1 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
1 ré en l’église grecque de la rue Georges Bizet le mariage de M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins éta
2 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
2 anchements de la jeune Synovie », parade « née du mariage de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement
3 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Au sujet d’un grand roman : La Princesse Blanche par Maurice Baring (mai 1931)
3 e de Blanche Clifford, sa vie de jeune fille, son mariage avec le prince Roccapalumba, puis avec un jeune lord ; toute l’existe
4 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — VI
4 , pour échapper aux cousines de Lausanne et à son mariage en Allemagne. Chateaubriand, qui se souvenait sans doute d’avoir été
5 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). D’un humour romand (24 février 1934)
5 ou relisez, dans la Rose de Thuringe, le récit du mariage de Virginie présidé par son oncle âgé de 102 ans (« Il avait arpenté
6 1934, Esprit, articles (1932–1962). Préface à une littérature (octobre 1934)
6 ux qui méprisent la vie bourgeoise, l’amour et le mariage bourgeois, l’idéalisme romantique, la croyance vulgaire au bonheur, l
7 1934, Esprit, articles (1932–1962). Définition de la personne (décembre 1934)
7 l’homme la plus constante proximité : l’œuvre, le mariage , la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde de ces r
8 1935, Présence, articles (1932–1946). Contre Nietzsche (avril-mai 1935)
8 ntôt ceux qui l’animalisent. Il formule contre le mariage des revendications antisociales — « géniales » —, puis il édicte des
9 ait l’apôtre Paul, autorisant en fin de compte le mariage ), il renvoie à cette synthèse dont tout chrétien attend, dès maintena
9 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
10 lieux hostiles, et conclut, comme à la volée, ces mariages les plus indissolubles et les plus féconds d’avoir été sacrés dans un
10 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
11 lieux hostiles, et conclut, comme à la volée, ces mariages les plus indissolubles et les plus féconds d’avoir été sacrés dans un
11 1937, Articles divers (1936-1938). Journal d’un intellectuel en chômage (fragments) (15 avril 1937)
12 ose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le mariage . Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces choses, il faut
12 1937, Articles divers (1936-1938). Chamisso et le Mythe de l’Ombre perdue (mai-juin 1937)
13 rt social le plus réel ? Admettons que ce soit le mariage surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter échouent deva
13 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
14 ix du sel, causeries du curé ou de l’instituteur, mariages , décès et naissances) tiennent presque toute la place. Abîme entre la
14 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
15 ix du sel, causeries du curé ou de l’instituteur, mariages , décès et naissances) tiennent presque toute la place. Abîme entre la
15 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. Pauvre province
16 ose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le mariage . Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces choses, il faut
16 1938, Articles divers (1936-1938). Søren Kierkegaard (février 1938)
17 d’un an. L’idée que Kierkegaard s’était formée du mariage était trop absolue pour comporter une réalisation pratique. Le « tout
17 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
18 La passion contre le mariage (septembre 1938)an Avertissement Les pages qui suivent sont e
19 uilhem Montanhagol. Un tel Amour n’admet point le mariage , car il n’a pas pour fin suprême la vie, mais bien la mort libératric
20 les plus divers : mystique, littérature, guerre, mariage . C’est l’influence actuelle du mythe manichéen (mais « profané » par
21 d’autres parties du livre. 1. Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
22 la « courtoisie » hérétique. L’une impliquait le mariage , dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
23 — en principe tout au moins — la condamnation du mariage . Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective,
24 à l’origine de la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
25 pirituelle, amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
26 é dans la chair (et non point parce qu’il lèse le mariage ), mais il se trouve revêtir en même temps l’aspect d’une aventure plu
27 tends pas un instant ramener la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
28 ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage , mais en même temps se trouvent baigner dans une atmosphère romantiqu
29 eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
30 littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage  ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
31 ou disparaissent :   1. — Contraintes sacrées. Le mariage , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
32 forme de plaisanteries paysannes86. La demande en mariage , avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
33 ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage , de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
34 laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
35 is déprimées. 2. Idée moderne du bonheur Le mariage , cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales, ne pe
36 ntanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
37 u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale. 3. « Aimer, c’est vivre ! » Dès
38 ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage , si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. (Encore la
39 s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «  mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
40 .) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
41 lzac déjà donne la recette dans sa Physiologie du mariage .) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
42 faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
43 une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage , précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
44 ependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
45 ù les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous assistons depuis la guerre. Les églises font un honor
46 arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage  : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
47 ne de nos jours est la négation pure et simple du mariage , que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
48 récédent dans notre histoire européenne. Quant au mariage , il fut proprement balayé durant la période des Soviets. La morale de
49 ement et contre l’abandon des enfants nés hors du mariage . La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
50 ussie vers la fin du premier plan de cinq ans. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
51 iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage  ». Alors la science matrimoniale trouvera sa juste application dans l
52 r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage  », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186). Le sacrement catholique
53 mique pour un Ancien. an. « La passion contre le mariage  », Esprit, Paris, n° 72, septembre 1938, p. 652-670.
18 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
54 ix qui détermine une existence. 2. Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
55 aison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage  ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
56 que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage , suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
57 « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage , suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
58 que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
59 s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage  ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
60 . » (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
61 ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
62 s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage , mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
63 l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage . Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
64 epte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
65 ranscende tout résultat, même excellent. 3. Le mariage comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
66 out balbutiants et empiriques, d’une science du «  mariage heureux »). Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
67 me qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
68 conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage , et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
69 . 4. Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
70 se, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
71 ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
72 n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement absolument pris pour ce monde. Partant
73 é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage , c’est à l’autre d’abord, et non pas à son moi d’abord, que celui qui
74 time singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
75 À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
76 st-à-dire du moi glorifié. L’amour fidèle dans le mariage chrétien témoigne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre
77 ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
78 t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage . Une vie qui ne veut plus que mon bien, parce qu’il est confondu avec
79 ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage . Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
80 sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
81 on du tout divinisé100. ⁂ On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
82 t plus vrai de dire avec Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »101 (et plus communément du sentim
83 gative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
84 nt Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
85 l’institution la plus typique de leur morale : le mariage , qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
86 ions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage , — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent
87 notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
88 x vues individuelles. Le « signe » de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun autre n’est plus sensible et
89 e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
90 ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
91 n, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage , mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
92 jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
93 nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière f
94 e un instrument. 100. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
95 ersion allemande de E. Geismar et R. Marx. ap. «  Mariage et personne (II) : l’amour action, ou de la fidélité », Esprit, Paris
96  Voir Esprit, septembre : « La passion contre le mariage  ». Ces deux essais sont extraits d’un ouvrage à paraître sous le titr
19 1938, Esprit, articles (1932–1962). Suite à « La passion contre le mariage » (décembre 1938)
97 Suite à « La passion contre le mariage  » (décembre 1938)aq Nous annoncions deux lettres dans notre derni
98 chrétienne. aq. « Suite à “La passion contre le mariage ” », Esprit, Paris, n° 75, décembre 1938, p. 480.
20 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
99 mplement étudier ce mythe et analyser la crise du mariage à notre époque. Mais plus je relisais les différentes versions du rom
100 Denis de Rougemont, à la conception chrétienne du mariage . L’amour courtois est chaste, il accorde à la femme une prééminence d
101 e Freud l’a analysé. À une époque où le statut du mariage se modifie profondément, croyez-vous que ce fameux triangle, qui supp
102 ce fameux triangle, qui suppose en définitive le mariage , puisse encore inspirer la littérature ? Denis de Rougemont réfléchit
103 s c’est encore lui qui pèse sur toute la crise du mariage . Comment cela ? C’est très simple. Nous souffrons d’avoir été élevés
104 ns à l’être aimé. D’autre part, on nous montre le mariage comme le fondement essentiel de notre société. Mais la passion, par d
105 s la passion, par définition, reste extérieure au mariage , puisqu’elle a besoin d’obstacles, et ne résiste pas à la facilité, à
106 tés matérielles compliquent encore le problème du mariage . Croyez-vous que les problèmes de la vie sentimentale et sexuelle pui
107 ougemont, il ne peut y avoir qu’une solution : le mariage chrétien, mais présenté d’une manière nouvelle. C’est-à-dire qu’au li
108 nture la plus difficile. Si vous ne fondez pas le mariage sur une décision réfléchie, sur quoi le fondez-vous ? Sur la fidélité
109 délité, si conforme à la conception chrétienne du ma­riage , suppose chez les femmes, qui doivent être sans cesse capables de se
110 . Je le sais, je suis très exigeant. Pour moi, le mariage devrait être une institution qui main­tient la passion non par la mor
21 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
111 me plus actuel que beaucoup d’autres. La crise du mariage est un des problèmes les plus brûlants de la société d’aujourd’hui, e
112 de Tristan et de la décadence de la conception du mariage . Les idées me sont venues en travaillant. Les livres que j’ai lus m’o
113 ngeais qu’au problème individuel de l’amour et du mariage . C’est en creusant les conceptions sociologiques, peut-être sous l’in
22 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
114 e j’en ai fait la cause principale de la crise du mariage moderne ! Et c’est si « beau », si « éloquent », si « intérieur », si
23 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Billet d’aller et retour (décembre 1939)
115 ppauvris chacun de tout ce que l’autre annexe. Ce mariage de l’ancien et du moderne n’est pas seulement une réussite technique,
24 1939, L’Amour et l’Occident. Avertissement
116 ystique, littérature, art de la guerre, morale du mariage . ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez p
25 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
117 rêvent les couples, sous un régime qui a fait du mariage un devoir et une commodité. Sans l’adultère, que seraient toutes nos
118 nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage  ». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent, soit qu’elles « ch
119 faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariage , ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de
120 le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce une conception
121 telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du ma
122 ous révèlent qu’il connut une première « crise du mariage  ». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut
123 e, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce mariage et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met dans une situation qu
124 ’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir u
125 de le croire. La conception de la fidélité et du mariage , selon l’amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines cont
126 archie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage , au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple
127 mour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’
128 ur. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour
129 , ou domina.) Fidélité incompatible avec celle du mariage , on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’instit
130 e glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des pl
131 it des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au mariage , à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment ri
132 mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’entende
133 pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffr
134 On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman ; celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux
135 ux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du
136 nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une
137 ’il s’impose, l’occasion d’un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’obstacle qu’il ne pe
138 une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le mariage , qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime 
139 la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage . Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Ell
140 déguisé en fou ; s’éloigne. — Longue séparation, mariage de Tristan. — Iseut s’approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. R
141 à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; en
26 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
142 finie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transfo
143 eplace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage . Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Ég
144 ulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on
145 voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans
146 on (pas d’union essentielle). Amour du prochain. ( Mariage heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’expli
147 converties, mais brimées par la loi nouvelle. Le mariage , par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitair
148 ient l’adultère et le concubinat24. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportab
149 psyché des élites mal converties et souffrant du mariage . Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’Église ne
150 christianisme (et spécialement de sa doctrine du mariage ) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais
151 ervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’amour hors du mariage , car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amo
152 lle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’É
153 et les parfaits ? Et s’ils raillent les liens du mariage  ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’
154 les troubadours qui devaient subir un apparent «  mariage  » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant
155 les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations semblabl
156 ille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manus
157 rdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage , il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’
158 nue d’ailleurs la portée de cette condamnation du mariage dans la pure doctrine cathare, en renvoyant aux déclarations de saint
27 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
159 ra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «  mariage blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il
160 tion des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au «  mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétiqu
161 ’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage . Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la pas
162 é celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est
163 e dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent «  mariage  » — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mai
164 on », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plu
165 use possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fé
28 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
166 ayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage  ; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ;
167 ue, est le premier témoignage d’un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de s
168 ges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut. Comme
169 e consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une
170 hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le mariage comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-elle poin
171 ouper le cou. Mais tout finit, en général, par un mariage , prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsqu
172 e cette exigence est polémique, dirigée contre le mariage . Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ét
173 , il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa hai
174 s les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où
175 des « qualités » devient la mesure idéale du bon mariage  : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce x
176 iration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de
177 cette différence capitale que Rousseau aboutit au mariage , c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, al
178 ne union qui est conclue même pour la mort est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’am
179 jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancol
180 passions sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage ) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées comm
181 ts de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté d
182 s tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gravité urgente, pui
183 se pas cette conclusion. Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on vo
184 mphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et
29 1939, L’Amour et l’Occident. Amour et guerre
185 amour ? Burckhardt insiste171 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que
186 promise. Et c’est de même que l’on « traite » un mariage  : intérêt, convenance des rangs, apports territoriaux et financiers…
187 bluffe ; un autre type de bataille correspond au mariage dynastique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande par
188 ’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formida
189 ux : le premier situant le conflit du mythe et du mariage dans nos mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien mo
30 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
190 Livre VILe mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moye
191 Le mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
192 e de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage , dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
193 — en principe tout au moins — la condamnation du mariage . Le jugement porté sur l’adultère dans l’une et l’autre perspective,
194 à l’origine de la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
195 irituelle), amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
196 tends pas un instant ramener la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
197 ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage , mais en même temps se trouvent baignés dans une atmosphère romantiqu
198 eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
199 littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage  ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
200 t, ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées Le mariage , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
201 orme de plaisanteries paysannes186. La demande en mariage , avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
202 ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage , de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
203 laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
204 ais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut
205 ntanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
206 u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale. 3.« Aimer, c’est vivre ! » Dès
207 ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage , si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. (Encore la
208 s même la couronne s’il est roi). Voilà le vrai «  mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraî
209 ). Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage
210 zac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du mariage ). Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
211 faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
212 une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage , précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
213 ependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
214 ù les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous assistons depuis la guerre. Les Églises font un honor
215 arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage  : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
216 ne de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
217 édent dans notre histoire européenne192. Quant au mariage , il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale d
218 ortement et contre l’abandon des enfants nés hors mariage . La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
219 de la Russie aux environs de l’année 1936193. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
220 iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage  ». Alors la science matrimoniale trouvera sa juste application dans l
221 r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage  », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique
222 du 6 juillet 1938, décrétant entre autres que les mariages seront contractés dorénavant « au nom de l’État » (socialisation). À
31 1939, L’Amour et l’Occident. L’Amour action, ou de la fidélité
223 oix qui détermine une existence. 2.Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
224 aison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage  ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
225 que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage , suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
226 « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage , suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
227 que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
228 s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage  ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
229 me. (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
230 ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
231 s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage , mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
232 l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage . Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
233 epte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
234 transcende tout résultat, même excellent. 3.Le mariage comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
235 out balbutiants et empiriques, d’une science du «  mariage heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
236 me qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
237 conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage , et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
238 t. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
239 se, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
240 ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
241 n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement absolument pris pour ce monde. Partant
242 é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage , c’est à l’autre d’abord, et non pas à son moi d’abord, que celui qui
243 time singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
244 À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
245 st-à-dire du moi glorifié. L’amour fidèle dans le mariage chrétien témoigne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre
246 y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
247 t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage . Une vie qui ne veut plus que mon bien, parce qu’il est confondu avec
248 ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage . Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
249 sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
250 on du tout divinisé204. ⁂ On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
251 serait plus vrai de dire après M. Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément du sentim
252 gative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
253 nt Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
254 l’institution la plus typique de leur morale : le mariage , qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
255 ions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage , — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent
256 notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
257 aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus sensible et quoti
258 e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
259 ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
260 n, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage , mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
261 jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
262 nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. Une dernière foi
263 ite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 197. Plus on s’é
264 assion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 197. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapproche
265 41 et page 154. 204. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
32 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
266 pèce de sacrement, qu’il compare au Baptême et au Mariage . (J. Huizinga : le Déclin du Moyen Âge, p. 78.) La conception cheval
267 u suzerain et l’hommage donné à la femme ; — d’un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son h
268 courtois et sa fidélité triomphent idéalement du mariage et de sa fidélité, en même temps que des liens féodaux. Mais les diff
269 oms et le support matériel de l’action. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur de
270 lendes de mai, indiction VII. 2. À rapprocher du mariage blanc de Tristan : Jugement de la reine Éléonore : Demande. Un aman
33 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
271 rêvent les couples, sous un régime qui a fait du mariage un devoir et une commodité. Sans l’adultère, que seraient toutes nos
272 nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage  ». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent, soit qu’elles « ch
273 faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariage , ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de
274 le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce une conception
275 telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du ma
276 ous révèlent qu’il connut une première « crise du mariage  ». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut
277 e, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce mariage et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met dans une situation qu
278 ’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir u
279 de le croire. La conception de la fidélité et du mariage , selon l’amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines cont
280 archie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage , au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple
281 mour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’
282 ur. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour
283 , ou domina). Fidélité incompatible avec celle du mariage , on l’a vu, le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’instit
284 e glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des pl
285 it des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au mariage , à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment ri
286 mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’e
287 pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffr
288 On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux
289 ux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du
290 nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une
291 ’il s’impose, l’occasion d’un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’obstacle qu’il ne pe
292 une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le mariage , qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime 
293 la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage . Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Ell
294 déguisé en fou ; s’éloigne. — Longue séparation, mariage de Tristan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. Rés
295 à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; en
34 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
296 finie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transfo
297 eplace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage . Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Ég
298 ulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite,
299 voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans
300 on (pas d’union essentielle). Amour du prochain. ( Mariage heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’expli
301 on converties, et brimées par la loi nouvelle. Le mariage , par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitair
302 tumes permettaient le concubinat27. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportab
303 psyché des élites mal converties et souffrant du mariage . Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’Église ne
304 christianisme (et spécialement de sa doctrine du mariage ) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais
305 ervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’amour hors du mariage , car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amo
306 lle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’É
307 les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mariage , cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent l
308 les troubadours qui devaient subir un apparent «  mariage  » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant
309 volte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage , récemment réaffirmée par la réforme grégorienne. Ils avaient donc à
310 les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations semblabl
311 « bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le mariage mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome71, en
312 res ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage , — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux
313 u principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage , en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en
314 xie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « c
315 e majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases
316 savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le mariage était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours — cela n’est
317 usion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au mariage où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son av
318 tion sournoise ou déclarée au concept chrétien du mariage . Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies,
319 ille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manus
320 celle du temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc », mais c
321 dal, clérical, et guerrier), et dans cet ordre le mariage . b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec une scien
322 ’orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas ce
323 ualiste et même gnostique101 de Gottfried. c) Le mariage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — évité par
324 établit le parallèle — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre se voien
325 rdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage , il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’
35 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
326 ra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «  mariage blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il
327 tion des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au «  mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétiqu
328 ’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage . Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la pas
329 é celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est
330 e dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent «  mariage  » — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mai
331 on », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plu
332 use possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fé
36 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
333 ayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage  ; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ;
334 que est le premier témoignage d’un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de s
335 ges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut, comme
336 e consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une
337 hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le mariage comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-elle poin
338 ouper le cou. Mais tout finit, en général, par un mariage , prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsqu
339 e cette exigence est polémique, dirigée contre le mariage . Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ét
340 , il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa hai
341 s les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où
342 des « qualités » devient la mesure idéale du bon mariage  : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce x
343 iration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de
344 cette différence capitale que Rousseau aboutit au mariage , c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, al
345 ne union qui est conclue même pour la mort est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’am
346 jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancol
347 passions sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage ) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées comm
348 ts de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté d
349 s tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gravité urgente, pui
350 se pas cette conclusion. Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on vo
351 mphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et
37 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Amour et guerre
352 amour ? Burckhardt insiste189 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que
353 promise. Et c’est de même que l’on « traite » un mariage  : intérêt, convenance des rangs, apports territoriaux et financiers…
354 bluffe ; un autre type de bataille correspond au mariage dynastique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande par
355 ’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formida
356 ux : le premier situant le conflit du mythe et du mariage dans nos mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien mo
38 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
357 Livre VILe mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moye
358 Le mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
359 e de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage , dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
360 — en principe tout au moins — la condamnation du mariage . Le jugement porté sur l’adultère dans l’une et l’autre perspective,
361 dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
362 irituelle), amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
363 ends pas ramener directement la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
364 ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage , mais en même temps se trouvent baignés dans une atmosphère romantiqu
365 eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
366 littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage  ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
367 u disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. — Le mariage , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
368 s forme de plaisanteries paysannes. La demande en mariage , avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
369 ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage , de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
370 laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
371 ais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut
372 ntanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
373 u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale définie par la stabilité. 3.« Aimer
374 ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage , si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la «
375 s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «  mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
376 .) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
377 zac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du mariage .) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
378 faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
379 une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage , précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
380 ependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
381 ù les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous avons assisté depuis la Première Guerre mondiale, déb
382 arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage  : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
383 ne de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
384 édent dans notre histoire européenne209. Quant au mariage , il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale d
385 ortement et contre l’abandon des enfants nés hors mariage . La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
386 ale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
387 es les femmes allemandes. Et l’on décréta que les mariages seraient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier d
388 iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage  ». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste application dans
389 nce l’entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. P
390 resse. Il montre que les termes d’« amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’on « aime » il faut se marie
391 brisera presque toujours : c’est la durée. Or le mariage est une institution faite pour durer — ou il n’a pas de sens. Voilà l
392 Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le mariage sur une forme d’amour instable par définition, c’est travailler en fa
393 es microbes, non pour le remède, de la maladie du mariage . La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de sépar
394 les, de brèves excitations et de séparations ; le mariage , au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La
395 nce veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage , l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’une roma
396 dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouveau mariage , une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. A
397 ardaire disant aux journalistes, la veille de son mariage  : « C’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » (Un an p
398 le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage , à mon avis, que l’on a rendu trop facile, en acceptant que « l’amour
399 uvelles conditions à remplir par les candidats au mariage — cette vraie « coexistence » durable, pacifique, et mutuellement édu
400 rées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le mariage , c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions.
401 ion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de vue de
402 e hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va d
403 sonnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du mariage , en Europe comme en Amérique, résulte d’une pluralité de causes profo
404 tés à plus d’exigence que leurs ancêtres quant au mariage et à la vie matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffu
405 qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur mariage . Des synthèses se préparent, peut-être, obscurément. Elles échappent
406 s, nos péchés. Essayer de résoudre notre crise du mariage par des mesures morales, sociales ou scientifiques, déduites du seul
407 r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage  », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique
39 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
408 oix qui détermine une existence. 2.Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
409 aison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage  ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
410 que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage , suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
411 « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage , suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
412 que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
413 s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage  ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
414 mme. (V. 32) ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
415 ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
416 s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage , mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu :
417 l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage . Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
418 epte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
419 transcende tout résultat, même excellent. 3.Le mariage comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
420 out balbutiants et empiriques, d’une science du «  mariage heureux ». Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
421 me qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
422 conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage , et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
423 t. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
424 se, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
425 ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
426 n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’une déra
427 é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage , c’est à l’autre, en même temps qu’à son vrai moi, que celui qui aime
428 time singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
429 À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
430 y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
431 t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage . Une vie qui veut mon bien autant que le sien, parce qu’il est confon
432 décide un acte. Or, l’engagement que signifie le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’on se tr
433 ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage . Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
434 sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
435 on du tout divinisé222. ⁂ On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
436 plus vrai de dire après Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage223 » (et plus communément du sentim
437 gative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
438 nt Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
439 l’institution la plus typique de leur morale : le mariage , qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
440 ions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent,
441 notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
442 aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus sensible et quoti
443 e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
444 ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
445 n, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage , mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
446 jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
447 nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière f
448 ite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 215. Plus on s’é
449 assion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 215. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapproche
450 vre I et p. 143. 222. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
40 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Avertissement
451 ystique, littérature, art de la guerre, morale du mariage . ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez p
41 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Préface à l’édition de 1956
452 Décrire le conflit nécessaire de la passion et du mariage en Occident, tel était mon dessein central ; et cela reste à mes yeux
453 ne grande révolution ; qu’elle reconnaisse que le mariage , dont dépend sa structure sociale, est plus grave que l’amour qu’elle
42 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
454 rêvent les couples, sous un régime qui a fait du mariage un devoir et une commodité. Sans l’adultère, que seraient toutes nos
455 nos littératures ? Elles vivent de la « crise du mariage  ». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent, soit qu’elles « ch
456 faut-il en rejeter la faute sur l’institution du mariage , ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de
457 le pensent, la conception dite « chrétienne » du mariage qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce une conception
458 telle contradiction ? Si le secret de la crise du mariage est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du ma
459 ous révèlent qu’il connut une première « crise du mariage  ». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut
460 e, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce mariage et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met dans une situation qu
461 ’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre Mariage Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir u
462 de le croire. La conception de la fidélité et du mariage , selon l’amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines cont
463 archie brutale des mœurs féodales. On sait que le mariage , au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple
464 mour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’
465 ur. Il en vient même à déclarer que l’amour et le mariage ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour
466 , ou domina.) Fidélité incompatible avec celle du mariage , on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’instit
467 e glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des pl
468 it des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au mariage , à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment ri
469 mari après la retraite dans le Morois, ou même du mariage blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion », au sens où l’
470 pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le mariage de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffr
471 On retrouvera la même dialectique entre les deux mariages du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le roi, et celui d’Iseut aux
472 ux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces mariages est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du
473 nom des deux femmes — est la seule « raison » du mariage de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une
474 ’il s’impose, l’occasion d’un progrès décisif. Ce mariage blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’obstacle qu’il ne pe
475 une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le mariage , qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime 
476 la condamnation radicale qu’il représente pour le mariage . Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Ell
477 déguisé en fou ; s’éloigne. — Longue séparation, mariage de Tristan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. Rés
478 à quoi répond la longue période de séparation (le mariage de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; en
43 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
479 finie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le mariage du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transfo
480 eplace dans son ordre, et là, le sanctifie par le mariage . Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Ég
481 ulement une communion, dont le modèle est dans le mariage de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite,
482 voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le mariage qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans
483 on (pas d’union essentielle). Amour du prochain. ( Mariage heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’expl
484 on converties, et brimées par la loi nouvelle. Le mariage , par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitair
485 tumes permettaient le concubinat19. Tandis que le mariage chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportab
486 psyché des élites mal converties et souffrant du mariage . Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’Église ne
487 christianisme (et spécialement de sa doctrine du mariage ) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais
488 ervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’amour hors du mariage , car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amo
489 lle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’É
490 les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du mariage , cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent l
491 les troubadours qui devaient subir un apparent «  mariage  » avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant
492 volte naturelle contre la conception orthodoxe du mariage , récemment réaffirmée par la réforme grégorienne. Ils avaient donc à
493 les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le mariage et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations semblabl
494 « bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le mariage mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome63, en
495 res ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux
496 u principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage , en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en
497 xie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « c
498 e majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases
499 savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le mariage était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours —  cela n’est
500 usion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au mariage où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son av
501 tion sournoise ou déclarée au concept chrétien du mariage . Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies,
502 e de Champagne, célèbre par sa cour d’amour où le mariage fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manus
503 celle du temple de l’amour ; c) il décide que le mariage de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc », mais c
504 dal, clérical, et guerrier), et dans cet ordre le mariage . b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec une scien
505 ’orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le mariage unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas ce
506 dualiste et même gnostique93 de Gottfried. c) Le mariage « consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — évité par
507 établit le parallèle — évité par Thomas — avec le mariage sans amour d’Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre se voien
508 rdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du mariage il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’e
44 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
509 ra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «  mariage blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il
510 tion des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au «  mariage spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétiqu
511 ’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le mariage . Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la pas
512 é celui de la mystique épithalamique : il tend au mariage de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est
513 e dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent «  mariage  » — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mai
514 on », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le mariage spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plu
515 use possession de soi-même. Et c’est alors que le mariage devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fé
45 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
516 ayonnante » ; par leur refus des sacrements et du mariage  ; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ;
517 que est le premier témoignage d’un conflit que le mariage chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de s
518 ges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le mariage par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut. Comme
519 e consolament de la Mort vient de sceller le seul mariage qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une
520 hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le mariage comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-elle poin
521 ouper le cou. Mais tout finit, en général, par un mariage , prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsqu
522 e cette exigence est polémique, dirigée contre le mariage . Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ét
523 , il voulait le repos, et maintenant il craint le mariage qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa hai
524 s les relations sentimentales et les coutumes. Le mariage redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où
525 s « qualités » deviennent la mesure idéale du bon mariage  : curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce x
526 iration traditionnelle dans sa famille, depuis le mariage qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de
527 cette différence capitale que Rousseau aboutit au mariage , c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, al
528 ne union qui est conclue même pour la mort est un mariage qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’am
529 jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le mariage et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancol
530 passions sent d’abord que cette vie heureuse (le mariage ) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées comm
531 ts de la morale « conformiste ». Ils défendent le mariage bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté d
532 s tendances subversives de l’esprit. La morale du mariage en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gravité urgente, pui
533 se pas cette conclusion. Car la crise actuelle du mariage bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on vo
534 mphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du mariage et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et
46 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Amour et guerre
535 amour ? Burckhardt insiste175 sur le fait que les mariages se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que
536 promise. Et c’est de même que l’on « traite » un mariage  : intérêt, convenance des rangs, apports territoriaux et financiers…
537 bluffe ; un autre type de bataille correspond au mariage dynastique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande par
538 ’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les mariages princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formida
539 ux : le premier situant le conflit du mythe et du mariage dans nos mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien mo
47 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
540 Livre VILe mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moye
541 Le mythe contre le mariage 1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
542 e de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le mariage , dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
543 — en principe tout au moins — la condamnation du mariage . Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective,
544 dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au mariage catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
545 irituelle), amour évidemment incompatible avec le mariage dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
546 ends pas ramener directement la crise actuelle du mariage au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
547 ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du mariage , mais en même temps se trouvent baignés dans une atmosphère romantiqu
548 eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le mariage sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
549 littérature paraît chaque mois sur la « crise du mariage  ». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
550 ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. — Le mariage , chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
551 s forme de plaisanteries paysannes. La demande en mariage , avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
552 ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du mariage , de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
553 laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le mariage paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
554 ais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le mariage cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut
555 ntanément en une absence insupportable. Fonder le mariage sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
556 u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du mariage en tant qu’institution sociale définie par la stabilité. 3.« Aimer
557 ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le mariage , si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la «
558 s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «  mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
559 .) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
560 zac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du mariage .) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
561 faut admettre que la passion ruine l’idée même du mariage dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
562 une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage , précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
563 ependant, l’anarchie permanente que représente le mariage moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
564 ù les multiples tentatives de « restauration » du mariage auxquelles nous avons assisté depuis la Première Guerre mondiale, déb
565 arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du mariage  : selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
566 ne de nos jours est la négation pure et simple du mariage que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
567 édent dans notre histoire européenne195. Quant au mariage , il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale d
568 ortement et contre l’abandon des enfants nés hors mariage . La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
569 ance morale de la Russie dans les années 1930. Le mariage se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
570 es les femmes allemandes. Et l’on décréta que les mariages seraient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier d
571 iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de mariage  ». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste application dans
572 nce l’entreprise périlleuse de faire coïncider le mariage et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. P
573 resse. Il montre que les termes d’« amour » et de mariage sont pratiquement équivalents ; que si l’on « aime » il faut se marie
574 brisera presque toujours : c’est la durée. Or le mariage est une institution faite pour durer — ou n’a pas de sens. Voilà le p
575 Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le mariage sur une forme d’amour instable par définition, c’est travailler en fa
576 ur le virus, non pour le remède, de la maladie du mariage . La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de sépar
577 les, de brèves excitations et de séparations ; le mariage , au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La
578 nce veut « l’amour de loin » des troubadours ; le mariage , l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’une roma
579 dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouveau mariage , une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. A
580 ardaire disant aux journalistes, la veille de son mariage  : « C’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » (Un an p
581 le rendre au moins très difficile. Mais c’est le mariage , à mon avis, que l’on a rendu trop facile, en acceptant que « l’amour
582 uvelles conditions à remplir par les candidats au mariage — cette vraie « coexistence » durable, pacifique, et mutuellement édu
583 rées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le mariage , c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions.
584 ion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le mariage qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de vue de
585 e hasard, avait au moins autant de chances que le mariage fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va d
586 sonnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du mariage , en Europe comme en Amérique, résulte d’une pluralité de causes profo
587 tés à plus d’exigence que leurs ancêtres quant au mariage et à la vie matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffu
588 qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur mariage . Des synthèses se préparent, peut-être, obscurément. Elles échappent
589 s, nos péchés. Essayer de résoudre notre crise du mariage par des mesures morales, sociales ou scientifiques, déduites du seul
590 r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du mariage  », Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique
591 ns La Pornocratie et dans La Justice, l’Amour, le Mariage . En revanche, Kierkegaard discute longuement les catégories de « sens
48 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
592 oix qui détermine une existence. 2.Critique du mariage Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
593 aison n’est guère plus efficace pour légitimer le mariage  ; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
594 que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le mariage , suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
595 « plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce mariage , suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
596 que la religion devait être un amour heureux, un mariage avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
597 s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le mariage  ; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
598 mme (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le mariage est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
599 ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le mariage qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
600 s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du mariage , mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
601 l’équilibre dans l’imperfection que représente le mariage . Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
602 epte, je considère alors l’équilibre imparfait du mariage dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
603 transcende tout résultat, même excellent. 3.Le mariage comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
604 out balbutiants et empiriques, d’une science du «  mariage heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
605 me qui nous est posé par la nécessité pratique du mariage apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
606 conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du mariage , et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
607 t. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du mariage en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
608 se, considérée comme absolue. La problématique du mariage n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
609 ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du mariage est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
610 n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariage est au contraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’une déra
611 é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage , c’est à l’autre, en même temps qu’à son vrai moi, que celui qui aime
612 time singularité. Insistons : la fidélité dans le mariage ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
613 À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le mariage est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
614 y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du mariage est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
615 t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du mariage . Une vie qui veut mon bien autant que le sien, parce qu’il est confon
616 décide un acte. Or, l’engagement que signifie le mariage ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’on se tr
617 ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le mariage . Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
618 sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au mariage ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
619 non du tout divinisé. Je répète toutefois que le mariage ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
620 vélations de la passion. On objecte alors que le mariage ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
621 plus vrai de dire après Benedetto Croce que « le mariage est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément du sentim
622 gative et privative de Croce, et définir enfin le mariage comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
623 nt Ces quelques remarques sur la passion et le mariage mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
624 l’institution la plus typique de leur morale : le mariage , qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
625 ions profondes de la fidélité, de la personne, du mariage — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent,
626 notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du mariage est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il est en
627 aux prises individuelles. Le signe de la crise du mariage nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus sensible et quoti
628 e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé, mariage en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
629 ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un mariage heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
630 n, épousent Régine, et la passion revit dans leur mariage , mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
631 jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le mariage mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
632 nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le mariage est possible. Nous sommes deux dans le contentement. Une dernière foi
633 ite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 201. Plus on s’é
634 assion dans le mariage chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 201. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapproche
49 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
635 pèce de sacrement, qu’il compare au Baptême et au Mariage . (J. Huizinga, Le Déclin du Moyen Âge, p. 78.) La conception chevaler
636 u suzerain et l’hommage donné à la femme ; — d’un mariage de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son h
637 courtois et sa fidélité triomphent idéalement du mariage et de sa fidélité, en même temps que des liens féodaux. Mais les diff
638 ms et le support matériel de l’action. 1. Sur le mariage en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur d
639 lendes de mai, indiction VII. 2. À rapprocher du mariage blanc de Tristan : Jugement de la reine Eléonore : Demande. Un aman
50 1940, Mission ou démission de la Suisse. Esquisses d’une politique fédéraliste
640 t les unions fécondes. L’union fédéraliste est un mariage , et non pas un alignement militaire et géométrique. 9. Le second ense
51 1942, La Part du diable. Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
641 ande permission est de faire sauter l’alliance du mariage . Dans la morale que pratiquent nos contemporains, la force de l’amour
642 e sur l’alliance, et si l’alliance primordiale du mariage n’a pas de pire ennemi que « l’amour » tel qu’on le parle, c’est que
643  », comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le mariage , et les relations sociales des deux sexes, à partir d’un mensonge à l
52 1942, La Part du diable (1944). Hitler ou l’alibi
644 tents dans la morale sexuelle et la conception du mariage au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sa
53 1942, La Part du diable (1944). Le diable démocrate
645 une politique du romanesque collectif. (Ainsi le mariage d’amour sentimental a pris la place du mariage de raison conclu par l
646 le mariage d’amour sentimental a pris la place du mariage de raison conclu par les parents et les notaires ; et c’est sans dout
54 1942, La Part du diable (1944). Le diable dans nos dieux et dans nos maladies
647 ande permission est de faire sauter l’alliance du mariage . Dans la morale que pratiquent nos contemporains, la force de l’amour
648 e sur l’alliance, et si l’alliance primordiale du mariage n’a pas de pire ennemi que « l’amour » tel qu’on le parle, c’est que
649  », comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le mariage , et les relations sociales des deux sexes, à partir d’un mensonge à l
55 1942, La Part du diable (1982). Hitler ou l’alibi
650 tents dans la morale sexuelle et la conception du mariage au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sa
56 1942, La Part du diable (1982). Le diable démocrate
651 une politique du romanesque collectif. (Ainsi le mariage d’amour sentimental a pris la place du mariage de raison conclu par l
652 le mariage d’amour sentimental a pris la place du mariage de raison conclu par les parents et les notaires ; et c’est sans dout
57 1942, La Part du diable (1982). Le diable dans nos Dieux et dans nos maladies
653 ande permission est de faire sauter l’alliance du mariage . Dans la morale que pratiquent nos contemporains, la force de l’amour
654 e sur l’alliance, et si l’alliance primordiale du mariage n’a pas de pire ennemi que « l’amour » tel qu’on le parle, c’est que
655  », comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le mariage , et les relations sociales des deux sexes, à partir d’un mensonge à l
58 1944, Articles divers (1941-1946). Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)
656 tents dans la morale sexuelle et la conception du mariage au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sa
59 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
657 e = Sexualité = Sensation = Terre Coupes = Cœur = Mariage = Sentiment = Eau Épées = Pique = Sociabilité = Intuition = Air Denie
60 1946, Présence, articles (1932–1946). Le Nœud gordien renoué (avril 1946)
658 uverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’un fruit qu’il a no
61 1946, Esprit, articles (1932–1962). « Un divorce entre le christianisme et le monde ? » (août-septembre 1946)
659 Pour qu’il y ait divorce, il faut qu’il y ait eu mariage . Or l’Église chrétienne est l’Épouse du Christ. Quand elle s’arrange
62 1946, Journal des deux mondes. Puisque je suis un militaire…
660 ppauvris chacun de tout ce que l’autre annexe. Ce mariage de l’ancien et du moderne n’est pas seulement une réussite technique,
63 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Sur l’automne 1932, ou la naissance du personnalisme
661 une lettre de Leo Ferrero me félicitant pour mon mariage , et j’avais lu la veille l’annonce de sa mort accidentelle à Santa Fe
64 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — N’habitez pas les villes !
662 ix du sel, causeries du curé ou de l’instituteur, mariages , décès et naissances) tiennent presque toute la place. Abîme entre la
65 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal d’un intellectuel en chômage — Pauvre province
663 ose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le mariage . Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces choses, il faut
66 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Vers la guerre
664 ges chacune, l’une sur la passion, l’autre sur le mariage . Après quelques jours de lecture des textes primitifs de Tristan, dan
67 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — « Puisque je suis un militaire… »
665 ppauvris chacun de tout ce que l’autre annexe. Ce mariage de l’ancien et du moderne n’est pas seulement une réussite technique,
68 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Journal des deux mondes — Le choc de la paix
666 Je n’arrive plus à prendre de responsabilités. Le mariage , par exemple. Il me semble que je devrais d’abord aller demander à mo
69 1947, Articles divers (1946-1948). La guerre des sexes en Amérique (janvier 1947)
667 n’aimons pas à rester seuls. Du matriarcat, du mariage et des « moms » Dans un tel monde, il ne subsiste que deux solutio
668 l ne subsiste que deux solutions praticables : le mariage , ou l’affair d’un soir (car ils appellent affair tout autre chose que
669 utre chose que le business comme nous disons). Le mariage à l’américaine est une institution d’un type nouveau. Il se fonde sur
670 ée à tous les enterrements, le cadavre à tous les mariages . Satan, dit-on, sait occuper les mains oisives. La mère américaine,
671 té ce qu’il gagne en intimité. Il se peut que les mariages de ce type — où l’homme joue le rôle de la machine numéro un dans la
672 rmission de se remarier. Il arrive que le nouveau mariage ne soit séparé du divorce que par le temps de changer de salle, et c’
673 ue jour dans les courriers mondains annonçant les mariages de la classe riche, vous trouverez les noms des conjoints suivis de c
674 avec laquelle l’Américain divorce, révèle que ses mariages manquent de sens et de sérieux. Il n’y entre pas pour toute la vie, m
675 ement commun, n’engage à rien, ni à l’amour ni au mariage  ; affirmation du droit au bonheur comme seule règle ; et peut-être, d
70 1947, Articles divers (1946-1948). Drôle de paix (7 juin 1947)
676 n enregistre aux États-Unis un divorce pour trois mariages . Cela non plus ne restera pas sans conséquences, mais lesquelles ? Il
71 1947, Articles divers (1946-1948). La liberté dans l’amour [Réponse à une enquête] (novembre 1947)
677 ernes, et l’accusent de « saper les fondements du mariage et de la famille ». Mais il est hasardeux de parler de la « conceptio
678 t les adultères, prescrivaient dans le détail les mariages licites (exogamie, lévirat, sororat, etc.), faisaient déflorer les vi
72 1947, Doctrine fabuleuse. Deuxième dialogue sur la carte postale. La beauté physique
679 Non, la beauté d’un couple est un acte, comme le mariage  ; elle est absolument d’une autre essence que la beauté de l’homme se
680 emplace une fois pour toutes, et si l’on prend le mariage au sérieux, c’est aussi mon métier, on ne se permet plus de parler de
73 1947, Doctrine fabuleuse. L’ombre perdue
681 rt social le plus réel ? Admettons que ce soit le mariage , surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter échouent dev
74 1947, Doctrine fabuleuse. Le nœud gordien renoué
682 uverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un mariage se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’un fruit qu’il a no
75 1947, Vivre en Amérique. Vie privée
683 n’aimons pas à rester seuls. Du matriarcat, du mariage et des « moms » Dans un tel monde, il ne subsiste que deux solutio
684 l ne subsiste que deux solutions praticables : le mariage , ou l’affair d’un soir (car ils appellent affair tout autre chose que
685 utre chose que le business comme nous disons). Le mariage à l’américaine est une institution d’un type nouveau. Il se fonde sur
686 ée à tous les enterrements, le cadavre à tous les mariages . » Satan, dit-on, sait occuper les mains oisives. La mère américaine,
687 té ce qu’il gagne en intimité. Il se peut que les mariages de ce type — où l’homme joue le rôle de la machine numéro un dans la
688 rmission de se remarier. Il arrive que le nouveau mariage ne soit séparé du divorce que par le temps de changer de salle, et c’
689 ue jour dans les courriers mondains annonçant les mariages de la classe riche, vous trouverez les noms des conjoints suivis de c
690 avec laquelle l’Américain divorce, révèle que ses mariages manquent de sens et de sérieux. Il n’y entre pas pour toute la vie, m
691 ement commun, n’engage à rien, ni à l’amour ni au mariage  ; affirmation du droit au bonheur comme seule règle ; et peut-être, d
76 1947, Vivre en Amérique. Conseil à un Français pour vivre en Amérique
692 ssemblez vos actes de naissance, d’origine, et de mariage , un extrait de casier judiciaire, des certificats de domicile, un pas
693 sitôt le divorce, ou deux divorces, et un nouveau mariage . Entre ou sors ! dit sans cesse l’Amérique, qu’il s’agisse de visas o
77 1948, Articles divers (1948-1950). Pourquoi l’Europe ? (25 décembre 1948)
694 i doivent le rester. Le couple humain, lié par le mariage , répond à cette définition et l’illustre symboliquement. Voilà ce qu’
78 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. III
695 s fanfares dans la cour du palais. — On dirait un mariage  ! m’a soufflé mon voisin. Mariage de qui ? Peut-être de Churchill et
696 — On dirait un mariage ! m’a soufflé mon voisin. Mariage de qui ? Peut-être de Churchill et de la gauche continentale ? Ou des
697 emandes, autrichiennes et italiennes.) Ou bien le mariage de l’Ouest et de l’Est ? Non, pas cela : les quelque trente Roumains,
79 1948, Suite neuchâteloise. VI
698 , pour échapper aux cousines de Lausanne et à son mariage en Allemagne. Chateaubriand, qui se souvenait sans doute d’avoir été
80 1949, Articles divers (1948-1950). Commencer par l’Europe (février 1949)
699 i doivent le rester. Le couple humain, lié par le mariage , répond à cette définition et l’illustre symboliquement. Voilà ce qu’
81 1953, Articles divers (1951-1956). Des conciles à la bombe atomique ou la fin dans le commencement (janvier 1953)
700 bombe H vérifie cette harmonie préétablie, ou ce mariage de notre esprit et du cosmos pour le meilleur et pour le pire sans qu
82 1953, Preuves, articles (1951–1968). Deux princes danois : Kierkegaard et Hamlet (février 1953)
701 maine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le mariage . Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause de leur
702 raves méfaits sur la conscience et qui renonce au mariage pour mieux jouir de sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de l
83 1953, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Une prise de conscience européenne (novembre-décembre 1953)
703 e intime des nécessités de l’action. Autour de ce mariage très significatif de la méditation et de l’expérience, quinze publici
84 1953, La Confédération helvétique. La famille et l’éducation
704 ion pire, avec un indice de 4,32 %. Vers 1940, le mariage en Suisse était donc moins stable qu’en France (2,33 %), qu’en Suède
705 Suisse était de 4,8 %, soit un divorce pour neuf mariages conclus, tandis qu’aux US on comptait, un divorce pour 2 ½ mariages c
706 tandis qu’aux US on comptait, un divorce pour 2 ½ mariages conclus. 29. L’adjectif helvétique désigne dans le présent ouvrage l
85 1954, Preuves, articles (1951–1968). La table ronde de l’Europe (janvier 1954)
707 e intime des nécessités de l’action. Autour de ce mariage très significatif de la méditation et de l’expérience, quinze publici
86 1955, Preuves, articles (1951–1968). Le Château aventureux : passion, révolution, nation (mai 1955)
708 ur sauvage de l’homme enfermé dans les liens d’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quant au mariage lui-même, civil et reli
709 ’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quant au mariage lui-même, civil et religieux, forme personnaliste des rapports des de
87 1955, Bulletin du Centre européen de la culture, articles (1951–1977). Aperçu historique des relations culturelles Europe-Russie (des débuts à la guerre de 1914) (décembre 1955)
710 nges d’ambassades (Jean de Plan Carpin), quelques mariages de princesses russes à des souverains occidentaux, français ou danois
88 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
711 « bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le mariage , mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome14, e
712 res ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le mariage , — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux
713 u principe féminin, le culte de l’Amour contre le mariage , en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en
714 xie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « c
715 e majorité des hérétiques. Du côté catholique, le mariage est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases
716 savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le mariage était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours — cela n’est
717 usion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au mariage où elles avaient été contraintes. Le même auteur ajoute qu’à son avi
718 tion sournoise ou déclarée au concept chrétien du mariage . Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies,
89 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
719 urrie mais inconsciente : on fonde aujourd’hui le mariage sur la passion, ce qui est une stupidité car c’est confondre l’amour
720 xposer ce que j’appelle la crise contemporaine du mariage mais d’aller véritablement à l’essentiel : étudier l’amour-passion à
721 eversement au xiie siècle : subitement, c’est le mariage qui est en butte au mépris tandis que la passion est glorifiée dans l
722 les chansons courtoises chantent l’amour hors du mariage  ; or seuls les fameux cathares condamnaient le mariage. On vous avait
723 ge ; or seuls les fameux cathares condamnaient le mariage . On vous avait reproché d’avoir fait trop d’hypothèses sur la doctrin
724 revenons à mon but initial : dénoncer la crise du mariage . Le mythe de Tristan, dégradé, édulcoré, à l’état inconscient habite
725 nit assez de preuves à ce que j’avance. Fonder le mariage sur l’amour-passion est un monstrueux contresens. Il y a un point aus
726 r Éros et Agapè. Et plus prosaïquement, rendre le mariage plus difficile. Le temps, la réflexion, ne gâchent rien. Pauvres cath
90 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Deuxième partie. La Quête occidentale — Le Château aventureux
727 ur sauvage de l’homme enfermé dans les liens d’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quant au mariage lui-même, civil et reli
728 ’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quant au mariage lui-même, civil et religieux, forme personnaliste des rapports des de
91 1959, Preuves, articles (1951–1968). Nouvelles métamorphoses de Tristan (février 1959)
729 lu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le mariage . N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout étant rédu
730 mour presque chaste et conçu fortuitement hors du mariage , recélait à vrai dire, pour les lecteurs du temps, des pouvoirs autre
731 iaient une forme d’amour non seulement opposée au mariage , mais ne pouvant exister que hors de lui. Elles « justifiaient »74 au
732 dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le mariage au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’
733 e la société qui condamne la passion, et rabat au mariage . Notre temps, qui a probablement perdu la notion de passion amoureus
734 per encore d’amour, mais voue tous ses efforts au mariage , dont il analyse le processus naturel avec une méticuleuse vigueur. D
735 . Mais cette convention littéraire, condamnant le mariage accompli, n’est-elle pas un tabou bien autrement redoutable, aux yeux
736 e d’inceste ou de passion maudite ? L’érotique du mariage est une terre inconnue pour la littérature occidentale. Il se peut qu
737 ucation sexuelle et la préparation rationnelle au mariage dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix N
738 voir régnant, — la fuite dans la forêt, le second mariage , la dernière réunion des amants dans la mort… Il n’y a qu’un seul rom
739 ils nouer une alliance paradoxale au sein même du mariage accepté ? Tout Autre n’est-il pas l’inaccessible, et toute femme aimé
92 1959, Les Origines de l’Europe : d’Hésiode à Charlemagne ou du mythe à l’histoire. V. Les étymologies
740 s aurait rachetés par sa mort. E donc signifie un mariage légitime ; Ur, excellent, Hop, espoir : d’où réussit qu’Europ soit es
741 d’où réussit qu’Europ soit espoir excellent d’un mariage légitime, lequel a été propre de cette portion des terres, laquelle N
742 d’Abraham, si a elle toutefois répudiée. Mais le mariage , par lequel le Christ s’est adjoint l’Europe son Église, ne sera jama
93 1960, Articles divers (1957-1962). Un péché mortel : la désunion des chrétiens (mars 1960)
743 cration, de la communion et du baptême, celles du mariage et de la confirmation sont toujours identiques par l’esprit, et plus
94 1961, Arts, articles (1952-1965). L’Amour en cause (1er février 1961)
744 s spirituels, l’érotisme même dans les limites du mariage . C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire qu
745 a première génération apostolique une doctrine du mariage tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. El
746 rver à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèrent et même se contredisent chez saint Paul. Tantôt il pose une
747 analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aim
748 l’Église ». Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être qu’une concession à la nature, une discipline contre l’incon
749 toléré finalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en friche et
750 le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Ju
751 de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariage ) ne devait développer toutes ses complexités que dans une Europe trav
752 xuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinités souvent
95 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (I) (avril 1961)
753 ien l’anachorète102. L’une et l’autre excluent le mariage , « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renoncer pour
754 pour une raison qui reste son secret dernier. Le mariage étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur devient so
755 t d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le mariage est cette décision qui « traduit l’exaltation en réalité ». Loin d’ap
756 nd l’existence concrète. Par elle, la vie dans le mariage devient « la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « manque »
757 n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du mariage , et même il la formule d’entrée de jeu : L’amour et l’inclination am
758 lination amoureuse sont tout à fait spontanés, le mariage est une décision ; vouloir se marier, cela veut dire que ce qu’il y a
759 on unique et partagée. Pour être heureux, dans un mariage par exemple, cet amour devrait opérer le miracle de « faire du différ
760 recte, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le mariage . Par amour pour Régine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il ne cesse
761 ructuré. Un seul exemple : la décision fondant le mariage symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthiqu
762 — la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce mariage impossible ; — enfin sa vocation exceptionnelle. Le mariage est inter
763 possible ; — enfin sa vocation exceptionnelle. Le mariage est interdit à celui qui doit être l’Exception : Au soldat qui monte
764 aucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le mariage . Nietzsche en a certes moins longuement écrit que Kierkegaard, mais s
765 répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le mariage , par exemple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la « diffic
766 éponse du Mari des Étapes 108 : L’institution du mariage maintient opiniâtrement la croyance que l’amour, bien qu’il soit une
767 haut risque, et même un risque plus qu’humain, le mariage est ici aux yeux de Nietzsche « une conception surhumaine qui élève l
768 te attaque frontale : Le philosophe a horreur du mariage , et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obs
769 ge, et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l’optimum. Parmi les gran
770 Étapes sur le chemin de la vie, « Propos sur le mariage  ». 103. Les Œuvres de l’amour, 1847. 104. Riens philosophiques, «
771 et sauveur », 1844. 105. Étapes, « Problèmes du mariage  ». 106. Étapes, « Coupable ? non coupable ? » 107. Chapitre III, «
96 1961, Arts, articles (1952-1965). Les quatre amours (9 mai 1961)
772 lui de l’érotique que l’éducation, l’amitié et le mariage . L’émotion, ou l’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’âme. Dan
97 1961, Preuves, articles (1951–1968). Dialectique des mythes : Le carrefour fabuleux (II) (mai 1961)
773 stacles insurmontables, il conduit normalement au mariage , c’est-à-dire au point de départ d’une dialectique des plus complexes
774 ’est pas ici mon sujet, mais celui d’un traité du mariage .) Si au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage, est a
775 au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage , est arrêté par des obstacles insurmontables, qui sont généralement d
776 s mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le mariage est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux mythes p
777 t le sentimental126. Mais comme il n’est guère de mariage qui parvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la durée des é
778 durée incarnée. Il veut plus, et non moins que le mariage  ; plus, et non moins que la possession de la vérité « dans une âme et
779 bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le mariage . S’il n’est pas d’autre vie ni d’autre réalité qu’historique, matérie
780 alité qu’historique, matérielle et biologique, le mariage est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, un reflet
781 ’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le mariage est « la plénitude du temps » comme le dit le Mari de Kierkegaard, la
782 — empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le mariage , ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il
783 os littératures, impuissantes à créer le mythe du mariage idéal, ont vécu de ses maladies…   En ce terme d’une longue méditatio
784 en réalité deux négations de l’amour vrai dans le mariage , bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, contre lui
785 deux gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner mariage , modération, personne, et la vie même. Mais sans eux, que seraient no
98 1961, Articles divers (1957-1962). Tristan et Iseut à travers le temps (1961)
786 socialisé, voire sacralisé par l’Église. C’est le mariage . Constater que Tristan est tout d’abord le mythe de l’amour plus fort
787 . La vraie victime, c’est le roi Marc, symbole du mariage légal. Les amants ont perdu la vie, gagné l’amour. Le mari, lui, a pa
788 de notre légende : l’amour-passion triomphant du mariage , c’est-à-dire de l’amour-réalité, se rattachent deux grandes traditio
789 re les amants légendaires — le principal étant le mariage d’Iseut avec le Roi, père adoptif du héros —, il n’y aurait pas de ro
790 a que nous en sommes aujourd’hui, dès lors que le mariage n’est plus un lien sacré, adversaire à la taille de la passion ; et q
99 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
791 spirituels, l’érotisme, même dans les limites du mariage . C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire qu
792 a première génération apostolique une doctrine du mariage tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. El
793 rver à quel point les motivations spirituelles du mariage diffèrent et même se contredisent chez saint Paul. Tantôt il pose une
794 analogie mystique entre l’amour des sexes dans le mariage et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aim
795 l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le mariage à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline contre l’
796 toléré finalement mais dans les seules limites du mariage le plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et
797 le phénomène que je nomme érotisme, englobant le mariage d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Ju
798 de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du mariage ), ne devait développer toutes ses complexités que dans une Europe tra
799 u naturalistes, correspond à la morale modérée du mariage chrétien, excluant à la fois la « prostitution spirituelle » et l’asc
800 tiques, lesquels en retour ne savent que faire du mariage , ou l’attaquent.
100 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — Soulèvement des puissances animiques
801 xuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le mariage ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité souvent i