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et j’en passe. La France, la Suisse et les autres
nations
ne sont pas pour autant de simples vues de l’esprit, mais des réalité
2
absolue. Vous ne vous sentez pas le citoyen d’une
nation
de 500 millions en devenir, surpassant les deux Grands additionn
3
rmettant la fusion des intérêts essentiels de nos
nations
: production industrielle, législation sociale, tarifs douaniers, lib
4
ordres. Et s’il suffisait bien d’une seule de nos
nations
, le Danemark, la Hollande ou le Portugal, pour établir un empire colo
5
ois que la formule sacrée, quoique moderne, de la
nation
étatisée qui se prétend souveraine absolument (ses chefs ont le droit
6
e ! » 2. Car je ne puis m’adresser nommément aux
nations
qui n’ont plus ou pas encore d’État, aux Basques et aux Catalans, aux
7
urs filles, et de cent autres communautés, cités,
nations
, régions, évêchés, clubs, ordres et sociétés publiques ou secrètes. M
8
z avant lui, mettent l’Europe au-dessus de leur «
nation
». Mais l’adjectif européen est d’un usage bien plus ancien : il para
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t idéologiques. Mais les frontières de toutes nos
nations
n’ont cessé de varier, elles aussi, dans une mesure beaucoup plus lar
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, précisément, n’est pas soutenable au plan de la
nation
. Comment le serait-il donc au plan de l’Europe entière ? On nous dit
11
t imaginaires, comme le prouve l’expérience de la
nation
elle-même, au nom de laquelle on refuse l’union. 2° Si pittoresques e
12
t évidente. Vus d’Amérique, quelle que soit notre
nation
, nous sommes tous des Européens. Vus d’Asie, je n’ai pas besoin d’ins
13
us entendre, nous autres Européens de différentes
nations
, confessions ou climats, Français de différents partis, ou même Confé
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l’homme universel, soit avec l’homme d’une seule
nation
du grand complexe continental dont il révèle ainsi qu’il fait partie
15
pas seuls partie ceux qui le nient au profit des
nations
qui le composent, mais aussi ceux qui en ont conscience et qui l’assu
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gible d’étude historique n’est ni un État-nation (
nation
state), ni l’humanité dans son ensemble, mais un certain groupement h
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lus exaltante en fait pour les Européens de toute
nation
et de toute classe, de toute croyance et de toute incroyance. L’appel
18
là, le plus souvent, et toujours dans les grandes
nations
, les valeurs de l’héritage commun ne cessent jamais d’être présentes,
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divisions anarchiques Le véritable sens du mot
nation
, avant que le xixe siècle ne l’ait étatisé, était donné par des réal
20
ment au mépris de la personnalité authentique des
nations
qu’ils ont unifiées par coups de force. Seule l’union de l’Europe au-
21
-delà des États permettra de restaurer ces vraies
nations
. La cause des « personnalités nationales » est liée à la cause de l’E
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u’il regrettera — il l’a prédit — ce n’est pas sa
nation
, mais l’Europe — « l’Europe aux anciens parapets ». Ceux qui, au cont
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aussi — présentaient l’Europe comme un puzzle de
nations
et sa culture comme l’addition d’une vingtaine de « cultures national
24
s foyers de création, des maîtres, et non pas des
nations
au sens moderne. Roland de Lassus n’appartient ni à la Belgique, ni à
25
hamp limité par les frontières d’une seule de nos
nations
actuelles. Il n’y a pas plus de « peinture française » que de « chimi
26
nne) au xxe siècle. d) Les écoles. — Le terme de
nation
(natio) désignait au Moyen Âge les étudiants d’une université parlant
27
an a fait justice de la confusion entre langue et
nation
. On parle encore sept langues en France, et le français est la langue
28
lle de communautés importantes appartenant à cinq
nations
. Avant cette différenciation, il y avait déjà la littérature, et les
29
listes européens s’engagent à ne jamais faire aux
nations
quelles qu’elles soient ce que les unitaires et centralisateurs qui l
30
ociale effective : commune et entreprise, région,
nation
, fédération continentale…) Les problèmes vivants et réels de l’Europe
31
rels, en tant qu’ils relèvent de la région, de la
nation
, de l’Europe unie ou de communautés électives (non natives), universe
32
olitiques, partis et parlements. Plus tard, telle
nation
neuve ou telle fraction de son intelligentsia décide d’adopter nos co
33
ale de tout homme devant Dieu, quelle que soit sa
nation
, sa couleur ou sa race. L’Égypte ancienne ne croyait rien de tel. Le
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raîne dans les mœurs et les modes de penser d’une
nation
. Le fameux « bond en avant » de la Chine n’a guère été qu’un bond ver
35
on voit partout en plein essor, qu’il s’agisse de
nations
en instance de divorce avec l’OTAN ou avec le pacte de Varsovie, ou d
36
e avec l’OTAN ou avec le pacte de Varsovie, ou de
nations
au sens ancien du mot, régions ou ethnies en révolte plus ou moins ou
37
n, produit de la confiscation d’une mystique — la
Nation
— par un appareil administratif et policier — l’État. Un État plus ou
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l’État. Un État plus ou moins nationalisé ou une
nation
étatisée, modèle : la France, bientôt imitée par presque toute l’Euro
39
l’Europe — et au xxe siècle, par une centaine de
nations
nouvelles. Centralisé, atomisé et trituré par les dynamismes contrair
40
. Peut-on dire plus ? Sur les quelque cent-trente
nations
souveraines qui divisent notre humanité, je ne compte guère que deux
41
ces États officiellement fédératifs que dans les
nations
unitaires : en URSS, ce sont les autonomies régionales et les diversi
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tituer un État-nation ? C’est soumettre toute une
nation
ou un groupe de nations conquises par l’une d’entre elles, aux pouvoi
43
C’est soumettre toute une nation ou un groupe de
nations
conquises par l’une d’entre elles, aux pouvoirs absolus de l’État. C’
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litique. Qu’on l’appelle Europe des patries, des
nations
, des États ou des souverainetés, l’union de l’Europe ne se fera pas s
45
cèrement et réellement les concepts de patrie, de
nation
et de souveraineté. Édouard Herriot, par exemple, s’écria solennellem
46
tait en réalité un fanatique de la religion de la
nation
. S’il n’eût pas été aveuglé par la superstition jacobine, il eût vu c
47
n’est qu’un mythe, inventé par les prêtres de la
nation
dans le dessein d’asservir les esprits à l’État. La souveraineté abso
48
e, c’est la confusion établie entre patrie, État,
nation
et langue. Voilà bien le type de l’amalgame de réalités hétérogènes s
49
e n’est guère extensible au-delà de la région. La
nation
, au contraire, au sens moderne, au sens du « Vive la Nation ! » de Va
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contraire, au sens moderne, au sens du « Vive la
Nation
! » de Valmy, est une réalité d’ordre plutôt mystique, idéale ou idéo
51
ence foncière : on peut annexer des peuples à une
nation
, des territoires à un État, mais on ne peut rien annexer à une patrie
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près la même de nos jours dans les patries et les
nations
les plus diverses par la géographie et par les traditions : dans les
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ide historiquement et géographiquement ni avec la
nation
, ni avec l’État, ni même avec la patrie24. Ces évidences accablantes
54
ans le lit de Procuste d’un État patries locales,
nations
et langues, il a voulu imposer ce carcan aux réalités économiques. C’
55
e souveraineté qui échappe de toute manière à ses
nations
. 37. La puissance ou la liberté Ces recettes de sagesse restero
56
e toujours forcée qu’ils offrent à leurs ethnies,
nations
et cités libres. À nous Thésée libérateur ! héros de l’Europe des rég
57
os de l’Europe des régions ! 39. Le siècle des
nations
? Zurich, le 16 septembre 1946 : Avec une poignante éloquence, Win
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inquiétantes, comme celle d’André Malraux : « Les
nations
sont redevenues le phénomène fondamental du siècle. L’évolution a jou
59
« réalité fondamentale du siècle », que serait la
nation
, est précisément celle qui fait obstacle à cette « seule chose vérita
60
on Churchill n’est pas faite, c’est parce que les
nations
qu’exalte l’ex-ministre d’État du général de Gaulle s’y opposent enco
61
ent encore irréductiblement, de tout leur être de
nations
« souveraines »28 ? Quand on nous affirme que le xxe siècle ne sera
62
e Proudhon l’avait prévu, mais bien le siècle des
nations
, est-ce qu’on s’en félicite, ou bien est-ce que l’on dit « le siècle
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cite, ou bien est-ce que l’on dit « le siècle des
nations
» comme on dirait « l’année de mon infarctus » ? Autre chose est de c
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la réalité politique de notre temps est encore la
nation
, autre chose d’affirmer qu’on ne veut rien y changer, que c’est là-de
65
à faire en sorte qu’ils cessent de sévir. 40.
Nations
en crise Que les nations soient encore bien réelles, et très forte
66
sent de sévir. 40. Nations en crise Que les
nations
soient encore bien réelles, et très fortes à quelques égards, l’impos
67
ntre avec une évidence presque écrasante. Que les
nations
soient en même temps mal adaptées (pour dire le moins) à l’évolution
68
t totalitaire — par le besoin d’union au-delà des
nations
, partout ressenti et déclaré, et qui a donné naissance au Marché comm
69
y a plus : aux crises locales dans telle ou telle
nation
, provoquées par le mécontentement irrépressible d’une région que brim
70
Berne, au nom d’une ethnie différente qui se veut
nation
, cependant que tout près de là, Bâle devient le centre d’une Regio qu
71
nfirmer que « l’évolution joue dans le sens de la
nation
», mais bien plutôt que nous atteignons le stade de crise finale d’un
72
maginent qu’il y a toujours eu des États, que les
nations
sont immortelles (au moins la leur), que rien d’autre n’est donc poss
73
est donc possible, et que d’ailleurs l’État et la
nation
marquent l’aboutissement logique, normal et inévitable du progrès. Po
74
politiques, assez pour rappeler d’où viennent la
nation
, l’État et l’État-nation né de leur collusion moderne. Il faudrait ra
75
mpire de Charlemagne, puis Saint-Empire romain de
nation
germanique. Il faudrait montrer que les premiers États nationaux n’ap
76
genre humain. Et que la naissance de la première
nation
, la France, peut être datée de cette déclaration des légistes de Phil
77
. Ce spectacle, qui est celui de la naissance des
nations
, remplit d’effroi les sages de l’époque. « Ô genre humain, tu es deve
78
nalisation de l’État royal et l’étatisation de la
nation
révolutionnaire, c’est cela qui va créer dans la première décennie du
79
. Voilà la vérité fondamentale du xxe siècle des
nations
. À ce propos, une constatation des plus paradoxales : c’est que, si t
80
onstituer les États-Unis d’Europe sur les grandes
nations
étatistes. Le problème de l’union de l’Europe à partir des États-nati
81
n meilleur milieu de participation civique que la
nation
, telle que nous l’a léguée le siècle dernier : la région31. 46. I
82
bie contestée), Yougoslavie (avec ses cinq ou six
nations
et ses deux religions, dont l’une en plusieurs confessions). L’histoi
83
ler curieux, Messieurs, qu’à l’âge de l’union des
nations
et des intégrations continentales, vous vous préoccupiez d’abord, à A
84
sur les cadres en bonne partie vidés des vieilles
nations
. Ce passage de la nation aux régions sera le phénomène majeur de l’Eu
85
rtie vidés des vieilles nations. Ce passage de la
nation
aux régions sera le phénomène majeur de l’Europe de la fin du xxe si
86
en plus accentué de vastes régions de France. La
nation
doit réparation du tort ainsi causé35. Tout cela est intéressant, di
87
ue, le dogme de l’immortalité non seulement de ma
nation
, mais de la forme nationale en général. Bien sûr, un coup d’œil sur l
88
rié dans un discours célèbre à la Sorbonne : Les
nations
ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé, elles finiro
89
oppement harmonieux des régions » au sein des six
nations
membres ; b) des régions plurinationales se sont définies ou constit
90
ehors, refusant à la fois l’autonomie aux petites
nations
annexées et les pouvoirs décisionnels à toute institution supranation
91
ontre le mouvement de l’histoire, selon lequel la
nation
est le progrès. » « La région est une nostalgie réactionnaire. Le pro
92
ème avec votre utopie ! » « On ne peut passer des
nations
souveraines aux régions fédérées sans transition, et cela prendra des
93
breux et plus mesquins que les conflits entre nos
nations
. » « Voulez-vous donc balkaniser l’Europe ? » Ces réflexes passionnel
94
t souverainement toute l’existence publique de la
nation
, c’est-à-dire de l’ensemble des hommes vivant à l’intérieur d’un terr
95
té » (comme on fait sa puberté), il devient une «
nation
immortelle ». Et l’État qui agit en son nom dispose de la vie et de l
96
faut apprendre à penser par problèmes, et non par
nations
. Devant un problème posé (urbanisme, participation civique, universi
97
s dues aux moyens techniques de mise au pas d’une
nation
. Et de Napoléon à n’importe quel État-nation contemporain, la continu
98
extrémités pour le centre, et le marasme gagne la
nation
devenue hydrocéphale. « Ne rien laisser dans l’indivision » : grande
99
tion au-delà. Il faut garder l’État, protéger les
nations
, mais défaire les États-nations. Il ne faut pas détruire l’État, mais
100
er à se rattacher politiquement à l’une des trois
nations
dont la Regio est le carrefour ou l’intersection. La résistance qu’op
101
t Schuman. Ces solidarités ne se nouent pas entre
nations
, peuples, partis, députés, fonctionnaires ou ministres. Elles se noue
102
re-5 novembre 1967. 28. Il est évident que les «
nations
» dont parle Malraux sont en réalité les États-nations tels que les a
103
les a formés le xixe siècle, et pas du tout les
nations
au sens premier — peuples, régions, ethnies ; elles sont du type Fran
104
ont il les a frustrées. 29. « Quand il s’agit de
nations
comme celles de la vieille Europe (…), qui pourrait admettre de bonne
105
de « provincialisme » ? 38. Cf. Qu’est-ce qu’une
Nation
?, Paris, 1882. 39. Documents de la Conférence sur les économies ré
106
nt me paraît juste. Mais quand Malraux dit que la
nation
est le phénomène dominant du xxe siècle, on doute qu’il pense d’abor
107
ent de l’union européenne qui ne fût pas de votre
nation
, et 59 % d’entre vous ont dit oui. Tout cela fait en faveur de l’unio
108
quable expansion » s’il s’agit de la France comme
nation
? Victor Hugo, parlant des « sauvages » de l’empire colonial français
109
t regarder la vérité… Ils savent qu’il existe une
nation
ouverte, qui appelle chez elle quiconque est frère ou veut l’être. De
110
’une absence de frontières, entraînerait pour une
nation
donnée, sans voir que cette absence supprimerait, en fait, non seulem
111
centre du système politique, non seulement de la
nation
vers l’Europe, mais encore vers l’humanité dans son ensemble et en mê