1
gnification peut-être toute nouvelle. La vie de
Nicolas
Quel fut cet homme, en vérité ? Et peut-on le comprendre, hors de
2
et d’oraison que toute l’évolution intérieure de
Nicolas
semblait appeler comme une fin obscure et pourtant obsédante. Vie lib
3
le miracle, préparé dès son enfance, se réalise :
Nicolas
s’aperçoit soudain qu’il peut se passer de manger ! Une fois par sema
4
re cités et petits cantons. Mais voici l’heure de
Nicolas
, l’heure qui donnera son plein sens à sa vie et à ses retraites succe
5
e sait pas — on ne saura jamais — de quel message
Nicolas
l’a chargé. Ce que l’on sait, par ce qu’attestent les documents les p
6
transmit dans une séance secrète les conseils de
Nicolas
. Miracle ? Ou résultat d’une combinaison particulièrement « politique
7
l’idée ? Il me paraît probable que l’autorité de
Nicolas
sur ses compatriotes suffit à calmer les esprits et à permettre une d
8
pos que la seule chose que tout le monde sache de
Nicolas
, est en réalité la seule qu’il n’ait pas faite : sa venue en personne
9
tenterai de distinguer dans la vie religieuse de
Nicolas
trois tendances ou trois courants qui permettront peut-être de mieux
10
ussi, les pratiques les plus scrupuleuses : comme
Nicolas
, il espérait, de toute son âme, s’acquérir la sainteté par les voies
11
la raison spirituelle des inquiétudes que nourrit
Nicolas
jusqu’à sa cinquantième année ? Toutes proportions gardées, il me par
12
us pourrions précisément saisir, dans la piété de
Nicolas
, les éléments sinon « protestants » du moins pré-réformés qui, nous l
13
hercher un trait spécifique de la spiritualité de
Nicolas
. Un François d’Assise, une Catherine de Sienne, un Gerson, un Tauler,
14
vre en dehors des cadres de l’Église, volonté que
Nicolas
a toujours affirmée, non seulement en refusant de devenir prêtre, mai
15
elle-ci, tel le curé Matthias Hattinger, le jeune
Nicolas
avait subi l’influence très profonde du mouvement des « Amis de Dieu
16
ts. D’autre part, la fameuse « petite prière » de
Nicolas
(das Gebetlein) popularisée par la littérature hagiographique est en
17
re. Le réalisme très paysan et très helvétique de
Nicolas
le préserva des excès de la secte — c’est ainsi qu’il ne rompit jamai
18
lecture des deux grands recueils de documents sur
Nicolas
que publiait, au lendemain de la guerre, Robert Dürrer, historien du
19
ent ignoré : les premiers drames mettant en scène
Nicolas
ont été bel et bien des drames protestants, composés par des disciple
20
, la conscience populaire n’hésitait pas à ranger
Nicolas
du côté de la Réforme). Il n’est peut-être pas sans intérêt de donner
21
n aperçu rapide de cette littérature réformée sur
Nicolas
. Je la diviserai en trois rubriques. 1. Chroniques. — La première en
22
, nous donne la première biographie importante de
Nicolas
, sur le ton le plus enthousiaste. Il est suivi en 1546 par Stumpff, p
23
re des églises protestantes, mentionne longuement
Nicolas
dans son Catalogue des témoins de la foi qui se sont dressés avant Ma
24
hannes Faber tentait de lui opposer une parole de
Nicolas
conjurant les Suisses de garder la foi de leurs pères, Zwingli répliq
25
. 3. Satires et drames. — La première mention de
Nicolas
dans une satire catholique date de 1522. Chose curieuse, elle est ext
26
ve et quelque grossièreté, les fameux conseils de
Nicolas
, qui se trouvent condamner toute la politique des cantons catholiques
27
ibelle de Luther sur la « vision des épées », que
Nicolas
avait fait peindre au mur de sa cellule. Luther l’interprétait comme
28
rdre politique, mais aussi sur le plan religieux.
Nicolas
pauvre et se privant de pain à l’époque même où les Suisses sont tent
29
uisses sont tentés par les richesses étrangères ;
Nicolas
pacifiant les cantons en rappelant aux « régionalistes » que notre Ét
30
» que le bien de tous suppose le bien de chacun ;
Nicolas
témoin de la foi dans une époque où toute la chrétienté était encore
31
a communauté. Le paradoxe central d’une pièce sur
Nicolas
, sa tension créatrice, réside donc dans ce fait, qui rappelle notre d
32
enfants : ce seront les Suisses et les enfants de
Nicolas
. Enfin un petit chœur caché derrière le degré supérieur — le plan de
33
litude — représentera les voix célestes, appelant
Nicolas
et le réconfortant. La structure même de la scène commandera le mouve
34
le mouvement général du drame : au premier acte,
Nicolas
quitte le monde, il s’élève donc du plan 2 au plan 3. Au deuxième act
35
onduisent du plan 1 au plan 3. Au troisième acte,
Nicolas
sacrifie sa solitude pour le salut des Suisses : il descend du plan 3
36
ez l’oreille ! Tutti. Commence ici le Jeu de
Nicolas
! 1. Pendant tous les « récitatifs », le chœur chante à bouche fer
37
ACTE PREMIER. Scène i. (
Nicolas
seul devant sa ferme, au plan 2.)2 Chœur des enfants. (Tandis qu’
38
apparaît sur le seuil, un bébé dans les bras.)
Nicolas
. — Jean, donne les tâches de la journée. Jean (très vite). — Rud
39
cène ii. Dorothée. — Pour la première fois,
Nicolas
, tu restes à la maison au lieu d’aller aux champs. Nicolas. — On
40
restes à la maison au lieu d’aller aux champs.
Nicolas
. — On pourra bientôt faire sans moi. Dorothée. — Tu as bien méri
41
. Dorothée. — Tu as bien mérité ton repos.
Nicolas
. — Cinquante ans d’âge, pour un homme, ce n’est pas le temps du repo
42
et le meilleur mari… Que voudrais-tu encore ?
Nicolas
. — Je ne sais pas. C’est une chose étrange qui m’arrive aujourd’hui.
43
dernières forces autrichiennes. Est-ce vrai ?
Nicolas
. — C’est vrai. 1er officier. — Tu connaissais nos ordres ? Pas d
44
Tu connaissais nos ordres ? Pas de quartier.
Nicolas
. — Des ennemis se sont réfugiés dans le cloître de Sainte-Catherine.
45
— Silence ! Qu’as-tu à dire pour ta défense ?
Nicolas
. — Tous les Suisses ont juré, après Sempach, de ne jamais forcer à m
46
cier. — Et si tes supérieurs te l’ordonnent ?
Nicolas
. — Je préférerai ma mort. Car si les Suisses ne gardent pas le droit
47
clu au nom de Dieu. 3e officier. — Tu es fou,
Nicolas
, avec ton Pacte ! À la guerre comme à la guerre ! 4e officier. —
48
ts. — Hou ! Hou ! Aux cuisines ! À la ferme !
Nicolas
. — J’ai choisi ! Je quitte l’armée. Je quitte votre guerre injuste,
49
s. — Il a raison ! C’est lui qui a raison ! Vive
Nicolas
! C’est le meilleur qui s’en va ! (Nuit sur la scène de gauche.) C
50
loin des armées N’oublie pas ton peuple ingrat !
Nicolas
dans ton exil Souviens-toi de nos périls ! Le chœur. (Sourdement.
51
le de droite s’éclaire. On voit cinq juges assis.
Nicolas
, qui a revêtu la robe, siège au milieu. L’accusé et le plaignant se t
52
i jugent en faveur du plaignant lèvent la main ! (
Nicolas
seul lève la main.) Que ceux qui jugent en faveur de l’accusé lèvent
53
les gardes. Remue-ménage parmi les assistants.)
Nicolas
. — Concitoyens ! Écoutez-moi ! Pour la première fois parmi nous, c’e
54
lle ! Tes fils eux-mêmes se moqueront de toi !
Nicolas
. — Oui ! Je fuirai bien loin, dans le désert, car je vois dans notre
55
a voix se tait ! N’oublie pas ton peuple ingrat !
Nicolas
dans ton exil Souviens-toi de nos périls ! Le chœur. (Sourdement.
56
onne. Qu’aurions-nous donc à désirer de plus ?
Nicolas
. — Votre avenir est assuré… Dorothée. — Nicolas, pourquoi es-tu
57
olas. — Votre avenir est assuré… Dorothée. —
Nicolas
, pourquoi es-tu triste ? Chasse donc ces mauvais souvenirs ! Nicol
58
u triste ? Chasse donc ces mauvais souvenirs !
Nicolas
. — Ce ne sont pas mes souvenirs qui me troublent, Dorothée. Mais tu
59
lus parlé de toutes ces choses qui m’effrayent. Ô
Nicolas
, pourquoi me cacher ta tristesse ? Nicolas. — Aujourd’hui, je doi
60
. Ô Nicolas, pourquoi me cacher ta tristesse ?
Nicolas
. — Aujourd’hui, je dois t’en parler. Dorothée. — Parle. Nicol
61
i, je dois t’en parler. Dorothée. — Parle.
Nicolas
. — Ma vie semble heureuse et bénie. Mais au-dessus de moi plane une
62
Ô seule béatitude, Au désert je t’ai trouvée.
Nicolas
. — Dorothée, je sais que tu m’aimes. Alors, je te demande aujourd’hu
63
ue surhumain, je sais… Dorothée. — Parle, mon
Nicolas
. Nicolas (avec difficulté). — Je crois que Dieu veut que je quit
64
, je sais… Dorothée. — Parle, mon Nicolas.
Nicolas
(avec difficulté). — Je crois que Dieu veut que je quitte maintenan
65
seul… Dorothée (faiblement). — Mon Dieu !
Nicolas
. — Longtemps, chère femme, j’ai lutté contre moi-même et contre Dieu
66
pauvre femme ! Comment pourrais-je te comprendre,
Nicolas
! — Nicolas, ne m’abandonne pas ! (Elle se jette dans ses bras.)
67
! Comment pourrais-je te comprendre, Nicolas ! —
Nicolas
, ne m’abandonne pas ! (Elle se jette dans ses bras.) Scène vi.
68
ai été à Stans ! Et nous on a fait le ménage !
Nicolas
. — C’est bien, mes enfants. Si vous continuez, vous pourrez bientôt
69
re. Jean. — Alors moi je serai le patron !
Nicolas
. — Oui, tu seras le patron ! Et toi, Rudi, que veux-tu faire plus ta
70
Rudi. — Je serai soldat, comme toi, papa.
Nicolas
. — Et Walther ? Walther. — Moi ? Je veux devenir Landamman !
71
Walther. — Moi ? Je veux devenir Landamman !
Nicolas
. — Et toi, Heini ? Heini. — Charron ! Nicolas. — Et les peti
72
las. — Et toi, Heini ? Heini. — Charron !
Nicolas
. — Et les petites filles ? Toutes. — Moi je serai maman ! Dor
73
ujourd’hui qu’il m’a fait son premier sourire.
Nicolas
. — Allons, maintenant, au lit tout le monde ! Venez embrasser papa !
74
rtir, papa ? On dirait que tu nous dis adieu !
Nicolas
. — Mes bons petits !… Bonsoir ! Tous. — Bonsoir ! Nicolas. —
75
bons petits !… Bonsoir ! Tous. — Bonsoir !
Nicolas
. — Adieu ! (Ils courent tous dans la maison. Dorothée les suit. On
76
entend chanter.) Scène vii. (La nuit vient.
Nicolas
est resté seul un instant devant la maison. Des lumières s’allument a
77
aux fenêtres. Il s’approche du bord du plan 2.)
Nicolas
. — Qu’ai-je dit ? Adieu !… Je leur ai dit adieu sans le vouloir ! Qu
78
énèbres qui m’entourent ! Voix (du plan 3). —
Nicolas
! Nicolas ! (Nicolas se dirige lentement vers la gauche du plan 2, p
79
i m’entourent ! Voix (du plan 3). — Nicolas !
Nicolas
! (Nicolas se dirige lentement vers la gauche du plan 2, puis s’arrê
80
t ! Voix (du plan 3). — Nicolas ! Nicolas ! (
Nicolas
se dirige lentement vers la gauche du plan 2, puis s’arrête et s’agen
81
raître Dorothée. Elle reste sur le seuil, regarde
Nicolas
.) Le chœur. Ô Dieu, ton serviteur élève la voix dans les ténèbres.
82
le chœur continue de chanter à bouche fermée.)
Nicolas
. — Mon Seigneur et mon Dieu, ôte de moi tout ce qui m’éloigne de toi
83
entier à toi seul ! Amen. Voix (du plan 3). —
Nicolas
! Nicolas ! (Dorothée s’avance de quelques pas vers Nicolas. Nicolas
84
oi seul ! Amen. Voix (du plan 3). — Nicolas !
Nicolas
! (Dorothée s’avance de quelques pas vers Nicolas. Nicolas lève la t
85
icolas ! (Dorothée s’avance de quelques pas vers
Nicolas
. Nicolas lève la tête vers les voix. Dans un cercle de lumière appara
86
(Dorothée s’avance de quelques pas vers Nicolas.
Nicolas
lève la tête vers les voix. Dans un cercle de lumière apparaissent, a
87
eillards vêtus de blanc.) Un des vieillards. —
Nicolas
, veux-tu te placer corps et âme en notre pouvoir ? Nicolas. — Je
88
x-tu te placer corps et âme en notre pouvoir ?
Nicolas
. — Je ne puis me donner à personne qu’à mon puissant Seigneur Jésus.
89
sur tes épaules. (Les vieillards disparaissent.
Nicolas
reste agenouillé un moment, tandis que Dorothée s’est furtivement ret
90
ement retirée vers la maison.) Scène viii. (
Nicolas
se relève, fait quelques pas vers la maison.) Nicolas (sourdement,
91
s se relève, fait quelques pas vers la maison.)
Nicolas
(sourdement, comme un gémissement). — Dorothée. Au secours ! (La po
92
orte s’ouvre toute grande. Dorothée s’élance vers
Nicolas
.) Nicolas. — Oh ! Tu veillais ? Dorothée. — Oui, le petit avai
93
toute grande. Dorothée s’élance vers Nicolas.)
Nicolas
. — Oh ! Tu veillais ? Dorothée. — Oui, le petit avait besoin de
94
Dorothée. — Oui, le petit avait besoin de moi…
Nicolas
… pardonne-moi… j’ai vu… Nicolas. — Aide-moi, car mon heure approc
95
besoin de moi… Nicolas… pardonne-moi… j’ai vu…
Nicolas
. — Aide-moi, car mon heure approche. Dorothée. — Quelle est cett
96
Quelle est cette croix qu’ils t’ont laissée ?
Nicolas
. — Il te faut la porter avec moi. Dorothée. — Ainsi, tu as pris
97
Dorothée. — Ainsi, tu as pris ta décision ?
Nicolas
. — Je dois partir, et vous quitter. Dès cette nuit. Dorothée. —
98
. Dès cette nuit. Dorothée. — Où iras-tu ?
Nicolas
. — Où Dieu voudra. Dorothée. — Ô Claus ! Ta famille, tes enfants
99
rothée. — Ô Claus ! Ta famille, tes enfants !
Nicolas
. — Quiconque aura quitté à cause de Dieu sa maison, ou sa femme, ou
100
e éternelle. Dorothée. — Mais tu es mon mari,
Nicolas
! Ce que Dieu lui-même a uni, l’homme ne peut pas le séparer ! Nic
101
i-même a uni, l’homme ne peut pas le séparer !
Nicolas
. — Ce que Dieu a uni, Dieu peut le séparer. Un jour, plus tard, nous
102
re. Alleluia ! Dieu pourvoira ! Scène ix. (
Nicolas
et Dorothée reparaissent. Nicolas a revêtu la robe grise du pèlerin,
103
Scène ix. (Nicolas et Dorothée reparaissent.
Nicolas
a revêtu la robe grise du pèlerin, il tient un bâton. Ils s’embrassen
104
pèlerin, il tient un bâton. Ils s’embrassent.)
Nicolas
. — Dieu t’a fait cette grâce, ô femme, tu l’acceptes ! Dorothée.
105
luchon. Une lueur blanchit derrière le plan 3.)
Nicolas
. — Adieu. (Il l’embrasse et s’en va par la droite.) Dorothée (tom
106
uit totale sur le plan 2. Seul un projecteur suit
Nicolas
.) Choral i. Il s’en va, hélas, il s’en va. Le meilleur d’entre no
107
, où sont tes fils ? Solitaire, où vont tes pas ?
Nicolas
dans ton exil Souviens-toi de nos périls ! Scène x. (La monté
108
bas de la rampe qui va du plan 2 vers le plan 3.
Nicolas
apparaît dans un cercle de lumière, appuyé sur son bâton.) Le chœur
109
t tes pas ? Tu nous fuis, tu nous abandonnes !
Nicolas
. — Voici, je fuirai bien loin, j’irai séjourner au désert. Car j’ai
110
pris des lois divines. (La lumière qui environne
Nicolas
faiblit. Il reprend sa marche. Deuxième station. Lumière plus vive.)
111
ont tes pas ? Au désert, ton orgueil s’égare !
Nicolas
. — Mon cœur tremble au-dedans de moi, et les terreurs de la mort m’e
112
pé ton serviteur ? (La lumière faiblit autour de
Nicolas
qui gravit la rampe. Dans une subite lueur rouge, les démons se dress
113
a ! Ha ! Ha ! Tu viens à nous ! (Ils dansent.)
Nicolas
. — Chiens de Satan ! Je vous connais ! Vous pouvez aboyer mais non p
114
iblit de nouveau jusqu’à la quatrième station.)
Nicolas
. — Mes ennemis ont reculé quand j’ai crié ! Je sais que Dieu me défe
115
e ! Chœur céleste. (Au plan 3, invisible.) —
Nicolas
! Nicolas ! Nicolas ! (La lumière faiblit autour de Nicolas et grand
116
ur céleste. (Au plan 3, invisible.) — Nicolas !
Nicolas
! Nicolas ! (La lumière faiblit autour de Nicolas et grandit autour
117
. (Au plan 3, invisible.) — Nicolas ! Nicolas !
Nicolas
! (La lumière faiblit autour de Nicolas et grandit autour du plan 3,
118
icolas ! Nicolas ! (La lumière faiblit autour de
Nicolas
et grandit autour du plan 3, qu’il atteint lentement tout en parlant.
119
an 3, qu’il atteint lentement tout en parlant.)
Nicolas
. — Est-ce vous maintenant, beaux anges, qui campez autour du sommet
120
ube derrière le plan 3. On aperçoit en silhouette
Nicolas
et Ulrich, agenouillés, la face tournée vers le fond de la scène.)
121
a vie. Amen. (La petite cloche de la cellule de
Nicolas
tinte. Les solitaires se retournent : un vieil homme noir se tient pr
122
l monté ? Le sentier est encore dans la nuit !
Nicolas
. — D’où viens-tu ? Le vieil homme (d’une voix forte). — Je viens
123
homme (d’une voix forte). — Je viens de Dieu.
Nicolas
. — Et que veux-tu ? Le vieil homme. — Tout ce que toi, tu possèd
124
homme. — Tout ce que toi, tu possèdes encore.
Nicolas
. — Je n’ai rien que ma robe, tu le sais, et cette corde qui la tient
125
ntre ton corps. Un jour nous en aurons besoin.
Nicolas
. — Dieu le veuille ! Chœur céleste. Dieu l’a voulu, le temps vi
126
Chœur céleste. Dieu l’a voulu, le temps vient
Nicolas
que rien ne tient ! Celui-là peut conseiller Qui d’abord a tout donné
127
uvelle ! N’est-ce pas un ange qui t’a visité ?
Nicolas
. — Un signe heureux et un avertissement ! Quand Dieu nous envoie tel
128
s ta garde, ô guetteur ! l’attaque est proche ! (
Nicolas
s’est retiré dans son abri, et remis à genoux. Ulrich s’avance au bor
129
e frère Claus et lui demandent sa bénédiction.
Nicolas
(qui vient de se relever et qui s’approche). — Bénis soyez-vous de D
130
s. Nous avons donc fait un pari. Qui a gagné ?
Nicolas
. — Vous avez perdu l’un et l’autre ! Dieu me pardonne si je me suis
131
omment une telle merveille est-elle possible ?
Nicolas
. — Dieu le sait, et les humbles le croient. Notre Seigneur n’a-t-il
132
— Tu n’éprouves donc aucun besoin du corps ?
Nicolas
. — D’autres n’éprouvent aucun besoin de l’âme. Comment vivent-ils, c
133
on frère, ils ne songeraient pas à la révolte.
Nicolas
. — Tu dis vrai. Mais écoute-moi : si tous les riches étaient de bons
134
gauche en chantant sa mélopée.) Scène iv.
Nicolas
(aux pèlerins). — Bénis soyez-vous de Dieu, chers frères et sœurs. D
135
ge, la nuit, dans la forêt horrible et noire !
Nicolas
. — Pauvres gens ! Il y a donc la guerre là-bas ? Le pèlerin. — L
136
our nous autres. Tous. — Nous avons faim !
Nicolas
. — Étrangers et Confédérés, qu’attendez-vous d’un plus pauvre que vo
137
endras justice ! Tous. — Sois notre chef !
Nicolas
. — Si Jésus-Christ est votre ami, pourquoi faut-il encore un autre c
138
uvre ! Défends-nous ! Du pain ! Défends-nous !
Nicolas
. — Pauvres enfants ! Vous voulez faire la guerre pour obtenir du pai
139
voir du pain ! Tous. — Du pain ! Du pain !
Nicolas
. — Ils en auront encore bien moins si vous allumez l’incendie qui dé
140
Le pèlerin. — Est-ce là ton dernier mot ?
Nicolas
. — Non ! je vous aiderai de toutes mes forces. Le pèlerin. — Tu
141
. — Il vient ! Il accepte ! Sois notre chef !
Nicolas
. — Je reste ici. Ici, je vous aiderai. Si Dieu le veut, j’écarterai
142
chant se perd, à bouche fermée.) Scène v. (
Nicolas
est allé s’agenouiller devant son abri. Paraissent sur le chemin de g
143
se hâtent vers nous. (Au premier, en lui montrant
Nicolas
en prière.) Quel souci vous amène en ce lieu, seigneur ? Diesbach.
144
n noble maître, Sigismond, archiduc d’Autriche. (
Nicolas
s’est relevé et vient à eux.) Récitatif. (Chœur à bouche fermée.)
145
tourne vers toi pour t’écouter ! Choral ii.
Nicolas
! Nicolas ! Nicolas ! Prends ta garde ! De ta Patrie voici la tentati
146
rs toi pour t’écouter ! Choral ii. Nicolas !
Nicolas
! Nicolas ! Prends ta garde ! De ta Patrie voici la tentation ! Ô sen
147
r t’écouter ! Choral ii. Nicolas ! Nicolas !
Nicolas
! Prends ta garde ! De ta Patrie voici la tentation ! Ô sentinelle, g
148
ophétique Tu le voyais, tu nous avertissais !
Nicolas
. — Parlez, seigneurs, et je vous répondrai, au nom de Dieu qui nous
149
ous offre sa paix, à toujours et à perpétuité.
Nicolas
. — L’archiduc ! Qu’attend-il en échange ? Hornek. — Il n’attend
150
Hornek. — Il n’attend rien que votre paix !
Nicolas
. — Ce langage est nouveau de sa part… Qu’en pense l’envoyé de Berne
151
our qui n’a pas d’alliés puissants et proches.
Nicolas
. — Quel est donc le message de ceux de Berne ? Diesbach. — Il ti
152
ix, frère Claus ! Voilà pourquoi je suis venu.
Nicolas
. — Tu l’as dit, je ne veux que la paix. Mais ce n’est pas le mot que
153
ger nos libertés, convoitées par le Téméraire.
Nicolas
(brusquement). — Et moi, je vois que l’un et l’autre chérissent moin
154
honneur, et la Suisse au rang des puissances !
Nicolas
. — Votre paix est tournée vers la guerre ! Je vois sa face d’ombre e
155
. Diesbach. — Pour assurer notre sécurité.
Nicolas
. — Notre sécurité n’a qu’une seule base sûre : l’alliance des canton
156
s’arme ! Que pourrez-vous, seuls contre lui ?
Nicolas
. — Tu l’avoues donc, chevalier ! Vous voulez nous pousser dans le do
157
colère des Suisses croulant sur la Bourgogne !
Nicolas
. — Ce ne serait pas moi qui le dirais, ce mot, ni Dieu par moi, mais
158
aines s’est levé, il emporte la voix du guetteur.
Nicolas
! Nicolas ! Hélas ! Est-ce en vain que là-haut tu veilles ? (Voix d’
159
t levé, il emporte la voix du guetteur. Nicolas !
Nicolas
! Hélas ! Est-ce en vain que là-haut tu veilles ? (Voix d’hommes.) À
160
dominés par l’empereur vêtu d’or et couronné.)
Nicolas
. — Seigneur ! La voix du solitaire est faible. Parle toi-même à tes
161
des batailles Et notre bras vous soutiendra.
Nicolas
(à genoux). — Mon Seigneur et mon Dieu, toi seul es notre force ! To
162
(À gauche.) Heure maudite et cruelle misère !
Nicolas
! Dieu nous abandonne ! Chœur des français. Répondez ! Répondez
163
igismond lancent des sacs d’or à l’astrologue.)
Nicolas
(criant du plan 3). — Marchand de vent ! Impie ! Voyez qui l’a payé
164
e la nuit ? Sentinelle que dis-tu de la nuit ?
Nicolas
. — Le matin vient, et la nuit aussi. Demi-chœur (de droite). — L
165
mée. Seuls les mots en italique sont articulés.)
Nicolas
, Nicolas, Nicolas ! ô… sentinelle, guetteur aux yeux fermés ! Dès le
166
s les mots en italique sont articulés.) Nicolas,
Nicolas
, Nicolas ! ô… sentinelle, guetteur aux yeux fermés ! Dès le matin cla
167
s en italique sont articulés.) Nicolas, Nicolas,
Nicolas
! ô… sentinelle, guetteur aux yeux fermés ! Dès le matin clair et ser
168
bserve. Au plan 3, dans la pénombre, on distingue
Nicolas
, immobile devant sa cellule.) Le contremaître. — Hardi, compagnons
169
. — Qui est là ? Dorothée. — Dorothée, femme
Nicolas
. Monsieur Haimo ! Réveillez-le ! Monsieur Haimo ! Appelez-le ! Mes de
170
les marches conduisant au plan 3.) Choral ii.
Nicolas
! Nicolas ! Nicolas ! Souviens-toi ! Ô sentinelle, guetteur aux yeux
171
es conduisant au plan 3.) Choral ii. Nicolas !
Nicolas
! Nicolas ! Souviens-toi ! Ô sentinelle, guetteur aux yeux fermés, Av
172
ant au plan 3.) Choral ii. Nicolas ! Nicolas !
Nicolas
! Souviens-toi ! Ô sentinelle, guetteur aux yeux fermés, Avant l’auro
173
s’ouvre. Dans la lumière jaillie de l’intérieur,
Nicolas
se tient debout.) Nicolas. — La paix soit avec toi, Haimo. Je t’at
174
illie de l’intérieur, Nicolas se tient debout.)
Nicolas
. — La paix soit avec toi, Haimo. Je t’attendais. Haimo. — Tu sai
175
o. Je t’attendais. Haimo. — Tu sais tout ?
Nicolas
. — La guerre civile ! Haimo. — Si rien n’est fait avant l’aurore
176
ont jusqu’à toi le tocsin de la guerre civile.
Nicolas
. — Depuis sept ans je les avertissais. Mais ils ne m’ont pas écouté.
177
ne m’ont pas écouté. Haimo. — C’est vrai…
Nicolas
. — Je leur disais : Restez dans vos frontières, si vous voulez garde
178
ne m’ont pas écouté. Haimo. — C’est vrai…
Nicolas
. — Et cette nuit, ils se préparent à la guerre, non pour défendre le
179
oi seul peux nous sauver par ton exhortation !
Nicolas
. — Quand les chevaux de guerre sont sellés, quand les hommes au sang
180
seul peux nous sauver par un conseil adroit !
Nicolas
. — L’avidité de la puissance et des richesses les rend fous. Que peu
181
si tu descends, le peuple entier te recevra !
Nicolas
. — J’ai dit adieu au monde, pour toujours. Haimo. — Mais le mond
182
Haimo. — Mais le monde angoissé te rappelle !
Nicolas
. — Heureux l’homme qui trouve sa paix dans le désert et la prière !
183
sa paix le salut de tous ceux qui souffrent !
Nicolas
. — Mon vœu me lie ! Haimo. — Quel vœu ? Nicolas. — Mon vœu d
184
s. — Mon vœu me lie ! Haimo. — Quel vœu ?
Nicolas
. — Mon vœu de solitude ! Mon salut ! Haimo. — Ô ! que Dieu même
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s livrant sa vie Dieu lui-même est descendu !
Nicolas
. — Ô dure nuit du dernier sacrifice ! Haimo ! Haimo ! Haimo. — Q
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aimo ! Haimo ! Haimo. — Qu’a dit la voix ?
Nicolas
. — Dieu lui-même est descendu ! Mon Seigneur s’est abaissé ! Ô Haimo
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phème… C’est comme si Dieu lui-même m’avait dit :
Nicolas
, sacrifie ton salut ! — J’obéirai, je descendrai. (Il s’appuie sur H
188
us dans la mêlée N’oublie pas ton peuple ingrat !
Nicolas
, reviens d’exil ! Soutiens-nous dans nos périls ! (La batterie de ta
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sourdine et se prolonge durant toute la scène.)
Nicolas
(s’arrêtant). — Haimo, je ne puis plus marcher ! Mes jambes plient !
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ciel, efforce-toi, mon frère ! Le temps fuit ! (
Nicolas
se relève, fait quelques pas. Sur le plan 2, qui s’éclaire peu à peu,
191
pes de députés, des soldats, les ambassadeurs.)
Nicolas
. — Haimo, je ne puis plus… (Il retombe.) Haimo (penché vers Nicol
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ne puis plus… (Il retombe.) Haimo (penché vers
Nicolas
). — Vois là-bas ! Ils se sont levés ! Tout s’apprête pour la guerre
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rviteur ! (Chant des Compagnons, en sourdine.)
Nicolas
. — Écoute-moi ! Je ne puis plus avancer. Je vais te dicter un messag
194
s ce que je dis ! (Haimo écrit sous la dictée de
Nicolas
pendant qu’au plan 3 on entend un chœur.) Chœur céleste. Terre et
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Haimo. — J’ai tout écrit. Veux-tu signer ?
Nicolas
. — Ce sont là de faibles paroles, si Dieu lui-même ne les signe dans
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toi ! Haimo. — Adieu ! (Il fait deux pas.)
Nicolas
. — Haimo ! (Il ôte la corde qui tient sa robe.) Voici ma signature !
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de). — Un faible enfant pourrait le dénouer !
Nicolas
(avec peine). — L’homme le plus fort ne pourrait pas le dénouer… et
198
bout… de son côté… (Haimo descend rapidement.)
Nicolas
. — Dieu ! Pardonne à ton serviteur ! Qu’ai-je fait ? Qui suis-je, mo
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t se ranger sur les marches conduisant au plan 2.
Nicolas
est remonté lentement au plan 3, et se tient debout, les bras en croi
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éternelle félicité. De tous soit dit bienheureux,
Nicolas
! Choral ii. (Plan 1.) Bienheureux ! Bienheureux ! Bienheureux !
201
n 1.) Bienheureux ! Bienheureux ! Bienheureux !
Nicolas
! Ô sentinelle, guetteur aux yeux fermés, De ta patrie, reste le prot
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yeux fermés, De ta patrie, reste le protecteur !
Nicolas
, ô toi dont le nom Signifie le Victorieux ! Toi seul par qui tous son
203
ubilez et riez ! Battez des mains, peuple, pour
Nicolas
, Unissez-vous à l’éclat des fanfares Vous tous au loin et quiconque e
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d’une guerre civile. Quant au reste de la vie de
Nicolas
, on l’ignore très généralement. Il n’en va pas de même chez nos confé
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rès paradoxale, si l’on songe qu’au xvie siècle,
Nicolas
fut revendiqué par tous les réformés de Suisse comme l’un de leurs pl
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tons ensuite qu’au lieu d’entrer dans un couvent,
Nicolas
se retire dans une cabane construite non loin de sa ferme, au Ranft.
207
1° Malgré l’extrême rigueur de ses « pratiques »,
Nicolas
n’a pas pu trouver la paix de son âme dans le monde. Il a dû se retir
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ect avec la Bible. 2° Dans son ermitage du Ranft,
Nicolas
ne s’est pas abandonné aux « saintes délices » de la contemplation. I
209
Ce dernier point est capital. Car, après tout, si
Nicolas
est l’un des Pères de notre Confédération, c’est à son action qu’il l
210
enir à l’éloge de son jeûne et de ses visions.
Nicolas
et les réformés Mort en 1487, c’est-à-dire trente ans avant la Réf
211
n 1487, c’est-à-dire trente ans avant la Réforme,
Nicolas
appartient à l’héritage commun des catholiques et des protestants sui
212
connaissance le souvenir de l’action politique de
Nicolas
, Pacificateur des cantons et adversaire du régime des pensions, la Co
213
a Diète de Stans, ni le patriotisme confédéral de
Nicolas
, qui incommodaient au suprême degré ces hommes d’État enrichis par le
214
s lors, si les premières biographies sérieuses de
Nicolas
sont dues à la plume de disciples ou d’amis des réformateurs : Myconi
215
mettent et louent le miracle du jeûne prolongé de
Nicolas
. Seul le mystique luthérien Sébastien Franck dit à la fin de sa chron
216
roient pas. » Rappelons que lorsqu’on demandait à
Nicolas
comment il pouvait vivre « sans nourriture corporelle », il se bornai
217
« que chacun doit rester sur son fumier » ! Mais
Nicolas
n’a-t-il pas dit aussi qu’il fallait garder l’« ancienne foi » ! Voil
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ateur de l’Église de Saint-Gall, décrit la vie de
Nicolas
dans un ouvrage sur la Vie monacale. Il insiste sur le fait que l’erm
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de l’Église chez les protestants, fait l’éloge de
Nicolas
dans un ouvrage au titre significatif : « Catalogue des témoins de la
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témoigné pour le Christ contre l’Antéchrist. »
Nicolas
et le théâtre protestant L’une des meilleures preuves de l’adoptio
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des meilleures preuves de l’adoption spontanée de
Nicolas
non seulement par les docteurs réformés, mais par les populations pro
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ation demanda deux jours pleins, nous dit Dürrer.
Nicolas
y personnifie l’idée confédérale, créatrice de la Suisse. Autour de l
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enouvellement de l’ancienne alliance confédérale.
Nicolas
invoque Moïse, qui lui répond longuement en décrivant la corruption d
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pour leur part, se repentent de leur orgueil. Et
Nicolas
, une dernière fois, les adjure de garder le Pacte dans l’amour frater
225
fut jouée à Lucerne en 1586. Le rôle politique de
Nicolas
n’y est même pas mentionné !) N’y a-t-il pas là une grande anomalie ?
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fin, l’élément le plus spectaculaire de la vie de
Nicolas
réside dans son intervention politique. Or c’est précisément ce trait
227
nos jours, s’avisent de renouer leur tradition de
Nicolas
, et précisément au théâtre ? C’est dans cette idée que j’ai conçu, en
228
l’Exposition de Zurich. J’ai tenté de réintégrer
Nicolas
dans l’actualité la plus brûlante de notre siècle : il n’était que de
229
rôle civique que sa retraite lui permit de jouer.
Nicolas
ne pouvait pas lire la Bible, mais il aimait à en citer les versets q
230
938 avait su écarter. C’était l’échec tragique de
Nicolas
et du message fraternel que le drame allait nous redire. Et cependant
231
pendant nous n’avons pas perdu courage. La foi de
Nicolas
domine les temps. Elle vit encore au cœur des Suisses. Elle est encor
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que. Je parcours distraitement quelques pages. Ce
Nicolas
ne m’avait jamais paru très excitant : souvenir d’école primaire, c’e
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spondances. Cette Diète de Stans où le message de
Nicolas
sauve la paix à la onzième heure, ce n’est plus un souvenir de manuel
234
, invoquant du fond des vallées l’intervention de
Nicolas
: Parmi nous, peuple, parmi nous — parmi la foule en lourd tumulte a
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ubilez et riez ! Battez des mains, peuple, pour
Nicolas
, Unissez-vous à l’éclat des fanfares Vous tous, au loin, et quico
236
is l’occasion de signaler une autre biographie de
Nicolas
, Bruder Klaus, par Mlle de Segesser, avec l’espoir qu’elle soit bient
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aissance dans une clinique parisienne de mon fils
Nicolas
, je rentrais chez moi Porte d’Italie vers cinq heures du matin et je
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’éclater. Mais à la dernière minute, un envoyé de
Nicolas
rassemble la Diète — qui vient de se dissoudre — et lui transmet un m
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incarne la tentation impérialiste contre laquelle
Nicolas
n’avait cessé de mettre en garde les cantons. Son rêve était de const
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les fluides élastiques ; aux trois fils de Jean,
Nicolas
, Daniel et Jean, le développement des mathématiques en Russie, des tr
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des fêtes de la canonisation (combien tardive) de
Nicolas
, premier saint suisse, célébrée par deux protestants ! La part de
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des fêtes de la canonisation (combien tardive) de
Nicolas
, premier saint suisse, célébrée par deux protestants ! Deux opinion
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des fêtes de la canonisation (combien tardive) de
Nicolas
, premier saint suisse, célébré par deux protestants ! Si le style d’H
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mais morale jamais encourue par la Confédération,
Nicolas
redevenait le symbole et l’apôtre de notre défense spirituelle — au s
245
ar les seules armes de l’Esprit. 1. En réalité,
Nicolas
était lié au mouvement rhénan des Amis de Dieu, disciples de Suso, do