologique ironique et minutieuse, à la
21
classique » et prévue, l’originalité foncière du
roman
de Jouve reste indéniable : c’est son mouvement purement lyrique, sa
22
tation à coups d’exemples vivants qu’un véritable
roman
. La profusion souvent facile des incidents et le style volontairement
23
teur l’appelle un « poème solaire », l’éditeur un
roman
, parce que ça se vend mieux. Ce récit des premiers combats de taureau
24
du poète et du philosophe. g. « Les Bestiaires,
roman
, par Henry de Montherlant, chez Grasset », La Semaine littéraire, Gen
25
rnandez dans un essai sur l’Autobiographie et le
Roman
, dont pour ma part je suis loin d’admettre plusieurs thèses beaucoup
26
t dans la plupart de ces essais : l’esthétique du
roman
. Fernandez en formule une théorie assez proche du cubisme littéraire,
27
Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)z Ce
roman
a le charme d’un automne, une amertume enveloppée, une atmosphère tro
28
aboutit naguère au surréalisme. Tous les héros de
roman
se sont mis à gesticuler « gratuitement ». Et les critiques d’abord d
29
, auteur de « Lewis et Irène » L’auteur de maint
roman
de caractère gras quitte Charing-Cross, songeant aux titres, aux tire
30
ère (février 1927)ac « Quel admirable sujet de
roman
, écrit Gide, au bout de quinze ans, de vingt ans de vie conjugale, la
31
sa propre jeunesse. » C’est ici un autre sujet du
roman
, qui se mêle étroitement au premier… Mais combien cette analyse trahi
32
éros plus confiant et secrètement incertain de ce
roman
. À la veille de se marier, Jérôme Parseval, journaliste parisien, ren
33
vite le péril d’un réalisme trop amer et celui du
roman
lyrique, par l’équilibre qu’il maintient entre ces deux inconscients
34
tre deux êtres, personne, pas même eux ». Dans ce
roman
, comme dans l’Âge d’or, un désenchantement profond prend le masque d’
35
que d’un goût du malheur ? Le sujet profond de ce
roman
, où l’on voit comment Pierre en vient à sacrifier Diane, son apaiseme
36
es de Pierre ou de Diane, les gestes d’Arthur, le
roman
vit et nous touche par la force de ce tourment ou de ce sauvage égoïs
37
de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce
roman
: c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsc
38
uit, titres également scandaleux. Le Grand Écart,
roman
de M. Cocteau, a donné son nom à un établissement de nuit très en vog
39
vie de telle sorte que leurs mémoires seront des
romans
« bien modernes ». Leurs amours sont des pastiches de Morand, et ils
40
issertations lyriques à leur propos. Mais dans ce
roman
, il n’y a plus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa se
41
a richesse. L’enfance de Catherine à Paris est du
roman
pur ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit comme
42
ue l’auteur du Perroquet Vert. Mais là-dessus, le
roman
repart dans une troisième action (l’amour de Catherine pour un aviate
43
i la précède. Ces défaillances de la technique du
roman
sont sauvées par un style brillant, plein de trouvailles spirituelles
44
vre ne réalise pas une synthèse plus organique du
roman
et des mémoires. Mais si son début permet de croire que le Perroquet
45
ement passionnant de l’action, il se dégage de ce
roman
un désespoir sec, sans grimace. Cette intelligence et cette sensibili
46
île, des étudiants au crâne rasé se promènent un
roman
jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié
47
coup de ces petites merveilles qui valent de gros
romans
« bien faits ». Car il y a toujours assez de vérité dans une histoire
48
ens de l’amour idéal — celui qui transfigure ? Le
roman
de M. Jullien de Breuil effleure un autre problème de non moindre val
49
son maître. bf. « A. Jullien du Breuil : Kate,
roman
(Kra, Paris) », Bibliothèque universelle et Revue de Genève, Genève,
50
a foi et s’arrêtent chez un éditeur. Cela fait un
roman
de plus. Il obtiendra le prix d’assiduité et l’approbation de tous le
51
es au printemps. Ou encore : comme la lecture des
romans
anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la
52
honé au début de l’après-midi qu’il commençait un
roman
. Son absence nous fera-t-elle croire qu’il apporte un soin tout parti
53
, ne s’étendit guère au-delà des limites du monde
roman
. Le type de chevalier et ses succédanés militaires et wagnériens a to
55
ndre aujourd’hui d’un jeune écrivain. Son premier
roman
, Les Conquérants, décrivait la révolution communiste en Chine, et la
56
édèrent l’aventure chinoise de l’auteur. C’est un
roman
plus dépouillé, plus inégal aussi à certains égards et qui cette fois
57
auvage. Comme Les Conquérants, c’est une sorte de
roman
d’aventures significatives, et dont le tragique est décuplé par la va
58
ie royale n’est que l’introduction à une série de
romans
intitulés Les Puissances du désert. 11. Le prix Goncourt, dit-on, eû
60
ige, Daphné Adeane. On vient de traduire un autre
roman
du même auteur16, et il nous aide à mieux définir le charme de cette
61
… » Il y aurait beaucoup à dire pour et contre le
roman
mondain — entendons mondain par le cadre et les personnages, non par
62
e celles de la vie courante, on peut dire que les
romans
« mondains » de Baring ne manquent pas à cette tâche, et c’est là l’i
63
tion des passions humaines, et comme la morale du
roman
. Mais nous ne croyons pas qu’une œuvre de cette envergure comporte à
64
sque bouleversante. Il est pourtant un endroit du
roman
où l’auteur intervient visiblement, force les faits, agit comme un «
65
manifeste cette tournure d’esprit au cours de ses
romans
. Le trait satirique, ailleurs presque imperceptible, est nettement ap
66
rale courante. Presque tous les événements de son
roman
le contredisent. Ceci entraîne cela — bonheur ou catastrophe — non pa
67
ir, mais pas plus loin. Et c’est ainsi que de ce
roman
au charme pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles
68
nt. 20. Pages 495-499. g. « Au sujet d’un grand
roman
: La Princesse Blanche de Maurice Baring », Foi et Vie, Paris, n° 27,
69
mé le souhait formel que l’on n’ouvrît pas par ce
roman
la série de traductions de ses livres. Mais ce Journal, s’il est l’œu
70
l’alpinisme. On commence à nous donner quelques «
romans
de l’air », et certains sont remarquables. Se trouvera-t-il un romanc
71
une nouvelle. C’est, en effet, sous la forme d’un
roman
dont le héros, Eiichi, est évidemment l’auteur lui-même, le récit de
72
la jouissance présente. La structure même de ses
romans
est un indice révélateur, car quoi qu’on dise de la différence entre
73
oi qu’on dise de la différence entre la vie et le
roman
, la composition de celui-ci dépend toujours de la manière de concevoi
74
son essai, Frommel donnait ainsi le diagnostic du
roman
moderne ; ne serait-il pas frappant, en effet, d’appliquer ses derniè
75
littéraires de l’année 1931 soient allés à trois
romans
d’écrivains protestants : Pierre Bost, Jacques Chardonne et Jean Schl
76
ous, qu’on put écrire de Saint-Saturnin qu’un tel
roman
exprime « toute la grandeur — et toute la misère — des protestants sa
77
de marquer ici d’une pierre blanche « l’année du
roman
protestant ». À la réflexion, l’on y a renoncé, pour des raisons d’or
78
ment religieux : cela n’a point empêché ces trois
romans
de faire figure, aux yeux de beaucoup, de livres « bien protestants »
79
ntent, ne pouvait s’exprimer que dans la forme du
roman
moraliste (forme qui par ailleurs flattait un penchant traditionnel d
80
l’observation scientifique. Reflet du siècle, le
roman
bientôt s’affaiblit à force de se compliquer, et tend à se réduire à
81
ec Charles Dickens, Jenny Lind, Thorwaldsen.) Les
romans
russes et les romans anglais du xixe siècle nous laissent entrevoir
82
enny Lind, Thorwaldsen.) Les romans russes et les
romans
anglais du xixe siècle nous laissent entrevoir ce que pourraient êtr
83
de la grâce souveraine. C’est cela qui donne aux
romans
de Dostoïevski ou d’Émily Brontë ces prolongements poétiques, ces per
84
es activités, composerait des poèmes d’amour, des
romans
, des drames philosophiques, les meilleurs de son époque. Cela ne donn
85
île, des étudiants au crâne rasé se promènent un
roman
jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié
86
sius ; un petit recueil des upanishads ; quelques
romans
modernes.) Le pasteur suédois et le mage d’Einsiedeln représentent as
87
ampagnes au printemps. Ou encore : la lecture des
romans
anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le travail jusqu’à l’aube, la
88
honé au début de l’après-midi qu’il commençait un
roman
. Son absence nous fera-t-elle croire qu’il apporte quelque préciosité
89
île, des étudiants au crâne rasé se promènent un
roman
jaune à la main. L’un après l’autre, dans cette paresse de jour férié
90
esius ; un petit recueil des upanishad ; quelques
romans
modernes.) Le pasteur suédois et le mage d’Einsiedeln représentent as
91
Mais la littérature au sens étroit du terme — le
roman
, le poème, l’essai, le jeu d’idées — est restée chez nous pauvre ou n
92
la tension des contraintes morales, dont vécut le
roman
victorien. Faut-il penser que cette culture fut trop mêlée, cette nat
93
un balcon d’hôtel à Vevey, à Montreux, patries du
roman
russe. Et le bleu de l’air matinal, l’argent transparent des montagne
94
similable, mais tout de même reconstituante ? Des
romans
, répondra-t-on, sans doute. Je ne suis pas du tout de cet avis. Et je
95
divertissement dans des fictions romanesques. Le
roman
est un genre bourgeois — et c’est peut-être par là qu’il plaît tant a
96
llectuelles la plupart du temps, et le goût des «
romans
qui posent des problèmes ». On appelait cela de la « littérature diff
97
. On voudrait être dirigé, plutôt qu’ébloui. ⁂ Le
roman
était un genre bourgeois, en ce sens que dans le monde bourgeois, pri
98
e plus subversif dans les salons. « Se nourrir de
romans
», dans certains milieux, c’était le commencement de la fin, c’était
99
t, annonça son intention de « casser les reins au
roman
», on put croire à un mouvement de mauvaise humeur, voire à une tenta
100
blic. On n’a pas cessé pour autant de publier des
romans
nouveaux, mais le fait est que le seul grand succès, dans cet ordre,
101
a nuit, chef-d’œuvre de « documentaire », mauvais
roman
… Autre signe : les jeunes maisons, fondées depuis deux ans, se spécia
102
nt appel aux écrivains : qu’ils nous écrivent des
romans
contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 fr. au mieux pensant. E
103
blique désigne le plan quinquennal. Voici donc le
roman
type de l’Édification socialiste. Bourré de petits faits vrais dont l
104
ien sans la mystique. La force et le charme de ce
roman
sont ceux mêmes d’une jeunesse fruste, innocente jusque dans ses crua
105
. Il faut lire ce chef-d’œuvre qu’est son dernier
roman
, Adam et Ève. C’est toute la simple grandeur calvinienne retrouvée, —
106
hose au monde plus difficile à réussir qu’un beau
roman
: c’est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une
107
s difficile à réussir qu’un beau roman : c’est un
roman
chrétien. Qu’est-ce donc qu’un roman chrétien ? Une histoire où tout
108
n : c’est un roman chrétien. Qu’est-ce donc qu’un
roman
chrétien ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y
109
monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait pas de
roman
. Une histoire dont le personnage principal est « la main du Seigneur
110
ins anglais du xixe — en conséquence de quoi les
romans
des « païens », d’un Thomas Hardy, par exemple, se devaient en conséq
111
nisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un
roman
pessimiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un
112
le sobre courage d’avouer sa dégradation. Un vrai
roman
chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature e
113
de traductions qui ne valent pas dix pages de ce
roman
! La mode passe, le public se fatigue, paraît-il. « Achetez français
114
re. 2. Hildur Dixelius von Aster : Sara Alelia,
roman
traduit du suédois par Anne-Marie des Courtis. Éditions « Je sers »,
115
rs. Il écrit une Psychologie de la pauvreté et un
roman
dont le tirage atteint 250 000 exemplaires. Son œuvre s’étend dans le
116
n le met en prison. Il y écrit en treize jours un
roman
: L’Archer tirant contre le soleil. Accueilli à sa sortie de prison p
117
d’admirables citations de ses Méditations. Si les
romans
de Kagawa l’ont fait comparer à Gorki, ses poèmes en prose sont d’un
118
s’était faite complice. Nous avons vu déjà que le
roman
bourgeois servait à toutes fins capitalistes. Nous risquons de voir,
119
imes à condamner sans nul recours, c’est celui du
roman
à thèse. Méfiance significative ! Les thèses de Bourget ne valaient p
120
s buts, et préfère parler d’autre chose. Tous nos
romans
ne sont que diversions, idéalistes ou immoralistes, s’ils ne sont pas
121
éditeur introduit en ces termes une collection de
romans
populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidi
122
de l’année. Je crois bien pouvoir l’affirmer. Le
roman
le plus fort, le mieux fait, le plus impressionnant, celui qui apport
123
de, d’un auteur inconnu en France jusqu’ici, d’un
roman
qui veut dire quelque chose — quelque chose qui ne plaira pas au publ
124
le sixième camarade. Voilà qui donne l’idée d’un
roman
d’aventures. Destin allemand est bien, entre autres, un roman d’avent
125
tures. Destin allemand est bien, entre autres, un
roman
d’aventures, et même d’une intensité peu commune. Mais cet aspect-là,
126
és — le sentiment d’une fraternité humaine que le
roman
d’André Malraux, qui porte précisément ce titre, était loin d’évoquer
127
utant plus libre pour affirmer aujourd’hui que le
roman
d’Edschmid est d’une classe nettement supérieure. J’ajouterai même qu
128
r que pas une seule femme n’apparaît dans tout le
roman
. 64. Je ne sais quel sort le Troisième Reich a réservé à ce livre, q
129
e-novembre 1934, p. 812-817. Une note précise : «
Roman
, par Kasimir Edschmid. Traduit de l’allemand et introduit par J. Beno
131
ire ? Je détiendrais volontiers celui-ci : que le
roman
est un genre protestant. — Et Balzac ? dites-vous, car vous êtes Fran
132
êtes Français. Eh bien, Balzac n’est pas tout le
roman
. Il n’est même pas tout le roman français. Balzac, c’est le roman soc
133
’est pas tout le roman. Il n’est même pas tout le
roman
français. Balzac, c’est le roman social. Balzac — et Stendhal, bien s
134
même pas tout le roman français. Balzac, c’est le
roman
social. Balzac — et Stendhal, bien sûr — ce sera l’honorable, la géni
135
es Anglais, les Allemands, les Scandinaves, et le
roman
d’analyse français, de Rousseau jusqu’à Gide, en passant par Constant
136
Gide, en passant par Constant. Quand on parle du
roman
, vous ne voyez que Balzac et Zola. Je vois aussi le pasteur Sterne, l
137
tous des chrétiens. Plusieurs ont même écrit des
romans
furieusement antichrétiens — des romans justement comme ne peuvent en
138
écrit des romans furieusement antichrétiens — des
romans
justement comme ne peuvent en écrire que des protestants, malgré eux.
139
de climats protestants. Que faut-il pour faire un
roman
? Des caractères, de la vie intérieure, une morale qui mette des obst
140
toutes leurs œuvres, vous chercheriez en vain un
roman
véritablement chrétien. La Porte étroite ne décrit guère qu’une aberr
141
ttante ? À parler franc, je ne connais qu’un seul
roman
moderne authentiquement « réformé ». Un grand roman, je crois. C’est
142
man moderne authentiquement « réformé ». Un grand
roman
, je crois. C’est Sara Alelia, de Mme Hildur Dixelius. On vient de le
143
ent de le traduire du suédois9. ⁂ Qu’est-ce qu’un
roman
chrétien ? Une histoire où tout le monde « se conduit bien » ? Il n’y
144
monde « se conduit bien » ? Il n’y aurait pas de
roman
. Une histoire dont le personnage principal est « la main du Seigneur
145
lais du xixe siècle — en conséquence de quoi les
romans
des « païens », d’un Thomas Hardy, par exemple, se devaient de finir
146
nisme. Et l’on serait en droit de prétendre qu’un
roman
pessimiste à la Thomas Hardy a plus de chances d’être chrétien qu’un
147
le sobre courage d’avouer sa dégradation. Un vrai
roman
chrétien est d’abord réaliste. Car il faut bien connaître la nature e
148
qui le juge. On a dit de Sara Alelia que c’est un
roman
de la grâce : oui, mais c’est aussi, et d’abord, un roman de la perdi
149
la grâce : oui, mais c’est aussi, et d’abord, un
roman
de la perdition. J’y vois une suite d’illustrations vivantes du fameu
150
rtis. (Éditions « Je sers ».) g. « Au sujet d’un
roman
: Sara Alelia », Les Nouvelles littéraires, Paris, n° 629, 3 novembre
151
34, p. 3. Une note de lecture plus courte du même
roman
a également paru dans le Journal de Genève du 25 mai 1934.
152
d, mon lecteur enthousiaste de Clochemerle, grand
roman
de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pa
153
nt appel aux écrivains : qu’ils nous écrivent des
romans
contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 francs au mieux pensant
154
nt appel aux écrivains : qu’ils nous écrivent des
romans
contre le bolchévisme, et l’on donnera 50 000 francs au mieux pensant
155
ent simultanément le besoin de s’exprimer par des
romans
du format standard : 224 ou 600 pages exactement. Il me semble que ce
156
Marcel Arland. Sans doute a-t-il reconnu dans ce
roman
(paru quelque temps avant les Vivants) une intention toute voisine de
157
s une « classe » définie par les sociologues. Son
roman
tendrait à prouver au contraire l’inexistence des classes dans la réa
158
de la critique littéraire d’aujourd’hui. Voici un
roman
qui pose les questions les plus tragiques de l’heure avec une puissan
159
amateurs de quelques dames lettrées. Pourtant, ce
roman
d’Edschmid aurait pu provoquer des polémiques révélatrices : il fait
160
une admirable réussite littéraire, c’est aussi un
roman
d’aventures, et un roman d’idées, et une description étonnante de l’A
161
ttéraire, c’est aussi un roman d’aventures, et un
roman
d’idées, et une description étonnante de l’Amérique qu’il nous reste
162
. Je ne lui vois d’analogue que dans les derniers
romans
de Malraux. Même sens de la fraternité tragique, même goût des situat
163
, et honoré en soi. Un écrivain fameux, gloire du
roman
français à l’étranger, vient confirmer de son côté que ce Palais de l
164
hage qui rapporte. Publiez un poème, un essai, un
roman
, dans une revue « de haute tenue intellectuelle » vous ne serez pas p
165
, ou plutôt on lui en demande beaucoup plus : ces
romans
ou ces pièces qu’il tient dans ses tiroirs. Qu’il se moque de ce qu’o
166
xemple s’il ne tient pas l’article policier ou le
roman
façon-Pierre-Benoit. 36. C’est le terme même employé par les bons de
167
d’école, qui domina et qui domine encore tous les
romans
à la Bourget, consiste à rattacher par convention, presque par accide
168
ilise que des faits se range dans la catégorie du
roman
policier : il n’a pas de psychologie. Et la critique parle beaucoup d
169
z un individu, qui constitue le vrai sujet de ses
romans
. Passage du Poète — ou du diable (dans le Règne de l’esprit malin), e
170
souffrance (La Guérison des Maladies), etc. Et le
roman
n’a pas d’autre mouvement que le mouvement même des images propagées
171
hésitent pas à prendre au sérieux l’intrigue d’un
roman
bourgeois. On s’est trop arrêté à l’insolite du style chez Ramuz. Ce
172
tion du monde. 48. Il dit des personnages de ses
romans
: « Je ne les aime pas en tant que “primitifs” comme on semble le cro
173
un ouvrage ne se passe mieux de préface qu’un bon
roman
. Pourtant la réussite de Max Brod n’est pas seulement de l’ordre roma
174
enchanté attribue aujourd’hui l’inspiration de ce
roman
. Sachons-lui gré d’accorder par là même, à un public plus étendu, l’a
175
papiers les manuscrits presque complets de trois
romans
: Le Procès, Le Château, et Amérique. Le regard qu’il y porte sur le
176
du Royaume enchanté de l’amour. 22. Le Procès,
roman
traduit de l’allemand par A. Vialatte. Deux autres récits de Kafka on
177
ébut. Un peu plus tard, il envahira les films, le
roman
, le théâtre… Rôle de l’écrivain et de l’artiste. — « L’artiste est
178
de drames inoffensifs se nouent par jeu dans nos
romans
, trop de scribes inoffensifs nous singent la fureur, ou la révolte, l
179
erche de phrases toutes faites, ou de l’auteur de
romans
policiers combinant des situations cataloguées. Il ne s’agit dans tou
180
ature — celle du film, celle du journal, celle du
roman
— qui est l’opium des peuples incroyants. La mauvaise qualité de la l
181
éditeur introduit en ces termes une collection de
romans
populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidi
182
ébut. Un peu plus tard, il envahira les films, le
roman
, le théâtre… Rôle de l’écrivain et de l’artiste : « L’artiste est
183
de drames inoffensifs se nouent par jeu dans nos
romans
, trop de scribes inoffensifs nous singent la fureur, ou la révolte, l
184
erche de phrases toutes faites, ou de l’auteur de
romans
policiers combinant des situations cataloguées. Il ne s’agit dans tou
185
ature — celle du film, celle du journal, celle du
roman
— qui est l’opium des peuples incroyants. La mauvaise qualité de la l
186
éditeur introduit en ces termes une collection de
romans
populaires : « Tenter d’arracher le lecteur aux petits soucis quotidi
187
r aux tirages invraisemblables des Allemands ? Un
roman
historique en 3 volumes sur Paracelse, coûtant 25 marks, soit près de
188
quatre-vingt-treizième-mille. Les trois derniers
romans
d’un jeune auteur, Ernst Wiechert, ont atteint quatre-vingts, soixant
189
(janvier 1937)y Marcel Arland note à propos du
roman
d’un débutant : « Les personnages n’y semblent naître et se nourrir q
190
Jean Blanzat, Septembre (janvier 1937)z
Roman
d’une jalousie qui se crée son objet, par masochisme. Un jeune mari t
191
ige de nouveau en URSS et en Allemagne.) Mais nos
romans
ne veulent plus de morale — à cause de « l’art » — et l’art consiste
192
geste franc, il est clair qu’il n’y aurait pas de
roman
. Mais, nous dit-il : « le plus petit geste m’a toujours coûté ». z.
193
un éditeur pour Guerre et Paix : pensez donc, un
roman
en 10 volumes ! Et l’Adolphe de Constant, ce serait bien court… Et Ni
194
(Les communistes) repoussent la pièce à thèse, le
roman
à thèse, la thématique obligatoire. Ils appellent le retour à l’art s
195
voyons aujourd’hui ce même peuple se contenter du
roman
policier ou de quelques pornographies situées dans un grand monde de
196
n’apprendrai rien à personne en affirmant que le
roman
est le plus « contagieux » de nos genres littéraires, j’entends celui
197
emps perdu » ; enfin, à tous les adultères que le
roman
à trois personnages, genre français par excellence, a provoqués et ju
198
tidienne. Il est très bon que le romancier et ses
romans
agissent, de cette manière intime et souterraine, tant qu’ils ont que
199
femmes qui lisent et qui se passionnent pour les
romans
. Ainsi, à force de ménager les préjugés moraux et immoraux, à force d
200
i n’ose pas affirmer sa tendance. La contagion du
roman
réaliste ou psychologique actuel s’exerce uniquement au profit des cl
201
nt tout le monde parle, c’est d’abord la crise du
roman
, et du roman fait à l’usage des bourgeois, de leurs loisirs improduct
202
nde parle, c’est d’abord la crise du roman, et du
roman
fait à l’usage des bourgeois, de leurs loisirs improductifs. Une tell
203
litent en faveur d’un ordre vrai, donnez-nous des
romans
qui riment à quelque chose, il n’y aura plus de crise du livre. g.
204
le, et très vite, une patine rassurante. Quant au
roman
contemporain, il est curieux que Thibaudet, son premier historien, ne
205
istes, ne reste un trait capital de l’histoire du
roman
, du paysage, du roman, pour cette tranche de siècle que meublera la g
206
it capital de l’histoire du roman, du paysage, du
roman
, pour cette tranche de siècle que meublera la génération de 1914. Il
207
nte s’oriente déjà vers d’autres formes. Les gros
romans
sociaux de huit-cents pages que nous assènent les Céline, Aragon ou P
208
ou Plisnier sont bien plus des pamphlets que des
romans
, des essais illustrés d’exemples : du coup, ils retrouvent un public.
209
ès-guerre, fécondant de vastes domaines : poésie,
roman
, philosophie et sciences de l’homme. Il était temps qu’un ouvrage d’e
210
l’âme, — qui est aussi bien le vague au corps… Le
roman
d’Hoffmannsthal — contre-épreuve — décrit le tourment d’une femme sté
211
il veut du vraisemblable ! Il est retombé dans le
roman
insignifiant. P.-S. Je n’ai pas voulu alourdir cette esquisse de tou
212
ont traité le mythe de l’ombre perdue dans leurs
romans
, pièces, ou contes fantastiques. Notons qu’en dehors du domaine germa
213
C’est une légende encore qui donne le départ à ce
roman
des Löwensköld, et porte sur lui de grandes ombres. Il y puise sa vie
214
ante et perverse, — cela suffirait pour animer un
roman
romantique de la grande tradition. Mais tout ce pittoresque humain re
215
rlotte Löwensköld et Anna Svärd — forment un seul
roman
, aux péripéties magistralement variées et fuguées. À défaut de tout r
216
omme une anthologie de scènes mineures des grands
romans
de Lagerlöf. On y admire, appliquées au réel, toutes les vertus subti
217
oriques, décors, personnages et coutumes, que les
romans
mettront en œuvre : il n’y manque rien que le rythme, c’est-à-dire la
218
plexes dont s’est nourri depuis cent ans le grand
roman
occidental : vies intérieures profondes, structure sociale stable et
219
ersonnages. Considérez ces trois facteurs dans le
roman
de la grande époque (xixe siècle) et voyez si leur décadence ne suff
220
des Lowensköld, Charlotte Lowensköld, Anna Svärd,
romans
traduits du suédois par M. Metzger et T. Hammar. (Éditions « Je sers
221
nce réelle, étaient en somme peu connues : ni les
romans
, ni les journaux, ni les théories politiques ne m’en avaient donné la
222
e de textes qui paraîtront au cours de cet hiver.
Romans
, nouvelles, poèmes, essais sur le rôle de la littérature ou ses métho
223
e. Il est totalement inutile de parler du dernier
roman
, dont tout le monde parle, parce qu’il n’apporte rien. On ne peut pas
224
s, et de nos singularités sinon latines, du moins
romanes
. On se découvre en s’opposant, mais en s’opposant réellement, c’est-à
225
que Ramuz eût écrit ce Chant de notre Rhône, si «
roman
», sans le voisinage germanique qui l’a contraint à formuler sa diffé
226
e soldat allemand (lettres de guerre) ; et quatre
romans
(dont un sur la guerre, et un sur le Moyen Âge allemand). Les mots «
227
monde, empruntant toutes les formes qu’on voudra,
roman
, essai, commentaires ou poèmes, la fiction n’étant plus qu’un alibi,
228
s pour éviter de répondre au présent. À lire les
romans
d’aujourd’hui, disons « le roman » bourgeois pour simplifier, on croi
229
nt. À lire les romans d’aujourd’hui, disons « le
roman
» bourgeois pour simplifier, on croirait que les hommes ne peuvent pl
230
velles : elle se plaint de ce que les auteurs des
romans
qu’on lui donne à lire « passent à côté d’elle sans rien dire, sans m
231
d, mon lecteur enthousiaste de Clochemerle, grand
roman
de la pissotière, croyez-vous que cet homme tout de même ne disait pa
232
t état. Je retrouve toutes mes réactions dans son
roman
. Et de les voir aussi crûment avouées, m’oblige enfin à les considére
233
se que les bourgeois, tandis que les duchesses de
romans
font encore les délices du peuple. Je regarde autour de moi ces homme
234
après tout, c’est une histoire, un des meilleurs
romans
de l’année, et qui se fait lire avec le plus constant plaisir, d’auta
235
t de la facilité, le même que donne la lecture de
romans
d’anticipation. Il y a bien plus que de l’ingéniosité dans ce livre :
236
nduit à rechercher les origines religieuses de ce
roman
, dont l’influence, du xiie siècle jusqu’à nos jours, se révèle exact
237
nt assimilable à celle d’un mythe. Tristan est un
roman
« courtois ». La courtoisie est née dans le Midi au xiie siècle, sou
238
l’amateur non initié des poèmes provençaux et des
romans
bretons, l’adultère de Tristan reste une faute parce qu’il est consom
239
prisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un
roman
, et se rend admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait donner li
240
nne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du
roman
— nous sommes tous plus ou moins intoxiqués, — et cette nuance est dé
241
s la connaissance du mythe primitif, le succès du
roman
et du film apparaissent comme les signes certains d’une décadence de
242
allemand, depuis l’hitlérisme. 88. Le titre d’un
roman
de Max Brod : Die Frau nach der man sich sehnt (La femme que l’on dés
243
e souliers. Les souliers sont bons ou mauvais. Un
roman
, de même. Mais tout ce que fait un chrétien, il le dédie à la gloire
244
, elle ne l’est pas. Il n’y a de visible, dans un
roman
, que sa technique, son métier, sa réussite ou ses défauts. Mais ce qu
245
parente — c’est l’esprit qui animait l’auteur. Un
roman
ne peut « servir » que si l’auteur l’a fait dans un esprit de service
246
iologues et des hommes politiques. De même que le
roman
psychologique, centré sur des héros individuels, a traduit la réalité
247
e, j’ai pris contact avec le Séminaire de langues
romanes
où je vais enseigner. (Le semestre s’ouvrira au début de novembre.) D
248
geste timide : — « Et en l’honneur de nos études
romanes
, Sieg heil ! » Un court silence, puis il se reprend : — « Et aussi en
249
d’études, aide bénévole aux étudiants en langues
romanes
, voyages, bibliothèques créées ou enrichies, concerts… « Tout cela es
250
és allemandes, le nombre des étudiants en langues
romanes
est tombé au dixième de ce qu’il était en 1932. Certes, il fallait co
251
cette question : « Pourquoi j’étudie les langues
romanes
». Trois sur six donnent pour raison que la radio des Jeunesses hitlé
252
Mais plus je relisais les différentes versions du
roman
, plus je me sentais gêné, mal à l’aise. Ce Tristan et cette Iseut qui
253
d’avoir été élevés dans une double contradiction.
Romans
, poèmes, musique, l’art et la littérature nous représentent la passio
254
fices, il me semble. Ne devez-vous pas publier un
roman
, dont le titre, La Folle Vertu, illustre bien votre pensée ? Oui, je
255
e laine, la Mode vous impose des bas de soie. Les
romans
et les films nous enfièvrent d’une nostalgie d’amour-passion dont nou
256
e éternellement, avec plus ou moins de succès, le
roman
de Tristan et Iseut. Vous soutenez cette opinion paradoxale que Trist
257
crée à des analyses de rêves, Moritz écrivit deux
romans
autobiographiques qui nous permettent de pénétrer l’intimité d’une ex
258
e passé. Moritz décrit ainsi le héros d’un de ses
romans
: « Il lui parut qu’il s’était échappé entièrement à lui-même et qu’i
259
ivre premierLe mythe de Tristan 1.Triomphe du
roman
, et ce qu’il cache « Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau c
260
ser pour le type idéal de la première phrase d’un
roman
. C’est le trait d’un art infaillible qui nous jette dès le seuil du c
261
qu’établit à première vue le succès prodigieux du
roman
. Il est d’autres raisons, plus secrètes, d’y voir comme une définitio
262
. L’amour heureux n’a pas d’histoire. Il n’est de
roman
que de l’amour mortel, c’est-à-dire de l’amour menacé et condamné par
263
al. Mais l’enthousiasme que nous montrons pour le
roman
, et pour le film né du roman ; l’érotisme idéalisé diffus dans toute
264
ous montrons pour le roman, et pour le film né du
roman
; l’érotisme idéalisé diffus dans toute notre culture, dans notre édu
265
s Occidentaux. On aurait vite dressé la liste des
romans
qui n’y font aucune allusion ; et le succès remporté par les autres,
266
existe un grand mythe européen de l’adultère : le
Roman
de Tristan et Iseut. Au travers du désordre extrême de nos mœurs, dan
267
n. ⁂ Mais d’abord, dira-t-on, est-il exact que le
roman
de Tristan soit un mythe ? Et dans ce cas, n’est-ce pas détruire son
268
ement : communes. L’œuvre d’art — poème, conte ou
roman
— se distingue donc radicalement du mythe. Sa valeur ne relève en eff
269
ement sacré — voilant le secret qu’il exprime, le
Roman
mythique de Tristan posséderait-il au même degré les qualités contrai
270
le de contrainte absolue, n’interviennent dans le
roman
qu’à titre d’obstacle mythique et de figures rituelles de rhétorique.
271
». Elle appelait une réaction vive. Le succès du
Roman
de Tristan fut donc d’ordonner la passion dans un cadre où elle pût s
272
is de l’exigence mythique à laquelle répondait le
Roman
. Élargissant notre définition, nous appellerons mythe, désormais, cet
273
de Tristan et Iseut, ce ne sera plus seulement le
Roman
, mais le phénomène qu’il illustre, et dont l’influence n’a pas cessé
274
un tel mythe. Il se trahit dans la plupart de nos
romans
et de nos films, dans leurs succès auprès des masses, dans les compla
275
e l’amour est une destinée (c’était le philtre du
Roman
) ; qu’il fond sur l’homme impuissant et ravi pour le consumer d’un fe
276
répugnance du lecteur à envisager mon projet. Le
Roman
de Tristan nous est « sacré » dans la mesure exacte où l’on estimera
277
si l’on se borne à considérer la donnée sèche du
Roman
. Elle n’en paraît pas moins vexante et « prosaïquement » restrictive.
278
me ou un drame affreux… Enfin, c’est un drame, un
roman
. Et romantisme vient de roman… Le problème s’élargit magnifiquement —
279
c’est un drame, un roman. Et romantisme vient de
roman
… Le problème s’élargit magnifiquement — et mon cas empire d’autant. J
280
nt de nous indiquer. 4.Le contenu manifeste du
Roman
de Tristan6 Amors par force vos demeine ! (Béroul.) Tristan naî
281
aucun des motifs allégués de l’action centrale du
Roman
. Et je les ai même soulignés. On a pu voir qu’ils se réduisent à fort
282
ons l’occasion d’y revenir — on s’aperçoit que le
Roman
repose sur une série de contradictions énigmatiques. Une première re
283
éditeurs récents de la légende : tout au long du
Roman
, Tristan paraît physiquement supérieur à tous ses adversaires et, par
284
erie contre Mariage Un moderne commentateur du
Roman
de Tristan et Iseut veut y voir un « conflit cornélien entre l’amour
285
t-être n’a-t-on pas assez marqué à quel point les
romans
bretons la reflètent et la cultivent. Il est probable que la chevaler
286
ement de se réaliser ? D’autre part, la chance du
roman
n’est-elle pas d’opposer la fiction d’un certain idéal de vie aux réa
287
tyranniques ? Plus d’une énigme que nous pose le
Roman
nous incite à chercher de ce côté les éléments d’une première solutio
288
solution d’une manière significative. En quoi le
roman
breton se distingue-t-il de la chanson de geste, qu’il supplanta dès
289
eur. D’où naîtront des conflits de droit, dont le
Roman
offre plus d’un exemple. Reprenons l’épisode des trois barons « félon
290
exemple suffirait à démontrer que les auteurs du
Roman
avaient choisi en toute conscience pour la chevalerie « courtoise » c
291
mpagne. (Appendice 3.) Si Tristan, et l’auteur du
Roman
, partagent une telle manière de voir, la félonie et l’adultère sont e
292
incompatible avec celle du mariage, on l’a vu. Le
Roman
ne manque pas une occasion de rabaisser l’institution sociale, d’humi
293
courant à l’hypothèse, fort vraisemblable, que le
Roman
illustre un conflit de « religions », nous avons pu préciser et cerne
294
ion se trouve simplement reculée. 7.L’amour du
roman
Si l’on se reporte à notre résumé de la légende, on ne peut manque
295
dans les seules situations où elles permettent au
roman
de rebondir 12. Cette remarque à son tour ne saurait constituer par
296
nt ainsi parce qu’autrement il n’y aurait plus de
roman
. Mais cette réponse ne paraît convaincante qu’en vertu d’une coutume
297
on fondamentale : pourquoi faut-il qu’il y ait un
roman
? Et ce roman, précisément ? Question que l’on dira naïve, non sans u
298
e : pourquoi faut-il qu’il y ait un roman ? Et ce
roman
, précisément ? Question que l’on dira naïve, non sans une inconscient
299
e sorte de complicité les lie : la volonté que le
roman
continue, ou comme on dit, qu’il rebondisse. Supprimez cette volonté,
300
d’où naît leur souffrance, c’est le démon même du
roman
tel que l’aiment les Occidentaux. Quel est alors le vrai sujet de la
301
, à la faveur de ce destin magique ? Dans tout le
Roman
, dans ces milliers devers, je n’en ai trouvé qu’une seule trace. C’es
302
ivant objet. D’où les obstacles multipliés par le
Roman
; d’où l’indifférence étonnante de ces complices d’un même rêve au se
303
fond du mythe ? ⁂ Nous avons vu que le progrès du
roman
a pour principe les séparations et les revoirs successifs des amants1
304
e dégager cette dialectique de l’obstacle dans le
Roman
. Lorsque ce sont les circonstances sociales qui menacent les amants (
305
rce qu’il fournit un prétexte à faire rebondir le
roman
. Toute autre est l’attitude du chevalier lorsque rien d’extérieur à e
306
ra la même dialectique entre les deux mariages du
Roman
; celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux blanches
307
aintenant le problème qui se posait à l’auteur du
Roman
primitif. De quel matériel symbolique — apte à cacher ce qu’il fallai
308
probation sans condition de la part du lecteur de
roman
. La chevalerie, c’est la règle sociale que les élites du siècle rêven
309
outume de la chevalerie fournira donc le cadre du
Roman
. Et nous avons marqué, en maint endroit, le caractère de « prétexte r
310
tané. Et c’est pourquoi les plus belles scènes du
Roman
sont celles que les auteurs n’ont pas su commenter, et qu’ils décrive
311
Il n’y aurait pas de mythe, il n’y aurait pas de
roman
, si Tristan et Iseut pouvaient dire quelle est la fin qu’ils se prépa
312
les hommes d’aujourd’hui. Le succès prodigieux du
Roman
de Tristan révèle en nous, que nous le voulions ou non, une préférenc
313
psychologie. Sans traverses à l’amour, point de «
roman
». Or c’est le roman qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intens
314
verses à l’amour, point de « roman ». Or c’est le
roman
qu’on aime, c’est-à-dire la conscience, l’intensité, les variations e
315
vieille et grave mélodie Un résumé objectif du
Roman
nous a fait pressentir certaines contradictions. L’hypothèse d’une op
316
ite à suivre en ses détours la logique interne du
Roman
puisse paraître vaguement injurieuse, je le sens bien, et m’en consol
317
« physionomique » des formes et des structures du
Roman
, nous avons pu saisir le contenu originel du mythe, dans sa pureté fr
318
». 6. Je résumerai les principaux événements du
Roman
en m’appuyant, sauf exception, sur la concordance établie par M. Jose
319
: Béroul, Thomas, Eilhart, la Folie Tristan et le
Roman
en prose. Les versions ultérieures de Gottfried de Strasbourg et de t
320
s sans cette faute initiale, il n’y aurait pas de
roman
du tout. 13. Rappelons ici ces étapes : Premier séjour de Tristan e
321
« origine » sacrée des motifs caractéristiques du
Roman
. La quête de la fiancée lointaine, par exemple, se rattache au cérémo
322
ion, qui est justement ce qui nous touche dans le
Roman
? Parler de déviation de l’instinct, c’est ne rien dire puisqu’il s’a
323
goûts qui avaient été ceux des Celtes.20 » L’art
roman
et les langues romanes attestent l’importance de l’héritage celtique.
324
é ceux des Celtes.20 » L’art roman et les langues
romanes
attestent l’importance de l’héritage celtique. Plus tard, ce furent d
325
ole donnent une idée : Le Familier des Amants, Le
Roman
des Sept Beautés… Il y a plus. À l’occasion de ces traités, les mêmes
326
obateur, le Bien connu : comment ne pas songer au
Roman
de la Rose ? Et le symbolisme chevaleresque se retrouve dans l’ouvrag
327
e retrouve dans l’ouvrage de Nizani de Ganja : le
Roman
des Sept Beautés, qui conte les aventures des sept jeunes filles vêtu
328
ilié… (Appendice 6.) 10.De l’Amour courtois au
roman
breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous découvrons
329
nt du Midi vers le nord : nous découvrons dans le
roman
breton — Lancelot, Tristan et tout le cycle arthurien — une transposi
330
s avec les idées courtoises que naquit le premier
roman
courtois », écrit M. E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaien
331
on soit actuellement résolue : c’est bien le Midi
roman
qui a donné son style et sa doctrine secrète aux « romanciers » du cy
332
e Troyes déclare tenir le fond et l’esprit de ses
romans
de la comtesse Marie de Champagne, fille d’Aliénor, célèbre par sa co
333
le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un
Roman
de Tristan dont les manuscrits sont perdus. Béroul était Normand, Tho
334
tous ces points, bornons-nous à remarquer que les
romans
bretons sont tantôt plus « chrétiens » et tantôt plus « barbares » qu
335
s ne savons dans quelle mesure il a voulu que ses
romans
fussent des chroniques secrètes de l’Église persécutée (thèse de Rahn
336
our la Sainte-Cène. Cependant, même dans le grand
roman
de Lancelot (qui date de 1225 environ) le symbolisme et l’allégorie s
337
vraie barbarie est dans la conception moderne du
roman
, photographie truquée de faits insignifiants, alors que le roman bret
338
phie truquée de faits insignifiants, alors que le
roman
breton procède d’une cohérence intime dont nous avons perdu jusqu’au
339
ance mystique, ils n’ont pas introduit dans leurs
romans
que des erreurs. Ils ont traité un thème nouveau, celui de l’amour ph
340
s d’amour, comme on le répète, mais de véritables
romans
. C’est qu’à la différence des poèmes provençaux, ils s’attachent à dé
341
spirituelles la formation d’un genre nouveau — le
roman
— qui ne deviendra proprement littéraire que par la suite, quand il s
342
t du xviie siècle. 11.Des mythes celtiques au
roman
breton Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des
343
nous apparaît comme le plus purement courtois des
romans
bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrigues — y est
344
en même temps, Tristan est le plus « breton » des
romans
courtois, en ce sens qu’on y trouve incorporés des éléments religieux
345
eux et plus exactement identifiables que dans les
romans
de la Table ronde. ⁂ Hubert note très bien à propos de la littérature
346
ent les prototypes assez exacts des situations du
Roman
de Tristan. Par exemple, dans l’idylle tragique de Diarmaid et Grainn
347
urenchère, subsiste également dans Tristan et les
romans
de la Table ronde. On y voit un grand nombre d’aventures débuter par
348
⁂ Gaston Paris remarquait avec profondeur que le
roman
de Tristan et d’Iseut rend un son particulier, qui ne se retrouve guè
349
de l’action et le dénouement, tandis que dans les
romans
courtois, c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en d
350
reton se soit si aisément adapté au symbolisme du
roman
courtois. Mais cette analogie reste purement formelle. Tout au plus d
351
etentir dans le mythe. Nous avons donc rejoint le
Roman
de Tristan et situé sa nécessité à telle date, à l’intersection de te
352
° que la passion, vulgarisée de nos jours par les
romans
et par le film, n’est rien d’autre que le reflux et l’invasion anarch
353
e fusions et de confusions de symboles. 77. Les
Romans
de la Table ronde, nouvellement rédigés par J. Boulenger, IV, p. 238.
354
insisté sur les influences cathares dans tous ces
romans
. 79. Dans Tristan, la faute initiale est douloureusement rachetée pa
355
ne longue pénitence des amants. C’est pourquoi le
roman
finit « bien » — au sens de la mystique cathare — c’est-à-dire abouti
356
en fin de compte : à la sexualité. Or l’examen du
Roman
de Tristan et de ses sources historiques nous a conduit à renverser l
357
e aventure mystique Nous avons constaté que le
Roman
de Tristan est, à bien des égards, une première « profanation » de la
358
icés que ceux du Midi. Le caractère distinctif du
Roman
est en effet de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtoi
359
de l’adultère consommé. De là que nous ayons un «
roman
» selon la formule moderne du genre, et non pas un simple poème. Il n
360
de cause, on ne saurait plus parler d’un vulgaire
roman
d’adultère : l’infidélité de Tristan, c’est l’hérésie, c’est la vertu
361
que — risquons un parallèle très général entre le
Roman
et l’aventure mystique. Quitte à rectifier par la suite les conclusio
362
e semblent parfois étrangement confondues dans le
Roman
, il est toujours possible de reconnaître, à de tels traits, la tendan
363
e monde, et le monde nous », gémit Iseut (dans le
Roman
en prose). Et Tristan de répondre : « Si le monde entier était orendr
364
une sorte de blasphème s’il ne s’agissait dans le
Roman
que d’une passion d’amour sensuel : mais tout indique que nous sommes
365
situations les plus apparemment « mystiques » du
Roman
doivent être interprétées — si l’on ne veut pas errer gravement — à p
366
s vu que les séparations des deux amants, dans le
Roman
, répondent à une nécessité tout intérieure de la passion. Iseut est u
367
doit refuser la communion ! En un seul passage du
Roman
, l’orthodoxie triomphe provisoirement. C’est quand, le philtre ayant
368
confusion du Créateur et de la créature, dans le
Roman
: la fameuse « divinisation de la femme » selon la formule des manuel
369
nc à zéro pour ce qui est du sens du mythe, et le
Roman
cesserait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cessera
370
du sens du mythe, et le Roman cesserait d’être un
roman
courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, po
371
anctifier par le mariage. Les amants mystiques du
Roman
chercheront donc l’intensité de la passion et non son apaisement heur
372
position est dans le mystère de l’Incarnation. Le
Roman
est baigné par l’atmosphère celtique de l’orgueil chevaleresque : c’e
373
ésie d’Occident procède de l’amour courtois et du
roman
breton qui en dérive. C’est à cette origine que notre poésie doit son
374
’agissait-il d’amour profane — selon la lettre du
Roman
— ou d’un symbole de l’Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On
375
s sa jeunesse et qu’il faisait ses délices de nos
romans
de chevalerie. Il rêvait de devenir le « meilleur chevalier du monde
376
élans vers le Souverain Bien !… Se souvenant des
romans
français, François fit de la Pauvreté sa « Dame », et s’honora d’être
377
ttestent que la rhétorique des troubadours et des
romans
courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à s
378
ue. Sainte Thérèse raffolait dans sa jeunesse des
romans
de chevalerie (voir sa Vie par elle-même, chap. ii) ; elle eut même,
379
l’on se borne à la conception de l’amour dans les
romans
de chevalerie et dans les traités spirituels du xvie siècle, on obse
380
Château intérieur. b) En Espagne, les auteurs de
romans
de chevalerie comme ceux des traités mystiques se caractérisent par l
381
) Ce n’est pas dans les pauvres extravagances des
romans
de chevalerie mystique (la Gallarda Espirituel, El divino Escarraman)
382
’évolution de sainte Thérèse, on constate que les
romans
de chevalerie ont eu sur elle une influence psychologique, et une inf
383
Le meilleur point de départ nous est donné par le
Roman
de la Rose, écrit entre les années 1237 et 1280 environ. Il y a cent
384
ction dite « réaliste ». Double mouvement dont le
Roman
de la Rose nous donne l’illustre témoignage. La Rose de Guillaume de
385
Guillaume de Lorris — dans la première partie du
roman
, dite courtoise —, c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà
386
u contraire, pour Jean de Meung, qui terminera le
Roman
, la Rose n’est plus que la volupté physique. Le réalisme le plus fran
387
t — jusqu’à Pétrarque et bien au-delà : jusqu’aux
romans
allégoriques du xviie , jusqu’à la Nouvelle Héloïse… Et par Jean de M
388
e succès (auprès du même public, souvent, que les
romans
idéalistes). C’étaient des historiettes grivoises colportées et repri
389
ute l’Europe médiévale. Les fabliaux annoncent le
roman
comique, qui annonce le roman de mœurs, qui annonce le naturalisme po
390
bliaux annoncent le roman comique, qui annonce le
roman
de mœurs, qui annonce le naturalisme polémique du dernier siècle. Mai
391
a chevalerie, jusqu’à Cervantès L’influence du
roman
breton est attestée par des centaines de textes à travers les xiiie ,
392
s les récits de Chrétien de Troyes. On traduit le
roman
de Tristan dans toutes les langues d’Occident. L’Anglais Thomas Malor
393
aits »… Cervantès ne cite point les très nombreux
romans
de « chevalerie célestielle » qu’on lisait de son temps avec passion1
394
132. Il ne s’en prend, dans son Quichotte, qu’aux
romans
d’aventures profanes. Cette omission est mystérieuse. Elle militerait
395
e à la psychologie L’histoire du mythe dans le
Roman
, au xviie siècle français, peut se réduire, hélas, en une formule :
396
: la mystique se dégrade en pure psychologie. Le
Roman
devient l’objet d’une littérature raffinée. D’Urfé, La Calprenède, Go
397
les induit simplement à composer d’interminables
romans
à clef. Polexandre est Louis XIII, Cyrus est le Grand Condé, Diane es
398
ndé, Diane est Marie de Médicis, etc. Le sujet du
roman
demeure les « contrariétés » de l’amour, mais l’obstacle n’est plus l
399
esque soupirant, et l’on voit Polexandre, dans le
roman
de Gomberville, parcourir comme un fou les cinq parties du monde pour
400
rsque l’auteur est un champion du genre. C’est le
roman
allégorique du xviie siècle qui inventa le happy end. Le vrai roman
401
u xviie siècle qui inventa le happy end. Le vrai
roman
courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation
402
t la société qui l’emporte, et dès lors la fin du
roman
ne saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le roman : au bonheu
403
saurait être qu’un retour à ce qui n’est plus le
roman
: au bonheur. Les grands thèmes tragiques du mythe n’éveillent guère
404
ut le reste. Au cinquième et dernier volume de ce
roman
que l’on n’ose nommer un roman-fleuve, puisqu’il n’est parcouru que p
405
armes ne sont point inégaux à ceux de nos récents
romans
féeriques. Et la psychologie des écrivains français n’a pas cessé de
406
été à ce point harmonisées. L’on n’imagine pas de
roman
mieux écrit ; plus strictement réglé, dans son progrès, sur les lois
407
ndiscrets et de hasards immérités (comme sont les
romans
d’aujourd’hui). En un mot, l’Astrée est une œuvre. Elle suppose un mé
408
ieux Boileau — le court Dialogue sur les Héros de
Roman
— pour réduire au silence et à l’oubli, jusque dans les manuels de no
409
ècle, la féerie romanesque née de l’Astrée, et le
roman
comique, son parasite135. Il n’y eut plus qu’une dernière flamme, min
410
tte joie majestueuse qui fait toute la douleur du
Roman
». Car pour l’atteindre ou seulement la pressentir, il eût fallu pous
411
fondes et qui n’est autre que le pétrarquisme. Le
roman
de Rousseau à proprement parler n’est pas une renaissance du mythe pr
412
nts par un éditeur zélé à la troisième édition du
roman
: l’on y retrouve les situations que prévoyaient les leys de cortezia
413
rien du mystique ni du chevalier. Au surplus, le
roman
n’aboutit à la mort qu’après un renoncement à la passion, et cette mo
414
de confesser un goût très vif pour le style de ce
roman
— seul comparable à l’Astrée sous ce rapport — et une admiration séri
415
rousseauisme » moral en attribuant à l’auteur du
roman
les croyances de ses personnages. Si Rousseau fut le premier à décrir
416
’est la grande éclipse du mythe. Mais à partir du
roman
de Rousseau, qui naît comme en marge du siècle, nous allons parcourir
417
traite de l’amour, ce petit volume n’est point un
roman
, et surtout n’est pas amusant comme un roman. C’est tout uniment une
418
t un roman, et surtout n’est pas amusant comme un
roman
. C’est tout uniment une description exacte et scientifique d’une sort
419
l venaient de provoquer la renaissance des études
romanes
.) « Singulière civilisation », dit-il. Et il rêve un peu là-dessus. O
420
agner — Anna Karénine, et presque tous les grands
romans
de l’ère victorienne, et surtout Tess des d’Urberville et Jude l’Obsc
421
Urberville et Jude l’Obscur ; et de nos jours les
romans
platonisants d’un Charles Morgan. ⁂ Mais les chefs-d’œuvre, désormais
422
sur la descente du mythe dans les mœurs, que les
romans
de série, le théâtre à succès, enfin le film. Le vrai tragique de not
423
, tant bourgeoises que « prolétariennes », par le
roman
, et le roman d’amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de
424
oises que « prolétariennes », par le roman, et le
roman
d’amour s’entend, traduit exactement l’envahissement de notre conscie
425
bsession de luxe et d’aventures exotiques que les
romans
d’un Dekobra suffisent à satisfaire symboliquement. Que cela n’ait pl
426
eut, l’épouse insatisfaite, oisive et lectrice de
romans
. Ici encore, deux morales s’affrontent. Les barons félons de la légen
427
e ses contradictions intimes. En effet : point de
roman
sans obstacles. On les multiplie donc, sans souci d’une invraisemblan
428
d insensible. Ainsi, pendant une heure ou deux le
roman
pourra rebondir et notre cœur haleter, et c’est ce que nous cherchons
429
le à temps, ce qui amène par définition la fin du
roman
et du film : « et ils eurent beaucoup d’enfants » signifie qu’il n’y
430
ent du bourgeois… Ainsi, dans le théâtre, dans le
roman
à succès et dans le film qui exploitent inlassablement la formule du
431
s ce ton de désespoir ? Comment se fait-il que le
roman
qui triompha pendant trente ans, au xxe siècle, de toutes les autres
432
ors ? Ne voit-on pas, dès les années 1930, que le
roman
a perdu toute sève ? qu’il ne retrouve une virulence provisoire qu’en
433
de la terre » et passim ! 123. Il connaissait le
roman
et le cite plusieurs fois. Par exemple dans le Triomphe de l’amour :
434
nt le losengier. 157. Cf. chap. 10, livre II. Le
roman
est un poème qui n’exprime plus l’instant mais la durée. 158. Surtou
435
ints, relations d’affaires, etc. 161. Scène d’un
roman
de Caldwell intitulé La Route au tabac. 162. On connaît la phrase d’
436
possession d’une femme. Et l’un des plus anciens
romans
que nous possédions, le Théagène et Chariclée d’Héliodore (iiie sièc
437
t plus propre à restituer l’atmosphère de rêve du
Roman
de Tristan que les descriptions de tournois qu’on peut lire dans les
438
mise en scène des tournois emprunte ses idées aux
romans
de la Table ronde. Ainsi, au xve siècle, le Pas d’Armes dit de la Fo
439
à la pèlerine » ; parfois il apparaît en héros de
roman
et s’appelle le chevalier au cygne, ou porte les armes de Lancelot, d
440
maculé de son sang. (Ainsi fait Lancelot dans les
romans
de la Table ronde.) « L’atmosphère de passion qui entourait les tourn
441
a douceur de vivre ». Les légendes épiques et les
romans
de la Table ronde multiplient les récits de tueries inouïes ; la gloi
442
ébrile d’aventure, voilà le climat des principaux
romans
de cette période. Et cela signifie sans équivoque que les relations i
443
s aussi le symbolisme de la Tour assiégée dans le
Roman
de la Rose, et l’expression « se faire des alliés dans la place ». 1
444
l’amateur non initié des poèmes provençaux et des
romans
bretons, l’adultère de Tristan reste une faute185, mais il se trouve
445
prisable. Mais Tristan, s’il enlève Iseut, vit un
roman
, et se rend admirable… Ce qui était « faute » et ne pouvait donner li
446
nne ne peut plus le croire, à l’âge du film et du
roman
— nous sommes tous plus ou moins intoxiqués, — et cette nuance est dé
447
la connaissance du mythe primitif, les succès du
roman
et du film apparaissent comme les signes certains d’une décadence de
448
llemand, depuis l’hitlérisme. 188. Le titre d’un
roman
de Max Brod, Die Frau nach der man sich sehnt (la femme que l’on dési