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influencer, à travers la vie de la cité et de la
nation
, sa vie personnelle. On peut voir donc des correspondances extrêmemen
2
17 juin 1966 La Révolution française a créé la
nation
au sens moderne. Comment l’a-t-elle créée ? Par les théories tirées d
3
uté humaine définie maintenant, non plus comme la
nation
ancienne, par les frontières, par le contour physique, ou par l’état
4
es basées sur la naissance (sens étymologique de “
nation
”) et définies par un territoire situé à l’intérieur de frontières. Ce
5
l’unité locale, l’unité par le cadre, soit de la
nation
, soit de la cité, soit du canton en Suisse. La réalité même de l’ense
6
participer à la puissance et à la grandeur de sa
nation
(et je ne fais pas une supposition dans le vide, car c’est une chose
7
Le but dernier étant donc de servir l’État et la
nation
, et pas du tout de servir les personnes. 17 janvier 1969 Pour Napoléo
8
us former des personnes, mais des soldats pour la
nation
. Hegel pensait à peu près de même : il pensait que l’État n’était pas
9
à pour les élèves, mais les élèves y sont pour la
nation
. Ainsi, le nationalisme devient la religion réelle, établie en force,
10
er préalablement que la langue est très liée à la
nation
, mais pas du tout à l’État. Je vous rappelle que le mot « nation » si
11
s du tout à l’État. Je vous rappelle que le mot «
nation
» signifiait au Moyen Âge : un groupe de gens parlant la même langue,
12
l’université étant le latin ; on appelait aussi «
nations
» les châteaux réservés aux chevaliers dans l’ordre de Rhodes qui par
13
ue se situe le début de la crise de l’empire, les
nations
vont en profiter pour se développer contre lui et contre la papauté q
14
re, n’a jamais coïncidé avec les frontières d’une
nation
. Cela a été ou bien des grands courants comme l’art gothique ou le su
15
un, ou parfois des réalités d’origine commune. La
nation
est beaucoup plus vague, et pas nécessairement délimitée par des fron
16
des frontières. La combinaison entre l’État et la
nation
ne s’est produite véritablement qu’à partir de la Révolution français
17
tituer un État-nation ? C’est soumettre toute une
nation
aux pouvoirs absolus de l’État. C’est vouloir faire coïncider sur un
18
on française, c’est l’État qui s’est emparé de la
nation
unitaire, produite par la dissolution des anciennes provinces. C’est
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nationalisation de l’État, ou d’étatisation de la
nation
, ou encore la confiscation d’une mystique — la mystique nationale, li
20
ute la doctrine de Hegel à un syllogisme : chaque
nation
incarne, à un moment de l’histoire, une mission dominante, or, c’est
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On assiste avec Hegel, qui, au fond, théorise la
nation
née de la Révolution française, contre Napoléon, mais exactement dans
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de vocation personnelle au niveau collectif de la
nation
, de l’État ; l’État considéré comme un individu, comme une personne,
23
pose d’un État copié sur l’Empire romain et d’une
nation
telle que venait de la créer la Révolution française. Ou encore, l’Em
24
çaise. Ou encore, l’Empire de Napoléon, c’est une
nation
révolutionnaire et un imperium romain. 11 février 1977 Pour le roi, p
25
on française, c’est l’État qui s’est emparé de la
nation
unitaire produite par la dissolution des anciennes communautés, donc,
26
nalisation de l’État, ou bien d’étatisation de la
nation
. Aujourd’hui, les partis socialistes, et surtout communistes, se défe
27
rence entre ces deux mots. Dans l’État-nation, la
nation
c’est finalement l’État, le reste, c’est une mystique. 2 février 1968
28
rtout pas suffisants pour déterminer le phénomène
nation
. Quelquefois même, la distinction entre les langues et les confession
29
à lui tout seul — de la formation des différentes
nations
au sens moderne ? Je pense que c’est un troisième facteur, qui est l’
30
rrésistiblement qu’elles sont les origines de nos
nations
modernes. Voici une liste des traits caractéristiques des tribus prim
31
e plus près, car elles correspondent toutes à nos
nations
et à nos nationalismes actuels. 25 octobre 1968 On trouve bien des ré
32
68 On trouve bien des réalités qui préfigurent la
nation
très haut dans le passé, mais on ne trouve pas le terme de nation ava
33
dans le passé, mais on ne trouve pas le terme de
nation
avant le xiiie siècle. Avant, les nations étaient les empires, qui s
34
erme de nation avant le xiiie siècle. Avant, les
nations
étaient les empires, qui sont nés de la réunion — plus ou moins forcé
35
randes étapes aboutissent ainsi à la création des
nations
: les tribus, les empires, et les nations qui apparaissent à partir d
36
ion des nations : les tribus, les empires, et les
nations
qui apparaissent à partir du xive siècle. Ces nations sont comme une
37
ns qui apparaissent à partir du xive siècle. Ces
nations
sont comme une résurgence des tribus qui avaient été préalablement di
38
t digérées par les empires. 1er novembre 1968 Les
nations
sont la résurgence des tribus, qui s’étaient fondues dans les empires
39
hez tous les chauvinistes et nationalistes de nos
nations
modernes : ma nation est le centre du monde, c’est par là que l’on to
40
tes et nationalistes de nos nations modernes : ma
nation
est le centre du monde, c’est par là que l’on touche au ciel, et cela
41
rigines complètement différentes — l’une étant la
nation
, et l’autre l’État. À proprement parler, c’est à partir de la Révolut
42
discours à la Sorbonne intitulé Qu’est-ce qu’une
nation
? : « Les nations ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont comm
43
rbonne intitulé Qu’est-ce qu’une nation ? : « Les
nations
ne sont pas quelque chose d’éternel. Elles ont commencé. Elles finiro
44
européenne, probablement, les remplacera. » « Les
nations
ont commencé », est la phrase importante. Il s’agit pour nous de savo
45
retracer. Connaître la genèse de l’État et de la
nation
, les lois de leur évolution, peut nous permettre de mieux évaluer la
46
rgue une distinction fondamentale : je définis la
nation
comme un type de communauté humaine, un idéal ; tandis que je définis
47
nnel, un mécanisme. Pour un homme du xxe siècle,
nation
signifie unité étatique, administrative, territoriale, linguistique,
48
n est motivée par une confusion qu’ils font entre
nation
et patrie. La patrie, à laquelle ils sont très attachés — et ils ont
49
étruit les patries réelles en Europe, ce sont les
nations
. Vous voyez à quel point il est grave de confondre patrie et nation c
50
à quel point il est grave de confondre patrie et
nation
comme on le fait couramment. 29 avril 1967 Les nations qui ont détrui
51
on comme on le fait couramment. 29 avril 1967 Les
nations
qui ont détruit l’attachement à la patrie sont de formation très réce
52
nt pas plus haut que la Révolution française. Les
nations
qui se sont créées ainsi, au début du xixe siècle, à la suite de la
53
tionalistes, c’est une erreur totale de confondre
nation
et tradition. Les traditions que devrait défendre un traditionaliste
54
ne de ce nom sont beaucoup plus anciennes que les
nations
, et ont été détruites par les nations. Il est étrange à ce propos de
55
nes que les nations, et ont été détruites par les
nations
. Il est étrange à ce propos de constater que si tant de traditionalis
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se rendent responsables de cette confusion entre
nation
et patrie, c’est parce qu’ils manquent de sens de l’histoire, ce qui
57
ur des traditionalistes. Ils se figurent que leur
nation
est éternelle ou immortelle. 1er novembre 1968 Pour le xixe siècle,
58
mbre 1968 Pour le xixe siècle, langue signifiait
nation
. C’est un préjugé qui ne résiste pas à des constatations. Si à chaque
59
tions. Si à chaque langue devait correspondre une
nation
, on ne s’expliquerait pas le découpage actuel des nations. Pourquoi l
60
on ne s’expliquerait pas le découpage actuel des
nations
. Pourquoi les colonies américaines, qui parlaient anglais, se sont-el
61
uniformisée, si l’on voulait faire coïncider les
nations
et les langues. C’est indéfendable, mais cela a joué un rôle considér
62
a joué un rôle considérable dans la formation des
nations
, et cela a dominé, au xxe siècle, la politique des nationalités qui
63
s historiques sur la formation de l’État et de la
nation
. Presque toutes les histoires (en tout cas celles écrites par des All
64
ntiment très général, incontrôlé, qui veut qu’une
nation
corresponde à une langue et inversement. Aux environs de 1840-1848, o
65
tion et l’Empire, la confusion de l’État et de la
nation
— le premier s’emparant des forces vives de la seconde pour les tourn
66
ule de passage entre les tribus primitives et les
nations
au sens moderne. Si les empires sont nés de tribus englobées et fixée
67
sur un territoire de plus en plus déterminé, les
nations
naîtront de la dissociation des empires, par relâchement du lien sacr
68
lité, la naissance d’un nouvel impérialisme : les
nations
modernes ont d’abord voulu s’extraire du tout englobant qu’était l’em
69
ra lié au territoire de l’ensemble du pays, de la
nation
. Ce n’est plus l’administration d’un domaine privé du roi, cela devi
70
n du domaine public du peuple, c’est-à-dire de la
nation
idéologique. L’idéologie devient très importante, et est imposée prat
71
d’être reconnu comme cette garantie suprême, les
nations
commenceront à se manifester comme telles. Les légistes de Philippe l
72
pereur en son royaume. » Je date la naissance des
nations
de ce moment précis, au début du xive siècle. Le roi de France se co
73
ande que le tout. 1er novembre 1968 Les premières
nations
, telles qu’elles se sont dessinées à partir du xive siècle, sont née
74
cclésiastiques sont une préfiguration des futures
nations
. L’héritage administratif de l’Empire romain a été repris par l’Églis
75
sionne cet État complètement centralisé, et cette
nation
qu’il entend discipliner entièrement. Il est en effet normal et presq
76
adhésion sentimentale et enthousiaste de toute la
nation
. Et pour cela, il est fatal et nécessaire qu’il s’en prenne en premie
77
i comme le complément concret et nécessaire de la
nation
, qui s’est presque évanouie dans l’abstrait. 12 juin 1970 L’État-nati
78
de l’État, souveraineté s’exerçant d’abord sur la
nation
(les hommes étant considérés comme les sujets de l’État) et aussi à l
79
le seul interprète des intérêts supérieurs de la
nation
; mépris pour le juridisme, pour les règles du droit et la constituti
80
tarcie, c’est-à-dire à la revendication, pour une
nation
, de se suffire complètement à elle-même, et de se fermer à l’extérieu
81
s traités — est que le gouvernement, l’État d’une
nation
souveraine peut déclarer la guerre et conclure la paix quand il le ve
82
fermir, de raffermir le pouvoir de l’État sur une
nation
, puis, par leur expansion coloniale, impérialiste — cette espèce de p
83
Il importe de rappeler la manière réelle dont les
nations
modernes se sont constituées. Elles se sont constituées par l’impéria
84
petit État central, qui a, peu à peu, conquis les
nations
qui l’entouraient en prétendant les libérer ou les réunir. 3 novembre
85
ent continuel de son pouvoir. 22 novembre 1968 La
nation
révolutionnaire est conçue dès le début comme une religion missionnai
86
devenir impérialiste, en tant qu’instrument de la
nation
missionnaire. Et en retour, la guerre va renforcer l’État, car pendan
87
us son nom de Bonaparte, on se rend compte que la
nation
, qui était une mystique qu’elle est restée en partie, deviendra beauc
88
e de la guerre qui renforce l’État pour sauver la
nation
, qui oblige à des mesures qui sont données comme des mesures de guerr
89
t exercer réellement ses droits civiques dans une
nation
de 25 millions d’habitants complètement unifiée, c’est-à-dire où il n
90
tice. 14 janvier 1977 L’origine de ce qui sera la
nation
imposant les mêmes frontières à toutes les facultés humaines et à tou
91
Avec l’introduction suivante des éditeurs : « La “
nation
” telle qu’on l’entend habituellement — la France, l’Espagne, l’Italie
92
ise et des guerres napoléoniennes. Cette idée de “
nation
” correspond en fait à la mainmise d’un appareil étatique sur des réal
93
État unitaire royal ou jacobin, de l’anarchie des
nations
souveraines, finalement du totalitarisme qui est, en quelque sorte, l
94
itiques et de l’opinion publique, à ce concept de
nation
souveraine, séparée de toutes les autres et qui a pour but plus ou mo
95
rope, elle ne pouvait apparaître qu’après que les
nations
se soient constituées, que l’État se soit constitué. Au point de vue
96
péen, il faut reconnaître que l’évolution vers la
nation
n’est pas seulement cette espèce de maladie que l’on dénonce aujourd’
97
embre 1968 En Europe, il y avait trois espèces de
nations
, définies par rapport au Saint-Empire : les nations qui faisaient par
98
tions, définies par rapport au Saint-Empire : les
nations
qui faisaient partie de l’empire ; les nations qui n’en faisaient pas
99
es nations qui faisaient partie de l’empire ; les
nations
qui n’en faisaient pas partie, mais avaient fait partie de l’Empire c
100
ait partie de l’Empire carolingien (France) ; les
nations
qui n’avaient jamais fait partie ni de l’un, ni de l’autre, mais seul
101
istances que nous observons aujourd’hui entre les
nations
et l’Europe unie. Les plus chauds partisans de la CEE — cinq sur six
102
e de ce vieux réflexe anti-Saint-Empire romain de
nations
germaniques. À certains moments, il y avait pensé, il a fait quelques
103
entre les groupes, les cités, les régions et les
nations
, sans faire violence à leurs complexités vivantes et à leurs singular
104
communauté, et puis ensuite État-nation, choc des
nations
, les nations voulant chacune prendre sur elle les caractères absolus
105
t puis ensuite État-nation, choc des nations, les
nations
voulant chacune prendre sur elle les caractères absolus de l’empire,
106
empire, pour être valable, doit être unique, les
nations
voulant aussi avoir les caractères d’une Église, c’est-à-dire être sa
107
rope. Elle ne pouvait apparaître qu’après que les
nations
se soient constituées, que l’État se soit constitué et qu’il ait dépl
108
e passé en termes anachroniques de projection des
nations
telles qu’elles étaient devenues au xixe siècle. On disait « la Fran
109
quis par les Français. On oubliait de dire que la
nation
n’avait pas toujours existé sous la forme qu’elle avait au xixe sièc
110
ps anciens comme la préparation à la création des
nations
modernes. On était, par exemple, obligé de dire que certaines parties
111
l’essentialisme : sorte d’idée platonicienne des
nations
, telles qu’elles devaient devenir pour que la France achève l’Hexagon
112
ive d’une idée d’essence supérieure, telle que la
nation
. L’autre approche, celle de Proudhon par exemple, refuse la synthèse
113
bien souvent étrangères) une idée du présent, la
nation
, dont on cherche à montrer le développement “logique”, au mépris des
114
ement “logique”, au mépris des faits. On voit la “
nation
” se réaliser peu à peu, telle qu’elle doit être, suivant la définitio
115
ue qu’on leur accorde au service de l’idée d’une “
nation
” éternelle. À l’inverse, il faut considérer que l’homme est créateur
116
être mauvaise pour les intérêts de la cité, de la
nation
, ou de l’État : ce risque, ce danger, doit être admis d’avance ; donc
117
ou de mission à une communauté — peuple, État ou
nation
. Jusqu’alors, une mission, une vocation, dans le vocabulaire chrétien
118
un appareil rudimentaire, et froid. Tandis que la
nation
est un phénomène affectif, presque sentimental et mystique selon les
119
n de réalités diverses par nature. Dans ces trois
nations
, on observera le même passage de « l’anarchie féodale » à l’absolutis
120
française marque un seuil dans l’évolution de la
nation
, elle marque ce moment de crise où le sacré se déplace d’un seul coup
121
ment. Il n’est plus dans l’Église, il est dans la
nation
. Il n’est plus dans la religion, il est dans l’idéologie. 15 novembre
122
e pulvérisation de la population française nommée
nation
ne comprend pas l’unanimité des Français. Elle ne comprend, dans l’es
123
iers état seul, dès ce moment-là, représentait la
nation
, la volonté générale. C’est dans ce sens qu’il pouvait être l’État. C
124
moment qu’on voit se préciser la définition de la
nation
non pas comme communauté naturelle, mais comme communauté idéologique
125
u pays, la première tâche du parti qui incarne la
nation
, l’idée de nation, consiste à centraliser tous les éléments du pouvoi
126
e tâche du parti qui incarne la nation, l’idée de
nation
, consiste à centraliser tous les éléments du pouvoir, à effacer le pl
127
nom de cette espèce de religion laïque qu’est la
nation
. Ce parti au pouvoir confond dans une même répression, d’une part la
128
ve, exercée par un monarque, par un État, par une
nation
, un dictateur ou un parti ; et par liberté, essentiellement les liber
129
assez spontanée qu’est le Saint-Empire romain de
nations
germaniques, c’est que cela existe par la force du raisonnement, par
130
ne conception de l’État unitaire, planifié, de la
nation
même jacobine. Exemple de cette combinaison qui répond point par poin
131
le nationalisme à l’extérieur ; il veut donc une
nation
du type jacobin, dont il a hérité, mais il veut un fédéralisme intern
132
e sacré du religieux au profane, de l’Église à la
nation
. La nation est devenue un nouveau dogme en vertu duquel on réprime le
133
religieux au profane, de l’Église à la nation. La
nation
est devenue un nouveau dogme en vertu duquel on réprime les hérétique
134
hérétiques et l’on uniformise les consciences. La
nation
idéologique moderne se distingue ainsi de l’idée originelle : la comm
135
iècle, l’État-nation seul est autonome. (Dans les
nations
centralisées, les autonomies locales et régionales sont inexistantes
136
autonomies sont contraires au droit des gens. La
nation
est une unité trop dure pour la coopération et les échanges. Elle est
137
a révolution. 27 mai 1977 Pendant huit siècles, «
nation
» n’a pas voulu dire autre chose que cela : un peuple parlant une cer
138
française, avec le fameux cri de Valmy « Vive la
nation
» qui a au fond donné la victoire aux troupes françaises, c’était la
139
e ce lieu une ère nouvelle va naître. » « Vive la
nation
», ça ne voulait pas dire ce jour-là « Vive la France » ; ça voulait
140
neurs environnants : il désignait, comme le mot «
nation
», une espèce de symbole de la nouvelle communauté que l’on rechercha
141
durci les positions, si bien que le cri « Vive la
nation
» est devenu très vite « Vive la France révolutionnaire » et puis ens