1
s, militaires ou pacifiques. Dans le système de l’
État-nation
, tout référendum doit nécessairement se ramener, d’une façon ouverte
2
écessité du plébiscite se confond avec celle de l’
État-nation
, c’est-à-dire du « fascisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de
3
cisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de l’
État-nation
, toute tentative d’instaurer le référendum, la « consultation populai
4
nt en une opposition irréductible, essentielle. L’
État-nation
, voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme
5
dictions — (replis économiques dans le cadre de l’
État-nation
mais internationalisme des capitaux financiers72 ; nationalisme de pr
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s, militaires ou pacifiques. Dans le système de l’
État-nation
, tout référendum doit nécessairement se ramener, d’une façon ouverte
7
ité du plébiscite se confond donc avec celle de l’
État-nation
, c’est-à-dire du « fascisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de
8
cisme ». Et tant qu’on admettra la nécessité de l’
État-nation
, toute tentative d’instaurer le référendum, la « consultation populai
9
nt en une opposition irréductible, essentielle. L’
État-nation
, voilà l’ennemi ; et peu nous importe que ce soit un pseudo-fascisme
10
sion de l’ensemble, personnifié dans la Nation. L’
État-nation
dit aux Allemands : — Procréez ! et c’est une négation de la passion
11
me, si j’ose le dire : vous êtes servie. II. L’
État-nation
Non, je n’en veux pas un instant à votre ami le colonel. Dites-lui
12
roduisez dans cette broyeuse automatique qu’est l’
État-nation
de la démocratie ou marxisme, des idées libérales ou du planisme, ou
13
roduisez dans cette broyeuse automatique qu’est l’
État-nation
de la démocratie ou du marxisme, des idées libérales ou du planisme,
14
XV L’
État-nation
18 décembre 1945. Non, je n’en veux pas un instant à votre ami le c
15
roduisez dans cette broyeuse automatique qu’est l’
État-nation
de la démocratie ou du marxisme, des idées libérales ou du planisme,
16
lement hostile à toutes les formes totalitaires d’
État-nation
ou de Parti qu’on voyait triompher bruyamment dans ce temps, se const
17
transposition de l’individualisme au niveau de l’
État-nation
. Un seul système s’y oppose radicalement : c’est celui de la communau
18
t, L’Ordre nouveau d’antan avait bien désigné l’
État-nation
comme une psychose politique. Elle sévit aujourd’hui des deux côtés.
19
pour de bon de la sacro-sainte souveraineté de l’
État-nation
. Nous voulons bien la limiter, mais pas à ce point… Nous serons jetés
20
« le plus froid de tous les monstres froids » — l’
État-nation
, cause et produit de toutes nos guerres. Sur ce point-là, nous serons
21
tre défense des patries, mais qui les attaque ? L’
État-nation
d’abord, mais vous n’en parlez pas. Garry Davis ? Vous l’approuvez. L
22
ucoup d’attaques contre le nationalisme, contre l’
État-nation
, contre sa prétendue souveraineté sans limites. Pas une attaque contr
23
tera à concevoir l’union dans les catégories de l’
État-nation
, des administrations centralisées, ou au contraire de la coalition, l
24
ne fois la paix revenue. Ainsi, le mécanisme de l’
État-nation
non seulement conduit à la guerre, mais trouve en elle les conditions
25
on, passant des personnes aux nations. ⁂ Mais cet
État-nation
, une fois doué de toute la personnalité dont il tend à priver les hom
26
souveraineté absolue et l’ordre européen, entre l’
État-nation
et la liberté, entre la religion nationale et la foi chrétienne, entr
27
et diverse, et cela suppose briser le carcan de l’
État-nation
, recréer des pouvoirs locaux, dévaloriser les frontières ; ou bien il
28
nt à la fois anxieux et agressif que représente l’
État-nation
. Nulle part, l’État ne trahit mieux que dans ce domaine son mépris fo
29
ns démoralisantes du vol à main armée. ⁂ Enfin, l’
État-nation
, ayant renoncé au cujus regio, ejus religio, non par esprit œcuméniqu
30
lus grande rigueur ? La volonté fondamentale de l’
État-nation
: imposer les mêmes frontières au patriotisme, à l’administration, à
31
on, passant des personnes aux nations. ⁂ Mais cet
État-nation
, une fois doué de toute la personnalité dont il tend à priver les hom
32
entre la souveraineté absolue et la paix, entre l’
État-nation
et la liberté, entre le sacré national et la foi chrétienne, etc., co
33
n, passant des personnes aux nations. ⁂ Mais cet
État-nation
, une fois doué de toute la personnalité dont il tend à priver les hom
34
entre la souveraineté absolue et la paix, entre l’
État-nation
et la liberté, entre le sacré national et la foi chrétienne, etc., co
35
t donc être conçue selon le modèle archaïque d’un
État-nation
. Les questions de bornes et de passeports n’ont plus de quoi l’intére
36
e ne diffère, il deviendrait mon juge ! » pense l’
État-nation
né de la Révolution et qui se sait illégitime dans sa prétention à ré
37
u nom de tous contre une partie du peuple. Mais l’
État-nation
exige davantage que l’obéissance passive des opposants. À la faveur d
38
ne fois la paix revenue. Ainsi, le mécanisme de l’
État-nation
non seulement conduit à la guerre, mais trouve en elle les conditions
39
Liberté, ou le grand paradoxe de 1848 Mais cet
État-nation
, une fois doué de toute la personnalité dont il tend à priver les hom
40
détruites de toute façon. » « Admettez-vous que l’
État-nation
est une conception archaïque, et que la tendance à créer des marchés
41
anisation politique de l’Europe ne saurait être l’
État-nation
unifié, ni un système d’alliances bi- ou multilatérales. En effet, la
42
lle) dans le cadre trop vaste et trop rigide de l’
État-nation
, retrouve au niveau communal le concret de ses droits et de ses respo
43
Européens soyons encore entravés par le concept d’
État-nation
. Si nous parvenons à nous débarrasser de ces barrières, je prévois un
44
pe fédérée de demain, libérée de la tyrannie de l’
État-nation
, les régions vont très rapidement se dessiner, s’organiser et s’affir
45
De l’
État-nation
aux régions fédérées (1968)w Il y a vingt-et-un ans, dans cette mê
46
symptômes révèlent une inadaptation morbide de l’
État-nation
aux réalités politiques, économiques, techniques et démographiques de
47
montée et remplacée à temps. La grande force de l’
État-nation
, c’est que les hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l
48
ur rappeler d’où viennent la nation, l’État, et l’
État-nation
qui est né de leur collusion moderne. Il faudrait rappeler qu’après l
49
première décennie du xixe siècle le modèle de l’
État-nation
, bientôt imité dans toute l’Europe monarchique autant que républicain
50
dans le reste du monde. Qu’est-ce en somme que l’
État-nation
de modèle napoléonien ? C’est le résultat d’une volonté abstraite, pe
51
précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’
État-nation
est devenu sacré, intangible dans nos esprits, qui résistent à l’idée
52
ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’
État-nation
centralisé et unifié s’arroge ainsi tous les pouvoirs des grands empi
53
ne partie qui se veut aussi grande que le tout. L’
État-nation
moderne, unitaire et absolu n’est enfin qu’un empire manqué. Voilà la
54
rps politique. Telle étant la crise présente de l’
État-nation
, le régime à prescrire paraît facile à formuler : Parce qu’ils sont t
55
s défini l’ambition profonde et constitutive de l’
État-nation
, sa volonté de souveraineté absolue, donc d’indépendance totale, donc
56
remettre en question radicalement le sacro-saint
État-nation
, accepter l’idée de renoncer éventuellement à cette formule périmée,
57
, soit d’un groupe ou d’une région. Au lieu que l’
État-nation
voulait tout faire coïncider dans le même cadre : culture, ethnie, re
58
européen qui n’ait jamais été tenté de devenir un
État-nation
unitaire, d’uniformiser tous ses éléments constitutifs, ethniques, re
59
u Défi américain. w. Rougemont Denis de, « De l’
État-nation
aux régions fédérées », Europäische Probleme aus Wirtschaft und Polit
60
libérateur, héros de l’Europe des régions ! L’
État-nation
contre l’Europe Zurich, le 16 septembre 1946 : avec une poignante
61
faire en sorte qu’ils cessent d’être réels. L’
État-nation
en crise Que les nations soient encore bien réelles, et très forte
62
souvent ne serait en fait qu’un rattachement à l’
État-nation
voisin), viennent s’ajouter des crises plus amples et dramatiques, qu
63
symptômes révèlent une inadaptation morbide de l’
État-nation
aux réalités politiques, économiques, techniques et démographiques de
64
lle n’est pas surmontée à temps. Origines de l’
État-nation
La grande force de l’État-nation, c’est que les hommes et les femm
65
Origines de l’État-nation La grande force de l’
État-nation
, c’est que les hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l
66
ur rappeler d’où viennent la nation, l’État, et l’
État-nation
qui est né de leur collusion moderne. Il faudrait rappeler qu’après l
67
ébiscitaires et totalitaires du xxe siècle. L’
État-nation
: un empire manqué La confiscation de l’idéal national par l’appar
68
première décennie du xixe siècle le modèle de l’
État-nation
, bientôt imité dans toute l’Europe monarchique autant que républicain
69
dans le reste du monde. Qu’est-ce en somme que l’
État-nation
de modèle napoléonien ? C’est le résultat d’une volonté abstraite, pe
70
précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’
État-nation
est devenu sacré, c’est-à-dire intangible en nos esprits, qui résiste
71
ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’
État-nation
centralisé et unifié s’arroge ainsi tous les pouvoirs des grands empi
72
ne partie qui se veut aussi grande que le tout. L’
État-nation
moderne, unitaire et absolu n’est enfin qu’un empire manqué. Voilà la
73
ble dilemme Telle étant la crise présente de l’
État-nation
, le régime à prescrire paraît facile à formuler : Parce qu’ils sont t
74
s défini l’ambition profonde et constitutive de l’
État-nation
, sa volonté de souveraineté absolue, donc d’indépendance totale, donc
75
remettre en question radicalement le sacro-saint
État-nation
, accepter l’idée de renoncer éventuellement à cette formule périmée,
76
une personne, soit d’un groupe ou d’une région. L’
État-nation
voulait tout faire coïncider dans les mêmes limites spatiales : cultu
77
b) l’absorption d’une communauté régionale par l’
État-nation
centralisé conduit à cette forme de vide économique et culturel qui a
78
ion particulière jadis réduite ou supprimée par l’
État-nation
conquérant ; b) trouve aux échelons supérieurs de la fédération les
79
d’un moins que les dimensions actuelles de notre
État-nation
, c’est-à-dire d’une Bretagne, d’une Catalogne, d’une Écosse — ou de l
80
euclidienne, celle des arpenteurs, suffisait à l’
État-nation
(et même aux fédérations interétatiques) du xixe siècle. Les réalité
81
non des communautés qui revendiquent contre leur
État-nation
l’autonomie dont il les a frustrées. 69. Déjà, le député aux commune
82
sible est d’être enfermé dans les frontières d’un
État-nation
. « L’orgueil national, a écrit Simone Weil, est loin de la vie quotid
83
ts complémentaires, j’entends le dépassement de l’
État-nation
à la fois par en haut et par en bas, d’une part vers des fédérations
84
double mouvement contradictoire, c’est en effet l’
État-nation
, tel qu’il est né de la Révolution et du Premier Empire, produit de l
85
é par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’
État-nation
européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’on
86
ns contraignantes. Au surplus, je ne vois guère d’
État-nation
de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et d
87
er les frontières… À tous les coups, c’est donc l’
État-nation
qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions de liberté et de pa
88
t de ce qu’on s’imagine une région comme un petit
État-nation
. C’est autre chose. On peut très bien concevoir des régions comme cel
89
s que ceux qui, justement, achevaient de former l’
État-nation
: l’École étatisée, laïque et obligatoire, la Conscription universell
90
ers de l’État X ou Y. La liberté totale de chaque
État-nation
, nommée « indépendance » ou « souveraineté », ne serait, si elle exis
91
rres. Le modèle d’union en vue de la puissance, l’
État-nation
, n’a réussi à s’imposer qu’au prix que l’on sait : deux guerres mondi
92
ent des ensembles plus centralisés ou intégrés. L’
État-nation
demeurera longtemps encore le principal foyer de fidélité, particuliè
93
tre-vingt-onze départements. La région en tant qu’
État-nation
réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant d
94
e mise au pas d’une nation. Et de Napoléon à tout
État-nation
contemporain, la continuité est indéniable… Ce n’est pas que je récus
95
ait ici de la réunion de régions libérées de leur
État-nation
, mais qui jugeraient souhaitable de renouer librement des liens du ty
96
ts complémentaires, j’entends le dépassement de l’
État-nation
à la fois par en haut et par en bas, d’une part, vers des fédérations
97
me de ce double mouvement contradictoire, c’est l’
État-nation
, tel qu’il est né de la Révolution et du Premier Empire, produit de l
98
é par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’
État-nation
européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’on
99
ins contraignantes. Au surplus je ne vois guère d’
État-nation
de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et d
100
er les frontières… À tous les coups, c’est donc l’
État-nation
qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions de liberté et de pa
101
t, qu’on est retombé dans la vieille formule de l’
État-nation
du xixe siècle ; une conception qui ne s’accorde plus aux exigences
102
males des hommes, des personnes. Je suis contre l’
État-nation
dans sa formule xixe siècle, qui ne visait qu’à la puissance collect
103
gion sont en crise, comme l’État est en crise — l’
État-nation
est en crise partout. Les formes ecclésiastiques, et tout ça, sont en
104
nom simple : le nationalisme. Le nationalisme, l’
État-nation
. L’existence de cette formation politique très particulière est assez
105
artir de Napoléon que l’on peut vraiment parler d’
État-nation
, c’est-à-dire de la confiscation de la nation, qui est un grand mythe
106
ent. Or, nous avons vu se réaliser cette notion d’
État-nation
jusqu’à sa limite totalitaire — et nous découvrons qu’elle est très r
107
critique fondamentale de la conception même de l’
État-nation
comme communauté. Cette critique tient en quelques mots — et vous la
108
contemporains, qui ne se sont pas concertés : — L’
État-nation
, au xx e siècle, est à la fois trop petit et trop grand pour les réal
109
par hasard. La France a donné le modèle même de l’
État-nation
centralisé avec Napoléon. La France est beaucoup trop grande pour ani
110
ous arrivions à faire la critique de ce concept d’
État-nation
, que nous voyions à quel point il est en crise aujourd’hui, à quel po
111
nes de ces tâches ? 3. Il nous faut transcender l’
État-nation
, mais quelle tactique employer pour faire cette révolution ? 4. Il s’
112
réponse sur le point suivant : Après l’échec de l’
État-nation
comme base d’union de l’Europe, la région apparaît comme une source d
113
même, si je n’avais pas exagéré ma critique de l’
État-nation
, s’il n’avait pas rendu des services. Et puis, comment se ferait le d
114
rx l’entendait, à un véritable dépérissement de l’
État-nation
central, remplacé peu à peu par un tissu nouveau de liens interrégion
115
, uniquement. Cela choque chez nous le mythe de l’
État-nation
qui devrait tout réunir, les choses les plus diverses, dans les mêmes
116
ces. Donc, idée absolument contraire à celle de l’
État-nation
de type jacobin ou napoléonien, qui voulait tout réunir autour d’un m
117
l, social. Parce que, ce faisant, on recréerait l’
État-nation
à l’échelle supranationale. D’autre part, je ne vois pas non plus la
118
rt, je ne vois pas non plus la région devenant un
État-nation
en réduction. Je vois quelque chose de beaucoup plus complexe, des ré
119
es, en 1914 et en 1939. Alors, quand on dit : « L’
État-nation
était une étape nécessaire, cela a tout de même rendu des services »,
120
trouve qu’il suffit bien à juger la formule de l’
État-nation
, ce résultat qui n’est pas attribuable à autre chose. Car s’il n’y av
121
es s’épanouissent ces années-là. Adversaires de l’
État-nation
, dénonçant dans ses versions « libérales » des formes hypocrites ou l
122
es ensembles plus centralisés ou intégrés. » « L’
État-nation
demeurera longtemps encore le principal foyer de fidélité, particuliè
123
2. Que la région ne doit pas être conçue comme un
État-nation
en réduction Presque toutes les difficultés, obscurités, incertitu
124
tre-vingt-onze départements. La région en tant qu’
État-nation
réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant d
125
e mise au pas d’une nation. Et de Napoléon à tout
État-nation
contemporain, la continuité est indéniable… Ce n’est pas que je récus
126
ait ici de la réunion de régions libérées de leur
État-nation
, mais qui jugeraient souhaitable de renouer librement des liens de ty
127
ne, il est probable que le chemin conduisant de l’
État-nation
à la région devra passer par la supranationalité et ses institutions
128
e (donc à toute union fédérale) n’est autre que l’
État-nation
, tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centralisé en vu
129
é à cet égard… Qu’est-ce en somme qu’instituer un
État-nation
? C’est soumettre toute une nation aux pouvoirs absolus de l’État. C’
130
qu’il déclare naturelles contre toute évidence, l’
État-nation
n’admet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’extérieur, il
131
’union tant soit peu sérieuse ou sincère, que cet
État-nation
qui, d’autre part, se révèle incapable de répondre aux exigences conc
132
de ce type, simple transposition de la formule d’
État-nation
à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une
133
faveur d’une guerre générale — selon la loi de l’
État-nation
dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont
134
de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’
État-nation
n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’
135
ogiques et religieuses, contre la prétention de l’
État-nation
à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques aux
136
être aussi que je radicalise indûment l’antithèse
État-nation
/ fédération, ramenée au dilemme puissance ou liberté comme finalités
137
nt, est caractéristique de tout ce qui touche à l’
État-nation
: néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant quand on v
138
ssance des régions. Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut
139
nt que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’
État-nation
, je réponds que c’est au contraire la grande tâche politique de notre
140
ntre de gravité de ma théorie est le mythe de l’«
État-nation
», tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centralisé en
141
ulte du sol sacré de la patrie qui a engendré cet
État-nation
où coïncident, à l’intérieur de frontières absolument factices, des r
142
ute espèce d’union tant soit peu sérieuse que cet
État-nation
qui se révèle incapable de répondre aux exigences concrètes de notre
143
ogiques et religieuses, contre la prétention de l’
État-nation
à leur monopole absolu. Il faut donc distribuer les pouvoirs étatique
144
e ! Elle est encore attachée à la conception de l’
État-nation
. Tout à fait justifiée jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, elle ne se
145
e, l’Écosse ou Berne, qui existaient bien avant l’
État-nation
où elles se trouvent englobées aujourd’hui, et qui lui survivront ass
146
ait à nous obliger au dépassement des cadres de l’
État-nation
. Or on voit bien que toutes sont en interaction. Faute d’une concerta
147
par définition, des deux côtés), je vois que cet
État-nation
, qui garde dans l’esprit de la totalité de nos hommes de gouvernement
148
uérison du mal mortel qu’elle entretient. C’est l’
État-nation
qui a créé les problèmes tragiques de l’Europe — et c’est lui qui int
149
s résoudre. Faire l’Europe suppose donc défaire l’
État-nation
au profit des régions d’une part, de leur fédération d’autre part, ce
150
unité intelligible d’étude historique n’est ni un
État-nation
(nation state), ni l’humanité dans son ensemble, mais un certain grou
151
Ceux qui, au contraire, disent tout devoir à leur
État-nation
, ne sont jamais ceux qui l’illustrent, ce sont les Déroulède et les D
152
ts complémentaires, j’entends le dépassement de l’
État-nation
à la fois par en haut et par en bas, d’une part vers des fédérations
153
ment apparemment contradictoire, c’est en effet l’
État-nation
, tel qu’il est né de la Révolution et de l’Empire napoléonien, produi
154
é par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’
État-nation
européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’on
155
ontraignantes. Au surplus, je ne vois pas un seul
État-nation
de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et d
156
er les frontières… À tous les coups, c’est donc l’
État-nation
qui perd. Il ne correspond plus aux conditions de liberté et de parti
157
e, donc à toute union fédérale, n’est autre que l’
État-nation
, tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centralisé en vu
158
é à cet égard… Qu’est-ce en somme qu’instituer un
État-nation
? C’est soumettre toute une nation ou un groupe de nations conquises
159
’il déclare naturelles contre toute évidence23, l’
État-nation
n’admet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’extérieur, il
160
d’union tant soit peu sérieuse ou sincère que cet
État-nation
qui, par ailleurs, se révèle incapable de répondre aux exigences conc
161
érée par un souci de clinicien : le partisan de l’
État-nation
, en effet, n’est pas simplement un homme qui a tort, ou qui persiste
162
nt à la fois anxieux et agressif que représente l’
État-nation
. Nulle part, l’État ne trahit mieux son mépris foncier des hommes. Ca
163
démoralisantes de l’escroquerie légale. Enfin, l’
État-nation
, ayant renoncé au cujus regio, ejus religio, non par esprit œcuméniqu
164
tionale-socialiste ? La volonté fondamentale de l’
État-nation
: imposer les mêmes frontières au patriotisme, à l’administration, à
165
de ce type, simple transposition de la formule d’
État-nation
à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une
166
guerre générale — selon la loi de formation de l’
État-nation
dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont
167
de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’
État-nation
n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’
168
ogiques et religieuses, contre la prétention de l’
État-nation
à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques aux
169
hode du fédéralisme. 38. Défaire et dépasser l’
État-nation
Puissance ou liberté : ces deux finalités commandent deux politiqu
170
être aussi que je radicalise indûment l’antithèse
État-nation
/ fédération, ramenée au dilemme puissance ou liberté comme finalités
171
nt, est caractéristique de tout ce qui touche à l’
État-nation
: néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant quand on v
172
mais qui ne serait parfois qu’un rattachement à l’
État-nation
voisin), viennent s’ajouter des crises plus amples et dramatiques, qu
173
symptômes révèlent une inadaptation morbide de l’
État-nation
aux réalités politiques, économiques, techniques et démographiques de
174
n’est pas surmontée à temps. 41. Origines de l’
État-nation
La grande force de l’État-nation, c’est que les hommes et les femm
175
Origines de l’État-nation La grande force de l’
État-nation
, c’est que les hommes et les femmes d’aujourd’hui qui ont passé par l
176
our rappeler d’où viennent la nation, l’État et l’
État-nation
né de leur collusion moderne. Il faudrait rappeler qu’après la préhis
177
citaires et totalitaires du xxe siècle. 42. L’
État-nation
: un empire manqué La confiscation de l’idéal national par l’appar
178
première décennie du xixe siècle le modèle de l’
État-nation
, bientôt imité dans toute l’Europe monarchique autant que républicain
179
précisément ce que l’on ne fait pas, parce que l’
État-nation
est devenu sacré, c’est-à-dire intangible en nos esprits, qui résiste
180
ne peuvent plus faire les Églises, Dieu merci. L’
État-nation
centralisé et unifié s’arroge ainsi tous les pouvoirs des grands empi
181
ne partie qui se veut aussi grande que le tout. L’
État-nation
moderne, unitaire et absolu n’est enfin qu’un empire manqué. Voilà la
182
ble dilemme Telle étant la crise présente de l’
État-nation
, le régime à prescrire paraît facile à formuler : Parce qu’ils sont t
183
remettre en question radicalement le sacro-saint
État-nation
, accepter l’idée de renoncer éventuellement à cette formule périmée,
184
une personne, soit d’un groupe ou d’une région. L’
État-nation
voulait tout faire coïncider sous la seule loi d’un Prince maître de
185
b) l’absorption d’une communauté régionale par l’
État-nation
centralisé conduit à cette forme de vide économique et culturel qui a
186
ion particulière jadis réduite ou supprimée par l’
État-nation
conquérant ; b) trouve aux échelons supérieurs de la fédération les
187
d’un moins que les dimensions actuelles de notre
État-nation
, d’une Bretagne, d’une Catalogne, d’une Écosse — ou de l’Europe42. Ma
188
des ensembles plus centralisés ou intégrés. » « L’
État-nation
demeurera longtemps encore le principal foyer de fidélité, particuliè
189
tenter d’analyser. 53. La région n’est pas un
État-nation
en réduction Presque toutes les difficultés, obscurités, incertitu
190
-onze ou douze départements. La région en tant qu’
État-nation
réduit — c’est-à-dire gouvernée par un pouvoir unique et s’exerçant d
191
ue, on peut prévoir que le chemin conduisant de l’
État-nation
à la région passera presque nécessairement par les fédérations nation
192
pas d’une nation. Et de Napoléon à n’importe quel
État-nation
contemporain, la continuité est indéniable… Ce n’est pas que je récus
193
égions spécifiques. Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut
194
euclidienne, celle des arpenteurs, suffisait à l’
État-nation
(et même aux fédérations interétatiques) du xixe siècle. Les réalité
195
ait ici de la réunion de régions libérées de leur
État-nation
, mais qui jugeraient souhaitable de renouer librement des liens de ty
196
omme avait prévu très exactement l’évolution de l’
État-nation
vers le règne botté, gauche-droite, de ceux qu’il désignait préciséme
197
non des communautés qui revendiquent contre leur
État-nation
l’autonomie dont il les a frustrées. 29. « Quand il s’agit de nation
198
de leur souveraineté véritable qu’au jour où leur
État-nation
cessera de prétendre à l’exercer pour eux, quand « le souverain » ser
199
que grand-bourgeois, impérialiste que défensif. L’
État-nation
et la religion de la production sont les superstitions fondamentales
200
Je crois leur avoir répondu : c’est à cause de l’
État-nation
, que défend Duclos comme Debré, et sur lequel Sartre est muet. Si l’o
201
Point de participation civique imaginable dans un
État-nation
centralisé (marxiste, capitaliste ou qualunquiste, peu importe) de di
202
tionnaire parce qu’il demande le dépassement de l’
État-nation
que parce qu’il pose une hiérarchie nouvelle des finalités politiques
203
nt que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’
État-nation
, je réponds que c’est au contraire la grande tâche politique de notre
204
ant à présenter dans tous les domaines non plus l’
État-nation
isolé, mais l’Europe entière comme seule « unité intelligible de rech
205
États s’avère désormais extrêmement limité. Si l’
État-nation
reste une réalité aussi solide dans les esprits, c’est qu’il a créé l
206
ension, qui est le problème clé du fédéralisme. L’
État-nation
se montre à la fois trop grand et trop petit. Il est trop grand pour
207
d’économies. La région ne se définit pas, comme l’
État-nation
, par ses limites, qui l’isolent mais par sa force de rayonnement et p
208
vous le transfert progressif des compétences de l’
État-nation
à la région, et de celle-ci à l’Europe ? Si les régions doivent s’ins
209
maintenir une double appartenance du citoyen à l’
État-nation
et à elles-mêmes au cas où elles seraient multinationales. R. — Les
210
r préparer la géographie de la nouvelle Europe. L’
État-nation
disparaîtra donc, de lui-même, au terme du processus de régionalisati
211
Dépasser l’
État-nation
(1970)bn bo Quel est l’obstacle apparemment insurmontable à cette
212
e (donc à toute union fédérale) n’est autre que l’
État-nation
, tel que Napoléon en a posé le modèle, intégralement centralisé en vu
213
é à cet égard… Qu’est-ce en somme qu’instituer un
État-nation
? C’est soumettre toute une nation, ou un groupe de nations conquises
214
il déclare naturelles contre toute évidence164, l’
État-nation
n’admet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’extérieur, il
215
’union tant soit peu sérieuse ou sincère, que cet
État-nation
qui, par ailleurs, se révèle incapable de répondre aux exigences conc
216
ête aux deux autres, alors il faut créer un super
État-nation
continental, uniformisé, centralisé et agressif, comme la France de N
217
de ce type, simple transposition de la formule d’
État-nation
à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une
218
ait très peu européenne. Sans compter qu’un super
État-nation
ne pourrait être imposé à tous nos peuples qu’à la faveur d’une guerr
219
guerre générale — selon la loi de formation de l’
État-nation
dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont
220
de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’
État-nation
n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’
221
ogiques et religieuses, contre la prétention de l’
État-nation
à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques au
222
être aussi que je radicalise indûment l’antithèse
État-nation
/ fédération, ramenée au dilemme Puissance ou Liberté comme finalités
223
nt, est caractéristique de tout ce qui touche à l’
État-nation
: néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant quand on v
224
ssance des régions. Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut
225
nt que c’est une utopie que de vouloir dépasser l’
État-nation
, je réponds que c’est au contraire la grande tâche politique de notre
226
la mesure. bn. Rougemont Denis de, « Dépasser l’
État-nation
», Preuves, Paris, automne 1970, p. 54-59. bo. Le texte est introdui
227
ts complémentaires, j’entends le dépassement de l’
État-nation
à la fois par en haut et par en bas, d’une part, vers des fédérations
228
double mouvement contradictoire, c’est en effet l’
État-nation
, tel qu’il est né de la Révolution et du Premier Empire, produit de l
229
é par les dynamismes contraires du xxe siècle, l’
État-nation
européen nous apparaît, tel que les accidents de l’Histoire nous l’on
230
ns contraignantes. Au surplus, je ne vois guère d’
État-nation
de type unitaire que ce double mouvement de convergence mondiale et d
231
er les frontières… À tous les coups, c’est donc l’
État-nation
qui perd. Il ne correspond plus ni aux conditions de liberté et de pa
232
é à cet égard… Qu’est‑ce en somme qu’instituer un
État-nation
? C’est soumettre toute une nation, ou un groupe de nations conquises
233
qu’il déclare naturelles contre toute évidence, l’
État-nation
n’admet aucune autonomie, aucune diversité réelle. À l’extérieur, il
234
’union tant soit peu sérieuse ou sincère, que cet
État-nation
qui, par ailleurs, se révèle incapable de répondre aux exigences conc
235
ête aux deux autres, alors il faut créer un super
État-nation
continental, uniformisé, centralisé et agressif, comme la France de N
236
de ce type, simple transposition de la formule d’
État-nation
à l’échelle continentale, serait capable sans nul doute de créer une
237
ait très peu européenne. Sans compter qu’un Super
État-nation
ne pourrait être imposé à tous nos peuples qu’à la faveur d’une guerr
238
ne guerre générale selon la loi de formation de l’
État-nation
dès ses débuts. Il s’agit donc d’une utopie catastrophique, mais dont
239
de ces libertés), alors il faut reconnaître que l’
État-nation
n’est pas seulement un modèle périmé, mais qu’il est en fait aujourd’
240
ogiques et religieuses, contre la prétention de l’
État-nation
à leur monopole absolu. Il faut distribuer les pouvoirs étatiques aux
241
être aussi que je radicalise indûment l’antithèse
État-nation
/ fédération, ramenée au dilemme Puissance ou Liberté comme finalités
242
nt, est caractéristique de tout ce qui touche à l’
État-nation
: néfaste dans la mesure où il est encore réel, inexistant quand on v
243
vous osiez marcher. Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
. En instaurant les régions en deçà, et la fédération au-delà. Il faut
244
déralisme, c’est le nationalisme, la croyance à l’
État-nation
comme seule forme de vie politique. Et comme cette croyance est incul
245
La région ne doit pas être imaginée comme un mini
État-nation
, qui aurait tous les inconvénients des grands, plus ceux de la petite
246
pié par plus de cent pays dans le monde entier, l’
État-nation
à souveraineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait tou
247
culture commune, bien antérieure à l’idée même d’
État-nation
. Mais, me direz-vous, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux
248
ngue allemande : si elle devait coïncider avec un
État-nation
, il faudrait annexer à la République fédérale outre l’Allemagne de l’
249
contre toute évidence, mais au service dévot de l’
État-nation
. C’est ainsi qu’on nous a inculqué que le Rhin sépare les peuples de
250
ul pays européen qui n’ait pas pris la forme d’un
État-nation
au siècle dernier. Le seul constitué par la libre adhésion, non par l
251
erlandais : « À l’union fédérale des Européens, l’
État-nation
oppose le dogme sacro-saint de sa souveraineté illimitée, illusoire d
252
L’école, aux trois degrés, nous fait croire que l’
État-nation
est le dernier mot de l’évolution, qu’il correspond à une langue et à
253
et bien au-delà de la nation. » La critique de l’
État-nation
— ou l’étatisation manu militari des coutumes et des idéaux d’une com
254
us nos peuples. Ils sont unanimes à montrer que l’
État-nation
qui règne seul, depuis un siècle, sur la science de ses professeurs e
255
réalités du monde actuel. Un modèle périmé L’
État-nation
qui se dit souverain absolu est manifestement trop petit pour jouer u
256
continentale — et là seulement ? D’autre part, l’
État-nation
de type centralisé, imposant les mêmes limites territoriales à des ré
257
civique digne du nom, une participation réelle. L’
État-nation
trop petit appelle la fédération ; trop grand, il appelle les régions
258
cette union, que constituent les prétentions de l’
État-nation
à une souveraineté sans limites, qui ne peut plus rien animer si elle
259
’union sur le principal ennemi de toute union : l’
État-nation
. Voilà l’obstacle sur lequel nous butons depuis vingt ans. Vous avez
260
paraissent complètement. » Oui, l’ennemi, c’est l’
État-nation
, hérité de Napoléon. L’État-nation est la mainmise de l’appareil état
261
nnemi, c’est l’État-nation, hérité de Napoléon. L’
État-nation
est la mainmise de l’appareil étatique, administratif et policier sur
262
ique et affective qu’est une nation. Instituer un
État-nation
, c’est livrer sans recours toute l’existence humaine à la bureaucrati
263
t fascistes ont toutes en commun la religion de l’
État-nation
centralisé. Il n’y a que des différences de degré. Après la guerre, t
264
t qu’un appareil, au mieux utile ! » Tandis que l’
État-nation
? Le côté sacral qu’il s’est attribué est incroyable. Il a le droit d
265
e des systèmes totalitaires de toutes couleurs. L’
État-nation
prétend faire coïncider dans ce qu’il nomme ses « frontières naturell
266
es liens entre les régions et la capitale de leur
État-nation
. Et quand les ordinateurs mesureront que ce sont les régions qui joue
267
s’y prêtera mieux qu’un discours ordonné. 1. L’
État-nation
totalitaire du xxe siècle accomplit les vœux du fascisme, chacun sai
268
les phagocyte séance tenante, Lénine compris96. L’
État-nation
— formule Napoléon, Bismarck, Lénine, Mussolini, Staline, Hitler, Bre
269
ormes institutionnelles, seules contraignantes. L’
État-nation
s’est toujours révélé beaucoup plus fort que les mouvements qui s’en
270
politique sérieux d’aujourd’hui est de défaire l’
État-nation
. Défaire l’État-nation (et je ne dis pas détruire l’État, j’y reviend
271
jourd’hui est de défaire l’État-nation. Défaire l’
État-nation
(et je ne dis pas détruire l’État, j’y reviendrai), c’est la seule hé
272
eule hérésie créatrice au xxe siècle. Car avec l’
État-nation
relâché ou totalitaire, « démocrate » ou « populaire », « purement fo
273
e, non la guerre ». Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
, fauteur de guerre, et seul obstacle à l’union de l’Europe comme à la
274
ici. Elle me paraît indépendante du problème de l’
État-nation
, et c’est même tout ce qu’elle peut nous apprendre à son sujet. En ef
275
le libre développement des personnes. C’est que l’
État-nation
ne s’est pas constitué en vue de certaines tâches sociales définies,
276
il se comporte vis-à-vis de l’extérieur comme un
État-nation
de type xixe siècle. Le fédéralisme intégral va bien au-delà de cett
277
mpte, à la seule alternative sérieuse du siècle :
État-nation
fermé ou société fédéraliste ouverte. ag. Rougemont Denis de, « Fé
278
evient clair aux yeux de tous que la formule de l’
État-nation
napoléonien s’oppose radicalement à toute union de l’Europe, et que s
279
dirige. Valéry n’a peut-être pas envisagé que l’
État-nation
était notre malheur fondamental. Et il n’a pas vécu pour constater qu
280
e ne peut survivre au corps qu’elle tue. Ainsi, l’
État-nation
, paralysant ou mécanisant la vie civique, et par suite déprimant sa p
281
ibilité de participation, celle précisément que l’
État-nation
excluait, et qui est à la fois régionale et continentale. L’État-nati
282
et qui est à la fois régionale et continentale. L’
État-nation
était trop grand pour animer l’existence économique, sociale et cultu
283
rritoire : les régions seules peuvent le faire. L’
État-nation
était trop petit pour jouer un rôle à l’échelle mondiale : la fédérat
284
s ou moins arbitraire mais immuable (système de l’
État-nation
). 3. Les unités d’action civique Les unités d’action civique so
285
tes politiques et de l’appareil tentaculaire de l’
État-nation
libère le processus de formation de groupes, communes, régions, assoc
286
e groupes, communes, régions, associations, que l’
État-nation
prétendait interdire, ou, ce qui revient au même, unifier. Les unités
287
té ou un groupe tiennent pour politiques. Dans un
État-nation
centralisé d’aujourd’hui, la participation libre et active se réduit
288
essentiellement aux « affaires étrangères » de l’
État-nation
d’une part, et aux rivalités des partis d’autre part. Les objectifs
289
1880, prépare des nationalistes. Elle présente l’
État-nation
de modèle napoléonien centralisé, uniformisé et territorialement born
290
même coup, elle tend à nous faire croire que cet
État-nation
a toujours existé, telles une Idée platonicienne ou une Essence métap
291
: — veut-on la Puissance à tout prix (celle de l’
État-nation
, s’entend), la Croissance à tout prix (du PNB, des salaires et des di
292
’on ne pouvait pas non plus faire l’Europe avec l’
État-nation
. Il fallait donc unir l’Europe d’une manière fédéraliste, c’est-à-dir
293
alysant ainsi complètement cette machine. Donc, l’
État-nation
gardait une très grande importance ? Exactement. Or, nous autres, féd
294
l’obstacle par excellence à toute union qu’est l’
État-nation
? C’est une tâche absolument impossible que se sont assignée les État
295
rentes. L’utopie, c’est ce qu’a fait Napoléon : l’
État-nation
. C’est de la démence, de la folie. Pendant tout le xixe et le xxe s
296
ine que c’est de la folie pure. Ils croient que l’
État-nation
a été créé par Dieu le septième jour de la création, que c’est le som
297
verie absurde de vouloir dépasser ce stade. Or, l’
État-nation
nous empêche de faire l’Europe. Et il nous faut faire l’Europe ; sino
298
lleurs, nous sommes forcés de renoncer à la forme
État-nation
et aux soi-disant économies nationales qui posent des tas de problème
299
pié par plus de cent pays dans le monde entier, l’
État-nation
à souveraineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait tou
300
culture commune, bien antérieure à l’idée même d’
État-nation
. Mais dira-t-on, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui
301
ngue allemande : si elle devait coïncider avec un
État-nation
, il faudrait annexer à la République fédérale outre l’Allemagne de l’
302
contre toute évidence, mais au service dévot de l’
État-nation
. C’est ainsi qu’on nous a inculqué que le Rhin sépare les peuples de
303
épasser la formule jacobine et napoléonienne de l’
État-nation
, toute récente et criminelle — deux guerres mondiales, soixante milli
304
sciste et national-socialiste : le fanatisme de l’
État-nation
. S’ils omettaient de dénoncer l’État-nation sous sa forme imparfaite
305
de l’État-nation. S’ils omettaient de dénoncer l’
État-nation
sous sa forme imparfaite dans nos démocraties, s’ils refusaient d’y v
306
ur notre part, de répéter que cette religion de l’
État-nation
exigeait la guerre, mais que la guerre ne pourrait que la perpétuer e
307
rpétuer et « justifier » ses exigences accrues. L’
État-nation
centralisé par l’administration et les transports en vue de la mobili
308
spécifie. Aujourd’hui, toute révolution liée à un
État-nation
doit périr par les soins du Pouvoir qu’elle instaure. Ses chefs sont
309
ridiculisant, interdisant la langue maternelle, l’
État-nation
de style xixe siècle a prétendu imposer sa pensée, fût-elle précisém
310
litiques est celui du lit de Procuste qu’on nomme
État-nation
. Il procède de la volonté, en somme démente, d’imposer une même front
311
a frontière politique unique et omnivalente que l’
État-nation
prétend imposer tant aux ethnies qu’à l’économie se trouve modifiée d
312
veraineté totale, universelle et indivisible de l’
État-nation
de type moderne, dont la croyance aux « cultures nationales » est à l
313
Convention) et triomphe par les écoles servant l’
État-nation
, dès la fin du xixe siècle. C’est ainsi qu’on nous a inculqué que le
314
on et l’idéal de l’Europe au lieu des mythes de l’
État-nation
souverain et des mensonges qui seuls les ont accrédités dans les espr
315
les politiciens, la seule réalité est celle de l’
État-nation
, tel qu’ils l’ont apprise à l’école — et ceux qui parlent d’autonomie
316
tiques au contraire, la souveraineté absolue de l’
État-nation
n’est qu’un mythe, quand elle n’est pas simple prétexte à refuser de
317
e ». (p. 27) L’École est devenue la religion de l’
État-nation
. (p. 27) Elle doit en inculquer les dogmes, tels que celui de la « fi
318
Or, la communauté n’est pas réelle au niveau de l’
État-nation
, mais bien plus haut — l’Europe, le Monde — ou bien plus près — la ré
319
, à peu près, l’école militarisée au service de l’
État-nation
. Dans le système actuel, il serait pratiquement impossible de déscola
320
ns le même sens : je veux parler de la crise de l’
État-nation
centralisé, de modèle jacobin et napoléonien, qui domine l’Europe dep
321
utissement suprême de l’Histoire. Qu’est-ce que l’
État-nation
? C’est la mainmise d’un appareil étatique — réalité abstraite et bur
322
onnaires et la rapidité des mobilisations. Or cet
État-nation
, sacro-saint pour nos pères et les manuels de notre enfance, se voit
323
fédéralistes européens voient dans le culte de l’
État-nation
non seulement la cause de nos guerres, mais l’obstacle majeur à l’uni
324
éalités du monde actuel. Un modèle périmé L’
État-nation
, qui se dit souverain absolu, est manifestement trop petit pour jouer
325
Marché commun) indiquent la voie. D’autre part, l’
État-nation
de type centralisé, qui prétend follement imposer les mêmes limites t
326
ce de responsabilités réelles par les citoyens. L’
État-nation
, trop petit, appelle la fédération ; trop grand, il appelle les régio
327
cette union que constituent les prétentions de l’
État-nation
à une souveraineté sans limites (laquelle ne peut plus rien animer si
328
Ceux qui, au contraire, disent tout devoir à leur
État-nation
, ne sont jamais ceux qui l’illustrent, ce sont les Déroulède et les D
329
, se heurtent à l’obstacle majeur que constitue l’
État-nation
, tel que l’a créé Napoléon, en vue de la guerre, et tel que l’ont imi
330
civique. Pour certains, c’est une pure utopie : l’
État-nation
, disent-ils, est encore un obstacle inébranlable, soyons « réalistes
331
, acceptons-le. Pour d’autres, les plus jeunes, l’
État-nation
n’existe plus. Pourquoi lutter contre un fantôme du passé ? Pour moi,
332
i lutter contre un fantôme du passé ? Pour moi, l’
État-nation
reste un mythe formidable, et la tâche politique de cette fin de sièc
333
le fédéralisme n’est pas l’autarcie cantonale, l’
État-nation
cantonal, la fermeture du canton sur soi-même ! Le fédéralisme est un
334
ière et ne s’incline devant aucune majorité. L’
État-nation
contre l’Europe Ici, l’on bute sur l’obstacle majeur à toute union
335
r plus de cent-vingt pays dans le monde entier, l’
État-nation
à souveraineté théoriquement illimitée, sacro-sainte mais en fait tou
336
culture commune, bien antérieure à l’idée même d’
État-nation
. Mais, dira-t-on, le mot « nation » désignait, dès ce temps, ceux qui
337
ngue allemande : si elle devait coïncider avec un
État-nation
, il faudrait annexer à la République fédérale outre l’Allemagne de l’
338
contre toute évidence, mais au service dévot de l’
État-nation
. C’est ainsi qu’on nous a inculqué que le Rhin sépare les peuples de
339
en absolument contraire au statut des sujets d’un
État-nation
, et que je nomme : pluralité des allégeances. Cela veut dire : releve
340
se en tant qu’institution, au même titre que tout
État-nation
. La véritable orthodoxie, la « voie droite », ne saurait être que la
341
ce que l’institution ecclésiastique, tout comme l’
État-nation
, nomme hérésie. La solution fédéraliste m’apparaît donc comme la tran
342
la « taille européenne » le modèle obsédant de l’
État-nation
napoléonien, défini par ses seules frontières — ces « cicatrices de l
343
rincipal d’une région, contrairement à celui d’un
État-nation
, n’est pas d’affirmer sa puissance mais d’exercer sa liberté ; n’est
344
r » les impasses créées par l’administration de l’
État-nation
« un et indivisible ». Tous les anciens motifs d’hostilité, de jalous
345
le voit que trop ces jours-ci… La formule de l’
État-nation
est à bout de course Faire l’Europe, pour vous, qu’est-ce que c’es
346
ganisée à l’échelle continentale. La formule de l’
État-nation
est à bout de course. Nous devons viser à la dépasser à la fois par e
347
ales est une démonstration de l’inadaptation de l’
État-nation
aux réalités économiques de l’ère actuelle. Comment peut-on croire en
348
ans le sentiment que la cité, démesurée, l’énorme
État-nation
centralisé où ils se voient perdus, n’est plus leur affaire, ne peut
349
à l’État totalitaire, dans le système actuel de l’
État-nation
centralisé, déstructuré ; donc à la perte de nos libertés. En revanch
350
r en haut mais par en bas, le cadre inadapté de l’
État-nation
imposé par Napoléon : par en bas, ce sont les régions, par en haut, l
351
que gagner (si possible) en actualité. Contre l’
État-nation
. La critique de l’État centralisé, confondu avec la Société, le gouve
352
onflits, refoulés mais non supprimés. (ON 38) L’
État-nation
, trop petit et trop grand. L’homme n’est pas fait à l’échelle de ces
353
borner son horizon spirituel aux frontières de l’
État-nation
; trop grands si l’on tente d’en faire le lieu de ce contact direct a
354
pont aux ânes de toute critique fédéraliste de l’
État-nation
. On le retrouve de nos jours dans les écrits de J. Buchmann, de Rober
355
on Ordre nouveau). ( L’ON 12) Faire éclater l’
État-nation
. Enfin, voici en quelques lignes un condensé de ce qui sera, dans les
356
hrase : « En vérité, à y regarder de plus près, l’
État-nation
est bien malade », sur le mot « près » les lumières revinrent. Cet in
357
et fortement contaminé au xixe par le concept d’
État-nation
.) Pourtant, toute la complexité baroque de notre histoire fédérale se
358
te à l’égard des pays voisins exactement comme un
État-nation
centralisé, et ne diffère des autres que par ses prétentions à représ
359
faire de notre pays, à l’égard de ses voisins, un
État-nation
centralisé comme les autres ; simplement plus petit. Le fédéralisme s
360
Il est certain que la formule napoléonienne de l’
État-nation
souverain, indivisible et centraliste, n’est plus adaptée au monde d’
361
tion de certains de nos modèles, comme celui de l’
État-nation
par le tiers-monde, doivent nous rendre méfiants sur ce chapitre. Il
362
s humour, c’est-à-dire fanatiques, du modèle de l’
État-nation
posé par les jacobins et imposé d’abord par Napoléon. Ils voient dans
363
nent même pas son importance fondamentale. Mais l’
État-nation
n’est pas seulement responsable de la décadence des liens communautai
364
ler Prestige National Brutal) qui ramène tout à l’
État-nation
et rien à l’homme, — chef-d’œuvre inégalé de bêtise codée. Au princip
365
re, nous tenons donc un responsable incontesté, l’
État-nation
souverain sur toutes choses et gens dans le cadre de ses frontières,
366
choses et gens dans le cadre de ses frontières, l’
État-nation
tel que nous l’avons fait, nous les Européens — mauvais Européens ! —
367
ire une communauté, des communautés, au-delà de l’
État-nation
, et en deçà. Comme il convient quand on présente une recherche, je ne
368
le plan général de mon enquête. La critique de l’
État-nation
centralisé constitue le point de départ obligé de cette enquête. Elle
369
y regarder de près14, nous nous apercevons que l’
État-nation
est bien malade. Et tout d’abord, sa souveraineté prétendue est de pl
370
aladroit, et révèle bien la faiblesse réelle de l’
État-nation
; tant il est clair qu’aucun problème écologique ne se laisse définir
371
es eaux. La faiblesse fondamentale, basique, de l’
État-nation
réside dans sa définition même, dans sa prétention intenable à impose
372
guerre. Elle n’est plus tenable au xxe siècle. L’
État-nation
ne répond plus aux problèmes économiques du monde moderne et encore m
373
moderne et encore moins aux réalités civiques. L’
État-nation
est à la fois trop petit et trop grand. Trop petit pour jouer un rôle
374
la conviction que cet obstacle n’est autre que l’
État-nation
, la religion de l’État-nation et sa souveraineté absolue. L’État-nati
375
e n’est autre que l’État-nation, la religion de l’
État-nation
et sa souveraineté absolue. L’État-nation, tel que le définissait dès
376
on de l’État-nation et sa souveraineté absolue. L’
État-nation
, tel que le définissait dès 1932 le groupe personnaliste de L’Ordre n
377
t ordonne de faire, il faut défaire et dépasser l’
État-nation
, dans nos mentalités et dans les faits. À partir de là, tout s’enchaî
378
bornées, celle de foyers librement rayonnants. L’
État-nation
qui règne seul, depuis un siècle, sur la science de ses professeurs e
379
le thème central de la critique fédéraliste de l’
État-nation
. L’État-nation qui se prétend souverain absolu est manifestement trop
380
al de la critique fédéraliste de l’État-nation. L’
État-nation
qui se prétend souverain absolu est manifestement trop petit pour jou
381
our l’écologie du continent, etc. D’autre part, l’
État-nation
de type centralisé, imposant les mêmes limites territoriales à des ré
382
digne du nom, une participation réelle. Ainsi : l’
État-nation
trop petit appelle la fédération continentale ; trop grand, il appell
383
cette union, que constituent les prétentions de l’
État-nation
à une souveraineté sans limites, amènent à constater que si l’on veut
384
s des liens plus particuliers, dans le cadre de l’
État-nation
qui les avait jadis « réunies » de gré ou de force, rien ne les en em
385
e. Mais les ouvrages des seconds démontrant que l’
État-nation
est une formule dépassée, se trouvent anticiper sur le xxie : entre
386
qui n’appellent que très peu de commentaires. L’
État-nation
est le bien suprême Discours de M. Georges Pompidou à Poitiers, le
387
tre démontré puisqu’en effet, selon le dogme de l’
État-nation
, « le bien le plus précieux, c’est l’unité nationale ». Je m’étais ét
388
nce et de l’Europe, de l’Europe et du monde. L’
État-nation
, une formule périmée Mais tandis que déclament les hommes de l’Éta
389
livre à une critique radicale de ce qu’il nomme l’
État-nation
— résultat de la confiscation d’une nation par un appareil étatique —
390
ont le confirmer les événements de 1939-1945. À l’
État-nation
napoléonien, L’Ordre nouveau oppose la fédération à base de communes
391
vers l’État ». Depuis quelques années, le terme d’
État-nation
paraît entré dans l’usage commun des politologues anglo-saxons de tou
392
e à l’Europe tout entière. Le rôle essentiel d’un
État-nation
— la défense — s’est fortement amenuisé. Les exemples de la Finlande,
393
lemagne ou l’Italie n’aient tenté de réunir en un
État-nation
à la française toutes leurs cités, tous leurs pays. Pourtant je vois
394
La révolte des régions : l’
État-nation
contre l’Europe (mars 1974)n L’interdiction récente de quatre mouv
395
re un autre exemple —, telle est la religion de l’
État-nation
, la seule qui exige encore des sacrifices humains, et les obtienne. T
396
it arbitraire. » (Simone Weil, L’Enracinement.) L’
État-nation
napoléonien, résultant de la mainmise d’un appareil étatique sur les
397
d de Jouvenel et de Toynbee à Georg Picht. Mais l’
État-nation
condamné se défend, avec la rage de l’animal blessé, contre deux sort
398
Rougemont Denis de, « La révolte des régions : l’
État-nation
contre l’Europe », Le Monde diplomatique, Paris, mars 1974, p. 30.
399
n’a pas été transformée. Le concept napoléonien d’
État-nation
, souverain comme un monarque de droit divin dans ses frontières, rest
400
une culture vivante ne s’est formée à partir de l’
État-nation
. Toute culture typiquement européenne résulte du jeu dialectique du l
401
continentaux : dans les deux cas, la formule de l’
État-nation
est dépassée. Grâce à la crise de l’environnement et à la prise de co
402
n train de découvrir le vice le plus profond de l’
État-nation
centralisé : il a tué les communautés locales, seules capables de se
403
ublique obligatoire dans nos pays) est basé sur l’
État-nation
: histoire, géographie, économie sont enseignées à partir de l’État o
404
science politique se consacre à la critique de l’
État-nation
, origine des pires maux du monde moderne et qu’au-delà de cette formu
405
voulons n’est pas une superpuissance ni un super
État-nation
, et n’a pas pour fin l’instauration d’un nouvel empire. Mais qu’elle
406
à l’État totalitaire, dans le système actuel de l’
État-nation
centralisé, déstructuré ; donc à la perte de nos libertés. En revanch
407
r en haut mais par en bas, le cadre inadapté de l’
État-nation
imposé par Napoléon : par en bas, ce sont les régions, par en haut, l
408
ses formes les plus radicales : dénonciation de l’
État-nation
comme principal fauteur de notre crise, appel à la formation de régio
409
plexes de préjugés murés dans les fondations de l’
État-nation
souverain ne sont pas dénoués, aucune planification rationnelle à l’é
410
par Georg Picht, qui réitère sa condamnation de l’
État-nation
incompatible avec l’ordre global. Je n’hésite plus : j’annonce le tit
411
’impose comme seule alternative à la formule de l’
État-nation
. ⁂ Le 12 octobre 1974 Quitté le Piazzale Roma vers 17 h. Arrivés à Be
412
issement d’un système global est l’existence de l’
État-nation
Le principe de la crise mondiale réside dans une mauvaise gestion
413
mportance décisive qui lui revient à ce fait de l’
État-nation
comme obstacle principal au fonctionnement de tout système global. La
414
ionnement de tout système global. La formule de l’
État-nation
à souveraineté illimitée dans ses frontières, et qui place au princip
415
C’est dire qu’il faudra dépasser la formule de l’
État-nation
centralisé à souveraineté illimitée, telle que Napoléon l’avait conçu
416
tes pas le fait incontestable que la formule de l’
État-nation
est imitée par tous les peuples de la Terre qui peut la rendre moins
417
peut la rendre moins absurde en soi. Au-delà de l’
État-nation
, il faut inventer autre chose, et il faut l’inventer de toute urgence
418
aux : toute remise en question de la formule de l’
État-nation
, par exemple, est aussitôt stigmatisée comme non sérieuse ou utopique
419
dre établi »), selon les principes et tabous de l’
État-nation
centralisé à souveraineté illimitée. Contre cette écrasante coalition
420
nsible des exigences infra- et supranationales. L’
État-nation
, né de la guerre et maintenu en vue de guerres futures — qu’elles soi
421
d’absurdités flagrantes. La force principale de l’
État-nation
vient sans nul doute de l’École, et non seulement de ce qu’elle nous
422
e gestion de la Terre depuis un siècle et demi, l’
État-nation
souverain ne peut plus se dérober. Quand nous lui demandons aujourd’h
423
te et de gauche avec l’appoint d’André Malraux, l’
État-nation
nous apparaît comme la forme de société la moins adaptable aux nécess
424
hème central de l’analyse critique du modèle de l’
État-nation
, qui conduit nombre de penseurs contemporains à le rejeter sans appel
425
ans appel, s’énonce comme une simple évidence : l’
État-nation
est aujourd’hui à la fois trop petit et trop grand. À la seule except
426
lemme d’une crudité presque gênante : — ou bien l’
État-nation
maintient et même étend ses prétentions au pouvoir exclusif de gestio
427
es ont seuls chance d’être vérifiés ; — ou bien l’
État-nation
se voit progressivement dessaisi de ses prétentions totalitaires et a
428
queront à temps des formules de remplacement de l’
État-nation
, ordonnées à des fins de liberté personnelle, non de richesse matérie
429
oute urgence, à ces formules de remplacement de l’
État-nation
. Nous avons vu que les dangers majeurs qu’entretient cette institutio
430
es barrières entre États-nations de l’Europe. À l’
État-nation
trop petit répondent les tentatives d’organisation fédérale (ou au mo
431
e domaine. 1. Tout d’abord, écartons l’idée que l’
État-nation
puisse être « renversé » par la violence, la terreur, l’anarchie syst
432
s sera de le faire dans les cadres existants de l’
État-nation
: ils sont mauvais et nous gêneront beaucoup, mais hors d’eux, il n’e
433
es priorités non pas alléguées mais réelles. 3. L’
État-nation
, grand responsable de la mauvaise gestion de la Planète, est aussi le
434
ons énormes, l’homme meurt de froid, dans un mini
État-nation
, ce serait plutôt d’asphyxie… Ni purement économique, ni purement eth
435
t de développement, et qui ont adopté le modèle d’
État-nation
qui leur était livré dans le même paquet que la technologie et le DDT
436
tte objection : 1° C’est l’Europe qui a inventé l’
État-nation
que tous imitent. C’est à elle de donner l’exemple d’une invention me
437
les anticorps des virus qu’elle a propagés. 2° L’
État-nation
peut faire autant et plus de mal au tiers-monde qu’aux Européens. Il
438
s. Le professeur polonais Pajestka soutient que l’
État-nation
est la sauvegarde des libertés des petits États neufs, contre le néo-
439
é de New Delhi ironisant sur ma condamnation de l’
État-nation
, la compare à la pilule contre les tremblements de terre qu’un charla
440
de l’idée de région. Ce qui est en crise c’est l’
État-nation
napoléonien qui s’oppose aux régions et propose contre elles sa « rég
441
pourrait pas y arriver à cause de la formule de l’
État-nation
, à souveraineté illimitée, qui s’opposerait toujours à la création d’
442
alors on retombe dans toutes les équivoques de l’
État-nation
, qui consiste (pour le dire en termes rapides) à vouloir imposer une
443
coïncider dans l’espace. Ça c’est la formule de l’
État-nation
napoléonien : imposer la même frontière à des phénomènes complètement
444
nt plus clairs que jamais : c’est la formule de l’
État-nation
qui prétend à une souveraineté absolue, quoique perdue depuis longtem
445
elle des sociétés multinationales. En effet, si l’
État-nation
n’était pas en crise, il n’y aurait pas de sociétés multinationales.
446
as de sociétés multinationales. C’est parce que l’
État-nation
, comme le dit la critique fédéraliste, est à la fois trop petit et tr
447
et non pour constituer une puissance telle que l’
État-nation
, une puissance qui sert à faire n’importe quoi, surtout la guerre. Qu
448
endrait du même coup, aux yeux de ses voisins, un
État-nation
, comme les autres ; plus grave : elle se verrait bientôt contrainte d
449
la création des grands États-nations. (J’appelle
État-nation
la mainmise d’un appareil étatique sur l’ensemble d’une nation.) Cepe
450
avait une influence ? C’est une évidence. Dans un
État-nation
comme ceux que nous connaissons, l’homme ne peut plus agir comme resp
451
l’individu. Partout ailleurs où la dimension de l’
État-nation
est trop grande, où le pouvoir est concentré entre quelques mains — e
452
« L’
État-nation
, voilà l’ennemi » (1er juillet 1975)u v Le club de Rome a prévu le
453
ène à un dilemme d’une crudité gênante. Ou bien l’
État-nation
maintient ses prétentions au pouvoir exclusif de gestion de la terre
454
liquent à temps des formules de remplacement de l’
État-nation
, ordonnées à des fins de liberté personnelle, non de puissance collec
455
ompte militaire. Je ne propose pas de renverser l’
État-nation
: nous péririons tous dans ses ruines. Au niveau des pouvoirs concret
456
force nous sera de le faire dans les cadres de l’
État-nation
périmés ; hors d’eux, il n’est plus d’espace libre, il n’y a plus que
457
sponsable de la mauvaise gestion de la planète, l’
État-nation
est aussi le fauteur de la crise, dans la mesure où l’obsession de la
458
tous ces pays neufs qui ont adopté le modèle de l’
État-nation
qui leur était livré dans le même paquet que la technique et le DDT,
459
onses à cette objection : 1) L’Europe a inventé l’
État-nation
que tous imitent. C’est à celle-là de donner l’exemple d’une inventio
460
r les anticorps des virus qu’elle a propagés. « L’
État-nation
peut seul les défendre », a-t-on dit. Mais les défendre contre quoi ?
461
sortir. Il faut que ses auteurs commencent. 2) L’
État-nation
peut faire autant et plus de mal au tiers-monde qu’aux Européens. Ce
462
olescence calculée. u. Rougemont Denis de, « L’
État-nation
, voilà l’ennemi », L’Express, Paris, 1 juillet 1975, p. 57-58. v. Pr
463
revivre, du même coup, les régions locales. Or l’
État-nation
ne veut ni des unes ni des autres. »
464
u problème général des régions dans le cadre de l’
État-nation
(plus ou moins centralisé) se compliquent ici du fait de la frontière
465
es difficiles ou impossibles du simple fait que l’
État-nation
se veut souverain unique, indivisible et absolu, dans tous les domain
466
Brillante gestion ! Mais qui était le gérant ? L’
État-nation
. Ils sont 150 aujourd’hui, qui se partagent toute la terre sans reste
467
xemplaire par Napoléon, dans et pour la guerre, l’
État-nation
et sa morale, qui est le nationalisme totalitaire, a provoqué les deu
468
m’apparaît clair : il faut défaire et dépasser l’
État-nation
parce qu’il est la cause efficiente et immédiate de la crise mondiale
469
ion de cette crise. Il faut défaire et dépasser l’
État-nation
si l’on ne veut pas aller irréversiblement vers une guerre atomique.
470
sponsable de la mauvaise gestion de la planète, l’
État-nation
est aussi le fauteur de la crise, dans la mesure où l’obsession de la
471
vérité reconnue dans la liberté ; sa formule de l’
État-nation
, non ses principes du droit des gens, sa séparation des pouvoirs ou s
472
africains hâtivement bricolés sur le modèle de l’
État-nation
européen. Les Nations unies comptent aujourd’hui 153 États-nations, d
473
d’abord par l’Europe (colonisation, formule de l’
État-nation
, développement industriel non équilibré par un développement moral, t
474
né avec la réalité toujours plus totalitaire de l’
État-nation
: « Toujours plus d’objets, toujours plus grands, toujours plus chers
475
iformisation indispensable au fonctionnement de l’
État-nation
. Vous êtes amené à revendiquer l’autonomie que l’État menace, que les
476
t obstacle majeur à toute union sérieuse qu’est l’
État-nation
, obsédé par ses droits souverains, d’ailleurs de plus en plus fictifs
477
conséquences politiques de ces vues justes. À un
État-nation
centralisé, né de la guerre, préparant la guerre, et trouvant l’« ult
478
abusif. Distribuer, par exemple, le pouvoir de l’
État-nation
vers le bas et vers le haut : vers le bas, aux communes, aux régions,
479
tranger à toutes leurs traditions, le modèle de l’
État-nation
napoléonien — et que ce soit en version capitaliste ou communiste ne
480
: dans les deux cas on échappe aux contrôles de l’
État-nation
, dont les monopoles classiques se trouvent débordés et vidés tant par
481
nq siècles exactement (1300-1800) pour préparer l’
État-nation
, moins d’un siècle pour en imposer le modèle à toute l’Europe, et tre