1 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
1 s vacances… » Ajoutons que le jardinier s’appelle Simard , sa femme Marguerite, son chien basset Pernod. Et qu’il va falloir mo
2 ire ». (Légère nuance de supériorité sociale chez Simard ). Nos hôtes nous avaient signalé la famille d’un mineur retraité, don
3 etites et toujours vertes ; on ne les mange pas). Simard nous a indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline du sud, où no
4 randes villes et de leur caricature de société. —  Simard , le jardinier, est à demi métayer. Est-ce un prolétaire ? Il serait v
5 ercher mieux. 12 janvier 1935 Ces cochons-là ! — Simard le jardinier s’est fait une forte entaille au doigt en travaillant. C
6 r « une personne encore plus compétente » que lui Simard , et cette personne lui a conseillé d’écrire une nouvelle lettre recom
7 it des ravages, et ces cochons-là vous diminuent. Simard m’explique encore que les gens s’en vont d’ici pour travailler à la v
8 rt et les cérémonies dans le Gard. — La maison de Simard recèle un effrayant secret qu’on m’avait laissé ignorer : une belle-m
9 e chargée, bou die, l’estomac et tout. — Mais les Simard ne m’avaient jamais parlé d’elle ! — Peuchère ! ils languissaient de
10 ables discussions nous parvient de la cuisine des Simard . Un beau-frère est arrivé, et on partage. C’est toujours assez compli
2 1937, Esprit, articles (1932–1962). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (juin 1937)
11 ube d’été. « Un vrai temps de Pâques ! », me crie Simard . ⁂ Hier il pleuvait. Vendredi, c’était grand soleil. Et les bonnes fe
12 eau faisait son apparition au haut de la colline. Simard et moi leur avons lancé quelques pierres, pour voir. Ils s’éloignaien
13 mort et les cérémonies dans le Gard La maison de Simard recèle un effrayant secret qu’on m’avait laissé ignorer : une belle-m
14 chargée, bou die ! l’estomac et tout. — Mais les Simard ne m’avaient jamais parlé d’elle ! — Peuchère ! ils languissaient de
15 ables discussions nous parvient de la cuisine des Simard . Un beau-frère est arrivé, et on partage. C’est toujours assez compli
16 nt la fenêtre. Je me précipite : ce sont les deux Simard qui font un grand feu dans la cour. Est-ce qu’ils la rôtissent ? On d
17 s réveillé tard. Tandis que je me rase, j’entends Simard qui apostrophe la mère Calixte près du bassin. « Je ne veux pas qu’on
18 asse la tête par la fenêtre. Qu’est-ce que c’est, Simard  ? — Il est rouge et boursouflé, tremblant de colère et gesticulant. I
19 faut pas se moquer des gens en deuil ! » — Mais, monsieur Simard … — Il est parti. Le bassin est à 50 mètres de la maison, sur une terr
20 s, parlant beaucoup. 9 mai Me voilà brouillé avec Simard . Après l’algarade d’hier matin, je ne me sentais pas le cœur à lui jo
21 suis donc borné à exprimer mes « condoléances » à madame Simard , que j’ai trouvée hier soir devant son seuil, entourée de commères qu
22 mère Calixte qui me l’apprend ce matin. Le ménage Simard est furieux. Nous n’avons pas du tout fait ce qu’il fallait. Je me ré
23  : mais comment, j’ai pourtant dit ma sympathie à Madame Simard . — Je sais, mais vous n’êtes pas entré chez eux. — Entré chez eux ? —
24 C’est un fait d’ordre religieux. Et la colère de Simard en témoigne. 15 mai Comme l’année dernière, à la même date je crois,
3 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Deuxième partie. Pauvre province
25 s vacances… » Ajoutons que le jardinier s’appelle Simard , « Fernane », sa femme Marguerite, son chien basset, Pernod. Et qu’il
26 ire ». (Légère nuance de supériorité sociale chez Simard .) Nos hôtes nous avaient signalé la famille d’un mineur retraité, don
27 etites et toujours vertes ; on ne les mange pas.) Simard nous a indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline du sud, où no
28 randes villes et de leur caricature de société. —  Simard , le jardinier, est à demi métayer. Est-ce un prolétaire ? Il serait v
29 préférerait ? » (En prononçant tous les e muets.) Simard , à propos de la récente baisse des salaires à la filature : — « Je vo
30 andes…) 12 janvier 1935 Ces cochons-là ! —  Simard le jardinier s’est fait une forte entaille au doigt en travaillant. C
31 « une personne encore plus compétente » que lui, Simard , et cette personne lui a conseillé d’écrire une nouvelle lettre recom
32 it des ravages, et ces cochons-là vous diminuent. Simard m’explique encore que les gens s’en vont d’ici pour travailler à la v
33 doutais bien, et la mère Calixte me le confirme : Simard me tient pour un minus, un incapable, peut-être même pour une espèce
34 ube d’été. « Un vrai temps de Pâques ! », me crie Simard . ⁂ Hier il pleuvait. Vendredi, c’était grand soleil. Et les bonnes fe
35 eau faisait son apparition au haut de la colline. Simard et moi leur avons lancé quelques pierres, pour voir. Ils s’éloignaien
36 s simples qui empêcheraient « Hidler » (comme dit Simard ) de faire la guerre. Conclusion : il appartient à un seul chef, à un
37 mort et les cérémonies dans le Gard. La maison de Simard recèle un effrayant secret qu’on m’avait laissé ignorer : une belle-m
38 chargée, bou die ! l’estomac et tout. — Mais les Simard ne m’avaient jamais parlé d’elle ! — Peuchère ! ils languissaient de
39 ables discussions nous parvient de la cuisine des Simard . Un beau-frère est arrivé, et on partage. C’est toujours assez compli
40 nt la fenêtre. Je me précipite : ce sont les deux Simard qui font un grand feu dans la cour. Est-ce qu’ils la rôtissent ? On d
41 s réveillé tard. Tandis que je me rase, j’entends Simard qui apostrophe la mère Calixte près du bassin. « Je ne veux pas qu’on
42 se la tête par la fenêtre. — Qu’est-ce que c’est, Simard  ? Il est rouge et boursouflé, tremblant de colère et gesticulant. Il
43 ne faut pas se moquer des gens en deuil ! — Mais Monsieur Simard … — Il est parti. Le bassin est à 50 mètres de la maison, sur une terr
44 oup. 9 mai 1935 Me voilà donc brouillé avec Simard . Après l’algarade d’hier matin, je ne me sentais pas le cœur à lui jo
45 suis donc borné à exprimer mes « condoléances » à Mme Simard , que j’ai trouvée hier soir devant son seuil, entourée de commères qu
46 mère Calixte qui me l’apprend ce matin. Le ménage Simard est furieux. Nous n’avons pas du tout fait ce qu’il fallait. Je me ré
47  : mais comment, j’ai pourtant dit ma sympathie à Mme Simard . — Je sais, mais vous n’êtes pas entré chez eux. — Entré chez eux ? —
48 C’est un fait d’ordre religieux. Et la colère de Simard en témoigne. 15 mai 1935 Comme l’année dernière, à la même date
4 1937, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Pages inédites du Journal d’un intellectuel en chômage (octobre 1937)
49 ment rayées — nous avons couru implorer l’aide de Simard . « Ce cochon-là » refuse, prétextant une hernie ; sa femme aussi, pré
5 1938, Articles divers (1936-1938). Nouvelles pages du Journal d’un intellectuel en chômage (avril 1938)
50 ment rayées — nous avons couru implorer l’aide de Simard . « Ce cochon-là » refuse, prétextant une hernie ; sa femme aussi, pré
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Deuxième partie. Pauvre province
51 s vacances… » Ajoutons que le jardinier s’appelle Simard , « Fernane », sa femme, Marguerite, son chien basset, Pernod. Et qu’i
52 ire ». (Légère nuance de supériorité sociale chez Simard .) Nos hôtes nous avaient signalé la famille d’un mineur retraité, don
53 etites et toujours vertes ; on ne les mange pas.) Simard nous a indiqué une ferme, de l’autre côté de la colline du sud, où no
54 grandes villes et de leur caricature de société —  Simard , le jardinier, est à demi métayer. Est-ce un prolétaire ? Il serait v
55 préférerait ? » (En prononçant tous les e muets.) Simard , à propos de la récente baisse des salaires à la filature : « Je vous
56 andes…) 12 janvier 1935 Ces cochons-là ! —  Simard le jardinier s’est fait une forte entaille au doigt en travaillant. C
57 « une personne encore plus compétente » que lui, Simard , et cette personne lui a conseillé d’écrire une nouvelle lettre recom
58 it des ravages, et ces cochons-là vous diminuent. Simard m’explique encore que les gens s’en vont d’ici pour travailler à la v
59 doutais bien, et la mère Calixte me le confirme : Simard me tient pour un minus, un incapable, peut-être même pour une espèce
60 d’aube d’été. — Un vrai temps de Pâques ! me crie Simard . ⁂ Hier il pleuvait. Vendredi, c’était grand soleil. Et les bonnes fe
61 eau faisait son apparition au haut de la colline. Simard et moi leur avons lancé quelques pierres, pour voir. Ils s’éloignaien
62 s simples qui empêcheraient « Hidler » (comme dit Simard ) de faire la guerre. Conclusion : il appartient à un seul chef, à un
63 mort et les cérémonies dans le Gard. La maison de Simard recèle un effrayant secret qu’on m’avait laissé ignorer : une belle-m
64 chargée, bou die ! l’estomac et tout. — Mais les Simard ne m’avaient jamais parlé d’elle ! — Peuchère ! ils languissaient de
65 ables discussions nous parvient de la cuisine des Simard . Un beau-frère est arrivé, et on partage. C’est toujours assez compli
66 nt la fenêtre. Je me précipite : ce sont les deux Simard qui font un grand feu dans la cour. Est-ce qu’ils la rôtissent ? On d
67 s réveillé tard. Tandis que je me rase, j’entends Simard qui apostrophe la mère Calixte près du bassin. « Je ne veux pas qu’on
68 se la tête par la fenêtre. « Qu’est-ce que c’est, Simard  ? » Il est rouge et boursouflé, tremblant de colère et gesticulant. I
69 ne faut pas se moquer des gens en deuil ! — Mais, monsieur Simard … » Il est parti. Le bassin est à 50 mètres de la maison, sur une terr
70 oup. 9 mai 1935 Me voilà donc brouillé avec Simard . Après l’algarade d’hier matin, je ne me sentais pas le cœur à lui jo
71 suis donc borné à exprimer mes « condoléances » à Mme Simard , que j’ai trouvée hier soir devant son seuil, entourée de commères qu
72 mère Calixte qui me l’apprend ce matin. Le ménage Simard est furieux. Nous n’avons pas du tout fait ce qu’il fallait. Je me ré
73 « Mais comment, j’ai pourtant dit ma sympathie à Mme Simard . — Je sais, mais vous n’êtes pas entré chez eux. — Entré chez eux ? —
74 C’est un fait d’ordre religieux. Et la colère de Simard en témoigne. 15 mai 1935 Comme l’année dernière, à la même date