1 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
1 vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’ Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair
2 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
2 n assume et une obsession que l’on subit ?) 5. Éros sauvé par Agapè Alors l’amour de charité, l’amour chrétien, qui es
3 tature : il est l’affirmation de l’être. Et c’est Éros , l’amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occid
4 ietzsche absurdement reproche à l’Évangile. C’est Éros , et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a vo
5 voulu le « spiritualiser ». Mais Agapè se venge d’ Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas dét
6 ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de not
7 égation. C’est la profonde misère, le désespoir d’ Éros , sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Ag
8 t pas l’imaginer. Il était donc condamné à croire Éros , c’est-à-dire à se confier dans son désir le plus puissant, à lui dem
9 plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’ Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révé
10 it qu’il est une autre délivrance. Et voici que l’ Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son d
11 en ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’ Éros  : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus myst
12 signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros . Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qu
13 ière tout à fait nouvelle, inconnue au monde de l’ Éros  : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets. Cet
14 ace de ma personne. » Pieux mensonge du servant d’ Éros . Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité 
15 meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’ Éros purement charnel, et non du tout divinisé100. ⁂ On objecte alors que
16 mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’ Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre
17 97. Voir le remarquable essai de R. de Pury : «  Éros et Agapè », dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexual
18 Présences »). « Un chrétien peut et doit accepter Éros , en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’es
19 n chrétien peut et doit accepter Éros, en tant qu’ Éros , et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ;
20 ros, en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’ Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché, c’est la sublimation d’É
21 u’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché, c’est la sublimation d’Éros. » 98. Co
22 t pas le péché ; le péché, c’est la sublimation d’ Éros . » 98. Comme le croira cependant Novalis renouvelant la mystique cou
3 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
23 férence d’Agapè, l’amour chrétien de la personne, Éros , le désir sans fin n’est que la projection de l’idéal de l’amant sur
24 lon vous, il n’est pas de synthèse possible entre Éros et Agapè ? J’ai tenté une esquisse de synthèse à la fin de mon livre,
4 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
25 es par le Christ, cette Agapè qui seule sauvera l’ Éros et qui, loin de le sublimer, lui redonnera sa juste place dans l’huma
5 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
26 ur d’être soi et d’être deux dans l’amour même. L’ Éros , c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan religieux
27 aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’ Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l
28 cturne : « Sais-tu que je suis fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette
29 t le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’ Éros , le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même quan
30 but, c’est aussi la fin de la vie, c’est la mort. Éros , notre Désir suprême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’a
31 aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir unique, q
32 on de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’ Éros , la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enfl
33 ne action positive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chrétien est obéissance
34 e des religions.) ⁂ Maintenant, rappelons-nous qu’ Éros veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans l
35 e de notre désir. Nous aurons beau sublimer notre Éros , il ne sera jamais que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’optimisme
36 lité de sa détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain, — n’est-on pas en droit de conclure que cette fo
37 ent se développer au sein des peuples qui adorent Éros  ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peup
38 ue l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’ Éros , envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mariage.
39 s et moyens historiques de cette renaissance de l’ Éros . Or nous avons déjà fixé sa date : vers le milieu du xiie siècle. (D
40 union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’ Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de
6 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
41 aut, théoriquement, à toute mystique fondée sur l’ Éros lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite, qui est celle de
42 — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’ Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suit
43 N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’ Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion
44 ident en ramenant leurs mystiques respectives à l’ Éros et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous proposion
45 nien n’est nullement l’Agapè chrétienne : c’est l’ éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturelle et surnaturel
46 ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’ Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instin
47 son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’ éros platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même du s
48 venture : l’hérésie des « parfaits » descend de l’ Éros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour qui s
49 t possible, qui signifie non plus jouissance de l’ Éros , mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle
50 de là vient que la confusion était fatale entre l’ Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la pas
51 nfusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’ Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste »
52 tentatives de plus en plus désespérées que fait l’ Éros pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue. Mais
7 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
53 celler le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’ Éros . Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois
54 e mélancolie de nature essentiellement trouble. L’ Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l
55 quoique féminine, les confusions intéressées de l’ Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on
56 lui-même.149 Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’ Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aubes »)
57 t et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour f
58 par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour fin véritable
8 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
59 e celui « qui tombe sous les traits inévitables d’ Éros  ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’ordonn
9 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
60 vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’ Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair
10 1939, L’Amour et l’Occident. L’Amour action, ou de la fidélité
61 tature : il est l’affirmation de l’être. Et c’est Éros , l’amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occid
62 sche injustement reproche au christianisme. C’est Éros , et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a vo
63 ui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’ Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut pas même dét
64 Je ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de not
65 égation. C’est la profonde misère, le désespoir d’ Éros , sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Ag
66 t pas l’imaginer. Il était donc condamné à croire Éros , c’est-à-dire à se confier dans son désir le plus puissant, à lui dem
67 plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’ Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révé
68 est une autre délivrance du péché. Et voici que l’ Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son d
69 en ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’ Éros  : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus myst
70 signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros . Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qu
71 ière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’ Éros  : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets. Cet
72 de ma personne. » Pieux mensonge203 du servant d’ Éros . Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité 
73 meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’ Éros purement charnel, et non du tout divinisé204. ⁂ On objecte alors que
74 mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’ Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre
75 200. Voir le remarquable essai de R. de Pury, «  Éros et Agapè », dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexual
76 résences ») : « Un chrétien peut et doit accepter Éros , en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’es
77 n chrétien peut et doit accepter Éros, en tant qu’ Éros , et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ;
78 ros, en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’ Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Ér
79 u’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros. 201. Comm
80 st pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’ Éros . 201. Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique cou
11 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
81 froyables massacres. Seule Agapè peut triompher d’ Éros . Mars déchaîné, même contre Éros, n’est guère qu’un autre aspect du m
82 peut triompher d’Éros. Mars déchaîné, même contre Éros , n’est guère qu’un autre aspect du mal qu’il veut détruire, et plus b
83 ui voit une antithèse entre l’instinct de mort et Éros . L’analyse du mythe nous a montré que cette antithèse est purement ap
12 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
84 ur d’être soi et d’être deux dans l’amour même. L’ Éros , c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan religieux
85 aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’ Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l
86 cturne : « Sais-tu que je suis fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette
87 t le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’ Éros , le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même quan
88 limitée, obscurcie par la mutiplicité immédiate. Éros , notre Désir suprême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’a
89 aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir unique, q
90 on de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’ Éros , la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enfl
91 ne action positive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chrétien est obéissance
92 e des religions.) ⁂ Maintenant, rappelons-nous qu’ Éros veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans l
93 e de notre désir. Nous aurons beau sublimer notre Éros , il ne sera jamais que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’optimisme
94 lité de sa détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette for
95 ent se développer au sein des peuples qui adorent Éros  ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peup
96 ue l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’ Éros , envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mariage.
97 s et moyens historiques de cette renaissance de l’ Éros . Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle. (Da
98 union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’ Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de
99 u cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’ Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre
13 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
100 aut, théoriquement, à toute mystique fondée sur l’ Éros lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite, qui est celle de
101 — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’ Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que par la suit
102 N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’ Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion
103 ident en ramenant leurs mystiques respectives à l’ Éros et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous proposion
104 nien n’est nullement l’Agapè chrétienne : c’est l’ Éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturelle et surnaturel
105 ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’ Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instin
106 son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’ Éros platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même du s
107 venture : l’hérésie des « parfaits » descend de l’ Éros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour qui s
108 t possible, qui signifie non plus jouissance de l’ Éros , mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle
109 de là vient que la confusion était fatale entre l’ Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la pas
110 nfusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’ Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste »
111 tentatives de plus en plus désespérées que fait l’ Éros pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue. Mais
14 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
112 celler le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’ Éros . Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois
113 e mélancolie de nature essentiellement trouble. L’ Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l
114 quoique féminine, les confusions intéressées de l’ Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on
115 lui-même167. Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’ Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aubes »)
116 t et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour f
117 par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour fin véritable
15 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
118 e celui « qui tombe sous les traits inévitables d’ Éros  ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’ordonn
16 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
119 vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’ Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair
17 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
120 fférents les sens du mot aimer dans le monde de l’ Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate
121 il est l’affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros , l’amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occid
122 sche injustement reproche au christianisme. C’est Éros , et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a vo
123 ui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’ Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas dét
124 ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. » ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de not
125 égation. C’est la profonde misère, le désespoir d’ Éros , sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Ag
126 ouvait pas l’imaginer. Il était condamné à croire Éros , à se confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la déli
127 plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’ Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révé
128 est une autre délivrance du péché. Et voici que l’ Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son d
129 en ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’ Éros  : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus myst
130 signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros . Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qu
131 ière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’ Éros  : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets. Cet
132 de ma personne. » Pieux mensonge221 du servant d’ Éros . Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité 
133 meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’ Éros purement charnel, et non du tout divinisé222. ⁂ On objecte alors que
134 mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’ Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre
135 ». 218. Voir le remarquable essai de R. de Pury, Éros et Agapè dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexualité
136 résences ») : « Un chrétien peut et doit accepter Éros en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est
137 Un chrétien peut et doit accepter Éros en tant qu’ Éros , et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ;
138 Éros en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’ Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Ér
139 u’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros ». 219. Co
140 st pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’ Éros  ». 219. Comme le croira cependant Novalis, renouvelant la mystique c
18 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Préface à l’édition de 1956
141 recque m’ont amicalement reproché de contraster l’ Éros et l’Agapè d’une manière trop irrémédiable1, et qui ne laisse point d
142 des points de vue représentés par Anders Nygren ( Éros et Agapè) et par ce livre.
19 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
143 ur d’être soi et d’être deux dans l’amour même. L’ Éros , c’est le Désir total, c’est l’Aspiration lumineuse, l’élan religieux
144 aboutit à ce qui est non-désir. La dialectique d’ Éros introduit dans la vie quelque chose de tout étranger aux rythmes de l
145 cturne : « Sais-tu que je suis fée ? », dit-elle. Éros a revêtu les apparences de la Femme, symbole de l’au-delà et de cette
146 t le Jour incréé. Et sa passion, c’est le culte d’ Éros , le Désir qui méprise Vénus, même quand il souffre volupté, même quan
147 limitée, obscurcie par la multiplicité immédiate. Éros , notre Désir suprême, n’exalte nos désirs que pour les sacrifier. L’a
148 aboutissent à condamner sa vie « finie ». Le dieu Éros exalte et sublime nos désirs, les rassemblant dans un Désir unique, q
149 on de l’amour fait apparaître le prochain. Pour l’ Éros , la créature n’était qu’un prétexte illusoire, une occasion de s’enfl
150 ne action positive, une action de transformation. Éros cherchait le dépassement à l’infini. L’amour chrétien est obéissance
151 e des religions.) ⁂ Maintenant, rappelons-nous qu’ Éros veut l’union, c’est-à-dire la fusion essentielle de l’individu dans l
152 e de notre désir. Nous aurons beau sublimer notre Éros , il ne sera jamais que nous-mêmes ! Point d’illusions ni d’optimisme
153 lité de sa détresse et de son espérance ; et si l’ Éros n’a pas de prochain — n’est-on pas en droit de conclure que cette for
154 ent se développer au sein des peuples qui adorent Éros  ? Et qu’au contraire, les peuples chrétiens — historiquement les peup
155 ue l’amour-passion, forme terrestre du culte de l’ Éros , envahit la psyché des élites mal converties et souffrant du mariage.
156 s et moyens historiques de cette renaissance de l’ Éros . Or nous avons déjà fixé sa date : vers le début du xiie siècle. (Da
157 union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’ Éros suprême, est l’élancement de l’âme vers l’union lumineuse, au-delà de
158 u cœur des clunisiens dans les mêmes termes que l’ Éros à l’Agapè… Incompatible au reste, faut-il le préciser, avec cet autre
20 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
159 aut, théoriquement, à toute mystique fondée sur l’ Éros lumineux. Mais il faut indiquer la dernière limite, qui est celle de
160 — selon la lettre du Roman — ou d’un symbole de l’ Éros lumineux, voire de l’Église d’Amour ? On conçoit donc que, par la sui
161 N’a-t-elle pas abusé la première du langage de l’ Éros païen ? 4.Les Mystiques orthodoxes et le langage de la passion
162 ident en ramenant leurs mystiques respectives à l’ Éros et à l’Agapè, d’une manière assez analogue à celle que nous proposion
163 nien n’est nullement l’Agapè chrétienne ; c’est l’ Éros grec, qui est jouissance, et jouissance d’une naturelle et surnaturel
164 ses plus subtiles sublimations quelque chose de l’ Éros du Symposium platonicien, grand Daimon qui, de la ferveur de l’instin
165 son Agapè n’a pas le moindre trait commun avec l’ Éros platonicien ou plotinien, mais encore elle figure la pureté même du s
166 venture : l’hérésie des « parfaits » descend de l’ Éros à Vénus, elle va jusqu’à confondre avec la poésie d’un amour qui sera
167 t possible, qui signifie non plus jouissance de l’ Éros , mais fécondité de l’Agapè. Ainsi la mystique orthodoxe apparaît-elle
168 de là vient que la confusion était fatale entre l’ Éros divinisant et l’Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la pas
169 nfusion était fatale entre l’Éros divinisant et l’ Éros prisonnier de l’instinct. De là vient que la passion « enthousiaste »
170 tentatives de plus en plus désespérées que fait l’ Éros , pour remplacer la transcendance mystique par une intensité émue. Mai
21 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
171 celler le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’ Éros . Voici « l’aube » profane, encore une fois, le monde encore une fois
172 e mélancolie de nature essentiellement trouble. L’ Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l
173 quoique féminine, les confusions intéressées de l’ Éros et de l’Agapè. « La vertu est si nécessaire à nos cœurs que, quand on
174 lui-même.156 Et dans les Hymnes à la Nuit, où l’ Éros ténébreux supplie que le matin ne renaisse plus (thème des « aubes »)
175 t et retrouve par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour f
176 par lui sa paix. Telle est la voie. Éros mortel, Éros vital — l’un appelle l’autre, et chacun d’eux n’a pour fin véritable
22 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
177 e celui « qui tombe sous les traits inévitables d’ Éros  ». Plutarque fait voir que la morale sexuelle des Spartiates s’ordonn
23 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
178 vérité la doctrine de l’Amour, c’est-à-dire de l’ Éros divinisant, en conflit éternel et angoissé avec la créature de chair
24 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
179 fférents les sens du mot aimer dans le monde de l’ Éros et dans le monde de l’Agapè. On le voit mieux encore si l’on constate
180 il est l’affirmation de l’être en acte. Et c’est Éros , l’amour-passion, l’amour païen, qui a répandu dans notre monde occid
181 sche injustement reproche au christianisme. C’est Éros , et non pas Agapè, qui a glorifié notre instinct de mort, et qui a vo
182 ui a voulu l’« idéaliser ». Mais Agapè se venge d’ Éros en le sauvant. Car Agapè ne sait pas détruire et ne veut même pas dét
183 e ne veux pas la mort du pécheur, mais sa vie. ⁂ Éros s’asservit à la mort parce qu’il veut exalter la vie au-dessus de not
184 égation. C’est la profonde misère, le désespoir d’ Éros , sa servitude inexprimable : — en l’exprimant, Agapè l’en délivre. Ag
185 ouvait pas l’imaginer. Il était condamné à croire Éros , à se confier dans son désir le plus puissant, à lui demander la déli
186 plus puissant, à lui demander la délivrance. Et l’ Éros ne pouvait le conduire qu’à la mort. Mais l’homme qui croit à la révé
187 est une autre délivrance du péché. Et voici que l’ Éros à son tour se voit relevé de sa fonction mortelle et délivré de son d
188 en ne pouvait autrement que de faire un dieu de l’ Éros  : c’était son pouvoir le plus fort, le plus dangereux et le plus myst
189 signe et la démonstration du triomphe d’Agapè sur Éros . Car l’amour réellement réciproque exige et crée l’égalité de ceux qu
190 ière tout à fait nouvelle, inconnue du monde de l’ Éros  : comme des personnes, non plus comme des reflets ou des objets. Cet
191 de ma personne. » Pieux mensonge204 du servant d’ Éros . Mais de combien de complaisances secrètes se compose une « fatalité 
192 meilleure garantie du plaisir, c’est-à-dire de l’ Éros purement charnel, et non du tout divinisé. Je répète toutefois que le
193 mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’ Éros et de l’Agapè, c’est-à-dire des deux religions qui se disputent notre
194 202. Voir le remarquable essai de R. de Pury, «  Éros et Agapè » dans le recueil collectif intitulé Problèmes de la sexuali
195 ésences ») : « Un chrétien peut et doit accepter, Éros en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est
196 n chrétien peut et doit accepter, Éros en tant qu’ Éros , et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ;
197 Éros en tant qu’Éros, et justement pas en tant qu’ Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Ér
198 u’Éros, et justement pas en tant qu’Éros sublimé. Éros n’est pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’Éros. » 203. En
199 st pas le péché ; le péché c’est la sublimation d’ Éros . » 203. En quoi consiste le respect, au sens où je le prends ici ? E
25 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
200 froyables massacres. Seule Agapè peut triompher d’ Éros . Mars déchaîné, même contre Éros, n’est guère qu’un autre aspect du «
201 peut triompher d’Éros. Mars déchaîné, même contre Éros , n’est guère qu’un autre aspect du « mal » qu’il veut détruire, et pl
202 ui voit une antithèse entre l’instinct de mort et Éros . L’analyse du mythe nous a montré que cette antithèse est purement ap
26 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
203 u prochain, de l’Agapè qui seul peut brider notre Éros et le sauver de ses propres fureurs. Rien de moins ne saurait compose
27 1942, La Part du diable (1944). Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
204 u prochain, de l’Agapè qui seul peut brider notre Éros et le sauver de ses propres fureurs. Rien de moins ne saurait compose
28 1942, La Part du diable (1982). Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
205 u prochain, de l’Agapè qui seul peut brider notre Éros et le sauver de ses propres fureurs. Rien de moins ne saurait compose
29 1943, Articles divers (1941-1946). Angérone (mars 1943)
206 sance du désir, sur la solitude égarée du couple, Éros pose en couronne un désespoir glacial : vous n’irez pas au-delà de vo
30 1947, Doctrine fabuleuse. Angérone
207 sance du désir, sur la solitude égarée du couple, Éros pose en couronne un désespoir glacial : vous n’irez pas au-delà de vo
31 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
208 e les gens qu’on aime : par volonté. Il faut unir Éros et Agapè. Et plus prosaïquement, rendre le mariage plus difficile. Le
32 1958, Articles divers (1957-1962). Pourquoi la guerre ? Un échange de lettres prophétique entre Einstein et Freud (avril 1958)
209 ud les déconte­nance avec maîtrise en invoquant l’ Éros vital et l’instinct de mort, également essentiels à l’homme. « On fer
33 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
210 , et qui mourut bientôt — rappel de Poe. Ainsi, l’ Éros de cet adulte, par ailleurs sexuellement normal, s’est trouvé fixé su
211 e son histoire, mais uniquement par la magie de l’ Éros , et il le dit75. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et
212 e spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’ Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et l
213 mystère plus prochain, une autre rédemption de l’ éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas
214 et leur description ennuie vite. La passion de l’ Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que dan
215 ’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, —  Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance paradoxale au sein même
34 1961, Arts, articles (1952-1965). L’Amour en cause (1er février 1961)
216 L’Amour en cause (1er février 1961)d Éros , qui était un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Moderne
217 ens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’ Éros divinise sans la grâce et peut conduire à des révélations. « La chair
35 1961, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La personne, l’ange et l’absolu, ou le dialogue Occident-Orient (avril 1961)
218 ue la méthode bouddhiste « consiste à transformer Éros en Agapè »90. Je répète que tout cela n’est pas contradictoire, dans
36 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
219 séduite ».97 L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’ Éros antique, qui était psychique et non sensuel, « et c’est ce qui inspir
220 ir selon l’esprit. Si tel est bien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors la forme actuelle, historiquement vécue, de
221 s la forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros  ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par ce malheur
222 on dans son intransigeance et dans sa ruse avec l’ Éros , avec la vie. Et c’est le mythe de Tristan qui reparaît enfin ! On sa
223 réateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’ Éros , etc.112 L’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Gre
224 chose que la lutte entre les deux puissances de l’ Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivon
225 peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’ Éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie.
37 1961, Arts, articles (1952-1965). Les quatre amours (9 mai 1961)
226 ducation, l’amitié et le mariage. L’émotion, ou l’ Éros , seconde forme de l’amour procède de l’âme. Dans sa genèse, elle corr
227 l’Âme et au sentiment (Amour-passion, tendresse. Éros ). Tempérament : émotif-dépressif, oblatif-envahissant, réceptif-imag
38 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
228 amour et la personne dans le monde christianisé Éros , qui était un dieu pour les Anciens, est un problème pour les Moderne
229 stiques qui ont tenté les premiers de passer de l’ Éros à l’Esprit, par des moyens extrêmes de préférence, allant de la castr
230 ens redoutaient avant tout qu’on pût croire que l’ Éros divinise sans la grâce, et peut conduire à des révélations. « La chai
231 saient de nombreux mots, en dehors de philia et d’ éros  : eunoïa désignant le dévouement ; Agapè, l’affection désintéressée ;
232 nait dans les « agapes ». Ils se méfiaient du mot Éros , et on les comprend. » (R. Flacelière, l’Amour en Grèce, Paris, 1960)
233 dieu mutilé), qui préside à l’amour physique, et Éros , qui régit le sentiment amoureux. Dira-t-on que nos langues modernes
234 l’amour divin, la passion et le désir, l’Agapè, l’ éros et l’aphros ; mais cette apparente erreur de vocabulaire est le fait
39 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Problèmes de la personne aux prises avec les mythes
235 sont conducteurs. Cette conversion de l’énergie d’ Éros se révélera peut-être un jour plus importante, pour l’avenir de l’hum
40 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Invasion de l’érotisme au xxe siècle
236 e vient rénover parmi nous la marée montante de l’ Éros . Et je ne prends pas ici de parti général et sans appel, chacun des t
41 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Soulèvement des puissances animiques
237 nces animiques Mais la soudaine turbulence de l’ Éros , avant de nous poser ces problèmes, est d’abord un grand fait psychiq
42 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Pour une mythanalyse de la culture
238 es actifs et véhicules des puissances animiques d’ Éros , les mythes peuvent nous servir de guides dans la Comédie infernale,
43 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Nouvelles métamorphoses de Tristan
239 e son histoire, mais uniquement par la magie de l’ Éros , et il le dit19. Comme dans Tristan, « les amants fuient le monde et
240 e spirituel de l’Occident. Voici la dialectique d’ Éros et d’Agapè, la lutte entre l’élan qui porte l’homme vers l’ange, et l
241 mystère plus prochain, une autre rédemption de l’ éros par l’Agapè ? L’interdit fascinant de l’amour sororal n’aurait-il pas
242 et leur description ennuie vite. La passion de l’ Éros est vraie d’abord en rêve, et n’existe peut-être jamais mieux que dan
243 ’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, —  Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance paradoxale au sein même
44 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Première partie — Dialectique des mythes I. Méditation au carrefour fabuleux
244 séduite.26 » L’érotisme de Don Juan s’oppose à l’ Éros antique, qui était psychique et non sensuel, « et c’est ce qui inspir
245 ir selon l’esprit. Si tel est bien son mythe, son Éros virtuel, quelle est alors la forme actuelle, historiquement vécue, de
246 s la forme actuelle, historiquement vécue, de son Éros  ? C’est la passion unique, totale, et malheureuse ; et par ce malheur
247 réateur de formes et l’extase, l’Agapè maîtrise l’ Éros , etc.38 L’Agapè dont il est ici question n’est encore pour les Gre
248 chose que la lutte entre les deux puissances de l’ Éros animique que symbolisent les mythes de Don Juan et de Tristan. Suivon
249 peut dire d’une manière immédiate, le secret de l’ éros et de ses mythes. Mais seule aussi, elle peut régénérer la tragédie.
45 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — La personne, l’ange et l’absolu ou Le dialogue Occident-Orient
250 ue la méthode bouddhiste « consiste à transformer Éros en Agapè 123 ». Je répète que tout cela n’est pas contradictoire, dan
46 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Deuxième partie — L’amour même
251 le métabolisme du grand corps. 2. L’émotion, ou l’ Éros . — Cette seconde forme de l’amour procède de l’âme. Elle est moins sé
252 ilia devine, attend l’échange, le vrai dialogue ; Éros élit, s’émeut, et « le reste est silence ». Au degré de la passion, l
253 l’Âme et au sentiment (Amour-passion, tendresse, Éros ). Tempérament : émotif-dépressif, oblatif-envahissant, réceptif-imag
47 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Post-scriptum
254 , qu’il n’y a pas encore droit). Le libre usage d’ Éros peut être un bien pour les sages qui voudraient intégrer sa vertu dan
255 ose « absolument » à celle que j’ai donnée de « l’ Éros sans fin » et de l’amour réciproque malheureux. C’est qu’il veut limi
48 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Universités américaines (12-13 janvier 1963)
256 s Américains intelligents se mettent à aimer (pas Éros mais Agapè) tous les Russes du commun peuple ? » À la dernière questi
49 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 9. La crise moderne du mariage
257 raisons précises au nom duquel il fut conclu. Éros et Agapè Il est clair qu’en parlant de « romance » je n’ai pas en
258 ie), l’autre est action. L’amour-passion relève d’ Éros , et l’amour-action d’Agapè 21. On sait que la poésie des troubadours,
259 adultère. Et l’on a vu que tous les éléments de l’ Éros passionnel sont propres à ruiner le mariage, ou au contraire à péricl
260 délicieux », et de rendre Agapè plus exaltant qu’ Éros . Mais nous n’avons pas le droit de compter sur un miracle collectif…
261 e Love in the Western World ) et Anders Nygren , Éros et Agapè. On trouvera une discussion approfondie de ces deux livres d
50 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
262 cela que j’entendais aussi lorsque je définissais Éros comme « le désir sans fin ». On voit ici comment l’amour courtois et
263 sécurité, extases-durée, passion-mariage, rêver l’ Éros et le subir ou vivre l’Agapè et l’agir. Et j’ai pensé qu’une fois mie
264 tue en hostilité au mariage ; que les finalités d’ Éros et d’Agapè soient en relation d’antinomie systématique, c’est ce que
265 ’un amour exigeant le mystère le mieux défendu, —  Éros et Agapè ne pourraient-ils nouer une alliance paradoxale au sein même
266 i est le mystère de l’autre, excitant à la fois l’ Éros et l’Agapè, ne serait-ce pas une troisième forme de l’amour, homologu
267 s en Jésus-Christ253 ; cependant que le conflit d’ Éros et d’Agapè anime leurs journées et leurs rêves. Enfin la politique, q
51 1973, Journal de Genève, articles (1926–1982). « Denis de Rougemont, l’amour et l’Europe » (3-4 mars 1973)
268 de l’amour exigeant le mystère le mieux défendu, Éros et Agapè ne pourraient-ils pas nouer une alliance paradoxale, au sein
269 t ce que nous pourrions appeler l’éclatement de l’ Éros , ce qui entraîne une sorte de dépréciation de l’amour-passion compris
270 vivre rien qui ressemble à un « l’éclatement de l’ Éros  », si j’en crois mes yeux et les statistiques. Le fait qu’un livre co
52 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
271 la passion : il peut être sans lien aucun avec l’ Éros , il n’est pas sentiment mais acte, respect de l’Autre comme sujet aut
272 ue que l’érotisme l’est à l’instinct sexuel. L’ Éros grec Le vocabulaire de la Grèce antique est le seul qui exerce enc
273 en Occident. Selon Platon et son maître Socrate, Éros est l’agent de tout progrès moral et spirituel, mais à la condition q
274 ndité spirituelle reste l’attribut supérieur de l’ Éros véritable. Il est bien certain que la conception platonicienne a dom
275 eilleure moitié »), et tous ceux qui écrivent sur Éros . Si l’idée platonicienne de l’amour est résolument positive, édifiant
276 mour sans mariage — mais surtout d’avoir soumis l’ Éros au discours poétique et romanesque, d’avoir découvert, en somme, que
277 ar des mots. On peut soutenir que l’histoire de l’ Éros en Occident, des troubadours à notre siècle, se confond avec celle de
278 ités ; tout concourt à faire, par contraste, de l’ Éros passionnel, anarchisant, ce « vert paradis des amours enfantines » (B
279 stress social. Érotisation de la culture Éros et psyché Que Freud ait si profondément choqué la bourgeoisie occi
280 re idée de l’amour puisqu’en ramenant l’amour à l’ Éros génital il inverse la cortezia, mais il a fortement contribué à la dé
281 exuelle et égoïste de « l’amour » selon Freud. Éros , dieu d’une mystique athée Que les interdits, les tabous et les an
282 ien relevé Georges Bataille dans ses ouvrages sur Éros et l’érotisme, si fort en vogue dans l’avant-garde intellectuelle des
283 ille situe les éléments du drame authentique de l’ Éros . « Le christianisme, s’opposant à l’érotisme, a condamné la plupart d
284 n d’une mystique athée fondée sur le seul drame d’ Éros . C’est, de même, dans la tradition de Nietzsche, non de Marx ni de Fr
285 nnaissance peut-être mortelle que nous entraîne l’ Éros mythique. Avenir de l’amour-passion La morale bourgeoise est e
53 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Passage de la personne à la cité
286 ’est Agapè qui garantit l’institution, même quand Éros mène le jeu. 125. Tout ce latin doit démontrer que le vocabulaire fé
54 1979, Articles divers (1978-1981). Cet amour qui nous rendrait la liberté (mars 1979)
287 confusion qu’elle entretient entre les notions d’ Éros , d’Agapè 27, de sexualité, d’érotisme, de passion… Certaines époques
288 nts pour désigner l’amour sous toutes ses formes. Éros pour l’amour physique, Agapè pour l’amour qui veut faire du bien à l’
55 1982, La Part du diable (1982). Postface après quarante ans
289 état originel, inorganique. Autrement dit : avec Éros coexiste un instinct de mort. Le phénomène de la vie peut être expliq
290 tif par crainte (après tout légitime) du jeu de l’ Éros impérialiste. Le pacte avec le diable résume en un seul acte un procè