1
ré en l’église grecque de la rue Georges Bizet le
mariage
de M. Paul Morand avec la princesse Hélène-C. Soutzo. Les témoins éta
2
anchements de la jeune Synovie », parade « née du
mariage
de nos veilles et de nos rêves », ainsi que le disait si poétiquement
3
e de Blanche Clifford, sa vie de jeune fille, son
mariage
avec le prince Roccapalumba, puis avec un jeune lord ; toute l’existe
4
, pour échapper aux cousines de Lausanne et à son
mariage
en Allemagne. Chateaubriand, qui se souvenait sans doute d’avoir été
5
ou relisez, dans la Rose de Thuringe, le récit du
mariage
de Virginie présidé par son oncle âgé de 102 ans (« Il avait arpenté
6
ux qui méprisent la vie bourgeoise, l’amour et le
mariage
bourgeois, l’idéalisme romantique, la croyance vulgaire au bonheur, l
7
l’homme la plus constante proximité : l’œuvre, le
mariage
, la famille, le métier et l’éducation. C’est à la sauvegarde de ces r
8
ntôt ceux qui l’animalisent. Il formule contre le
mariage
des revendications antisociales — « géniales » —, puis il édicte des
9
ait l’apôtre Paul, autorisant en fin de compte le
mariage
), il renvoie à cette synthèse dont tout chrétien attend, dès maintena
10
lieux hostiles, et conclut, comme à la volée, ces
mariages
les plus indissolubles et les plus féconds d’avoir été sacrés dans un
11
lieux hostiles, et conclut, comme à la volée, ces
mariages
les plus indissolubles et les plus féconds d’avoir été sacrés dans un
12
ose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le
mariage
. Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces choses, il faut
13
rt social le plus réel ? Admettons que ce soit le
mariage
surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter échouent deva
14
ix du sel, causeries du curé ou de l’instituteur,
mariages
, décès et naissances) tiennent presque toute la place. Abîme entre la
15
ix du sel, causeries du curé ou de l’instituteur,
mariages
, décès et naissances) tiennent presque toute la place. Abîme entre la
16
ose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le
mariage
. Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces choses, il faut
17
d’un an. L’idée que Kierkegaard s’était formée du
mariage
était trop absolue pour comporter une réalisation pratique. Le « tout
19
uilhem Montanhagol. Un tel Amour n’admet point le
mariage
, car il n’a pas pour fin suprême la vie, mais bien la mort libératric
20
les plus divers : mystique, littérature, guerre,
mariage
. C’est l’influence actuelle du mythe manichéen (mais « profané » par
21
d’autres parties du livre. 1. Crise moderne du
mariage
Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
22
la « courtoisie » hérétique. L’une impliquait le
mariage
, dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
23
— en principe tout au moins — la condamnation du
mariage
. Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective,
24
à l’origine de la cortezia du Midi s’opposait au
mariage
catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
25
pirituelle, amour évidemment incompatible avec le
mariage
dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
26
é dans la chair (et non point parce qu’il lèse le
mariage
), mais il se trouve revêtir en même temps l’aspect d’une aventure plu
27
tends pas un instant ramener la crise actuelle du
mariage
au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
28
ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du
mariage
, mais en même temps se trouvent baigner dans une atmosphère romantiqu
29
eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le
mariage
sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
30
littérature paraît chaque mois sur la « crise du
mariage
». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
31
ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. Le
mariage
, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
32
forme de plaisanteries paysannes86. La demande en
mariage
, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
33
ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du
mariage
, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
34
laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le
mariage
paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
35
is déprimées. 2. Idée moderne du bonheur Le
mariage
, cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales, ne pe
36
ntanément en une absence insupportable. Fonder le
mariage
sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
37
u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du
mariage
en tant qu’institution sociale. 3. « Aimer, c’est vivre ! » Dès
38
ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le
mariage
, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. (Encore la
39
s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «
mariage
d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
40
.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le
mariage
avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
41
lzac déjà donne la recette dans sa Physiologie du
mariage
.) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
42
faut admettre que la passion ruine l’idée même du
mariage
dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
43
une époque où l’on tente la gageure de fonder le
mariage
, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
44
ependant, l’anarchie permanente que représente le
mariage
moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
45
ù les multiples tentatives de « restauration » du
mariage
auxquelles nous assistons depuis la guerre. Les églises font un honor
46
arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du
mariage
: selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
47
ne de nos jours est la négation pure et simple du
mariage
, que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
48
récédent dans notre histoire européenne. Quant au
mariage
, il fut proprement balayé durant la période des Soviets. La morale de
49
ement et contre l’abandon des enfants nés hors du
mariage
. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
50
ussie vers la fin du premier plan de cinq ans. Le
mariage
se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
51
iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de
mariage
». Alors la science matrimoniale trouvera sa juste application dans l
52
r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du
mariage
», Études carmélitaines, avril 1938, p. 186). Le sacrement catholique
53
mique pour un Ancien. an. « La passion contre le
mariage
», Esprit, Paris, n° 72, septembre 1938, p. 652-670.
54
ix qui détermine une existence. 2. Critique du
mariage
Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
55
aison n’est guère plus efficace pour légitimer le
mariage
; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
56
que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le
mariage
, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
57
« plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce
mariage
, suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
58
que la religion devait être un amour heureux, un
mariage
avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
59
s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le
mariage
; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
60
. » (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le
mariage
est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
61
ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le
mariage
qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
62
s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du
mariage
, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
63
l’équilibre dans l’imperfection que représente le
mariage
. Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
64
epte, je considère alors l’équilibre imparfait du
mariage
dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
65
ranscende tout résultat, même excellent. 3. Le
mariage
comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
66
out balbutiants et empiriques, d’une science du «
mariage
heureux »). Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
67
me qui nous est posé par la nécessité pratique du
mariage
apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
68
conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du
mariage
, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
69
. 4. Sur la fidélité On fausse l’éthique du
mariage
en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
70
se, considérée comme absolue. La problématique du
mariage
n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
71
ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du
mariage
est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
72
n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le
mariage
est au contraire un engagement absolument pris pour ce monde. Partant
73
é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le
mariage
, c’est à l’autre d’abord, et non pas à son moi d’abord, que celui qui
74
time singularité. Insistons : la fidélité dans le
mariage
ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
75
À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le
mariage
est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
76
st-à-dire du moi glorifié. L’amour fidèle dans le
mariage
chrétien témoigne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre
77
ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du
mariage
est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
78
t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du
mariage
. Une vie qui ne veut plus que mon bien, parce qu’il est confondu avec
79
ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le
mariage
. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
80
sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au
mariage
ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
81
on du tout divinisé100. ⁂ On objecte alors que le
mariage
ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
82
t plus vrai de dire avec Benedetto Croce que « le
mariage
est le tombeau de l’amour sauvage »101 (et plus communément du sentim
83
gative et privative de Croce, et définir enfin le
mariage
comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
84
nt Ces quelques remarques sur la passion et le
mariage
mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
85
l’institution la plus typique de leur morale : le
mariage
, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
86
ions profondes de la fidélité, de la personne, du
mariage
, — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent
87
notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du
mariage
est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
88
x vues individuelles. Le « signe » de la crise du
mariage
nous parle et nous avertit mieux : aucun autre n’est plus sensible et
89
e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé,
mariage
en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
90
ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un
mariage
heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
91
n, épousent Régine, et la passion revit dans leur
mariage
, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
92
jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le
mariage
mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
93
nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le
mariage
est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière f
94
e un instrument. 100. Je répète toutefois que le
mariage
ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
95
ersion allemande de E. Geismar et R. Marx. ap. «
Mariage
et personne (II) : l’amour action, ou de la fidélité », Esprit, Paris
96
Voir Esprit, septembre : « La passion contre le
mariage
». Ces deux essais sont extraits d’un ouvrage à paraître sous le titr
97
Suite à « La passion contre le
mariage
» (décembre 1938)aq Nous annoncions deux lettres dans notre derni
98
chrétienne. aq. « Suite à “La passion contre le
mariage
” », Esprit, Paris, n° 75, décembre 1938, p. 480.
99
mplement étudier ce mythe et analyser la crise du
mariage
à notre époque. Mais plus je relisais les différentes versions du rom
100
Denis de Rougemont, à la conception chrétienne du
mariage
. L’amour courtois est chaste, il accorde à la femme une prééminence d
101
e Freud l’a analysé. À une époque où le statut du
mariage
se modifie profondément, croyez-vous que ce fameux triangle, qui supp
102
ce fameux triangle, qui suppose en définitive le
mariage
, puisse encore inspirer la littérature ? Denis de Rougemont réfléchit
103
s c’est encore lui qui pèse sur toute la crise du
mariage
. Comment cela ? C’est très simple. Nous souffrons d’avoir été élevés
104
ns à l’être aimé. D’autre part, on nous montre le
mariage
comme le fondement essentiel de notre société. Mais la passion, par d
105
s la passion, par définition, reste extérieure au
mariage
, puisqu’elle a besoin d’obstacles, et ne résiste pas à la facilité, à
106
tés matérielles compliquent encore le problème du
mariage
. Croyez-vous que les problèmes de la vie sentimentale et sexuelle pui
107
ougemont, il ne peut y avoir qu’une solution : le
mariage
chrétien, mais présenté d’une manière nouvelle. C’est-à-dire qu’au li
108
nture la plus difficile. Si vous ne fondez pas le
mariage
sur une décision réfléchie, sur quoi le fondez-vous ? Sur la fidélité
109
délité, si conforme à la conception chrétienne du
mariage
, suppose chez les femmes, qui doivent être sans cesse capables de se
110
. Je le sais, je suis très exigeant. Pour moi, le
mariage
devrait être une institution qui maintient la passion non par la mor
111
me plus actuel que beaucoup d’autres. La crise du
mariage
est un des problèmes les plus brûlants de la société d’aujourd’hui, e
112
de Tristan et de la décadence de la conception du
mariage
. Les idées me sont venues en travaillant. Les livres que j’ai lus m’o
113
ngeais qu’au problème individuel de l’amour et du
mariage
. C’est en creusant les conceptions sociologiques, peut-être sous l’in
114
e j’en ai fait la cause principale de la crise du
mariage
moderne ! Et c’est si « beau », si « éloquent », si « intérieur », si
115
ppauvris chacun de tout ce que l’autre annexe. Ce
mariage
de l’ancien et du moderne n’est pas seulement une réussite technique,
116
ystique, littérature, art de la guerre, morale du
mariage
. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez p
117
rêvent les couples, sous un régime qui a fait du
mariage
un devoir et une commodité. Sans l’adultère, que seraient toutes nos
118
nos littératures ? Elles vivent de la « crise du
mariage
». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent, soit qu’elles « ch
119
faut-il en rejeter la faute sur l’institution du
mariage
, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de
120
le pensent, la conception dite « chrétienne » du
mariage
qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce une conception
121
telle contradiction ? Si le secret de la crise du
mariage
est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du ma
122
ous révèlent qu’il connut une première « crise du
mariage
». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut
123
e, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce
mariage
et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met dans une situation qu
124
’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre
Mariage
Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir u
125
de le croire. La conception de la fidélité et du
mariage
, selon l’amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines cont
126
archie brutale des mœurs féodales. On sait que le
mariage
, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple
127
mour courtois oppose une fidélité indépendante du
mariage
légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’
128
ur. Il en vient même à déclarer que l’amour et le
mariage
ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour
129
, ou domina.) Fidélité incompatible avec celle du
mariage
, on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’instit
130
e glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du
mariage
et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des pl
131
it des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au
mariage
, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment ri
132
mari après la retraite dans le Morois, ou même du
mariage
de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’entende
133
pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le
mariage
de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffr
134
On retrouvera la même dialectique entre les deux
mariages
du Roman ; celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux
135
ux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces
mariages
est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du
136
nom des deux femmes — est la seule « raison » du
mariage
de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une
137
’il s’impose, l’occasion d’un progrès décisif. Ce
mariage
blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’obstacle qu’il ne pe
138
une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le
mariage
, qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime
139
la condamnation radicale qu’il représente pour le
mariage
. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Ell
140
déguisé en fou ; s’éloigne. — Longue séparation,
mariage
de Tristan. — Iseut s’approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. R
141
à quoi répond la longue période de séparation (le
mariage
de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; en
142
finie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le
mariage
du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transfo
143
eplace dans son ordre, et là, le sanctifie par le
mariage
. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Ég
144
ulement une communion, dont le modèle est dans le
mariage
de l’Église et de son Seigneur. Ces deux extrêmes ainsi marqués, l’on
145
voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le
mariage
qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans
146
on (pas d’union essentielle). Amour du prochain. (
Mariage
heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’expli
147
converties, mais brimées par la loi nouvelle. Le
mariage
, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitair
148
ient l’adultère et le concubinat24. Tandis que le
mariage
chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportab
149
psyché des élites mal converties et souffrant du
mariage
. Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’Église ne
150
christianisme (et spécialement de sa doctrine du
mariage
) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais
151
ervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’amour hors du
mariage
, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amo
152
lle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le
mariage
ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’É
153
et les parfaits ? Et s’ils raillent les liens du
mariage
? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’
154
les troubadours qui devaient subir un apparent «
mariage
» avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant
155
les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le
mariage
et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations semblabl
156
ille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’amour où le
mariage
fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manus
157
rdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du
mariage
, il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’
158
nue d’ailleurs la portée de cette condamnation du
mariage
dans la pure doctrine cathare, en renvoyant aux déclarations de saint
159
ra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «
mariage
blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il
160
tion des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au «
mariage
spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétiqu
161
’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le
mariage
. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la pas
162
é celui de la mystique épithalamique : il tend au
mariage
de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est
163
e dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent «
mariage
» — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mai
164
on », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le
mariage
spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plu
165
use possession de soi-même. Et c’est alors que le
mariage
devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fé
166
ayonnante » ; par leur refus des sacrements et du
mariage
; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ;
167
ue, est le premier témoignage d’un conflit que le
mariage
chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de s
168
ges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le
mariage
par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut. Comme
169
e consolament de la Mort vient de sceller le seul
mariage
qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une
170
hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le
mariage
comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-elle poin
171
ouper le cou. Mais tout finit, en général, par un
mariage
, prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsqu
172
e cette exigence est polémique, dirigée contre le
mariage
. Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ét
173
, il voulait le repos, et maintenant il craint le
mariage
qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa hai
174
s les relations sentimentales et les coutumes. Le
mariage
redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où
175
des « qualités » devient la mesure idéale du bon
mariage
: curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce x
176
iration traditionnelle dans sa famille, depuis le
mariage
qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de
177
cette différence capitale que Rousseau aboutit au
mariage
, c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, al
178
ne union qui est conclue même pour la mort est un
mariage
qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’am
179
jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le
mariage
et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancol
180
passions sent d’abord que cette vie heureuse (le
mariage
) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées comm
181
ts de la morale « conformiste ». Ils défendent le
mariage
bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté d
182
s tendances subversives de l’esprit. La morale du
mariage
en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gravité urgente, pui
183
se pas cette conclusion. Car la crise actuelle du
mariage
bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on vo
184
mphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du
mariage
et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et
185
amour ? Burckhardt insiste171 sur le fait que les
mariages
se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que
186
promise. Et c’est de même que l’on « traite » un
mariage
: intérêt, convenance des rangs, apports territoriaux et financiers…
187
bluffe ; un autre type de bataille correspond au
mariage
dynastique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande par
188
’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les
mariages
princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formida
189
ux : le premier situant le conflit du mythe et du
mariage
dans nos mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien mo
190
Livre VILe mythe contre le
mariage
1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moye
191
Le mythe contre le mariage 1.Crise moderne du
mariage
Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
192
e de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le
mariage
, dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
193
— en principe tout au moins — la condamnation du
mariage
. Le jugement porté sur l’adultère dans l’une et l’autre perspective,
194
à l’origine de la cortezia du Midi s’opposait au
mariage
catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
195
irituelle), amour évidemment incompatible avec le
mariage
dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
196
tends pas un instant ramener la crise actuelle du
mariage
au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
197
ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du
mariage
, mais en même temps se trouvent baignés dans une atmosphère romantiqu
198
eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le
mariage
sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
199
littérature paraît chaque mois sur la « crise du
mariage
». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
200
t, ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées Le
mariage
, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
201
orme de plaisanteries paysannes186. La demande en
mariage
, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
202
ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du
mariage
, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
203
laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le
mariage
paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
204
ais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le
mariage
cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut
205
ntanément en une absence insupportable. Fonder le
mariage
sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
206
u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du
mariage
en tant qu’institution sociale. 3.« Aimer, c’est vivre ! » Dès
207
ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le
mariage
, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. (Encore la
208
s même la couronne s’il est roi). Voilà le vrai «
mariage
d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraî
209
). Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le
mariage
avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage
210
zac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du
mariage
). Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
211
faut admettre que la passion ruine l’idée même du
mariage
dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
212
une époque où l’on tente la gageure de fonder le
mariage
, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
213
ependant, l’anarchie permanente que représente le
mariage
moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
214
ù les multiples tentatives de « restauration » du
mariage
auxquelles nous assistons depuis la guerre. Les Églises font un honor
215
arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du
mariage
: selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
216
ne de nos jours est la négation pure et simple du
mariage
que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
217
édent dans notre histoire européenne192. Quant au
mariage
, il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale d
218
ortement et contre l’abandon des enfants nés hors
mariage
. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
219
de la Russie aux environs de l’année 1936193. Le
mariage
se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
220
iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de
mariage
». Alors la science matrimoniale trouvera sa juste application dans l
221
r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du
mariage
», Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique
222
du 6 juillet 1938, décrétant entre autres que les
mariages
seront contractés dorénavant « au nom de l’État » (socialisation). À
223
oix qui détermine une existence. 2.Critique du
mariage
Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
224
aison n’est guère plus efficace pour légitimer le
mariage
; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
225
que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le
mariage
, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
226
« plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce
mariage
, suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
227
que la religion devait être un amour heureux, un
mariage
avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
228
s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le
mariage
; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
229
me. (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le
mariage
est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
230
ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le
mariage
qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
231
s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du
mariage
, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
232
l’équilibre dans l’imperfection que représente le
mariage
. Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
233
epte, je considère alors l’équilibre imparfait du
mariage
dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
234
transcende tout résultat, même excellent. 3.Le
mariage
comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
235
out balbutiants et empiriques, d’une science du «
mariage
heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
236
me qui nous est posé par la nécessité pratique du
mariage
apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
237
conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du
mariage
, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
238
t. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du
mariage
en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
239
se, considérée comme absolue. La problématique du
mariage
n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
240
ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du
mariage
est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
241
n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le
mariage
est au contraire un engagement absolument pris pour ce monde. Partant
242
é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le
mariage
, c’est à l’autre d’abord, et non pas à son moi d’abord, que celui qui
243
time singularité. Insistons : la fidélité dans le
mariage
ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
244
À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le
mariage
est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
245
st-à-dire du moi glorifié. L’amour fidèle dans le
mariage
chrétien témoigne que la volonté de Dieu, même quand elle ruine notre
246
y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du
mariage
est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
247
t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du
mariage
. Une vie qui ne veut plus que mon bien, parce qu’il est confondu avec
248
ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le
mariage
. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
249
sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au
mariage
ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
250
on du tout divinisé204. ⁂ On objecte alors que le
mariage
ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
251
serait plus vrai de dire après M. Croce que « le
mariage
est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément du sentim
252
gative et privative de Croce, et définir enfin le
mariage
comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
253
nt Ces quelques remarques sur la passion et le
mariage
mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
254
l’institution la plus typique de leur morale : le
mariage
, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
255
ions profondes de la fidélité, de la personne, du
mariage
, — et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent
256
notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du
mariage
est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
257
aux prises individuelles. Le signe de la crise du
mariage
nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus sensible et quoti
258
e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé,
mariage
en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
259
ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un
mariage
heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
260
n, épousent Régine, et la passion revit dans leur
mariage
, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
261
jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le
mariage
mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
262
nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le
mariage
est possible. Nous sommes deux dans le contentement. Une dernière foi
263
ite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le
mariage
chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 197. Plus on s’é
264
assion dans le mariage chrétien ; et des états de
mariage
dans la passion… 197. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapproche
265
41 et page 154. 204. Je répète toutefois que le
mariage
ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
266
pèce de sacrement, qu’il compare au Baptême et au
Mariage
. (J. Huizinga : le Déclin du Moyen Âge, p. 78.) La conception cheval
267
u suzerain et l’hommage donné à la femme ; — d’un
mariage
de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son h
268
courtois et sa fidélité triomphent idéalement du
mariage
et de sa fidélité, en même temps que des liens féodaux. Mais les diff
269
oms et le support matériel de l’action. 1. Sur le
mariage
en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur de
270
lendes de mai, indiction VII. 2. À rapprocher du
mariage
blanc de Tristan : Jugement de la reine Éléonore : Demande. Un aman
271
rêvent les couples, sous un régime qui a fait du
mariage
un devoir et une commodité. Sans l’adultère, que seraient toutes nos
272
nos littératures ? Elles vivent de la « crise du
mariage
». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent, soit qu’elles « ch
273
faut-il en rejeter la faute sur l’institution du
mariage
, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de
274
le pensent, la conception dite « chrétienne » du
mariage
qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce une conception
275
telle contradiction ? Si le secret de la crise du
mariage
est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du ma
276
ous révèlent qu’il connut une première « crise du
mariage
». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut
277
e, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce
mariage
et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met dans une situation qu
278
’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre
Mariage
Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir u
279
de le croire. La conception de la fidélité et du
mariage
, selon l’amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines cont
280
archie brutale des mœurs féodales. On sait que le
mariage
, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple
281
mour courtois oppose une fidélité indépendante du
mariage
légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’
282
ur. Il en vient même à déclarer que l’amour et le
mariage
ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour
283
, ou domina). Fidélité incompatible avec celle du
mariage
, on l’a vu, le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’instit
284
e glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du
mariage
et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des pl
285
it des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au
mariage
, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment ri
286
mari après la retraite dans le Morois, ou même du
mariage
blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion » au sens où l’e
287
pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le
mariage
de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffr
288
On retrouvera la même dialectique entre les deux
mariages
du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le Roi, et celui d’Iseut aux
289
ux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces
mariages
est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du
290
nom des deux femmes — est la seule « raison » du
mariage
de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une
291
’il s’impose, l’occasion d’un progrès décisif. Ce
mariage
blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’obstacle qu’il ne pe
292
une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le
mariage
, qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime
293
la condamnation radicale qu’il représente pour le
mariage
. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Ell
294
déguisé en fou ; s’éloigne. — Longue séparation,
mariage
de Tristan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. Rés
295
à quoi répond la longue période de séparation (le
mariage
de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; en
296
finie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le
mariage
du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transfo
297
eplace dans son ordre, et là, le sanctifie par le
mariage
. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Ég
298
ulement une communion, dont le modèle est dans le
mariage
de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite,
299
voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le
mariage
qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans
300
on (pas d’union essentielle). Amour du prochain. (
Mariage
heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’expli
301
on converties, et brimées par la loi nouvelle. Le
mariage
, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitair
302
tumes permettaient le concubinat27. Tandis que le
mariage
chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportab
303
psyché des élites mal converties et souffrant du
mariage
. Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’Église ne
304
christianisme (et spécialement de sa doctrine du
mariage
) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais
305
ervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’amour hors du
mariage
, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amo
306
lle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le
mariage
ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’É
307
les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du
mariage
, cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent l
308
les troubadours qui devaient subir un apparent «
mariage
» avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant
309
volte naturelle contre la conception orthodoxe du
mariage
, récemment réaffirmée par la réforme grégorienne. Ils avaient donc à
310
les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le
mariage
et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations semblabl
311
« bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le
mariage
mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome71, en
312
res ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le
mariage
, — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux
313
u principe féminin, le culte de l’Amour contre le
mariage
, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en
314
xie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le
mariage
et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « c
315
e majorité des hérétiques. Du côté catholique, le
mariage
est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases
316
savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le
mariage
était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours — cela n’est
317
usion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au
mariage
où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son av
318
tion sournoise ou déclarée au concept chrétien du
mariage
. Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies,
319
ille d’Aliénor, célèbre par sa cour d’amour où le
mariage
fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manus
320
celle du temple de l’amour ; c) il décide que le
mariage
de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc », mais c
321
dal, clérical, et guerrier), et dans cet ordre le
mariage
. b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec une scien
322
’orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le
mariage
unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas ce
323
ualiste et même gnostique101 de Gottfried. c) Le
mariage
« consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — évité par
324
établit le parallèle — évité par Thomas — avec le
mariage
sans amour d’Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre se voien
325
rdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du
mariage
, il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’
326
ra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «
mariage
blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il
327
tion des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au «
mariage
spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétiqu
328
’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le
mariage
. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la pas
329
é celui de la mystique épithalamique : il tend au
mariage
de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est
330
e dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent «
mariage
» — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mai
331
on », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le
mariage
spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plu
332
use possession de soi-même. Et c’est alors que le
mariage
devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fé
333
ayonnante » ; par leur refus des sacrements et du
mariage
; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ;
334
que est le premier témoignage d’un conflit que le
mariage
chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de s
335
ges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le
mariage
par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut, comme
336
e consolament de la Mort vient de sceller le seul
mariage
qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une
337
hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le
mariage
comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-elle poin
338
ouper le cou. Mais tout finit, en général, par un
mariage
, prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsqu
339
e cette exigence est polémique, dirigée contre le
mariage
. Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ét
340
, il voulait le repos, et maintenant il craint le
mariage
qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa hai
341
s les relations sentimentales et les coutumes. Le
mariage
redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où
342
des « qualités » devient la mesure idéale du bon
mariage
: curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce x
343
iration traditionnelle dans sa famille, depuis le
mariage
qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de
344
cette différence capitale que Rousseau aboutit au
mariage
, c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, al
345
ne union qui est conclue même pour la mort est un
mariage
qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’am
346
jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le
mariage
et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancol
347
passions sent d’abord que cette vie heureuse (le
mariage
) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées comm
348
ts de la morale « conformiste ». Ils défendent le
mariage
bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté d
349
s tendances subversives de l’esprit. La morale du
mariage
en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gravité urgente, pui
350
se pas cette conclusion. Car la crise actuelle du
mariage
bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on vo
351
mphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du
mariage
et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et
352
amour ? Burckhardt insiste189 sur le fait que les
mariages
se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que
353
promise. Et c’est de même que l’on « traite » un
mariage
: intérêt, convenance des rangs, apports territoriaux et financiers…
354
bluffe ; un autre type de bataille correspond au
mariage
dynastique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande par
355
’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les
mariages
princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formida
356
ux : le premier situant le conflit du mythe et du
mariage
dans nos mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien mo
357
Livre VILe mythe contre le
mariage
1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moye
358
Le mythe contre le mariage 1.Crise moderne du
mariage
Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
359
e de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le
mariage
, dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
360
— en principe tout au moins — la condamnation du
mariage
. Le jugement porté sur l’adultère dans l’une et l’autre perspective,
361
dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au
mariage
catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
362
irituelle), amour évidemment incompatible avec le
mariage
dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
363
ends pas ramener directement la crise actuelle du
mariage
au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
364
ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du
mariage
, mais en même temps se trouvent baignés dans une atmosphère romantiqu
365
eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le
mariage
sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
366
littérature paraît chaque mois sur la « crise du
mariage
». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
367
u disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. — Le
mariage
, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
368
s forme de plaisanteries paysannes. La demande en
mariage
, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
369
ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du
mariage
, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
370
laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le
mariage
paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
371
ais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le
mariage
cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut
372
ntanément en une absence insupportable. Fonder le
mariage
sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
373
u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du
mariage
en tant qu’institution sociale définie par la stabilité. 3.« Aimer
374
ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le
mariage
, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la «
375
s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «
mariage
d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
376
.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le
mariage
avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
377
zac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du
mariage
.) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
378
faut admettre que la passion ruine l’idée même du
mariage
dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
379
une époque où l’on tente la gageure de fonder le
mariage
, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
380
ependant, l’anarchie permanente que représente le
mariage
moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
381
ù les multiples tentatives de « restauration » du
mariage
auxquelles nous avons assisté depuis la Première Guerre mondiale, déb
382
arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du
mariage
: selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
383
ne de nos jours est la négation pure et simple du
mariage
que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
384
édent dans notre histoire européenne209. Quant au
mariage
, il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale d
385
ortement et contre l’abandon des enfants nés hors
mariage
. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
386
ale de la Russie aux environs de l’année 1936. Le
mariage
se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
387
es les femmes allemandes. Et l’on décréta que les
mariages
seraient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier d
388
iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de
mariage
». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste application dans
389
nce l’entreprise périlleuse de faire coïncider le
mariage
et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. P
390
resse. Il montre que les termes d’« amour » et de
mariage
sont pratiquement équivalents ; que si l’on « aime » il faut se marie
391
brisera presque toujours : c’est la durée. Or le
mariage
est une institution faite pour durer — ou il n’a pas de sens. Voilà l
392
Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le
mariage
sur une forme d’amour instable par définition, c’est travailler en fa
393
es microbes, non pour le remède, de la maladie du
mariage
. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de sépar
394
les, de brèves excitations et de séparations ; le
mariage
, au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La
395
nce veut « l’amour de loin » des troubadours ; le
mariage
, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’une roma
396
dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouveau
mariage
, une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. A
397
ardaire disant aux journalistes, la veille de son
mariage
: « C’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » (Un an p
398
le rendre au moins très difficile. Mais c’est le
mariage
, à mon avis, que l’on a rendu trop facile, en acceptant que « l’amour
399
uvelles conditions à remplir par les candidats au
mariage
— cette vraie « coexistence » durable, pacifique, et mutuellement édu
400
rées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le
mariage
, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions.
401
ion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le
mariage
qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de vue de
402
e hasard, avait au moins autant de chances que le
mariage
fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va d
403
sonnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du
mariage
, en Europe comme en Amérique, résulte d’une pluralité de causes profo
404
tés à plus d’exigence que leurs ancêtres quant au
mariage
et à la vie matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffu
405
qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur
mariage
. Des synthèses se préparent, peut-être, obscurément. Elles échappent
406
s, nos péchés. Essayer de résoudre notre crise du
mariage
par des mesures morales, sociales ou scientifiques, déduites du seul
407
r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du
mariage
», Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique
408
oix qui détermine une existence. 2.Critique du
mariage
Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
409
aison n’est guère plus efficace pour légitimer le
mariage
; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
410
que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le
mariage
, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
411
« plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce
mariage
, suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
412
que la religion devait être un amour heureux, un
mariage
avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
413
s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le
mariage
; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
414
mme. (V. 32) ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le
mariage
est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
415
ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le
mariage
qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
416
s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du
mariage
, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu :
417
l’équilibre dans l’imperfection que représente le
mariage
. Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
418
epte, je considère alors l’équilibre imparfait du
mariage
dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
419
transcende tout résultat, même excellent. 3.Le
mariage
comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
420
out balbutiants et empiriques, d’une science du «
mariage
heureux ». Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
421
me qui nous est posé par la nécessité pratique du
mariage
apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
422
conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du
mariage
, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
423
t. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du
mariage
en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
424
se, considérée comme absolue. La problématique du
mariage
n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
425
ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du
mariage
est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
426
n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le
mariage
est au contraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’une déra
427
é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le
mariage
, c’est à l’autre, en même temps qu’à son vrai moi, que celui qui aime
428
time singularité. Insistons : la fidélité dans le
mariage
ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
429
À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le
mariage
est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
430
y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du
mariage
est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
431
t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du
mariage
. Une vie qui veut mon bien autant que le sien, parce qu’il est confon
432
décide un acte. Or, l’engagement que signifie le
mariage
ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’on se tr
433
ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le
mariage
. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
434
sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au
mariage
ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
435
on du tout divinisé222. ⁂ On objecte alors que le
mariage
ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
436
plus vrai de dire après Benedetto Croce que « le
mariage
est le tombeau de l’amour sauvage223 » (et plus communément du sentim
437
gative et privative de Croce, et définir enfin le
mariage
comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
438
nt Ces quelques remarques sur la passion et le
mariage
mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
439
l’institution la plus typique de leur morale : le
mariage
, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
440
ions profondes de la fidélité, de la personne, du
mariage
— et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent,
441
notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du
mariage
est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il en est
442
aux prises individuelles. Le signe de la crise du
mariage
nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus sensible et quoti
443
e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé,
mariage
en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
444
ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un
mariage
heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
445
n, épousent Régine, et la passion revit dans leur
mariage
, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
446
jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le
mariage
mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
447
nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le
mariage
est possible. Nous sommes deux dans le contentement. ⁂ Une dernière f
448
ite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le
mariage
chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 215. Plus on s’é
449
assion dans le mariage chrétien ; et des états de
mariage
dans la passion… 215. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapproche
450
vre I et p. 143. 222. Je répète toutefois que le
mariage
ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
451
ystique, littérature, art de la guerre, morale du
mariage
. ⁂ L’agrément de parler des choses de l’amour est un prétexte assez p
452
Décrire le conflit nécessaire de la passion et du
mariage
en Occident, tel était mon dessein central ; et cela reste à mes yeux
453
ne grande révolution ; qu’elle reconnaisse que le
mariage
, dont dépend sa structure sociale, est plus grave que l’amour qu’elle
454
rêvent les couples, sous un régime qui a fait du
mariage
un devoir et une commodité. Sans l’adultère, que seraient toutes nos
455
nos littératures ? Elles vivent de la « crise du
mariage
». Il est probable aussi qu’elles l’entretiennent, soit qu’elles « ch
456
faut-il en rejeter la faute sur l’institution du
mariage
, ou au contraire, sur « quelque chose » qui la ruine au cœur même de
457
le pensent, la conception dite « chrétienne » du
mariage
qui cause tout notre tourment, ou au contraire, est-ce une conception
458
telle contradiction ? Si le secret de la crise du
mariage
est simplement l’attrait de l’interdit, d’où nous vient ce goût du ma
459
ous révèlent qu’il connut une première « crise du
mariage
». Elle appelait une réaction vive. Le succès du Roman de Tristan fut
460
e, n’est-il pas évident que rien ne l’oblige à ce
mariage
et à cette chasteté injurieuse, et qu’il se met dans une situation qu
461
’autre issue que la mort ? 6.Chevalerie contre
Mariage
Un moderne commentateur du Roman de Tristan et Iseut veut y voir u
462
de le croire. La conception de la fidélité et du
mariage
, selon l’amour courtois, est seule capable d’expliquer certaines cont
463
archie brutale des mœurs féodales. On sait que le
mariage
, au xiie siècle, était devenu pour les seigneurs une pure et simple
464
mour courtois oppose une fidélité indépendante du
mariage
légal et fondée sur le seul amour. Il en vient même à déclarer que l’
465
ur. Il en vient même à déclarer que l’amour et le
mariage
ne sont pas compatibles : c’est le fameux jugement d’une cour d’amour
466
, ou domina.) Fidélité incompatible avec celle du
mariage
, on l’a vu. Le Roman ne manque pas une occasion de rabaisser l’instit
467
e glorifier la vertu de ceux qui s’aiment hors du
mariage
et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des pl
468
it des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au
mariage
, à la « satisfaction » de l’amour. « Il ne sait de donnoi vraiment ri
469
mari après la retraite dans le Morois, ou même du
mariage
blanc de Tristan. En effet, le « droit de la passion », au sens où l’
470
pas d’obstacle, ils en inventent : l’épée nue, le
mariage
de Tristan. Ils en inventent comme à plaisir, — bien qu’ils en souffr
471
On retrouvera la même dialectique entre les deux
mariages
du Roman : celui d’Iseut la Blonde avec le roi, et celui d’Iseut aux
472
ux blanches mains avec Tristan. Le premier de ces
mariages
est l’obstacle de fait. Il est symbolisé par l’existence concrète du
473
nom des deux femmes — est la seule « raison » du
mariage
de Tristan. L’on voit qu’il lui serait aisé de s’expliquer. Mais une
474
’il s’impose, l’occasion d’un progrès décisif. Ce
mariage
blanc avec une femme qu’il trouve belle, c’est l’obstacle qu’il ne pe
475
une victoire sur lui-même (aussi bien que sur le
mariage
, qu’il ruine ainsi par l’intérieur). Prouesse dont il est la victime
476
la condamnation radicale qu’il représente pour le
mariage
. Nous savons, par la fin du mythe, que la passion est une ascèse. Ell
477
déguisé en fou ; s’éloigne. — Longue séparation,
mariage
de Tristan. — Iseut approche et Tristan meurt. Puis mort d’Iseut. Rés
478
à quoi répond la longue période de séparation (le
mariage
de Tristan). Auparavant : le Philtre ; à la fin : la double Mort ; en
479
finie de l’âme en quête de lumière, mais c’est le
mariage
du Christ et de l’Église. L’amour humain lui-même s’en trouve transfo
480
eplace dans son ordre, et là, le sanctifie par le
mariage
. Un tel amour, étant conçu à l’image de l’amour du Christ pour son Ég
481
ulement une communion, dont le modèle est dans le
mariage
de l’Église et de son Seigneur. Cela suppose une illumination subite,
482
voyons qu’en Occident, au xiie siècle, c’est le
mariage
qui est en butte au mépris, tandis que la passion est glorifiée dans
483
on (pas d’union essentielle). Amour du prochain. (
Mariage
heureux.) Conflits douloureux, passion exaltée. Le principe d’expl
484
on converties, et brimées par la loi nouvelle. Le
mariage
, par exemple, n’avait pour les Anciens qu’une signification utilitair
485
tumes permettaient le concubinat19. Tandis que le
mariage
chrétien, en devenant un sacrement, imposait une fidélité insupportab
486
psyché des élites mal converties et souffrant du
mariage
. Mais cette ferveur renouvelée pour un dieu condamné par l’Église ne
487
christianisme (et spécialement de sa doctrine du
mariage
) dans les âmes où vivait encore un paganisme naturel ou hérité. Mais
488
ervente. Ce qu’elle exalte, c’est l’amour hors du
mariage
, car le mariage ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amo
489
lle exalte, c’est l’amour hors du mariage, car le
mariage
ne signifie que l’union des corps, tandis que l’« Amor », qui est l’É
490
les « parfaits » ? Et s’ils raillent les liens du
mariage
, cette jurata fornicatio, selon les cathares ? Et s’ils invectivent l
491
les troubadours qui devaient subir un apparent «
mariage
» avec l’Église de Rome dont ils étaient les clercs, tout en servant
492
volte naturelle contre la conception orthodoxe du
mariage
, récemment réaffirmée par la réforme grégorienne. Ils avaient donc à
493
les plus grossières, tantôt qu’ils réprouvent le
mariage
et tout commerce sexuel, licite ou non. Mais des accusations semblabl
494
« bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le
mariage
mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome63, en
495
res ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le
mariage
— que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux
496
u principe féminin, le culte de l’Amour contre le
mariage
, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en
497
xie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le
mariage
et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « c
498
e majorité des hérétiques. Du côté catholique, le
mariage
est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases
499
savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le
mariage
était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours — cela n’est
500
usion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au
mariage
où elles avaient été contraintes. » Le même auteur ajoute qu’à son av
501
tion sournoise ou déclarée au concept chrétien du
mariage
. Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies,
502
e de Champagne, célèbre par sa cour d’amour où le
mariage
fut condamné. Chrétien avait écrit un Roman de Tristan dont les manus
503
celle du temple de l’amour ; c) il décide que le
mariage
de Tristan avec Iseut aux blanches mains ne fut pas « blanc », mais c
504
dal, clérical, et guerrier), et dans cet ordre le
mariage
. b) La Minnegrotte nous est décrite comme une église, avec une scien
505
’orthodoxie qui l’a socialisé et matérialisé : le
mariage
unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas ce
506
dualiste et même gnostique93 de Gottfried. c) Le
mariage
« consommé » avec la seconde Iseut rétablit le parallèle — évité par
507
établit le parallèle — évité par Thomas — avec le
mariage
sans amour d’Iseut la Blonde et du roi Marc. L’un et l’autre se voien
508
rdu la clef ; 2° qu’à l’origine de notre crise du
mariage
il n’y a pas moins que le conflit de deux traditions religieuses, c’e
509
ra un temps pour ennemie, et qu’il acceptera le «
mariage
blanc » avec l’autre Iseut — l’autre « foi » — l’autre Église dont il
510
tion des deux mystiques. L’orthodoxe aboutit au «
mariage
spirituel » de Dieu et de l’âme, dès cette vie, tandis que l’hérétiqu
511
’amour profane, il aboutit à le sanctifier par le
mariage
. Les amants mystiques du Roman chercheront donc l’intensité de la pas
512
é celui de la mystique épithalamique : il tend au
mariage
de l’âme et de Dieu, et suppose donc qu’une distinction d’essence est
513
e dans la Grâce, et c’est cela qu’ils appellent «
mariage
» — cette communion de l’âme élue et du Christ époux de l’Église. Mai
514
on », à ne plus le désirer pour lui-même. Dans le
mariage
spirituel, dit Jean de la Croix, l’âme parvient à aimer Dieu sans plu
515
use possession de soi-même. Et c’est alors que le
mariage
devient possible, qui signifie non plus jouissance de l’Éros, mais fé
516
ayonnante » ; par leur refus des sacrements et du
mariage
; par leur condamnation absolue de toute participation aux guerres ;
517
que est le premier témoignage d’un conflit que le
mariage
chrétien était censé résoudre. On y voit l’âme récemment séparée de s
518
ges. Autre complicité : la gauloiserie démolit le
mariage
par en bas, alors que la chevalerie le ridiculisait d’en haut. Comme
519
e consolament de la Mort vient de sceller le seul
mariage
qu’ait jamais pu vouloir l’Éros. Voici « l’aube » profane, encore une
520
hérétiques du Midi. (Il considère par exemple le
mariage
comme un « remède contre l’incontinence ».) Aussi ne devait-elle poin
521
ouper le cou. Mais tout finit, en général, par un
mariage
, prévu dès la première page et retardé jusqu’à la dix-millième lorsqu
522
e cette exigence est polémique, dirigée contre le
mariage
. Or Alidor et son amante trop fidèle se trouvent malgré eux dans l’ét
523
, il voulait le repos, et maintenant il craint le
mariage
qui lui amènerait le repos… Je la veux offenser pour acquérir sa hai
524
s les relations sentimentales et les coutumes. Le
mariage
redevient l’institution de base : il atteint un point d’équilibre où
525
s « qualités » deviennent la mesure idéale du bon
mariage
: curieuse analogie avec la Chine. Et de fait, c’est à partir de ce x
526
iration traditionnelle dans sa famille, depuis le
mariage
qui avait uni Hugues de Sade, ancêtre direct du marquis, à la Dame de
527
cette différence capitale que Rousseau aboutit au
mariage
, c’est-à-dire au triomphe du monde sanctifié par le christianisme, al
528
ne union qui est conclue même pour la mort est un
mariage
qui nous donne une compagne pour la Nuit. C’est dans la mort que l’am
529
jusqu’à Adolphe (le plus lucide) c’est tantôt le
mariage
et l’honneur, ou le devoir social, ou la vertu, ou le secret mélancol
530
passions sent d’abord que cette vie heureuse (le
mariage
) l’ennuie, et peut-être aussi qu’elle ne lui donne que des idées comm
531
ts de la morale « conformiste ». Ils défendent le
mariage
bourgeois, l’héritage, les convenances et l’Ordre. Ils sont du côté d
532
s tendances subversives de l’esprit. La morale du
mariage
en souffre évidemment, mais cela n’est pas d’une gravité urgente, pui
533
se pas cette conclusion. Car la crise actuelle du
mariage
bourgeois, c’est le triomphe à retardement, dénaturé tant que l’on vo
534
mphe d’une passion profanée. Mais bien au-delà du
mariage
et du domaine de la sexualité proprement dite, le contenu du mythe et
535
amour ? Burckhardt insiste175 sur le fait que les
mariages
se concluaient sans drame, après de très courtes fiançailles, et que
536
promise. Et c’est de même que l’on « traite » un
mariage
: intérêt, convenance des rangs, apports territoriaux et financiers…
537
bluffe ; un autre type de bataille correspond au
mariage
dynastique avec l’archiduchesse Marie-Louise — et c’est la grande par
538
’est ainsi que les démocraties s’excitent sur les
mariages
princiers.) Et l’on croyait pouvoir liquider sans dommages le formida
539
ux : le premier situant le conflit du mythe et du
mariage
dans nos mœurs, le second décrivant une attitude que je donne bien mo
540
Livre VILe mythe contre le
mariage
1.Crise moderne du mariage Deux morales s’affrontaient au Moye
541
Le mythe contre le mariage 1.Crise moderne du
mariage
Deux morales s’affrontaient au Moyen Âge : celle de la société chr
542
e de la courtoisie hérétique. L’une impliquait le
mariage
, dont elle fit même un sacrement ; l’autre exaltait un ensemble de va
543
— en principe tout au moins — la condamnation du
mariage
. Le jugement porté sur l’adultère, dans l’une et l’autre perspective,
544
dès l’origine à la cortezia du Midi s’opposait au
mariage
catholique sur les trois chefs que l’on vient de rappeler. Elle niait
545
irituelle), amour évidemment incompatible avec le
mariage
dans la chair, devait amener des confusions inextricables. Pour l’ama
546
ends pas ramener directement la crise actuelle du
mariage
au conflit de l’orthodoxie et d’une hérésie médiévale. Car cette dern
547
ourgeoisie occidentale sont élevés dans l’idée du
mariage
, mais en même temps se trouvent baignés dans une atmosphère romantiqu
548
eux qui « ont passé par là ». Or la passion et le
mariage
sont par essence incompatibles. Leurs origines et leurs finalités s’e
549
littérature paraît chaque mois sur la « crise du
mariage
». Mais je doute fort qu’il en résulte aucune espèce de solution prat
550
ou disparaissent : 1. — Contraintes sacrées. — Le
mariage
, chez les peuples païens, s’est toujours entouré d’un rituel dont nos
551
s forme de plaisanteries paysannes. La demande en
mariage
, avec échange de visites en haut de forme et « déclaration » officiel
552
ites gardaient pour effet de socialiser l’acte du
mariage
, de l’intégrer dans l’existence communautaire. À partir du xviiie si
553
laisanteries vaudevillesques. La fidélité dans le
mariage
paraît légèrement ridicule : elle prend figure de conformisme. Il n’y
554
ais déprimées. 2.Idée moderne du bonheur Le
mariage
cessant d’être garanti par un système de contraintes sociales ne peut
555
ntanément en une absence insupportable. Fonder le
mariage
sur un pareil « bonheur » suppose de la part des modernes une capacit
556
u bonheur. Cela va de toute manière à la ruine du
mariage
en tant qu’institution sociale définie par la stabilité. 3.« Aimer
557
ersonnalisé dans cette mesure — et disqualifie le
mariage
, si l’épouse ne ressemble pas à la star la plus obsédante. Ainsi la «
558
s même la couronne s’il est roi.) Voilà le vrai «
mariage
d’amour » moderne : le mariage avec la passion ! Mais aussitôt paraît
559
.) Voilà le vrai « mariage d’amour » moderne : le
mariage
avec la passion ! Mais aussitôt paraît une anxiété dans l’entourage (
560
zac déjà donne la recette, dans sa Physiologie du
mariage
.) Une innombrable et écœurante littérature romanesque nous peint ce t
561
faut admettre que la passion ruine l’idée même du
mariage
dans une époque où l’on tente la gageure de fonder le mariage, précis
562
une époque où l’on tente la gageure de fonder le
mariage
, précisément, sur les valeurs élaborées par une éthique de la passion
563
ependant, l’anarchie permanente que représente le
mariage
moderne fondé — par antiphrase — sur les débris du mythe, entraîne de
564
ù les multiples tentatives de « restauration » du
mariage
auxquelles nous avons assisté depuis la Première Guerre mondiale, déb
565
arguments d’un Goethe ou d’un Engels en faveur du
mariage
: selon le premier, il faut y voir la grande conquête de la culture o
566
ne de nos jours est la négation pure et simple du
mariage
que l’on prétend fonder sur lui. C’est qu’on ne sait pas au juste ce
567
édent dans notre histoire européenne195. Quant au
mariage
, il fut en principe balayé durant la période des Soviets. La morale d
568
ortement et contre l’abandon des enfants nés hors
mariage
. La rigueur subite de ces lois, le choc psychologique qu’elles provoq
569
ance morale de la Russie dans les années 1930. Le
mariage
se trouva restauré sur des bases strictement utilitaires, collectivis
570
es les femmes allemandes. Et l’on décréta que les
mariages
seraient contractés dorénavant « au nom de l’État ». Le but dernier d
571
iduels, donc des passions. À chacun sa « fiche de
mariage
». Alors la science matrimoniale eût trouvé sa juste application dans
572
nce l’entreprise périlleuse de faire coïncider le
mariage
et « l’amour » ainsi compris, et de baser le premier sur le second. P
573
resse. Il montre que les termes d’« amour » et de
mariage
sont pratiquement équivalents ; que si l’on « aime » il faut se marie
574
brisera presque toujours : c’est la durée. Or le
mariage
est une institution faite pour durer — ou n’a pas de sens. Voilà le p
575
Amérique tient le premier rang. Vouloir fonder le
mariage
sur une forme d’amour instable par définition, c’est travailler en fa
576
ur le virus, non pour le remède, de la maladie du
mariage
. La romance se nourrit d’obstacles, de brèves excitations et de sépar
577
les, de brèves excitations et de séparations ; le
mariage
, au contraire, est fait d’accoutumance, de proximité quotidienne. La
578
nce veut « l’amour de loin » des troubadours ; le
mariage
, l’amour du « prochain ». Si donc l’on s’est marié à cause d’une roma
579
dans le nouvel « amour », qui entraîne un nouveau
mariage
, une nouvelle promesse de bonheur ; les trois mots étant synonymes. A
580
ardaire disant aux journalistes, la veille de son
mariage
: « C’est merveilleux de se marier pour la première fois ! » (Un an p
581
le rendre au moins très difficile. Mais c’est le
mariage
, à mon avis, que l’on a rendu trop facile, en acceptant que « l’amour
582
uvelles conditions à remplir par les candidats au
mariage
— cette vraie « coexistence » durable, pacifique, et mutuellement édu
583
rées, caractères et tempéraments. Si l’on veut le
mariage
, c’est-à-dire la durée, il serait normal d’en assurer les conditions.
584
ion, devenue congénitale à l’homme occidental. Le
mariage
qui se fondait sur les convenances sociales, donc du point de vue de
585
e hasard, avait au moins autant de chances que le
mariage
fondé sur « l’amour » seul. Mais toute l’évolution de l’Occident va d
586
sonnelle. ⁂ Il est clair que la crise présente du
mariage
, en Europe comme en Amérique, résulte d’une pluralité de causes profo
587
tés à plus d’exigence que leurs ancêtres quant au
mariage
et à la vie matrimoniale. Ces exigences iront croissant avec la diffu
588
qu’endurent tant d’hommes et de femmes dans leur
mariage
. Des synthèses se préparent, peut-être, obscurément. Elles échappent
589
s, nos péchés. Essayer de résoudre notre crise du
mariage
par des mesures morales, sociales ou scientifiques, déduites du seul
590
r sur ce point : R. P. Lavaud, « L’idée divine du
mariage
», Études carmélitaines, avril 1938, p. 186. Le sacrement catholique
591
ns La Pornocratie et dans La Justice, l’Amour, le
Mariage
. En revanche, Kierkegaard discute longuement les catégories de « sens
592
oix qui détermine une existence. 2.Critique du
mariage
Si je ne vois pas de raison qui tienne contre la passion véritable
593
aison n’est guère plus efficace pour légitimer le
mariage
; et que les arguments les plus divers que lui opposent les meilleurs
594
que » de la vie ; puis la surmonte en exaltant le
mariage
, suprême valeur du « stade éthique » (c’est la « plénitude du temps »
595
« plénitude du temps ») ; puis condamne enfin ce
mariage
, suprême obstacle du « stade religieux », puisqu’il nous lie au temps
596
que la religion devait être un amour heureux, un
mariage
avec sa vertu. Car l’amour du pécheur pour Dieu est « essentiellement
597
s deux mariés ; puis les Pères pour avoir loué le
mariage
; enfin saint Paul, pour l’avoir toléré… (Seul le Christ a vécu en ch
598
mme (v. 32). ⁂ Tout ce qu’on peut dire contre le
mariage
est vrai, par conséquent doit être dit, soit du point de vue des roma
599
ui croient. Il n’est possible alors d’affirmer le
mariage
qu’au-delà des deux premières critiques et en chemin vers la troisièm
600
s objections humaines. Si j’oublie cet au-delà du
mariage
, mais aussi de tout ordre humain, qui s’appelle le Royaume de Dieu («
601
l’équilibre dans l’imperfection que représente le
mariage
. Alors, si je ne puis l’atteindre, il ne me reste que la révolte cont
602
epte, je considère alors l’équilibre imparfait du
mariage
dans une perspective ouverte et dans l’attente — heureuse ou malheure
603
transcende tout résultat, même excellent. 3.Le
mariage
comme décision Si l’on songe à ce que signifie le choix d’une femm
604
out balbutiants et empiriques, d’une science du «
mariage
heureux ».) Il faut le reconnaître honnêtement : le problème qui nous
605
me qui nous est posé par la nécessité pratique du
mariage
apparaît d’autant plus insoluble que l’on tient davantage à le « réso
606
conclus qu’il serait plus conforme à l’essence du
mariage
, et au réel, d’enseigner aux jeunes gens que leur choix relève toujou
607
t. 4.Sur la fidélité On fausse l’éthique du
mariage
en faisant de la promesse de fidélité un problème, alors que le probl
608
se, considérée comme absolue. La problématique du
mariage
n’est pas du cur, mais du quomodo. « L’éthique ne commence pas, dit K
609
ront de paraître raisonnables ! Si la promesse du
mariage
est le type même de l’acte sérieux, c’est dans la mesure où elle est
610
n sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le
mariage
est au contraire un engagement pris pour ce monde. Partant d’une déra
611
é courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le
mariage
, c’est à l’autre, en même temps qu’à son vrai moi, que celui qui aime
612
time singularité. Insistons : la fidélité dans le
mariage
ne peut pas être cette attitude négative qu’on imagine habituellement
613
À ce terme, on découvrira que la fidélité dans le
mariage
est la loi d’une vie nouvelle ; et non point de la vie naturelle (ce
614
y ait plus que « moi-le-monde » ! Mais l’amour du
mariage
est la fin de l’angoisse, l’acceptation de l’être limité, aimé parce
615
t alliée — pour toute la vie, voilà le miracle du
mariage
. Une vie qui veut mon bien autant que le sien, parce qu’il est confon
616
décide un acte. Or, l’engagement que signifie le
mariage
ne saurait honnêtement s’appliquer à l’avenir d’un état où l’on se tr
617
ce qu’atteste l’expérience de la fidélité dans le
mariage
. Car cette fidélité se fonde justement sur le refus initial et juré d
618
sa vérité. Et c’est pourquoi l’homme qui croit au
mariage
ne peut plus croire sérieusement au « coup de foudre », et encore moi
619
non du tout divinisé. Je répète toutefois que le
mariage
ne saurait être fondé sur des « arguments » de ce genre. Il s’agit ic
620
vélations de la passion. On objecte alors que le
mariage
ne serait plus que le « tombeau de l’amour ». Mais c’est encore le my
621
plus vrai de dire après Benedetto Croce que « le
mariage
est le tombeau de l’amour sauvage »205 (et plus communément du sentim
622
gative et privative de Croce, et définir enfin le
mariage
comme cette institution qui contient la passion non plus par la moral
623
nt Ces quelques remarques sur la passion et le
mariage
mettent en lumière l’opposition fondamentale de l’Éros et de l’Agapè,
624
l’institution la plus typique de leur morale : le
mariage
, qu’il sera désormais possible de repérer avec assez de précision ce
625
ions profondes de la fidélité, de la personne, du
mariage
— et du refus de la passion. Elle suppose l’acceptation du différent,
626
notre mort. Et c’est pourquoi la crise moderne du
mariage
est le signe le moins trompeur d’une décadence occidentale. Il est en
627
aux prises individuelles. Le signe de la crise du
mariage
nous parle et nous avertit mieux : aucun n’est plus sensible et quoti
628
e comme le bilan d’une décadence : mythe dégradé,
mariage
en crise, formes et conventions décriées, extension du délire passion
629
ible, qui s’opposait aux yeux de Kierkegaard à un
mariage
heureux selon le monde. Ici l’obstacle indispensable à la passion est
630
n, épousent Régine, et la passion revit dans leur
mariage
, mais alors « en vertu de l’absurde ». Et ils s’étonnent chaque jour
631
jet aimant de l’amour, et c’est ce qu’il nomme le
mariage
mystique. L’âme se comporte alors à l’endroit de son amour avec une s
632
nt de souffrir, acceptent notre jour. Et alors le
mariage
est possible. Nous sommes deux dans le contentement. Une dernière foi
633
ite de Tristan. Il y a des cas de passion dans le
mariage
chrétien ; et des états de mariage dans la passion… 201. Plus on s’é
634
assion dans le mariage chrétien ; et des états de
mariage
dans la passion… 201. Plus on s’écarte de l’espèce pour se rapproche
635
pèce de sacrement, qu’il compare au Baptême et au
Mariage
. (J. Huizinga, Le Déclin du Moyen Âge, p. 78.) La conception chevaler
636
u suzerain et l’hommage donné à la femme ; — d’un
mariage
de consolation du vassal (ici avec la sœur de son amie, là avec son h
637
courtois et sa fidélité triomphent idéalement du
mariage
et de sa fidélité, en même temps que des liens féodaux. Mais les diff
638
ms et le support matériel de l’action. 1. Sur le
mariage
en général : Jugement de la comtesse de Champagne : Par la teneur d
639
lendes de mai, indiction VII. 2. À rapprocher du
mariage
blanc de Tristan : Jugement de la reine Eléonore : Demande. Un aman
640
t les unions fécondes. L’union fédéraliste est un
mariage
, et non pas un alignement militaire et géométrique. 9. Le second ense
641
ande permission est de faire sauter l’alliance du
mariage
. Dans la morale que pratiquent nos contemporains, la force de l’amour
642
e sur l’alliance, et si l’alliance primordiale du
mariage
n’a pas de pire ennemi que « l’amour » tel qu’on le parle, c’est que
643
», comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le
mariage
, et les relations sociales des deux sexes, à partir d’un mensonge à l
644
tents dans la morale sexuelle et la conception du
mariage
au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sa
645
une politique du romanesque collectif. (Ainsi le
mariage
d’amour sentimental a pris la place du mariage de raison conclu par l
646
le mariage d’amour sentimental a pris la place du
mariage
de raison conclu par les parents et les notaires ; et c’est sans dout
647
ande permission est de faire sauter l’alliance du
mariage
. Dans la morale que pratiquent nos contemporains, la force de l’amour
648
e sur l’alliance, et si l’alliance primordiale du
mariage
n’a pas de pire ennemi que « l’amour » tel qu’on le parle, c’est que
649
», comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le
mariage
, et les relations sociales des deux sexes, à partir d’un mensonge à l
650
tents dans la morale sexuelle et la conception du
mariage
au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sa
651
une politique du romanesque collectif. (Ainsi le
mariage
d’amour sentimental a pris la place du mariage de raison conclu par l
652
le mariage d’amour sentimental a pris la place du
mariage
de raison conclu par les parents et les notaires ; et c’est sans dout
653
ande permission est de faire sauter l’alliance du
mariage
. Dans la morale que pratiquent nos contemporains, la force de l’amour
654
e sur l’alliance, et si l’alliance primordiale du
mariage
n’a pas de pire ennemi que « l’amour » tel qu’on le parle, c’est que
655
», comme toujours, mais pourra-t-on restaurer le
mariage
, et les relations sociales des deux sexes, à partir d’un mensonge à l
656
tents dans la morale sexuelle et la conception du
mariage
au siècle dernier ; ou lorsqu’il s’agissait d’apprécier le rôle du sa
657
e = Sexualité = Sensation = Terre Coupes = Cœur =
Mariage
= Sentiment = Eau Épées = Pique = Sociabilité = Intuition = Air Denie
658
uverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un
mariage
se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’un fruit qu’il a no
659
Pour qu’il y ait divorce, il faut qu’il y ait eu
mariage
. Or l’Église chrétienne est l’Épouse du Christ. Quand elle s’arrange
660
ppauvris chacun de tout ce que l’autre annexe. Ce
mariage
de l’ancien et du moderne n’est pas seulement une réussite technique,
661
une lettre de Leo Ferrero me félicitant pour mon
mariage
, et j’avais lu la veille l’annonce de sa mort accidentelle à Santa Fe
662
ix du sel, causeries du curé ou de l’instituteur,
mariages
, décès et naissances) tiennent presque toute la place. Abîme entre la
663
ose — leurs idées sur la vie, sur la mort, sur le
mariage
. Et quand je dis que sa vie consiste à connaître ces choses, il faut
664
ges chacune, l’une sur la passion, l’autre sur le
mariage
. Après quelques jours de lecture des textes primitifs de Tristan, dan
665
ppauvris chacun de tout ce que l’autre annexe. Ce
mariage
de l’ancien et du moderne n’est pas seulement une réussite technique,
666
Je n’arrive plus à prendre de responsabilités. Le
mariage
, par exemple. Il me semble que je devrais d’abord aller demander à mo
667
n’aimons pas à rester seuls. Du matriarcat, du
mariage
et des « moms » Dans un tel monde, il ne subsiste que deux solutio
668
l ne subsiste que deux solutions praticables : le
mariage
, ou l’affair d’un soir (car ils appellent affair tout autre chose que
669
utre chose que le business comme nous disons). Le
mariage
à l’américaine est une institution d’un type nouveau. Il se fonde sur
670
ée à tous les enterrements, le cadavre à tous les
mariages
. Satan, dit-on, sait occuper les mains oisives. La mère américaine,
671
té ce qu’il gagne en intimité. Il se peut que les
mariages
de ce type — où l’homme joue le rôle de la machine numéro un dans la
672
rmission de se remarier. Il arrive que le nouveau
mariage
ne soit séparé du divorce que par le temps de changer de salle, et c’
673
ue jour dans les courriers mondains annonçant les
mariages
de la classe riche, vous trouverez les noms des conjoints suivis de c
674
avec laquelle l’Américain divorce, révèle que ses
mariages
manquent de sens et de sérieux. Il n’y entre pas pour toute la vie, m
675
ement commun, n’engage à rien, ni à l’amour ni au
mariage
; affirmation du droit au bonheur comme seule règle ; et peut-être, d
676
n enregistre aux États-Unis un divorce pour trois
mariages
. Cela non plus ne restera pas sans conséquences, mais lesquelles ? Il
677
ernes, et l’accusent de « saper les fondements du
mariage
et de la famille ». Mais il est hasardeux de parler de la « conceptio
678
t les adultères, prescrivaient dans le détail les
mariages
licites (exogamie, lévirat, sororat, etc.), faisaient déflorer les vi
679
Non, la beauté d’un couple est un acte, comme le
mariage
; elle est absolument d’une autre essence que la beauté de l’homme se
680
emplace une fois pour toutes, et si l’on prend le
mariage
au sérieux, c’est aussi mon métier, on ne se permet plus de parler de
681
rt social le plus réel ? Admettons que ce soit le
mariage
, surtout pour ce philistin-là. Toutes les ruses de Peter échouent dev
682
uverne aussitôt les personnages qui la vivent. Un
mariage
se noue, une amitié se noue. Quand on peut dire d’un fruit qu’il a no
683
n’aimons pas à rester seuls. Du matriarcat, du
mariage
et des « moms » Dans un tel monde, il ne subsiste que deux solutio
684
l ne subsiste que deux solutions praticables : le
mariage
, ou l’affair d’un soir (car ils appellent affair tout autre chose que
685
utre chose que le business comme nous disons). Le
mariage
à l’américaine est une institution d’un type nouveau. Il se fonde sur
686
ée à tous les enterrements, le cadavre à tous les
mariages
. » Satan, dit-on, sait occuper les mains oisives. La mère américaine,
687
té ce qu’il gagne en intimité. Il se peut que les
mariages
de ce type — où l’homme joue le rôle de la machine numéro un dans la
688
rmission de se remarier. Il arrive que le nouveau
mariage
ne soit séparé du divorce que par le temps de changer de salle, et c’
689
ue jour dans les courriers mondains annonçant les
mariages
de la classe riche, vous trouverez les noms des conjoints suivis de c
690
avec laquelle l’Américain divorce, révèle que ses
mariages
manquent de sens et de sérieux. Il n’y entre pas pour toute la vie, m
691
ement commun, n’engage à rien, ni à l’amour ni au
mariage
; affirmation du droit au bonheur comme seule règle ; et peut-être, d
692
ssemblez vos actes de naissance, d’origine, et de
mariage
, un extrait de casier judiciaire, des certificats de domicile, un pas
693
sitôt le divorce, ou deux divorces, et un nouveau
mariage
. Entre ou sors ! dit sans cesse l’Amérique, qu’il s’agisse de visas o
694
i doivent le rester. Le couple humain, lié par le
mariage
, répond à cette définition et l’illustre symboliquement. Voilà ce qu’
695
s fanfares dans la cour du palais. — On dirait un
mariage
! m’a soufflé mon voisin. Mariage de qui ? Peut-être de Churchill et
696
— On dirait un mariage ! m’a soufflé mon voisin.
Mariage
de qui ? Peut-être de Churchill et de la gauche continentale ? Ou des
697
emandes, autrichiennes et italiennes.) Ou bien le
mariage
de l’Ouest et de l’Est ? Non, pas cela : les quelque trente Roumains,
698
, pour échapper aux cousines de Lausanne et à son
mariage
en Allemagne. Chateaubriand, qui se souvenait sans doute d’avoir été
699
i doivent le rester. Le couple humain, lié par le
mariage
, répond à cette définition et l’illustre symboliquement. Voilà ce qu’
700
bombe H vérifie cette harmonie préétablie, ou ce
mariage
de notre esprit et du cosmos pour le meilleur et pour le pire sans qu
701
maine, c’est à leurs yeux la femme, l’amour et le
mariage
. Or tous les deux se voient contraints d’y renoncer, à cause de leur
702
raves méfaits sur la conscience et qui renonce au
mariage
pour mieux jouir de sa vie de garçon. Il a des mots atroces lors de l
703
e intime des nécessités de l’action. Autour de ce
mariage
très significatif de la méditation et de l’expérience, quinze publici
704
ion pire, avec un indice de 4,32 %. Vers 1940, le
mariage
en Suisse était donc moins stable qu’en France (2,33 %), qu’en Suède
705
Suisse était de 4,8 %, soit un divorce pour neuf
mariages
conclus, tandis qu’aux US on comptait, un divorce pour 2 ½ mariages c
706
tandis qu’aux US on comptait, un divorce pour 2 ½
mariages
conclus. 29. L’adjectif helvétique désigne dans le présent ouvrage l
707
e intime des nécessités de l’action. Autour de ce
mariage
très significatif de la méditation et de l’expérience, quinze publici
708
ur sauvage de l’homme enfermé dans les liens d’un
mariage
de raison avec l’orthodoxie. Quant au mariage lui-même, civil et reli
709
’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quant au
mariage
lui-même, civil et religieux, forme personnaliste des rapports des de
710
nges d’ambassades (Jean de Plan Carpin), quelques
mariages
de princesses russes à des souverains occidentaux, français ou danois
711
« bonshommes » ou cathares, ascètes condamnant le
mariage
, mais fondant une « Église d’Amour », opposée à l’Église de Rome14, e
712
res ortliebiens de Strasbourg, tous condamnent le
mariage
, — que par ailleurs, le pape-moine Grégoire VII vient d’interdire aux
713
u principe féminin, le culte de l’Amour contre le
mariage
, en même temps que la chasteté. Saint Bernard de Clairvaux se met en
714
xie romaine battue en brèche. Du côté cathare, le
mariage
et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Parfaits ou « c
715
e majorité des hérétiques. Du côté catholique, le
mariage
est tenu pour sacrement, cependant qu’il repose en fait sur des bases
716
savaient — bien qu’elles fussent mariées — que le
mariage
était condamné par leur Église. Beaucoup de troubadours — cela n’est
717
usion d’amour sincère qu’un antipode spirituel au
mariage
où elles avaient été contraintes. Le même auteur ajoute qu’à son avi
718
tion sournoise ou déclarée au concept chrétien du
mariage
. Mais il nous resterait indifférent s’il n’avait gardé dans nos vies,
719
urrie mais inconsciente : on fonde aujourd’hui le
mariage
sur la passion, ce qui est une stupidité car c’est confondre l’amour
720
xposer ce que j’appelle la crise contemporaine du
mariage
mais d’aller véritablement à l’essentiel : étudier l’amour-passion à
721
eversement au xiie siècle : subitement, c’est le
mariage
qui est en butte au mépris tandis que la passion est glorifiée dans l
722
les chansons courtoises chantent l’amour hors du
mariage
; or seuls les fameux cathares condamnaient le mariage. On vous avait
723
ge ; or seuls les fameux cathares condamnaient le
mariage
. On vous avait reproché d’avoir fait trop d’hypothèses sur la doctrin
724
revenons à mon but initial : dénoncer la crise du
mariage
. Le mythe de Tristan, dégradé, édulcoré, à l’état inconscient habite
725
nit assez de preuves à ce que j’avance. Fonder le
mariage
sur l’amour-passion est un monstrueux contresens. Il y a un point aus
726
r Éros et Agapè. Et plus prosaïquement, rendre le
mariage
plus difficile. Le temps, la réflexion, ne gâchent rien. Pauvres cath
727
ur sauvage de l’homme enfermé dans les liens d’un
mariage
de raison avec l’orthodoxie. Quant au mariage lui-même, civil et reli
728
’un mariage de raison avec l’orthodoxie. Quant au
mariage
lui-même, civil et religieux, forme personnaliste des rapports des de
729
lu et le raisonnable, enfin l’amour-passion et le
mariage
. N’en sommes-nous pas au point de notre évolution où, tout étant rédu
730
mour presque chaste et conçu fortuitement hors du
mariage
, recélait à vrai dire, pour les lecteurs du temps, des pouvoirs autre
731
iaient une forme d’amour non seulement opposée au
mariage
, mais ne pouvant exister que hors de lui. Elles « justifiaient »74 au
732
dans Tristan, il est vrai, la polémique contre le
mariage
au nom de l’amour-passion anime tout le récit. Comme dans Tristan, l’
733
e la société qui condamne la passion, et rabat au
mariage
. Notre temps, qui a probablement perdu la notion de passion amoureus
734
per encore d’amour, mais voue tous ses efforts au
mariage
, dont il analyse le processus naturel avec une méticuleuse vigueur. D
735
. Mais cette convention littéraire, condamnant le
mariage
accompli, n’est-elle pas un tabou bien autrement redoutable, aux yeux
736
e d’inceste ou de passion maudite ? L’érotique du
mariage
est une terre inconnue pour la littérature occidentale. Il se peut qu
737
ucation sexuelle et la préparation rationnelle au
mariage
dès les bancs de l’école primaire. Cependant, l’attribution du prix N
738
voir régnant, — la fuite dans la forêt, le second
mariage
, la dernière réunion des amants dans la mort… Il n’y a qu’un seul rom
739
ils nouer une alliance paradoxale au sein même du
mariage
accepté ? Tout Autre n’est-il pas l’inaccessible, et toute femme aimé
740
s aurait rachetés par sa mort. E donc signifie un
mariage
légitime ; Ur, excellent, Hop, espoir : d’où réussit qu’Europ soit es
741
d’où réussit qu’Europ soit espoir excellent d’un
mariage
légitime, lequel a été propre de cette portion des terres, laquelle N
742
d’Abraham, si a elle toutefois répudiée. Mais le
mariage
, par lequel le Christ s’est adjoint l’Europe son Église, ne sera jama
743
cration, de la communion et du baptême, celles du
mariage
et de la confirmation sont toujours identiques par l’esprit, et plus
744
s spirituels, l’érotisme même dans les limites du
mariage
. C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire qu
745
a première génération apostolique une doctrine du
mariage
tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. El
746
rver à quel point les motivations spirituelles du
mariage
diffèrent et même se contredisent chez saint Paul. Tantôt il pose une
747
analogie mystique entre l’amour des sexes dans le
mariage
et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aim
748
l’Église ». Tantôt, et plus souvent, il réduit le
mariage
à n’être qu’une concession à la nature, une discipline contre l’incon
749
toléré finalement mais dans les seules limites du
mariage
le plus strict et consacré — tout le reste étant laissé en friche et
750
le phénomène que je nomme érotisme, englobant le
mariage
d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Ju
751
de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du
mariage
) ne devait développer toutes ses complexités que dans une Europe trav
752
xuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le
mariage
ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinités souvent
753
ien l’anachorète102. L’une et l’autre excluent le
mariage
, « suprême expression de l’amour », à laquelle il a dû renoncer pour
754
pour une raison qui reste son secret dernier. Le
mariage
étant écarté, s’il choisit d’être anachorète, le séducteur devient so
755
t d’aimer une seule femme et de l’épouser, car le
mariage
est cette décision qui « traduit l’exaltation en réalité ». Loin d’ap
756
nd l’existence concrète. Par elle, la vie dans le
mariage
devient « la plénitude du temps » — ce temps qui toujours « manque »
757
n’entend pas éluder la difficulté fondamentale du
mariage
, et même il la formule d’entrée de jeu : L’amour et l’inclination am
758
lination amoureuse sont tout à fait spontanés, le
mariage
est une décision ; vouloir se marier, cela veut dire que ce qu’il y a
759
on unique et partagée. Pour être heureux, dans un
mariage
par exemple, cet amour devrait opérer le miracle de « faire du différ
760
recte, égalisante, en quoi consiste à ses yeux le
mariage
. Par amour pour Régine, il doit donc s’éloigner, bien qu’il ne cesse
761
ructuré. Un seul exemple : la décision fondant le
mariage
symbolisait aussi, nous l’avons vu, le fondement même de toute éthiqu
762
— la « mélancolie » qui l’accable et lui rend ce
mariage
impossible ; — enfin sa vocation exceptionnelle. Le mariage est inter
763
possible ; — enfin sa vocation exceptionnelle. Le
mariage
est interdit à celui qui doit être l’Exception : Au soldat qui monte
764
aucoup médité sur l’amour, sur la femme et sur le
mariage
. Nietzsche en a certes moins longuement écrit que Kierkegaard, mais s
765
répétaient celles de saint Paul lui-même ! Sur le
mariage
, par exemple, voici chez Nietzsche qui rappelle à la fois la « diffic
766
éponse du Mari des Étapes 108 : L’institution du
mariage
maintient opiniâtrement la croyance que l’amour, bien qu’il soit une
767
haut risque, et même un risque plus qu’humain, le
mariage
est ici aux yeux de Nietzsche « une conception surhumaine qui élève l
768
te attaque frontale : Le philosophe a horreur du
mariage
, et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du mariage en tant qu’obs
769
ge, et de tout ce qui pourrait l’y conduire, — du
mariage
en tant qu’obstacle fatal sur sa route vers l’optimum. Parmi les gran
770
Étapes sur le chemin de la vie, « Propos sur le
mariage
». 103. Les Œuvres de l’amour, 1847. 104. Riens philosophiques, «
771
et sauveur », 1844. 105. Étapes, « Problèmes du
mariage
». 106. Étapes, « Coupable ? non coupable ? » 107. Chapitre III, «
772
lui de l’érotique que l’éducation, l’amitié et le
mariage
. L’émotion, ou l’Éros, seconde forme de l’amour procède de l’âme. Dan
773
stacles insurmontables, il conduit normalement au
mariage
, c’est-à-dire au point de départ d’une dialectique des plus complexes
774
’est pas ici mon sujet, mais celui d’un traité du
mariage
.) Si au contraire le sentiment, dans son essor vers le mariage, est a
775
au contraire le sentiment, dans son essor vers le
mariage
, est arrêté par des obstacles insurmontables, qui sont généralement d
776
s mythes s’emparent de lui. Dans les deux cas, le
mariage
est condamné : puisqu’il est la durée sociale, l’un des deux mythes p
777
t le sentimental126. Mais comme il n’est guère de
mariage
qui parvienne à maintenir sans crise une synthèse dans la durée des é
778
durée incarnée. Il veut plus, et non moins que le
mariage
; plus, et non moins que la possession de la vérité « dans une âme et
779
bouddhisme — c’est Tristan qui a raison contre le
mariage
. S’il n’est pas d’autre vie ni d’autre réalité qu’historique, matérie
780
alité qu’historique, matérielle et biologique, le
mariage
est un devoir civique, et Don Juan serait alors la liberté, un reflet
781
’esprit que l’on nie. On peut aussi penser que le
mariage
est « la plénitude du temps » comme le dit le Mari de Kierkegaard, la
782
— empêchent de jouer un rôle « heureux » dans le
mariage
, ou le libertinage, ou la passion. Sans parler du ressentiment qu’il
783
os littératures, impuissantes à créer le mythe du
mariage
idéal, ont vécu de ses maladies… En ce terme d’une longue méditatio
784
en réalité deux négations de l’amour vrai dans le
mariage
, bien qu’ils en soient inséparables : ils sont nés de lui, contre lui
785
deux gagne à la main, il aura tôt fait de ruiner
mariage
, modération, personne, et la vie même. Mais sans eux, que seraient no
786
socialisé, voire sacralisé par l’Église. C’est le
mariage
. Constater que Tristan est tout d’abord le mythe de l’amour plus fort
787
. La vraie victime, c’est le roi Marc, symbole du
mariage
légal. Les amants ont perdu la vie, gagné l’amour. Le mari, lui, a pa
788
de notre légende : l’amour-passion triomphant du
mariage
, c’est-à-dire de l’amour-réalité, se rattachent deux grandes traditio
789
re les amants légendaires — le principal étant le
mariage
d’Iseut avec le Roi, père adoptif du héros —, il n’y aurait pas de ro
790
a que nous en sommes aujourd’hui, dès lors que le
mariage
n’est plus un lien sacré, adversaire à la taille de la passion ; et q
791
spirituels, l’érotisme, même dans les limites du
mariage
. C’est que les théologiens redoutaient avant tout qu’on pût croire qu
792
a première génération apostolique une doctrine du
mariage
tout à fait spécifique, et que la Gnose ignore, significativement. El
793
rver à quel point les motivations spirituelles du
mariage
diffèrent et même se contredisent chez saint Paul. Tantôt il pose une
794
analogie mystique entre l’amour des sexes dans le
mariage
et l’amour de Jésus pour l’ensemble des âmes croyantes : « Maris, aim
795
l’Église. » Tantôt, et plus souvent, il réduit le
mariage
à n’être plus qu’une concession à la nature, une discipline contre l’
796
toléré finalement mais dans les seules limites du
mariage
le plus strict et consacré, — tout le reste étant laissé en friche et
797
le phénomène que je nomme érotisme, englobant le
mariage
d’amour, la passion mystique de Tristan et la licence impie de Don Ju
798
de Don Juan (l’une au-delà et l’autre en deçà du
mariage
), ne devait développer toutes ses complexités que dans une Europe tra
799
u naturalistes, correspond à la morale modérée du
mariage
chrétien, excluant à la fois la « prostitution spirituelle » et l’asc
801
xuelle semblait réduite à l’obscure animalité. Le
mariage
ne posait que des problèmes d’héritages et de consanguinité souvent i