1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 avoue bien volontiers qu’il n’est pas une opinion sur le monde à laquelle je ne préfère le monde ». Je préfère à la dogmati
2 nnée et calme » des « grands corps athlétiques ». Sur le stade au soleil se déploient les équipes, et l’équipier Montherlan
3 e l’ordre », et aussi parfois, de la pensée que «  sur ces corps de l’entre-deux-guerres, … cinq sur dix sont désignés… ». V
4 e « sur ces corps de l’entre-deux-guerres, … cinq sur dix sont désignés… ». Voici passer un coureur : « À peine a-t-il touc
5 t posée, est pleine du désir de l’air. Danse-t-il sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plus que le corps en mouv
6 ps en mouvement, c’est la domination de la raison sur ce corps qui est exaltante, et c’est cette domination qui est le but
7 cun envers l’ensemble (Montherlant insiste plutôt sur le sentiment des hiérarchies que sur celui de la solidarité, comme bi
8 siste plutôt sur le sentiment des hiérarchies que sur celui de la solidarité, comme bien l’on pense). Enfin, enseignement p
9 re et prenant : « Si l’on s’échauffe, s’échauffer sur de la précision. » On évitera ainsi tout niais romantisme. Je sais bi
10 oxe, qu’il rejoint Kant, Kant qui écrit : « C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’il faut fonder la conduite des
11 nt, Kant qui écrit : « C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’il faut fonder la conduite des jeunes gens : celle-
12 ler une « morale constructive » : porter l’effort sur ce qui doit être, et ce qui ne doit pas être tombera de soi-même. Ain
13 endra mieux compte à distance de la contradiction sur laquelle est bâtie son œuvre. L’intéressant sera de voir ce qu’il sac
2 1924, Articles divers (1924–1930). Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)
14 Conférence de Conrad Meili sur « Les ismes dans la peinture moderne » (30 octobre 1924)b Lundi so
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
15 , avec un bref soupir s’y résignent, puis tablent sur eux, et d’autres qui tiennent qu’une telle attitude est responsable d
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
16 l préconiser l’existence d’une littérature fondée sur de tels principes ? Le Rêve est la seule matière poétique. Dans le mo
17 il psychologique si scolaire ? À donner le change sur la pauvreté d’un art purement formel. Car c’est ici le tragique de ce
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Colin, Van Gogh (août 1925)
18 st au moins le cinquième ouvrage publié en France sur Van Gogh, depuis 1922. Il contient pourtant des vues assez neuves. M.
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
19 : il calcule un plan, un poème. Il écrit un livre sur Einstein, des articles sur Valéry, St John Perse. On le vit naguère e
20 ème. Il écrit un livre sur Einstein, des articles sur Valéry, St John Perse. On le vit naguère en province liquider des sto
21 ais on ne demande pas non plus au puissant boxeur sur le ring d’être bien peigné. Rabevel, c’était un portrait balzacien d
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
22 s qui, disons-le tout de suite, renseignent mieux sur l’esprit occidental que sur l’oriental, en sorte que cette enquête re
23 te, renseignent mieux sur l’esprit occidental que sur l’oriental, en sorte que cette enquête rejoint parfois celle qu’ouvri
24 oint parfois celle qu’ouvrit la Revue de Genève sur « l’Avenir de l’Europe. » (Cf. les deux réponses d’André Gide en part
25 ucoup, l’Orient n’est qu’un prétexte à variations sur le thème favori. M. Massis, par exemple, qui cependant produit un gra
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
26 olupté des formes. Une sensation de barre d’acier sur la nuque. j. « Miguel de Unamuno : Trois nouvelles exemplaires et u
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
27 chapitre qu’il vient d’ajouter à sa grande étude sur les rapports du christianisme et du romantisme. M. Seillière cherchai
28  l’autorité d’un verdict essentiellement chrétien sur le mysticisme naturiste ». Il ne pouvait trouver mieux que Vinet. Et
29 M. Seillière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit-i
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
30 ns sa profondeur, mais qui se penche sans vertige sur ses abîmes. Simplicité de notre temps ! Au-dessus de la trépidation i
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
31 es. m. « Simone Téry : L’Île des bardes. “Notes sur la littérature irlandaise contemporaine” (Flammarion, Paris) », Bibli
12 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
32 Cité secrète » de la vie privée, quelques regards sur la foule suffisent pour en préciser les conséquences. C’est ainsi qu’
33 iques. Je donnerai tous les essais de M. de Voguë sur l’âme slave pour deux ou trois scènes de La Cité secrète. Pour celle-
34 ngle le plus éloigné du réduit, et se blottit là, sur le sol, les yeux grands ouverts dans le vide, sans rien voir. Ainsi
13 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
35 Conférence de René Guisan «  Sur le Saint » (2 février 1926)c M. René Guisan, professeur de théolog
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
36 hose, catastrophe ou révélation, brusque échappée sur des pays nouveaux ou chute irrémédiable. Peut-être pouvons-nous chois
37 une action, une expérience. Et, le plus souvent, sur soi-même. On écrit pour cultiver son moi, pour l’éprouver et le prému
38 vions-nous faire abstraction du plan intellectuel sur lequel tout apparaît inutile et vain ? Je cite ces phrases, tirées d’
39 qu’ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’est une manière d’agir contre elle. 2. « La crise du con
40 s’il voulait…) o. « Adieu, beau désordre… (Notes sur la jeune littérature et la morale) », Bibliothèque universelle et Rev
15 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
41 ie moderne avec l’action religieuse en s’appuyant sur des expériences faites pendant le réveil de la Drôme, dont il est l’u
42 sposé, M. Pierre Maury fit une causerie émouvante sur l’Évolution religieuse de Jacques Rivière, qui se trouva préciser bie
43 ent l’usage de la parole, puis on va se dégourdir sur un ballon ou bien l’on poursuit hors du village une discussion toujou
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
44 tout cela baigne dans le même lyrisme et s’agite sur un fond sombre et riche de passions inconscientes qui donnent à tous
45 e œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur les droits de la passion, — et dans sa trame quelques chapitres inspi
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
46 êve pas, il compte. ») Six projecteurs convergent sur une machine luisante et tournante. L’esprit de Cocteau est une arme a
47 r varier il tire tantôt à gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public. (Bientôt su
48 tire tantôt à gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public. (Bientôt sur lui-même j
49 à gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public. (Bientôt sur lui-même je le crains,
50 e, sur Barrès, sur Wagner, sur quelques fantômes, sur le public. (Bientôt sur lui-même je le crains, pour renaître catholiq
51 r, sur quelques fantômes, sur le public. (Bientôt sur lui-même je le crains, pour renaître catholique.) Certes, il bannit l
18 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
52 oi (mai 1926)u Les témoignages ne manquent pas sur la détresse morale de la génération surréaliste. Mais tandis que la p
53 dissoudre, à me perdre. » Vouloir la vérité pure sur soi, c’est se refuser à l’élan vital qui nous crée sans cesse : l’ana
19 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
54 aussi à l’émotion qui accueillit l’étude de Maury sur Jacques Rivière : combien reconnurent dans le tourment de cette âme l
55 pre recherche, — et dans ses lumineuses conquêtes sur le doute, le modèle des réponses désirées. Tout cela, c’est l’atmosph
56 d’une salle où les spectateurs étendus en pyjamas sur des paillasses attendraient en vain le lever d’un rideau sur une pièc
57 llasses attendraient en vain le lever d’un rideau sur une pièce inexistante. Enfin le dernier soir, l’on vit apparaître un
58 e délibérative en pleine forêt, où Henriod debout sur un tronc coupé n’eut pas trop de toute sa souplesse pour maintenir l’
59 anta « les Crapauds » avec âme, appuyé d’une main sur l’épaule de Janson, et de l’autre dessinant dans l’air des phrases mu
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
60 cette parfaite expression du triomphe de l’homme sur la Nature. Architecture : « tout ce qui est au-delà du calcul… Ce ser
21 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
61 un art d’agrément. Nous sommes devenus si savants sur nous-mêmes, et si craintifs en même temps, si jaloux de ne pas nous d
62 te incapacité à jouir de mes victoires, à pleurer sur mes déboires, ce malaise seul liait les personnages auxquels je me pr
63 iolence s’était levée. Ce fut elle qui m’entraîna sur les stades où je connus quelle confiance sourde aux contradictions in
64 e. J’allais plier des résistances à mon gré, agir sur les choses… Vers le soir, l’ardeur tombe : agir ? dans quel sens ? Pr
65 s parfait que je lui préparerai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il ne faut plus que je respecte tout en moi. Je ne suis
66 un arrêt artificiel dans ma vie, une vue stupide sur mon état qui peut m’être dangereuse. (On donne corps à une faiblesse
67 ctrine, me dit-on. L’avouerai-je, quand je médite sur une doctrine possible, sur une systématisation de mes petites certitu
68 ai-je, quand je médite sur une doctrine possible, sur une systématisation de mes petites certitudes5, j’éprouve vite le sen
69 ps que ma puissance d’agir. Que tout cela s’agite sur fond de néant, je le comprends par éclairs, mais une secrète espéranc
70 — au soir, je m’amuserai à mettre des étiquettes sur mes actes… Déjà je sens un sourire — en songeant à ces raisonnements
22 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
71 y a de plus bondissant en nous ; en prise directe sur notre énergie physique. Partout rôdent des présences animales. Tandis
72 Partout rôdent des présences animales. Tandis que sur la plaine s’élève le long beuglement des taureaux et le ohéohéohé des
73 n, saligaud ! » Il l’apostrophait ainsi tout bas, sur un ton révérenciel, et comme on déroule une litanie. Sous les grands
74 l’arrière-train, tenta de se raidir, enfin croula sur le flanc, accomplissant sa destinée. Quelques secondes encore elle cl
75 t, avec le bruit d’un câble de navire qu’on serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’
76 mot) qui la renseigne du dedans, pour ainsi dire, sur la vulnérabilité de la chenille. » (Évolution créatrice, p. 188) Je n
23 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
77 tes enquêtes ont dénoncé certaines des confusions sur quoi se fondent ces poétiques espérances ou ces craintes imaginaires.
78 az1, par les précisions importantes qu’il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’Europe, me paraît destiné à lever pl
79 rs en Orient, mais une suite de coups d’œil aigus sur l’âme orientale de l’islam, que nous l’avons lu avec un intérêt si so
80 i soutenu et parfois — je pense à certaines pages sur Jérusalem qui touchent particulièrement une sensibilité protestante —
81 ons tout leur prix. Elles ne nous renseignent pas sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si souvent le cas, mais
82 ui-même, comme c’est si souvent le cas, mais bien sur l’Orient. Encore faut-il s’entendre : les meilleurs documents sur l’O
83 core faut-il s’entendre : les meilleurs documents sur l’Orient sont les œuvres des Orientaux. L’intérêt d’un livre comme ce
84 tal, c’est peut-être la fidélité. » Ses remarques sur la psychologie de l’Égyptien ne sont pas moins subtiles et le mènent
85 alité d’art peut-être supérieure. Les méditations sur les ruines de la Haute-Égypte révèlent en de Traz un philosophe de l’
24 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
86 es négatives est contenue surtout dans ses essais sur Proust, Pater et Stendhal. Certes, il était temps que l’on dénonce la
87 le moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’Autobiographie et le Roman, dont pour ma part je suis loin d’admet
88 décèle. Le meilleur morceau du livre est l’essai sur Proust et sa théorie des « intermittences du cœur » dont Fernandez do
89 ’un moralisme nouveau qui se fonderait solidement sur les données modernes de la psychologie et de la philosophie. Pour nou
25 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
90 ouve quelque gêne à porter un jugement littéraire sur ce nouveau tome des mémoires de Montherlant : dans ce récit plus enco
91 ommes ! » Mais ce jeune homme qui écrivit naguère sur les Fontaines du désir certaines pages magnifiques et sobres, jetées
92 ts, je compte qu’il saura fonder sa gloire future sur des valeurs plus humaines. x. « Henry de Montherlant : Les Bestiair
26 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
93 nt lentement les eaux et les lueurs, vers la mer. Sur le Lungarno trop vaste et nu, les voitures revenaient au pas des Casc
94 es, il n’y en eut presque plus. Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait sa chaleur, au long des quais sans bancs pour no
95 rd du fleuve, plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immobiles, des nuages rouges et le vert dur des berge
96 ais entendue qui nous accompagne depuis un moment sur le chemin de l’autre rive. Il y a un homme debout à l’avant d’un char
97 — jusqu’à ce que les bœufs ruisselants remontent sur notre rive. Fraîcheur humide, parfums à peine sensibles, bruissement
98 mmes retournés vers la ville. Fleurs de lumières sur les champs sombres du ciel de l’est, et une façade parfaite répond en
99 e parfaite répond encore au couchant. San Miniato sur sa colline. Derrière nous, les arbres se brouillent dans une buée san
100 eurs, angles purs, repos de l’esprit qui s’appuie sur son œuvre ! La sérénité de cette façade élevée lumineuse sur le ciel
101 re ! La sérénité de cette façade élevée lumineuse sur le ciel fut le signe d’un équilibre retrouvé. Un grand pont de fer, p
27 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
102 ù des amis très fins, précieux poètes, dissertent sur leurs fantaisies ? Ç’aurait été si délicieusement invraisemblable… Ma
28 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
103 ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce mal de l’Occident.) Et notre vertu supr
29 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
104 gratuite au lecteur parce qu’il ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le ge
105 é passés au crible de la minute où je me penchais sur mon passé. Ou, pour user d’une image plus précise, cette minute est b
106 qu’il me livre me renseigne assez exactement, non sur mon passé, mais sur le moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne
107 nseigne assez exactement, non sur mon passé, mais sur le moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre «
108 bien clair qu’on ne saurait atteindre « la vérité sur soi » en se servant de la méthode indiquée dans le premier exemple. C
109 me telle qu’elle est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage d’un enrichissement, d’une consolidation de l’individu ma
110 lle à l’illusion qu’il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhandeau.) Ce qu’on appelle une œuvre sincère est
111 oupçonnais la plus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’elle m’ouvrait, avec tant de rires amis, vers tout ce que
30 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
112 proposerait de débuter par l’inévitable discours sur les difficultés du temps, en général, et sur celles en particulier qu
113 ours sur les difficultés du temps, en général, et sur celles en particulier qu’implique la publication de notre revue. Mais
114 du « déluge » peut-elle faire réfléchir utilement sur ses causes…   Nous ne proposerons pas, lecteur bénévole, un exercice
31 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Billets aigres-doux (janvier 1927)
115 Harriet V. A.-W. Poste aux amours perdues Sur le mont gris pâlissants Des bouquets de vagues brumes. Insulter ta be
32 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
116 nvier 1927)d Comme le démiurge venait de peser sur le commutateur des étoiles… l’une, se décrochant sans plus d’hésitati
117 dormait. L’étoile, jeune fille, roulait gentiment sur ses pointes, tout scintillement pudiquement dissimulé. Vers 1 heure,
33 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
118 Anglais fragiles. L’aube tire un écran de pluies sur le paysage commercial. Terminus : Morand, s’éveillant en français, te
34 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
119 Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)i Le sujet
35 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
120 rbre coupé découvrant le manoir perdu, des fumées sur un paysage d’hiver et soudain sous la lueur d’un incendie, deux visag
36 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
121 ternité. » Il est juste, ce me semble, d’insister sur ce qui forme dans le récit de cette vie comme une arrière-pensée inqu
37 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
122 is, au théâtre. Dans l’ombre, j’ai suivi le drame sur vos traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux dans mon c
123 mme on voit au dénouement des films populaires et sur des cartes postales illustrées. Déjà la foule des danseurs nous sépar
124 ami que j’en avais repris … Les archets jouaient sur mes nerfs. Le jazz martelait mon désespoir. Désespoir étroit, ces œil
125 meurtrit jusqu’à l’âme.) Convulsions d’oriflammes sur l’orchestre pensif. Ton regard est plus grand que le chant des violon
126 es lumières des boulevards glissaient des reflets sur l’asphalte mouillé. Les pieds dans l’eau, les jambes fatiguées, les p
127 se qui devait contracter mon visage. Je promenais sur tous des regards angoissés, avides, implorants. Oh ! toutes les femme
128 geurs s’inquiéter. Bientôt on m’entraîna de force sur un trottoir roulant qui me remonta dans la rue. La fraîcheur de la br
129 a dans la rue. La fraîcheur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux, on me laissa rentrer
130 plus intime de mon être… Le revolver est chargé, sur cette table. (Je le caresse, entre deux phrases.) Mais voici que ce g
38 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
131 .)… Cocteau s’est trop exercé avant de se lancer sur la corde raide. Je suis sûr qu’il ne tombera pas. J’admire sans émoi.
39 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
132 gue dans la langue de Lugin : « Le rideau se lève sur un miroir qui occupe toute la largeur de la scène. Titre : Socrate et
40 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
133 ce déjà riche de romancier. Son regard se promène sur le même monde où se plaisent nos jeunes poètes cosmopolites, mais il
134 s dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir
41 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
135 ous aime » se traduit par trois ou quatre claques sur la poitrine ; et une crise intérieure par un court accès de danse de
136 s. » Soudain éclate Entr’acte (1925). « Une étude sur le Monde des Rêves ». Rondes de cheminées dans le ciel où des pressen
137 d’une colonnade, puis un jeu d’échec serré, mais sur la corniche d’un gratte-ciel, d’où se met à descendre un petit bateau
138 ’où se met à descendre un petit bateau de papier, sur fond de boulevards et parmi les toits flottants, c’est assez tragique
139 . Des imprécisions rapides. Un chasseur, toujours sur son toit ; il tire sur l’œuf d’où naît une colombe. Chasse. Mais un p
140 des. Un chasseur, toujours sur son toit ; il tire sur l’œuf d’où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclatant qui ba
141 ème de seconde, par intermittences, se pose enfin sur l’écran : une danseuse sur une plaque de verre, vue par-dessous. Quel
142 ttences, se pose enfin sur l’écran : une danseuse sur une plaque de verre, vue par-dessous. Quelques miracles qui suivent s
143 tique ingénieuse et précise de certaines théories sur le rêve, le peuple, qui n’a pas vu ces dessous mais accueille le résu
42 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
144 il 1927)ag Il faut souhaiter que ce témoignage sur les générations nouvelles et leurs maîtres soit lu par tous ceux qui
43 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
145 ites en décembre 1925, au sortir d’une conférence sur le Salut de l’humanité.)   Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quel
146 l’humanité.)   Ce soir en moi trépigne une rage. Sur quelles épaules jeter ce manteau de flammes, puis à qui dédier l’ennu
147 re. Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à vos amours. .......
148 gon, c’est l’éclat de sa joie brusque d’être seul sur un faux sommet vers quoi des faibles s’efforcent — mais déjà c’est de
149 s encore quelques-uns à jouer nos derniers atouts sur notre salut. Nous courons enfin l’Aventure. « Le salut pour nous n’es
150 plus rien ne peut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’ango
151 ches qu’on veut nommer renoncements ! Jouant tout sur une révélation possible, ou la naissance d’un prophète qui rapprenne
152 dans ces œuvres, à droite, à gauche, — nulle part sur cette terre où l’orgueil des hommes croit pouvoir nous le désigner, v
153 sible par sous-entendu. Pas plus « ailleurs » que sur ce « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocabl
154 dus qu’on n’osait le craindre11. Si dans un essai sur la sincérité j’ai soutenu qu’une introspection immobile ne retient ri
155 s dressé notre orgueilleuse raison à nous tromper sur ce qu’il y a de profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir
156 « l’artiste serait peu de chose s’il ne spéculait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-vous me faire
157 uations acquises, sièges faits, autorités fondées sur la gloire et la sénilité, etc., etc. Et certes ce n’étaient pas des ê
158 sommes dangereux. Un orage de tendresse va crever sur le monde. Aigles d’amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons vos
44 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
159 ine, quelques roses, un sourire qui perce le cœur sur les glaces du passé. Cet abandon aux fuyantes chansons, et des violon
45 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
160 une vision aigüe de la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’il intitule la cité est un petit chef-d’œuvre de réa
161 Bouvier. Ce garçon aux allures discrètes promène sur le monde des yeux de Japonais d’une ironie mélancolique et qui voient
162 lieues des jardins de sourires qui s’épanouissent sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’il peigne entre deux plui
163 e les formes, il y a une belle richesse de lueurs sur une matière traitée largement et d’une abondance très sûrement ordonn
164 douter qu’il avait pris quelques années d’avance sur ses contemporains. Un jour les jeunes le rattrapent. Salutations, pré
165 l’on apprend peu à peu des choses bien curieuses sur son compte. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nou
166 : cette fois-ci c’est un Evard : des roses noires sur une table, dans un espace bizarrement lumineux où se coupent des plan
167 evue entretenait récemment ses lecteurs. 8. Voir sur cet artiste neuchâtelois, de son vrai nom Ch. E. Jeanneret, un articl
46 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
168 ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’elle s’acharne sur le détail dégoûtant et mesquin de certain milieu bourgeois, et l’on v
47 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
169 ètent, se balancent au bord des verres, se posent sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’accord, une patte en
48 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
170 ant qu’il n’est que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su en garder une passion pour la pureté, un « ju
49 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
171 le corps se fige à mesure que l’esprit s’établit sur ses positions. Or donc, j’avais vingt ans. Je vivais chez mes parents
172 a lumière, mon pays natal ! — Je vécus d’articles sur la mode et la politique, que j’envoyais à divers journaux. Un jour, p
173 fenêtres que j’ouvris firent tourner des soleils sur les parois claires. Du balcon, on voyait la mer, des bateaux, des nua
174 e chapelle que j’édifiai à mes parents un tombeau sur lequel je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire de l’Église. (Ic
175 même la plus générale et la moins compromettante, sur cette vie dont le récit n’avait pas laissé que de l’agacer en maint e
50 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
176 société même. »   Ceci est tiré d’un livre récent sur Aloysius Bertrand. Est-ce vraiment aux romantiques de 1830 que ces re
177 qui, dans un petit article du Journal de Genève sur « La maladie du siècle », écrit : « Plante des pommes de terre, jeune
51 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
178 petit livre, vous partez en chantonnant le titre sur un air sentimental, bien décidé au fond, à retrouver Patsy, l’Irlanda
179 e matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est égal, ce soi
52 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
180 La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)o I Parler littérature
181 je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poétique. Si je cite tel auteur dont
182 n. À ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal e
183 royance : nommer une chose, c’est avoir puissance sur elle. Images, pensées des autres, je vous ai mis un collier avec le n
184 ollier avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sai
185 — j’ai tué un amour naissant, à force de le crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je
186 la vraie vie ce que le flirt est à l’amour. II Sur l’insuffisance de la littérature On reconnaît un écrivain, aujourd
187 comme un destin, comme le goût d’une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous ta dent. Des souplesses qui se retournent
188 s rien n’est plus facile que d’y échapper. III Sur l’utilité de la littérature Montherlant me paraît être le moins « 
189 ous permette d’échanger les signaux de l’angoisse sur quoi se fondent, en ces temps, nos amitiés miraculeuses.   Voici donc
190 qu’à les écrire ». o. « La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature », Revue de Belles-Lettres, Lausanne-Neuc
53 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
191 es nos cartouches. Ni que l’indignation provoquée sur tous les bancs par certains de nos articles nous épouvante. Notre ret
192 nnons : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’une revue d’étudiants comme
54 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
193 déjà, au moins obscurément, le sens des réalités sur lesquelles s’opère l’expérience. On ne prouve la religion qu’aux conv
55 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Bopp, Interférences (décembre 1927)
194 te dans une lettre à une amie comment il a écrit, sur commande, une Promenade dans le Midi. Récit alerte et familier (un br
195 re moins convaincantes certaines de ses remarques sur l’inspiration. D’autre part la simplicité de l’objet était nécessaire
56 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
196 stème. » Musset. Une rose et un journal oubliés sur le marbre vulgaire d’une table de café. Je venais de m’asseoir et de
197 . Les Petites nouvelles ont un pouvoir tyrannique sur mon esprit. Non que cela m’intéresse au fond : les faits-divers, rien
198 in à son gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants, il compta. Une indécision parut sur ses
199 s yeux brillants, il compta. Une indécision parut sur ses traits. Puis il reprit les dés brusquement, et me fixant avec un
200 r s’animait aussi : une fièvre faisait s’épanouir sur son visage je ne sais quel plaisir cruel. C’était un jeu très simple
201 lié à la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’argent-fait-le-bonheur. En somme, tu croyais que j’allais
202 tendresse éperdue et la mort. » Il ferma les yeux sur des visions. Les lustres doraient un brouillard de fumée, et la musiq
203 rent, pour un dernier enjeu. Alors la femme lança sur la table cette rose qui s’effeuilla sur les dés, et partit d’un long
204 mme lança sur la table cette rose qui s’effeuilla sur les dés, et partit d’un long rire. Elle me regardait et l’étranger au
205 dans ma chambre, avant d’aller souper, je m’abats sur mon lit, les cheveux dans les mains. Et je voudrais pouvoir pleurer s
206 ux dans les mains. Et je voudrais pouvoir pleurer sur ma lâcheté. Et je t’apostrophe, soudain plein de mépris et de désespo
207 ai-je un jour te désirer, te haïr… 9. Calembour sur une idée juste. (Note de l’éd.) k. « Dés ou la clef des champs », Ne
57 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
208 se superflue ; le scandale est qu’il l’ait trompé sur ses véritables besoins. Car cela va bien plus profond, cette tromperi
209 tal n’empêche pas notre industriel de philosopher sur les sujets les plus divers. Les aphorismes sont assez révélateurs de
210 Et que dire de cette admirable simplification : «  Sur quoi repose la société ? Sur les hommes et les moyens grâce auxquels
211 e simplification : « Sur quoi repose la société ? Sur les hommes et les moyens grâce auxquels on cultive, on fabrique, on t
212 philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un peu sur ses « idées », c’est pour souligner ce hiatus étrange : l’homme qu’on
213 actif du monde, l’un de ceux qui influent le plus sur notre civilisation, possède la philosophie la plus rudimentaire. Le p
214 et intermittente détresse, — qu’il met d’ailleurs sur le compte de sa fatigue. Neurasthénie. La conquête du confort matérie
58 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
215 és jusqu’à l’insensibilité et l’Illusion étendait sur toutes choses une aile d’ombre flatteuse aux caprices redoutables. Ce
216 t indéfiniment — c’est un ciel suspendu assez bas sur nos têtes. Lumière orangée, tamisée ; un piano dissimulé joue très do
217 tite table lumineuse, verdâtre, et Gérard, penché sur cet aquarium de rêves, discourt et décrit les images qu’il y découvre
218 pour s’étonner. Transi, je me balançais d’un pied sur l’autre dans de la neige fondante, tout en croquant une de ces saucis
219 s tandis que sa tête frisée jetait des insolences sur les chapeaux noirs de ses cavaliers. Tout cela s’empila dans des auto
220 aient fixés intensément, à la sortie des invités, sur une femme qui s’en allait toute seule vers une auto à l’écart des aut
59 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
221 les détenus des maisons de correction se jetaient sur ces volumes « au travers desquels ils respiraient l’air du monde ». N
60 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Aragon, Traité du style (août 1928)
222 ce livre, malgré son premier chapitre, variation sur un mot bien français et ses applications faciles à cent célébrités lo
223 vainement passée (quitte à renaître heureusement) sur des gens qui ne m’intéressent pas ou bien qui ne sont pas atteints pa
61 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
224 as entraîner, à leur point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc naturellement vers l’action, c’est-à-
62 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Louis II de Bavière ou Hamlet-Roi (décembre 1928)
225 biographe. D’ailleurs, réussir un livre attrayant sur une vie manquée n’était pas un problème aisé : Guy de Pourtalès l’a r
63 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
226 ins. Enfin, le Français reçoit une lettre trouvée sur le corps de son ami suicidé, pathétique confession qui doit expliquer
64 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
227 tion. Seulement chez lui, cela ne s’est pas porté sur les autos. Il préfère s’intéresser aux divers types humains. Mais on
228 lle des miroirs. C’est pourquoi il en installe un sur sa table de travail, de façon à pouvoir s’y surprendre à tout instant
229 es entières à se regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sort
230 oir encore cette fatigue dans son regard : appuyé sur lui-même il se perd en méditations éléates. Le sommeil l’en délivre.
231 n cette expérience folle le mène à une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer : la personne se dis
232 Un peu plus tard, ce fut un jour de grand soleil sur toutes les verreries de la capitale. Les fenêtres battaient. Le solei
65 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
233 [à] et là s’ouvrent des perspectives saisissantes sur l’époque. Anderson est avant tout un poète, un homme qui aime invente
234 à peu près universelle conspiration pour insister sur la laideur. “C’est une frasque de gosses à laquelle nous nous livrons
66 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
235 c’est la clef des champs… » [Réponse à l’enquête sur l’« Essence de Belles-Lettres »], Revue de Belles-Lettres, Lausanne-N
67 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
236 fleurs obscures les mains de l’absence se ferment sur le vide   Tu pleurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’ét
68 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
237 ’anecdote bien tournée, des noms connus. Tout est sur le même plan ; le dessin d’ailleurs est élégant. Mais comme tout cela
69 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
238 nfirmer cette première impression. Vienne : assis sur les banquettes rembourrées de profondes loges, les clients dégustent
239 la Hongrie, des portraits de lord Rothermere, et sur toutes les portes le fameux : « Non ! non ! jamais ! » Officiers élég
240 l représente l’ancienne Hongrie découpée en blanc sur fond noir et portant, en cœur noir, la nouvelle… « Savez-vous qu’on n
241 frénésie et les petits taxis rouges qui déferlent sur les boulevards comme une nuée d’insectes affolés. Les maisons sont ba
242 ent tourbillonnantes et finissent en chutes ivres sur des divans couverts de coussins Rothermere et Grande Hongrie… Ivresse
70 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
243 peine quelques « motifs », objets usuels et usés, sur la nuance mate d’un paravent chinois). Ce qu’elle décrit, ce sont des
71 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
244 et si grande… »11 Et Bettina terminant sa lettre sur Hölderlin : « Ce piano dont il a cassé les cordes, c’est vraiment l’i
245 s se préparent à tenter le climat, — j’avais rêvé sur ce passage de l’émouvante Bettina, rêvé sans doute assez profondément
246 ngage sacré ? Cette langue de feu qui s’est posée sur Hölderlin et qui l’a consumé… Digne ? — Un adolescent au visage de je
247 nd plat. Des saules se penchent vers l’eau lente. Sur l’autre rive qui est celle d’une longue île, des étudiants au crâne r
248 n se met à raconter les choses les plus affreuses sur son compte, simplement parce qu’il a aimé une femme, pour écrire Hypé
249 es ornées de cactus miséreux, une pipe qui traîne sur l’appui ; le jardinet avec son banc et ses lilas fleuris qui trempent
250 core plus de paix que maintenant. La grande allée sur l’île n’existait pas, en face, ni les maisons. Il voyait des prairies
72 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
251 ourrait donner lieu à de mélancoliques réflexions sur le génie « poétique » français… Mais non, nous préférons voir ici l’u
73 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
252 nspiration Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’inspiration, un doute lui vint. Il alla au cinéma. On
74 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
253 re de grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 excellents don
254 haines. Je serai méchant, parce que j’en ai gros sur le cœur. D’ailleurs, ce petit écrit ne peut servir à rien. — Alors ?
255 Il retrousse ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce m
256 oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-l
257 ce du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour à la barbarie ? »
75 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
258 prisons Il existe des gens qui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de l
76 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
259 aucoup moins. Le Messieu fait sans doute des vers sur la violette, périodiquement, comme on fait… un rhume de cerveau. Il j
260 ue de quelque instrument. Il a des idées modernes sur tous les sujets, espécialement sur la pédagogie. Ce mot revient souve
261 idées modernes sur tous les sujets, espécialement sur la pédagogie. Ce mot revient souvent dans sa conversation ; il le pro
262 adies dites « sociales ». Je reviendrai peut-être sur ce point. Pour l’instant je ne veux que décrire l’école telle qu’on l
263 es souvenirs. Et la poussière dans l’air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagination que ces in
264 oyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’un tel milieu,
77 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
265 i avec l’héritage de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’écheveau est tellement embrouillé que déjà plusieurs prop
266 incipe est à la base du système ; qui repose donc sur une tranquille méconnaissance de la nature humaine. L’histoire enregi
267 et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « Liberté, liberté chérie, voilà
268 pontifes de l’instruction publique sont d’accord sur ce point : l’école primaire doit être une école de Démocratie. Ils in
269 doit être une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuffisantes pour
270 est une énorme bourde. Juxtaposez trente enfants sur les bancs d’une salle d’école, vous n’aurez rien qui ressemble en quo
271 s… Enfoncés, les perroquets. Dans une composition sur La Neige, Victoria X, 10 ans, écrit : « C’est l’hiver. Déjà la terre
272 terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10 à Sylvie Z pour avoir trouvé : « Quant i
273 manteau. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10 à Sylvie Z pour avoir trouvé : « Quant il neige, c’est comme des p
274 d’un de ces coqs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une b
78 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
275 ncre de parcourir l’abondante littérature publiée sur le « problème de l’école nouvelle ». On appelle école nouvelle tout é
276 tion des enfants, c’est-à-dire : en contradiction sur toute la ligne avec l’enseignement officiel. Les promoteurs de ces mo
277 ce. On a constaté que l’école actuelle est fondée sur une remarquable ignorance de la psychologie infantile. Où il y avait
79 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
278 ns son fonctionnement. Cet avantage inappréciable sur le cerveau naturel explique que les autorités compétentes n’aient poi
279 s qu’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’heure une véritable révolution scolaire ; car il ne faudrait pas mo
80 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
280 son unique moyen de parvenir. Elle participe donc sur une vaste échelle à cette « Trahison des clercs » décrite par M. Juli
81 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
281 démocratie, vous trouvez bien vite qu’elle repose sur des postulats rationalistes. En vérité, démocratie et rationalisme ne
82 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
282 phes13 les mieux informés de ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’Europe est lié à la naissance d’une nouvelle
283 leur force vient du yoga. Et tout le yoga repose sur la concentration. En vérité, toute force résulte d’une concentration,
284 raient, mais se légitimeraient du même coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité des besoins individue
285 éclate dans la main. 15. Cf. ce que dit Tolstoï sur cette haine et sur ce besoin dans ses Articles pédagogiques encore tr
286 n. 15. Cf. ce que dit Tolstoï sur cette haine et sur ce besoin dans ses Articles pédagogiques encore très actuels, du fait
83 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
287 re de grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 excellents don
288 haines. Je serai méchant, parce que j’en ai gros sur le cœur. D’ailleurs, ce petit écrit ne peut servir à rien. — Alors ?
289 Il retrousse ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce m
290 oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucroute, tapez-lui dans le dos, amenez-l
291 ce du principe de l’instruction publique, on crie sur tous les bancs : « Alors, vous êtes pour un retour à la barbarie ? »
84 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
292 prisons Il existe des gens qui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ils les confondent avec ceux de l
85 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
293 adies dites « sociales ». Je reviendrai peut-être sur ce point. Pour l’instant je ne veux que décrire l’école telle qu’on l
294 es souvenirs. Et la poussière dans l’air, l’encre sur les tables — c’était pourtant un refuge pour l’imagination que ces in
295 oyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien être la vertu éducatrice d’un tel milieu,
86 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
296 i avec l’héritage de cinquante ans de radicalisme sur les bras. L’écheveau est tellement embrouillé que déjà plusieurs prop
297 incipe est à la base du système ; qui repose donc sur une tranquille méconnaissance de la nature humaine. L’histoire enregi
298 et dont la vue permet à ceux qui tombent du ciel sur notre sol de s’écrier sans hésiter : « Liberté, liberté chérie, voilà
299 pontifes de l’instruction publique sont d’accord sur ce point : l’école primaire doit être une école de Démocratie. Ils in
300 doit être une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuffisantes pour
301 est une énorme bourde. Juxtaposez trente enfants sur les bancs d’une salle d’école, vous n’aurez rien qui ressemble en quo
302 s… Enfoncés, les perroquets. Dans une composition sur La Neige, Victoria, 10 ans, écrit : « C’est l’hiver. Déjà la terre a
303 terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10 à Sylvie pour avoir trouvé : « Quand il
304 manteau. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10 à Sylvie pour avoir trouvé : « Quand il neige, c’est comme des pet
305 d’un de ces coqs de village qu’on vient de jucher sur la flèche de l’édifice administratif. Et c’est ce qui s’appelle une b
87 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
306 ncre de parcourir l’abondante littérature publiée sur le « problème de l’école nouvelle ». On appelle école nouvelle tout é
307 tion des enfants, c’est-à-dire : en contradiction sur toute la ligne avec l’enseignement officiel. Les promoteurs de ces mo
308 ce. On a constaté que l’école actuelle est fondée sur une remarquable ignorance de la psychologie infantile. Où il y avait
88 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
309 ns son fonctionnement. Cet avantage inappréciable sur le cerveau naturel explique que les autorités compétentes n’aient poi
310 s qu’on n’ose les imaginer de ne pas entreprendre sur l’heure une véritable révolution scolaire ; car il ne faudrait pas mo
89 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
311 son unique moyen de parvenir. Elle participe donc sur une vaste échelle à cette « Trahison des clercs » décrite par M. Juli
90 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
312 mocratie, vous trouverez bien vite qu’elle repose sur des postulats rationalistes. En vérité, démocratie et rationalisme ne
91 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
313 hes 13 les mieux informés de ce temps s’accordent sur un point : le salut de l’Europe est lié à la naissance d’une nouvelle
314 leur force vient du yoga. Et tout le yoga repose sur la concentration. En vérité, toute force résulte d’une concentration,
315 raient, mais se légitimeraient du même coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité des besoins individue
316 éclate dans la main. 15. Cf. ce que dit Tolstoï sur cette haine et ce besoin dans ses Articles pédagogiques encore très a
92 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
317 fleurs obscures les mains de l’absence se ferment sur le vide tu pleurerais mais la grâce est facile comme un matin d’été l
93 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
318 laudel, Gide, Valéry… — suffisent à nous rassurer sur la valeur littéraire de l’époque, mais non sur le sort de l’esprit. À
319 er sur la valeur littéraire de l’époque, mais non sur le sort de l’esprit. À côté d’eux, s’écrient nos auteurs, « qu’on nou
320 ous montre un seul Français qui n’ait pas le cœur sur les lèvres, qui ait quelque chose à dire, ou une qualité, une richess
321 déclare gêné, me semble-t-il… 3. Si nous jetons sur les lettres parisiennes un regard distrait mais circulaire, comme dir
322 udes à la Nouvelle Revue française , et qui ont, sur un tas de sujets pas importants, des idées « pertinentes », comme dit
323 Ainsi Beausire nous montre un Barrès tout crispé sur quelques certitudes et quelques doutes immédiatement utilisables. Sim
94 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
324 fièvre tout le Stabat Mater, sa plus belle œuvre, sur le thème des pleurs de la vieille, et mourut comme il l’achevait. ⁂
325 ntractes, une fanfare de paysans bleu de roi joue sur un rythme impeccable, avec toujours les mêmes notes fêlées et l’accom
326 mélodie. La fanfare s’éloigne. La nuit est chaude sur les collines. Un grand verre de bière à l’auberge déserte, ma pipe et
95 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
327 assez indiscrète. II Il y aurait beaucoup à dire sur l’admiration dont certains littérateurs français témoignent en face d
96 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
328 ou du surréalisme. M. Pierre-Quint vient d’écrire sur ce poète, qu’on a traité de fou et d’ange, un essai remarquable de ne
97 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
329 indre l’intérêt le plus singulier pour ce château sur la rive, ils en ont tant vu ! Ils aiment mieux me faire honte de mon
330 e est à l’avant, parmi des cordages, des chaînes, sur un banc humide, — juste de quoi s’étendre, et regarder jaillir sans f
331 ui s’avance dans la lumière fauve d’un soir chaud sur la plaine, avec ses dômes et ses façades exubérantes de reflets, — et
332 uoi l’on est parti. Cependant, mes regards errant sur une bibliothèque, je crois y trouver mon salut : « Peter Schlemihl, e
333 x égarements d’une jeunesse démodée se peignirent sur les traits de mes auditeurs. — Vous êtes, me dit-on, un amateur de tr
334 otre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Sur quoi l’on m’entraîna dans un musée sans sièges. Le Musée de Budapest
335 ettes et de statues dégradées et charmantes. (Vue sur des maisons pauvres un peu plus bas, avec du linge dans des courettes
336 brodés en or. L’histoire de Gül Baba est racontée sur un papier jauni encadré et fixé au mur. Gül Baba est le dernier héros
337 ion avec saint Gellert, dont la statue colossale, sur un rocher, les bras levés, dirige la circulation de Pest. Gül Baba es
338 certains regards lucides qu’il arrive qu’on porte sur la vie, tout d’un coup, à trois heures de l’après-midi par exemple, —
339 ne voyage qu’au hasard, et pour rien ni personne. Sur quoi : « Monsieur a du temps à perdre ! » s’écrie le lecteur, et comm
340 sous la pluie étrangère. Une porte basse s’ouvre sur un long corridor hanté d’ombres drapées, qui ne sont pas des nonnes,
341 espace vide où tourne la fumée des cigares. Assis sur la banquette, quelques bougres isolés produisent en silence cette fum
342 les lumières. Il y en a aussi qui se réchauffent sur les degrés du poêle, celles-là ne chantant pas. Parmi elles, des Tzig
343 pas : le froid paralyse la mâchoire. 6. Doutes sur la nature du Sujet Je crois qu’il faut que je raconte mon voyage «
344 raiment que ce qu’on a consenti de ne pas trouver sur l’heure. (En petit et intéressé, ce geste s’appelle coquetterie ; en
345 mtes Szechenyi qui construisirent le premier pont sur le Danube, auteurs ainsi du trait d’union de Buda-Pest. Il y a trois
346 leurs limousines armoriées — couronnes princières sur le bouchon du radiateur — les voici, pères et fils, revêtus des coule
347 familiales. Ils se tiennent très droits, appuyés sur leurs sabres d’or recourbés dont les poignées entre leurs doigts gant
348 tincellent. Parfois un collier de la Toison d’Or, sur la fourrure du dolman rouge ou jaune, laisse pendre son petit mouton.
349 . Des chauffeurs vautrés, la casquette de travers sur leurs idées sociales, pareils aux chauffeurs de toutes les villes, co
350 en silence (cliquetis des rangées de décorations sur l’uniforme kaki, et du sabre balancé). Une auto encore, en retard le
351 orgueil hongrois n’est point de ce que l’on gagne sur autrui, mais de ce que l’on est ; non point d’un parvenu, mais d’un a
352 romantisme. Quelle revanche prendrait la Hongrie, sur une Carte du Tendre d’après le traité de Trianon ! Ces choses, je les
353 traité de Trianon ! Ces choses, je les ai rêvées sur un divan, à cause d’un coussin où s’étalait le sourire optimiste de L
354 ire optimiste de Lord Rothermere, en soie blanche sur fond noir. Quelques articles favorables à la Hongrie, au moment où l’
355 s magasins de mode, et son nom en lettres géantes sur une montagne chauve, voisine de Budapest, témoignent des espérances d
356 ince Primat. Au-dessus du palais de l’archevêché, sur une colline que le Danube contourne, la basilique élève une coupole d
357 rencontrer le poète. Cheveux noirs d’aigle collés sur son large front, belle carrure ruisselante, il nous sourit, dans l’ea
358 arbres, et nous montons vers la maison du poète, sur un coteau. Trois chambres boisées entourées d’une large galerie d’où
359 te ville juste au-dessous de soi, et la basilique sur son rocher. Fraîches, sentant bon, avec des livres sur des divans aux
360 on rocher. Fraîches, sentant bon, avec des livres sur des divans aux riches couleurs, des boissons préparées, l’ombre bourd
361 très belle), nous inscrivons nos noms au charbon sur le mur chaulé, Gachot prend des photos, Gyergyai fouille la plaine à
362 ir… 12. Rappelons que notre société est fondée sur la peur du risque. 13. Il faut ajouter aux autres causes de l’incomp
98 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
363 vibration même d’une pensée en travail de mythes, sur lesquels, bientôt après, s’exercera la réflexion consciente. (Vers l’
364 — Tu iras dans les flammes. » Quant aux documents sur la folie de Hölderlin que MM. Groethuysen et Jouve ont choisis et tra
99 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
365 danseuse sous les bras (elle pose alors ses mains sur les épaules du cavalier) et la faire pirouetter un quart de tour à dr
366 ite, un quart de tour à gauche ; pirouetter seuls sur place ; de nouveau frapper le sol des talons, alternativement ; saisi
367 ourbillonnant, choir enfin dans une vaste culbute sur les divans où l’ivresse les lâche, affalés, tandis que les danseuses
368 moires et l’ondulation des rubans de vents chauds sur la plaine, avec des éloignements et des retours, des enroulements et
369 d’ailes en silence au-dessus du gouffre. Je vole sur place, mais tout se met à fuir, alors il faut voler plus vite pour ra
370 n grand souffle qui se serait mis à tourbillonner sur place. 14. L’amour en Hongrie (généralités) Les Allemands aimen
371 conserve, au long d’un chemin effacé par le vent sur la plaine… Ils l’ont perdu comme un rêve au matin s’élude, — et leur
372 ensemble à Tihany — elle a l’air d’être en Italie sur sa presqu’île — par cet instable bateau-mouche qui naguère emportait
373 e store, je voyais la Lune faire des bonds courts sur la plaine inondée de nuit. J’essayais de penser par-dessous le rythme
374 us le rythme obstiné de cette hurlante bousculade sur place qu’est un voyage en express. Mais je ne trouvais pas la pente d
375 i, comparé à tant d’autres, je perds mes préjugés sur mon apparence, je me découvre localisé dans un type humain. Immobile,
376 oyage ? Cela va paraître improbable. On a dû voir sur moi que je le cherche, c’est pourquoi l’œil est implacable… Pas de cl
377 un amour mineur. Mais qui saura jamais la vérité sur aucun être ? Et s’il fallait attendre pour aimer !… Je me souviens de
378 e plaine, d’un couchant plus grandiose au ciel et sur la terre plus secret que dans ton pays. Tu attendais une révélation,
379 est à cause d’un pari peut-être fou, et qui porte sur des sentiments indéfinis, à cause de ce pari dont tu n’as vu l’enjeu
380 s si un homme y est satisfait, la Lune le renvoie sur Terre en forme de pluie. » Si je trouvais un jour l’Objet, il ne me r
100 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
381 utrement qu’il n’aborderait un génie français, et sur un pied véritablement européen. L’envergure en quelque sorte géograph