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r non prévenu, tout se passe comme si le désir de
Tantale
suffisait à repousser les objets qu’il désire, et sa crainte l’objet
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r lieu de l’esprit ? Oui, car à l’instant même où
Tantale
est ému, où il forme un projet, où il agit, les lois de la chute des
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re une des structures fondamentales de son être.
Tantale
avait commis deux crimes, dit la Fable. Admis à la table des dieux, i
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e. Doutons que la philanthropie préside au vol de
Tantale
, quand il est assez clair qu’il jalouse les dieux, leur divination, l
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. Parce qu’il a convoité la nourriture des dieux,
Tantale
se voit refuser celle du commun des hommes. Sa jalousie se réfléchit
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propres limites.) Dans l’histoire du supplice de
Tantale
, cet automatisme est si sûr qu’il autorise à des spéculations précise
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es, encore que fantastiques en apparence. Je vois
Tantale
soutenu dans la rivière, le rocher soutenu sur sa tête, l’onde et la
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gueil. Imaginons, maintenant, par impossible, que
Tantale
renonce un instant, qu’il s’abandonne, et qu’il préfère soudain à son
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rrive jamais, et ne peut arriver dans le Tartare.
Tantale
, ne croyant pas à la résurrection, ni au pardon, ni au salut que lui
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ible renaissance ! — préfère subir le supplice de
Tantale
. C’est son orgueil et sa dignité d’homme : il se révolte contre tout
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autour de lui. Considérons ici l’Homme du Désir,
Tantale
symboliquement réduit, dans la légende, à sa faim, à sa soif et à sa
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ant de plan spirituel, et transposons le mythe de
Tantale
dans un monde où l’instant d’abandon ne signifie plus la mort mais la
14
nche irrésistiblement le mécanisme du supplice de
Tantale
, c’est-à-dire qu’elle s’annule de soi-même. Si un homme croit pouvoir
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ljahre. a. Rougemont Denis de, « Le supplice de
Tantale
», Fontaine, Paris, octobre 1946, p. 362-367.