1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 M. de Montherlant est considéré par plusieurs comme l’un des héritiers de Barrès. Le rapprochement est peut-être prématur
2 ut-on dire qu’à l’heure présente déjà, son œuvre, comme celle de Barrès, nous offre plus qu’un agrément purement littéraire :
3 ’Ordre romain. Or l’ordre, pour M. de Montherlant comme pour Maurras, est ce qu’il importe de sauvegarder, avant tout autre p
4 ue et de l’esprit sportif. « On se fait son unité comme on peut », avoue-t-il franchement. Il me semble bien paradoxal de vou
5 ondit un ballon. Si l’on considère la vie sociale comme un jeu sérieux dont on respecte les règles, non plus comme une lutte
6 jeu sérieux dont on respecte les règles, non plus comme une lutte sauvage et déloyale, la morale d’équipe devient toute la mo
7 t des hiérarchies que sur celui de la solidarité, comme bien l’on pense). Enfin, enseignement plus général de la morale sport
8 La moitié est plus grande que le tout ». Le sport comme un apprentissage de la vie : tout servira plus tard : Ô garçons, il
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
9 ritier d’une tradition chevaleresque, mène sa vie comme une ardente aventure. Les épisodes s’appellent : collège, guerre, spo
10 la moleste ni ne l’avive plus, cruelle et désolée comme cette « flamme pensante » dans l’ossuaire de Douaumont. Puis la vie l
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
11 ots » (Aragon). Aussi se paient-ils de métaphores comme d’autres de raisonnements. Plaisante ironie, si cette attitude n’étai
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
12 int de suivre jusqu’au bout un roman de 500 pages comme Rabevel. Car si la liquidation des questions traitées est rapide, ell
13 es, ce n’est pas lui qui se refuserait à écrire —  comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heures ». Une telle
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
14 ent (septembre 1925)e Le xxe siècle s’annonce comme le siècle de la découverte du monde par l’Europe intellectuelle. Gran
15 ique affolée de vitesse, édifiant ses gratte-ciel comme des tours de Babel, et une Asie immobile dans sa méditation éternelle
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
16 ouille ». L’expérience est terminée. Artificielle comme toute expérience, elle n’en est pas moins probante. Une œuvre d’art q
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Miguel de Unamuno, Trois nouvelles exemplaires et un prologue (septembre 1925)
17 torture et conduit au crime. Et s’ils s’imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante volonté. Car on
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
18 aux vivants et aux morts : Mère, je sais très mal comme l’on cherche les morts… « … Cette chose haute à la voix grave qu’on a
19 x grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valéry, ce poète sait « des complicités étranges pour assembler un so
20 complicités étranges pour assembler un sourire ». Comme Max Jacob il lui arrive de situer une anecdote purement poétique dans
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
21 neuve de forme et traditionaliste d’inspiration, comme fut celle des Yeats, Synge, Joyce même… Trois noms qui permettent, je
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
22 e Véra avec un des Anglais) : Ils s’embrassaient comme des gens qui auraient eu faim toute leur vie… Markovitch, derrière sa
11 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
23 t sacrifiée aux siens, n’était-ce pas une sainte, comme ce missionnaire et cette diaconesse ? S’il n’y a pas de saints protes
24 e protestantisme. La place nous manque pour louer comme il conviendrait la clarté d’un exposé solidement documenté, et le scr
25 tant, qui ne peut être un danger lorsqu’il n’est, comme ici, que la loyauté d’un esprit animé par une foi agissante. c. « C
12 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
26 mer. Nos agitations contradictoires s’affrontent comme des vagues soulevées par une même tempête. L’unité de notre temps est
27 telle qu’elle apparaît chez les émules de Barrès comme chez ceux de Gide, qu’il faut préciser. L’éthique et l’esthétique con
28 ns son dégoût ; mais jusqu’au point d’y percevoir comme un appel du Dieu perdu. Il avoue enfin la cause secrète des inquiétud
29 naturellement à considérer un certain immoralisme comme la seule vertu digne d’une élite. Tel est l’état d’esprit de la plupa
13 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
30 ultés d’une action missionnaire dans ces milieux, comme M. Terrisse l’avait fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers no
31 ère à ces rencontres. Rien de plus aéré, au moral comme au physique. Chacun dit ce qu’il pense sans se préoccuper d’être bien
14 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Jean Jouve, Paulina 1880 (avril 1926)
32 passion mystique et de crime, intense et tragique comme un couchant d’automne, émouvante encore après tant d’autres, comme ch
33 d’automne, émouvante encore après tant d’autres, comme chaque soir un nouveau ciel. Il l’a transcrite en brèves notations ly
34 la base de cette œuvre inégale des idées vieilles comme Rousseau sur les droits de la passion, — et dans sa trame quelques ch
15 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
35 par la fenêtre, vint annoncer qu’on était libre — comme si on l’avait attendu pour le manifester ! — et qu’il suffisait de so
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
36 e notre esprit » après avoir été créée par lui, —  comme la poésie. C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au cro
37 re la crise de notre civilisation sous cet aspect comme sous les autres, il nous faut mieux que des dictateurs : des Architec
38 énine, du fascisme, du ciment armé. « Notre monde comme un ossuaire est couvert des détritus d’époques mortes. Une tâche nous
17 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
39 crire, aux forces les plus secrètes de notre être comme aux calculs les plus rusés. Nous choisissons les idées comme on chois
40 alculs les plus rusés. Nous choisissons les idées comme on choisit un amour dont on est anxieux de prévoir l’influence, avant
41 Reste le monde, — les choses, les faits, la vie, comme ils disent. Je me suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l
42 de ma sincérité. La sincérité m’apparaît parfois comme un arrêt artificiel dans ma vie, une vue stupide sur mon état qui peu
43 ’en suis d’abord rendu digne. L’époque nous veut, comme elle veut une conscience. Je fais partie d’un ensemble social et dans
44 es, et s’affirmer à mesure que je le décris. Mais comme un écho profond, une attirance aussi d’anciennes folies… Combat, osci
18 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
45 ement des taureaux et le ohéohéohé des bouviers «  comme un chant mystérieux entendu au-dessus de la mer », il y a toujours da
46 ophait ainsi tout bas, sur un ton révérenciel, et comme on déroule une litanie. Sous les grands cils brillants, lustrés par l
47 piration. Puis ses pattes se tendirent peu à peu, comme un corps qu’on gonflerait à la pompe, tandis que dans cet agrandissem
48 Elle arriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile
49 pasme, comme l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son âme divine s’échappa, pleurant ses
50 s. Pour ma part, je le trouve assez peu humain et comme obsédé par une idée de violence tonique certes, mais décidément un pe
51 être élevée en témoignage pour notre exaltation ? Comme la vue des athlètes en action, un tel livre communique une puissance
19 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
52 des choses, lucide, avec une sorte d’acharnement, comme seul il sait l’être aujourd’hui sans que cela nuise en rien à un don
53 eignent pas sur une partie orientale de lui-même, comme c’est si souvent le cas, mais bien sur l’Orient. Encore faut-il s’ent
54 nt les œuvres des Orientaux. L’intérêt d’un livre comme celui-ci est plus dans l’opposition des deux mondes que dans la peint
55 ère de comparaison valable qu’entre individus, et comme type d’individu européen Robert de Traz ne pouvait trouver mieux que
56 éviter la nôtre. » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volume, d’une impo
57 ques toujours un peu stylisées. Il apparaît, ici, comme le type du voyageur intelligent, qui n’accepte d’être séduit que pour
20 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
58 nthèse, qui se trouve ainsi continuer leur œuvre, comme une découverte couronne une série d’expériences négatives. La critiqu
59 te communication directe entre l’œuvre et le moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’Autobiographie et le Roman,
60 irections très nettes de synthèse. Avec une œuvre comme Plaisir des Sports de Jean Prévost, et les essais politiques de Drieu
21 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
61 pour sa souveraine désinvolture. Elle est tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout que j’admire dans
22 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
62 plus bas que la Promenade désertée. Sur les eaux, comme immobiles, des nuages rouges et le vert dur des berges : un malaise m
63 ut à l’avant d’un char tiré par des bœufs blancs. Comme une apparition. (Tu parlais de chromos, de romantisme… nous voici dan
64 nos pensées. Ici la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes mouvantes, remous dans l’air
65 air et musiques sourdes. Penser serait sacrilège, comme une barre droite au travers d’un tableau. Nos yeux ont regardé longte
66 eaux aux feuilles sèches… Puis la brume est venue comme une envie de sommeil. Une lampe dans la maison blanche nous a révélé
67 compliquées. Nous secouons un sortilège pénétrant comme cette brume, une vie étrangère, une paix qui n’est pas humaine, et qu
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
68 it. La passion apparaît dans notre ordre social «  comme une adroite fêlure ». Notre morale est entièrement subordonnée à l’ac
24 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
69 n peu douloureux des défaitismes les plus subtils comme des plus pures et loyales inquiétudes. Sincérité, le mal du siècle. T
70 e voir le plus purement (« cette curiosité donnée comme raison d’une perpétuelle attente »), — ce que l’auteur découvre c’est
71 es précédentes). Rivière définissait la sincérité comme « un perpétuel effort pour créer son âme telle qu’elle est ». Il voya
72 de tout progrès moral. De la sincérité envisagée comme moyen de connaissance, le cas extrême d’un Crevel nous montre assez c
73 e la personnalité, car l’analyse la plus savante, comme l’a fort bien dit Ramon Fernandez, « retient tous les éléments du moi
74 us les vents — qu’il eût été loisible d’attribuer comme objet à ma jubilation, non pas ce but peut-être dérisoire vers quoi j
75 soi-même au plus profond de l’être, on entretient comme une arrière-pensée sagace et obstinée l’assurance d’une continuité en
25 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
76 ublication de notre revue. Mais nous savons, tout comme M. Coué, que ce serait de mauvaise méthode. Et, comme M. Coué, nous n
77 e M. Coué, que ce serait de mauvaise méthode. Et, comme M. Coué, nous nous persuadons que tout ira très bien. Les circonstanc
78 revue reste cette chose unique et indéfinissable, comme toute chose vivante… Gerbe de fleurs disparates, aux tiges divergente
26 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
79 st l’amour, et certain désespoir vaste et profond comme l’époque. « Voulez-vous des douleurs, la mort ou des chansons ? » On
27 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Billets aigres-doux (janvier 1927)
80 de qu’on rie des pleurs, Lors je baise votre main Comme on signe d’un faux nom. c. « Billets aigres-doux », Revue de Bell
28 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
81 ’individu atteint de strabisme (janvier 1927)d Comme le démiurge venait de peser sur le commutateur des étoiles… l’une, se
29 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
82 ux titres, aux tire-l’œil. Lors : Lewis, sifflant comme un fusil automatique, fait balle au cerveau du poète qui meurt de som
30 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
83 s de ce temps ne cultivent point cette fièvre. Et comme la morale ne sait plus leur imposer de feindre encore ce que le cœur
84 ste, une nuance du paysage, une image qu’on garde comme un pressentiment. Ce n’est qu’à force de discrétion dans les moyens q
31 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
85 en dire ? inquiet ? aride ? heureux ? » pour lui, comme pour Barnabooth, il s’agit de « déjouer le complot de la commodité ».
86 s viennois que naturel s’il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous peint sont ici tant s
87 ister sur ce qui forme dans le récit de cette vie comme une arrière-pensée inquiète et un peu hautaine. Que la composition de
32 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
88 ée quatre ou cinq fois dans des lieux de plaisir, comme on dit, sans doute parce que c’est là que se nouent les douleurs les
89 l fit avec vous, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arracher à une obsession secrètement attirante ; et je pens
90 eureux et banal, votre sourire répondant au mien, comme on voit au dénouement des films populaires et sur des cartes postales
91 es, le ciel trop bas d’un rêve sans issue, pesant comme l’envie d’un sommeil sans fin… J’avais soif, mais la seule vue d’un l
92 iolons. Aube dure ! En ma tête rôde ton souvenir, comme une femme nue dans une chambre étroite… J’ai dormi quelques heures, d
93 r et s’élevait, j’éprouvais un petit arrachement, comme précisément un enfant qui monte pour la première fois… Je me disais e
33 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
94 es publiés par les surréalistes, donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de l’inconscient, au fond desquels on a si vi
95 es surréalistes, donnés à la fois comme poèmes et comme dictées de l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait de disti
96 peut-être cette indispensable « part de Dieu » — comme dit Gide — qui serait aussi la part de l’humain, l’imperfection secrè
34 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
97 grâce. Si quelques-uns de ses bijoux sont taillés comme ceux de Giraudoux, j’y vois un signe charmant d’amitié de l’aîné au p
98 a reverra jamais. Il aime encore sa femme, « mais comme on aime une petite maison de province quand on a failli hériter de Ch
99 x êtres, personne, pas même eux ». Dans ce roman, comme dans l’Âge d’or, un désenchantement profond prend le masque d’une aim
100 iproquo de destinées… Le tragique du peut-être ; ( comme dans l’une des dernières phrases de Sylvie : « Là était le bonheur, p
35 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
101 il faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. » Un des défauts d’Entr’acte, c’est la fantaisie reche
102 t ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mais comme pour le film 1905, on a sans cesse envie de crier : « Trop de gestes 
103 Et je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire en montre (beaucoup trop à mon gré). Qu’une sorc
104 possible. Le monde « normal » nous apparaît alors comme l’une seulement des mille figures que peut revêtir une substantia don
105 ’une question d’imagination ; il reste qu’un film comme Entr’acte est une aide puissante. Nous faisons nos premiers pas, étou
36 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
106 enlacés aux vertus, c’est un ricanement splendide comme un éclat de rire de condamné à mort et à l’éternité. Le diable avait
107 chez ce poète. Aujourd’hui, je le verrais plutôt comme un Musset10 plus véritablement désespéré. Un Musset moins frivole et
108 mme, et avant tout, un écrivain, un bel écrivain, comme on dit. Et qui sait tirer un admirable parti littéraire de son tempér
109 e sais qu’un Montherlant qui pourrait l’oser dire comme Aragon sans ridicule. Et ce que je prenais pour le ton prophétique, n
110 plus « ailleurs » que sur ce « globe d’attente » comme dit Crevel. Pourtant, le plus irrévocable désespoir n’est encore qu’u
111 ment Vautel — et si ce nom revient sous ma plume, comme une mouche qu’on n’a jamais fini de chasser parce qu’elle n’a pas mér
112 incrédules le droit à parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ; de même je récuse ici certain sen
113 r assigner à Minerve le bassin de la Méditerranée comme promenoir, avec défense sous peine de mort de s’en écarter. Voilà bie
114 bien leur faute si elle nous apparaît aujourd’hui comme une vieille courtisane assagie, parfois dévote, phraseuse, sèche, d’h
115 ux dogmatiques d’extrême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait, que c’est très joli de crier merde pour Horace, Montaigne,
116 n sommes au surréalisme, ce produit parisien qui, comme tout ce qui est parisien, hait Paris mais ne saurait vivre ailleurs…
117 nos longues journées. Nous aimions la révolution comme on aime l’amour. Nous n’aimions pas telle révolution — la russe, par
118 qui nous perdrait corps et biens dans sa grandeur comme une femme merveilleuse nous perdrait corps et âme dans l’ivresse amou
119 te Révolution de toutes nos forces et séductions, comme on cherche cette femme à travers toutes les femmes. C’était un vice,
120 cards, c’est très bellettrien. Un disque de gramo comme par hasard nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moins, n’est-ce
121 ertaines théories bien superficielles et hâtives, comme cette prétention à la libération par le Rêve. « La liberté commence o
37 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
122 7)l La maîtresse d’École Au printemps pur comme une joue, École errait, École suivait une femme dans les rues tant so
123 e bal au matin. Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son enfance. Aux fenêtres du palais s’étoilèrent des halo
124 ez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’odeur merveilleuse de
125 Parce que je reviens seul. Mais moi, qui regarde comme de l’autre bord, je songe qu’il est des visites à de certaines grande
38 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
126 rde, ce monde où tous les extrémismes sont prônés comme vertus cardinales, et qui forme ailleurs le premier public des jeunes
127 . D’autre part je préfère la légende à l’histoire comme la peinture à la photographie. Une œuvre d’art est un merveilleux foy
128 et abstraites. De cette époque datent des toiles comme le Souvenir de l’Évêché. Décors et personnages semblent d’une matière
129 ulagés. Et ne fût-ce qu’en prenant une initiative comme celle de Neuchâtel 1927 7 il aura bien mérité sa place parmi les arti
130 e bulletin. Tiens, me dis-je, Bouvier va peindre. Comme peintre religieux, il se cherche encore. On a pourtant l’impression,
131 tain mauvais goût au milieu d’harmonies funèbres, comme un qui n’attendrait pas que l’enterrement s’éloigne pour entonner une
132 teint son équilibre et sa maîtrise avec une toile comme le Potier. Si la couleur n’est pas encore aussi plantureuse que les f
133 artisan, dans le beau sens ancien du terme, tout comme son frère Charles Barraud, qui lui, passe ses journées à vendre des c
134 ais il y avait quelque lourdeur dans des morceaux comme le Joueur de rugby. C’était le poids de la pierre, plus que celui du
39 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
135 cachée ; elle fait bientôt considérer toute joie comme illusoire et livre l’individu pieds et poings liés à l’obsession qu’i
40 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
136 (mai 1927)aj Nocturnes aux caresses coupantes comme certaines herbes. Capitale de la douleurak, ce sont de belles syllabe
41 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
137 posées ailleurs depuis longtemps par des maîtres comme Keyserling, Ferrero, commencent à être prises au sérieux en France pa
42 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
138 c, j’avais vingt ans. Je vivais chez mes parents, comme tant d’autres à cet âge, logé, nourri, blanchi, mais non point divert
139 urer, à cause du soir trop limpide et trop vaste, comme un avenir de bonheur fiévreux — celui justement que j’entrevoyais. »
140 rendre quelques beaux vols… » Dès lors, je vécus, comme vous me voyez vivre encore, dans un état de sincérité perpétuelle env
141 Vous n’ignorez point que l’on considère ce saint comme le patron des voyageurs… » Saint-Julien parut satisfait de cette dern
142 t sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît comme un divertissement perpétuel et dénué d’inquiétude. Et cela n’est pas
43 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
143 e, les valeurs auront retrouvé leur stabilité, et comme M. Albert Muret dont le Journal de Genève parlait naguère, tu mange
44 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
144 e va-t-elle revenir avec son Johannes laqué. Ah ! comme vous sauriez lui plaire, maintenant qu’une si triomphante tendresse v
45 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
145 vous voudrez). Mais ce refus n’est pas seulement comme vous pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le m
146 appent en vous blessant. Des choses dures, amères comme un destin, comme le goût d’une pierre rêche sur ta langue et grinçant
147 essant. Des choses dures, amères comme un destin, comme le goût d’une pierre rêche sur ta langue et grinçante sous ta dent. D
148 ends de ma vie. Je serais tenté de vous répondre, comme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’est une autre histoir
46 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
149 situation intellectuelle d’une revue d’étudiants comme la nôtre. D’un côté, en effet, on s’accorde pour trouver légèrement r
150 hés. Ils sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! comme nous y tenons ! q. « Adieu au lecteur », Revue de Belles-Lettres, L
47 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
151 plus rilkienne que ne fut Rilke. Rilke y apparaît comme une de ces âmes mystiques et raffinées telles qu’on en découvre chez
152 ’ont plus besoin de preuves. Il reste qu’un livre comme celui-ci tend un merveilleux piège sentimental à la raison raisonnant
48 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
153 is de m’asseoir et de commander une consommation. Comme d’habitude, un peu après six heures. J’étais seul. Le café est un lie
154 ntôt il m’offrit de jouer un moment. Nous fixâmes comme enjeu nos consommations. Je gagnai. Il demanda des portos. Je les gag
155 ent des tableaux mouvants où je me voyais figurer comme une sorte de « personnage aux dés ». Ce furent d’abord des images déc
156 s aux cours de bourse. « Heureux quoique pauvre » comme ils disent dans leurs manuels scolaires. Les voler, pour leur apprend
157 e, ils n’y comprendront jamais rien, écoutez-les, comme ils me jugent et leurs cris indignés qui couvrent une angoisse. Ça le
49 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
158 née des cours de l’Europe centrale, qu’elle subit comme jeune épouse d’un comte polonais, grand seigneur médiatisé, vaguement
50 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
159 I. L’homme qui a réussi Je prends Henry Ford comme un symbole du monde moderne, et le meilleur, parce que personne ne s’
160 ces années de jeunesse, son « chemin de Damas » ( comme il dit sans qu’on sache au juste quelle dose d’« humour » il met dans
161 nrichir. Son « rêve » était autre, il l’a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et
162 umanité par la possession d’automobiles Ford. Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de démêler les conditions les
163 la semaine, « retouché l’œuvre de la Création », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce
164  Je ne considère pas les machines Ford simplement comme des machines. J’y vois la réalisation concrète d’une théorie qui tend
165 lculé une fois pour toutes et qu’il sent immuable comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soir, dans la détresse
166 que nos savants nomment mysticisme et considèrent comme un « cas » très spécial, — on les écarte des engrenages où ils risque
167 e encore parmi les jeunes gens, jusqu’au jour où, comme on dit, sans doute par ironie, « la vie les prend ». Irréguliers aux
51 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
168 mort même en devient moins brutale. Elle rôde ici comme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approche d’une grandeu
169 e Nerval et moi, sans nous être rien dit d’autre, comme des amis qui se connaissent depuis si longtemps qu’un échange tacite
170 autres raisons qu’eux, probablement… À ce moment, comme nous traversions une rue sillonnée de taxis rapides, le homard refusa
171 à la coutume viennoise. L’enfant était charmante, comme elles le sont presque toutes dans cette ville, — du type que Gérard e
172 Je la nomme Clarissa, parce que cela lui va. Mais comme c’est odieux qu’une créature aussi parfaite soit touchée par les main
173 le ne comprenant pas, il y eut un moment pénible, comme toujours lorsqu’un peu de simple humanité vient interrompre une coméd
174 x aux yeux bizarres où je sais lire les signes. » Comme je ne répondais rien : « Avez-vous sommeil ? demanda-t-il. Moi pas. D
175 envahi notre sang. Nos pensées devenaient légères comme des ballons. La rumeur de Vienne baignait nos corps fatigués jusqu’à
176 i répond d’un regard pareil. Des visages naissent comme des étoiles dans un halo, comme les couleurs sous les paupières, s’él
177 visages naissent comme des étoiles dans un halo, comme les couleurs sous les paupières, s’élargissent, se fondent, se superp
178 s de sens. Je dormais debout. 10. Quelque chose comme « pâtisserie-crème fouettée ». l. « Un soir à Vienne avec Gérard »,
52 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
179 ité de premier plan qui nous empêche de bouger », comme dit fort bien M. Breton. Mais à condition d’aller plus loin et de pre
53 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Le Prince menteur (décembre 1928)
180 es soupçons du « petit-bourgeois » qu’il a choisi comme public, et brusquement le mot éclate : menteur. Feintes et esquives a
54 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
181 es ombres… » Paul Valéry. Stéphane est maniaque, comme tous les jeunes gens de sa génération. Seulement chez lui, cela ne s’
182 e pas ? Il en tombe d’accord ; accepte d’attendre comme un enfant sage que le monde lui donne, en son temps, sa petite part.
183 Il se ramène en soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’il n’est p
184 pour celle de n’importe quel passant, il se sent comme séparé de soi, et si profondément différent de cette apparence, qu’il
185 i serait lui. Déjà il se perd dans ces yeux, mais comme on meurt dans une naissance. Stéphane naît à l’amour et à lui-même co
55 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
186 désarmé et légèrement absurde en face d’un récit comme celui d’Anderson : voici un homme qui raconte sa vie avec une émouvan
187 écrit des scènes de son enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’art d’Anderson est étonnant d’apparente simplicité. Le réc
188 s. Cet amour de l’invention romanesque considérée comme une revanche de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluf
189 t de nous-mêmes et de tout le reste, nous amusant comme des fous ». Mais non, on ne le secouera pas, ce cauchemar, ce monde m
190 age précis pour lui faire endosser le blâme, mais comme l’homme nommé Ford, de Détroit, a contribué davantage que n’importe q
191 ogique, ne pourrait-il pas être considéré un jour comme le grand tueur de son époque ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tue
56 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Prison. Ailleurs. Étoile de jour (mars 1929)
192 bre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre comme avant cette naissance aux lents vertiges Quand la nuit s’effeuille et
193 le vide   Tu pleurerais Mais la grâce est facile comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette n
194 matin d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un grand été   qui consent… Ailleurs C
57 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
195 nature, il est vrai, s’y prêtait, peu complexe et comme réduite à deux dimensions ; la conscience ne pouvait y tuer un lyrism
196 ême plan ; le dessin d’ailleurs est élégant. Mais comme tout cela manque de chair. Et de rêve. Est-ce qu’en ce temps-là on ne
58 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
197 lettres, et tout cela finira bien par s’arranger, comme au dernier acte d’une opérette. Ce peuple s’est résigné avec une faci
198 its taxis rouges qui déferlent sur les boulevards comme une nuée d’insectes affolés. Les maisons sont basses, couvertes du ha
199 z dîné au paprika chez des gens qui vous ont reçu comme un cadeau de Dieu, — c’est leur formule de salutation — vous constate
200 hany est une grande artiste. Vous vous êtes levé, comme tout le monde, à l’entrée d’un des archiducs. Car ce peuple, seul en
201 totalement incompréhensible, rient et s’enivrent comme plus un Européen ne sait le faire, et dansent à tout propos de folles
202 ont le voyageur s’éprend malgré lui, malgré tout, comme d’une passion poétique un peu folle… b. « Panorama de Budapest », J
59 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
203 sir (juin 1929)ay Ce petit livre de poèmes est comme une initiation au silence. Il faut s’en approcher avec une douceur pa
204 et sache attendre que ton cœur se détache de toi comme une lourde pierre. » Le corps, que l’âme quitte, redevient minéral, s
60 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
205 imerais tant aller là-bas, cette folie m’apparaît comme une chose si douce et si grande… »11 Et Bettina terminant sa lettre
206 Alors vous devez connaître ces portraits ? — (et comme je considère un ravissant médaillon de marbre) — Ça, c’est Diotima. »
207 eu soudain m’angoisse. Mais le gardien : il y est comme chez lui. — Dormez-vous dans ce lit ? — Oh ! répond-il, je pourrais a
208 s ! qui ont préféré faire tout de suite la bête : comme cela on est mieux pour donner le coup de pied de l’âne… Écoutons plut
209 té, c’est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle paraît ici bien établie, triomphante, à beau fixe. Pourquoi trou
61 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
210 re. Jean Cassou vagabonde à travers ses histoires comme son Pierangelo dans la vie. Le hasard, complice des poètes, lui fait
211 es des grandes personnes, — puis tous se perdent, comme des souvenirs, et l’on retrouve un peu plus loin d’autres souvenirs a
62 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
212 polémiste qui joue de la raison ratiocinante tout comme si elle n’était pas le contraire de la Raison de Spinoza. Nul mieux q
63 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
213 rdre social Il y avait une fois un jeune homme comme les autres. Soudain il lui pousse des ailes, une grande paire d’ailes
214 trous de leurs raisonnements. L’inspiration Comme le poète terminait sa théorie sur la nature de l’inspiration, un dout
64 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
215 s livres1 excellents dont je considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogu
216 droit bien inutile. Pourtant je sais qu’à droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent
65 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
217 aginaires, des jeux en cachette, odeurs de peaux, comme dans un rêve, des matins de dimanche sonores et tout propres, la cuil
218 entaire, ce monde dont la Démocratie apparaissait comme l’achèvement idéal et nécessaire — et qui était le seul pour lequel o
219 ous n’avions plus de « superstitions grossières » comme celles qui touchent à l’action des étoiles par exemple. Mais nous avi
66 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
220 tes connues d’anciens camarades d’école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’autant mieux qu’on était devenu
221 s doute des vers sur la violette, périodiquement, comme on fait… un rhume de cerveau. Il joue de quelque instrument. Il a des
222 s de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était to
67 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
223 stitution passionnément détestée. Vous allez voir comme il bafouillent leur « par cœur non compris ». Aux yeux de beaucoup de
224 e dans sa réalité, puis qu’on se réfère au résumé comme à un aide-mémoire. Mais l’école veut qu’on commence par apprendre le
225 vie Z pour avoir trouvé : « Quant il neige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident que Sylvie est supéri
226 a famille). Ensuite, pourquoi fait-on en réalité, comme si toutes les familles constituaient un milieu délétère ? 6. Justice
68 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
227 bours, les noms des rues et places de leur ville, comme s’ils étaient tous destinés à la profession de chauffeurs de taxi. Si
228 liers. Enfin, je n’aime pas qu’on traite le gosse comme un organisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On
229 ent le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre dans ces jardins d’enfants. On y parle de « l’en
230 ces jardins d’enfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’un produit chimique : On remarque chez l’enfant… Dans ce m
69 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
231 u’un rendu. Car dans ce monde-là « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et mal dissimulée. Certes, j
232 uvernements savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce s
70 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
233 laisse prendre à des théories non point fumeuses comme le veut le cliché, mais schématiques. Or l’École radicale ne peut pas
71 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
234 l’encontre de l’évolution normale de l’humanité, comme vous ne manquerez cependant point de le dire, avec ce sens exquis du
235 oup que la majorité des électeurs les considèrent comme tels. Et je ne me tiendrai pas pour battu quand on m’aura fait remarq
72 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
236 vie, non pas un parti. Tout extrémiste, de droite comme de gauche, se trouve être dans une certaine mesure un anarchiste s’il
237 ire ce qu’ils veulent à propos de n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient là l’occasion de racheter bien des choses. C
238 ux mots sont bien dangereux et impopulaires. Tout comme ce qu’ils désignent d’ailleurs. Tant mieux. Il y a beaucoup de gens q
239 ent en rougissant de leur hardiesse quelque chose comme l’instruction privée : et moi je la voudrais secrète. Vous verrez bie
240 lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou plutôt des grenades, avec la frousse que ça ne leur écl
73 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
241 s livres1 excellents dont je considère les thèses comme acquises : L’Éloge de l’ignorance, de M. Abel Bonnard, et Le Pédagogu
242 droit bien inutile. Pourtant je sais qu’à droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent
74 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
243 aginaires, des jeux en cachette, odeurs de peaux, comme dans un rêve, des matins de dimanche sonores et tout propres, la cuil
244 entaire, ce monde dont la Démocratie apparaissait comme l’achèvement idéal et nécessaire — et qui était le seul pour lequel o
245 ous n’avions plus de « superstitions grossières » comme celles qui touchent à l’action des étoiles par exemple. Mais nous avi
75 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
246 tes connues d’anciens camarades d’école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’autant mieux qu’on était devenu
247 s de l’École, et attire-t-il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouches ? (Le verre en était to
76 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
248 e dans sa réalité, puis qu’on se réfère au résumé comme à un aide-mémoire. Mais l’école veut qu’on commence par apprendre le
249 ylvie pour avoir trouvé : « Quand il neige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident que Sylvie est supéri
250 a famille). Ensuite, pourquoi fait-on en réalité, comme si toutes les familles constituaient un milieu délétère ? 6. Justice
77 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
251 bours, les noms des rues et places de leur ville, comme s’ils étaient tous destinés à la profession de chauffeurs de taxi. Si
252 liers. Enfin, je n’aime pas qu’on traite le gosse comme un organisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On
253 ent le plus élevé. On cultive les petits d’hommes comme des plantes de serre dans ces jardins d’enfants. On y parle de « l’en
254 ces jardins d’enfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’un produit chimique : On remarque chez l’enfant… Dans ce m
78 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
255 u’un rendu. Car dans ce monde-là « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et mal dissimulée. Certes je
256 uvernements savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce s
79 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
257 laisse prendre à des théories non point fumeuses, comme le veut le cliché, mais schématiques. Or l’École radicale ne peut pas
80 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
258 l’encontre de l’évolution normale de l’humanité, comme vous ne manquerez cependant point de le dire, avec ce sens du cliché
259 our que la majorité des électeurs les considèrent comme tels. Et je ne me tiendrai pas pour battu quand on m’aura fait remarq
81 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
260 vie, non pas un parti. Tout extrémiste, de droite comme de gauche, se trouve être dans une certaine mesure un anarchiste s’il
261 ire ce qu’ils veulent à propos de n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient là l’occasion de racheter bien des choses. C
262 ux mots sont bien dangereux et impopulaires. Tout comme ce qu’ils désignent d’ailleurs. Tant mieux. Il y a beaucoup de gens q
263 ent en rougissant de leur hardiesse quelque chose comme l’instruction privée : et moi je la voudrais secrète. Vous verrez bie
264 lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés, ou plutôt des grenades, avec la frousse que ça ne leur écl
82 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
265 Il défriche et il fabrique, soit qu’il se décrive comme un lieu de miracles le plus souvent malencontreux, ou qu’il invente d
83 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
266 bre qu’un ange prisonnier dans ta tête mais libre comme avant cette naissance aux lents vertiges — quand la nuit s’effeuille
267 ur le vide tu pleurerais mais la grâce est facile comme un matin d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette n
268 matin d’été la grâce tendrement dénouée de ta vie comme de cette nuit le jour d’un grand été qui consent… o. « Le prisonni
84 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
269 1930)p 1. Un petit volume « lourd de pensée », comme disent bizarrement les journalistes. (L’esprit n’est-il pas ce qui al
270 s parisiennes un regard distrait mais circulaire, comme dirait Aragon — et je suppose que Beausire et Simond se livrèrent à c
271 sujets pas importants, des idées « pertinentes », comme dit M. Charly Clerc ; des révolutionnaires sans idéal et sans puissan
272 arle toujours excellemment du « cœur des autres » comme dit M. Gabriel Marcel, présente Nietzsche en Nouveau Messie, comme di
273 iel Marcel, présente Nietzsche en Nouveau Messie, comme dit Annie Besant. Et c’est charmant, disent les dames. Je ne suis pas
274 uis pas aussi dur que les dames. … et M. Maurois, comme disent beaucoup de gens, qui persiste à passer pour un écrivain ; alo
275 ètes. 4. « Quelque grande que soit » mon envie — comme disent Beausire et la Grammaire — mon envie, ma passion d’admirer, je
276 a raison » libère « le lion de mes certitudes » — comme disent Simond et ce grand potache de Maldoror. « Qu’on nous montre un
277 erchent tous un équilibre, le trouvent bien vite, comme de juste, s’en lassent, cherchent alors un déséquilibre, s’en effraie
278 tous les prudents qui ont fait le tour des choses comme on fait le tour des galeries du Lido : bien décidé à ne rien acheter
279 uelque chose par-dessus, tout de même… Mais ceci, comme dit Kipling, est une autre histoire. 10. Nous voici parvenus au poin
280 ’homme est quelque chose qui doit être surmonté » comme dit Zarathoustra — développant sans doute une vue évangélique. Que ce
85 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
281 it. Pour moi, je ne me sens pas trop embarrassé ; comme j’habite l’Odéon, c’est toujours le fantôme de l’Odéon qui m’accompag
282 boire à petits coups une amertume acide et tiède comme l’adolescence, un désespoir de nuit d’été sous le tilleul où elle n’e
283 Nous voici donc en taxi, « nous deux le fantôme » comme on disait au village où je suis né, qui n’est pas ma patrie. Ce soir-
284 choses lentement émouvantes, monotones et aiguës, comme la pluie dans les campagnes au printemps. Ou encore : comme la lectur
285 luie dans les campagnes au printemps. Ou encore : comme la lecture des romans anglais, les loisirs obsédés du jaloux, le trav
286 divaguait sous la lune, hagard et fiévreux, mais comme abandonné par la grâce. Ce vagabondage désespéré dura plusieurs semai
287 d’où il n’eut que la force de regagner son logis. Comme il allait y pénétrer, il aperçut auprès du seuil une mendiante qui pl
288 sur le thème des pleurs de la vieille, et mourut comme il l’achevait. ⁂ Partout où il y a de la musique, de l’Italie et une
289 sentimentales, un peu bêtes, un peu trop lentes, comme tu les aimes — on n’a pas toujours envie de crâner. L’esplanade d’une
290 en crin de cheval du diable. L’héroïne est belle comme une ballade de Bürger, tandis qu’elle arrose de ses larmes le seuil d
86 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
291 ôt que ces éclats de voix sarcastiques, émouvants comme 93, mais où certaine bêtise trouve assez bien son compte. Et quant à
87 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
292 sirs les plus incompréhensibles s’emparent de moi comme des superstitions. Tout mon avoir se fond dans une loterie qui peut-ê
293 siez-vous, le tombeau du prophète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait, nous avons repassé un grand pont vibrant et no
294 donc ma vision d’Orient et je grimpais gravement comme je ferai, je pense, au jour de mon pèlerinage au Temple de l’Objet in
295 ur a du temps à perdre ! » s’écrie le lecteur, et comme il est, lui, de l’autre école, il referme ces pages et vaque à ses de
296 ie dans sa particulière véracité, vertu décevante comme ce qui ne ressemble à rien, gênante comme un cadeau de pauvre, comme
297 cevante comme ce qui ne ressemble à rien, gênante comme un cadeau de pauvre, comme un vrai cadeau. Si le conteur ment, — pend
298 semble à rien, gênante comme un cadeau de pauvre, comme un vrai cadeau. Si le conteur ment, — pendant qu’il y est, il ferait
299 la mesurer sans mauvaise grâce à qui vous a reçu comme un cadeau de Dieu. (« C’est Dieu qui vous envoie », dit la formule tr
300 ien n’est grave, que le sentiment, — en politique comme ailleurs. Songez à ce qui forme l’opinion, cet ensemble de mythes sen
301 j’« exalte les valeurs de passion » — pour parler comme le seul Clerc qui n’ait pas trahi — qui me paraissent être la grandeu
88 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hölderlin, La Mort d’Empédocle et Poèmes de la folie (octobre 1930)
302 d’hui. C’est qu’elle est de demain plutôt, — tout comme Nietzsche qui en fut obsédé. Empédocle est de ces mythes tels qu’il n
303 u’il le veut. On peut tomber dans la hauteur tout comme dans la profondeur ». Comment ne point songer ici au génie qui, dans
304 elques mots isolés, des bribes de phrases… Or, si comme je le crois et voudrais l’établir plus longuement, le sens des poèmes
89 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
305 les cheveux, glacer le masque et appuyer au front comme une caresse indéfinie de la puissance. Soir de voyage, tout enfiévré
306 e nous. 12. Un bal, ou de l’ivresse considérée comme un des beaux-arts Ils n’ont plus de noms, ils ne sont qu’une ivres
307 Souvent laids — sauf les demi-juifs — mais laids comme des paysans, beaux hommes aux traits lourds. Dans l’ivresse, leurs ye
308 lève. Elles : des Vénitiennes aux yeux de plaine, comme les autres ont des yeux de mer. Des grâces d’amazones avec un coup de
309 berté ! Il n’y a plus qu’ici qu’on aime l’ivresse comme un art. Et qu’on soigne sa mise en scène, qu’on sauvegarde sa qualité
310 ent avec le corps entier — non pas avec les bras, comme on chante du Verdi, — elles ont des mouvements vifs du buste, et des
311 (généralités) Les Allemands aiment les femmes comme ils aiment les saucisses ou les catastrophes, selon qu’ils sont techn
312 — « Ah ! répond-il, j’aimerais bien pouvoir vivre comme je vis ! » Voici les cigognes, dont Andersen assure qu’elles parlent
313 à Debrecen je viens admirer. On aime les Hongrois comme on aime l’enfance : or le rêve de l’enfant, c’est de devenir une gran
314 ise, ne laissant plus qu’un long silence soutenu, comme un appel à la rafale dont l’approche déjà fait grésiller les notes ba
315 e, d’une ligne nette, insaisissable, déjà perdue ( comme le rêve pendant que bat la paupière lourde de celui qui succombe à l’
316 l’ont amené du fond d’une Inde. Ils l’ont égaré, comme ils égarent tout d’un monde où si peu vaut qu’on le conserve, au long
317 effacé par le vent sur la plaine… Ils l’ont perdu comme un rêve au matin s’élude, — et leur musique seule s’en souvient. Trés
318 é roi Charles. Non, non, plutôt emmener ce désir, comme un tendre souvenir de voyage, et partir en croyant qu’ici la vie a pa
319 lace panachée qu’il m’arrive de douter de la vie, comme d’autres aux approches du mal de mer. À la nuit, j’ai rôdé dans la ca
320 Mais soudain, c’est au silence que je me heurte, comme réveillé dans l’absurdité d’être n’importe où. Une panique balaye la
321 s quoi, — alors que justement j’allais rattraper, comme un pan de la nuit fuyante, un songe où j’ai dû voir l’objet pour la p
322 re. La maladie aussi. Rien ne ressemble au voyage comme la maladie. C’est la même angoisse au départ, le même dépaysement au
323 acte. Peut-être l’ai-je aimée d’un amour égoïste, comme un être dont on a besoin et en qui l’on chérit surtout ce dont on man
324 ’une étrange sécurité. Présence, présence réelle… Comme j’ai peine à m’imaginer que jamais plus je ne la reverrai, cette lumi
90 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
325 bles du ton chaque fois adopté le soin de dégager comme par transparence le jugement implicite que, sur le plan de la qualité
326 it sans conteste dans une classe internationale — comme on dirait en style sportif — c’est l’aisance avec laquelle il aborde
327 veux dire par là que M. Du Bos parvient à recréer comme pour son compte, tant il y apporte de pressante intuition, les « prob
91 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
328 -espionnage allemand chargé de sa filature6. Ah ! comme nous avons besoin d’être purifiés d’une odeur de laboratoire dont not
92 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
329 é civilisée, mais avec la nature la plus sauvage. Comme Les Conquérants, c’est une sorte de roman d’aventures significatives,
330 tion. C’est peut-être qu’il n’y en a pas. Perken, comme Garine, est de ces êtres qui agissent par désespoir, parce que l’acti
331 fense contre la mort — la mort partout présente «  comme l’irréfutable preuve de l’absurdité de la vie ». L’agonie lente de Pe
332 méditation sur le destin de l’homme. Chez Perken comme chez Garine, même héroïsme dépourvu d’idéal, même ardeur épuisante à
333 e de bas-reliefs cambodgiens. Je donne l’histoire comme une fable. Il est peut-être curieux de noter que les pires blasphèmes
93 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
334 ici ce que nous savons : les hommes ne vivent pas comme un homme devrait vivre… — Être un homme nous paraît la seule entrepri
335  », bien entendu, la question religieuse apparaît comme périmée. Avec M. Brunschvicg, il pense qu’un homme de 1931 a dépassé
336 est un homme du xxe siècle que l’idéaliste salue comme son contemporain ; en tant qu’il croit à l’Incarnation et qu’il va à
337 . Nizan fait à l’actuelle civilisation, souffrant comme lui de ce que « les hommes ne vivent pas comme un homme devrait vivre
338 nt comme lui de ce que « les hommes ne vivent pas comme un homme devrait vivre ». Mais alors, se dit-on souvent en lisant les
339 tique, — rien n’est plus incertain que son objet. Comme il est déchirant en vérité, le chant d’orgueil que le siècle entonne
94 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Une exposition d’artistes protestants modernes (avril 1931)
340 e protestants et de modernes des noms de peintres comme Bosshardt, Raoul Dufy, Lotiron, Zingg, le sculpteur Gimond, l’archite
95 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Conférences du comte Keyserling (avril 1931)
341 ême du triomphe des machines, Keyserling apparaît comme un type très représentatif de l’Occident. Il n’a rien du prophète ori
342 , considérée par les civilisations spiritualistes comme le bien suprême dont seuls quelques élus peuvent se rendre dignes (le
343 imitif) — la pauvreté est considérée de nos jours comme un mal absolu et honteux. C’est ainsi encore que l’idéal chrétien de
96 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
344 ont-là une condamnation des passions humaines, et comme la morale du roman. Mais nous ne croyons pas qu’une œuvre de cette en
345 oge un petit jugement dernier de ses personnages, comme le moraliste s’arroge le pouvoir de séparer le bien du mal parmi les
346 eur intervient visiblement, force les faits, agit comme un « moraliste » désireux de justifier une thèse plus que de faire co
347 e et profonde sur l’état d’âme d’un de ses héros, comme sans le savoir, il établit. En vérité, l’entrée de Blanche dans l’Égl
348 charme pénétrant et presque trop certain, sourd, comme dit Charles Du Bos « cette tristesse par-delà la tristesse que Baring
97 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Kierkegaard (mai 1931)
349 rkegaard reparaît de loin en loin dans des revues comme Commerce, la Nouvelle Revue française , la Revue de Genève . Divers
350 et que Kierkegaard lui-même avait aimé et honoré, comme ami de son père. Martensen, le successeur présumé de Mynster, prononç
351 l’acte de Kierkegaard. Après cet acte, il mourut. Comme Hamlet. » Et voici comment il faut situer Kierkegaard dans notre Pan
98 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
352 e de Nietzsche est pleine de repères alpestres. «  Comme ces vues précises, aiguës, et qu’inspire l’escarpement, nous changent
353 usseau. Celui-ci se promène, l’autre escalade. Et comme elles s’opposent à la médiocre littérature qui transforme les sommets
99 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Avant l’Aube, par Kagawa (septembre 1931)
354 i pénétrer un monde revendiqué par le communisme, comme son bien propre. Mais il n’y a pas là de quoi nous rassurer. Si la vi
355 aka, la nuit, avait un air étrange, quelque chose comme un océan battu par la tempête. Tandis que le train longeait les bords
356 mes inusités pour l’Occident, mais sont oubliées, comme partout, dès qu’il s’agit d’embarras d’argent, de difficultés sentime
357 ttre le feu à sa maison. Il s’enfuit, et s’engage comme manœuvre dans les docks. La mort de son père l’oblige à en sortir, ma
358 toutes ses relations avec son père se déroulèrent comme un panorama devant ses yeux. Au-delà des sentiments de Hamlet, voyant
359 tion. Désormais, rompant tout lien avec le passé, comme on franchit le pas de la mort, il lutterait contre les conventions ét
360  ; il ne voulait pas se laisser aller à la colère comme le Procureur. Au contraire, il en profita pour faire une étude psycho
361 e celui qui s’y livrait de se fâcher, de se poser comme juste et de juger ses semblables. Pire que cela, elle portait à croir
362 lement vivant, tenté, et décrivant ses tentations comme toutes naturelles, il surmonte les obstacles avec un contentement mod
100 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Gide ou le style exquis (à propos de Divers) (octobre 1931)
363 rs raison de ses juges, mais il sait avoir raison comme en s’excusant. Il apporte les plus délicats scrupules à sa justificat
364 mplaire, il croit y découvrir son originalité, ou comme il le dit : son « paysage intérieur ». « Je puis dire que ce n’est pa
365 s que le seul problème éthique est de se réaliser comme unité. Non point parce qu’une morale stoïcienne et laïque nous le rec
366 ement sur ses bases sociales et religieuses. Ah ! comme tout cela est juste et net, parfaitement exprimé et mûri. Mais comme
367 juste et net, parfaitement exprimé et mûri. Mais comme aussi tout cela manque d’enthousiasme, d’« endieusement », selon l’ét