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Kierkegaard
(mai 1931)i j L’entrée de l’œuvre de Kierkegaard dans le monde int
2
erkegaard (mai 1931)i j L’entrée de l’œuvre de
Kierkegaard
dans le monde intellectuel et religieux français, est un événement qu
3
en particulier. Depuis quelques années, le nom de
Kierkegaard
reparaît de loin en loin dans des revues comme Commerce, la Nouvelle
4
philosophie religieuses de Strasbourg (Pascal et
Kierkegaard
), et dans la Revue de métaphysique et de morale. Et voici que l’on an
5
ster qui avait été très estimé au Danemark et que
Kierkegaard
lui-même avait aimé et honoré, comme ami de son père. Martensen, le s
6
é, dont la longue chaîne part des apôtres ». Mais
Kierkegaard
reste soucieux : Mynster est-il vraiment de la lignée des Apôtres, se
7
et avides d’avancement ? Les écrits polémiques de
Kierkegaard
, Le Moment et les Attaques contre le christianisme officiel ne peuven
8
iel ne peuvent être comparés qu’aux Provinciales.
Kierkegaard
est le Pascal du protestantisme, et il est caractéristique à la fois
9
contre le christianisme officiel furent l’acte de
Kierkegaard
. Après cet acte, il mourut. Comme Hamlet. » Et voici comment il faut
10
Comme Hamlet. » Et voici comment il faut situer
Kierkegaard
dans notre Panthéon spirituel : Kierkegaard fut le dernier grand pro
11
tuer Kierkegaard dans notre Panthéon spirituel :
Kierkegaard
fut le dernier grand protestant. On ne peut le comparer qu’aux grands
12
etits à côté de lui. La question essentielle pour
Kierkegaard
était : Comment deviendrai-je chrétien ? Seul un protestant pouvait t
13
ait trouver pareille formule. Le héros de la foi,
Kierkegaard
, « l’Isolé », n’a plus rien en lui ni de Faust, ni du Caïn de Byron,
14
L’œuvre la plus profonde et la plus originale de
Kierkegaard
est sa Psychologie de l’Angoisse, à laquelle on ne peut trouver d’ana
15
ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski.
Kierkegaard
d’ailleurs ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux mar
16
s espèces du fragment le moins caractéristique de
Kierkegaard
: Le Journal du séducteur (Stock éd.). Kierkegaard lui-même avait exp
17
ierkegaard : Le Journal du séducteur (Stock éd.).
Kierkegaard
lui-même avait exprimé le souhait formel que l’on n’ouvrît pas par ce
18
tre du message de Karl Barth, disciple fervent de
Kierkegaard
, — nous pouvons y attacher la valeur d’un signe. Kierkegaard sera pou
19
, — nous pouvons y attacher la valeur d’un signe.
Kierkegaard
sera pour beaucoup d’esprits en quête d’absolus, le maître que fut Ni
20
Éditions « Je sers ». i. Rougemont Denis de, «
Kierkegaard
», Foi et Vie, Paris, mai 1931, p. 351-352. j. Texte non signé.
21
. Un nom me hante, pendant que j’écris ces mots :
Kierkegaard
, — et c’est Gide qui, l’un des premiers, l’a prononcé en France. Kier
22
e qui, l’un des premiers, l’a prononcé en France.
Kierkegaard
, un homme qui ne vous lâche plus. Il a beaucoup parlé de lui-même. Ma
23
’impression pénible de se montrer, il arrive chez
Kierkegaard
une chose extraordinaire : soudain c’est lui qui me regarde et qui me
24
ence personnelle qu’avant tout nous avons besoin.
Kierkegaard
nous en propose le type le plus efficace. Et c’est ainsi par une néce
25
s la mesure même où Kassner se montre disciple de
Kierkegaard
, sa pensée paraît réfractaire à toute description, car elle opère sur
26
e de défendre plutôt que d’illustrer. Ainsi selon
Kierkegaard
, le premier homme qui s’avisa de défendre la religion mériterait-il d
27
chose. Le rare, c’est que chez Kassner comme chez
Kierkegaard
, cette présence s’accommode d’une ironie qui chez d’autres serait plu
28
ur le thème du tout-ou-rien moral qui caractérise
Kierkegaard
. L’on y trouvera moins de paradoxe et plus de délectation peut-être,
29
oderne. « Depuis Descartes, ils ont tous cru, dit
Kierkegaard
, que si longtemps qu’ils pussent douter, si longtemps qu’ils fussent
30
elui que l’on voudrait nommer l’a priori éthique.
Kierkegaard
, après avoir formulé la « monstrueuse contradiction » moderne, conclu
31
maine déchirée entre le Temps et l’Éternité. 1.
Kierkegaard
: « Conclusion peu scientifique à la Philosophie en miettes. » 2. Co
32
ncipe de l’action collective. 4. Les attaques de
Kierkegaard
contre la philosophie dialectique de l’histoire, d’où Marx, Engels et
33
de Marx, les autres de Proudhon ; de Hegel ou de
Kierkegaard
; de la Raison sous ses formes violentes et créatrices, ou de la Foi.
34
qu’il publie en marge de son œuvre romanesque. Un
Kierkegaard
critique ses mesures morales, en donne la référence : ce Dieu terribl
35
ler à la conscience. Le but de ce débat, celui de
Kierkegaard
, celui de Nietzsche, celui présentement de Jouhandeau, c’est de trans
36
alectique selon Hegel, et peut-être la passion de
Kierkegaard
. Mais alors M. Truc parle des « brumes nordiques » ! Car la métamorph
37
’est justement cette « résolution » que combattra
Kierkegaard
. Chez Kierkegaard, la dialectique redevient simultanée, irréductible,
38
te « résolution » que combattra Kierkegaard. Chez
Kierkegaard
, la dialectique redevient simultanée, irréductible, vivante… 3. Que
39
in économique, traduit exactement l’opposition de
Kierkegaard
et de Hegel dans le domaine religieux. Elle traduira demain l’opposit
40
alectique selon Hegel, et peut-être la passion de
Kierkegaard
. Mais alors M. Truc parle des « brumes nordiques » ! Car la métamorph
41
’est justement cette « résolution » que combattra
Kierkegaard
. Chez Kierkegaard, la dialectique redevient simultanée, irréductible,
42
te « résolution » que combattra Kierkegaard. Chez
Kierkegaard
, la dialectique redevient simultanée, irréductible, vivante… 3. Que
43
la même façon, mais pense à cette vie terrestre.
Kierkegaard
(Journal). La volonté de rupture est l’origine même du christianisme
44
ir. Entendons maintenant cette phrase capitale de
Kierkegaard
: « L’Éthique ne commence pas dans une ignorance qu’il faudrait muer
45
en nous-mêmes de la thèse et de l’antithèse. Avec
Kierkegaard
, elle répète que « toute prétention à une unité supérieure qui harmon
46
a plus qu’à compter un, deux, trois, comme le dit
Kierkegaard
dans La Répétition. Qu’il y ait une virtu dans l’acceptation volontai
47
ilà qui ne peut manquer d’évoquer l’attitude d’un
Kierkegaard
et par là même de ses descendants directs, les théologiens dialectiqu
48
urait en être tenu pour l’inventeur, pas plus que
Kierkegaard
, pas plus que Luther et Calvin, pas plus que Paul ou Jérémie. Que cel
49
st bien la constatation cruciale que Barth, après
Kierkegaard
, remet au premier plan de la pensée théologique. C’est de cette situa
50
ime de notre existence devant Dieu. À la suite de
Kierkegaard
il nous fait voir que le christianisme, c’est l’immédiat, l’instant é
51
que et le plus artificiel de tous les ouvrages de
Kierkegaard
. Et il en a tiré la monographie la plus logique, la plus objective et
52
omique. Ce n’est pas le moindre intérêt du livre.
Kierkegaard
a personnifié dans les Stadestrois attitudes possibles en face de la
53
rême de la foi, c’est le chrétien tel que le veut
Kierkegaard
. Je soupçonne un peu Carl Koch d’intelligence avec l’assesseur Wilhel
54
ent ce qu’il nous faut. Du personnage complexe de
Kierkegaard
, on nous a présenté jusqu’ici deux aspects seulement, et les plus pro
55
et retors à la fois du Journal du Séducteur. Mais
Kierkegaard
est surtout un chrétien, et c’est ce qu’il eût fallu montrer d’abord.
56
st la démonstration de l’emprise que peut exercer
Kierkegaard
sur un chrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtili
57
autrement. Après tout, il ne faut pas souhaiter à
Kierkegaard
une introduction systématique et qui épuise tous les thèmes de son œu
58
tique et qui épuise tous les thèmes de son œuvre.
Kierkegaard
est un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en toute simpli
59
dmiration, mais l’acte ! », répète inlassablement
Kierkegaard
. C’est de toi, lecteur, qu’il s’agit, et non pas d’un auteur nouveau.
60
ch n’a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez
Kierkegaard
, mais il a su le décrire sans pédantisme et sans littérature. Tant de
61
e laquelle il est impossible de rien comprendre à
Kierkegaard
— j’entends la perspective chrétienne, que Carl Koch met si bien en l
62
e sa présentation en France. Carl Koch reproche à
Kierkegaard
ce qu’il baptise, d’un terme impressionnant, son ascétisme antivital.
63
ienne. Et cette défaillance expliquerait pourquoi
Kierkegaard
ne devint pas lui-même le « témoin de la vérité » qu’il annonçait, ma
64
ment d’en limiter la portée. La thèse extrême8 de
Kierkegaard
est si peu séparable de l’ensemble de ses conceptions, qu’en vérité,
65
dira Karl Barth, dont la théologie procède ici de
Kierkegaard
, « une différence qualitative infinie » entre Dieu et l’homme. Le tou
66
soi-même. Periissem nisi periissem ! La devise de
Kierkegaard
fait écho à ce cri de Thérèse d’Avila : « Je meurs de ne pas mourir.
67
nt le culte de la vie. « Le christianisme tel que
Kierkegaard
le représentait, ne peut être réellement adopté et assimilé par la vi
68
, culturel, social, national et même religieux. ⁂
Kierkegaard
en tant que chrétien sait que la vie de l’homme est au péché. Il sait
69
c quelle facilité des incroyants ont fait grief à
Kierkegaard
de n’avoir pas incarné sa doctrine. Mais quelle était son exigence ?
70
» qui veut. Ce n’est pas là un choix de l’homme.
Kierkegaard
a choisi d’être « un poète et un penseur particulier ». Mais ce poète
71
service dans le journal de l’hôpital Frédérik où
Kierkegaard
passa ses derniers jours : « Il tient sa maladie pour mortelle ; sa m
72
le vocabulaire et certains tours de la pensée de
Kierkegaard
ou de Karl Barth, M. Dominicé, qui n’ignore pas ces influences, s’est
73
é universelle du désespoir. Un rapprochement avec
Kierkegaard
me paraît s’imposer ici. 49. M. Marcel introduit ici le motif du rec
74
Quelques œuvres et une biographie de
Kierkegaard
(26 mai 1934)e On rêverait, parfois, d’un protocole d’introduction
75
ys. La présentation d’un esprit de l’envergure de
Kierkegaard
eut légitimé, à elle seule, la création de cet Office et ses soins le
76
tre du gidisme et de l’« inquiétude » littéraire.
Kierkegaard
, avant tout, est un chrétien ; un chrétien peu rassurant, certes, et
77
sche, avec lequel il a pas mal de traits communs,
Kierkegaard
nous laisse un ouvrage d’autocritique2 où il dégage le sens général d
78
ladie, c’est le péché. L’impitoyable maîtrise que
Kierkegaard
apporte dans l’analyse psychologique du désespoir, considéré comme un
79
lement concrète. Le génie familier et ironique de
Kierkegaard
a créé dans cette œuvre une abondance d’illustrations inoubliables. P
80
oète, le philosophe, l’ironiste et le théologien.
Kierkegaard
nous montre un homme aux prises avec un problème sentimental douloure
81
uelle il faut considérer l’ensemble des écrits de
Kierkegaard
, et qui est celle du Point de vue explicatif. Le livre de Carl Koch e
82
st la démonstration de l’emprise que peut exercer
Kierkegaard
sur un chrétien sincère, peu suspect de complaisance pour les subtili
83
moindre piquant du livre. Fallait-il souhaiter à
Kierkegaard
une introduction plus systématique ? Je ne le pense pas. Kierkegaard
84
roduction plus systématique ? Je ne le pense pas.
Kierkegaard
est un événement. Voici un homme qui vient nous dire, en toute simpli
85
ch n’a pas simplifié ce qui n’est pas simple chez
Kierkegaard
. Mais il a su le décrire clairement et fidèlement, sans pédantisme et
86
Denis de, « Quelques œuvres et une biographie de
Kierkegaard
», Les Nouvelles littéraires, Paris, 26 mai 1934, p. 3.
87
ues de Proudhon, et de celles, philosophiques, de
Kierkegaard
, vis-à-vis de la dialectique hégélienne. Cette opposition me paraît l
88
’une politique du pessimisme actif. Une phrase de
Kierkegaard
résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de to
89
Notice biographique [
Kierkegaard
] (août 1934)w Søren Kierkegaard naquit à Copenhague en 1813, et y
90
’empêcha pas de faire fortune. Et c’est ainsi que
Kierkegaard
reçut en héritage de son père, après une sévère éducation piétiste, u
91
omplissait sa vocation chrétienne. ⁂ On a comparé
Kierkegaard
à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui-même ne s’est jamais compar
92
e temps51 a porté sur l’ensemble de ses écrits :
Kierkegaard
fut le dernier grand protestant. On ne peut le comparer qu’aux grands
93
etits à côté de lui. La question essentielle pour
Kierkegaard
était : Comment deviendrai-je chrétien ? Seul, un protestant pouvait
94
L’œuvre la plus profonde et la plus originale de
Kierkegaard
est son Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie q
95
ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski.
Kierkegaard
, d’ailleurs, ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux m
96
. w. Rougemont Denis de, « Notice biographique [
Kierkegaard
] », Foi et Vie, Paris, août–septembre 1934, p. 602-604.
97
Nécessité de
Kierkegaard
(août 1934)x On appelle l’esprit… De quoi se plaint l’intelli
98
on fait profession de défendre ? La biographie de
Kierkegaard
va nous l’apprendre. On commencera par mettre en doute son sérieux :
99
ra par mettre en doute son sérieux : « Qui est le
docteur Søren Kierkegaard
? C’est l’homme dépourvu de sérieux », lit-on dans un journal du temp
100
’esprit. Qu’est-ce que l’esprit ? « L’esprit, dit
Kierkegaard
, c’est la puissance que le savoir d’un homme exerce sur sa vie.52 » C
101
n sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée… de
Kierkegaard
? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste en faveur de ce
102
se peut, si pourtant Dieu le veut. L’exigence de
Kierkegaard
se limite à l’instant du choix, où l’homme s’engage, « en vertu de l’
103
ns sa plénitude la primauté de l’acte spirituel :
Kierkegaard
. Le grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer nos
104
rquants de l’époque, la vérité des anathèmes dont
Kierkegaard
salua leur naissance. Nous nous tournons vers ce prophète de nos malh
105
l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué
Kierkegaard
, elle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus
106
eparaître les traits ironiques du grand visage de
Kierkegaard
, il me vient à l’esprit une image dont le burlesque n’aurait pas dépl
107
e autour de cette angoissante mimique. Le rire de
Kierkegaard
sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi le sér
108
ournal, — mais qui porte l’enfer dans son âme ! —
Kierkegaard
a montré « le comique infini ». Il faut risquer cette expression : le
109
ien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de
Kierkegaard
tourne son aiguillon contre le « monde chrétien », celui qui se récla
110
x ; tous en seront… « Deux questions — dit encore
Kierkegaard
— témoignent de l’esprit : 1) Ce qu’on nous prêche, est-ce possible ?
111
ne rit ! »56. C’est alors que paraît le rire de
Kierkegaard
. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule au dé
112
it rire la foule au dépens de l’extravagant. Mais
Kierkegaard
rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de
113
igmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de
Kierkegaard
se recompose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la douleur du
114
son ordre ? La loi du Créateur. Le solitaire que
Kierkegaard
appelle, c’est l’homme seul devant son Dieu. Mais comment cela se peu
115
nce dans la mesure où sa vocation le dépasse ? Si
Kierkegaard
condamne la foule, ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne
116
ce temps. Tout le génie paradoxal et réaliste de
Kierkegaard
consiste à l’avoir dénoncée au plus intime de l’existence individuell
117
une théologie de la dégradation. L’opposition de
Kierkegaard
et de Hegel59 trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plu
118
en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul,
Kierkegaard
sait nous la désigner, dans le refus de cette « catégorie du solitair
119
qui l’abandonne aux lois mythiques de l’histoire.
Kierkegaard
au contraire nous répète : « La subjectivité est la vérité. » La libe
120
idéale, je peux rêver ma vocation et ses périls…
Kierkegaard
nous attend au réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous les
121
vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de
Kierkegaard
est vraie. La sujétion totale est seule active. Elle est aussi présen
122
enversant ce rapport il ne resterait à montrer de
Kierkegaard
que sa « catégorie du solitaire » est le seul fondement pratique d’un
123
et son risque absolu, ce qu’est la solitude dont
Kierkegaard
a témoigné, il n’apparaît plus nécessaire de réfuter les objections d
124
ections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de
Kierkegaard
portent cette dédicace fameuse : « Au solitaire que j’appelle avec jo
125
elle avec joie et reconnaissance : mon lecteur. »
Kierkegaard
savait bien que lorsqu’on parle à tous ou contre tous, chacun croit q
126
au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne.
Kierkegaard
s’adresse au chrétien, comme au seul responsable parmi nous. Il sait
127
tre « l’impossible » : il faut être le solitaire.
Kierkegaard
peut-il nous aider ? (Un homme pourrait-il nous aider ?). Ou bien seu
128
uvons pas tous devenir martyrs ! » Certes, répond
Kierkegaard
, mais il vaudrait mieux dire : « “Moi, je ne le puis pas.” Et s’il es
129
réalité. x. Rougemont Denis de, « Nécessité de
Kierkegaard
», Foi et Vie, Paris, août–septembre 1934, p. 605-620.
130
’une politique du pessimisme actif. Une phrase de
Kierkegaard
résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de to
131
e la même façon, mais pense à cette vie terrestre
Kierkegaard
(Journal). La volonté de rupture est l’origine même du christianisme
132
in économique, traduit exactement l’opposition de
Kierkegaard
et de Hegel dans le domaine religieux. Elle traduira demain l’opposit
133
un « troisième terme » dialectique, — tout comme
Kierkegaard
critiquait chez Hegel cette mécanique de l’histoire qui supprime l’in
134
ques de Proudhon et des thèses philosophiques, de
Kierkegaard
contre la dialectique hégélienne. Cette opposition me paraît la plus
135
centre de la Réforme : simul peccator et justus.
Kierkegaard
nous rappelle que pour aider les hommes, il faut d’abord les trouver
136
er dans les catégories du désespoir analysées par
Kierkegaard
, si nous étions assez détachés d’eux pour ne plus sentir le tragique
137
une politique du pessimisme actif. Une phrase de
Kierkegaard
résume, à mon sens, le fondement et la seule direction possible de to
138
la même façon, mais pense à cette vie terrestre.
Kierkegaard
(Journal). La volonté de rupture est l’origine même du christianisme
139
in économique, traduit exactement l’opposition de
Kierkegaard
et de Hegel dans le domaine religieux. Elle traduira demain l’opposit
140
un « troisième terme » dialectique, — tout comme
Kierkegaard
critiquait chez Hegel cette mécanique de l’histoire qui supprime l’in
141
olemment libres du xixe siècle, un Nietzsche, un
Kierkegaard
, un Baudelaire82, ont été les plus violemment engagés dans la réalité
142
Kierkegaard
, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)k Voici trois petits livres q
143
ant de bons esprits, chez nous, vers la pensée de
Kierkegaard
, surgissant lentement, terriblement, des ombres du Siècle Stupide ? Q
144
is le plus curieux de l’affaire, n’est-ce pas que
Kierkegaard
nous soit présenté aujourd’hui par des philosophes laïques tout à fai
145
ans l’absolu. Ce n’est pas encore la question que
Kierkegaard
adressera plus tard à la chrétienté de son temps : la foi étant ce qu
146
accompli sa mission. Dans Crainte et Tremblement,
Kierkegaard
se débat encore avec lui-même. A-t-il la foi ? Qu’est-ce que la foi ?
147
ont la philosophie obsède à ce moment l’esprit de
Kierkegaard
, Hegel esquive la question, la supprime implicitement. Il réduit tout
148
aham. Et c’est à la méditation de cet exemple que
Kierkegaard
va consacrer son livre. Abraham, le « père des croyants », c’est l’ho
149
mment donc comprendrait-il son acte ? Vingt fois,
Kierkegaard
y revient par les biais les plus différents et vingt fois il échoue d
150
’ai cette foi-là ? La réflexion philosophique que
Kierkegaard
enchaîne à l’exemple d’Abraham est admirablement analysée dans l’intr
151
rer la valeur. ⁂ Qu’est-ce que la foi ? demandait
Kierkegaard
dans Crainte et Tremblement. Qu’est-ce que la vie chrétienne ? demand
152
t le titre contraste singulièrement avec celui de
Kierkegaard
. Barth s’adresse à des auditeurs chrétiens, à des hommes qui se posen
153
non à lui-même ni au monde. Ainsi, chez Barth et
Kierkegaard
, nous trouvons le même réalisme fondé dans le même paradoxe. La même
154
th, et sur le plan d’une poésie philosophique par
Kierkegaard
, c’est la conception même de la vie du chrétien selon Calvin, c’est s
155
e luthérienne. 11. Crainte et Tremblement, par
Kierkegaard
, traduit du danois par P.-H. Tisseau (Éditions Montaigne). – Le Culte
156
ers »). k. Rougemont Denis de, « [Compte rendu]
Kierkegaard
, Dostoïevski, Barth », Les Nouvelles littéraires, Paris, 23 février 1
157
a quelque mille ans. On croirait presque lire du
Kierkegaard
! N’est-ce pas Kierkegaard, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzs
158
oirait presque lire du Kierkegaard ! N’est-ce pas
Kierkegaard
, en effet, qui, cinquante ans avant Nietzsche, partait en guerre cont
159
ut une négation de la foi ? Car la foi est, selon
Kierkegaard
, cette opération paradoxale qui nous rend contemporains du Christ inc
160
quotidien est plus important que la Sainte-Cène.
Kierkegaard
n’eût pas mieux dit. « Pensées qui blessent — pour édifier » — c’est
161
pourquoi tant de bonnes âmes s’indignent lorsque
Kierkegaard
défend avec puissance cette vérité fondamentale. Mais si Nietzsche cr
162
ole (mai 1935)k On sait avec quelle insistance
Kierkegaard
revient, dans toutes ses œuvres proprement religieuses, sur la notion
163
poranéité » avec le Christ. Toute la polémique de
Kierkegaard
est dirigée contre un certain esprit historique ou historiciste, qui
164
oucher, ni comprendre humainement. Cette thèse de
Kierkegaard
, sous la forme polémique et non systématique qu’il lui a donnée, peut
165
ins, avec l’exigence de la « contemporanéité » de
Kierkegaard
. Il a bien pour objet de nous rendre, d’une façon ou d’une autre, « c
166
. Mais ne jouons pas sur le mot pour faire dire à
Kierkegaard
exactement le contraire de ce qu’il entendait. Car il est évident que
167
théologique des thèses parfois fort équivoques de
Kierkegaard
. Le plus frappant est peut-être fourni par le passage où Barth traite
168
uces humanistes et romantiques la notion, chère à
Kierkegaard
, de saut. 18. ou cinématographique ! Voir le film Golgotha. Ou encor
169
é et alla même jusqu’à citer certaines paroles de
Kierkegaard
à l’appui de sa thèse : « Kierkegaard, ce prince du paradoxe, comme l
170
paroles de Kierkegaard à l’appui de sa thèse : «
Kierkegaard
, ce prince du paradoxe, comme l’appelle si joliment mon ami Monod. »
171
enez-vous de ce que disait et répétait sans cesse
Kierkegaard
? Être chrétien, c’est devenir contemporain de Jésus-Christ dans son
172
ne furent pas moins violemment contradictoires :
Kierkegaard
, dans ce même siècle. Mais les contradictions de Kierkegaard renvoien
173
, dans ce même siècle. Mais les contradictions de
Kierkegaard
renvoient dans leur ensemble à l’unité suprême, celle de la foi. Elle
174
e la nature même de la foi — telle que la conçoit
Kierkegaard
— que la vie, la pensée, la souffrance du chrétien soient sous-tendue
175
nnes absolues, telles que les pose par exemple un
Kierkegaard
. Mais il y a cette différence capitale : que toutes les négations (an
176
pitale : que toutes les négations (antithèses) de
Kierkegaard
se fondent dans l’acte de foi originel (synthèse), et qu’alors même q
177
La belle étude de Karl Löwith sur Hegel, Marx et
Kierkegaard
fournit à l’orientation actuelle des Recherches une sorte de justific
178
de cette vie temporelle », Löwith oppose Marx et
Kierkegaard
qui pensent « à la banalité soucieuse, extérieure et intérieure, de l
179
n’ait entraîné l’auteur à déshumaniser à l’excès
Kierkegaard
, et à forcer l’opposition de Marx à la doctrine hégélienne de la médi
180
et de l’esprit qui enchante en moi le disciple de
Kierkegaard
. Il apparaît de plus en plus nettement que les prolégomènes à toute a
181
psychologie de l’angoisse dérivent sans doute de
Kierkegaard
, qu’il fut l’un des premiers à découvrir au xxe siècle. D’autre part
182
Forme et transformation, ou l’acte selon
Kierkegaard
(janvier 1936)c « Toute mon activité d’auteur — nous dit Kierkegaa
183
936)c « Toute mon activité d’auteur — nous dit
Kierkegaard
— se rapporte à ce seul problème : comment devenir chrétien ». Car on
184
endant que les hommes les frappent sur la bouche.
Kierkegaard
fut de ces croyants, dont la vocation prophétique pareille à celle de
185
uer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque
Kierkegaard
écrivit son traité de la Maladie mortelle 16, il venait justement de
186
ue. Il faut noter ici un trait bien remarquable :
Kierkegaard
a très peu parlé de vocation18. C’est qu’il parle sa vocation et ne s
187
nce est seulement formelle. Le temps dont souffre
Kierkegaard
est engendré par la lâcheté du pécheur, tandis que le temps de Schope
188
aliste, une nostalgie. C’est pourquoi le temps de
Kierkegaard
peut connaître une rédemption par l’acte, quand celui de Schopenhauer
189
e de Traité du désespoir. C’est une laïcisation !
Kierkegaard
se rapportait de la façon la plus précise à Jean XI. 4. 17. Richtet
190
is de, « Forme et transformation, ou l’acte selon
Kierkegaard
», Hermès, Bruxelles-Paris, janvier 1936, p. 83-92.
191
Kierkegaard
en France (juin 1936)z L’introduction de Kierkegaard en France a l
192
gaard en France (juin 1936)z L’introduction de
Kierkegaard
en France a les mêmes dates que la crise : 1930-1935. Il a fallu bien
193
scal, de Dostoïevski et de Nietzsche. Aujourd’hui
Kierkegaard
est cité par tout le monde. On m’assure qu’il a même un public passio
194
on désordonnée des œuvres qu’on nous a traduites.
Kierkegaard
donne l’exemple unique, je crois bien, d’un auteur qui attache autant
195
é le lecteur, non prévenu ou mal prévenu, à tenir
Kierkegaard
pour une espèce d’esthète du paradoxe moral, pour un immoraliste avan
196
e à la mort sous le titre de Traité du désespoir,
Kierkegaard
a passé bientôt pour le coryphée du désespoir considéré comme un des
197
éré comme un des beaux-arts. Or s’il est vrai que
Kierkegaard
s’est occupé à décrire les formes déclarées ou déguisées que revêt le
198
ui prêtent ainsi le goût, est justement celui que
Kierkegaard
dénonce au cœur des systèmes qu’ils lui opposent. 3. Parce que Kierke
199
ur des systèmes qu’ils lui opposent. 3. Parce que
Kierkegaard
s’est déchaîné contre les églises établies, les évêques de la cour, e
200
uisant dès le début quelques-uns des ouvrages que
Kierkegaard
publia sous son vrai nom, parce qu’il y exprimait directement son mes
201
aucoup plus restreint. Les raisons qui poussèrent
Kierkegaard
à publier ses premières œuvres sous des masques diversement trompeurs
202
il se fût réjoui de la maldonne. Que voulait donc
Kierkegaard
? Peut-être, à la limite, le martyre — la preuve irréfutable de sa fo
203
lammer contre toi.38 Tel fut le sort que choisit
Kierkegaard
, lorsqu’au cours des années qui préparèrent sa mort, il « changea de
204
me qui naît autour de leur auteur. ⁂ Le centre de
Kierkegaard
est dans cette phrase : « La subjectivité est la vérité. » La subject
205
ur. La plupart des écrits proprement religieux de
Kierkegaard
développent ce thème et l’illustrent de la façon la plus familière et
206
affecté d’un humour désespéré. La dialectique de
Kierkegaard
consiste alors à déconsidérer le sérieux et le pathétique purement hu
207
lecteur des meilleures traductions françaises de
Kierkegaard
. P.-S. Cette chronique était déjà imprimée, quand j’ai lu dans les
208
ui s’en prend avec énergie aux interprétations de
Kierkegaard
proposées en France par Jean Wahl, par Mme R. Bespaloff, et par moi-m
209
aine la question que pose Fondane : « Ils suivent
Kierkegaard
du regard — mais où en sont-ils de leur propre démarche ? » Oui, cett
210
n de s’engager de toute sa personne à la suite de
Kierkegaard
… Tout le reste est littérature, « littérature kierkegaardienne » évid
211
de notre jeu. » p. 26. z. Rougemont Denis de, «
Kierkegaard
en France », La Nouvelle Revue française, Paris, juin 1936, p. 971-97
212
re. Ce qui lui permet de fourrer dans le même sac
Kierkegaard
et M. Duhamel, Madame Lombroso-Ferrero et Hitler, L’Ordre nouveau et
213
alinien (industrialiste) ; que la protestation de
Kierkegaard
contre Hegel n’est pas « liée à deux douzaines de brevets », qui au s
214
— personne n’a chéri davantage le paradoxe depuis
Kierkegaard
— M. Monod déduit de cette « hypothèse de travail » une réaffirmation
215
e tous les poètes et tous les philosophes poètes,
Kierkegaard
, Schopenhauer, Baudelaire, Dostoïevski, Rimbaud et Nietzsche… Si nous
216
aussi profondément malade, ce fut l’angoisse. De
Kierkegaard
à Nietzsche, toutes ces angoisses individuelles ont porté témoignage
217
es travaillait. « Je veux un corps ! », gémissait
Kierkegaard
. Et nous voici au seuil de ces années où le chant séculaire de l’ango
218
onfondre. Il y a Pascal et Goethe, Dostoïevski et
Kierkegaard
, — il y a aussi les fins lettrés, les bons esprits, les professeurs,
219
oderne. « Depuis Descartes, ils ont tous cru, dit
Kierkegaard
, que si longtemps qu’ils pussent douter, si longtemps qu’ils fussent
220
ement à ses yeux de conséquences pratiques. 75.
Kierkegaard
, Conclusion non scientifique aux Miettes philosophiques. — Descartes
221
s derrière eux et avant eux, deux noms : Hegel et
Kierkegaard
dominent et résument ce débat. Désormais nous les retrouverons aux pr
222
ous les degrés de notre activité. Les attaques de
Kierkegaard
contre la philosophie dialectique de l’histoire, d’où Marx, Engels et
223
stentielle » est au contraire l’a priori éthique.
Kierkegaard
est pour notre temps une figure littéralement gênante, un appel presq
224
ique qu’on peut accepter facilement de nos jours,
Kierkegaard
conclut par un renversement soudain : « Cela ne viendrait-il pas de c
225
e la provision de force qui cause sa perte », dit
Kierkegaard
. Penser avec les mains ne peut être en tous temps qu’une activité sub
226
rien qu’elle, dégagée de toute allusion impure ;
Kierkegaard
, si désespérément soumis aux intermittences de la foi, que l’ironie c
227
l’Existenz Philosophie. Enfin les traductions de
Kierkegaard
. 98. Ce qui ne signifie pas que la question sociale n’ait un aspect
228
e tous les poètes et tous les philosophes poètes,
Kierkegaard
, Schopenhauer, Baudelaire, Dostoïevski, Rimbaud et Nietzsche… Si nous
229
aussi profondément malade, ce fut l’angoisse. De
Kierkegaard
à Nietzsche, toutes ces angoisses individuelles ont porté témoignage
230
es travaillait. « Je veux un corps ! », gémissait
Kierkegaard
. Et nous voici au seuil de ces années où le chant séculaire de l’ango
231
onfondre. Il y a Pascal et Goethe, Dostoïevski et
Kierkegaard
, — il y a aussi les fins lettrés, les bons esprits, les professeurs,
232
oderne. « Depuis Descartes, ils ont tous cru, dit
Kierkegaard
, que si longtemps qu’ils pussent douter, si longtemps qu’ils fussent
233
ment à ses yeux de conséquences pratiques. 77.
Kierkegaard
, Post-Scriptum non scientifique et définitif aux Miettes philosophiqu
234
s derrière eux et avant eux, deux noms : Hegel et
Kierkegaard
dominent et résument ce débat. Désormais nous les découvrirons aux pr
235
ous les degrés de notre activité. Les attaques de
Kierkegaard
contre la philosophie dialectique de l’histoire, d’où Marx et Engels
236
stentielle » est au contraire l’a priori éthique.
Kierkegaard
est pour notre temps une figure littéralement gênante, un appel presq
237
ique qu’on peut accepter facilement de nos jours,
Kierkegaard
conclut par un renversement soudain : « Cela ne viendrait-il pas de c
238
e la provision de force qui cause sa perte », dit
Kierkegaard
. Penser avec les mains ne peut être en tous temps qu’une activité sub
239
rien qu’elle, dégagée de toute allusion impure ;
Kierkegaard
, si désespérément soumis aux intermittences de la foi, que l’ironie c
240
l’Existenz Philosophie. Enfin les traductions de
Kierkegaard
. 101. Ce qui ne signifie pas que la question sociale n’ait un aspect
241
tout à tout instant. C’est là la santé de la foi.
Kierkegaard
Une conscience moderne. — Selon Luther, nous n’avons aucune libert
242
, paraîtra peu philosophique. Personne, mieux que
Kierkegaard
, n’a su montrer cette complicité essentielle, et d’apparence scandale
243
a pureté, si la « pureté du cœur », comme le veut
Kierkegaard
, c’est le vouloir unique, unifiant l’être vivant et le confondant un
244
at, ou, pour reprendre l’expression vigoureuse de
Kierkegaard
, comme « un attentat métaphysique contre l’éthique ». Il faut, certes
245
te, création, etc. Puis des rapports indiqués par
Kierkegaard
entre sexualité, angoisse et esprit, c’est-à-dire, finalement : de la
246
out à tout instant. C’est là la santé de la foi.
Kierkegaard
. Une conscience moderne. — Selon Luther, nous n’avons aucune liber
247
apparent et confus des partis ou des classes. Si
Kierkegaard
a été découvert, dans ce pays, très peu de temps avant l’entrée en li
248
e à me faire admirer de lui. » Cette remarque de
Kierkegaard
me frappe aujourd’hui comme si elle avait été écrite exprès pour moi,
249
onnu par eux à ma juste valeur. Exactement ce que
Kierkegaard
appelle vanité. Cependant, s’il est des plus probables que j’ai, comm
250
Fin de janvier 1934 Je lis dans le Journal de
Kierkegaard
: « La lande doit favoriser le développement de pensées puissantes. I
251
érité, ici, sur la lande. » Oui, c’est cela, mais
Kierkegaard
ne faisait que se promener sur la lande danoise, loin de tout « déran
252
de Gênes et sur les bords des lacs de l’Engadine,
Kierkegaard
bavardant sur l’Ostergade à midi, ou arpentant les pièces illuminées
253
ées guident et soutiennent notre marche. Et c’est
Kierkegaard
qui a écrit : « … la marche verticale, signe de notre verticalité inf
254
che à me faire admirer de lui. Cette remarque de
Kierkegaard
me frappe aujourd’hui comme si elle avait été écrite exprès pour moi,
255
onnu par eux à ma juste valeur. Exactement ce que
Kierkegaard
appelle vanité. Cependant, s’il est des plus probables que j’ai, comm
256
tout l’absolutisme religieux du Brand d’Ibsen, de
Kierkegaard
, de Luther. Et à côté du fanatique, voici Charlotte, avec sa piété so
257
une vingtaine de volumes en l’espace de dix ans :
Kierkegaard
et Nietzsche. Le premier était riche et dépensait sans compter1. Le s
258
ne pouvait plus modifier la mise en pages.) 1.
Kierkegaard
avait déposé sa fortune, réalisée en argent liquide, chez son beau-fr
259
Søren Kierkegaard (février 1938)z
Kierkegaard
naquit à Copenhague en 1813. Son père avait passé son enfance à garde
260
ommerçant, amassa une fortune, et c’est ainsi que
Kierkegaard
reçut en héritage, après une sévère éducation piétiste, un secret qu’
261
uloureusement rompues au bout d’un an. L’idée que
Kierkegaard
s’était formée du mariage était trop absolue pour comporter une réali
262
les évêques. Pensée centrale de l’œuvre énorme de
Kierkegaard
(40 volumes en douze années). Pensée qu’il défendit et qu’il servit d
263
selon l’usage, de « grand témoin de la vérité ».
Kierkegaard
écrivit alors un article indigné, qui provoqua un énorme scandale. Il
264
e celle d’un témoin de la vérité ? Non, s’écriait
Kierkegaard
: Un témoin de la vérité, c’est un homme dont la vie est familière a
265
témoin de la vérité. Cas symbolique aux yeux de
Kierkegaard
. Il fallait un rappel à l’ordre. Il le devint lui-même, de tout son ê
266
t l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de
Kierkegaard
, son incommensurable grandeur. Un acharnement sans pareil à forcer l’
267
de cette vie et de cette mort. Le premier est de
Kierkegaard
: Forcer les hommes à être attentifs et à juger, c’est exactement pr
268
ument dans le journal de l’hôpital où vint mourir
Kierkegaard
(c’est un interne qui transcrit les déclarations du malade) : Il tie
269
ser le lecteur non prévenu : la « difficulté » de
Kierkegaard
et sa dialectique du sérieux et de l’ironie. Kierkegaard est diffici
270
ard et sa dialectique du sérieux et de l’ironie.
Kierkegaard
est difficile parce qu’il est simple. « La pureté du cœur, c’est de v
271
et il refuse cette capitulation. On n’étudie pas
Kierkegaard
, on l’attrape comme une maladie. Cet homme sécrète un poison salutair
272
n dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul
Kierkegaard
en est mort. Une pureté presque inhumaine, voilà ce qui définit sa gr
273
hrétien, non du surhomme. Quant au « sérieux » de
Kierkegaard
, il est de nature à tromper le lecteur mille manières. On peut se lai
274
elles nous jettent en plein drame de l’existence.
Kierkegaard
déconsidère le sérieux « humain », par l’ironie de l’éternité. L’éter
275
de haïr le temps — c’est là son dépit amoureux —
Kierkegaard
peut enfin parler avec un sérieux total, dont l’écrivain d’aujourd’hu
276
que la foi — qui est don de Dieu — ne m’a trouvé.
Kierkegaard
a eu trois descendances spirituelles. La première est littéraire : ce
277
ourd’hui le développement promis à l’influence de
Kierkegaard
sur notre temps : on le redécouvre après cent ans, on le traduit part
278
che, personne ne parviendra jamais à « utiliser »
Kierkegaard
pour des fins politiques et temporelles. Il se dresse, au seuil de l’
279
, le ricanement puissant et le message d’amour de
Kierkegaard
traversent notre âge comme cette pierre et ce mot gravé qui ne cessen
280
d’éternité. 82. « Alléluia » : Louez l’Éternel.
Kierkegaard
avait aussi noté, peu de jours auparavant : « Il n’y a pas eu, durant
281
un une vingtaine de volumes l’espace de dix ans :
Kierkegaard
et Nietzsche. Le premier était riche et dépensait sans compter85. Le
282
jourd’hui et de toi seul — et c’est ta foi. 85.
Kierkegaard
avait déposé sa fortune, réalisée en argent liquide, chez son beau-fr
283
olemment libres du xixe siècle, un Nietzsche, un
Kierkegaard
, un Baudelaire78, ont été les plus violemment engagés dans la réalité
284
est un résultat magnifique. (Il y a longtemps que
Kierkegaard
a vu que l’existence de la presse quotidienne « rend le christianisme
285
t qui n’a pas cessé de me nourrir depuis dix ans.
Kierkegaard
est ma démesure, Goethe mon équilibre. Contemporains, ils se seraient
286
Que pourrait objecter Monsieur le Ministre ? Mais
Kierkegaard
nous dit : c’est dans l’instant présent, dans la décision immédiate e
287
fants : aut liberi aut libri disait Nietzsche. Et
Kierkegaard
a raison plus qu’eux tous, lui qui d’abord exalte la passion, comme é
288
ont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner.
Kierkegaard
condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther
289
mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit
Kierkegaard
, dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoi
290
connues. On sait que l’événement qui devint pour
Kierkegaard
le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fianç
291
tageable et indicible, qui s’opposait aux yeux de
Kierkegaard
à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à l
292
en pressentir la gravité sans invoquer la foi de
Kierkegaard
. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Di
293
, et que l’amour ne trompe jamais l’aimé. Certes,
Kierkegaard
ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa
294
ement de retour de la passion, tel que l’a décrit
Kierkegaard
. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le lang
295
ent du catholicisme, c’est donc exactement ce que
Kierkegaard
, par exemple, rejette au nom de sa foi : tout ce qui n’est que sociol
296
r la sagesse d’Alain, qu’on songe à la folie d’un
Kierkegaard
. Alors éclate le conflit véritable entre l’humanisme et la foi, le sc
297
e, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira
Kierkegaard
« une différence qualitative infinie ». Donc point de fusion possible
298
fants : aut liberi aut libri disait Nietzsche. Et
Kierkegaard
a raison plus qu’eux tous, lui qui d’abord exalte la passion, comme é
299
ont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner.
Kierkegaard
condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther
300
mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit
Kierkegaard
, dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoi
301
connues. On sait que l’événement qui devint pour
Kierkegaard
le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fianç
302
tageable et indicible, qui s’opposait aux yeux de
Kierkegaard
à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à l
303
en pressentir la gravité sans invoquer la foi de
Kierkegaard
. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Di
304
, et que l’amour ne trompe jamais l’aimé. Certes,
Kierkegaard
ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa
305
ement de retour de la passion, tel que l’a décrit
Kierkegaard
. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le lang
306
s sécurités Faut-il aller encore plus loin que
Kierkegaard
dans le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressent
307
l’homme, je cherche à me faire admirer de lui ». (
Kierkegaard
) Qu’est-ce en effet que diriger ? C’est donner un sens. Or tout sens
308
rt et le point d’arrivée. Ou, selon les termes de
Kierkegaard
: le directeur de conscience, celui qui veut « aider » son prochain,
309
e, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira
Kierkegaard
« une différence qualitative infinie ». Donc point de fusion possible
310
fants : aut liberi aut libri disait Nietzsche. Et
Kierkegaard
a raison plus qu’eux tous, lui qui d’abord exalte la passion, comme é
311
ont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner.
Kierkegaard
condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther
312
mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit
Kierkegaard
, dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoi
313
connues. On sait que l’événement qui devint pour
Kierkegaard
le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fianç
314
tageable et indicible, qui s’opposait aux yeux de
Kierkegaard
à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à l
315
en pressentir la gravité sans invoquer la foi de
Kierkegaard
. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Di
316
, et que l’amour ne trompe jamais l’aimé. Certes,
Kierkegaard
ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa
317
ement de retour de la passion, tel que l’a décrit
Kierkegaard
. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le lang
318
r Dieu. 227. Faut-il aller encore plus loin que
Kierkegaard
dans le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressent
319
e, il existe un abîme essentiel, ou comme le dira
Kierkegaard
« une différence qualitative infinie ». Donc point de fusion possible
320
ans La Justice, l’Amour, le Mariage. En revanche,
Kierkegaard
discute longuement les catégories de « sensualité » et « sexualité »
321
fants : aut liberi aut libri disait Nietzsche. Et
Kierkegaard
a raison plus qu’eux tous, lui qui d’abord exalte la passion, comme é
322
ont le bonheur) ne peuvent que nous en détourner.
Kierkegaard
condamna d’abord les pasteurs qui refusaient le célibat ; puis Luther
323
mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit
Kierkegaard
, dans une ignorance qu’il faudrait muer en savoir, mais dans un savoi
324
connues. On sait que l’événement qui devint pour
Kierkegaard
le point de départ de toute sa réflexion, fut la rupture de ses fianç
325
tageable et indicible, qui s’opposait aux yeux de
Kierkegaard
à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à l
326
en pressentir la gravité sans invoquer la foi de
Kierkegaard
. Selon lui, l’homme fini et pécheur ne saurait entretenir avec son Di
327
, et que l’amour ne trompe jamais l’aimé. Certes,
Kierkegaard
ne parvint à « ressaisir » le monde fini que dans la conscience de sa
328
ement de retour de la passion, tel que l’a décrit
Kierkegaard
. Au sommet de l’ascension spirituelle qu’il nous raconte dans le lang
329
r Dieu. 209. Faut-il aller encore plus loin que
Kierkegaard
dans le dépassement du « stade éthique » ? Il m’arrive de le pressent
330
uer une exigence d’honnêteté qui rappelle si fort
Kierkegaard
. Gide répugne à paraître plus qu’il n’est, à affirmer plus qu’il ne c
331
eur du geste qui puisse dépasser son sentiment… »
Kierkegaard
, lui aussi, répétait : je ne suis pas chrétien. Mais c’était par dési
332
ses aux penseurs du xixe siècle ! Il n’y eut que
Kierkegaard
et Nietzsche pour protester du fond de leur solitude. Kierkegaard qui
333
ietzsche pour protester du fond de leur solitude.
Kierkegaard
qui osa écrire ce blasphème contre les préjugés du siècle : « Le plus
334
ses aux penseurs du xixe siècle ! Il n’y eut que
Kierkegaard
et Nietzsche pour protester du fond de leur solitude15. Kierkegaard q
335
tzsche pour protester du fond de leur solitude15.
Kierkegaard
qui osa écrire ce blasphème contre les préjugés du siècle : « Le plus
336
jourd’hui. Quoi de commun entre un Burckhardt, un
Kierkegaard
, un Vinet ou un Nietzsche ? Rien, sinon leur mépris pour les idoles b
337
x que les valeurs de bourse et la « prosperity ».
Kierkegaard
nous décrit le règne de la masse comme celui des lâchetés individuell
338
jourd’hui. Quoi de commun entre un Burckhardt, un
Kierkegaard
, un Vinet ou un Nietzsche ? Rien, sinon leur mépris pour les idoles b
339
x que les valeurs de bourse et la « prosperity ».
Kierkegaard
nous décrit le règne de la masse comme celui des lâchetés individuell
340
as su composer une vision moderne du diable. Seul
Kierkegaard
l’avait peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’i
341
les passions bouillonnent. À quoi pouvait penser
Kierkegaard
lorsque, dans son petit Danemark bourgeois, pieux et confortable, il
342
es nos propres découvertes, « vertus » et idéaux.
Kierkegaard
a compris mieux que quiconque, et avant tous, le principe diabolique
343
at de la création par le travail et la vertu. 9.
Kierkegaard
. 10. Genèse 3, 8-13. 11. Stendhal. 12. Selon cette conception de l
344
en à perdre. Je pense à cette pureté du cœur dont
Kierkegaard
aimait à répéter qu’elle consiste « à vouloir une seule chose », et q
345
as su composer une vision moderne du diable. Seul
Kierkegaard
l’avait peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’i
346
ntraire du sensationnel. 17. Tel que le définit
Kierkegaard
.
347
les passions bouillonnent. À quoi pouvait penser
Kierkegaard
lorsque, dans son petit Danemark bourgeois, pieux et confortable, il
348
es nos propres découvertes, « vertus » et idéaux.
Kierkegaard
a compris mieux que quiconque, et avant tous, le principe diabolique
349
à rien ? » il me vient à l’esprit ces phrases de
Kierkegaard
: « Comment devenir chrétien ? prenez n’importe quelle règle d’action
350
us grand diseur de bonne aventure du siècle. 20.
Kierkegaard
. 21. Genèse 3, 8-13. 22. Stendhal. 23. Selon cette conception de l
351
en à perdre. Je pense à cette pureté du cœur dont
Kierkegaard
aimait à répéter qu’elle consiste « à vouloir une seule chose », et q
352
as su composer une vision moderne du diable. Seul
Kierkegaard
l’avait peut-être reconnu précisément sous les espèces de l’encre d’i
353
ontraire du sensationnel. 19. Tel que le définit
Kierkegaard
.
354
les passions bouillonnent. À quoi pouvait penser
Kierkegaard
lorsque, dans son petit Danemark bourgeois, pieux et confortable, il
355
es nos propres découvertes, « vertus » et idéaux.
Kierkegaard
a compris mieux que quiconque, et avant tous le principe diabolique c
356
à rien ? » il me vient à l’esprit ces phrases de
Kierkegaard
: « Comment devenir chrétien ? prenez n’importe quelle règle d’action
357
us grand diseur de bonne aventure du siècle. 22.
Kierkegaard
. 23. Genèse 3, 8-13. 24. Stendhal. 25. Selon cette conception de l
358
en à perdre. Je pense à cette pureté du cœur dont
Kierkegaard
aimait à répéter qu’elle consiste « à vouloir une seule chose », et q
359
rd’hui fut donnée vers 1848 par l’écrivain danois
Kierkegaard
, le penseur capital de notre ère. Voici ce que l’on peut lire dans so
360
les passions bouillonnent. À quoi pouvait penser
Kierkegaard
lorsque, dans son petit Danemark bourgeois, pieux et confortable, il
361
uvres — les nôtres à nous, nations démocratiques.
Kierkegaard
a compris mieux que quiconque et avant tous, le principe diabolique c
362
et non celles de la foule qui n’a pas de mains » (
Kierkegaard
). Reconnaissons ici la vieille tactique, la sempiternelle tactique de
363
ue j’ai cherché dans les œuvres d’un Goethe, d’un
Kierkegaard
, ou d’un Luther, les données « personnelles » dont la mise en tension
364
rrécusable d’un martyre. Telle fut la vocation de
Kierkegaard
. L’angoisse devant une culpabilité qui lui demeure indéchiffrable, l’
365
multiples. » ⁂ « Un homme d’esprit — lit-on dans
Kierkegaard
— disait qu’on pouvait répartir l’humanité en officiers, femmes de ch
366
Hegel, Marx ou Sorel. Au contraire, un Pascal, un
Kierkegaard
, un Rimbaud agissent bien moins par la vertu de leurs conclusions que
367
çant et fit une belle fortune. Et c’est ainsi que
Kierkegaard
reçut en héritage de son père, après une sévère éducation piétiste, u
368
omplissait sa vocation chrétienne. ⁂ On a comparé
Kierkegaard
à Nietzsche, à Dostoïevski, à Pascal. Lui-même ne s’est jamais compar
369
charitable, en faveur de l’absolu évangélique. «
Kierkegaard
— dit Rudolph Kassner — fut le dernier grand protestant. On ne peut l
370
etits à côté de lui. La question essentielle pour
Kierkegaard
était : Comment deviendrai-je chrétien ? Seul, un protestant pouvait
371
L’œuvre la plus profonde et la plus originale de
Kierkegaard
est son Concept de l’angoisse, auquel on ne peut trouver d’analogie q
372
ne peut trouver d’analogie que chez Dostoïevski.
Kierkegaard
, d’ailleurs, ne peut être placé qu’à côté du poète russe. Tous deux m
373
ourd’hui le développement promis à l’influence de
Kierkegaard
sur notre temps, qui le redécouvre après cent ans. Ce qui est sûr, c’
374
ême, personne ne parviendra jamais à « utiliser »
Kierkegaard
pour des fins politiques et temporelles. Il se dresse au seuil de l’é
375
anement puissant et le message d’amour meurtri de
Kierkegaard
traversent notre âge comme cette pierre et ce mot gravé, qui ne cesse
376
rnité. Trois rapsodies sur des thèmes empruntés à
Kierkegaard
ILa pureté de Kierkegaard La plupart des gens vivent dans une c
377
s thèmes empruntés à Kierkegaard ILa pureté de
Kierkegaard
La plupart des gens vivent dans une confusion impensable, et n’en
378
t l’accomplissement de sa foi, tel fut le sort de
Kierkegaard
, son incommensurable grandeur. Un acharnement sans pareil à forcer l’
379
ent « résolue » par cette mort. Le premier est de
Kierkegaard
: « Forcer les hommes à être attentifs et à juger, c’est exactement p
380
ument dans le journal de l’hôpital où vint mourir
Kierkegaard
. Un interne a transcrit les déclarations du malade : « Il tient sa ma
381
et il refuse cette capitulation. On n’étudie pas
Kierkegaard
, on l’attrape comme une maladie. Cet homme secrète un poison salutair
382
n dans la passion de l’absolu chrétien, mais seul
Kierkegaard
en est mort. Une pureté presque inhumaine, voilà ce qui définit sa gr
383
, celle des chrétiens, ou qui se disent tels, que
Kierkegaard
dégagera finalement la seule définition du sérieux absolu. « Le chri
384
ans ce temps n’est pas sérieuse : elle se limite.
Kierkegaard
la déconsidère par l’ironie de l’éternité. Car en effet, l’éternité e
385
de haïr le temps — c’est là son dépit amoureux —
Kierkegaard
peut enfin parler avec ce sérieux infini dont le seul Nietzsche, dans
386
autre principe d’unité n’existe, au sens actif où
Kierkegaard
emploie ce mot. Si l’on ne croit pas en Dieu, c’est-à-dire si l’on ne
387
forme originelle et dernière du tu, on pense que
Kierkegaard
est l’anarchiste pur, l’individu fou, l’isolé. Mais l’homme justement
388
responsabilité : c’est là l’héroïsme chrétien… »
Kierkegaard
ajoute aussitôt : « … et avouons-le, sa rareté probable. » Car tout c
389
urtant pas être tous des martyrs ! » — Réponse de
Kierkegaard
: « Ne vaudrait-il pas mieux que chacun dise pour soi-même : je ne le
390
is le martyre à son seul Juge. IIL’acte selon
Kierkegaard
« Toute mon activité d’auteur, nous dit Kierkegaard, se rapporte à
391
egaard « Toute mon activité d’auteur, nous dit
Kierkegaard
, se rapporte à ce seul problème : comment devenir chrétien. » Car on
392
endant que les hommes les frappent sur la bouche.
Kierkegaard
fut de ces croyants dont la vocation prophétique, pareille à celle de
393
uer la joie qui naît de l’acte de la foi. Lorsque
Kierkegaard
écrivit son traité de la Maladie mortelle 40, il venait justement de
394
ue. Il faut noter ici un trait bien remarquable :
Kierkegaard
a très peu parlé de vocation42. C’est qu’il parle sa vocation et ne s
395
on fait profession de défendre ? La biographie de
Kierkegaard
va nous l’apprendre. On commencera par mettre en doute son sérieux :
396
ra par mettre en doute son sérieux : « Qui est le
docteur Søren Kierkegaard
? C’est l’homme dépourvu de sérieux » lit-on dans un journal du temps
397
on sait bien où l’on va. À quoi tend la pensée de
Kierkegaard
? Contre la presse et l’opinion publique, il proteste en faveur de ce
398
se peut, si pourtant Dieu le veut. L’exigence de
Kierkegaard
se limite à l’instant du choix, où l’homme s’engage « en vertu de l’a
399
ns sa plénitude la primauté de l’acte spirituel :
Kierkegaard
. Le grand mal de l’époque, et la terreur que commencent d’y semer no
400
nts de notre époque, la vérité de l’anathème dont
Kierkegaard
salua leur naissance. Nous nous tournons vers ce prophète de nos malh
401
l’esprit parmi nous ? Si l’Opinion publique a tué
Kierkegaard
, elle n’a pas eu de prise sur les sarcasmes dont il l’a flétrie, plus
402
eparaître les traits ironiques du grand visage de
Kierkegaard
, il me vient à l’esprit une image dont le burlesque n’aurait pas dépl
403
e autour de cette angoissante mimique. Le rire de
Kierkegaard
sur notre temps ! Dans un monde où règne la masse, règne aussi le sér
404
nal effraie bien plus que les abîmes de son âme —
Kierkegaard
en décrit « le comique infini ». Il faut risquer cette expression : l
405
ien moyen de ce temps ? C’est ici que l’ironie de
Kierkegaard
tourne son aiguillon contre le monde chrétien, contre le monde qui se
406
ux ; tous en seront… Deux questions — dit encore
Kierkegaard
— témoignent de l’esprit : 1) ce qu’on nous prêche, est-ce possible ?
407
nne ne rit.50 C’est alors que paraît le rire de
Kierkegaard
. Ce n’est pas le rire d’un Molière : Molière fait rire la foule aux d
408
t rire la foule aux dépens de l’extravagant. Mais
Kierkegaard
rit tout seul de la foule, de son sérieux théâtral et fervent, et de
409
igmatique d’un Dostoïevski. Ici tout le visage de
Kierkegaard
se recompose. Et l’on voit que son rire n’est rien que la douleur du
410
a réalité chrétienne de l’homme. Le solitaire que
Kierkegaard
appelle, c’est l’homme isolé devant son Dieu. Mais comment cela se po
411
e — dans la mesure où sa vocation le dépasse ? Si
Kierkegaard
condamne la foule, ce n’est point qu’il la craigne, ou qu’il craigne
412
nsée des hommes de ce temps. Le génie réaliste de
Kierkegaard
a su la dénoncer au plus intime de l’existence individuelle. Chaque f
413
une théologie de la dégradation. L’opposition de
Kierkegaard
et de Hegel trouve ici son sens à la fois le plus profond et le plus
414
mment lui échapper ? Qui l’a tenté vraiment, sauf
Kierkegaard
, seul à sa taille ? Les uns fuient en avant, et les autres dans le pa
415
en affranchir sera d’en revoir l’origine. » Seul,
Kierkegaard
sait nous la désigner : elle est dans le refus moderne de cette « cat
416
action, qui l’abandonne aux lois de l’Évolution.
Kierkegaard
au contraire nous répète : La subjectivité est la vérité. La liberté,
417
fection, je puis rêver ma vocation et ses périls…
Kierkegaard
nous attend au réveil. Il nous saisit à ce moment précis où tous les
418
vit en lui. C’est dans ce sens que la formule de
Kierkegaard
est vraie. Cette sujétion totale est seule active. Elle est aussi pré
419
nversant ce rapport, il me resterait à montrer de
Kierkegaard
que sa « catégorie du solitaire » est le seul fondement pratique d’un
420
et son risque absolu, ce qu’est la solitude dont
Kierkegaard
a témoigné, il ne paraît plus nécessaire de réfuter les objections du
421
ections du « sens social ». Plusieurs ouvrages de
Kierkegaard
portent cette dédicace fameuse : Au solitaire, que j’appelle avec joi
422
ppelle avec joie et reconnaissance : mon lecteur.
Kierkegaard
savait bien que lorsqu’on parle à tous ou contre tous, chacun croit q
423
au solitaire de son angoisse, c’est de la mienne.
Kierkegaard
s’adresse au chrétien comme au seul responsable parmi nous. Il sait b
424
ut être l’impossible : il faut être le solitaire.
Kierkegaard
peut-il nous aider ? Ou bien seulement nous a-t-il délivrés de nos de
425
nsolation. 19. Alleluia : Louez l’Éternel ! —
Kierkegaard
avait aussi noté, peu de jours auparavant : « Il n’y a pas eu, durant
426
mblance n’est que formelle. Le temps dont souffre
Kierkegaard
est engendré par l’angoisse du pécheur, tandis que le temps de Schope
427
aliste, une nostalgie. C’est pourquoi le temps de
Kierkegaard
peut connaître une rédemption par l’acte, quand celui de Schopenhauer
428
re de Traité du désespoir. C’est une laïcisation.
Kierkegaard
se rapportait de la façon la plus précise à Jean XI.4. 41. Richtet
429
sychologie de l’angoisse s’inspire visiblement de
Kierkegaard
, qu’il fut l’un des premiers à découvrir au xxe siècle. D’autre part
430
me ne peut en sortir par lui-même. Il y a, disait
Kierkegaard
, « une différence qualitative infinie entre Dieu et l’homme », de tel
431
spirituel que l’on retrouve en toute conversion.
Kierkegaard
l’a décrit dialectiquement, du point de vue d’un croyant-malgré-tout.
432
de l’allégorie : j’en vois la clé dans l’œuvre de
Kierkegaard
. Les messages reçus du Château ont tous les caractères de cet autre m
433
tères de cet autre message qu’est la Bible, selon
Kierkegaard
: il sera toujours loisible de douter de leur authenticité, on ignore
434
jeune fille, illustre une situation analysée par
Kierkegaard
dans Crainte et Tremblement : la suspension de l’éthique par Dieu lui
435
s par les fonctionnaires rappellent encore ce que
Kierkegaard
dit les contradictions de la Bible : nécessaires pour ménager la libe
436
on pas de l’amour accepté. Le « saut » dont parle
Kierkegaard
est constamment imaginé, mais jamais fait. Il n’y a pas de fait accom
437
fond d’absurdité. III« K. » Entre la folie de
Kierkegaard
et la sagesse de Goethe Il semble bien que le Château, roman posth
438
oluer ou plutôt osciller, en toute conscience, de
Kierkegaard
à Goethe ? Ces deux noms ne désignent-ils pas les pôles de la tension
439
qu’il soit donné de vivre à un Occidental ? Oui,
Kierkegaard
et Goethe sont, à mes yeux, les plus géniales personnifications d’une
440
éciproquement avec violence, et même avec dégoût.
Kierkegaard
n’avait pas assez de sarcasmes pour la sagesse solennelle du ministre
441
sens dernier. Et en effet, l’Absurde dont parlait
Kierkegaard
, en connaissance de cause révélée, — le péché — n’est chez Kafka qu’u
442
ance en la Nature. ⁂ Le chevalier de la foi, chez
Kierkegaard
, exécutait sans cesse le « saut » dans l’absolu, ou dans l’absurde, m
443
nous autoriserait à distinguer chez Goethe, chez
Kierkegaard
et chez Kafka le rôle possible de la foi. Et certes, je ne les ai con
444
ent des Entretiens de Goethe, ou de l’opuscule de
Kierkegaard
sur son activité d’auteur. Si donc nous fûmes parfois tentés d’infére
445
ifiante, cette prédisposition physiologique. 58.
Kierkegaard
est revenu maintes fois sur cette idée : que la Bible doit être lue c
446
in de compte, Kafka reste beaucoup plus proche de
Kierkegaard
que de Goethe. 61. Et je ne parle même pas du philistin, incapable d
447
tout à tout instant. C’est là la santé de la foi.
Kierkegaard
. La Conscience moderne. — Selon Luther, nous n’avons aucune libert
448
uer une exigence d’honnêteté qui rappelle parfois
Kierkegaard
. Gide répugne à paraître plus qu’il n’est, à affirmer plus qu’il ne c
449
eur du geste qui puisse dépasser son sentiment… »
Kierkegaard
, lui aussi, répétait : je ne suis pas chrétien. Mais c’était par dési
450
ns collectives du romantisme antipersonnaliste
Kierkegaard
critiquait son temps au nom de la foi du Solitaire, réalité fondament
451
es, et par suite ne leur donnait rien. Exemple :
Kierkegaard
. Il ne fut pas un théologien au sens strict, mais toute son œuvre man
452
onfondre. Il y a Pascal et Goethe, Dostoïevski et
Kierkegaard
, — il y a aussi les fins lettrés, les bons esprits, les professeurs,