1 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
1 re de l’Europe au nom de la seule réalité de leur nation ou de je ne sais quelle « mondialité », je notai cette définition et
2 1978, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (hiver 1978)
2 vrai, mais cependant dotée d’une « Assemblée des nations européennes, composée de députés élus à raison d’un député par un mil
3 ons maintenant notre province, je veux dire notre nation  »13 jusqu’à l’espèce de délire obsidional que traduisent ses dernière
4 sans limites, et de la mission universelle de la nation une et indivisible. Dans sa dernière Lettre mensuelle, il concède que
5 d’intervenir dans les affaires intérieures de la Nation , limitation des droits sacrés à l’insolence et au mensonge en service
6 a vision d’un continent entièrement dominé par la nation gaulliste. Ils condamnent toute fédération comme attentat délibéré à
7 t pas ce que signifie ce terme) puisse faire à la nation française, dans son ensemble synthétique actuel, autre chose que ce q
8 entralisateurs, des nationalistes à l’endroit des nations opprimées dans leur culture comme dans leurs droits et libertés tradi
9 est normal, que l’Europe va faire de même de leur nation . C’est avouer qu’on n’a rien compris à la nature même du fédéralisme.
3 1979, Cadmos, articles (1978–1986). La chronique européenne de Denis de Rougemont (printemps 1979)
10 e la France dans l’Europe des Neuf sont de jeunes nations . L’on comprend que celles-ci soient moins attachées à leur identité q
11 % On voit qu’en fait la France, très ancienne nation , n’a pas peur ; que la Grande-Bretagne, très ancienne nation, a presq
12 pas peur ; que la Grande-Bretagne, très ancienne nation , a presque aussi peur que l’Irlande, très jeune nation (toutes les de
13 n, a presque aussi peur que l’Irlande, très jeune nation (toutes les deux étant îles de surcroît), de « perdre son identité da
14 e à une phase encore à demi-sauvage de la vie des nations … Les nations sont toujours vivantes, mais leur pleine souveraineté es
15 encore à demi-sauvage de la vie des nations… Les nations sont toujours vivantes, mais leur pleine souveraineté est morte ». Br
16 ion étatique, qui avait fait jadis la force de la Nation , devaient selon lui succéder les régions, nouvelle formule de la pros
17 point de chute idéal. Le paladin de l’Europe des nations et d’une « certaine idée de la France » devenait aux yeux de l’Histoi
18 nmise d’un État central et centralisateur sur les nations voisines, annexées et alignées sans égard pour leurs intérêts propres
19 dévolution, c’est-à-dire de la restitution à des nations primaires, autrefois ou naguère annexées, de leurs libertés primitive
20 des nationalités et des régions qui composent la nation espagnole », mais déclare à l’art. 137 que « l’État se compose de com
4 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Europe comme invention de la culture (automne 1979)
21 e publique des lois et former ainsi un « État des nations (civitas gentium) » croissant sans cesse librement, qui s’étendrait à
5 1979, Cadmos, articles (1978–1986). L’Université par l’Europe et vice versa (hiver 1979)
22 ès dispersés, d’où elles ont propagé à toutes les nations du continent des styles, des modes, des manières de sentir et d’agir
23 é nord et la moitié sud du Saint-Empire romain de nation germanique. Dans les pactes que concluent en 1291 les trois communes
24 rent en crise. Les étudiants se répartissent en «  nations  » (nationes) c’est-à-dire en groupes désignés par l’origine et la lan
6 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Madame de Staël et « l’esprit européen » (été 1980)
25 ssus de tous les intérêts, fussent-ils ceux de la Nation , de l’État, ou même des Sciences. 1. L’esprit européen sera donc d’a
26 s de l’union européenne, à savoir de « fondre nos nations dans on ne sait quel magma informe ». Mme de Staël conçoit l’esprit e
27 nuances aussi sont le message. Écoutons-là ! Les nations doivent se servir de guides les unes aux autres, et toutes auraient t
28 e les chefs-d’œuvre de l’esprit humain… Si chaque nation moderne en était réduite à ses propres trésors, elle serait toujours
29 ; et, rapprochant des ennemis, elle en a fait des nations dans lesquelles les hommes énergiques fortifiaient le caractère des h
30 es puissances morales qui se développent dans les nations parce qu’elles existent dans chaque homme. Et plus loin : Il se pe
31 le a des mots très durs contre le phénomène de la nation au nouveau sens, au sens politique du terme, qui est en train de se f
32 lle, « quand cette réunion, dis-je, s’appelle une nation , tout lui serait permis pour se faire du bien ? Le mot de nation sera
33 i serait permis pour se faire du bien ? Le mot de nation serait alors synonyme de celui de légion que s’attribue le démon dans
34 our demain. Mais j’en reviens à la critique de la nation . Après Rousseau, Mme de Staël a très bien vu que plus la nation sera
35 Rousseau, Mme de Staël a très bien vu que plus la nation sera grande, plus grande sera la tentation de « sacrifier la morale à
36 des passions sur le bonheur des individus et des nations , 1796, Introduction, p. 19-20. 56. Op. cit., Tome XI, De l’Allemagn
7 1980, Cadmos, articles (1978–1986). Utopie, technique, État-nation (printemps 1980)
37 ait autrefois la patrie (terre des pères) puis la nation (lieu de naissance, puis le groupe d’étudiants d’une université médié
8 1981, Cadmos, articles (1978–1986). L’apport culturel de l’Europe de l’Est (printemps 1981)
38 fois l’unité et les antinomies persistantes entre nations de l’Est et de l’Ouest, du Moyen Âge à la dernière guerre et de celle
39 eur de ton peuple ? Où, le respect que toutes les nations te portaient ? Où, ta majesté royale ? Où ta gloire ? Que t’ont servi
40 iégera dans la capitale du monde, elle jugera les nations . Et elle dira à la première : Voilà que j’étais attaquée par les brig
41 attaquée par les brigands, et je criai vers toi, nation , afin d’avoir un morceau de fer pour défense et une poignée de poudre
42 i tu m’as donné un article de gazette. Mais cette nation répondra : Quand m’avez-vous appelée ? Et la Liberté répondra : J’ai
43 uetis des ukases. Et la Liberté dira à la seconde nation  : J’étais dans la peine et la misère, et je t’ai demandé, ô nation, l
44 dans la peine et la misère, et je t’ai demandé, ô nation , la protection de tes lois et des secours, et toi tu m’as jeté des or
45 cours, et toi tu m’as jeté des ordonnances. Et la nation répondra : Madame quand êtes-vous venue à moi ? Et la Liberté répondr
9 1981, Cadmos, articles (1978–1986). Un falsificateur vu de près (été 1981)
46 ux melons. La France n’est plus contemporaine des nations qui l’entourent et qui la menacent. Tel est le fait. Et j’ajoutais u
47 e, éloge du Corps, haine de l’Argent, amour de la Nation … » Au cas où ce professeur, et quelques autres qui se sont mis dans l
10 1984, Cadmos, articles (1978–1986). L’État-nation contre l’Europe : Notes pour une histoire des concepts (printemps 1984)
48 Dans les langues principales de l’Europe, le mot Nation , Nazione, Nación, die Nation, the Nation, etc. vient du latin natio (
49 de l’Europe, le mot Nation, Nazione, Nación, die Nation , the Nation, etc. vient du latin natio (de nascor, naître) qui désign
50 , le mot Nation, Nazione, Nación, die Nation, the Nation , etc. vient du latin natio (de nascor, naître) qui désigne d’abord l’
51 ès Tertullien, au iie siècle, va s’appliquer aux nations en général, aux « gentils », aux païens plus spécialement. Le mot nat
52 es chacune d’un titre particulier : « l’honorable nation de France », « la fidèle nation de Picardie », « la vénérable nation
53 r : « l’honorable nation de France », « la fidèle nation de Picardie », « la vénérable nation de Normandie », et « la constant
54 « la fidèle nation de Picardie », « la vénérable nation de Normandie », et « la constante nation de Germanie ». L’ensemble de
55 énérable nation de Normandie », et « la constante nation de Germanie ». L’ensemble des universités médiévales forme un réseau
56 e temps, l’Ordre souverain de Malte est divisé en nations sous le nom de langues. On retrouve cette quadripartition des natione
57 ir sous ses descendants le Saint-Empire romain de nation germanique. La lutte entre partisans du pape latin ou de l’empereur g
58 alement absolue, des rois, puis des royaumes, des nations et aujourd’hui des États. Dante sera le témoin consterné de cette pro
59 vignon, vient de marquer l’avènement de l’ère des nations souveraines et rivales succédant à l’ère de la christianitas, seul no
60 l’État a contribué un peu partout à façonner les nations . Ces nations ont pris conscience d’elles-mêmes dans l’affrontement de
61 tribué un peu partout à façonner les nations. Ces nations ont pris conscience d’elles-mêmes dans l’affrontement des États. » (p
62 ats. » (p. 68) « Or, que serait l’Europe sans ses nations  ? » (p. 69) Et voilà justifiées par le bien des États les guerres de
63 de est « ce que nous appelons l’État, à savoir la nation organisée » (p. 480), ou encore : « la nation formée en État ». Là en
64 la nation organisée » (p. 480), ou encore : « la nation formée en État ». Là encore, je m’étonne que le concept de nation, qu
65 État ». Là encore, je m’étonne que le concept de nation , qui sert ici à définir celui d’État, n’ait fait l’objet d’aucune déf
66 du xiie siècle à l’aube du xixe , les termes de nation , de peuples ou de langues, de pays ou d’États sont interchangeables,
67 pelle en l’espace de 8 lignes peuple libre, cette nation (deux fois), puis cet État — et ainsi de suite pendant tout le chapit
68 t peu de cas du peuple n’en célèbre que mieux les nations — qui est leur dénomination lyrique (« en vers : de trois syllabes »
69 me dans cette phrase de Rousseau : « Grandeur des nations , étendue des États : première et principale cause des malheurs du gen
70 genre humain. » La grandeur est un attribut de la nation , bien sûr, non de l’État, et moins encore du peuple, dont le mieux qu
71 ple », celui qui croit un peu n’importe quoi. Les nations , pour Bossuet, sont « fières », « indomptables », « farouches », « be
72 nheur du peuple. Le lien originel entre guerre et nation se retrouve même chez les auteurs les plus modérés de l’époque : « Un
73 les auteurs les plus modérés de l’époque : « Une nation de soldats va combattre contre des peuples qui ne sont que citoyens »
74 résume tout cela dans Littré (1865) : « La grande nation , nom donné d’abord à la France républicaine, et dont l’empereur Napol
75 er se servit pour désigner après ses victoires la nation française. » Nous rejoignons le sens donné au mot nation par la Révol
76 française. » Nous rejoignons le sens donné au mot nation par la Révolution française. 4. Naissance de l’État-nation J’ai
77 avait proclamé Robespierre. Louis en appelle à la Nation — qui a élu la Convention. Cette dernière annule « l’appel de Louis C
78 tte dernière annule « l’appel de Louis Capet à la Nation  » et défend à qui que ce soit d’y donner suite, à peine d’être poursu
79 dire à l’État, lequel décide de tout au nom de la Nation . La souveraineté royale se manifestait vers l’extérieur : elle consis
80 délire de sacralisation stato-nationaliste. d) La nation n’était rien au départ de la Révolution, que la devise des révolution
81 , que la devise des révolutionnaires : le Vive la Nation clamé par les troupes françaises lors de la canonnade de Valmy n’avai
82 ée. Bonaparte faisait peu de cas du concret de la nation française, c’est-à-dire des habitants de l’Hexagone. « Ces Français n
83 iiie siècle et jusqu’à nous, entre les termes de nation , de patrie, de peuple, de pays et d’État est dénoncée par une très si
84 e observation : on peut annexer des peuples à une nation , ou des pays et territoires à un État ; mais on ne peut rien annexer
85 savantes. On y lit : « National : qui concerne la nation , qui est de la nation. » Exemples : « L’honneur national… Les intérêt
86  National : qui concerne la nation, qui est de la nation . » Exemples : « L’honneur national… Les intérêts nationaux… Les haine
87 pendant la Révolution et vendues au profit de la nation . » C’est ce qu’on nomme aujourd’hui les nationalisations, ainsi défin
88 argent des contribuables, ceux qui constituent la nation , et qui n’en ont jamais touché en retour un sou vaillant. « National 
89 titutive de l’État-nation lorsqu’il écrit : « Les nations divisées en elles-mêmes cherchent par la guerre au-dehors la tranquil
90 t à Jemappes, glorifie cette identification de la nation et de l’armée : « La conscription est le palladium de notre indépenda
91 adium de notre indépendance, parce que mettant la nation dans l’armée et l’armée dans la nation, elle fournit à la défense des
92 mettant la nation dans l’armée et l’armée dans la nation , elle fournit à la défense des ressources inépuisables. » Le modèle d
93 à la justice sociale et à l’intérêt général de la Nation . Voici leur enchaînement depuis un siècle et demi : a) L’État-nation
94 r plus strictement les ressources et la vie de la nation . Ce que les girondins commencent lorsqu’ils déclarent la guerre à l’E
95 fait, aucune des tâches que le gouvernement d’une nation est censé normalement assurer et qui représentent sa raison d’être. D
96 médiéval à l’État classique — en fait — puis à la nation — en prétention. J’enchaîne ici sur une remarque capitale de Bertrand
97 on française vont conférer à ce qu’ils nomment la nation — qui est le Peuple soumis à l’État — qu’ils incarnent. D’où, de nos
98 onté du souverain. En devenant l’attribut de la «  Nation  », en réalité : de l’État — comme nous l’avons montré — la Souveraine
99 tion d’une réalité fondamentale qui est celle des nations , faire l’Europe des États, l’Europe des patries. » (Discours de Bourg
100 1979). Le même Debré écrit encore : « Ou bien la nation française existe une et souveraine, ou bien elle n’est plus » (Lettre
101 ouveraineté. Prétendre que l’on veut l’Europe des nations , l’Europe des États, voire l’Europe des patries, confondues dans un m
102 tés (personnelles) État fort, qui s’impose à la nation État service-public, bien toléré comme tel Ordre public assuré par
103 rimauté, prépondérance, dominance, monopole d’une Nation Coopération interrégionale « Insolence » Amitié Priorités d’aujou
104 e à une phase encore à demi sauvage de la vie des nations … Les nations sont toujours vivantes mais leur pleine souveraineté est
105 encore à demi sauvage de la vie des nations… Les nations sont toujours vivantes mais leur pleine souveraineté est morte. » Jac
11 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
106 oient représentées les forces vives de toutes nos nations . 5. Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos e
107 lus représentant « les forces vives de toutes nos nations  ». Cela changeait tout. Mais l’homme est ainsi fait : curiosité d’abo
108  : Nous ne le redirons jamais assez : toutes les nations de l’Europe occidentale sont aujourd’hui totalement solidaires pour l
109 s immédiats se proclament les représentants de la nation européenne et qu’ils exigent dans une motion l’établissement d’une Co
110 présente à nous avec toutes les apparences d’une nation et d’une fédération, se nomme elle-même en toute propriété de terme u
111 aire, comme on sait). Faut-il en conclure que les nations où ont prévalu les cultures « humanistes laïques » issues de l’Aufklä
12 1986, Cadmos, articles (1978–1986). Denis de Rougemont tel qu’en lui-même… [Entretien] (printemps 1986)
112 se sont emparés de l’ensemble des activités de la nation , privant les hommes de leurs responsabilités en leur donnant le senti
113 uerre. Nous étions en train de voir la guerre des nations , des États-nations, se préparer ; les totalitaires, qu’ils soient de
114 être libres, ou préférez-vous faire partie d’une nation puissante ? » Chaque homme est aussi un petit peu impérialiste pour s