1 1948, L’Europe en jeu. Trois discours suivis de Documents de La Haye. I
1 rre mis au service tantôt de la rapacité de telle nation ou de tel prince, tantôt d’idéaux contagieux ; enfin par ses machines
2 s’imaginent que ces pays réalisent mieux que leur nation ce qu’ils attendent eux-mêmes de la vie. Ainsi, ce ne sont pas seulem
3 r le plan de la communauté et de la politique des nations . Ici, l’équilibre vivant doit s’établir entre les groupes divers et l
4 ant doit s’établir entre les groupes divers et la nation unie, puis entre les nations diverses et l’Europe ; puis entre l’Euro
5 groupes divers et la nation unie, puis entre les nations diverses et l’Europe ; puis entre l’Europe et le monde. À tous les de
6 en à unir. D’autre part, il déclare souveraine la nation unifiée de la sorte, qui se conduit alors vis-à-vis de l’Europe comme
7 se comporter vis-à-vis de l’Occident, en tant que nation , comme le parti le plus irréductible. Le fédéralisme, au contraire, v
8 ustement parce qu’il respecte à l’intérieur d’une nation la riche diversité des groupes, il est prêt à s’ouvrir à des unions p
9 ut demander, et obtenir, nous tous, c’est que les nations européennes s’ouvrent d’abord les unes aux autres, suppriment sur tou
10 ize. L’URSS s’oppose à toute tentative d’unir les nations de l’Europe : c’est qu’elle veut diviser pour régner. Les États-Unis,
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11 quantaine d’associations diverses, venus de seize nations de l’Europe, y témoignèrent de leur commune volonté de promouvoir l’u
12 isation, au contraire, l’intégration fédérale des nations , renonçant au dogme de leur souveraineté absolue, et acceptant, sous
13 és avant tout de sauvegarder les droits de chaque nation contre les empiètements du pouvoir central. Et nous devrons constamme
14 d’hégémonie organisatrice, exercée par l’une des nations composantes. Toute l’histoire suisse illustre ce principe. Chaque fo
15 u sujet de l’impérialisme ou de l’hégémonie d’une nation vaut également pour l’impérialisme d’une idéologie. On pourrait défin
16 s réalités concrètes et hétéroclites que sont les nations , les régions économiques, les traditions politiques, et c’est les arr
17 d’effacer les diversités et de fondre toutes les nations en un seul bloc, mais, au contraire, de sauvegarder leurs qualités pr
18 nt, de tout y mélanger, et d’obtenir une sorte de nation européenne où Latins et Germains, Slaves et Anglo-Saxons, Scandinaves
19 n des grands empires qui le menacent. Chacune des nations qui composent l’Europe y représente une fonction propre, irremplaçabl
20 pend de son harmonie avec tous les autres. Si les nations de l’Europe arrivaient à se concevoir dans ce rôle d’organes divers d
21 t qui naît le plus souvent du scepticisme. Chaque nation serait mise au défi de donner le meilleur d’elle-même, à sa manière e
22 ts ne sont pas qualifiés pour arbitrer le jeu des nations . Chacun sait qu’il serait déraisonnable de choisir comme arbitres d’u
23 vernants chargés de défendre les intérêts de leur nation contre le reste du monde. La fédération sera l’œuvre de groupes et de
24 , sont fondés sur l’hégémonie d’un parti ou d’une nation , sur l’esprit de système, sur l’écrasement des minorités et des oppos
25 e renoncer non pas à la souveraineté même de leur nation , mais à son caractère absolu. Et c’est l’agitation fédéraliste dans t
26 mmes s’efforcent, de nos jours, de rassembler les nations et les peuples à des fins pacifiques, non partisanes, on les nomme as
27 se de réarmer et de se préparer à la guerre entre nations ou entre partis, le temps presse, le moment est venu, peut-être même
28 e. L’homme moderne pense encore dans le cadre des nations , quand le jeu des forces réelles est international et opère à l’échel
29 ion de l’Europe. Or il est clair qu’aucune de nos nations n’est en mesure de la réaliser pour son seul compte et sans échanges.
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30 en Europe, l’apanage d’une doctrine unique, d’une nation ou d’une caste choisie, mais au contraire ce fut toujours, et ce sera
31 trines ou plusieurs confessions, une vingtaine de nations , et une infinité d’écoles et de génies individuels : tous, ils ont co
32 it qu’il essaie d’enfermer dans sa particularité, nation , parti, ou idéologie ; soit qu’il prétende l’imposer à tous d’une man
33 que moderne, disait-il, ne permet pas aux petites nations d’organiser seules leurs moyens de défense… Elles doivent s’assurer l
34 e pour toute l’action européenne. Dans le cas des nations comme dans le cas des partis, il est urgent que nous apprenions à dis
35 ne de nos diversités. Voyons d’abord le cas de la nation  : La diversité des nations, correspondant au cloisonnement géographiq
36 ns d’abord le cas de la nation : La diversité des nations , correspondant au cloisonnement géographique du continent, a fait pen
37 e la sauver. Mais par suite de la collusion de la nation et de l’État, fixant les mêmes frontières rigides à des réalités cult
38 aujourd’hui le pire danger pour la vie réelle des nations . Dans l’état de faiblesse où il les met, il les livrera fatalement à
39 artis et idéologies. Aussi indispensables que les nations à la vie de la culture et à la liberté, ces diversités à leur tour te
40 enchent vers l’autarcie intellectuelle, comme les nations vers l’autarcie économique. Leurs prétentions larvées à un droit excl
41 topique, que ne serait l’impérialisme d’une seule nation . Il est bien clair que ni la droite, ni la gauche, ni le centre, aujo
42 , ni par suite son propre avenir. De même que les nations n’ont de chance de survivre que si elles renoncent à temps au dogme t
43 cation particulière. Et il en va de même pour les nations . Prenez les socialistes, que veulent-ils ? Élever le niveau de vie de
44 eur qui, par esprit nationaliste, refuserait à sa nation le droit de se fédérer, c’est-à-dire de sauver son autonomie réelle a
45 e… ⁂ Mesdames et Messieurs, si l’Europe, mère des nations et des partis, n’invente pas les moyens de surmonter le nationalisme
46 hommes politiques qui pensent encore en termes de nations , d’unification rationnelle, ou seulement de défense contre l’un des «
47 ée de l’Europe, représentant les forces vives des nations , non pas seulement leurs parlements ; un organisme économique commun 
48 empêcher l’Europe de s’unifier sous l’égide d’une nation menaçante. Le principe était juste, mais le réflexe qu’ils en conserv
49 jet, purement quantitatif, défavorise les petites nations  ; ne tient pas compte des obstacles existant dans la constitution de
50 urope « helvétisée », c’est-à-dire non point sans nations mais sans hégémonie d’aucune nation. L’Europe est un dialogue, un déb
51 n point sans nations mais sans hégémonie d’aucune nation . L’Europe est un dialogue, un débat perpétuel. À ceux-là seuls qui pr
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52 en Europe, l’apanage d’une doctrine unique, d’une nation ou d’une caste choisie. Elles résultent au contraire d’un dialogue pe
53 qu’il essaie de s’enfermer dans sa particularité ( nation , parti ou idéologie), soit qu’il prétende l’imposer à tous d’une mani
54 forme, donc tyrannique. Diversité et division des nations et des idéologies 6. Cette description succincte de l’homme européen
55 pose l’union européenne. Tout d’abord, celui des nations . La diversité des nations, correspondant au cloisonnement géographiqu
56 Tout d’abord, celui des nations. La diversité des nations , correspondant au cloisonnement géographique du continent, a fait pen
57 sa culture. Mais par suite de la collusion de la nation et de l’État, fixant les mêmes frontières rigides à des réalités cult
58 aujourd’hui le pire danger pour la vie réelle des nations . Dans l’état de faiblesse où il les met, il les livrera fatalement à
59 artis et idéologies. Aussi indispensables que les nations à la vie de la culture et à la liberté, ces diversités à leur tour te
60 que, que ne serait « l’impérialisme » d’une seule nation . Il est bien clair que ni la droite, ni la gauche, ni le centre, aujo
61 , ni par suite son propre avenir. De même que les nations n’ont de chance de survivre que si elles renoncent à temps au dogme t
62 blée d’une Charte des droits et des devoirs de la nation , toutes les deux étant reconnues par une convention solennelle entre
63 fonctionner au bénéfice des personnes, groupes et nations , que s’ils sont approuvés et soutenus par l’opinion européenne. Celle
64 iversités. 13. Pour développer parmi nos diverses nations le sens de leur commune appartenance à l’Europe et de leur commun att
65 oient représentées les forces vives de toutes nos nations . 5) Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos e