1 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Avant-propos
1  : 1. L’Europe est beaucoup plus ancienne que ses nations . Elle risque de périr du fait de leur désunion et de leurs prétention
2 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Les Origines d’Hésiode à Charlemagne, (du ixe siècle av. J.-C. au xie siècle de notre ère)
2 ses 23 ou 26 fils et petits-fils, les diverses «  nations  » ou familles qui peuplent l’Europe, avec leurs langues distinctes. R
3 le pourrait soumettre à son obéissance toutes les nations , si elle était réunie en un seul État. Après cette étape « hégémoniq
4 côté, après avoir incorporé à leur empire maintes nations restées jusque-là sauvages par le fait des pays qu’elles occupaient e
5 Et tout cela ensemble représente cinquante-quatre nations . Sautons de là au xive siècle de notre ère. Dans son Commento alla
6 ne partie qui puisse se dire commune à toutes les nations si ce n’est l’île de Crète… Les anciens se plurent à diviser le monde
7 it ornée que de forêts immenses, s’est peuplée de nations puissantes, s’est couverte de cités magnifiques, s’est enrichie du bu
8 ssifs. Quoique divisée, selon Paul Orose, en « 54 nations  » (dans un autre passage, il n’en trouve que 34), quoique indéterminé
9 cident en général, ni de la papauté, ni de leur «  nation  » ou patrie particulière, mais bien comme les membres d’une même fami
10 hamp de l’ambition « romaine » des empereurs « de nation germanique » ; tandis que l’unité spirituelle deviendra l’autre pôle,
11 p. 15. 13. Essai sur les Mœurs et l’Esprit des Nations . 14. Cf. Victor Bérard, op. cit., p. 241 à 257, notamment. 15. Cit.
3 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Sur plusieurs siècles de silence « européen »
12 -ce point parce qu’en ce temps paraît la première nation qui défie à la fois l’Empire et le Pontife : la France de Philippe le
13 ébat du siècle, entre l’Empire, la papauté et les nations . 53. On pense ici aux ouvrages de J. Calmette, de Louis Halphen, de
4 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Premiers plans d’union
14 la première proclamation de l’union fédérale des nations sous l’égide « romaine » (lisons européenne), c’est que tout en glori
15 ue, où le Philosophe recommande l’interprétation. Nations , royaumes et villes possèdent des qualités différentes, qui doivent ê
16 s Saxons, les Anglais et un grand nombre d’autres nations . Il ne resta qu’un seul signe de la même origine commune : presque to
17 au but lointain qu’il assignait à l’activité des nations chrétiennes… Sous prétexte d’indiquer les meilleurs procédés pour con
18 onum. Mais elle signifie avant tout la paix entre nations chrétiennes, condition absolue du succès de la croisade. Les croisés
19 e qui d’y mettre fin, à cause de la multitude des nations , de l’éloignement et de la diversité des lieux, et de la disposition
20 rection d’un concile, dans lequel les différentes nations garderaient une indépendance absolue quoad temporalia. Cependant, il
21 n sur une Europe nouvelle, celle des États et des nations naissantes, — celle de Pierre Dubois — qu’entendait se fonder ce plan
22 que le sépulcre du Seigneur. Il n’y avait pas de nation à cette époque dans le monde entier qui osât attaquer la domination d
23 eur de ton peuple ? Où, le respect que toutes les nations te portaient ? Où, ta majesté royale ? Où ta gloire ? Que t’ont servi
24 s propres droits, nous décidons que, dans quelque nation que l’Assemblée elle-même se trouve pour le moment, on mettra à la tê
25 mes qui soient issus et originaires de cette même nation , et en connaissent et comprennent les coutumes et les mœurs. D’autre
26 assadeurs des rois et princes d’une seule et même nation , des votes contraires sont donnés et émis sur quelque sujet, nous déc
27 avait été jugé et arrêté à l’unanimité par cette nation … L’une des dernières clauses du traité fut la raison bien évidente d
5 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Le problème de la guerre et l’essor des États (xvie siècle)
28 urera plusieurs siècles. En revanche, l’essor des nations et les prétentions des États à la souveraineté absolue posent au prem
29 saurait réunir en une seule république toutes les nations existantes. C’est pourquoi les princes ont recours aux armes et aux t
30 iaux ont pu s’introduire par la coutume des mêmes nations . Car tout comme dans un État, ou dans une province, la coutume introd
31 lle ne cesse de comparer entre elles nos diverses nations comme parties d’un tout implicite. Mais ils montrent aussi combien, à
32 ettait que par la grâce d’eux seuls au-dessus des nations du Proche-Orient ! (Car c’est au Proche-Orient, bien entendu, que se
33 Églises et s’approcher des autels ? Ô fléaux des nations , dignes d’être déportés dans les îles les plus éloignées ! S’ils sont
34 it être faite qu’avec le consentement de toute la nation . Il faut supprimer les causes de la guerre dès qu’elles se manifesten
35 haque pays, comme un motif suffisant pour que les nations se heurtent contre les nations et s’entredétruisent ? Comment ne pas
36 isant pour que les nations se heurtent contre les nations et s’entredétruisent ? Comment ne pas applaudir à ces sarcasmes cont
37 soit faite « qu’avec le consentement de toute la nation  », loin de « supprimer les causes de guerre », Érasme fait le jeu de
6 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — Les grands desseins du xviie siècle
38 et comme eux à erreur et péché, et que toutes les nations sont associées par un lien naturel, et consequemment indissoluble. L
39 dra aduiser à ce que les particuliers de diverses nations se puissent hanter et trafiquer ensemble en asseurance, et que s’il s
40 plan, le désir d’assurer la primauté à sa propre nation s’estompe de plus en plus chez lui, jusqu’à ce que, dans son grand âg
41 Cour de la paix veillera à ce que nulle part une nation ne s’élève contre une autre nation, ou que personne n’ose se montrer
42 nulle part une nation ne s’élève contre une autre nation , ou que personne n’ose se montrer pour enseigner la manière de combat
43 on et si grand revienne à l’Angleterre, parmi les nations de l’Europe, quoique certaines parties de ma proposition aient été en
44 enir aussi un commerce perpétuel entre toutes les nations . Je ne sais si je me trompe, mais on a fondement d’espérer qu’un trai
45 rer tous les avantages d’un Commerce perpétuel de nation à Nation, vouloient faire un traité d’Union & un Congrez perpétue
46 les avantages d’un Commerce perpétuel de nation à Nation , vouloient faire un traité d’Union & un Congrez perpétuel à peu p
47 général, & des différens Commerces entre les Nations particulières, de sorte cependant que les Loix soient égales & ré
48 x soient égales & réciproques pour toutes les nations , & fondées sur l’équité. L’Union établira en différentes Villes d
7 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Prises de conscience européennes. De Pierre Dubois à l’abbé de Saint-Pierre, (xive au xixe siècle) — En marge des grands plans, l’utopie prolifère
49 insi que par 30.000 hommes recrutés chez d’autres nations européennes »103. Jurieu ayant dénoncé Bayle — à tort — comme auteur
50 culier qui découvriroit un moyen d’exterminer une nation entière, d’un seul coup, seroit regardé aujourd’hui comme un grand ho
8 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Perspectives élargies
51 ui sont fanatisés par leur pays ou encore par une nation particulière ; mais je vais pour le service du genre humain tout enti
52 el de Cervantès (1547-1616) : Je sortis de notre nation pour entrer en France, et quoique nous y fussions bien accueillis, je
53 a civilisation se trouve répandue dans toutes les nations et un petit nombre seulement de grands monarques règnent dans le mond
54 is ne vont point chercher fortune chez les autres Nations , si ce n’est par le commerce, & les mains pleines ; quand ils y v
55 moins qu’une confédération comprenant toutes les nations unies comme en une grande ville du monde. 121. Scienza Nuova, Livre
9 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — L’Europe des lumières
56 ts de cette méthode. Sur l’interdépendance de nos nations  : Un prince croit qu’il sera plus grand par la ruine d’un état voisi
57 rée y est très-étendue. De là suit qu’en Asie les nations sont opposées aux nations du fort au faible, les peuples guerriers, b
58 là suit qu’en Asie les nations sont opposées aux nations du fort au faible, les peuples guerriers, braves et actifs, touchent
59 l’autre conquérant. En Europe, au contraire, les nations sont opposées du fort au fort ; celles qui se touchent ont à peu près
60 ui-même. … C’est ce qui a fait que le génie de la nation tartare ou gétique a toujours été semblable à celui des empires de l’
61 é de cette grande prérogative qui doit mettre les nations qui l’habitent au-dessus de tous les peuples du monde : c’est qu’elle
62 fers forgés au midi. C’est là que se forment ces nations vaillantes qui sortent de leur pays pour détruire les tyrans et les e
63 christianisée a pu introduire dans la jungle des nations . Il écrivait en 1752, dans son introduction au Siècle de Louis XIV :
64 parties du monde. C’est par ces principes que les nations européennes ne font point esclaves leurs prisonniers, qu’elles respec
65 s devons une sorte de « société étroite entre les nations de l’Europe ». Mais il y a plus : Joignez à cela la situation partic
66 ance que l’abbé semblait mettre en un congrès des nations  : Il se forme de temps en temps parmi nous des espèces de diètes gén
67 e ; c’est d’infuser pour ainsi dire dans toute la nation l’âme des confédérés : c’est d’établir tellement la république dans l
68 mais ce serait un grand bien pour le corps de la nation … Je voudrais, s’il était possible, que vous eussiez autant d’États qu
69 truire. En second lieu, une ville non plus qu’une nation ne peut être légitimement sujette d’une autre, parce que l’essence du
70 é, point de perfectibilité. L’immense variété des nations qui ont peuplé ou se sont alliées en Europe, a fait la perfection de
71 nt pour le bonheur de leurs gouvernés, et que les nations , au heu de se combattre et de se détruire pour de mesquines raisons d
72 rogrès même de l’instruction conduira un jour les nations les plus éclairées d’Europe d’abord, et toutes celles du globe ensuit
73 ? Qui ne voit, enfin, que cette confédération des nations et des sociétés qui habitent la terre représente l’unique société gén
74 verselle en Europe : « L’Europe n’est plus qu’une nation composée de plusieurs provinces. » 125. Cahiers, Sur les ouvrages d
10 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’ère des philosophes. De Leibniz à Condorcet — Évolution : vers le progrès ou vers la décadence ?
75 toire, et après laquelle les événements de chaque nation considérable de l’Europe deviennent instructifs et intéressants pour
76 nne initiée par Robertson136 : Il paroit que les nations d’Europe se sont regardées pendant plusieurs siècles comme des sociét
77 tifs suffisans pour faire prendre les armes à une nation . Il n’y avoit que celles qui se trouvoient exposées à un danger immin
78 grande variété dans le caractère et le génie des nations . La connoissance de ces dernières circonstances n’est pas moins néces
79 uable. Les auteurs qui ont écrit l’histoire d’une nation particulière, ne se sont guère proposé que d’intéresser et d’instruir
80 s. Dans tous les siècles, ils ont fait la loi aux nations paisibles et policées de la Chine, de l’Inde, et de la Perse, qui nég
81 turels par les ressources de l’art militaire. Les nations guerrières de l’antiquité, de la Grèce, de la Macédoine et de Rome, é
82 s mériteraient alors d’être comptés au nombre des nations civilisées qu’ils auraient soumises.138 Le marquis Antoine de Condo
83 lumières et de la raison en Europe ». Toutes les nations doivent-elles se rapprocher un jour de l’état de civilisation où sont
84 mmense qui sépare ces peuples de la servitude des nations soumises à des rois, de la barbarie des peuplades africaines, de l’ig
85 ter que la sagesse ou les divisions insensées des nations européennes, secondant les effets lents, mais infaillibles, des progr
86 ser ou faire disparaître, même sans conquête, les nations sauvages qui y occupent encore de vastes contrées ? Parcourez l’histo
87 hommes ! ainsi s’évanouissent les empires et les nations  ! Et l’histoire des temps passés se retraça vivement à ma pensée ; je
88 nécessité. Il est de bonne foi à l’endroit de sa nation , mais aussi à l’endroit des autres nations ; et il est incapable de v
89 t de sa nation, mais aussi à l’endroit des autres nations  ; et il est incapable de vouloir fonder le bien-être, la gloire et la
90 la vieille barbarie, à cette sanguinaire haine de nation à nation, au bas préjugé, à ce bonheur étranger qu’on veut assurer au
91 e barbarie, à cette sanguinaire haine de nation à nation , au bas préjugé, à ce bonheur étranger qu’on veut assurer au détrimen
11 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — La Révolution française et l’Europe
92 nt avec les intérêts ou la survie militaire d’une nation  ! Partie pour instaurer la fraternité mondiale et « la société du gen
93 urs, la seule force des lois, la seule gloire des nations  ; alors les passions particulières, transformées en vertus publiques,
94 l’Assemblée nationale : Il est de l’intérêt des nations de protéger la nation française, parce que c’est de la France que doi
95 : Il est de l’intérêt des nations de protéger la nation française, parce que c’est de la France que doit partir la liberté et
96 n paix, lorsqu’il ne formera qu’un seul corps, la nation unique… La commune de Paris sera le point de réunion, le fanal centra
97 e paix perpétuelle, de confédérations d’États, de nations  ; mais aucun homme ne s’est élevé au véritable principe de l’unité so
98 acobins comme traîtres à la Patrie, traîtres à la Nation , c’est-à-dire traîtres à la Liberté et à la Révolution. Fédéralisme s
12 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Plans d’union européenne contemporains de la Révolution
99 duit ici par « qui veut le Monde abstrait fait la nation armée ». Dès 1790, Camille Desmoulins écrivait : Nous avons arraché
100 uction et la fixation de la force des différentes nations qui composent le système européen ; 2. l’émancipation des dépendances
101 suivent sont dédiés au bien commun de toutes les nations civilisées, mais plus particulièrement à celui de la Grande-Bretagne
102 Justice commune pour régler les différends entre nations , encore qu’une telle Cour n’ait pas à être dotée de pouvoirs de coerc
103 uples. Le montant de cette réduction, pour chaque nation , devrait être stipulé par le Traité ; et même, avant sa signature, de
104 devraient être préparées à cet effet dans chaque nation et présentées à toutes les autres, en sorte qu’elles soient prêtes à
105 é sous le nom de « patriotisme » : La voix de la nation ne peut se faire entendre que par les journaux. Mais sur ces sujets,
106 qu’il en soit autrement. Contre nous, les autres nations n’ont aucun droit. Si nous avons raison, selon les lois qui règlent l
107 Il y appelait les Européens à s’unir en une seule nation pour inaugurer l’ère de la Liberté-égalité-fraternité, succédant aux
108 sanglante touchent nos seuls ennemis ! Et que les nations , s’unissant et se libérant, soient gouvernées selon les droits sacro-
109 aix, de la vertu et de la justice… Que toutes les nations de l’Europe puissent se considérer comme appartenant à un seul État,
110 lations morales, sociales et militaires entre les nations . Le plan de Bentham ne fut publié qu’un demi-siècle après avoir été é
111 e publique des lois et former ainsi un « État des nations (civitas gentium) » croissant sans cesse librement, qui s’étendrait à
112 établir la paix perpétuelle : l’État mondial, les nations fermées, enfin la fédération des États soit par un système d’arbitrag
113 isante des besoins et des intérêts véritables des nations faisait régresser le faux système selon lequel la grandeur et le bien
114 aient plus ou moins au bien-être de tous. Même la nation la plus riche retire de plus grands avantages de l’opulence que de la
115 a pauvreté de ses voisins et de toutes les autres nations . Quant aux ravages causés par la guerre, quelles que soient les régio
116 France (1790), il définit ainsi l’Europe : … nos Nations , notre civilisation, et toutes les autres valeurs qui se trouvent lié
117 querelles. Grâce à cette similitude profonde des nations , la paix était davantage la paix, la guerre était un peu moins la gue
118 es des autres que ne l’ont été plus tard bien des nations de l’Europe, au cours de guerres longues et sanglantes. La cause doit
119 t souvent qualifié de Commonwealth cet agrégat de nations . Ils avaient raison. Car il représente virtuellement un seul grand Ét
120 coutumes régionales et d’ordonnances locales. Les nations de l’Europe ont eu la même religion chrétienne, s’accordant quant aux
13 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (I)
121 aractères nationaux, qui a fait de chaque pays et nation un « tout » isolé, élevant entre eux des cloisons durables, a rendu c
122 autres par le fait d’une rivalité impitoyable de nation à nation. La Réformation abattit ces cloisons. Un intérêt plus vif, p
123 ar le fait d’une rivalité impitoyable de nation à nation . La Réformation abattit ces cloisons. Un intérêt plus vif, plus imméd
124 e siècle un aspect très uniforme. Occupé par des nations qui avaient atteint le même niveau de vie sociale, qui avaient dans l
125 par la suite, d’importantes différences entre ces nations . Mais la même rage dévastatrice dont elles firent preuve lors de leur
126 açon visible la forte empreinte générique que ces nations avaient apportée dans leur nouveau territoire. C’est la raison pour l
127 e puis que difficilement concevoir que toutes ces nations et en général tous les non-Européens manquent totalement de dispositi
128 ouvelle Europe chrétienne comme formant une seule nation . Unis par une même origine, par les mêmes coutumes et les mêmes conce
129 considéraient et se comportaient comme une seule nation , s’ils se mêlaient, voyageaient, faisaient du commerce, prenaient du
130 qui est une tendance dangereuse, mais à rendre la nation entièrement indépendante et autonome.152 Ce ne sont pas seulement l
131 ants et artistes.153 Il est évident que dans une nation ainsi fermée, dont les membres ne vivent qu’entre eux et fort peu ave
132 tère national nettement marqué. Ce sera une autre nation , absolument nouvelle. Cette introduction d’une monnaie nationale en e
133 aliste, responsable de la division de l’Europe en nations hostiles, puis au processus de fermeture totale de ces monades politi
134 es anciens Germains à l’état de police, quand les nations contenues l’une par l’autre, furent forcées à tirer de leur sol, ce q
14 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Napoléon et l’Europe
135 , préalablement unifiés à l’intérieur des grandes nations  : Une de mes plus grandes pensées avait été l’agglomération, la conc
136 de chacun de ces peuples un seul et même corps de nation . C’est avec un tel cortège qu’il eût été beau de s’avancer dans la po
15 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — L’Europe des adversaires de l’empereur
137 e donc à une attaque contre l’idée jacobine de la nation centralisée. Par là même, Benjamin Constant se fait le précurseur des
138 ce, même trompeuse, d’être constitués en corps de nation , et réunis par des hens particuliers. On sent que s’ils n’étaient arr
139 la meilleure organisation possible, si toutes les nations qu’elle renferme, étant gouvernées chacune par un parlement, reconnai
140 es puissances morales qui se développent dans les nations , parce qu’elles existent dans chaque homme. … Il se peut qu’un jour u
141 ; et, rapprochant des ennemis, elle en a fait des nations dans lesquelles les hommes énergiques fortifiaient le caractère des h
142 os temps modernes, avoir l’esprit européen. … Les nations doivent se servir de guide les unes aux autres, et toutes auraient to
143 t, est un phénomène tellement rare, que si chaque nation moderne en était réduite à ses propres trésors, elle serait toujours
16 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Goethe
144 ent et où l’on est en quelque sorte au-dessus des nations , où l’on sent le bonheur et le malheur de la nation voisine comme si
145 ions, où l’on sent le bonheur et le malheur de la nation voisine comme si c’était le nôtre. Ce degré de culture répondait à ma
17 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère de la Révolution de Kant à Hegel — Synthèses historico-philosophiques (II)
146 ne vraiment libre. Les bons esprits de toutes les nations s’étaient secrètement émancipés, et pleins du sentiment illusoire de
147 sang coulera à flots en Europe jusqu’à ce que les nations prennent conscience de la redoutable folie qui les fait tourner en ro
148 forme tout à fait locale, suivant les mœurs de la nation et les usages de la vie ; de même qu’ils étaient basés sur des coutum
149 ssi être incorporé à l’Empire et que là aussi les nations se soient vu ravir leur liberté et leur caractère propre et transform
150 ement de l’esprit humain au sein de ces nouvelles nations . Et cependant c’est justement cette richesse, cette diversité qui fai
151 des hommes appartenant à trois ou quatre grandes nations , mais aucune d’elles n’était « une » ni ne formait un tout. Chacune s
152 e commencement de grandes quantités d’États et de nations ainsi qu’une domination universelle. En Europe tout était originellem
153 ope ; car, même après que de plus grands États et nations furent constitués, ce qu’il y a d’essentiel dans ce caractère origine
154 enant la majeure partie de la race blanche ou des nations européennes, en nous bornant même, pour plus de précision, surtout da
18 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains
155 1.De l’harmonie entre les nations libérées à l’anarchie des États souverains Vers 1826, un philosophe
156 t de même, l’Europe commence à n’être plus qu’une nation depuis qu’il y a une Amérique, une Asie, une Afrique. C’est de l’unit
157 t avec les romantiques, Hegel surtout, que chaque nation , de même que chaque individu, a son génie particulier, et par suite s
158 la France, l’avant-garde de l’Europe en tant que nation . Quant aux intérêts des individus dans chaque nation, et des nations
159 ion. Quant aux intérêts des individus dans chaque nation , et des nations dans chaque civilisation, et des civilisations dans l
160 intérêts des individus dans chaque nation, et des nations dans chaque civilisation, et des civilisations dans l’ensemble de l’h
161 me même du processus d’épanouissement des grandes nations , qui était censé produire la paix, et qui a produit la Première Guerr
162 s, enthousiastes et bernées. Ils croient tous que nation égale liberté. Ils s’inspirent tous du messianisme de la Révolution f
163 me de la Révolution française : libérer sa propre nation du joug des tyrans intérieurs ou étrangers, c’est libérer l’Europe et
164 ope et le genre humain… En fait, la liberté de la Nation , une fois acquise, ne sera rien que la souveraineté de l’État qui s’e
165 te l’Europe par les armées de Napoléon, l’ère des Nations a succédé à l’ère du cosmopolitisme des Élites. Elle a trouvé chez le
166 ubstitut démocratisé de l’instance supérieure aux Nations . Hélas ! l’histoire réelle se passe ailleurs. Le grand élan organisat
167 s par Schiller. Quand Heine fait sienne l’idée de nation , c’est dans le sens mazzinien d’une « Internationale des nationaliste
168 iégera dans la capitale du monde, elle jugera les nations . Et elle dira à la première : Voilà que j’étais attaquée par les brig
169 attaquée par les brigands, et je criai vers toi, nation , afin d’avoir un morceau de fer pour défense et une poignée de poudre
170 i tu m’as donné un article de gazette. Mais cette nation répondra : Quand m’avez-vous appelée ? Et la Liberté répondra : J’ai
171 uetis des ukases. Et la Liberté dira à la seconde nation  : J’étais dans la peine et la misère, et je t’ai demandé, ô nation, l
172 dans la peine et la misère, et je t’ai demandé, ô nation , la protection de tes lois et des secours, et toi tu m’as jeté des or
173 cours, et toi tu m’as jeté des ordonnances. Et la nation répondra : Madame, quand êtes-vous venue à moi ? Et la Liberté répond
174 ormule du passage « dialectique » de la cité à la nation , puis à l’Europe et au monde : Le Christ, en fixant à la civilisatio
175 amille des humains, suggéra l’idée dialectique de nation , qui est, si l’on peut dire, la cité agrandie et l’humanité en petit…
176 Europe, sorte de confédération amphictionique des nations chrétiennes et dernière étape de ce processus d’unification qui tend
177 levée massive des citoyens veut agir au nom de la nation dont il fait partie ; de même, toute nation qui bat le rappel se réfè
178 de la nation dont il fait partie ; de même, toute nation qui bat le rappel se réfère à l’Europe. Au reste, il donnait de l’Eu
179 ance politique ; l’Allemagne et l’Italie sont des nations encore à naître. On conçoit que pour ces quatre pays, l’idée national
180 t s’harmonise avec l’idée d’une Europe unie : une nation en devenir n’a pas encore d’intérêts « traditionnels » qui l’opposent
181 nts. Car la France de 1848 se considère comme une nation qui vient de renaître, dans une Europe rénovée par les principes même
182 nnelle entité supérieure, au sein de laquelle les Nations libérées vont naturellement s’harmoniser, et devant laquelle elles on
183 s de la France nouvelle. L’idée de l’harmonie des Nations au bénéfice de l’ensemble européen y revient avec insistance : En 17
184 à comprendre et à accepter la grande harmonie des nations entre elles, au bénéfice du genre humain. La pensée du siècle qui fin
185 ut l’univers au style de vie et de pensée d’une «  nation mère » ? Parlant des « sauvages » de l’empire français qui viennent c
186 ent qu’il existe un peuple de réconciliation… une nation ouverte, qui appelle chez elle quiconque est frère ou veut l’être. De
187 bonne volonté humaine, parce que là où les autres nations sont seulement des sœurs, elle est mère. Cette maternité de la génére
188 it leurs idées.204 Au xxe siècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d
189 iècle, il y aura une nation extraordinaire. Cette nation sera grande, ce qui ne l’empêchera pas d’être libre. Elle sera illust
190 Elle aura la gravité douce d’une aînée. […] Cette nation aura pour capitale Paris, et ne s’appellera point la France ; elle s’
191 encore, elle s’appellera l’Humanité. L’Humanité, nation définitive, et dès à présent entrevue par les penseurs, ces contempla
192 plus France, tu seras Humanité ; tu ne seras plus nation , tu seras ubiquité. Tu es destinée à te dissoudre tout entière en ray
193 tienté, toi, France, deviens le monde. Face aux nations martyres et aux nations naissantes ou rénovées, qui forment presque t
194 iens le monde. Face aux nations martyres et aux nations naissantes ou rénovées, qui forment presque toute l’Europe continenta
195 nstitutions subissent des bouleversements, et les nations de grandes et soudaines décadences. Jetez, messieurs, jetez avec moi
196 s l’influence et le protectorat de la Russie. Les nations slaves comptent, messieurs, 80 millions d’habitants. Eh bien, lorsque
19 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un idéal de compensation : les États-Unis d’Europe
197 que l’idée était dans l’air du temps. Exalter les nations , même libérées, cela pouvait conduire, après tout, au nationalisme gu
198 érale plus efficace et franche que « l’Europe des nations  » chantée par les poètes aux larges vues, mais exploitée par les poli
199 ee choisira les « civilisations », et non pas les nations , ni le monde, comme seul « champ d’étude intelligible de l’Histoire »
200 ouvrit l’Europe. Là aussi, bien avant les grandes nations , il dut y avoir de petits peuples, et avant ces peuples, des tribus d
201 ontraire que de rechercher à laquelle des grandes nations qui se sont ensuite développées au cours des siècles, au gré des lent
202 misme historique qui marquera la fin de l’ère des Nations , il a cru tout ce qu’homme de son temps a pu croire sur la liberté, s
203 un cercle et tomber ; que la Sainte-Alliance des nations est le but de nos luttes, la seule force qui puisse terrasser la ligu
204 ie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse
205 ouverte ; nous aurons la généreuse fraternité des nations au lieu de la fraternité féroce des empereurs ; nous aurons la patrie
206 ntier. Les gouvernements le voient-ils ? Non. Les nations ont au-dessus d’elles quelque chose qui est au-dessous d’elles, les g
207 la démocratie en paix avec elle-même, toutes les nations sœurs ayant pour cité et pour chef-lieu Paris, c’est-à-dire la libert
208 son indivisible unité. Il s’appelle le Peuple, la Nation  ; c’est-à-dire la Multitude, la Masse ; il est le vrai Souverain, le
209 une « nationalité européenne » sur le modèle des Nations souveraines et uniformes qui composent l’Europe ? Le problème s’est r
210 e, et c’est qu’il était mal posé. L’exemple d’une nation « internationale » par essence permet au contraire d’imaginer ce que
211 et qui sépare et relie en même temps les grandes nations que sont l’Allemagne, l’Italie, la France et l’Autriche, a de ce fait
212 stin et le développement de l’humanité posent aux nations européennes, et de les résoudre entièrement, conformément aux circons
213 ée sont liées indissolublement aux autres grandes nations , formant avec celles-ci une communauté de culture qui détermine leur
214 là qui ne paraît concevable que dans le cas d’une nation non unitaire, c’est-à-dire de structure fédéraliste. « L’Internationa
215 même, d’une façon générale, à celle d’une simple nation « fermée », étant donné les rapports étroits, déterminants pour son é
216 prête guère à la formation d’un État unitaire, la nation allemande s’y prête encore moins, parce qu’elle ne constitue pas un e
217 éveloppant jusqu’à ses dernières conséquences, la nation ployant sous lui ne le supporterait pas longtemps et ferait vite saut
218 a nationalité devint un but absolu… Au stade des nations fermées correspondent les alliances temporaires entre grandes Puissan
20 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — Un problème séculaire : la Russie et l’Europe
219 Europe, William Penn l’accepter dans sa Ligue des Nations , et leurs successeurs en utopie tabler sur la puissance russe pour re
220 considère l’état où sont déjà arrivées plusieurs nations européennes et celui où toutes les autres tendent, je me sens porté à
221 ls se sont placés tout à coup au premier rang des nations , et le monde a appris presque en même temps leur naissance et leur gr
222 des opprimés, et se nourrir que du malheur d’une nation entière, fermente au cœur du peuple russe. Cette nation, essentiellem
223 entière, fermente au cœur du peuple russe. Cette nation , essentiellement conquérante, avide à force de privations, expie d’av
224 s Européens, dans une société sans classe et sans nation . Il était d’ailleurs convaincu que cette union ne serait jamais accom
225 ue d’hégémonie mondiale ne cesserait de duper les nations européennes : Comptant sur la lâcheté et la peur des puissances de l
226 t leur révolution derrière eux. La Russie est une nation conquérante et l’a été pendant un siècle, jusqu’à ce que le grand mou
227 ’est modifié, que la Pologne a cessé d’être une «  nation nécessaire » comme l’appelait un écrivain, et n’est déjà plus qu’un s
228 mettre à la place de cela chez nous ? Toutes les nations de l’Europe se tenaient par la main en avançant dans les siècles. Que
229 rité politique et culturelle. Toutes les grandes nations de l’Europe ont exercé successivement cette hégémonie. Mais elles son
230 ent russe, expression de la vie spirituelle d’une nation instruite, d’une civilisation stable, profonde, vivante et pleine de
231 n n’étant pas d’Europe sera bientôt la plus forte nation d’Europe : Dans le numéro de mars de mon Journal, je me suis laissé
232 ue bientôt la Russie sera peut-être la plus forte nation de l’Europe. Cela résultera du fait que toutes les grandes puissances
233 oit conservée quelque fart, que tout au moins une nation serve de flambeau. Qu’adviendrait-il sans cela ?239 Au nom de la vé
234 et l’Europe ». 222. La Russie est, de toutes les nations de l’Ancien Monde, celle dont la population augmente le plus rapideme
21 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des nations, (de 1848 à 1914) — De l’historisme au pessimisme
235 te à Dieu », écrit-il en une formule célèbre. Une nation ou une société, selon lui, ne conquiert que par sa « culture » le dro
236 au reste du monde, une unité. Autrefois d’autres nations et d’autres ensembles de peuples furent florissants, qui étaient anim
237 ational. À l’idée romantique et herdérienne d’une nation fondée sur la race, la langue, la naissance, le passé, Renan oppose l
238 la naissance, le passé, Renan oppose l’idée d’une nation fédérée par le « consentement actuel » des populations et par leur « 
239 e de congrès des États-Unis d’Europe, jugeant les nations , s’imposant à elles, et corrigeant le principe des nationalités par l
240 pour une petite part le droit des vivants. … Les nations européennes telles que les a faites l’histoire sont les pairs d’un gr
241 une de la civilisation. L’individualité de chaque nation est constituée sans doute par la race, la langue, l’histoire, la reli
242 nce à la Sorbonne sur le thème « Qu’est-ce qu’une nation  ? »247, Renan approfondit son analyse en lui ajoutant des précisions
243 nous paraît tout aussi mal… Ce qui constitue une nation , ce n’est pas de parler la même langue ou d’appartenir au même groupe
244 arte et Rome, pouvaient s’appliquer à nos grandes nations de trente à quarante millions d’âmes. De nos jours, on commet une err
245 ne erreur plus grave : on confond la race avec la nation , et l’on attribue à des groupes ethnographiques ou plutôt linguistiqu
246 tuée par le refus de toute hégémonie d’une de ses nations ou régions : Depuis la fin de l’Empire romain, ou, mieux, depuis la
247 ne, l’Europe occidentale nous apparaît divisée en nations , dont quelques-unes, à certaines époques, ont cherché à exercer une h
248 pas très vite une coalition qui fasse rentrer la nation ambitieuse dans ses bornes naturelles. La nation et sa citoyenneté s
249 nation ambitieuse dans ses bornes naturelles. La nation et sa citoyenneté sont des concepts spécifiquement européens et moder
250 cepts spécifiquement européens et modernes : Les nations , entendues de cette manière, sont quelque chose d’assez nouveau dans
251 e, l’antique Chaldée, ne furent à aucun degré des nations . C’était des troupeaux menés par un fils du Soleil ou un fils du Ciel
252 liques locales, des empires ; elle n’eut guère la nation au sens où nous la comprenons. Athènes, Sparte, Sidon, Tyr sont de pe
253 ue, la culture, définissent-elles à bon droit une nation  ? La conscience instinctive qui a présidé à la confection de la cart
254 ’a tenu aucun compte de la race, et les premières nations de l’Europe sont des nations de sang essentiellement mélangé. Le fait
255 ce, et les premières nations de l’Europe sont des nations de sang essentiellement mélangé. Le fait de la race, capital à l’orig
256 arlent la même langue et ne forment pas une seule nation . Au contraire, la Suisse, si bien faite, puisqu’elle a été faite par
257 e langage souvent obtenue par des vexations. La nation serait-elle mieux définie par ses « frontières naturelles » ? La géo
258 nement une part considérable dans la division des nations . La géographie est un des facteurs essentiels de l’histoire… Peut-on
259 le croient certains partis, que les limites d’une nation sont écrites sur la carte et que cette nation a le droit de s’adjuger
260 une nation sont écrites sur la carte et que cette nation a le droit de s’adjuger ce qui est nécessaire pour arrondir certains
261 fondamental, qui est la volonté des hommes. Une nation est une « âme », mais non pas immortelle : Une nation est une âme, u
262 n est une « âme », mais non pas immortelle : Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’e
263 ar leurs facultés diverses, souvent opposées, les nations servent à l’œuvre commune de la civilisation ; toutes apportent une n
264 un individu qui aurait les défauts tenus chez les nations pour des qualités, qui se nourrirait de vaine gloire ; qui serait à c
265 r, serait le plus insupportable des hommes. … Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiro
266 914 sonna le glas du rôle mondial de l’Europe des nations . Cette catastrophe fut déclenchée dans l’allégresse de nationalismes
267 des Hommes de Bonne Volonté. En pleine guerre des nations , Romains avait lancé un pamphlet : Pour que l’Europe soit, dont l’éch
268 t. 1871, ibid. 247. E. Renan, « Qu’est-ce qu’une nation  ? » Conférence faite en Sorbonne, le 11 mars 1882, Réédition, R. Hell
22 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — « Tout s’est senti périr »
269 . L’Europe ne comptait en 1914 pas moins de vingt nations souveraines. Après les Traités de Versailles, Trianon et St-Germain,
270 ncore. On se borna donc à les donner en prime aux nations déclarées victorieuses en Europe ! Les yeux tournés vers un xixe siè
271 x de cet énorme ouvrage. Organicisme : comme les nations , selon Hegel, les cultures selon Spengler doivent réaliser leur idée
272 le monde croulerait plutôt que l’une des grandes nations européennes renonce à son exigence de primauté. « Les grandes puissan
23 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Europe en question : de Spengler à Ortega — Crépuscule ou nouvelle aurore ?
273 conséquent, ne s’occupe plus de commander, chaque nation , même la plus minuscule, bondit, gesticule, se met sens dessus dessou
274 s cercles qui, jusqu’à nos jours, se sont appelés nations , parvinrent, il y a un siècle ou à peu près, à leur plus grande expan
275 ue peuple, parce que c’est un air confiné. Chaque nation qui était autrefois la grande atmosphère ouverte, est devenue une pro
276 ique. Seule, la décision de construire une grande nation avec le groupe des peuples continentaux relèverait le pouls de l’Euro
277 double travail qui fut, d’une part, de former des nations et, d’autre part, de les rendre indépendantes les unes des autres. Le
278 lonté de l’Europe d’être désunie et de former des nations indépendantes les unes des autres atteint son apogée. Elle se traduit
279 de Napoléon, entend, par ses conquêtes, faire sa nation à lui, repousse résolument toute idée d’Europe, où il ne voit qu’idéa
280 octrines philosophiques, acclamées par toutes les nations — Treitschke en Allemagne, Barrès en France — leur enseignent à adore
281 is, Christopher Dawson, nous fait voir toutes les nations du Moyen Âge plus ou moins façonnées par l’Église et justifiant le mo
282 e, que volonté manifeste, c’est l’affirmation des nations dans leurs génies particuliers et très souvent dans leurs oppositions
283 plus le latin, qui les unissait par-dessus leurs nations  ; celle des peuples de nationaliser la prière, la prédication ; celle
284 t jamais de l’anti-Europe… Aujourd’hui, l’idée de nation semble avoir terminé sa carrière, être devenue malfaisante aux Europé
285 nt — ou en ajoutant — quelque chose au concept de nation , et moins encore par des évocations sentimentales. Vers ce grand conc
286 est dans les plus hautes manifestations de chaque nation qu’on le découvre, et d’autant plus clairement que s’y exprime d’une
287 e d’une manière plus pure et plus nette ce que la nation possède en propre de plus haut. Les grands génies, sans lui, sont imp
288 lui, sont impensables. Ils sont universels. Si la nation est leur destin, l’Europe est leur expérience vécue. Un grand phénomè
289 rares individus qui comptent, dispersés parmi les nations , s’unir dans une grande pensée : celle de la restauration créatrice.2
290 véritablement l’Europe ? L’évidente décadence des nations européennes, n’est-elle pas a priori nécessaire au cas où les États-U
24 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. L’Ère des fédérations. De l’Unité de culture à l’union politique
291 ent mal vues à Rome, le christianisme, issu de la nation juive, s’étend aux gentils de toute race ; il leur confère par le bap
292 ourrait être le fils de n’importe laquelle de ces nations . Et il pourrait aussi se distinguer dans n’importe quelle profession 
293 commune misère humaine, les premiers en tant que nation choisie par le destin pour être la maîtresse du monde, les seconds pa
294 romain », pour les autres, parce qu’il était « de nation germanique » ? C’est plutôt que la notion même de Saint-Empire n’est
295 dre) qu’un lieu spirituel situé dans une certaine nation ou dans certains individus et groupes humains de cette nation. C’est
296 ns certains individus et groupes humains de cette nation . C’est l’antique nation grecque des viie et vie siècles avant J.-C.
297 groupes humains de cette nation. C’est l’antique nation grecque des viie et vie siècles avant J.-C. En son sein se manifest
298 alité (parce que, comme nous l’avons vu déjà, les nations ne sont pas des données naturelles, mais des états de conscience et d
299 ppositions fécondes de l’Église et de l’État, des nations et de l’Empire, des nations romanes et germaniques, du catholicisme e
300 ise et de l’État, des nations et de l’Empire, des nations romanes et germaniques, du catholicisme et du protestantisme, de la t
301 rre mis au service tantôt de la rapacité de telle nation ou de tel prince, tantôt d’idéaux contagieux ; enfin par ses machines
302 ) s’est agrandi au point qu’en marge des vieilles nations d’Europe se sont constituées des puissances politiques qui vont se re
303 sse discutées : la division du vieux continent en nations ambitieuses, perpétuellement en opposition les unes avec les autres,
304 la charge de plaider la cause de l’Europe. Chaque nation , du fait qu’elle existe, se crée tout un ensemble d’intérêts auxquels
305 s personne n’a jamais songé à nommer l’Europe une nation . Aussi la cause de l’Europe est-elle d’avance perdue, par défaut. Si
306 uver et de la restituer, en deçà et au-delà des «  nations  » constituées au cours des derniers siècles : … Seulement, avant qu’
307 naliste et au romancier. Il en résulte que chaque nation se réclame d’une unité et d’une indépendance de culture qu’elle ne po
308 unité à l’unité de culture, laquelle dépasse les nations . Les vrais fondements de notre culture sont non pas l’État national,
309 contraire, qui est antérieure et qui explique les nations . Or l’Europe et les nations sont sujettes au changement. … même le na
310 e et qui explique les nations. Or l’Europe et les nations sont sujettes au changement. … même le nationalisme fut international
311 t-il d’abord et surtout de la multiplicité de nos nations actuelles, comme on le croit trop facilement ? Non, la diversité euro
312 de l’Europe. Le découpage de l’Europe moderne en nations n’exprime pas cette « essence permanente », ne traduit pas nos vraies
313 vant lesquelles se trouve aujourd’hui chacune des nations européennes. Mais quand on veut préciser un peu le caractère de ces d
314 ent aujourd’hui à l’étroit dans les limites de sa nation , sent sa nationalité comme une limitation absolue… Si l’on nous rédui
315 Europe. Seul s’y oppose le préjugé des vieilles «  nations  », l’idée de nation en tant que passé. On va voir de nos jours si les
316 se le préjugé des vieilles « nations », l’idée de nation en tant que passé. On va voir de nos jours si les Européens sont eux
317 té d’ordre supérieur se constituera au-dessus des nations , lesquelles subsisteront, du reste, avec leur ancienne vigueur… … La
318 ancienne vigueur… … La glorification de sa propre nation au détriment des autres, qui jusqu’à présent allait de soi, devient b
319 ant de définir l’Europe, ne mentionne même pas la nation au nombre des diversités qui, selon lui, constituent le « système » n
320 ain courage pour oser annoncer le dépassement des nations et l’avènement d’une fédération démocratique, lorsqu’on écrivait en A
321 ur qu’auparavant. À mesure que la concurrence des nations s’éteindra, l’Alsacien pourra vivre en tant qu’Allemand ou en tant qu
322 rement définis316 : La structure politique d’une nation affecte sa culture, et inversement. Mais nos divers pays aujourd’hui
323 e part, en effet, cette confusion peut rendre une nation intolérante à l’égard de toute culture autre que la sienne propre, et
324 ement croissance liée à celle de la culture d’une nation donnée et se nourrissant d’elle — et dans cette mesure elle est diffé
325 est différente de la structure politique d’autres nations . Il importe d’être bien clair sur le sens que nous donnons à ce mot d
326 nt à la première condition : lorsque les diverses nations de l’Europe sont coupées les unes des autres et que les poètes ne lis
327 ntinuité enracinée dans le passé, caractérise les nations de pionniers des continents américain et australien. Mais les humanis
328 e les océans séparent. Elle prendrait la tête des nations de la terre parce qu’elle serait seule à leur fournir des principes d
25 1961, Vingt-huit siècles d’Europe. Appendice. Manifestes pour l’union européenne, (de 1922 à 1960)
329 dre, la faire entrer plus avant dans l’esprit des nations , et j’avoue que je me suis trouvé parmi ces propagandistes […]. Je pe
330 éral, sans toucher à la souveraineté d’aucune des nations qui pourraient faire partie d’une telle association, peut être bienfa
331 politique que doit être réalisée l’entente entre Nations européennes. […] Avec les droits de souveraineté, n’est-ce pas le gén
332 ouveraineté, n’est-ce pas le génie même de chaque nation qui peut trouver à s’affirmer encore plus consciemment, dans sa coopé
333 cessité devant laquelle se trouvent désormais les Nations d’Europe. Il semble que le sentiment des peuples se soit déjà clairem
334 oient représentées les forces vives de toutes nos nations . 5° Et nous prenons de bonne foi l’engagement d’appuyer de tous nos e
335 ue, avait proclamé : « L’heure est venue pour les nations de l’Europe de transférer certains de leurs droits souverains pour le
336 ours du 31 mai 1960 : Sans doute faut-il que les nations qui s’associent ne cessent pas d’être elles-mêmes et que la voie suiv