1 rément purement littéraire : une leçon d’énergie. Il se pique de n’avoir pas connu, jusqu’à ce jour au moins, cette inquié

2 la recherche de la vérité. Dès son premier livre, il s’est montré tout entier, il a bravement affirmé son unité. Car le te

3 s son premier livre, il s’est montré tout entier, il a bravement affirmé son unité. Car le temps n’est plus, où les jeunes

4 esthétisme énervant qu’on appelle symbolisme ; et elle a donné naissance à la doctrine de M. de Montherlant, qui en est sort

5 de l’après-guerre. ⁂ Deux philosophies, affirme-t- il , se disputent le monde. L’une vient de l’Orient, et insinue dans le m

6 r M. de Montherlant comme pour Maurras, est ce qu’ il importe de sauvegarder, avant tout autre principe. Jusqu’ici, rien d’

7 t décidément pas philosophe. Peut-être ne lui a-t- il manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collè

8 manqué pour le devenir que le temps de méditer : il a quitté le collège jésuite pour la tranchée, puis « le sport l’a sai

9 es et chaud de l’étreinte du fauve merveilleux ». Il n’a pas eu le temps de se ressaisir, le sport prolongeant pour lui, d

10 n obsédante, le rythme de la guerre. Du moins a-t- il ainsi évité le choc fatal pour tant d’autres du guerrier et du bourge

11 autres du guerrier et du bourgeois. Dernièrement, il abandonna le stade et rentra dans le monde où nous vivons tous. Écœur

12 où nous vivons tous. Écœuré du désordre général, il cherche des remèdes, et nous tend les premiers qui lui tombent sous l

13 ent être administrés ensemble. L’opération faite, il a pourtant fallu la justifier, ce qui n’a pas été sans quelques tours

14 . « On se fait son unité comme on peut », avoue-t- il franchement. Il me semble bien paradoxal de vouloir unir dans une mêm

15 on unité comme on peut », avoue-t-il franchement. Il me semble bien paradoxal de vouloir unir dans une même philosophie la

16 eut oublier la partie doctrinaire de cette œuvre, elle ne lui est pas indispensable : « Ces simplifications valent ce que va

17 on idées générales, et j’avoue bien volontiers qu’ il n’est pas une opinion sur le monde à laquelle je ne préfère le monde 

18 ignés… ». Voici passer un coureur : « À peine a-t- il touché la piste d’herbe, c’est une allégresse héroïque qu’infuse à so

19 ’air et le sol, dieux rivaux, se le disputent, et il oscille entre l’un et l’autre. Ainsi mon art, entre terre et ciel. Ma

20 e et posée, est pleine du désir de l’air. Danse-t- il sur une musique que je n’entends pas ? » — Mais plus que le corps en

21 accepte une règle ; on l’assimile, à tel point qu’ elle n’est plus une entrave à la violence animale déchaînée dans le corps

22 . Le chef se dresse entre les dix qui sont à lui. Il dit : « Je ne demande pas qu’on m’aime. Je demande qu’on me soit dévo

23 qu’on m’aime. Je demande qu’on me soit dévoué. » Ils disent : « Tu es notre capitaine. » Ces choses ne sont pas dites en v

24 n peut retenir, c’est la méthode, car je crois qu’ elle sert mieux la démocratie que l’Église romaine, quoi qu’en pense M. de

25 pense M. de Montherlant. Et voici, ô paradoxe, qu’ il rejoint Kant, Kant qui écrit : « C’est sur des maximes, non sur la di

26  C’est sur des maximes, non sur la discipline, qu’ il faut fonder la conduite des jeunes gens : celle-ci empêche les abus,

27 es filles assez fortes pour pouvoir tout lire, et il n’y aura plus besoin de roman catholique. » C’est ce qu’on pourrait a

28 e. Ainsi l’athlète à l’entraînement ne s’épuise-t- il pas à combattre certaines faiblesses : il développe ses qualités, le

29 puise-t-il pas à combattre certaines faiblesses : il développe ses qualités, le reste s’arrange de soi-même. ⁂ M. de Month

30 bâtie son œuvre. L’intéressant sera de voir ce qu’ il sacrifiera, de la morale sportive ou de la morale jésuite. Mais enfin

31 catholique. Et son lyrisme, encore un peu brutal, il saura le dompter, et atteindre au classicisme véritable. Voici un con

32 tructeur, un entraîneur, et qui joue franc jeu. S’ il faut lutter contre lui, nous savons qu’il observera les règles. Saluo

33 jeu. S’il faut lutter contre lui, nous savons qu’ il observera les règles. Saluons-le donc du salut des équipes avant le m

34 di soir, dans la salle du Lyceum, M. Conrad Meili parla des écoles qui représentent la peinture française, des débuts du xixe

35 part. Mais leurs recherches n’ont pas été vaines. Ils en reviennent chargés de chefs-d’œuvre, et plus conscients de leurs m

36 (contrairement à ce que pense souvent le public), ils préparent l’avènement d’un classicisme nouveau. M. Meili a mis en évi

37 intre. Souhaitons d’entendre encore M. Meili. Est- il besoin de souligner l’importance de telles prises de contact entre ar

38 eaucoup d’antérieures protestations belliqueuses. Il nous montre « des Français qui pensent ces carnages inévitables, avec

39 titude est responsable de ces carnages ». Naguère il était des premiers ; il s’affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour

40 e ces carnages ». Naguère il était des premiers ; il s’affirme aujourd’hui des seconds. C’est pour avoir contemplé Verdun,

41 gendaires de Verdun, et ce « haut ton de vie » qu’ ils trouvaient au front. D’une phrase, il justifie son livre : « Ranimons

42 e vie » qu’ils trouvaient au front. D’une phrase, il justifie son livre : « Ranimons ces horreurs pour les vouloir éviter,

43 irent » du front dans notre paix lassée, ne prend- elle pas une pathétique signification ? Pourtant ici encore transparaît un

44 ontraires s’unissent dans la grandeur. La paix qu’ il appelle, c’est autre chose que l’absence de guerre, c’est une paix qu

45 travaillerait le levain des vertus guerrières. «  Il faut que la paix, ce soit vivre. » Par tout un livre libéré de souven

46 paix, c’est vers de plus sereines exaltations qu’ il va porter son ardeur. Il va chercher le souvenir de l’aventure antiqu

47 sereines exaltations qu’il va porter son ardeur. Il va chercher le souvenir de l’aventure antique, et dans ce qui fut Rom

48 bre. Ce mot de grandeur revient souvent lorsqu’on parle de cette œuvre : je ne sais s’il faut en voir la raison dans la force

49 ent lorsqu’on parle de cette œuvre : je ne sais s’ il faut en voir la raison dans la force de la personnalité révélée ou da

50 dans la guerre. Que de sacrifices ne lui devra-t- il pas offrir ainsi les romans « intéressants » ou « curieux » ; le « gr

51 sme » à la Chateaubriand, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’il lui faudra livrer au « feu de vérité » qui brûle

52 and, voire à la Barrès, dont il est capable et qu’ il lui faudra livrer au « feu de vérité » qui brûle dans son temple inté

53 e vérité » qui brûle dans son temple intérieur, s’ il veut rester digne de son rôle et vraiment le coryphée d’une génératio

54 , flamme d’une pureté si rare en notre siècle, qu’ elle paraît parfois, lorsque la tourmente humaine ne la moleste ni ne l’av

55 a significative pauvreté idéologique et morale qu’ il révèle. Le style brillant et elliptique qui tend à devenir notre ponc

56 a pensée. D’autant plus que les rares passages où il expose directement les principes de sa « révolution » semblent au con

57 e philosophie ou de psychanalyse. Ces principes ? Ils se laissent hélas résumer en un court article de dictionnaire : « Sur

58 ue ou morale. » (p. 42). Le surréalisme ne serait- il donc qu’une sorte de méthode des textes généralisée ? Point du tout !

59 méthode des textes généralisée ? Point du tout ! Il paraît qu’il est la seule attitude littéraire aujourd’hui concevable.

60 textes généralisée ? Point du tout ! Il paraît qu’ il est la seule attitude littéraire aujourd’hui concevable. Mais par que

61 icheries plus ou moins conscientes M. Breton peut- il préconiser l’existence d’une littérature fondée sur de tels principes

62 enait, qui écrivit : « Quand les livres se liront- ils d’eux-mêmes, sans le secours des lecteurs ? Quand les hommes se compr

63 s des lecteurs ? Quand les hommes se comprendront- ils individuellement ? » Que M. Breton donne des « recettes pour faire un

64 sie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient- elles perceptibles que par le fait d’une fortuite coïncidence entre l’unive

65 voir que M. Breton serait un très curieux poète s’ il ne s’efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous persua

66 l ne s’efforçait de donner raison aux 75 pages où il voulut nous persuader que tout poème doit être une dictée non corrigé

67 stes n’ont rien à dire, mais savent admirablement parler . Ils érigent donc en doctrine leur impuissance. « Il n’y a pas de pen

68 nt rien à dire, mais savent admirablement parler. Ils érigent donc en doctrine leur impuissance. « Il n’y a pas de pensée h

69 Ils érigent donc en doctrine leur impuissance. «  Il n’y a pas de pensée hors les mots » (Aragon). Aussi se paient-ils de

70 pensée hors les mots » (Aragon). Aussi se paient- ils de métaphores comme d’autres de raisonnements. Plaisante ironie, si c

71 otestation contre nos poncifs intellectuels. Mais elle risque bien de nous en rendre un peu plus esclaves. Car depuis Freud

72 dre un peu plus esclaves. Car depuis Freud — dont ils se réclament imprudemment, — on sait ce que c’est que la « liberté »

73 s, c’est que — pour reprendre un mot de Cocteau — ils « embaument de vieilles anarchies ». L’ironie qui sauva Dada du ridic

74 vrage publié en France sur Van Gogh, depuis 1922. Il contient pourtant des vues assez neuves. M. Colin s’est contenté de n

75 le rebute pas. Une divine violence le travaille. Elle jaillira enfin, dans l’éblouissement d’Arles, jusqu’au jour où cette

76 nsomption frénétique terrassant un corps minable, il ne restera plus que les flammes, les soleils et aussi les grimaces de

77 et aussi les grimaces de douleur de ses tableaux. Il faut louer Paul Colin de n’avoir rien caché des médiocrités de cette

78 M. Colin n’a pas cherché à expliquer ce miracle. Il nous laisse à notre émotion devant le spectacle d’une œuvre qui ne du

79 r scientifique, « Prix Goncourt », curieux homme. Il se livre à des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. I

80 x homme. Il se livre à des travaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il écrit un livre sur Einstein, des articl

81 vaux de précision : il calcule un plan, un poème. Il écrit un livre sur Einstein, des articles sur Valéry, St John Perse.

82 la liquidation des questions traitées est rapide, elle est complète aussi. On s’étonne de ce que Fabre, disciple de Valéry,

83 e telle platitude est presque indispensable, mais il s’en permet d’autres qui le sont moins. On n’écrit pas un roman en tr

84 inertie du peuple qui donnait tant de mal lorsqu’ il fallait l’éveiller, l’entraîne au-delà du but. Le Tarramagnou voit so

85 ramagnou voit son œuvre sabotée par des meneurs ; il tente en vain de ressaisir les foules : déjà elles huent sa modératio

86 ; il tente en vain de ressaisir les foules : déjà elles huent sa modération. Alors il va se jeter au-devant des troupes accou

87 es foules : déjà elles huent sa modération. Alors il va se jeter au-devant des troupes accourues, il meurt en clamant la p

88 s il va se jeter au-devant des troupes accourues, il meurt en clamant la paix. M. Fabre avait là les éléments d’un grand r

89 En fermant le livre on a presque l’impression qu’ il a réussi ce grand roman… Qu’y manque-t-il ? Un style ? L’absence de s

90 sion qu’il a réussi ce grand roman… Qu’y manque-t- il  ? Un style ? L’absence de style, n’est-ce pas le meilleur style pour

91 ues. Chef-d’œuvre ou pas chef-d’œuvre d’ailleurs, il reste que le Tarramagnou est un livre émouvant, d’une saine puissance

92 nou est un livre émouvant, d’une saine puissance. Il reste que Lucien Fabre a tenté, et en somme, réussi, une entreprise b

93 seulement qu’on a imaginé un péril oriental, car il semble bien que dans le domaine de la culture le péril n’existe que p

94 ulture le péril n’existe que pour autant qu’on en parle , la vraie « question asiatique » étant une question politique. On peu

95 renouveau, c’est à quelques savants européens qu’ il le devra, tandis que d’un mouvement inverse, le christianisme débarra

96 e et les Gandhi, demi-européanisés. Ceci convenu, il faut reconnaître que l’enquête des Cahiers du Mois donne un fort inté

97 ymbole », a dit A. Breton. C’est de cet Orient qu’ il s’agit, et Jean Schlumberger le définit encore : « … tout ce qui est

98 ation qui n’a de sens que par rapport à l’Europe. Il serait vain de tenter un classement parmi les réponses d’une extraord

99 qui, eux, apportent des documents, savent de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un écrivain gr

100 eux, apportent des documents, savent de quoi ils parlent , ils se récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un écrivain grec, M. E

101 ortent des documents, savent de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’il s’agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiri

102 avent de quoi ils parlent, ils se récusent lorsqu’ il s’agit de conclure. Un écrivain grec, M. Embiricos, a trouvé la formu

103 st fait de plusieurs fous qui s’annulent », écrit- il . Ce fou qui veut être soi purement, qui veut éliminer de soi tout ce

104 érieur, — ce fou que nous portons tous en nous, —  il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis il l’a poussé impitoyablemen

105 us, — il l’a isolé, incarné, nommé : Revert. Puis il l’a poussé impitoyablement dans sa recherche d’un absolu qui se trouv

106 un absolu qui se trouve être le néant. Pour finir il « l’écrabouille ». L’expérience est terminée. Artificielle comme tout

107 st terminée. Artificielle comme toute expérience, elle n’en est pas moins probante. Une œuvre d’art que ce petit livre ? C’e

108 ration ; mais, puissante de sûreté et d’évidence, elle a cette beauté froide et massive d’un théorème de Spinoza. Une ironie

109 gite l’Allemagne nouvelle — et peut-être parce qu’ il sait en sortir parfois — M. Otto Flakei a gardé son bon sens et son s

110 l’on a pu reprocher à ses tableaux de l’Europe qu’ il vient de parcourir quelque superficialité, du moins faut-il le louer

111 e parcourir quelque superficialité, du moins faut- il le louer d’avoir conservé une vision générale de notre temps et un év

112 oman sans exposer et discuter toutes les idées qu’ elles illustrent. Les personnages discutent certes, mais leurs actions sont

113 et les fuites les plus folles hors de la réalité, ils forment un cortège pittoresque et désolant à celui qui, revenu de l’é

114 œuvre « d’importance européenne », croyez-vous qu’ il aille s’abandonner à l’émotion communicative de qui découvre un somme

115 xemplaires ne suscitent un intérêt très profond : elles nous transportent au cœur de préoccupations des plus modernes, problè

116 être celui d’une pièce de Pirandello. N’annonce-t- il pas que les personnages des trois nouvelles « sont réels, très réels,

117 réels, de la réalité la plus intime, de celle qu’ ils se donnent eux-mêmes dans leur pure volonté d’être ou de ne pas être…

118 e ne pas être… ». Mais les héros de Pirandello, s’ ils veulent être, subissent, une fois qu’ils sont, le grand malentendu de

119 dello, s’ils veulent être, subissent, une fois qu’ ils sont, le grand malentendu de la personnalité. Tandis que chez Unamuno

120 esque inhumaine torture et conduit au crime. Et s’ ils s’imposent comme types, c’est encore et uniquement par leur obsédante

121 impression de grandeur désolée qu’un Greco. Mais il n’y a pas les couleurs, ni l’amère volupté des formes. Une sensation

122 nsée française (octobre 1925)k Peut-être n’est- il pas trop tard pour parler du Vinet de M. Seillière, de ce nouveau cha

123 e 1925)k Peut-être n’est-il pas trop tard pour parler du Vinet de M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’il vient d’ajoute

124 Vinet de M. Seillière, de ce nouveau chapitre qu’ il vient d’ajouter à sa grande étude sur les rapports du christianisme e

125 iellement chrétien sur le mysticisme naturiste ». Il ne pouvait trouver mieux que Vinet. Et j’imagine son étonnement à déc

126 ur ce qui concerne le Vinet juge des romantiques, il n’a pas eu trop de peine à l’annexer à son propre corps de doctrines

127 nes critiques. Dirai-je pourtant que je crains qu’ il n’ait été incité parfois, et presque inconsciemment, à gauchir légère

128 sans gêner M. Seillière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un chrétien sans épithèt

129 se déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit- il éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? Ne voit-il pas que rien n’e

130 éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? Ne voit- il pas que rien n’est plus protestant qu’une telle attitude ? Mais ces r

131 isme exaspérés, pour notre nouveau mal du siècle, il n’est peut-être pas de pensée plus vivante, ni de plus tonique que ce

132 des machines, un Saint-John-Perse, un Supervielle parlent avec des mots de tous les jours aux vivants et aux morts : Mère, je s

133 nges pour assembler un sourire ». Comme Max Jacob il lui arrive de situer une anecdote purement poétique dans un monde qu’

134 r une anecdote purement poétique dans un monde qu’ il s’est créé. Jamais banal, il est parfois facile : la description du m

135 que dans un monde qu’il s’est créé. Jamais banal, il est parfois facile : la description du monde qu’il invente nous lasse

136 l est parfois facile : la description du monde qu’ il invente nous lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-même (pourta

137 scription du monde qu’il invente nous lasse quand elle ne l’étonne plus assez lui-même (pourtant l’autel et le surréalisme l

138 ont enrichie d’images…). Je cite des noms : y a-t- il influence ou seulement co-génération ? Pour peu qu’ils sortent des ca

139 nfluence ou seulement co-génération ? Pour peu qu’ ils sortent des cafés littéraires, nos poètes respirent le même air du te

140 Leur originalité se retrouve dans la manière dont ils tentent de fuir l’inquiétude où ils baignent. Celui-ci vient à peine

141 manière dont ils tentent de fuir l’inquiétude où ils baignent. Celui-ci vient à peine de quitter l’air dur des pampas. « L

142 s les étoiles. J’avoue que l’univers intérieur où il lui arrive de graviter me trouble mieux que son lyrisme cosmique. On

143 yce même… Trois noms qui permettent, je crois, de parler d’un grand siècle littéraire irlandais ; ce que d’ailleurs Mlle Simon

144 que d’ailleurs Mlle Simone Téry ne fait pas. Car elle veut éviter l’emballement et conserver dans l’admiration son sens cri

145 et ses commentaires parfois un peu copieux ; mais elle a la vertu de rendre contagieuse la curiosité de l’auteur à l’endroit

146 rète (décembre 1925)n La Révolution russe va-t- elle usurper dans le roman d’aventures le rôle de la mer Océane avec ses é

147 romantisme, dans le détail de la vie d’une ville. Il sait qu’un grand mouvement est la résultante de millions de petits. V

148 femme, la vertueuse Véra avec un des Anglais) : Ils s’embrassaient comme des gens qui auraient eu faim toute leur vie… Ma

149 rkovitch, derrière sa vitre, tremblait si fort qu’ il avait peur de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la

150 ’il avait peur de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprudence ! Avec l

151 lumière et peut-être du monde dans l’appartement. Il avait si froid que ses dents claquaient. Il quitta sa fenêtre, se tra

152 ment. Il avait si froid que ses dents claquaient. Il quitta sa fenêtre, se traîna jusqu’à l’angle le plus éloigné du rédui

153 olant sa patrie. Une effroyable acceptation, mais elle peut se muer instantanément en révolte. Aucun cadre logique ne déterm

154 dre logique ne détermine l’avenir le plus proche. Il n’y a pas même des forces endormies dans l’âme russe : mais des possi

155 d’explosion. Le géant russe est un enfant : va-t- il rire, va-t-il pleurer ? m’embrasser ou me tuer ? Il sent autour de lu

156 Le géant russe est un enfant : va-t-il rire, va-t- il pleurer ? m’embrasser ou me tuer ? Il sent autour de lui quelque chos

157 rire, va-t-il pleurer ? m’embrasser ou me tuer ? Il sent autour de lui quelque chose qui le gêne. C’est l’empire. Il le r

158 de lui quelque chose qui le gêne. C’est l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’il est encore ébahi du fracas, le

159 t l’empire. Il le renverse, pour voir. Pendant qu’ il est encore ébahi du fracas, le juif survient avec une méthode simplif

160 ages le suggèrent de toute la force du trouble qu’ ils créent en nous : Markovitch par exemple, ou Sémyonov, un cynique secr

161 un homme que Dieu a mis à part par grâce pour qu’ il serve. Mais très vite on étend l’appellation de saint à ceux qui par

162 souplesse dont fait preuve l’Église d’alors quand il s’agit d’adapter des traditions antiques au dogme en formation. Au Mo

163 é en Christ. — Comment l’Église catholique réagit- elle  ? En codifiant l’état de choses antérieur. Donc l’Église continue à f

164 dèle de la vocation, le protestantisme affirme qu’ il existe divers ordres de sainteté ». Cette mère qui s’est sacrifiée au

165 te, comme ce missionnaire et cette diaconesse ? S’ il n’y a pas de saints protestants, il existe des saints dans le protest

166 iaconesse ? S’il n’y a pas de saints protestants, il existe des saints dans le protestantisme. Mais il n’est pas de fin au

167 il existe des saints dans le protestantisme. Mais il n’est pas de fin aux œuvres de Dieu. La sainteté parfaite ne commence

168 imites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais il f

169 s ce sens, il ne peut exister de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais il faut être parfait. Tel est l’enseignemen

170 de saint véritable. Il n’y a pas de saints, mais il faut être parfait. Tel est l’enseignement de Jésus, telle est la pens

171 estantisme. La place nous manque pour louer comme il conviendrait la clarté d’un exposé solidement documenté, et le scrupu

172 ule protestant, qui ne peut être un danger lorsqu’ il n’est, comme ici, que la loyauté d’un esprit animé par une foi agissa

173 ressaisissement profond et la ruine. Mais certes, il est temps qu’une lueur de conscience inquiète quelques chefs, montre

174 politiques, mais on a si souvent l’impression qu’ ils battent la mesure devant un orchestre qui, sans eux, jouerait aussi b

175 ssi mal. Quant aux meneurs de l’opinion publique, il est trop tard pour les éduquer, il faudrait balayer. Je parle en géné

176 nion publique, il est trop tard pour les éduquer, il faudrait balayer. Je parle en général, sachant bien qu’un Romier, un

177 op tard pour les éduquer, il faudrait balayer. Je parle en général, sachant bien qu’un Romier, un Bainville, quelques autres,

178 us les partis, on comprendra ce que je veux dire. Il faudrait balayer, — et mettre qui à la place ? Nos penseurs, nos écri

179 à l’action, c’est encore pour cultiver leur moi. Ils y cherchent un fortifiant, je ne sais quelle excitation, quelle révél

180 vélation ou quel oubli. C’est un dilettantisme qu’ ils ont peut-être appris dans Barrès. Il leur manque une certitude fonciè

181 tantisme qu’ils ont peut-être appris dans Barrès. Il leur manque une certitude foncière, une foi en la valeur de l’action.

182 une foi en la valeur de l’action. C’est pourquoi ils ne peuvent prétendre à l’action sociale que l’époque réclame 1. C’est

183 à leurs tentatives morales, si singulières soient- elles — dont le grand public reste le témoin souvent sceptique ou railleur.

184 s dans le chaos des idées et des doctrines, et qu’ il n’existe pas d’esprit du siècle, hors un certain « confusionnisme ».

185  : c’est une unité d’inquiétude. Barrès et Gide : ils ont construit des édifices très différents de style, et dont les faça

186 viction ; par vertu. Ce qui n’a rien d’étonnant : ils ne sont que les projections du moi de leurs auteurs. Or l’égoïsme est

187 ci la conception même de la littérature, telle qu’ elle apparaît chez les émules de Barrès comme chez ceux de Gide, qu’il fau

188 les émules de Barrès comme chez ceux de Gide, qu’ il faut préciser. L’éthique et l’esthétique convergent dans la littératu

189 uvrir des possibilités neuves, — pour le libérer. Il n’est pas question de rechercher ici les origines historiques d’une c

190 e s’y appliqua dans un de ses derniers articles2. Il rendait responsable de tout le « mal », le romantisme — et c’est plus

191 le romantisme — et c’est plus que probable. Mais il en tirait une raison nouvelle de le condamner, et nous ne pouvons le

192 ndamner, et nous ne pouvons le suivre jusque-là : il est vain de dire qu’une époque s’est trompée, puisqu’elle seule perme

193 vain de dire qu’une époque s’est trompée, puisqu’ elle seule permet la suivante qui peut-être retrouvera une nouvelle face d

194 être l’épigraphe de toute la littérature moderne. Il n’a pas fallu longtemps aux Français pour pousser à bout l’expérience

195 ela fait à Dieu », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à manger, tout de même nous avons un corps, e

196 ntaires la matière de quelques pamphlets par quoi il se raccroche au monde. Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme o

197 pamphlets par quoi il se raccroche au monde. Mais il a touché certains bas-fonds de l’âme où s’éveille un désenchantement

198 des derniers venus, Marcel Arland, — plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement précoce, sans

199 point d’y percevoir comme un appel du Dieu perdu. Il avoue enfin la cause secrète des inquiétudes modernes : la perte d’un

200 te des inquiétudes modernes : la perte d’une foi. Il a besoin de Dieu, mais il attend en vain sa Révélation : « C’est peut

201 s : la perte d’une foi. Il a besoin de Dieu, mais il attend en vain sa Révélation : « C’est peut-être que je suis médiocre

202 suis médiocre entre les hommes ». C’est plutôt qu’ il est trop attaché encore à se regarder chercher, absorbant son attenti

203 ant son attention dans une sincérité si voulue qu’ elle va parfois à l’encontre de son dessein. ⁂ Décidément nous sommes mala

204 isolé, commenté par ceux qui le portent en eux qu’ il en paraît plus incurable. Ces jeunes gens n’en finissent pas de peind

205 n’en finissent pas de peindre leur déséquilibre. Il serait temps de faire la critique des méthodes et des façons de vivre

206 ments mêlés de la personnalité. Toute tendance qu’ ils découvrent en eux est non seulement légitime à leurs yeux, mais « tab

207 on et folie, etc. Si je les cultive simultanément il est clair que les tendances négatives l’emportent, il est plus facile

208 st clair que les tendances négatives l’emportent, il est plus facile et plus enivrant de se laisser glisser que de constru

209 ’est justement de quoi se glorifient ses tenants, ils y voient la suprême liberté. Le désir se précisait en moi de commettr

210 e gratuite que prétendent mener les surréalistes, il n’a fallu que le temps pour une folie de s’emballer. La plupart des r

211 ose ; à la merci des circonstances extérieures qu’ il méprise toutes également ; n’attendant rien que de ses impulsions et

212 cidité parfois douloureuse ses propres actes dont il s’étonne mais qu’il se garde de juger5. Il y a véritablement une litt

213 ureuse ses propres actes dont il s’étonne mais qu’ il se garde de juger5. Il y a véritablement une littérature de l’acte gr

214 lité qu’on renoncera à la vertu, sous prétexte qu’ elle pousse à l’orgueil ; c’est par sincérité qu’on mentira, puisque parfo

215 n excès toute chose, au-delà de toutes limites. «  Il n’y a que les excès qui méritent notre enthousiasme ». Mais « cette f

216 des actes, rêves éveillés, tout cela ne dérive-t- il pas d’une fatigue immense. Nous voyons se fausser le rythme des jours

217 s de notre psychologie. Images des surréalistes — ils l’indiquent eux-mêmes —, calembours, expression métaphorique et symbo

218 elle d’aujourd’hui, parce que nous sommes à bout. Il ne s’agit pas, encore une fois, de renier l’immense effort pour se li

219 ne génération de cobayes » remarque Paul Morand.) Il faut agir, ou bien être agi. Donner une conscience à l’époque, ou se

220 ner une conscience à l’époque, ou se défaire avec elle et dériver vers un Orient d’oubli — (mais avant de s’y perdre, quelle

221 garas 9 !) Quelques jeunes hommes l’ont compris. Ils sont modestes — ne s’isolant pas de la Société ; ils savent que pour

222 sont modestes — ne s’isolant pas de la Société ; ils savent que pour lutter il faut des armes et ne méprisent pas la cultu

223 nt pas de la Société ; ils savent que pour lutter il faut des armes et ne méprisent pas la culture ; sans autre parti pris

224 res de langage et maîtres de leurs corps exercés, ils savent qu’il n’y a de pensée valable qu’assujettie à son objet, qu’il

225 et maîtres de leurs corps exercés, ils savent qu’ il n’y a de pensée valable qu’assujettie à son objet, qu’il n’y a de lib

226 a de pensée valable qu’assujettie à son objet, qu’ il n’y a de liberté que dans la soumission aux lois naturelles ; et leur

227 lles ; et leur effort est de retrouver ces lois ; ils ne craignent pas de choisir parmi leurs instincts, ni de les améliore

228 leur misère. Pareils à ceux dont Vinet disait qu’ ils s’en vont « épiant toutes les émotions de l’âme, et lui multipliant s

229 ui multipliant ses douleurs en les lui nommant », ils décrivent le tourment dont sortira peut-être une foi nouvelle ; mais

230 dont sortira peut-être une foi nouvelle ; mais qu’ ils sachent, quand viendra le moment, détourner les yeux de leur recherch

231 de leur recherche pour contempler un absolu ; qu’ ils osent se faire violence pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mie

232 faire violence pour se hisser dans la lumière. «  Il vaut mieux, dit encore Vinet, ne voir d’abord que les grands traits d

233 présence, non de nous-mêmes, mais de Dieu. » 1. Il ne s’agit pas d’exiger des poètes qu’ils écrivent des odes civiques.

234 u. » 1. Il ne s’agit pas d’exiger des poètes qu’ ils écrivent des odes civiques. Mais que nos moralistes — presque tous le

235 t de penser en fonction du temps présent, soit qu’ ils veuillent en améliorer les conditions, ou les transformer totalement.

236 s ? Peut-être. En tout cas je vois bien le mal qu’ ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’est une man

237 gir sur l’époque, c’est une manière d’agir contre elle . 2. « La crise du concept de littérature », NRF, 1923. 3. « Il s’ét

238 ise du concept de littérature », NRF, 1923. 3. «  Il s’était développé en nous un goût furieux de l’expérience humaine. »

239 ahiers du Mois, et peut-être Drieu la Rochelle, s’ il voulait…) o. Rougemont Denis de, « Adieu, beau désordre… (Notes sur

240 tant d’autres, comme chaque soir un nouveau ciel. Il l’a transcrite en brèves notations lyriques suivant le rythme d’un so

241 tous les actes une signification plus profonde. ( Il serait aisé de montrer quel parti Jouve a su tirer des complexes de f

242 s tout cela est sublimé dans un monde poétique où il paraît inconvenant d’introduire le jargon de la science moderne.) Si

243 aux prises avec une petite cité patricienne dont il devra portraiturer les gentilshommes archéologiques et les vieilles d

244 iences faites pendant le réveil de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus actifs. Pour remplacer un travail prom

245 deux ouvriers de Paris, Clerville et Janson, dont il a eu l’occasion de partager les conditions de vie et qui nous parlère

246 ion de partager les conditions de vie et qui nous parlèrent l’un de la Réalité prolétarienne, l’autre de la Mentalité prolétarien

247 éré, au moral comme au physique. Chacun dit ce qu’ il pense sans se préoccuper d’être bien pensant et les Romands recouvren

248 avec la muse, parce que c’est dimanche, parce qu’ il pleut et qu’on s’ennuie. Si la vie est bête à pleurer, sourire est mo

249 plètement résolu dès les premières pages, mais qu’ il faut louer Mme Rivier d’avoir posé courageusement. Dirai-je que l’abu

250 t Sous ce titre, le plus étonnant peut-être qu’ il ait trouvé, Jean Cocteau a réuni ce qui me paraît le meilleur de son

251 e Secret professionnel, etc.) Sans doute faudrait- il préciser ce qu’il entend par ordre, et montrer que si cet ordre l’éca

252 nnel, etc.) Sans doute faudrait-il préciser ce qu’ il entend par ordre, et montrer que si cet ordre l’écarte de Dada, il ne

253 re, et montrer que si cet ordre l’écarte de Dada, il ne le conduit pas pour autant à l’Académie. Disons pour aller vite qu

254 volonté de construire jusque dans le grabuge, qu’ il aime pour les matériaux qu’on en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau

255 ’on en peut tirer. L[e] malheur de Cocteau est qu’ il se veuille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers. Sa plus incont

256 e] malheur de Cocteau est qu’il se veuille poète. Il ne l’est jamais moins qu’en vers. Sa plus incontestable réussite à ce

257 sse de beaucoup les limites de cette école, et qu’ il eut le tort à notre sens de vouloir illustrer de pédants exercices po

258 ’audace est de se vouloir plus juste que bizarre. Il sait bien d’ailleurs que les miracles les plus étonnants sont ceux de

259 t bien la nouveauté de son théâtre et de l’art qu’ il défend en peinture, en musique. Suppression du clair-obscur et de la

260 r la pédale à la poésie. (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs convergent sur une machine luisante et tou

261 e précision, d’élégance mécanique et de rapidité. Il lassera, parce que c’est toujours le même déclic. Cocteau le sait, et

262 s le même déclic. Cocteau le sait, et pour varier il tire tantôt à gauche tantôt à droite, sur Barrès, sur Wagner, sur que

263 je le crains, pour renaître catholique.) Certes, il bannit le charme et toute grâce vaporeuse. Mais ses fleurs de cristal

264 e grâce vaporeuse. Mais ses fleurs de cristal, si elles sont sans parfum, ne se faneront pas. t. Rougemont Denis de, « [Co

265 sont encore à des symboles équivoques et, quoi qu’ ils en disent, « artistiqués », — ils n’osent plus le mensonge de l’art,

266 ues et, quoi qu’ils en disent, « artistiqués », —  ils n’osent plus le mensonge de l’art, et pas encore la vérité pure — Cre

267 ue de sa génération. Terrible aveu d’impuissance, il n’a plus même la force de l’hypocrisie. Isolé dans un hôtel perdu, av

268 la triste profession est de détruire le désir qu’ elle excite par curiosité passagère, il monologue. « Oui, je le redirai, t

269 le désir qu’elle excite par curiosité passagère, il monologue. « Oui, je le redirai, tous mes essais furent prétextes à m

270 dont la pauvreté le rejette dans une angoisse qu’ il nomme « élan mortel ». Cette inversion de tout ce qui est constructif

271 e désordre. Une intelligence parvenue au point où elle « ne semble avoir rien d’autre à faire que son propre procès », une

272 ectacle que nous dévoile cyniquement René Crevel. Il en est peu de plus effrayants. Ah ! Seigneur, donnez-nous la force e

273 s sans dégoût implorait Baudelaire. Encore avait- il le courage de prier… u. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] René

274 nt — mais oui, M. Journet — et je ne crois pas qu’ il puisse se produire ailleurs qu’en terre romande. C’est l’esprit de li

275 s objections que chacun se faisait à part soi, qu’ ils incarnaient les voix contradictoires d’un débat que tous menaient en

276 i on l’avait attendu pour le manifester ! — et qu’ il suffisait de souscrire à la brochure de la conférence3 pour savoir to

277 que je n’ai pas dit dans ces quelques notes. 3. Il suffit encore : f 2.50, nom et adresse. f. Rougemont Denis de, « L’

278 u aux charmes troubles et inhumains de la nature. Il s’agit de créer à notre vie moderne un décor utile et beau. Or « la g

279 n’avoir pas été animée de l’esprit de géométrie… Elle use et conduit lentement l’usure des milliers d’êtres humains ». Elle

280 lentement l’usure des milliers d’êtres humains ». Elle n’est plus adaptée aux conditions nouvelles de travail ou de repos, n

281 vilisation sous cet aspect comme sous les autres, il nous faut mieux que des dictateurs : des Architectes, de l’esprit et

282 ficiellement : nous comprenons que nos œuvres, si elles furent faites à l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la

283 irez qui je suis, mes amis ; quel est le vrai ? — Ils me proposent vingt visages que je puis à peine reconnaître. Reste le

284 le monde, — les choses, les faits, la vie, comme ils disent. Je me suis abandonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l’on

285 asard, jusqu’au jour où l’on me fit comprendre qu’ il n’est que le jeu de sauter follement d’une habitude dans une autre. I

286 e sauter follement d’une habitude dans une autre. Il ne me resta qu’une fatigue profonde ; je devins si faible et démuni,

287 détenir un secret très simple, et un peu narquois ils me considéraient avec une pitié curieuse : je me sentis nu, tout le m

288 d de tous les plaisirs, cette envie de rire quand il m’arrivait un ennui, cette incapacité à jouir de mes victoires, à ple

289 e force aveugle de violence s’était levée. Ce fut elle qui m’entraîna sur les stades où je connus quelle confiance sourde au

290 e voici devant quelques problèmes dont je sais qu’ il est absolument vain de prétendre les résoudre, mais que je dois feind

291 i ? » Mais c’est encore une question… Je crois qu’ il ne faut pas attendre immobile dans sa prière, qu’une révélation vienn

292 re arriverai-je à la vouloir, et c’est le tout. S’ il est une révélation, c’est en me rendant plus parfait que je lui prépa

293 lui préparerai les voies. Agir ? Sur moi d’abord. Il ne faut plus que je respecte tout en moi. Je ne suis digne que par ce

294 n’entends pas tous les cultiver pour cela seul qu’ ils sont naturels : la nature est un champ de luttes, de tendances vers l

295 s’oppose au perfectionnement de l’esprit, puisqu’ elle ne permet que des associations suivant les directions de moindre rési

296 is d’abord rendu digne. L’époque nous veut, comme elle veut une conscience. Je fais partie d’un ensemble social et dans la m

297 oyer à sa sauvegarde ou à sa transformation. Mais il y faut une doctrine, me dit-on. L’avouerai-je, quand je médite sur un

298 t s’élever. Puis enfin la marée de mes désirs. Qu’ ils viennent battre ce corps triste, qu’ils l’emportent d’un flot fou ! R

299 ésirs. Qu’ils viennent battre ce corps triste, qu’ ils l’emportent d’un flot fou ! Revenez, mes joies du large !… Tiens, j’é

300 er, c’est se surpasser). J’entends des phrases qu’ il ne faut pas encore comprendre — tout est si fragile —, mais je sais q

301 écrire des idées qui m’aideront. Une fois écrites elles prennent un caractère de certitude qu’elles n’avaient pas encore en m

302 rites elles prennent un caractère de certitude qu’ elles n’avaient pas encore en moi. C’est en quoi ma sincérité est tendancie

303 ème, hors la religion. Un système n’est pas vrai, il est utile. C’est pourquoi je ne puis comprendre les excommunications

304 s d’aujourd’hui. La « critique philosophique » qu’ il voudrait inaugurer « ne se contenterait pas d’étudier les œuvres pour

305 ais tâcherait d’épouser le dynamisme spirituel qu’ elle révèle, puis de les situer dans l’univers humain ». M. Fernandez a to

306 nivers humain ». M. Fernandez a tout le talent qu’ il faut pour lui faire acquérir droit de cité. Voici enfin un critique q

307 eprises par les générations précédentes. Parce qu’ elles se sont souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pa

308 s se sont souvent enlisées dans leurs recherches, il ne les condamne pas d’un « Jugement » sans issue sinon vers le passé

309 é catholique ; mais tenant compte de leur effort, il puise dans l’échec même de leurs analyses les éléments de sa synthèse

310 ses essais sur Proust, Pater et Stendhal. Certes, il était temps que l’on dénonce la confusion romantique de l’art avec la

311 morale et l’esthétique modernes. Et à ce propos, il faut souhaiter que M. Fernandez aborde par ce biais l’œuvre de Gide,

312 ne autre me paraît liée à cette confusion. Mais s’ il est bien établi que les lois de la vie sont essentiellement différent

313 tiellement différentes des lois de l’œuvre d’art, il ne s’en suit pas forcément que l’on doit nier toute communication dir

314 un moyen de connaissance personnelle. Après quoi il écrit : « II y a, en fait, deux manières de se connaître, à savoir se

315 oir et s’essayer. » Fort bien, mais l’œuvre n’est- elle pas une façon particulière de s’essayer ? Je ne puis amorcer ici une

316 me paraît encore ambiguë : on peut se demander s’ il nie vraiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’il la condamne

317 raiment l’interaction de la vie et de l’art, ou s’ il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’il y décèle. Le meilleu

318 ’il la condamne plutôt, à cause des confusions qu’ il y décèle. Le meilleur morceau du livre est l’essai sur Proust et sa t

319 ité — « mosaïque de sensations juxtaposées » — qu’ il définit sa propre théorie de la « garantie des sentiments », où l’on

320 e et proustienne a porté à un point si dangereux, il nous propose l’expérience d’un Newman, les exemples d’un Meredith et

321 théorie assez proche du cubisme littéraire, et qu’ il serait bien utile d’adopter, si l’on veut éviter les confusions qui s

322 es à cette œuvre. Cela tient surtout à sa forme : il est parfois agaçant de pressentir sous l’expression trop technique ou

323 philosophes, et trop philosophe aux littérateurs. Il manque à M. Fernandez un certain recul par rapport à ses idées, on le

324 n peu gauche encore dans les positions conquises. Il n’empêche que son livre manifeste une belle unité de pensée, et qu’il

325 livre manifeste une belle unité de pensée, et qu’ il propose quelques directions très nettes de synthèse. Avec une œuvre c

326 e sens envahi par un rythme impérieux au point qu’ il faut que certaines voix en moi taisent leur protestation, étouffées p

327 aussi. Le sujet était périlleux : si particulier, il prêtait à des abus de pittoresque, de couleur locale, de détails tech

328 els Montherlant n’a pas toujours échappé, mais qu’ il domine dans l’ensemble et entraîne dans l’allure puissante à la fois

329 la fois et désinvolte de son récit. On a souvent parlé d’excès de lyrisme à propos des premiers ouvrages de Montherlant. Cet

330 a vie animale. Et n’est-ce pas justement parce qu’ il est poète qu’il peut atteindre à pareille intensité de réalisme. Une

331 t n’est-ce pas justement parce qu’il est poète qu’ il peut atteindre à pareille intensité de réalisme. Une perpétuelle palp

332 vie anime ce livre et lui donne un rythme tel qu’ il s’accorde d’emblée avec ce qu’il y a de plus bondissant en nous ; en

333 récit) sent ce que sent la bête en même temps qu’ elle . Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire, il peut la dominer… : on ne

334 e sent la bête en même temps qu’elle. Et parce qu’ il sait ce qu’elle va faire, il peut la dominer… : on ne vainc vraiment

335 en même temps qu’elle. Et parce qu’il sait ce qu’ elle va faire, il peut la dominer… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aim

336 qu’elle. Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire, il peut la dominer… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aime, et les vic

337 le horreur sacrée. Voici Alban devant une bête qu’ il devra combattre le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! » Il l’a

338 re le lendemain : « Salaud, cochon, saligaud ! » Il l’apostrophait ainsi tout bas, sur un ton révérenciel, et comme on dé

339 complissant sa destinée. Quelques secondes encore elle cligna des yeux et on vit sa respiration. Puis ses pattes se tendiren

340 t d’un câble de navire qu’on serre sur un treuil. Elle arriva avec emphase à la cime de son spasme, comme l’homme à la cime

341 e l’homme à la cime de son plaisir, et comme lui, elle y resta immobile. Et son âme divine s’échappa, pleurant ses jeux, et

342 d’un autre amour que celui que nous donnons ? » ⁂ Il est impossible de ne voir dans les Bestiaires qu’une évocation de l’E

343 défauts qui tueraient tout autre que lui. Certes, il ne soulève directement aucun des grands problèmes de l’heure. La viol

344 d avec la vie. Ni métaphysicien, ni logicien, dit- il d’Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce qui est triste o

345 en, ni logicien, dit-il d’Alban — (de lui-même) — il n’« accroche » pas à ce qui est triste ou ennuyeux, que ce soit l’idé

346 mort ou les soucis politiques, sociaux, etc., et il ne met de la gravité que dans les choses voluptueuses, je n’ai pas di

347 ntales. Le tragique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle, il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est po

348 . Le tragique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle , il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est poète : le

349 agique de la vie ne lui échappe pas. Il en parle, il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’il est poète : le chan

350 il le chante avec pathétique. Mais c’est parce qu’ il est poète : le chant fini, il n’y pense plus. On comprend qu’une tell

351 Mais c’est parce qu’il est poète : le chant fini, il n’y pense plus. On comprend qu’une telle attitude agace des gens qui

352 hent en gémissant ». Mais cette personnalité dont il manifeste avec une magnifique insolence les forces créatrices, ne vau

353 gnifique insolence les forces créatrices, ne vaut- elle pas d’être élevée en témoignage pour notre exaltation ? Comme la vue

354 à force d’y vouloir trouver un sens, ne vaudrait- il pas autant s’abandonner parfois à ces forces obscures qui nous replac

355 ontractée, par la grâce de l’éternel Désir ? 6. Il est curieux de noter que de tels passages viennent à l’appui de la th

356 des ruines prochaines de nos cités mécaniciennes, ils rallument le mirage d’un Orient paradisiaque d’où nous viendraient un

357 de M. de Traz1, par les précisions importantes qu’ il apporte sur les rapports de l’Orient et de l’Europe, me paraît destin

358 lucide, avec une sorte d’acharnement, comme seul il sait l’être aujourd’hui sans que cela nuise en rien à un don de sympa

359 ’est ce qui donne à ses notations tout leur prix. Elles ne nous renseignent pas sur une partie orientale de lui-même, comme c

360 uvent le cas, mais bien sur l’Orient. Encore faut- il s’entendre : les meilleurs documents sur l’Orient sont les œuvres des

361 me mesure, — et aussi la figure de l’auteur : car il n’est guère de comparaison valable qu’entre individus, et comme type

362 de Traz ne pouvait trouver mieux que lui-même. S’ il dit des Égyptiens : « Le mensonge, autant qu’une politesse, leur para

363 qui lui permet de voir profond dans cet islam qu’ il qualifie de « religion du fil de l’eau », ou de « prodigieux stupéfia

364 attrait du christianisme est dans l’inquiétude qu’ il nous inflige ». « Ils mettent leur âme en veilleuse, dit-il des rêveu

365 sme est dans l’inquiétude qu’il nous inflige ». «  Ils mettent leur âme en veilleuse, dit-il des rêveurs orientaux. De leur

366 flige ». « Ils mettent leur âme en veilleuse, dit- il des rêveurs orientaux. De leur immense paresse, jusqu’à leur mysticis

367 à leur mysticisme, partout c’est une démission qu’ ils désirent. Du difficile oubli de soi-même nous avons fait une vertu. E

368 oubli de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et en ont fait un plaisir. » Et encore ceci que je

369 t menaçant ? Malgré l’« anxiété mélancolique » qu’ il éprouve à se sentir si loin de l’Oriental, les conclusions de M. de T

370 une matière si complexe — sont plutôt optimistes. Il ne paraît pas croire à un péril oriental très pressant, ni surtout qu

371 omment éviter la nôtre. » La place me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volume, d’un

372 ar un voyage à Jérusalem : le christianisme n’est- il pas le plus beau don de l’Orient à l’Europe ? Il y a là des pages d’u

373 aine amertume, où de Traz quitte le ton mesuré qu’ il s’impose d’ordinaire. Mais j’avoue que m’a parfois un peu gêné cette

374 parfois un peu gêné cette présence de la mort qu’ il fait sentir partout aux lieux mêmes où naquit la religion du « Prince

375 s, mais sans jamais s’y perdre ou se confondre en elles , révèle sa personnalité peut-être mieux que ne le feraient une suite

376 uite de pages lyriques toujours un peu stylisées. Il apparaît, ici, comme le type du voyageur intelligent, qui n’accepte d

377 morceaux attestent la délicatesse, mais parce qu’ il sait y trouver les seuls motifs réels d’exaltation. 1. Le Dépaysem

378 ires taurologiques avec lesquels, pour communier, il faudrait sans doute être né sous le signe du Taureau. Mais il sera pa

379 sans doute être né sous le signe du Taureau. Mais il sera pardonné à Montherlant beaucoup de défauts bien agaçants pour sa

380 ts bien agaçants pour sa souveraine désinvolture. Elle est tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout

381 tonique comme le spectacle des athlètes. Et c’est elle avant tout que j’admire dans ces Bestiaires, presque malgré leur suje

382 ité aux taureaux braves et simplets d’esprit ! Qu’ ils paissent éternellement dans les prairies célestes, pour avoir donné u

383 la nonchalance des vrais puissants, je compte qu’ il saura fonder sa gloire future sur des valeurs plus humaines. x. Ro

384 sente au couchant, dans ce corridor de lumière où elle accueille le ciel — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’es

385 lumière où elle accueille le ciel — et derrière, elle devient plus secrète. Vers l’est, des collines fluides et roses. De l

386 revenaient au pas des Cascine. Vers sept heures, il n’y en eut presque plus. Nous étions seuls sur le pavé qui exhalait s

387 t arrêtée tout près de l’eau. Mais ce n’est pas d’ elle que vient cette chanson jamais entendue qui nous accompagne depuis un

388 é par des bœufs blancs. Comme une apparition. (Tu parlais de chromos, de romantisme… nous voici dans une réalité bien plus étra

389 la vie n’a presque plus de sens, comme le fleuve. Elle n’est qu’odeurs, formes mouvantes, remous dans l’air et musiques sour

390 te vaguement heureuse d’être pliée au vent qui ne parle jamais. Nous fûmes si près de choir dans ton silence. Nature ! qui no

391 nes. Il y avait la vie des hommes pour demain, et il était beau d’y songer un peu avant de nous abandonner à l’oubli luxue

392 tous les bruits de la ville en un chant immense. Il passe une possibilité de bonheur par personne et les devantures ne ch

393 c’est que le livre soit réellement amusant, et qu’ il trouve une sorte d’unité vivante dans le rythme des désirs jamais sim

394 aire sourire, on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien croire qu’il y a là un talent, charmant, glacé, spirituelle

395 able… Mais ce cœur fatigué se reprend à souffrir, il ne sait plus de quels souvenirs ; jusqu’au soir où la douleur nette d

396 Chinois et sympathiser avec son idéal de culture. Il n’y a pas là deux points de vue irréductibles, du moins M. Malraux a

397 de vue irréductibles, du moins M. Malraux a fait parler son Chinois de telle façon qu’ils ne le paraissent point. Et alors le

398 lraux a fait parler son Chinois de telle façon qu’ ils ne le paraissent point. Et alors le relativisme angoissant qui sembla

399 ord aujourd’hui notre race… ». Et peut-être n’est- il pas de position plus périlleuse, puisqu’elle risque de ne laisser sub

400 n’est-il pas de position plus périlleuse, puisqu’ elle risque de ne laisser subsister en nous qu’un « étrange goût de la des

401 lus que jamais, et plus que jamais, nous semble-t- il , notre revue a sa raison d’être. La vie d’aujourd’hui, on le sait, no

402 ais seulement de retenir sa place au spectacle qu’ ils offrent et de les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’

403 ’ils offrent et de les considérer avec sympathie. Il est bien facile de s’écrier : « Après moi, le déluge ! », et de se dé

404 t, peut-être, la considération du « déluge » peut- elle faire réfléchir utilement sur ses causes…   Nous ne proposerons pas,

405 n peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros. Il faut que notre revue reste cette chose unique et indéfinissable, comm

406 mythe prendre corps parmi les ruines de ce temps. Il fallait bien tirer quelque vertu d’une anarchie dont on ne veut pas a

407 ertu d’une anarchie dont on ne veut pas avouer qu’ elle est plus nécessaire — provisoirement — que satisfaisante pour l’espri

408 es. Sincérité, le mal du siècle. Tout le monde en parle , et chacun s’en autorise pour excuser sa petite faiblesse originale :

409 s fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est- elle consentement immédiat à toute impulsion spontanée (Gide), ou « perpét

410 ou « perpétuel effort pour créer son âme telle qu’ elle est » (Rivière), ou encore refus de choisir, volonté de tout conserve

411 n personnage de tableau se mettre à décrire ce qu’ il voit autour de lui — et l’étonnement indigné du spectateur. Pour parl

412 lui — et l’étonnement indigné du spectateur. Pour parler avec un peu de clairvoyance de ce dont nous avons vécu jusqu’à tel jo

413 us avons vécu jusqu’à tel jour de notre jeunesse, il faudrait pouvoir sauter hors de soi. Seule, une méthode d’observation

414 ant Fleurissoire « pour rien » ne songeait pas qu’ il allait faire école. Le fait est que ce geste symbolique a déclenché t

415 enchantés de l’affaire : « Gratuit ! », déclarent- ils chaque fois qu’ils ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre. Et, ic

416 ire : « Gratuit ! », déclarent-ils chaque fois qu’ ils ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre. Et, ici encore, prenons g

417 larent-ils chaque fois qu’ils ne comprennent pas. Il faudrait s’entendre. Et, ici encore, prenons garde de confondre le pl

418 action peut paraître gratuite au lecteur parce qu’ il ne sait pas tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a p

419 as tout sur le personnage. Mais quant à l’auteur, il n’y a pas de gratuité. Le geste le plus incongru du héros n’est jamai

420 lativement à un système restreint de références. Il résulte de semblables considérations, dans le domaine de la morale, q

421 r à l’acte gratuit une valeur morale en disant qu’ il révèle ce qu’il y a de plus secret dans la personnalité. Ce serait un

422 peu gratuite que possible, d’un Julien Sorel, est- elle moins révélatrice du fond de l’âme humaine ? Que si l’on s’étonne de

423 c’est bien le second. La qualité des souvenirs qu’ il me livre me renseigne assez exactement, non sur mon passé, mais sur l

424 on sur mon passé, mais sur le moment que je vis1. Il est bien clair qu’on ne saurait atteindre « la vérité sur soi » en se

425 de ces ravages du sincérisme. Dans la solitude qu’ il s’acharne à approfondir — il était venu y chercher quelque raison de

426 Dans la solitude qu’il s’acharne à approfondir — il était venu y chercher quelque raison de vivre, il voulait se voir le

427 il était venu y chercher quelque raison de vivre, il voulait se voir le plus purement (« cette curiosité donnée comme rais

428 t ce « merveilleux contraire » de l’élan vital qu’ il nomme élan mortel — générateur de l’incurable tristesse qui rôde dans

429 du sincérisme. C’est plus exactement faillite qu’ il faudrait. Faillite de toute introspection, en littérature et en moral

430 moral : je me compose plus laid que nature. Faut- il conclure avec Gide : « L’analyse psychologique a perdu pour moi tout

431 our où je me suis avisé que l’homme éprouve ce qu’ il imagine d’éprouver. » Non. Car à supposer que l’analyse nous crée, el

432 r. » Non. Car à supposer que l’analyse nous crée, elle ne nous crée pas n’importe comment, mais selon certaines lois où se r

433 ertaines lois où se retrouve notre individualité. Elle nous crée tels que nous tendons à être (plutôt inférieurs, en vertu d

434 « un perpétuel effort pour créer son âme telle qu’ elle est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage d’un enrichissement,

435 el effort pour créer son âme telle qu’elle est ». Il voyait dans cet effort sur soi le gage d’un enrichissement, d’une con

436 e cas extrême d’un Crevel nous montre assez ce qu’ il faut penser2. Il ne s’en suit pas que contenue dans des limites assez

437 n Crevel nous montre assez ce qu’il faut penser2. Il ne s’en suit pas que contenue dans des limites assez étroites empiriq

438 différence. Pourquoi les romanciers modernes ont- ils tant de mal à créer des personnages ? C’est parce qu’une sorte de sin

439 e montre clairement. En morale : défaitisme quand il s’agit de gestes qui pourraient entraîner des effets imprévisibles, «

440 nt, et, bientôt, incapacité d’agir efficacement. ( Il faut, pour sauter, une confiance dans l’élan qui échappe à toute anal

441 t sincère aussi, qui révèle mon besoin de mentir. Il devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sincère. Peut-o

442 propres mensonges ? Peut-être juste assez pour qu’ ils vous aident3 — mais jamais au point d’oublier la vérité qu’on désirai

443 is au point d’oublier la vérité qu’on désirait qu’ ils cachent pour un moment. « L’art est un mensonge, mais un bon artiste

444 ce pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il vous tire aussitôt de l’indétermination violente qu’est la sincérité

445 es paraphraser serait d’une ingratitude insigne — ils marquent au reste fort bien les jalons de cette recherche) : Puissie

446 nt à toute intervention qui altérerait leur moi ; ils ne souhaitent que d’être leur propre témoin, intelligent mais immobil

447 nt en tant que personnes. Comment se trouveraient- ils , n’existant pas ? (François Mauriac.) La valeur morale de M. Godeau s

448 de M. Godeau serait définie par l’aspect seul qu’ il souffrirait de garder lui-même à son propre regard. Ainsi la valeur m

449 ard. Ainsi la valeur morale d’un homme équivalait- elle à l’illusion qu’il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel J

450 morale d’un homme équivalait-elle à l’illusion qu’ il était capable d’entretenir sur lui-même. (Marcel Jouhandeau.) Ce qu’o

451 is si le personnage est maintenu jusqu’à la mort, il se confond avec l’homme même. (André Maurois.) (Quel effroi, ce jou

452 stre à la sincérité presque pure de cet âge. Mais il le faut dépasser.)   Si j’en crois l’intensité d’un sentiment intime,

453 ................................ Le vent se lève, il faut tenter de vivre. Paul Valéry. Certes, du sein de ma triste luc

454 n particulière, ne pouvait non plus s’imaginer qu’ elle en pût être privée. Alors, acquiesçant vivement à l’invite que je sou

455 lus riche d’inconnu, je m’élançais sur la voie qu’ elle m’ouvrait, avec tant de rires amis, vers tout ce que momentanément je

456 de laisser — et des baisers à tous les vents — qu’ il eût été loisible d’attribuer comme objet à ma jubilation, non pas ce

457 isie envers soi-même une volonté — si profonde qu’ elle n’a pas besoin de s’expliciter pour être efficace — qui m’interdit de

458 de nommer ce dont je ne veux plus souffrir. (Car il n’est peut-être qu’une espèce de souffrance véritablement insupportab

459 premier exemple, ce serait le récit des gestes qu’ il m’aurait fait commettre. Manifester est plus sincère qu’analyser. 2.

460 ans notre langage statique. 3. « Et certes quand il s’agit de parole ou d’écriture, l’affirmation prouve moins une certit

461 e grande figure aux joues mates, aux yeux clairs. Il déplia le journal et se mit à lire les pages d’annonces. On m’apporta

462 on journal. Soudain, portant la main à son gilet, il en retira trois dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants, il c

463 nt la main à son gilet, il en retira trois dés qu’ il jeta sur la table. Les yeux brillants, il compta. Une indécision paru

464 dés qu’il jeta sur la table. Les yeux brillants, il compta. Une indécision parut sur ses traits. Puis il reprit les dés b

465 compta. Une indécision parut sur ses traits. Puis il reprit les dés brusquement, et me fixant avec un léger sourire : — Jo

466 ixant avec un léger sourire : — Jouez ! ordonna-t- il . La surprise vainquit ma timidité, je pris les dés et les jetai sans

467 idité, je pris les dés et les jetai sans hésiter. Il compta de nouveau, puis avec une légère exaltation : — Vous avez gagn

468 rable, ah ! mon Dieu, je vous remercie, Monsieur… Il saisit son journal. Il en parcourait rapidement les pages, la proie d

469 e vous remercie, Monsieur… Il saisit son journal. Il en parcourait rapidement les pages, la proie d’une agitation visible.

470 pages, la proie d’une agitation visible. Bientôt il m’offrit de jouer un moment. Nous fixâmes comme enjeu nos consommatio

471 fixâmes comme enjeu nos consommations. Je gagnai. Il demanda des portos. Je les gagnai et je les bus. D’autres encore. Ma

472 passionnées. Mais bientôt : — « Destin, s’écria-t- il , tu pourrais me remercier. Vois quels chemins de perdition j’ouvre sa

473 allais me cramponner à cette espèce de bonheur qu’ ils croient lié à la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme

474 cours de bourse. « Heureux quoique pauvre » comme ils disent dans leurs manuels scolaires. Les voler, pour leur apprendre.

475 asse d’impôts immédiatement supérieure à la leur. Ils voudraient que leur vie garantît un 5 % régulier de plaisirs, avec as

476 rs d’amour — ô vertige sans prix du lâchez-tout ! Ils ont inventé les caisses d’épargne, monuments d’une bassesse morale in

477 issance à concevoir un autre bonheur que celui qu’ ils ont reçu de papa-maman et l’Habitude, leur marraine aux dents jaunes.

478 is m’endormir, ah ! galope, caracole, éclabousse, ils n’y comprendront jamais rien, écoutez-les, comme ils me jugent et leu

479 n’y comprendront jamais rien, écoutez-les, comme ils me jugent et leurs cris indignés qui couvrent une angoisse. Ça les dé

480 isère qui fait des soirs si doux aux amants quand ils n’ont plus que des baisers au goût d’adieu, et l’avenir où se mêlent

481 incertaines, une tendresse éperdue et la mort. » Il ferma les yeux sur des visions. Les lustres doraient un brouillard de

482 ise à notre table, en robe rouge, et très fardée. Elle jouait avec la rose. Les dés roulèrent, pour un dernier enjeu. Alors

483 ’effeuilla sur les dés, et partit d’un long rire. Elle me regardait et l’étranger aussi se mit à me regarder bizarrement et

484 arrement et j’étais possédé de joies et de peurs. Il fallut se lever, traverser le café dans la musique et la rumeur des c

485 ue chose. Je suis plein de rêves, certains soirs. Il faut pourtant rentrer chez moi, et ma femme m’embrasse et me regarde

486 rce que je ne suis plus tout à fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter. Alors, dans ma chambre, avant

487 magnifiques et hagardes pourraient enthousiasmer il leur réserve mieux encore : après une kyrielle d’injures qui ne font

488 nation d’autres fois si prestigieuse du poète : «  Ils m’ont suivi, les imbéciles », ricane-t-il ; et sans rire : « À mort c

489 te : « Ils m’ont suivi, les imbéciles », ricane-t- il  ; et sans rire : « À mort ceux qui paraphrasent ce que je dis ». Il y

490 plus original de la jeune littérature française. Il le proclame « J’appartiens à la grande race des torrents ». Génie iné

491 s à la grande race des torrents ». Génie inégal s’ il en fut, voici parmi trop de talents intéressants, un écrivain qui s’i

492 des qualités et des défauts pareillement énormes. Il faut remonter loin dans notre littérature pour trouver semblable domi

493 e domination de la langue. Et parmi les modernes, il bat tous les records de l’image, ce qui nous vaut avec des bizarrerie

494 et un chapelier dont tous s’accordaient à dire qu’ il ne péchait que par excès de bonne humeur printanière, Urbain donc, pr

495 garçon d’une race entre toutes bénie — par qui ? elle était anticléricale, on ne saurait le taire, — Urbain dormait. L’étoi

496 cintillement pudiquement dissimulé. Vers 1 heure, elle éclaira d’une rose caresse lumineuse la chevelure rouge d’Urbain, et

497 . « Éternité désaffectée, c’est bien dommage, dit- il en s’étirant ; le printemps désormais rendra le ciel plus pâle, et no

498 ant considérables, au sens étymologique du terme. Il loucha vers le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu’il jeta,

499 s le néant, retourna ses poches, ôta ses gants qu’ il jeta, puis, après un grand coup de pied dans le vide symbolique des s

500 symbolique des systèmes, sortit, c’est-à-dire qu’ il fit un pas dans une direction quelconque. L’étoile pleurait, sentimen

501 de feindre encore ce que le cœur ne ressent plus, il suffit de quelques mois aux jeunes époux de la Maladère pour se dépre

502 e meurtrir l’un l’autre. Pourtant, jusqu’au bout, il semble qu’un mot, un geste décisif, ou certaine amitié de la saison s

503 issiper le charme perfide qui les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ils se soient délivrés d’eux-mêmes pour que ce mo

504 de qui les tourmente. Mais il faudrait d’abord qu’ ils se soient délivrés d’eux-mêmes pour que ce mot, ce geste, soient poss

505  : son amour ? son manque d’amour ? Pour Jacques, il souffre d’une incurable adolescence, d’un défaitisme sentimental qui

506 n’est qu’à force de discrétion dans les moyens qu’ il parvient à une certaine puissance de l’effet, aux dernières pages. Il

507 rtaine puissance de l’effet, aux dernières pages. Il règne dans la Maladère une étrange harmonie entre le climat des senti

508 des sentiments et celui des campagnes désolées où ils se développent. Paysages tristes et sans violence, autour de ces être

509 res dont la détresse est d’autant plus cruelle qu’ elle est contenue sous des dehors trop polis. Une fois fermé le livre de B

510 ur vie, ou l’aveu déguisé d’une insatisfaction qu’ elle leur laisse. Montclar est l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne

511 ontclar est l’auteur de vers de jeunesse auxquels il ne tient guère, et l’on comprend que ce journal bientôt les rejoindra

512 aux souvenirs. Cette façon de ne pas y tenir, qu’ il manifeste en toute occasion de sa vie est peut-être ce qui nous le re

513 de ? heureux ? » pour lui, comme pour Barnabooth, il s’agit de « déjouer le complot de la commodité ». Mais plus voluptueu

514 lus voluptueux que philosophe, c’est à l’amour qu’ il ira demander la souffrance indispensable au perfectionnement de son â

515 notre plaisir, un peu plus viennois que naturel s’ il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu’i

516 re plaisir, un peu plus viennois que naturel s’il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous

517 art comme on fait dans Proust, si les passions qu’ il nous peint sont ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il se con

518 sont ici tant soit peu russes, et là, gidiennes. Il se connaît assez pour savoir ce qui est en lui de l’homme même, ou de

519 stingué, — et ne peut pas nous tromper là-dessus. Il se connaît avec une sorte de froideur que l’on dirait désintéressée s

520 orte de froideur que l’on dirait désintéressée si elle n’avait pour effet de souligner, plus que ses succès, certaines faibl

521 ner, plus que ses succès, certaines faiblesses qu’ il recherche secrètement, parce que de ces « ratages » naît le perpétuel

522 la condition de son progrès moral. C’est ainsi qu’ il consent, non sans une imperceptible satisfaction, l’aveu d’une fondam

523 où souvent l’on finit. Et peut-être l’amour n’est- il possible qu’entre deux cœurs que l’épreuve du plaisir n’a pas exténué

524 près seulement toutes les morts du plaisir », car elle sait « qu’entre les êtres, le bonheur est un lien sans durée. Seules

525 e secrètes anomalies ont un pouvoir d’éternité. » Il est juste, ce me semble, d’insister sur ce qui forme dans le récit de

526 flation littéraire la plus ridicule. Pourtant, qu’ elle ne laisse point oublier que ce livre d’une résonance si humaine, est

527 vue de Genève, Genève, février 1927, p. 257. ae. Il manque sans doute un morceau de phrase dans l’édition originale.

528 iste, mais vrai. » (Les journaux.) Mademoiselle, Il faut d’abord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de vous écrir

529 tant plus que vous n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il fait très froid dans ma chambre : l

530 — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’ il fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et d’ailleurs

531 de mes amis, qui vous connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos regards rencontrèrent les miens plu

532 nt les miens plus d’une fois pendant une danse qu’ il fit avec vous, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arrac

533 airs sombres vous effrayaient sans doute plus qu’ ils ne vous attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards croisé

534 de vous. Mon ami me fit un signe discret, et déjà il se préparait à vous rendre attentive à ma présence… Mais, alors, je n

535 ant les ascenseurs. « Vers 4 heures, me disais-je elle y entrera, et, me glissant auprès d’elle, je pourrai lui dire très vi

536 isais-je elle y entrera, et, me glissant auprès d’ elle , je pourrai lui dire très vite quelques mots si bouleversants qu’avan

537 e la croise en route dans l’ascenseur descendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée de vous trouver peut-être assise en

538 femme révélait soudain un trait de votre visage. Il aurait fallu courir après celle-là qui venait de tourner à l’angle de

539 l’intérieur se pencher vers la vitre… Je montai. Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait. La jeune femme qui s’ét

540 e montai. Il n’y avait que des dames. Personne ne parlait . La jeune femme qui s’était penchée vous ressemblait tant. Mais je n’

541 aurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit, en me frôlant, sans me regarder. Je descendis derrière elle.

542 frôlant, sans me regarder. Je descendis derrière elle . Mais tout de suite des parapluies la dérobèrent à mes yeux. Une bouc

543 s couloirs implacablement brillants, je me pris à parler à haute voix, par bribes de phrases incohérentes. Je voyais avec une

544 arché plusieurs heures avant de retrouver ma rue. Il doit être maintenant 5 heures du matin. Premiers appels d’autos dans

545 atin. Premiers appels d’autos dans la ville, mais il me semble que toutes choses s’éloignent de moi vertigineusement, par

546 ance, ce que c’est que ma vie, ma mort. Mon Dieu, il n’y a plus qu’un glissement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme 

547 u, il n’y a plus qu’un glissement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui v

548 sement gris, sans fin… Il faudrait que je dorme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne vous dirai

549 une note d’Orphée précise : « Inutile de dire qu’ il n’y a pas un seul symbole dans la pièce. » Ce qui me gêne pourtant, c

550 phée, par exemple, serait un poète surréaliste. «  Il faut jeter une bombe, dit-il, il faut obtenir un scandale. Il faut un

551 poète surréaliste. « Il faut jeter une bombe, dit- il , il faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîchis

552 e surréaliste. « Il faut jeter une bombe, dit-il, il faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîchissent

553 r une bombe, dit-il, il faut obtenir un scandale. Il faut un de ces orages qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traque

554 faut un de ces orages qui rafraîchissent l’air. » Il prétend « traquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloir faire a

555 Enfers. » — « Ce n’est pas une phrase, s’écrie-t- il , c’est un poème, un poème du rêve, une fleur du fond de la mort. » Or

556 agnebin (non pas Elie) pensait à quelqu’un lorsqu’ il écrivit certains vers qu’on peut lire plus haut : Les anges véritabl

557 t de se lancer sur la corde raide. Je suis sûr qu’ il ne tombera pas. J’admire sans émoi. ⁂ Certes, les qualités scéniques

558 Je ne saurais même indiquer aucun endroit par où elle pèche contre les principes chers à l’auteur du Secret professionnel e

559 é dramatique qui cerne le mystère d’un trait pur. Il semble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’il voulait. Et pou

560 emble que Cocteau ait réalisé là exactement ce qu’ il voulait. Et pourtant cette admirable machine ne m’inquiète guère : je

561 dmirable machine ne m’inquiète guère : je sais qu’ elle le conduira où il veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dép

562 m’inquiète guère : je sais qu’elle le conduira où il veut, sans surprises. « Puisque ces mystères me dépassent, feignons d

563 phée, le mystère ne peut plus dépasser l’auteur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’il faut reprocher à Cocteau,

564 teur : il l’a trop bien organisé. En somme, ce qu’ il faut reprocher à Cocteau, c’est d’avoir réussi complètement une pièce

565 atmosphère de l’« art pur » n’est pas respirable. Il ne manque rien à Orphée, sinon peut-être cette indispensable « part d

566 s règles de l’art, mais que l’essence obtenue, si elle est de rose, est sans parfum.   (Tout de même, Cocteau est un poète :

567 uve, pour mon compte, dans le fait que je ne sais parler de lui autrement que par métaphores.) 5. M. Zimmer, dans la Gazett

568 M. Zimmer, dans la Gazette de Lausanne . Et même il appelait Orphée « une tragédie de l’amour conjugal ». Vraiment, nous

569 « Messieurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut faire quelque chose. Nous devons, nous pouvons faire quelque cho

570 onsabilité s’empare de nous. Et nous calculons qu’ il s’agit de déranger 5000 personnes en huit soirées, et de les occuper

571 nt en hurlant : « Bas-toi là, bas-toi là ! »… Est- il plus atroce spectacle que celui d’une maîtresse jadis belle et disert

572 ellettriens avaient fui. Au détour d’une ivresse, ils rencontrèrent une créature évadée d’anciens rêves qui hantait les lim

573 s rêves qui hantait les limbes depuis un an déjà. Ils ne tardèrent pas à reconnaître Cinématoma. Naissance de Cinématoma

574 commis au soin d’engendrer cet adorable monstre. Ils se réunissent parfois autour d’un feu et le contemplent un certain te

575 io né entre deux cafés-nature, et presque sans qu’ il s’en soit rendu compte. Clerc entrevoit un projet à deux faces. Lugin

576  la Montagne » ne saura venir au prophète, même s’ il se nomme Mossoul. Pourtant, au milieu de ce paludesque et stérile con

577 , une idée de génie vint s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « L

578 idée de génie vint s’asseoir certaine nuit. Elle parla par la bouche de Lugin, sa langue dans la langue de Lugin : « Le ride

579 tte martingale avec des surréalistes hétérodoxes. Il revint juste à temps pour assister à la cérémonie de la pose du point

580 et cent doigts dans deux lits. Combien cela fait- il de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, lequel s

581 ntroversés de l’histoire. L’un de ceux, aussi, où il est le plus difficile de rester impartial. M. Lombard, recteur de l’U

582 s. M. Esmonin s’abstient d’en faire un tableau qu’ il suppose présent à l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le

583 u’il suppose présent à l’esprit de ses auditeurs. Il termine en citant le jugement d’Albert Sorel, selon qui la date du 16

584 us réjouir de retrouver bientôt dans l’ouvrage qu’ il va consacrer à Louis XIV l’exposé si dénué de parti pris, si libre et

585 rte que l’espèce de romantisme à la Nerval auquel il aboutit coïncide avec un mouvement dont lui-même s’est plu à relever

586 les indices chez ses jeunes contemporains, et qu’ il vient appuyer de son autorité de critique et surtout de son expérienc

587 se plaisent nos jeunes poètes cosmopolites, mais il garde une certaine discrétion, cet air de rêverie d’un homme qui en s

588 rêverie d’un homme qui en sait long… Et, certes, il faut être un peu mage pour porter tant de richesses avec cette mélanc

589 l’un de ses personnages pour remercier ; (pouvait- il mieux trouver qu’un René Dubardeau pour cette ambassade). Parfois l’o

590 tesse Rezzovitch a rencontré M. Paul Morand, mais elle a dû le trouver un peu froid, n’aura pas été tentée de lui faire ces

591 ra pas été tentée de lui faire ces confidences qu’ elle livre si facilement au héros plus confiant et secrètement incertain d

592 femme qui incarne aussitôt à ses yeux tout ce qu’ il attend de l’amour. Une confidence, un baiser, et il ne la reverra jam

593 attend de l’amour. Une confidence, un baiser, et il ne la reverra jamais. Il aime encore sa femme, « mais comme on aime u

594 onfidence, un baiser, et il ne la reverra jamais. Il aime encore sa femme, « mais comme on aime une petite maison de provi

595 gagne la puissance d’une merveilleuse obsession. Il lui écrit de longues lettres, sans les envoyer. Il apprend sa mort, e

596 l lui écrit de longues lettres, sans les envoyer. Il apprend sa mort, et qu’elle l’aurait peut-être aimé. Enfin, divorcé,

597 tres, sans les envoyer. Il apprend sa mort, et qu’ elle l’aurait peut-être aimé. Enfin, divorcé, seul, il la revoit dans une

598 le l’aurait peut-être aimé. Enfin, divorcé, seul, il la revoit dans une vision prestigieuse et désolée… M. Jaloux a trouvé

599 s tromper sur tout ce qui est profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré ». M. Jaloux évite le péril d’un ré

600 mer et celui du roman lyrique, par l’équilibre qu’ il maintient entre ces deux inconscients : l’époque et l’être secret du

601 nconscients : l’époque et l’être secret du héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’hui faire éclater dans un cadre très

602 nt dessinés un de ces drames tout intérieurs dont il dit : « Personne ne peut juger du drame qui se joue entre deux êtres,

603 as la fin ni le sens véritable, mais seulement qu’ elles ont fait souffrir. Rendez-vous manqués, lettres perdues, aveux incomp

604 touche pour peindre un personnage épisodique : «  Il confondait la rose et la pivoine, l’orange et l’ananas… »). Une telle

605 cle (mars 1927)n Surprendre est peu de chose, il faut transplanter. Max Jacob. Ce soir-là, le programme comprenait :

606 e cadavre encore tout chaud ». Affreux. Aussi : «  Elle mourut. » On voit que cette bande est antérieure à l’époque du long b

607 ons rapides. Un chasseur, toujours sur son toit ; il tire sur l’œuf d’où naît une colombe. Chasse. Mais un papillon éclata

608 onnes et suivent à grands sauts lents, solennels. Ils revoient la danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois

609 t.) Enfin le cercueil roule dans les marguerites, il en sort un chef d’orchestre dont la baguette éteint tous les personna

610 le bon rire de cinéma. Quand la danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où ils pourront se pousser en disant : « C’

611 danseuse paraît, ils n’attendent que le moment où ils pourront se pousser en disant : « C’que c’est cochon ! » Mais le mome

612 que c’est cochon ! » Mais le moment ne vient pas, ils sont déçus. Enfin, mon voisin, un agent, murmure : « On va tous deven

613 ous mais accueille le résultat avec la naïveté qu’ il faut, approuve et dit : « C’est bien ça, c’est comme quand on rêve. »

614 geste de l’acteur. Un mouvement ne souligne pas, il exprime, et se suffit. Mais comme pour le film 1905, on a sans cesse

615 is ce sont là critiques de style. D’ores et déjà, il faut admirer dans les films de René Clair un sens du miracle assez bo

616 r un sens du miracle assez bouleversant. Et je ne parle pas du miracle genre conte de fée, comme le Voyage imaginaire en mont

617 e n’est peut-être qu’une question d’imagination ; il reste qu’un film comme Entr’acte est une aide puissante. Nous faisons

618 Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)ag Il faut souhaiter que ce témoignage sur les générations nouvelles et leu

619 ême temps par cette solution universelle, la foi, il résume en lui cette inquiétude qui fait la grandeur et la misère de l

620 fait la grandeur et la misère de l’époque — et qu’ il avoue préférer à une certitude trop vite atteinte, où sa jeunesse ne

621 nte, où sa jeunesse ne verrait qu’une abdication. Il décrit la « génération nouvelle » avec une intelligente sympathie et

622 de notre inquiétude. (Mais peut-être M. Rops a-t- il trop négligé le rôle extérieur, que je crois décisif, des conditions

623 ites qui s’offrent aux jeunes gens d’aujourd’hui. Il constate que l’une (celle de Gide) ne fait que différer notre inquiét

624 raît sans remède. Mais, ici, M. Daniel-Rops n’a-t- il pas cédé à la tentation de créer des dilemmes irréductibles, suprême

625 r en deux mots : inquiétude ou foi. Dès lors sont- elles vraiment les deux termes d’un dilemme, l’une n’étant que le chemin qu

626 nquiétude autant que la sérénité… Au reste, n’est- elle pas de M. Rops lui-même, cette phrase qui formule admirablement les e

627 inquiétude et de la foi : « Si tu as trouvé Dieu, il te reste à le chercher encore… » ag. Rougemont Denis de, « [Compte

628 saisi les cordes les plus secrètes de mon âme, qu’ elle peut faire désormais vibrer à sa fantaisie, même si cela doit m’anéan

629 pas seulement pour le pittoresque. — Attrape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour f

630  Attrape !   Il n’existe pas de théorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour faire taire en nous l’appel vertigineu

631 mais c’est pour détourner nos regards de cela qu’ il faut bien nommer le Vide. Tant de séductions nous ont en vain tentés,

632 les s’efforcent — mais déjà c’est de plus loin qu’ il les nargue. Il connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par

633 — mais déjà c’est de plus loin qu’il les nargue. Il connaît enfin une solitude défendue de tous côtés par ses rires scand

634 abiles à l’immobilité miraculeuse des statues7. » Il s’agit bien de critique littéraire ! Nous sommes ici en présence d’un

635 tisme de l’esprit. Jusqu’au-boutisme désespéré. «  Il s’agit de rendre impraticables quelques portes de sortie » ou comprom

636 eut duper. Depuis certaines paroles sur la Croix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine,

637 , et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’ elle est née dans un café de Paris. « Je n’attends rien du monde, je n’att

638 a notion de Dieu, répond Aragon, je me révolte qu’ elle puisse en aucun cas servir d’argument à un homme. » Voilà qui nous fa

639 enoux qu’on attendra : pour que cela eût un sens, il faudrait être sûr de n’avoir pas la tête en bas par rapport au soleil

640 ncore Aragon, sinon qui ? — sa grandeur, c’est qu’ il lui faut atteindre Dieu ou n’espérer plus aucun pardon. II Nove

641 Et voici Aragon revêtu d’une dignité tragique qu’ il trouverait sans doute un peu ridicule. C’est ainsi que l’on arrive à

642 assez fréquent dans les cafés littéraires et dont il serait le premier à s’amuser ?   Février 1927. Relu Une vague de rêve

643 savons… Mais pour Aragon, ce n’est point façon de parler . Son « nulle part » est sans dérobade possible par sous-entendu. Pas

644 mouche qu’on n’a jamais fini de chasser parce qu’ elle n’a pas mérité du premier coup qu’on se donne la peine de l’écraser,

645 qu’on se donne la peine de l’écraser, — c’est qu’ il symbolise tout cet état d’esprit « bien Parisien » dont de récentes s

646 vivante ; si je dénie à des incrédules le droit à parler des choses de la foi comme étant d’un ordre qui leur échappe ; de mêm

647 s tromper sur ce qu’il y a de profond en nous, et elle ne manque guère à ce devoir sacré. » (Edmond Jaloux.) Entre un monsi

648 revus. Mais je suis vos travaux avec intérêt, et il m’a paru que depuis quelque temps… enfin, comment dirais-je… je me su

649 oubliez pas que « l’artiste serait peu de chose s’ il ne spéculait sur l’incertain », c’est un académicien qui l’a dit. Vou

650 Il y a des gens qui croient avoir tout dit quand ils ont montré à l’origine de telle doctrine mystique une exaltation nerv

651 e exaltation nerveuse ou des troubles organiques. Ils opposent à ces « délires » les thèses rassurantes de la « saine raiso

652 si cela ne condamne pas et la santé et la raison. Il s’est trouvé des Maurras et autres « héritiers de la grande tradition

653 écarter. Voilà bien leur désinvolture, car enfin, elle est déesse. Mais entre leurs mains qu’est-elle devenue ? C’est bien l

654 n, elle est déesse. Mais entre leurs mains qu’est- elle devenue ? C’est bien leur faute si elle nous apparaît aujourd’hui com

655 ns qu’est-elle devenue ? C’est bien leur faute si elle nous apparaît aujourd’hui comme une vieille courtisane assagie, parfo

656 esprit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’ il vous crie : « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimba

657  » Alors la voix de Rimbardp à la cantonade : Qu’ il vienne, qu’il vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les pl

658 ix de Rimbardp à la cantonade : Qu’il vienne, qu’ il vienne Le temps dont on s’éprenne ! Les œuvres les plus significati

659 Réforme, Karl Marx, la préface de Cromwell. Mais il ne s’agit pas de refaire notre petite révolution à nous, dans tel dom

660 ci que je ne puis pardonner aux surréalistes : qu’ ils aient voulu s’allier aux dogmatiques d’extrême gauche. Je ne dirai pa

661 langue et de crier rouge pour la simple raison qu’ ils ont dit blanc ? Pensez-vous combattre cet esprit « bien français » qu

662 e mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’ il inspire ? Alors que cette réaction même est ce qu’il y a de plus fran

663 ême est ce qu’il y a de plus français ; que c’est elle qui donne au surréalisme ce petit côté jacobin si authentiquement, si

664 n et les surréalistes auront raison même encore s’ ils ont tort, envers et contre toutes les critiques qu’on pourrait leur a

665 parce que ces « maudits » ont la grâce, parce qu’ ils sont la vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la pa

666 nt la grâce, parce qu’ils sont la vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ils ont la passion et l’incommunicable se

667 a vie, même quand ils appellent la mort, parce qu’ ils ont la passion et l’incommunicable secret de l’invention.   Il nous f

668 sion et l’incommunicable secret de l’invention.   Il nous faut des entrepreneurs de tempêtes. Un grand principe de violen

669 ïssions. Notre haine de certaine morale ne venait- elle pas de ce qu’en son nom l’on mesurait odieusement une sympathie humai

670 urt que de vices. ⁂ Ici le lecteur se rassure. «  Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue

671 Ici le lecteur se rassure. « Il s’y retrouve. » Il pense que c’est bien jeune. Et : encore un qui rue dans les brancards

672 plus sérieuses. Et tout est dit. Ah ! c’est vrai, il allait oublier, il y a encore cette histoire, comment dites-vous, sur

673 rité changeante et toujours évidente, de laquelle il se demande vainement pourquoi il n’arrive pas à se contenter13 ». Acc

674 nte, de laquelle il se demande vainement pourquoi il n’arrive pas à se contenter13 ». Acculés à ce choix : inconscience de

675 de. Aigles d’amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons vos langues aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs de passion

676 et qu’on ne manque pas le train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les devantures qui se passaient

677 le train bleu d’un désir. Elle était donc venue. Il la suivait entre les devantures qui se passaient de l’une à l’autre d

678 ries de profils jusqu’au soleil toujours de face. Il ne vit plus que la foule des yeux bleus, son éblouissement. Soudain l

679 yeux bleus, son éblouissement. Soudain la voici, elle descend à sa rencontre parmi les éclairs d’un luxe mécanique, le visa

680 d’un luxe mécanique, le visage dans sa fourrure. Elle découvre en passant près de lui le sourire d’amitié mortel de tout ce

681 e d’amitié mortel de tout ce qui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceu

682 ui n’arrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle . Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la recherche des âm

683 rrive jamais. Il s’est trompé, ce n’est pas elle. Il pensa que c’était un ange, de ceux qui vont à la recherche des âmes.

684 e ceux qui vont à la recherche des âmes. Aussitôt il téléphone à ceux du paradis : « Qui va à la chasse perd sa place, nou

685 t immédiatement un fauteuil et un violon, pour qu’ il en joue, au printemps, s’il savait … R.S.V.P. À Max-Marc-Jean J

686 et un violon, pour qu’il en joue, au printemps, s’ il savait … R.S.V.P. À Max-Marc-Jean Jacob Reymond. Une étoile à

687 sa cette main cruelle… et quitta le bal au matin. Il neigeait dans les rues sourdes comme un songe de son enfance. Aux fen

688 e jour tendre paraissait sous l’égide de la mort. Il vit des fleurs de son enfance, une églantine, quelques roses, un sour

689 flocons, plus perfides que des murmures d’adieu. Il tomba parmi les statues, dans l’amitié pensive des jardins. Une fenêt

690 cide ou la promenade en bateau À Grego More. Il disait : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez beau pour que s’o

691 More. Il disait : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un ca

692 l’après-midi, comme un camélia de tendre orgueil. Il respire déjà l’odeur merveilleuse des objets et des êtres véritables.

693 i, qui regarde comme de l’autre bord, je songe qu’ il est des visites à de certaines grandes dames où je préférais — et lui

694 stes neuchâtelois (avril 1927)k Neuchâtel va-t- elle redevenir le centre artistique qu’elle fut au siècle passé ? Allons-n

695 hâtel va-t-elle redevenir le centre artistique qu’ elle fut au siècle passé ? Allons-nous assister à un regroupement de ses f

696 on est peut-être prématurée. Mais le seul fait qu’ elle se pose me paraît indiquer que l’un au moins des deux éléments nécess

697 de jeunes peintres neuchâtelois. Quant à savoir s’ il est possible déjà de discerner parmi eux certaines tendances générale

698 faire le procès, mais qui expliquent, me semble-t- il , pour une part, la dispersion des efforts artistiques. Tout ce monde

699 e, énervante, souvent fatale aux novateurs. Alors ils s’en vont à Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus eff

700 x novateurs. Alors ils s’en vont à Paris, ou bien ils se retirent dans une solitude plus effective, quitte à nous revenir m

701 nt d’un de ses enfants… » Car le fils prodigue, s’ il rentre au foyer dans une Rolls-Royce et fortune faite, tout le monde

702 . « Voilà le train du monde… » Je ne pense pas qu’ il en faille gémir. Une certaine résistance est nécessaire pour que la f

703 en a près de 50, si les peintres dont nous allons parler méritent d’être appelés jeunes, c’est par leurs œuvres avant tout. D’

704 arriva de Genève il y a de cela cinq ou six ans. Il peignait alors des natures mortes, de petits paysages, il dessinait d

705 ait alors des natures mortes, de petits paysages, il dessinait des nus aux crayons de fard. C’était un peu plus Blanchet q

706 einte en bleu vif et ornée de surprenants batiks, il s’est livré pendant quelques années à des recherches un peu théorique

707 out est lisse et parfait. Trop parfait seulement. Il manque à ces recompositions de la nature, à ces natures remises à neu

708 , cette tête prisonnière qui regarde ailleurs… Qu’ il sorte enfin et se mette à graver les scènes qu’il voit dans la petite

709 il sorte enfin et se mette à graver les scènes qu’ il voit dans la petite cité ouvrière, et c’est merveille de constater co

710 la vie. La série de gravures sur bois colorées qu’ il intitule la cité est un petit chef-d’œuvre de réalisme stylisé. C’est

711 mum d’expression. Cette « simplicité précieuse », il sait la conférer à tout ce qu’il touche, qu’il décore une bannière, f

712 ité précieuse », il sait la conférer à tout ce qu’ il touche, qu’il décore une bannière, fabrique une poupée, compose une a

713 », il sait la conférer à tout ce qu’il touche, qu’ il décore une bannière, fabrique une poupée, compose une affiche ou une

714 oupée, compose une affiche ou une mosaïque, c’est elle qui permettra de reconnaître une de ses œuvres. Et aussi ce brin de c

715 es. Et aussi ce brin de comique un peu bizarre qu’ il glisse si souvent là où on l’attend le moins. Conrad Meili apporte ch

716 rant dans des formes claires a su les renouveler. Il nous apporte aussi cet élément de vitalité combative qui manque trop

717 bative qui manque trop souvent au Neuchâtelois. S’ il casse des vitres, ce n’est pas seulement pour le plaisir, mais plutôt

718 nt une initiative comme celle de Neuchâtel 1927 7 il aura bien mérité sa place parmi les artistes neuchâtelois. Actuelleme

719 habiller une idée. Voyez son portrait de Meili : il ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais il taille ce visage dans

720  : il ne prend pas le sujet par l’intérieur, mais il taille ce visage dans une pâte riche et un peu lourde, son pinceau la

721 ceau la palpe, la presse, la réduit à la forme qu’ il voit. Il y a de la sensualité dans l’écrasement de ses couleurs, une

722 icate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il peint Florence avec des roses et des jaunes jamais mièvres, sous l’œi

723 Donzé touché à son tour par la grâce décorative, il n’en reste qu’un, du moins à Neuchâtel même : Eugène Bouvier. Ce garç

724 ique et qui voient plus loin qu’on ne croit, mais il a toujours l’air de songer à la Hollande, sa seconde patrie si la pei

725 s défauts mêmes ou ses fausses négligences ; mais il faut pour comprendre cet art emprunter de singuliers chemins d’accès.

726 ses aînés, dont on le puisse rapprocher, parce qu’ il est un des rares peintres de ce pays pour qui la couleur existe avant

727 ires qui s’épanouissent sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’il peigne entre deux pluies. Il aime ces heures où

728 t sur les toiles de Meuron. Il semble toujours qu’ il peigne entre deux pluies. Il aime ces heures où ciel et onde se mêlen

729 l semble toujours qu’il peigne entre deux pluies. Il aime ces heures où ciel et onde se mêlent, et sait rendre mieux que p

730 -je, Bouvier va peindre. Comme peintre religieux, il se cherche encore. On a pourtant l’impression, à voir ses dernières t

731 ment on passe en cinq ans de Baudelaire à Rubens. Il fut un temps où l’on put craindre que Charles Humbert ne devînt le ch

732 le chef d’une école du gris-noir neurasthénique. Il peignait des natures mortes qui décidément l’étaient, à faire froid d

733 un mélange de Rops et d’Ensor ; pensait-on… Déjà il avait des disciples (Madeleine Woog, G. H. Dessoulavy)… Mais déjà par

734 issaient dans les Voix (cette courageuse revue qu’ il avait fondée avec J. P. Zimmermann) des dessins d’un dynamisme impétu

735 mble s’être opérée. Humbert est rendu à lui-même. Il atteint son équilibre et sa maîtrise avec une toile comme le Potier.

736 z un Charles Humbert livré à sa fougue originale. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint

737 le. Il y en a plus encore chez un Aurèle Barraud. Il suffit de le voir peint par lui-même pour s’en assurer. La tête large

738 i semble se faire une volupté de la discipline qu’ elle s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renaissance » : le costume

739 ient un livre ouvert, et ce n’est pas je pense qu’ il le lise, mais il aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-

740 ert, et ce n’est pas je pense qu’il le lise, mais il aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-même. Car il est

741 u’il le lise, mais il aime caresser la reliure qu’ il doit avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens anci

742 r la reliure qu’il doit avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens ancien du terme, tout comme son frère

743 ui s’y reflèteront soient aussi beaux que ceux qu’ il peint ou modèle, le soir, à la lampe, en compagnie de sa femme (elle

744 e, le soir, à la lampe, en compagnie de sa femme ( elle peint aussi, d’un œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait so

745 voici François Barraud, le plus jeune des frères. Il vient apporter des dessins qui ressemblent beaucoup aux petites huile

746 , très en avant, sans s’en apercevoir, peut-être. Il suivait son petit bonhomme de chemin sans se douter qu’il avait pris

747 it son petit bonhomme de chemin sans se douter qu’ il avait pris quelques années d’avance sur ses contemporains. Un jour le

748 u à peu des choses bien curieuses sur son compte. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et

749 . Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’ il se nourrit de noix et d’oranges. Il administre une feuille religieuse

750 n m’assure qu’il se nourrit de noix et d’oranges. Il administre une feuille religieuse. Il déniche à Paris des tableaux my

751 d’oranges. Il administre une feuille religieuse. Il déniche à Paris des tableaux mystérieux qu’il relègue dans son atelie

752 se. Il déniche à Paris des tableaux mystérieux qu’ il relègue dans son atelier, pêle-mêle avec les siens. Vous retournez un

753 bjet le plus banal se charge de mystère. Que va-t- il se passer là-dedans ? Et ces roses sont le signe de quel occulte prod

754 e de ces machines à explorer l’au-delà. En vérité il faut être sorcier ou artiste pour changer en instruments métaphysique

755 mort jeune, sans avoir pu donner toute sa mesure. Il a laissé surtout des dessins, d’une sûreté un peu traditionnelle, d’u

756 décomposition primitive en plans. C’est ainsi qu’ il atteint d’emblée dans ses statues à un beau style dépouillé et hardi.

757 iguë. Notre revue n’est certes pas complète. Mais elle a du moins l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des ci

758 7 sera la première manifestation collective. Est- il possible, au sein de ce mouvement, d’en distinguer d’autres plus orga

759 aussi différentes par leur objet et le domaine où elles se réalisent que celles de Le Corbusier8, Meili, Evard, Perrin, manif

760 rmonie des lignes ; où la lumière éclaire plus qu’ elle ne caresse ; où pourtant les hivers les plus durs réservent des douce

761 ance. C’est par l’argent qu’on domine notre âge : il devient grand industriel, assure sa fortune au prix du peu cynique re

762 e honte et de douleur. « On vend de l’étoffe… eux ils se vendent ! » Mais Jacob a renié ses parents, non leurs ambitions. S

763 le père ajoute : « Notre sang sera vainqueur… Qu’ ils m’oublient, qu’ils me méprisent ! Je les vois régner. Je salue leur L

764  Notre sang sera vainqueur… Qu’ils m’oublient, qu’ ils me méprisent ! Je les vois régner. Je salue leur Loi. » Le récit gras

765 aiment ? C’est l’exigence d’une détresse cachée ; elle fait bientôt considérer toute joie comme illusoire et livre l’individ

766 l’individu pieds et poings liés à l’obsession qu’ il voulait avouer pour s’en délivrer peut-être. Cette sincérité ne serai

767 ’en délivrer peut-être. Cette sincérité ne serait- elle à son tour que le masque d’un goût du malheur ? Le sujet profond de c

768 de ce tourment ou de ce sauvage égoïsme ; mais qu’ elle s’acharne sur le détail dégoûtant et mesquin de certain milieu bourge

769 ves éveillés, entre deux gorgées d’un élixir dont il voudrait bien nous faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup

770 verres, se posent sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’accord, une patte en l’air, becquètent le cœur d’une

771 e sent presque pas sa blessure. Mais c’est ici qu’ il s’agit de ne pas confondre inexplicable avec incompréhensible. aj.

772 e dans les idées (mai 1927)al « De quoi s’agit- il  ? de détruire ou de rafistoler ? » Entre ces deux tentations, cédant

773 Celui-ci bat sa coulpe avec une saine rudesse. «  Il s’examine jusqu’au ventre de sa mère et cognoit que dès lors il a est

774 usqu’au ventre de sa mère et cognoit que dès lors il a esté corrompu et infect et adonné à mal » (Calvin). Le tableau n’es

775 magnifiquement jetés. Mais cette imperfection, s’ il ne peut encore s’en tirer, du moins l’avoue-t-il avec une franchise q

776 ’il ne peut encore s’en tirer, du moins l’avoue-t- il avec une franchise qui la rend sympathique. Et puis, tout de même, on

777 es au sérieux en France par quelques jeunes gens. Il faut louer Drieu d’avoir échappé au surréalisme en tant qu’il n’est q

778 r Drieu d’avoir échappé au surréalisme en tant qu’ il n’est que le triomphe de la littérature sur la vie, mais d’avoir su e

779 vaient vierge et c’était la joie de leur vie, car ils aimaient en moi par-dessus tout la vertu que je leur devais. Pourtant

780 pas mes yeux des yeux de cette femme, de peur qu’ elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’elle pleurait, je l’embrassai

781 ur qu’elle ne souffrît à cause de moi. Un soir qu’ elle pleurait, je l’embrassai si fort… En un quart d’heure, je connaissais

782 quart d’heure, je connaissais l’amour dans ce qu’ il a de plus étrangement prosaïque à la fois et bêtement heureux. Le len

783 ur de la saison. — Au soir, mon père savait tout. Il effleura mon front de ses lèvres sans une parole quand je vins lui so

784 endemain, ses cheveux avaient légèrement blanchi. Il me regardait avec une terreur ou je crus distinguer je ne sais quelle

785 talgie. Pour lui, sans doute, j’étais perdu. Mais il souffrait d’autre chose encore : il se savait vieux, maintenant. » Je

786 s perdu. Mais il souffrait d’autre chose encore : il se savait vieux, maintenant. » Je songeais justement à un sourire de

787 songeais justement à un sourire de mon amie quand il voulut m’adresser la parole après un silence vertigineux. Il vit mon

788 ’adresser la parole après un silence vertigineux. Il vit mon sourire et pleura. Alors une rage s’empara de mon corps tout

789 nuit et je partais dans une direction quelconque. Il advint que ce fut celle de l’Italie. La lumière, mon pays natal ! — J

790 reux — celui justement que j’entrevoyais. » Quand elle se fut endormie, je me rhabillai. Je ne trouvai que 100 francs dans s

791 de quelques joies parfaites de ma jeunesse… Mais il est trop tard, Monsieur, pour critiquer les modalités de ma vengeance

792 et non dénuée d’ironie, de mon mépris pour ce qu’ ils appellent, ridiculement, les fondements mêmes de la société. » C’est

793 Prêté — rendu, pour la gloire de l’Église. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il

794 prit un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit- il , de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de sleepings ; encore qu

795 n parut satisfait de cette dernière plaisanterie. Il but avec beaucoup de délicatesse quelques gorgées d’eau minérale. Isi

796 t endroit. « Une chose avant tout me frappe — dit- il , lâchant tout de suite ses compliments, ce qui est de mauvaise politi

797 e, — c’est l’extraordinaire netteté de votre vie. Elle est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît comme un divertis

798 tre vie. Elle est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît comme un divertissement perpétuel et dénué d’inquiétude. E

799 irer de votre conduite les conclusions morales qu’ elle paraît impliquer, c’est ce caractère de, comment dirai-je…, de juvéni

800 l’agressif — effet d’une timidité naturelle dont il paraissait lui-même gêné. En deux mots, vous ne me trouvez pas sérieu

801 vous dire que si vous me trouvez un peu potache, il n’est pas prouvé par là que le potache n’ait point raison. Mais juste

802 aines de mes plaisanteries la dérision secrète qu’ elles masquent par caprice. ...............................................

803 e Belles-Lettres sont propres à leur auteur et qu’ elles n’engagent pas sa responsabilité. (N. de la R.) »

804 comme M. Albert Muret dont le Journal de Genève parlait naguère, tu mangeras avec appétit une poule au riz arrosée d’un savou

805 e cette méthode ne suffirait pas à supprimer. Or, ils nous paraissent entraîner assez naturellement chez des jeunes « et qu

806 attardez aux terrasses des cafés. Peut-être va-t- elle revenir avec son Johannes laqué. Ah ! comme vous sauriez lui plaire,

807 irard : lui seul connaît l’adresse de Patsy, mais il ne veut pas vous la donner. Alors pour vous venger, vous lui dites qu

808 es que, « d’abord », son livre n’est pas sérieux. Il sourit. Vous ajoutez que le lyrisme des noms géographiques vous fatig

809 zio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour. Vous parlez de « procédés lassants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pense à de

810 rocédés lassants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pense à des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous vous c

811 à Gérard de Nerval. Bientôt vous vous calmez. Car il semble aujourd’hui que ce globe dans son voyage « est arrivé à un end

812 lus sa drôlerie, son aisance. Vous accordez que s’ il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par excès de facilité

813 us ne regardions que les jambes des femmes », dit- il , pour vous apprendre ! — sans se douter que rien ne saurait vous ravi

814 ce moment s’approche M. Piquedon de Buibuis, qui parle toujours de Weber… Mais au fait, si vous n’aviez pas lu ce livre ? Ah

815 e mépris de la littérature (juillet 1927)v I Parler littérature Si je prononce le nom de tel de vos confrères, si je d

816 z-vous. Mais j’ai tué la littérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : — Vous l’a

817 cérités gardent au moins l’excuse d’une audace qu’ ils escomptent scandaleuse. Mais voici un bar où je vous suis. Vous y ent

818 ntemple au miroir de son monocle. Au petit matin, il se noie dans un verre à liqueur. Poisson dans l’eau, plumes dans le v

819 vent, poète au bar, le paradis n’est pas si cher. Il y en a aussi qui posent pour le diable et ne se baignent que dans des

820 baignent que dans des bénitiers : on voit trop qu’ ils trouvent ça pittoresque. Et le plaisir d’être nu devant un public sup

821 e cherche les raisons de votre indignation, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce les guillemets qui vous choquent 

822 nce : nommer une chose, c’est avoir puissance sur elle . Images, pensées des autres, je vous ai mis un collier avec le nom du

823 issant, à force de le crier sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinion

824 le. Poussière. Ma vie est ailleurs. L’addition, s’ il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulac

825 Ma vie est ailleurs. L’addition, s’il vous plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres de vie, qui

826 On reconnaît un écrivain, aujourd’hui, à ce qu’ il ne tolère pas qu’on lui parle littérature. Mais il y a des mépris qui

827 , aujourd’hui, à ce qu’il ne tolère pas qu’on lui parle littérature. Mais il y a des mépris qui sont de sournoises déclaratio

828 r. Tel qui raille l’Église et les curés, c’est qu’ il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature 

829 tuelles donne la mesure de ce que vous attendez d’ elle . Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris et cette attente

830 eurs qui sont parfois des actions en puissance15. Il faudrait des choses plus lourdes et plus irrésistibles, percutantes.

831 epuis le temps qu’on sait que la lettre tue ce qu’ elle prétend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que

832 l’expression directe de la réalité individuelle. Elle serait tellement incommunicable qu’il deviendrait inutile de la publi

833 viduelle. Elle serait tellement incommunicable qu’ il deviendrait inutile de la publier. Et même, en passant à la limite, o

834 , en passant à la limite, on peut imaginer que si elle était réalisée, on ne s’en apercevrait pas. Je pressens encore dans v

835 n les rites d’une esthétique ou d’une autre, plus ils perdent leur pouvoir de signifier les choses qui nous importent. Vous

836 te esthétique ou de ce sens social, — et voilà qu’ ils perdent même la problématique utilité de liaison qui était leur excus

837 le plus profond, qui est proche du sens biblique. Il ne s’agit pas de la connaissance abstraite et rationnelle dont le mon

838 par attitude que vous la guérirez. Au contraire, il s’agit de l’envisager sans fièvre, pour en circonscrire les effets. J

839  littératuré » des écrivains d’aujourd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours l’air de mettre un peu les pieds dan

840 ttératuré » des écrivains d’aujourd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans le p

841 ivains d’aujourd’hui. Quand il parle littérature, il a toujours l’air de mettre un peu les pieds dans le plat, de dire de

842 sez drôle de voir le malaise des chers confrères. Ils ne pardonnent pas à ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ils

843 s à ce toréador ses familiarités avec une Muse qu’ ils n’ont pas coutume d’aborder sans le mot de passe de la dernière mode

844 savantes séductions. On sait bien, d’ailleurs, qu’ elle les entretient. Bande de gigolos de la littérature ! Qu’on puisse viv

845 apperai pas plus qu’un autre : et qu’un beau soir il faille écrire pour vivre, possible ; mais, pour sûr, jamais vivre pou

846 suivre une quête de l’esprit. Et vous savez ce qu’ elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou grossières de tous

847 re acceptation des réalités spirituelles parce qu’ elles troublent leurs bureaucratiques sécurités. Pourtant, vous voyez bien

848  » peuvent encore se reconnaître. Quand bien même elle n’aurait plus d’autre excuse que celle-là, la littérature mériterait

849 elle-là, la littérature mériterait d’exister : qu’ elle soit le langage chiffré de notre inquiétude et de nos naissantes cert

850 e m’aide à découvrir quelques êtres par le monde… Il ne s’agit plus de mépris ni d’adoration. J’ai défini une « maladie »

851 quelque bien pour ma vie. Le jour où les soins qu’ elle exige me coûteront des sacrifices plus grands que les bienfaits que j

852 plus grands que les bienfaits que j’en escompte, il sera temps de songer sérieusement à m’en guérir. Vous me demanderez «

853 aragraphe, après « Narcisse », sans qu’on sache s’ il s’agit d’une erreur ou d’une volonté de l’auteur. 15. Variante : des

854  ». Leurs amours sont des pastiches de Morand, et ils en sont tout fiers : « Il n’y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemon

855 astiches de Morand, et ils en sont tout fiers : «  Il n’y a plus qu’à les écrire ». v. Rougemont Denis de, « La part du f

856 tidémocratisme et les athées du Capitalisme quand il est conscient de soi-même, et les athées du Socialisme et du Communis

857 aite est toute « statutaire » — si l’on ose dire. Elle nous permet donc de considérer la situation sans fièvre, sans lamenta

858 eproches contradictoires. Nous les additionnons : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la paradoxale situation int

859 ictoires. Nous les additionnons : ils s’annulent. Il reste à dire deux mots sur la paradoxale situation intellectuelle d’u

860 ences de ce que vous écrivez ! ») En définitive, il semble que certains n’attendent de nous que d’innocentes farces — ou

861 se préoccuper de prévoir les conséquences, puisqu’ il n’en est aucune qui ne soit connue d’avance et stérilisée par la loi,

862 illard, et même, et surtout, un miracle. Et puis, ils ont des vieux un peu là, du grand Arthur-Alfred-Albert au non moins g

863 ves, quoi !) Et puis, qui sait, peut-être sauront- ils rallier le dernier disciple du Bienheureux Jean… Et puis, en voilà as

864 ter à cette lourde charge le poids de nos péchés. Ils sont bien nôtres. Et nous y tenons, ah ! comme nous y tenons ! x.

865 Ces trois nouvelles n’ont guère de commun entre elles que la forme : ce sont de lentes réminiscences, des évocations intéri

866 ôté du corps de son ami suicidé pour une femme qu’ ils ont aimé tous deux (L’Amie du Mort.) Ou bien c’est le récit d’un été

867 et d’une si subtile convenance avec son objet qu’ il en saisit sans mièvrerie ni vulgarité la grâce un peu trouble et l’in

868 fumeux pour caractériser tout lyrisme germanique, il faudra opposer l’excellent petit livre d’Edmond Jaloux. C’est un recu

869 — sont du meilleur Jaloux, de ce Jaloux qui sait parler mieux que personne des poètes scandinaves et des romantiques allemand

870 scandinaves et des romantiques allemands parce qu’ il partage avec eux ce goût du rêve préféré à la vie, — à ce qu’on appel

871 is, ne peut être sensible qu’à des êtres pour qui elle est en somme inutile : parce qu’ils possèdent déjà, au moins obscurém

872 res pour qui elle est en somme inutile : parce qu’ ils possèdent déjà, au moins obscurément, le sens des réalités sur lesque

873 aux convertis — qui n’ont plus besoin de preuves. Il reste qu’un livre comme celui-ci tend un merveilleux piège sentimenta

874 piège sentimental à la raison raisonnante. Et qu’ il nous mène un peu plus loin que la sempiternelle « stratégie littérair

875 , de gazetiers ; au cœur de ces sujets qui paraît- il , ne sont pas d’actualité : la solitude, la maladie, la peur. ao. R

876 auteur raconte dans une lettre à une amie comment il a écrit, sur commande, une Promenade dans le Midi. Récit alerte et fa

877 rique », histoire de n’avoir pas l’air dupe. Mais il a des façons parfois bien désobligeantes de voir juste. Et quand son

878 « si arbitraire et si facultative », je me dis qu’ il n’en saurait être autrement tant qu’on se tient à cette attitude scie

879 e, — encore que Bopp ait prouvé dans son Amiel qu’ il était de taille à affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre pl

880 ait de taille à affronter d’autres dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’il n’y paraît d’abord dans ces 50 pages

881 s dédales ! Mais il a su mettre plus de choses qu’ il n’y paraît d’abord dans ces 50 pages. Beaucoup sont excellentes et le

882 anvier 1928)aq C’est un livre sympathique ; et il vaut la peine de le dire car la chose n’est pas si fréquente dans la

883 tions lyriques à leur propos. Mais dans ce roman, il n’y a plus seulement la femme, avec le miracle perpétuel de sa sensib

884 r ; la tournée des cours de l’Europe centrale, qu’ elle subit comme jeune épouse d’un comte polonais, grand seigneur médiatis

885 ais) assez peu intéressante à vrai dire, parce qu’ elle n’est pas à l’échelle de ce qui la précède. Ces défaillances de la te

886 es, malicieuses ou poétiques ; et ce n’est pas qu’ il ne s’y glisse quelque préciosité ou quelques « pointes » faciles mais

887 e question de quelques années. Mais peut-être est- il temps encore. Ici et là, quelques cris s’élèvent dans le désert d’une

888 les, l’Occidental est saisi d’un étrange malaise. Il soupçonne, par éclairs, qu’il y avait peut-être dans ces buts une abs

889 urdité fondamentale. L’infaillible progrès aurait- il fait fausse route ? Est-il temps encore de le détourner du désastre s

890 illible progrès aurait-il fait fausse route ? Est- il temps encore de le détourner du désastre spirituel vers lequel il ent

891 de le détourner du désastre spirituel vers lequel il entraîne l’Occident ? Cris dans le désert. Déserts des villes fiévreu

892 le rêve, dans l’utopie, dans une belle doctrine… Il faudrait d’abord prendre conscience du péril. Nous ne tentons rien d’

893 e de la banqueroute prochaine de sa civilisation. Il répugne à admettre qu’une époque entière ait pu se tromper, et se tro

894 re ait pu se tromper, et se tromper mortellement. Il suffit pourtant de regarder autour de nous et d’en croire nos yeux.

895 e de mieux réussi. Voici la vie de Ford, telle qu’ il la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de paysan. Il passe

896 telle qu’il la raconte dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de paysan. Il passe son enfance à jouer avec des outils, « 

897 dans Ma vie et mon œuvre. Il naît fils de paysan. Il passe son enfance à jouer avec des outils, « et c’est avec des outils

898 er avec des outils, « et c’est avec des outils qu’ il joue encore à présent », dit‑il. Le plus mémorable événement de ces a

899 vec des outils qu’il joue encore à présent », dit‑ il . Le plus mémorable événement de ces années de jeunesse, son « chemin

900 nnées de jeunesse, son « chemin de Damas » (comme il dit sans qu’on sache au juste quelle dose d’« humour » il met dans l’

901 ans qu’on sache au juste quelle dose d’« humour » il met dans l’expression), c’est la rencontre d’une locomotive routière.

902 ère automobile fabriquée, à temps perdu, alors qu’ il est simple mécanicien chez Edison. Il fonde tôt après la Société des

903 u, alors qu’il est simple mécanicien chez Edison. Il fonde tôt après la Société des automobiles Ford, « et commence à réal

904 ait ajouter à ces chiffres celui des milliards qu’ il possède, ou plutôt qu’il gère, mais ce n’est pour lui qu’un résultat

905 s celui des milliards qu’il possède, ou plutôt qu’ il gère, mais ce n’est pour lui qu’un résultat secondaire de son activit

906 mais été de s’enrichir. Son « rêve » était autre, il l’a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voit

907 r. Son « rêve » était autre, il l’a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire : 7000 voitures par jour, et la

908 industriel du monde ; le plus riche, au point qu’ il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aus

909 iel du monde ; le plus riche, au point qu’il peut parler d’égal à égal avec beaucoup d’États ; le plus parfait aussi. Son succ

910 alaires, des conditions de travail et de repos qu’ il offre à ses ouvriers semblent bien apporter une solution définitive a

911 européens ne sauraient l’atteindre. Au contraire, il a résolu la question sociale d’une façon qui ne devrait pas déplaire

912 en supprimant l’esclavage financier de l’ouvrier, il supprime la principale cause avouée de la lutte des classes. Il se dé

913 principale cause avouée de la lutte des classes. Il se dégage de la lecture de Ma vie et mon œuvre une impression de nett

914 épandent. L’on ne pourra qu’y applaudir, semble-t- il , en souhaitant que les industriels européens s’en inspirent toujours

915 rent toujours plus. Ford leur montre le chemin qu’ ils seront bien obligés de prendre tôt ou tard. Il est préférable qu’ils

916 u’ils seront bien obligés de prendre tôt ou tard. Il est préférable qu’ils s’y engagent dès aujourd’hui résolument, pendan

917 igés de prendre tôt ou tard. Il est préférable qu’ ils s’y engagent dès aujourd’hui résolument, pendant qu’il reste quelques

918 y engagent dès aujourd’hui résolument, pendant qu’ il reste quelques chances encore de régler pacifiquement le conflit du c

919 ne le premier exemple de son achèvement intégral. Il a atteint l’objectif de la moderne civilisation occidentale. Voici do

920 vie de Ford, sa « grande et constante ambition ». Il semble que toute sa carrière — pensée, méthode, technique — soit cond

921 tière : naissance de sa passion froide et tenace. Il s’efforce d’en réaliser l’objet par ses propres moyens, à un exemplai

922 t par ses propres moyens, à un exemplaire ; puis, il fonde une usine pour multiplier les réalisations. Bientôt, élargissan

923 réalisations. Bientôt, élargissant son ambition, il conçoit ce mythe extravagant du bonheur de l’humanité par la possessi

924 é par la possession d’automobiles Ford. Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de démêler les conditions les pl

925 omobiles Ford. Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de démêler les conditions les plus rationnelles de la pro

926 ormes d’autos. Seulement, pour pouvoir continuer, il faut vendre ; dans l’intérêt de la production, il faut créer la conso

927 il faut vendre ; dans l’intérêt de la production, il faut créer la consommation. La réclame s’en charge. Par le procédé tr

928 mple de la répétition, on fait croire aux gens qu’ ils ne peuvent plus vivre heureux sans auto. Voilà l’affaire lancée. La p

929 lancée. La passion de Ford se donne libre cours. Il ne s’agit plus maintenant que de lui donner une apparence d’utilité p

930 s sophismes plus ou moins conscients par lesquels il prétend ramener le bénéfice de la production à celui du consommateur.

931 rs des clients, quel que soit l’état du marché. » Il semble que cela soit tout à l’avantage du client. Mais cherchons un p

932 qu’on a de tel objet est satisfait ou a disparu. Il semble alors que l’industriel n’ait plus qu’à plier bagage. Mais c’es

933 ayant disparu, la production devant se maintenir, il n’y a qu’une solution : recréer le besoin. Pour cela, on abaisse les

934 abaisse les prix. Le client fait la comparaison. Il est impressionné par la baisse, au point qu’il en oublie que cela ne

935 n. Il est impressionné par la baisse, au point qu’ il en oublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il croit qu’il va

936 n oublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il croit qu’il va gagner 5 francs en achetant 5 francs moins chers un ob

937 cela ne l’intéresse plus réellement. Il croit qu’ il va gagner 5 francs en achetant 5 francs moins chers un objet que, san

938 ancs moins chers un objet que, sans cette baisse, il n’eût pas acheté du tout. Autrement dit, il est trompé par la baisse.

939 isse, il n’eût pas acheté du tout. Autrement dit, il est trompé par la baisse. L’industriel comptait. La tromperie est pré

940 faire une dépense superflue ; le scandale est qu’ il l’ait trompé sur ses véritables besoins. Car cela va bien plus profon

941 ar cela va bien plus profond, cette tromperie-là. Elle peut amener, en se généralisant, une sorte de suicide du genre humain

942 on », comme dit Ferrero. Le bon peuple s’extasie. Il ne peut voir la duperie : ce jeu du chat et de la souris ; si Ford re

943 n engrenage. L’emploi de leurs loisirs est prévu. Il est déterminé par la réclame, les produits Ford qu’il faut user, etc.

944 st déterminé par la réclame, les produits Ford qu’ il faut user, etc. Il a pour but véritable d’augmenter la consommation.

945 réclame, les produits Ford qu’il faut user, etc. Il a pour but véritable d’augmenter la consommation. Il rend plus comple

946 a pour but véritable d’augmenter la consommation. Il rend plus complet l’esclavage de l’ouvrier, puisqu’il englobe jusqu’à

947 end plus complet l’esclavage de l’ouvrier, puisqu’ il englobe jusqu’à son repos dans le cycle de la production. Cercle vici

948 e vicieux : plus la production s’intensifie, plus il faut créer de besoins et de loisirs. Or, l’industrie ne peut subsiste

949 re humaine a des limites. Et le temps approche où elles seront atteintes. On peut se demander jusqu’à quel point Ford est con

950 nos besoins. » — Ford se moque de la philosophie. Il ne peut empêcher que son attitude ne porte un nom philosophique : c’e

951 en est le fruit. On ne saurait mieux dire. Mais il faudrait en tirer des conséquences, alors que Ford passe outre et se

952 e et se remet à discuter des points de technique. Il n’a pas senti qu’il touchait là le nœud vital du problème moderne. D’

953 uter des points de technique. Il n’a pas senti qu’ il touchait là le nœud vital du problème moderne. D’ailleurs, les idées

954 ette sorte sont rares dans son livre. En général, il se borne à parler de problèmes techniques où son triomphe est facile.

955 t rares dans son livre. En général, il se borne à parler de problèmes techniques où son triomphe est facile. C’est le technici

956 en parfait qui combat les techniciens imparfaits. Il ne se demande jamais si la technique même la plus perfectionnée mérit

957 me la plus perfectionnée mérite les sacrifices qu’ elle exige de l’homme moderne. Paradoxes plus ou moins intéressés, optimis

958 Le phénomène n’est pas nouveau en Occident, mais il est ici tragiquement aigu. Est-ce notre pensée qui, à force de subtil

959 justiciable encore de nos vérités essentielles ? Il semble bien que notre temps ait prononcé définitivement le divorce de

960 ’est pas mauvais en soi. Mais par l’importance qu’ il a prise dans notre vie, il détourne la civilisation de son but vérita

961 is par l’importance qu’il a prise dans notre vie, il détourne la civilisation de son but véritable : aller à l’Esprit, y c

962 l’essentiel une grande part des forces humaines, il travaille contre l’Esprit. Rien n’est gratuit. Nous payons notre pass

963 ses de l’Esprit. Dans le cas le plus favorable, «  il se passera bien de cette littérature ». Plus tard, « puisqu’elle n’es

964 bien de cette littérature ». Plus tard, « puisqu’ elle n’est pas utile, elle est nuisible ». « … Tableaux, symphonies, ou au

965 ture ». Plus tard, « puisqu’elle n’est pas utile, elle est nuisible ». « … Tableaux, symphonies, ou autres œuvres destinées

966 écanique bien huilée, au mouvement si régulier qu’ il en devient insensible et que la fatigue semble disparaître, l’homme s

967 s d’horlogerie calculé une fois pour toutes et qu’ il sent immuable comme la mort le restitue au monde vers 5 heures du soi

968 oublier jusqu’à l’existence, et à une liberté qu’ il s’empresse d’aliéner au profit de plaisirs tarifés, soumis plus subti

969 mande sans rapport avec ses désirs réels, et dont il subit docilement l’abstraite et commerciale nécessité. Ennui, fatigue

970 es exigences les plus rudimentaires de son corps. Il a perdu le contact avec les choses naturelles, et par là même, avec l

971 turelles, et par là même, avec les surnaturelles. Il en ressent une vague et intermittente détresse, — qu’il met d’ailleur

972 ressent une vague et intermittente détresse, — qu’ il met d’ailleurs sur le compte de sa fatigue. Neurasthénie. La conquête

973 aissé oublier les valeurs de l’esprit au point qu’ il n’éprouve plus même cette carence ; seulement, peu à peu, il découvre

974 e plus même cette carence ; seulement, peu à peu, il découvre qu’il s’ennuie profondément ; fatigué de trop de satisfactio

975 te carence ; seulement, peu à peu, il découvre qu’ il s’ennuie profondément ; fatigué de trop de satisfactions matérielles,

976 t ; fatigué de trop de satisfactions matérielles, il a laissé se détendre, ou il a cassé les ressorts de sa joie : l’effor

977 factions matérielles, il a laissé se détendre, ou il a cassé les ressorts de sa joie : l’effort libre et généreux, le sent

978 mirer la nature entre 17 et 19 heures : vraiment, il ne lui manque plus rien — que l’envie. Mauvais travail. Il a perdu le

979 manque plus rien — que l’envie. Mauvais travail. Il a perdu le sens religieux, cosmique, de l’effort humain. Il ne peut p

980 le sens religieux, cosmique, de l’effort humain. Il ne peut plus situer son effort individuel dans le monde, lui attribue

981 dans le monde, lui attribuer sa véritable valeur. Il sent obscurément que son travail est antinaturel. Il le méprise ou le

982 sent obscurément que son travail est antinaturel. Il le méprise ou le subit, mais, jusque dans son repos, il en est l’escl

983 méprise ou le subit, mais, jusque dans son repos, il en est l’esclave. Pour s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature,

984 ur s’être exclu lui-même de l’ordre de la nature, il est condamné à ne plus saisir que des rapports abstraits entre les ch

985 isir que des rapports abstraits entre les choses. Il ne comprend presque plus rien à l’Univers. Par la technique, l’Occide

986 gences telles que l’Esprit ne peut les supporter. Il abandonne donc la place, mais c’est pourtant lui seul qui nous permet

987 toire mécanicienne est une victoire à la Pyrrhus. Elle nous donne une liberté dont nous ne sommes plus dignes. Nous perdons,

988 faculté destinée à amuser nos moments de loisir, il a des exigences effectives ; et ces exigences sont en contradiction a

989 » très spécial, — on les écarte des engrenages où ils risqueraient de faire grain de sable. Ils se réfugient dans ce qu’on

990 ages où ils risqueraient de faire grain de sable. Ils se réfugient dans ce qu’on pourrait appeler les classes privilégiées

991 es forces occultes sans doute dangereuses, puisqu’ elles les rendent inutilisables dans les rouages de la vie moderne. Le trio

992 igueur : avec la rigueur de la nécessité — puisqu’ elle est inutile au grand dessein matérialiste de l’Occident. La logique,

993 échappatoire utopique. Nous avons mieux à faire, il n’est plus temps de se désintéresser simplement des buts — si bas soi

994 désintéresser simplement des buts — si bas soient- ils — d’une civilisation sous le poids de laquelle nous risquons de périr

995 sous le poids de laquelle nous risquons de périr. Il se prépare déjà des révoltes terribles4, celles d’un mysticisme exasp

996 ’aujourd’hui ont une tâche pressante : chercher s’ il est possible d’échapper au fatal dilemme. Premiers pas vers la soluti

997 encore plus grand, et de meilleure qualité. Je ne parle pas de l’Amérique. 2. Victor Cambon, préface à Henry Ford, Ma vie et

998 osait qu’une frileuse nostalgie. Mais qui fallait- il accuser de cette duperie, qui rendre responsable de ma déception, sin

999 ime — bien qu’on pense généralement le contraire. Il est très vrai que les notions réaliste et idéaliste du monde ne sont

1000 évadé dans son rêve, beaucoup plus loin que moi, il n’entend pas ma question. L’envie me prend d’aller le rejoindre. Me v

1001 sparente : la mort même en devient moins brutale. Elle rôde ici comme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approch

1002 ale. Elle rôde ici comme une tristesse amoureuse. Elle n’est plus que l’approche d’une grandeur où se perdraient nos amours

1003 us êtes tout près de comprendre… Mon voisin avait parlé tout haut ; personne pourtant ne se détournait. Comment pouvais-je êt

1004 le seul à l’avoir entendu ? — C’est, me répondit- il , que seul vous venez d’atteindre au monde des êtres véritables. Nous

1005 rbe noire. Je sentis que je l’avais déjà reconnu. Il portait une cape bleu sombre, à la mode de 1830, qui, à la rigueur, p

1006 r, pouvait passer pour une élégance très moderne. Il n’y avait dans toute sa personne rien de positivement démodé ; je n’e

1007 omard enrubanné. « Cela vexe les Viennois, me dit- il , parce qu’ils y voient une façon de me moquer de leurs petits chiens

1008 né. « Cela vexe les Viennois, me dit-il, parce qu’ ils y voient une façon de me moquer de leurs petits chiens musclés… Je n’

1009 s une chose que je comprends assez bien, ajouta-t- il , mais pour d’autres raisons qu’eux, probablement… À ce moment, comme

1010 ses manches. De terreur, le homard avait rougi : il conserva toute la nuit une magnifique couleur orangée. Gérard semblai

1011 mes qui m’ont retenu un instant, c’était parce qu’ elles évoquaient cet amour, c’était parce que je découvrais en elles de sec

1012 ent cet amour, c’était parce que je découvrais en elles de secrètes ressemblances, qui pour d’autres paraissaient purement my

1013 t jamais rien, dès qu’on aime… Oh ! cette femme ! elle n’était qu’un regard, un certain regard, mais j’ai su en retrouver la

1014 paya quelques œillets rouges en lui expliquant qu’ elle devait les donner à la première jolie femme qui passerait seule. Nous

1015 eurs pour se donner le temps de regarder autour d’ elle  ; l’intérêt que nous ne sûmes pas dissimuler nous trahit ; elle finit

1016 êt que nous ne sûmes pas dissimuler nous trahit ; elle finit donc par accepter et vint à nous avec un sourire du type le plu

1017 courant : « Vous êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus qu’à lui prendre chacun un bras, une femme pour deux h

1018 outume viennoise. L’enfant était charmante, comme elles le sont presque toutes dans cette ville, — du type que Gérard et Théo

1019 c’est que de prendre des femmes au hasard, disait- il . Je sens très bien que nous allons nous ennuyer terriblement. Du moin

1020 e de cette pêche miraculeuse — c’est une façon de parler — à laquelle on se livre dans ces lieux de plaisir — autre façon de p

1021 livre dans ces lieux de plaisir — autre façon de parler . On dit que j’ai vécu d’illusions, avouez que les miennes étaient de

1022 qui seules faisaient sa dignité humaine, parce qu’ elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins bl

1023 és s’amusent plus grossièrement que des barbares, ils s’imaginent pouvoir faire une place dans leur vie aux “divertissement

1024 ntent ne savent plus ce que c’est que le plaisir. Ils prennent au hasard des liqueurs qui n’ont pas été préparées pour leur

1025 ueurs qui n’ont pas été préparées pour leur soif. Ils ne savent plus les signes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t

1026 ignes ni les ressemblances. Aussi l’ennui règne-t- il bruyamment dans ces lieux : cet orchestre triomphant suffit à peine à

1027 eauté. Mais je crois que l’Orient est devenu fou. Il ne comprend plus rien. » Des bugles agonisaient, aux dernières mesure

1028 pas moins. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit- elle d’un ton de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte aux l

1029 rda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit- il doucement, pauvre colombe dépareillée, vous n’avez pas de ressemblanc

1030 répondais rien : « Avez-vous sommeil ? demanda-t- il . Moi pas. D’ailleurs j’ai oublié mes clefs il y a très, très longtemp

1031 y a très, très longtemps… Et pas de Lune ce soir, il serait dangereux de s’endormir. » Se penchant vers moi il prononça :

1032 t dangereux de s’endormir. » Se penchant vers moi il prononça : « La nuit sera noire et blanche. » Je ressentis quelque ém

1033 ïe de cette phrase célèbre. Ensuite, je pensai qu’ il arrive aux meilleurs de se répéter, et que c’était la première fois d

1034 s des anges au coin des ruelles, des oiseaux nous parlèrent , bientôt dissous dans le vent. Tout était reflet, passages, allusions

1035 uarium de rêves, discourt et décrit les images qu’ il y découvre. Il y a les ailes du Moulin-Rouge, qui sont les bras de Cl

1036 ers la simultanéité de ses manifestations. Gérard parle avec une liberté magnifique et angoissante. Il mêle tout dans le temp

1037 parle avec une liberté magnifique et angoissante. Il mêle tout dans le temps et l’espace. Cent années et tous les visages

1038 e que tout revit en un instant dans cette vision, il connaît enfin la substance véritable et unique de toutes ses amours,

1039 bstance véritable et unique de toutes ses amours, il communie avec quelque chose d’éternel. Tous les drames du monde ne so

1040 s mouvants dans la lueur bariolée des sentiments, ils ne sont que reflets, épisodes, symboles : le vrai drame de son destin

1041 boles : le vrai drame de son destin est ailleurs. Il se met à m’expliquer des signes, des généalogies étourdissantes qui c

1042 es choses n’ont d’intérêt que par les rapports qu’ il leur devine avec la réalité extra-terrestre. Il m’enseigne que la pas

1043 u’il leur devine avec la réalité extra-terrestre. Il m’enseigne que la passion seule, par la souffrance qu’elle entraîne,

1044 seigne que la passion seule, par la souffrance qu’ elle entraîne, nous révèle le sens réel de nos vies, et peu à peu, de leur

1045 . La fatigue calme son lyrisme et son exaltation. Il semble se rapprocher de moi. Il me raconte de ces superstitions qui n

1046 t son exaltation. Il semble se rapprocher de moi. Il me raconte de ces superstitions qui ne sont enfantines que pour nos s

1047 savants retombés en pleine barbarie spirituelle. Il plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout à un film où les épiso

1048 bés en pleine barbarie spirituelle. Il plaisante. Il dit que la vie ressemble surtout à un film où les épisodes s’appellen

1049 se voient par transparence au travers de l’autre. Il dit : « Pour celui qui saisit les correspondances, chaque geste, chaq

1050 us le soleil, et même ailleurs. Croyez-moi, ce qu’ il faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard, qui tiendrait to

1051 presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’ il parlait à voix basse à son homard, qui semblait d’ailleurs endormi. E

1052 sque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlait à voix basse à son homard, qui semblait d’ailleurs endormi. En passan

1053 tant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’ il en était ainsi chaque nuit, que l’animal devenait nerveux et que depu

1054 devenait nerveux et que depuis quelques semaines, il avait dû le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion e

1055 elques semaines, il avait dû le mettre au caviar. Il en demanda donc une petite portion et la fit prendre au homard avec t

1056 ut cela s’empila dans des autos ; en dix minutes, il n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard ? Ses yeux s’

1057 rs en bandeaux, au teint pâle, l’air d’autrefois. Il avait murmuré : Marie Pleyel. Quand la place se fut apaisée, je m’ape

1058 t — et ce livre le fera bien voir aux sceptiques. Il a aimé la science parce qu’elle ouvre des perspectives d’évasion — où

1059 oir aux sceptiques. Il a aimé la science parce qu’ elle ouvre des perspectives d’évasion — où seuls les poètes savent se perd

1060 se jetaient sur ces volumes « au travers desquels ils respiraient l’air du monde ». N’en ferons-nous pas autant, emprisonné

1061 d’une conception de la littérature si pédante qu’ elle exclut un de nos plus grands conteurs sous prétexte qu’il n’est styli

1062 t un de nos plus grands conteurs sous prétexte qu’ il n’est styliste ni psychologue ? Laisserons-nous Jules Verne aux enfan

1063 ce coup, voilà qui ne m’empêchera pas d’y monter, il suffit que cet obsédant capitaine Nemo soit à bord, je soupçonne que

1064 e aux écrivains que des révélations, ou mieux, qu’ ils les favorisent par leurs écrits. Aragon, qui a le sens de l’amour, a

1065 conséquemment beaucoup de choses vraies (belles). Il est même un des très rares parmi les jeunes qui ait vraiment donné qu

1066 . Mais la seconde partie du livre est admirable ; il suffit. Le titre ne ment pas ; ce livre traite du style, à coups d’ex

1067 our crier : Lâches, vous refusez d’avancer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le

1068 e de voix du troupeau. C’est sans doute son rôle. Il le tient magnifiquement. Mais qu’on nous laisse chercher plus loin, d

1069 es surréalistes débattent la question de savoir s’ ils vont se taire ou non. Mais leur silence ne doit pas entraîner, à leur

1070 leur point de vue, celui d’autrui sur eux-mêmes. Ils se tournent donc naturellement vers l’action, c’est-à-dire — nous som

1071 re un état de choses justement détesté, mais dont ils participent plus qu’ils ne le croient. Certes il était urgent de fair

1072 tement détesté, mais dont ils participent plus qu’ ils ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette

1073 ils participent plus qu’ils ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan

1074 ance positive de ce qu’il y a sous cette réalité. Il est certain que s’ils avaient le courage de se soumettre au concret d

1075 u’il y a sous cette réalité. Il est certain que s’ ils avaient le courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils compre

1076 e courage de se soumettre au concret de l’esprit, ils comprendraient que le « service dans le temple » s’accommode mal de t

1077 en très beau style contre un monde très laid dont ils n’ont pas encore renoncé à chatouiller le snobisme. at. Rougemont

1078 es chefs pour l’une ou l’autre de ces attitudes. ( Elles ne sont pas essentiellement contradictoires : elles représentent deux

1079 les ne sont pas essentiellement contradictoires : elles représentent deux manières de sentir l’unité d’une époque obsédée d’a

1080 concrétisé en hommes, en meurtres, en décrets. Qu’ il décrive la vie intense et instable des acteurs du drame, l’aspect quo

1081 it parfois tenté de le rapprocher de Morand, mais il est plus nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne se borne p

1082 plus nerveux, sans doute aussi plus sensible. Et il ne se borne pas à des effets pittoresques : ce récit coloré et précis

1083 i, mais à coups de faits, une discussion d’idées. Il est surtout la description d’une angoisse que le nihilisme de M. Malr

1084 Écoutons Garine, l’un de ces chefs (c’est lui qui parle au nom de l’auteur, je pense) : « Il me semble que je lutte contre l’

1085 t lui qui parle au nom de l’auteur, je pense) : «  Il me semble que je lutte contre l’absurde humain, en faisant ce que je

1086 décisif : « La Révolution… tout ce qui n’est pas elle est pire qu’elle… » Expérience faite, l’absurde retrouve ses droits.

1087 évolution… tout ce qui n’est pas elle est pire qu’ elle … » Expérience faite, l’absurde retrouve ses droits. C’est ainsi que,

1088 asqué par l’enchaînement passionnant de l’action, il se dégage de ce roman un désespoir sec, sans grimace. Cette intellige

1089 quelque chose de trop aigu, de dangereux. Mais qu’ elles s’appliquent à distinguer les forces déterminantes de l’heure, à les

1090 ssi pure ni aussi rare qu’on voudrait l’imaginer. Il reste qu’il a voulu la vivre et qu’il l’a pu, étant roi. Il offre ain

1091 aussi rare qu’on voudrait l’imaginer. Il reste qu’ il a voulu la vivre et qu’il l’a pu, étant roi. Il offre ainsi l’image d

1092 l’imaginer. Il reste qu’il a voulu la vivre et qu’ il l’a pu, étant roi. Il offre ainsi l’image d’un romantisme assez moros

1093 u’il a voulu la vivre et qu’il l’a pu, étant roi. Il offre ainsi l’image d’un romantisme assez morose ; mais à grande éche

1094 osait par hasard de moyens d’action puissants : s’ il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’

1095 d’action puissants : s’il les a gâchés, c’est qu’ il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet d

1096  : s’il les a gâchés, c’est qu’il a eu peur, et s’ il a eu peur c’est qu’il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopi

1097 c’est qu’il a eu peur, et s’il a eu peur c’est qu’ il n’a pas su aimer. Le sujet de Liszt et de Chopin, c’était l’amour, do

1098 llusion ». Sachons gré à M. de Pourtalès de ce qu’ il préfère parler d’illusion là où nos psychiatres proposeraient de moin

1099 Sachons gré à M. de Pourtalès de ce qu’il préfère parler d’illusion là où nos psychiatres proposeraient de moins jolis mots ;

1100 autour de sa vie le plus grand mystère. Cependant il aime à raconter certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a

1101 certaines scènes terrifiantes de la révolution : il a été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il

1102 ntes de la révolution : il a été condamné à mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français

1103 mort, il s’est évadé, on le traque à Paris même… Il subjugue le jeune Français par ces évocations et l’espèce de fièvre q

1104 nçais par ces évocations et l’espèce de fièvre qu’ il y apporte. Mais plusieurs incidents éveillent les soupçons du « petit

1105 éveillent les soupçons du « petit-bourgeois » qu’ il a choisi comme public, et brusquement le mot éclate : menteur. Feinte

1106 vant-garde une confusion assez tragique, parce qu’ elle constitue une tentation pour tous les poètes. Le désir de « plus vrai

1107 u. Jusque dans la ruse que ses mensonges exigent, il se reconnaît tributaire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’il

1108 butaire de la « vérité trop évidente » ; alors qu’ il la faudrait, sans rien fausser, transcender… aw. Rougemont Denis d

1109 chez lui, cela ne s’est pas porté sur les autos. Il préfère s’intéresser aux divers types humains. Mais on lui sait peu d

1110 sait peu de grés de sa curiosité. Sans doute est- il trop impatient, demande-t-il aux êtres plus qu’ils ne peuvent donner…

1111 sité. Sans doute est-il trop impatient, demande-t- il aux êtres plus qu’ils ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui doit ri

1112 il trop impatient, demande-t-il aux êtres plus qu’ ils ne peuvent donner… D’ailleurs on ne lui doit rien, n’est-ce pas ? Il

1113 r… D’ailleurs on ne lui doit rien, n’est-ce pas ? Il en tombe d’accord ; accepte d’attendre comme un enfant sage que le mo

1114 n son temps, sa petite part. On lui a expliqué qu’ il fallait la mériter et tâcher de devenir quelqu’un. En d’autres termes

1115 ermes, on lui conseille de rentrer en lui-même. «  Il se ramène en soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos

1116 ramène en soi, n’ayant plus où se prendre » comme parle un de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’il n’est pas enc

1117 de nos classiques. Repoussé par le monde parce qu’ il n’est pas encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’il est. C

1118 encore quelqu’un, Stéphane cherche à savoir ce qu’ il est. C’est une autre manie de sa génération. Mais là encore il se sin

1119 une autre manie de sa génération. Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qu

1120 sa génération. Mais là encore il se singularise : il n’écrit pas de livre pour y pourchasser un moi qui feint toujours de

1121 e, et là déclare froidement ne pas exister. Non : il a remarqué que l’époque peut être définie par l’abondance des autobio

1122 aussi bien par celle des miroirs. C’est pourquoi il en installe un sur sa table de travail, de façon à pouvoir s’y surpre

1123 des heures entières à se regarder dans les yeux. Il varie sur son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvr

1124 son visage les jeux de lumière et de sentiments. Il découvre une sorte de rire au coin de sa bouche dans les moments de p

1125 e genre, qui l’intriguent à n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voir encore cette fatigue dans son regard :

1126 uent à n’en pas finir. Quand il est très fatigué, il veut voir encore cette fatigue dans son regard : appuyé sur lui-même

1127 tte fatigue dans son regard : appuyé sur lui-même il se perd en méditations éléates. Le sommeil l’en délivre. Au matin il

1128 ations éléates. Le sommeil l’en délivre. Au matin il court se voir : il est laid. Lâchement il se prend en pitié. Ces séan

1129 sommeil l’en délivre. Au matin il court se voir : il est laid. Lâchement il se prend en pitié. Ces séances lui font du mal

1130 u matin il court se voir : il est laid. Lâchement il se prend en pitié. Ces séances lui font du mal, l’énervent, mais l’av

1131 ances lui font du mal, l’énervent, mais l’aveu qu’ il en consent l’attache plus secrètement à son aventure. Nous vivons da

1132 n offre à Stéphane sa tête, son portrait en pied. Il se voit dans l’acte de se raser, de se baigner ; son image descend en

1133 son image descend en face de lui par l’ascenseur, elle le suit au long des trottoirs, il l’aperçoit entre des souliers, des

1134 l’ascenseur, elle le suit au long des trottoirs, il l’aperçoit entre des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le

1135 entre des souliers, des étiquettes, des poupées ; elle le précède au restaurant, le nargue brièvement au passage des autos,

1136 oiffeur. Déjà, c’est avec une sorte d’angoisse qu’ il la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’

1137 est avec une sorte d’angoisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’il lui arrive de

1138 goisse qu’il la recherche. Il veut se voir tel qu’ il est parmi les autres. Mais s’il lui arrive de prendre son image pour

1139 ut se voir tel qu’il est parmi les autres. Mais s’ il lui arrive de prendre son image pour celle de n’importe quel passant,

1140 e son image pour celle de n’importe quel passant, il se sent comme séparé de soi, et si profondément différent de cette ap

1141 si profondément différent de cette apparence, qu’ il doute de sa réalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y c

1142 éalité. Le mystère de voir ses yeux l’épouvante. Il y cherche une révélation et n’y trouve que le désir d’une révélation.

1143 on. Peut-on s’hypnotiser avec son propre regard ? Il n’y a plus que cette incantation à soi-même qui pourrait lui rendre l

1144 qui pourrait lui rendre la certitude d’être. Mais il s’épuise dans une perspective de reflets qui vont en diminuant vertig

1145 ne à une découverte sur les sept sens de laquelle il convient de méditer : la personne se dissout dans l’eau des miroirs.

1146 de se perdre pour avoir voulu se constater. Va-t- il découvrir aussi qu’on ne comprend que ce qu’on dépasse ? Et qu’il fau

1147 si qu’on ne comprend que ce qu’on dépasse ? Et qu’ il faut sortir de soi pour se voir ? Il y a dans l’homme moderne un bes

1148 vérifier qui n’est plus légitime dès l’instant qu’ il se traduit par la négation de l’invérifiable. Stéphane n’a pas eu con

1149 est un acte de foi : Stéphane ne sait plus ce qu’ il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulen

1150 téphane ne sait plus ce qu’il est. Semblablement, il ne sait plus aimer. (Ces jeunes gens ne veulent pas se fatiguer pour

1151 d’une aventure qui en a bien d’autres, d’aspects. Il est bon que le lecteur dérisoirement troublé par la crainte de n’avoi

1152 te aux considérations précédentes lui échappe, qu’ il y voie une de ces marques. Stéphane a oublié jusqu’au mot de prière.

1153 à propos de rien, Stéphane pense avec fièvre : «  Il faudrait briser tous les miroirs. Alors tu te verrais en vérité. Peut

1154 de s’hypnotiser l’irrite toujours vaguement. Mais il fuit son propre regard, il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourq

1155 ujours vaguement. Mais il fuit son propre regard, il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur à certaine

1156 il se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur à certaines femmes. Un soir, après quelques alcools et un

1157 une amie d’une beauté de plus en plus frappante, il croit saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lu

1158 de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Déjà il se perd dans ces yeux, mais comme on meurt dans une naissance. Stépha

1159 appels qui reçoivent en même temps leur réponse, il répète à plusieurs reprises : « Je ne sais pas : je suis !… Je ne sai

1160 sage me cache tous les miroirs » — à une femme qu’ il aimait. n. Rougemont Denis de, « Miroirs, ou Comment on perd Euryd

1161 i raconte sa vie avec une émouvante simplicité et il faudrait avoir la grossièreté de lui répondre d’un air connaisseur qu

1162 au sérieux que j’ai été bien étonné du passage où il rappelle qu’il écrit la vie d’un homme de lettres. En réalité, on ne

1163 j’ai été bien étonné du passage où il rappelle qu’ il écrit la vie d’un homme de lettres. En réalité, on ne le voit pas enc

1164 sous cet aspect dans ces deux premiers tomes, où il décrit des scènes de son enfance et de sa jeunesse comme ouvrier. L’a

1165 ans un autre souvenir. Qui parmi nous sait encore parler de sa mère avec cette virile et religieuse tendresse ? C’est un Chino

1166 nt dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait être, avec sa verve doucement comique, si émouvant : « À cette é

1167 mme ou d’une femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle se secouerait enfin, que moi aussi je me secouerais, et que n

1168 d’une femme quelconque, et disais “houu !” il ou elle se secouerait enfin, que moi aussi je me secouerais, et que nous nous

1169 la standardization à sa fin logique, ne pourrait- il pas être considéré un jour comme le grand tueur de son époque ? Rendr

1170  ? Rendre impuissant c’est à coup sûr tuer. Or on parle de l’élever à la présidence de la République. Qu’un tel acte serait a

1171 perdu toute foi ne connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvai

1172 e connaîtront pas de pardon. Car ils ont vu, et s’ ils n’ont pas cru, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de cho

1173 Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas cru, c’est qu’ ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans le monde moderne on

1174 r à l’Éternel et à Satan pareillement. Et ceux qu’ elle enivre entrent en état de grâce ou de blasphème, selon. Mais ce qui i

1175 Avant-propos Le dire une bonne fois. Il ne faut pas songer à décrire en quarante petites pages tous les méfai

1176 r leur ordre de grandeur ; à quoi je me bornerai. Il a paru sur le sujet de l’instruction publique deux petits livres1 exc

1177 que, décrit la stupidité de l’enseignement tel qu’ il est pratiqué dans nos collèges. Mon dessein est assez différent, moin

1178 âtres aboutit à l’instruction publique et grâce à elle prolonge abusivement sa terne existence. Je l’ai subi ; l’on va voir

1179 rit ne peut servir à rien. — Alors ? — Justement. Il est un reproche auquel je compte ne pas échapper : celui de naïveté.

1180 ne voyage pour personne. Je ne prétends pas même parler au nom de ma génération, ne m’étant pas livré à l’enquête préalable q

1181 le. Pourtant je sais qu’à droite comme à gauche, ils sont plus nombreux qu’on ne le pense, ceux qui refusent d’être compli

1182 Citoyen conscient et organisé pour la discussion. Il retrousse ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce que je dirai de

1183 isé pour la discussion. Il retrousse ses manches. Il s’apprête à cracher sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh !

1184 sur ce que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler, de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui s

1185 e que je dirai de plus beau… Oh ! oh ! oh ! il va parler , de grâce mettez-lui les mains sur la bouche ! Donnez-lui sa choucrou

1186 ment exagéré pour la jugeote de l’adversaire ou s’ il traduit simplement cette mauvaise foi pas même consciente, cette lâch

1187 auvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux qui croient aux faits. Je leur réponds : 1° qu’ils ne peu

1188 ux qui croient aux faits. Je leur réponds : 1° qu’ ils ne peuvent me dénier le droit de juger ces faits ; 2° qu’ils ne peuve

1189 ent me dénier le droit de juger ces faits ; 2° qu’ ils ne peuvent, en vertu même de leur scepticisme quant à la valeur réfor

1190 les discussions de la tranquillité avec laquelle ils brouillent les faits et les principes. Tourmentés par les scrupules d

1191 és par les scrupules de leur conscience libérale, ils fuient la rigueur jusque dans leurs raisonnements. Pour moi qui cherc

1192 1. Mes prisons Il existe des gens qui s’attendrissent sur leurs souvenirs de classe. C’

1193 ndrissent sur leurs souvenirs de classe. C’est qu’ ils les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment partici

1194 t participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’« il n’y a rien au-dessus » de la tâch

1195 Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’«  il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces b

1196 roit… Et de ces beaux problèmes d’arithmétique où il fallait si soigneusement séparer les calculs du raisonnement, par une

1197 qu’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’ il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les to

1198 es acides, et naturellement, la phrase sacrée : «  Il faut que tous fassent la même chose, ici ! » Dans la suite, on se cha

1199 garde contre moi-même à cause des autres desquels il ne fallait pas différer, profondément hypocrite donc, et le cerveau s

1200  » que je viens de citer, je découvris un jour qu’ elle contient la cause déterminante de notre malaise. Il me fallut un cert

1201 contient la cause déterminante de notre malaise. Il me fallut un certain temps pour m’habituer à cette idée. Je tenais ce

1202 être égaux en tout ? Et la première réponse fut : Il faut que ce soit vrai, pour que la démocratie prospère et étende ses

1203 aux vertueuses indignations de nos maîtres quand ils dénonçaient « la marque indélébile de l’éducation jésuite ». Nous éti

1204 ar les jésuites : du moins ceux-ci lui laissèrent- ils assez de verdeur d’esprit pour qu’il pût se dégager de leur empire. M

1205 laissèrent-ils assez de verdeur d’esprit pour qu’ il pût se dégager de leur empire. Mais on avait brisé en nous ces ressor

1206 i les charges de l’État, piliers d’un régime dont ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ils l’ont établi à la mesure e

1207 e dont ils sont les seuls à s’accommoder parce qu’ ils l’ont établi à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne croyions pl

1208 s miracles ne trompent que les illettrés, mais qu’ il convient de s’incliner devant les miracles de la science appliquée. O

1209 nnues d’anciens camarades d’école primaire. Comme ils avaient changé ! On s’entendait d’autant mieux qu’on était devenus pl

1210 urs. Ceux-là n’avaient pas bougé. Et pour cause : ils n’étaient jamais sortis de l’école. Rien ne ressemble plus à un bon é

1211 que des hommes et son mépris pour les paysans. Qu’ il soit officier ou troupier, on le reconnaît à une façon pédante d’être

1212 ire — ne se prennent pas pour de la petite bière. Ils ont conscience d’appartenir à une élite responsable, cela se voit de

1213 ir à une élite responsable, cela se voit de loin. Il faut dire que ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le pl

1214 faut dire que ce ridicule n’échappe pas à ceux qu’ ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter

1215 n’échappe pas à ceux qu’ils méprisent le plus, et ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ils étaient sensibles au

1216 ils auraient souvent l’occasion de s’en douter s’ ils étaient sensibles aux finesses de l’ironie paysanne. Mais je n’en di

1217 ons. Revenons au civil. Au village, quand on vous parle avec respect et trémolo d’un môssieu très instruit, vous êtes presque

1218 ssieu très instruit, vous êtes presque certain qu’ il s’agit d’un de ces cuistres pédants qu’on aime rencontrer dans des fa

1219 pédants qu’on aime rencontrer dans des farces où ils sont drôles, mais non point dans la vie courante où ils le sont beauc

1220 nt drôles, mais non point dans la vie courante où ils le sont beaucoup moins. Le Messieu fait sans doute des vers sur la vi

1221 riodiquement, comme on fait… un rhume de cerveau. Il joue de quelque instrument. Il a des idées modernes sur tous les suje

1222 rhume de cerveau. Il joue de quelque instrument. Il a des idées modernes sur tous les sujets, espécialement sur la pédago

1223 ie. Ce mot revient souvent dans sa conversation ; il le prononce avec un inimitable sérieux, avec un P majuscule. On sent

1224 que pendant que nous en sommes aux instituteurs : ils sortent tous de la même classe sociale, de la petite bourgeoisie. Est

1225 ue l’apport des instituteurs, ou bien préexiste-t- il dans les principes mêmes de l’École, et attire-t-il les petits bourge

1226 dans les principes mêmes de l’École, et attire-t- il les petits bourgeois comme le portrait de Numa Droz attirait les mouc

1227 t ni l’envie de dire du mal des petits bourgeois. Ils sont au moins aussi sympathiques que n’importe quelle autre classe de

1228 prit petit-bourgeois pris abstraitement et tel qu’ il se manifeste dans l’école primaire est un véritable virus de mesquine

1229 ui sont dans nos villes l’apport du xixe siècle. Ils ne parviennent ni à la beauté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodé

1230 ne parviennent ni à la beauté ni à l’utilité, et ils sont déjà démodés. On dit que le style 1880 n’en est pas un : mais l’

1231 ique — on ne me contestera pas ces raisons puisqu’ elles me sont absolument personnelles et qu’elles ont la valeur d’un témoig

1232 uisqu’elles me sont absolument personnelles et qu’ elles ont la valeur d’un témoignage, ni plus ni moins — il est temps que je

1233 ont la valeur d’un témoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse passer un petit examen aux principes de cette

1234 ion passionnément détestée. Vous allez voir comme il bafouillent leur « par cœur non compris ». Aux yeux de beaucoup de ge

1235 part à ce que ces personnes ont les yeux faibles. Il serait plus juste de dire que la passion n’a qu’une clairvoyance inté

1236 pacifiste n’est pas toujours l’esprit de vérité, il s’en faut. Or je ne suis pas de ceux qui subordonnent la vérité à la

1237 se. Je tiens le « gain de paix » pour illusoire : il consiste à repousser la difficulté dans l’avenir, d’une ou deux génér

1238 enir, d’une ou deux générations. Pendant ce temps elle s’aggrave, et nous voici avec l’héritage de cinquante ans de radicali

1239 une vue aussi large que simplifiée. Remarquons qu’ il suffit pour établir ce programme de disposer d’une ou deux feuilles d

1240 ers rectangulaires, bien proprement.) Évidemment, il est préférable de savoir aussi les noms des sciences élémentaires. Ma

1241 ir aussi les noms des sciences élémentaires. Mais il n’est en aucune façon nécessaire de connaître la psychologie des enfa

1242 enfin des rythmes naturels de l’esprit humain, qu’ il se trouve que le Créateur n’a point accordés à l’actuelle division ho

1243 l’esprit de ces enfants… — Mais on nous paye, et ils n’en meurent pas. Les examens Ce sont en principe des « contrôl

1244 , la tricherie est difficile, tandis qu’à l’école elle est de règle. Car la qualité et la quantité des réponses « fournies »

1245 plume de divers maîtres primaires et secondaires. Ils n’en sont pas moins devenus le but même de l’instruction ; la fin qui

1246 ibre, car à la vérité ce n’est pas d’enseigner qu’ il s’agit, mais de soumettre les esprits au contrôle de l’État, voyons d

1247 e ou deux autres bêtises de cette épaisseur, mais il faut reconnaître que jamais on n’avait songé à leur donner une extens

1248 ralentissent et que les plus faibles se forcent. Elle ne convient qu’aux médiocres, dont elle assure le triomphe. L’école s

1249 forcent. Elle ne convient qu’aux médiocres, dont elle assure le triomphe. L’école s’attaque impitoyablement aux natures d’e

1250 régime des lumières et des compteurs à gaz. Mais ils se fâchent tout rouge quand on leur dit que la Suisse est caractérisé

1251 u’on commence par apprendre le résumé. D’ailleurs elle s’arrête là. Les manuels ne correspondent à aucune réalité. Ils ne re

1252 à. Les manuels ne correspondent à aucune réalité. Ils ne renferment rien qui soit de première main, rien qui soit authentiq

1253 soit de première main, rien qui soit authentique. Ils négligent toutes les particularités, toutes les « prises » où pourrai

1254 les « prises » où pourrait s’accrocher l’intérêt. Ils dispensent de tout contact direct avec ce dont ils traitent. Or la va

1255 ls dispensent de tout contact direct avec ce dont ils traitent. Or la valeur éducative des choses n’apparaît qu’à celui qui

1256 raît qu’à celui qui entre en commerce intime avec elles . On apprend plus de deux que de mille, dit un sage oriental dont j’ai

1257 ’est qu’on ne peut laisser aux élèves le temps qu’ il faut pour assimiler ce qu’ils apprennent. Ils sont forcés de gâcher l

1258 x élèves le temps qu’il faut pour assimiler ce qu’ ils apprennent. Ils sont forcés de gâcher leur travail. Or ce travail n’a

1259 s qu’il faut pour assimiler ce qu’ils apprennent. Ils sont forcés de gâcher leur travail. Or ce travail n’a qu’une valeur é

1260 l. Or ce travail n’a qu’une valeur éducatrice : s’ il n’est pas modèle, il est absurde. Mais où sont à l’école les modèles

1261 qu’une valeur éducatrice : s’il n’est pas modèle, il est absurde. Mais où sont à l’école les modèles de ce qu’on nommait a

1262 tre conception pénitentiaire de l’école. Mais, s’ il est des disciplines qui renforcent, il en est d’autres qui amoindriss

1263 . Mais, s’il est des disciplines qui renforcent, il en est d’autres qui amoindrissent. La discipline scolaire consiste à

1264 mmobiles et muets 6 heures par jour durant 8 ans. Il paraît que cela facilite le travail du maître. Il se peut. Tout dépen

1265 Il paraît que cela facilite le travail du maître. Il se peut. Tout dépend de ce qu’on attend de ce travail. Je doute qu’il

1266 end de ce qu’on attend de ce travail. Je doute qu’ il soit de nature à légitimer l’énormité de l’effort qu’on demande à ces

1267 école primaire doit être une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuf

1268 sont insuffisantes pour former le petit citoyen : il faut que l’enseignement tout entier soit occasion de développer les v

1269 sme. La culture de l’esprit démocratique telle qu’ elle est comprise par les instituteurs — et elle ne peut être comprise aut

1270 le qu’elle est comprise par les instituteurs — et elle ne peut être comprise autrement — est essentiellement négative. Elle

1271 omprise autrement — est essentiellement négative. Elle consiste à persécuter ceux qui, en quelque manière que ce soit, voudr

1272 té que le bon sens m’eût par ailleurs fait voir : il n’y a pas d’égalité réelle possible tant que la loi est la même pour

1273 ible tant que la loi est la même pour tous. Je ne parle pas des manuels d’histoire, dont il est aujourd’hui démontré qu’ils d

1274 ous. Je ne parle pas des manuels d’histoire, dont il est aujourd’hui démontré qu’ils donnent une image mensongère de l’anc

1275 s d’histoire, dont il est aujourd’hui démontré qu’ ils donnent une image mensongère de l’ancienne Suisse, à l’usage du peupl

1276 ole publique. Mais l’idéal de l’école est autre ; il est même tout contraire. On ne peut pas exiger qu’il soit tout de nob

1277 est même tout contraire. On ne peut pas exiger qu’ il soit tout de noblesse, de vertu et de grandeur. Mais on peut s’étonne

1278 et de grandeur. Mais on peut s’étonner de voir qu’ il n’est que ridicule et mesquinerie. Il y a là une préméditation de méd

1279 iver. Déjà la terre a revêtu son blanc manteau. » Elle aura 10 sur 10. Mais on donnera 3 sur 10 à Sylvie Z pour avoir trouvé

1280 a 3 sur 10 à Sylvie Z pour avoir trouvé : « Quant il neige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident qu

1281 ige, c’est comme des petits morceaux de vouate. » Il est évident que Sylvie est supérieure à Victoria dans la mesure où l’

1282 eut que partout la valeur cède le pas à la règle. Elle cherche à développer chez nos petits Helvètes un légalisme écœurant6,

1283 -thème, voire par d’ex-instituteurs. À la vérité, il s’agit de réussites qui, pour avoir enivré l’espoir et enflammé l’amb

1284 ents, ne laissent pas que d’être assez spéciales. Il arrive en effet que nos petits futurs grrrands citoyens ayant accompl

1285 erse du nombre d’années d’instruction publique qu’ ils ont subies. Le dilemme J’ai indiqué que les principes de l’inst

1286 cette fois à démontrer, ce qui serait facile, qu’ ils constituent une inversion méthodique de toutes les lois divines et hu

1287 thode d’abâtardissement de la race. D’autre part, il est aisé de voir que tous ces principes dérivent nécessairement du fa

1288 École de demain, Genève, Kündig, 1918, p. 12. 5. Il est peut-être avantageux dans certains cas de soustraire l’enfant à l

1289 olère pour entreprendre ce travail de démolition. Il suffit pour s’en convaincre de parcourir l’abondante littérature publ

1290 incipe de l’instruction publique. Les réformes qu’ ils ont proposées jusqu’ici sont en général judicieuses, dictées par le b

1291 oulu apporter de la science. Mais c’est un art qu’ il faudrait. Sinon l’on retombera dans des absurdités. On a créé par exe

1292 es noms des rues et places de leur ville, comme s’ ils étaient tous destinés à la profession de chauffeurs de taxi. Si cette

1293 de taxi. Si cette conception du pratique prévaut, il est à craindre que l’école nouvelle n’apporte bientôt sa méthode rati

1294 nt le meilleur parti possible de l’exercice ; car il ne manque à ce système, avouez-le, que juste la spontanéité nécessair

1295 es exagérations ne sont pas bien graves, parce qu’ elles sont comiques précisément. Je ferai à l’école nouvelle un reproche d’

1296 l’école nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donner plus de liberté aux enfants en leur rendant le travail

1297 ant la possibilité de trouver par eux-mêmes ce qu’ ils doivent apprendre. Mais qu’est-ce qu’une liberté méthodiquement organ

1298 donne à ses ouvriers un second dimanche, afin qu’ ils consomment deux fois plus de machines. Jeu du chat avec la souris. On

1299 et plus grave que la brutalité primaire, parce qu’ elle n’excite pas de réaction vive de la part des écoliers. Enfin, je n’ai

1300 pas qu’on traite le gosse comme un organisme dont il s’agit d’obtenir le rendement le plus élevé. On cultive les petits d’

1301 plantes de serre dans ces jardins d’enfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’un produit chimique : On remarque ch

1302 ns d’enfants. On y parle de « l’enfant » comme on parle d’un produit chimique : On remarque chez l’enfant… Dans ce milieu l’e

1303 -citoyen. Moi je voudrais l’enfant tout court. Or il paraît que c’est très dangereux. Néanmoins je soupçonne dans tous ces

1304 nce spirituelle. Qui sait ?… En attendant, puisqu’ il faut attendre, je salue ces jeunes gens qui appliquent avec ferveur l

1305 dont les classes joyeuses sont de vraies foires : ils ont toute mon amitié. Cela me permet de leur faire remarquer d’autant

1306 e leur faire remarquer d’autant plus librement qu’ ils trahissent le dessein profond de l’instruction publique, qu’ils trahi

1307 le dessein profond de l’instruction publique, qu’ ils trahissent leur mission officielle. Ils éduquent de futurs anarchiste

1308 lique, qu’ils trahissent leur mission officielle. Ils éduquent de futurs anarchistes8, bravo ! Mais ce qu’on leur avait con

1309 sse qu’à la faveur de malentendus (si tant est qu’ il progresse). L’école nouvelle n’échappe à l’absurdité primaire qu’à la

1310 e. Je demande seulement qu’on m’explique pourquoi il triomphe et se perpétue ; de quel droit il nous écrase. La réponse es

1311 urquoi il triomphe et se perpétue ; de quel droit il nous écrase. La réponse est simple, terriblement simple : du droit de

1312 n publique et la Démocratie sont sœurs siamoises. Elles sont nées en même temps. Elles ont cru et embelli d’un même mouvement

1313 t sœurs siamoises. Elles sont nées en même temps. Elles ont cru et embelli d’un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire p

1314 que dit l’une, c’est savoir ce que l’autre pense. Elles ne mourront qu’ensemble. Il n’y aura qu’une oraison. Laïque. J’entend

1315 que l’autre pense. Elles ne mourront qu’ensemble. Il n’y aura qu’une oraison. Laïque. J’entends qu’on ne me conteste pas c

1316 . J’entends qu’on ne me conteste pas cette thèse. Elle est glorifiée dans tous les banquets officiels par des orateurs émus

1317 uve correspondre à des faits patents et simples ; il serait vraiment dommage de priver ces Messieurs d’une aubaine pour eu

1318 a n’irait pas sans quelque indécence. Et d’abord, il faut pouvoir lire, écrire et compter pour suivre la campagne électora

1319 , voter et truquer légalement les votes. Ensuite, il faut de l’histoire, et de l’instruction civique, pour qu’on sache à q

1320 ique, pour qu’on sache à quoi cela rime. Ensuite, il faut une discipline sévère dès l’enfance pour façonner des contribuab

1321 ur façonner des contribuables inoffensifs. Enfin, il faut un nombre considérable de leçons, et le plus longtemps possible,

1322 endu. Car dans ce monde-là « tout se paye » comme ils disent avec une satisfaction sordide et mal dissimulée. Certes, je ne

1323 tion publique aient eu pleine conscience de ce qu’ ils faisaient — et je les excuse pour autant10. Je dis simplement ceci :

1324 t ceci : leur œuvre n’a été possible que parce qu’ elle était liée aux intérêts de la démocratie. Car il faut bien se représe

1325 lle était liée aux intérêts de la démocratie. Car il faut bien se représenter qu’elle n’était encore au xviiie siècle qu’

1326 la démocratie. Car il faut bien se représenter qu’ elle n’était encore au xviiie siècle qu’une utopie de partisans. Il ne se

1327 ore au xviiie siècle qu’une utopie de partisans. Il ne serait guère plus fou de proposer aujourd’hui qu’on répande univer

1328 u saxophone ou de la balalaïka. Soyez certains qu’ il ne manque à cette plaisanterie, pour prendre corps, que l’appui intér

1329 e notre instrument de progrès par excellence. Car il n’est qu’une explication vraisemblable de cette incurie : l’école, so

1330 emen et rendait des tommies. La machine scolaire, elle , dévore des enfants tout vifs et rend des citoyens à l’œil torve. Dur

1331 orme scolaire, politiquement, n’est pas rentable. Il est clair que si le but principal de l’instruction publique était d’é

1332 r l’heure une véritable révolution scolaire ; car il ne faudrait pas moins pour que l’école rattrape l’époque… Mais les go

1333 ape l’époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ ils font. Tout se tient, comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’envie

1334 peuple souffrent moins d’un tel régime, c’est qu’ ils n’ont pas d’eux-mêmes une connaissance aussi sensible. Ils ignorent c

1335 pas d’eux-mêmes une connaissance aussi sensible. Ils ignorent ce qu’étiolent en eux les droits de l’homme. Mais attendez,

1336 attendez, si quelques-uns allaient se réveiller… Il suffit d’un peu de chaleur d’âme pour amorcer le dégel de ces princip

1337 être le signal de la grande débâcle printanière. Il n’y a de révolution véritable que de la sensibilité. (Le jour où l’on

1338 où l’on culbutera ces Messieurs de leurs sièges, ils comprendront le sens des images.) 9. J’emploie ce mot au sens fort,

1339 te. 10. Voir note A à la fin du cahier. 11. Est- il besoin de déclarer formellement qu’une telle attitude n’est en aucune

1340 venons de le voir, son unique moyen de parvenir. Elle participe donc sur une vaste échelle à cette « Trahison des clercs »

1341 oque paiera cher ce crime contre la civilisation. Elle ne croit plus qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle ap

1342 s qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle apprendra que le seul péché qui n’a pas de pardon c’est le péché cont

1343 on c’est le péché contre l’Esprit. Aujourd’hui qu’ il suffit d’un peu de bon sens et d’information pour jouer au prophète,

1344 cole prétend ouvertement nous éduquer. D’ailleurs elle y est obligée dans la mesure où elle réalise son ambition : soustrair

1345 . D’ailleurs elle y est obligée dans la mesure où elle réalise son ambition : soustraire les enfants à l’Église et à la fami

1346 l’École radicale ne peut pas être idéaliste : car elle deviendrait un danger pour le désordre établi. L’idéalisme est forcém

1347 st l’aspect négatif de sa trahison —, mais encore elle tend à développer tout ce qu’il y a de spécifiquement malfaisant dans

1348 alfaisant dans l’esprit moderne. C’est sa façon à elle de répondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque ! On parle sans ce

1349 ondre aux besoins de l’époque. Pauvre époque ! On parle sans cesse de ses besoins. Il est vrai qu’elle est anormalement insat

1350 uvre époque ! On parle sans cesse de ses besoins. Il est vrai qu’elle est anormalement insatiable… Je crois qu’elle a surt

1351 n parle sans cesse de ses besoins. Il est vrai qu’ elle est anormalement insatiable… Je crois qu’elle a surtout besoin d’une

1352 qu’elle est anormalement insatiable… Je crois qu’ elle a surtout besoin d’une purge violente qui chasse ce ver solitaire du

1353 t précisément d’échapper à cette organisation. Or il semble bien que nous en soyons-là, s’il faut en croire les signes de

1354 ation. Or il semble bien que nous en soyons-là, s’ il faut en croire les signes de révolte qui apparaissent de toutes parts

1355 nne les germes d’une renaissance de l’esprit dont elle devrait être la mère. Elle favorise le culte exclusif de l’utile, l’i

1356 sance de l’esprit dont elle devrait être la mère. Elle favorise le culte exclusif de l’utile, l’incompréhension brutale de l

1357 lles, l’habitude de l’ersatz et du travail bâclé. Elle apprend à lire les journaux, mais en même temps que cette drogue, ell

1358 es journaux, mais en même temps que cette drogue, elle devrait fournir son contrepoison. Au contraire, elle prépare de consc

1359 e devrait fournir son contrepoison. Au contraire, elle prépare de consciencieuses poires, des esclaves du mot. Il est clair,

1360 e de consciencieuses poires, des esclaves du mot. Il est clair, par exemple, que seules les victimes de l’instruction helv

1361 de travaux forcés. L’école donne à l’enfant ce qu’ il faut pour se résigner à l’état de citoyen bagnard auquel il est promi

1362 ur se résigner à l’état de citoyen bagnard auquel il est promis. Mais elle tue tout ce qui lui donnerait l’envie de se lib

1363 tat de citoyen bagnard auquel il est promis. Mais elle tue tout ce qui lui donnerait l’envie de se libérer — et peut-être le

1364 fais le procès de la bêtise humaine qu’en tant qu’ elle est cultivée par l’État), l’École, après avoir entraîné l’âme moderne

1365 y enferme et l’y laisse crever de faim. Par ce qu’ elle enseigne à ignorer bien plus que par ce qu’elle enseigne à connaître,

1366 u’elle enseigne à ignorer bien plus que par ce qu’ elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grande force antireligie

1367 ien plus que par ce qu’elle enseigne à connaître, elle constitue la plus grande force antireligieuse de ce temps. L’instruct

1368 qui a meilleure façon que le reste, pensez-vous. Il faut avouer qu’avec ce je ne sais quoi de déclamatoire, de… journalis

1369 ir inventé un instrument de progrès : encore faut- il le mettre en marche. Et où le conduire ? Il y a beaucoup de routes, m

1370 e de 6 ans, à ne se point poser de questions dont ils n’aient appris par cœur la réponse. Regardez un écolier préparer ses

1371 un écolier préparer ses devoirs, c’est frappant : il apprend les questions aussi bien que les réponses. J’avoue que je tro

1372 rt : avoir obtenu un conformisme de la curiosité. Il est vrai qu’il ne fallait pas moins pour assurer la sécurité d’un rég

1373 nu un conformisme de la curiosité. Il est vrai qu’ il ne fallait pas moins pour assurer la sécurité d’un régime établi dans

1374 ue est une puissance conservatrice. — Pas moins ! Elle est destinée à légitimer par la force de l’inertie et à perpétuer méc

1375 e réaction collaborent à leur manière au progrès, elles corrigent, stimulent, vivifient. L’École se contente d’être figée. Es

1376 ’instruction publique, limite l’homme au citoyen. Il s’agit donc de dépasser le citoyen, de retrouver l’homme tout entier.

1377 la jalousie rancie armée de pédantisme, et je ne parle pas du décor, des odeurs, de la poussière, des petites habitudes sord

1378 z le dire, est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut, hélas, de beaucoup que la majorité des électeurs les consi

1379 depuis longtemps à ces idées antidémocratiques : il est temps qu’elles débordent ce cercle étroit et distingué. Il y a de

1380 s à ces idées antidémocratiques : il est temps qu’ elles débordent ce cercle étroit et distingué. Il y a de grands balayages à

1381 mportera toutes ces statistiques et ces journaux, il en restera toujours assez pour allumer des feux de joie, etc. Bon. Su

1382 a notion de démocratie, vous trouvez bien vite qu’ elle repose sur des postulats rationalistes. En vérité, démocratie et rati

1383 ique, l’autre intellectuel, d’une même mentalité. Elle s’est développée au xviiie dans l’aristocratie qui n’y voyait qu’un

1384 ie qui n’y voyait qu’un jeu. Durant tout le xixe elle est descendue dans la bourgeoisie et dans le peuple ; elle y est deve

1385 descendue dans la bourgeoisie et dans le peuple ; elle y est devenue une tyrannie. Avant il y avait la Raison et les sentime

1386 s empêche de devenir autre chose que des utopies. Il s’agit donc en premier lieu de le démasquer et de le pourchasser dans

1387 première tâche constitue un programme si riche qu’ il est superflu d’en formuler une seconde. Laissons ce soin, à des génér

1388 lui, calculables, chiffrables. Dans la mesure où il y parvient, il tue les existences particulières, ou bien c’est qu’ell

1389 es, chiffrables. Dans la mesure où il y parvient, il tue les existences particulières, ou bien c’est qu’elles sont déjà mo

1390 ue les existences particulières, ou bien c’est qu’ elles sont déjà mortes. Mais le temps vient où elles renaîtront à une vie n

1391 qu’elles sont déjà mortes. Mais le temps vient où elles renaîtront à une vie nouvelle et plus complète, à un degré supérieur

1392 vous voir demander à un sujet de Louis XIV ce qu’ il concevait à la place de la royauté absolue. Il eût fallu certes une i

1393 qu’il concevait à la place de la royauté absolue. Il eût fallu certes une imagination prodigieuse au dit sujet pour se rep

1394 seau, à la veille de la Révolution, soupçonnaient- ils que la république qu’ils appelaient serait livrée cent ans plus tard

1395 évolution, soupçonnaient-ils que la république qu’ ils appelaient serait livrée cent ans plus tard à peine à la folie démocr

1396 ilà bien ce que l’École empêche même de concevoir Elle cultive ce qu’il y a d’anti-irrationnel dans la nature de l’homme. El

1397 y a d’anti-irrationnel dans la nature de l’homme. Elle punit froidement la spontanéité et l’invention. Elle dénature le sens

1398 e punit froidement la spontanéité et l’invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce qui permettrait

1399 l’invention. Elle dénature le sens de la liberté. Elle détruit tout ce qui permettrait d’échapper à la mécanique. Bref, elle

1400 qui permettrait d’échapper à la mécanique. Bref, elle perpétue ce manque d’imagination dont les conséquences seront matérie

1401 e grandeur supérieure à la somme de ses éléments. Il n’engendre pas, il ajuste. Quand nous aurons épuisé toutes les combin

1402 re à la somme de ses éléments. Il n’engendre pas, il ajuste. Quand nous aurons épuisé toutes les combinaisons de vitesse e

1403 uction publique. Cela promet des grabuges inouïs. Il ne tient peut-être qu’à une forte équipe d’idéalistes pratiques d’en

1404 e d’une civilisation aux ordres de l’Esprit. Mais il faudrait que dès maintenant se constituent ces élites, et cela ne se

1405 uve être dans une certaine mesure un anarchiste s’ il défend son opinion de toutes ses forces. Mais c’est un anarchiste de

1406 être qui ignore le réel. C’est justement parce qu’ il le connaît mieux qu’eux qu’il y a vu des fissures et des possibilités

1407 t celui qui ne se résigne à aucun état de choses. Il est pour le « mieux » contre le « bien ». Sans lui l’humanité s’avach

1408 Sans lui l’humanité s’avachirait totalement. Mais il est dans l’ordre qu’elle beugle longuement tout en le suivant. Que fa

1409 vachirait totalement. Mais il est dans l’ordre qu’ elle beugle longuement tout en le suivant. Que faire, diront les gens de b

1410 r l’esprit le plus dangereusement plat qui soit. ( Il est plus que plat : il est creux.) Si beaucoup de personnes répondent

1411 ereusement plat qui soit. (Il est plus que plat : il est creux.) Si beaucoup de personnes répondent oui, cela finira par c

1412 nion. Et l’opinion publique mène le monde, paraît- il . À ce propos : que les journalistes s’engagent désormais à ne publier

1413 ne perce leur mépris pour l’instruction publique. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent à propos de n’importe quoi, comme on s

1414 ur l’instruction publique. Ils peuvent dire ce qu’ ils veulent à propos de n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient là

1415 ent à propos de n’importe quoi, comme on sait, et ils auraient là l’occasion de racheter bien des choses. Ce n’est rien de

1416 d’une réforme suffisante. C’est une révolution qu’ il faut. Alors, supprimer les écoles, raser les collèges, renvoyer les i

1417 ire et on lui bourre le crâne pour l’en empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle

1418 Et c’est cela, préparer le terrain. D’autre part, il faut partir de ce qui est. Mais comment retourner contre l’ennemi ses

1419 es mortes. Une technique spirituelle. Et puis, qu’ il en fasse ce qu’il voudra. Les Orientaux appellent yoga cette culture

1420 hnique spirituelle. Et puis, qu’il en fasse ce qu’ il voudra. Les Orientaux appellent yoga cette culture des facultés physi

1421 tirait des conclusions immédiates, non seulement il serait sauvé du désastre, mais il recouvrerait la domination du monde

1422 , non seulement il serait sauvé du désastre, mais il recouvrerait la domination du monde16 et non plus en barbare cette fo

1423 nt à des exercices de contrôle de la respiration. Il ne s’agit nullement de cela. Nous ne sommes pas aux Indes, je vous ju

1424 ussi pratique son yoga à lui : toutes les fois qu’ il veut obtenir une grande intensité avec un minimum de moyens. J’en cit

1425 . Le parallèle peut être poussé dans les détails. Il s’agit bien d’un geste identique, exécuté dans deux plans différents.

1426 bien dangereux et impopulaires. Tout comme ce qu’ ils désignent d’ailleurs. Tant mieux. Il y a beaucoup de gens qui ne peuv

1427 pensée au garde-à-vous durant quelques instants, il s’épargnerait de longs énervements. Il n’y a pas là de quoi se tordre

1428 instants, il s’épargnerait de longs énervements. Il n’y a pas là de quoi se tordre. Car tout cela nous donnerait des anné

1429 la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’ il est très exagéré de dire que tout homme gagnerait à posséder une plus

1430 que devrait s’employer l’école. Nous avons vu qu’ elle préfère les étouffer. Cependant, je ne crois pas qu’il soit bon que t

1431 éfère les étouffer. Cependant, je ne crois pas qu’ il soit bon que tous progressent de la même manière. Dans un système de

1432 se légitimeraient du même coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité des besoins individuels. Méditez un

1433 coup. La valeur vaut mieux que le nombre parce qu’ elle le contient en puissance. Et c’est pourquoi l’aristocratie de l’espri

1434 fera sans vous. Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure,

1435 mages : ils comprennent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilités secondes e

1436 ries d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilités secondes et tout un arc-en-ciel de sentimen

1437 a force des choses et de l’Esprit, l’homme sera-t- il sauvé de sa folie démocratique ?   Areuse, 26 décembre 1928-10 janvi

1438 ue n’importe qui juge et contrôle n’importe quoi, il faut bien inventer des dessous pour redonner quelque saveur à ses jug

1439 e vous attaquez est pourtant un très brave homme, il fait partie du conseil de la paroisse, etc. » — Il semble qu’en attaq

1440 l fait partie du conseil de la paroisse, etc. » —  Il semble qu’en attaquant ses idées et leurs réalisations ont ait porté

1441 pas tous les instituteurs pour gibier de potence. Ils font beaucoup de mal, mais ils sont les premières victimes du système

1442 gibier de potence. Ils font beaucoup de mal, mais ils sont les premières victimes du système qu’il propagent et qui les fai

1443 ais ils sont les premières victimes du système qu’ il propagent et qui les fait vivre. La question se complique dès que l’i

1444 ur prend conscience de la nocivité de son action… Ils sont consciencieux, certes, mais sont-ils dans la même mesure conscie

1445 action… Ils sont consciencieux, certes, mais sont- ils dans la même mesure conscients des fins qu’on assigne à leur activité

1446 uiconque a une foi et la conscience de cette foi, il n’est d’enseignement véritable que religieux. Mais les questions conf

1447 ire des haltères et rester pacifiste. NOTE C Vous parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce qui est vulgaire, au plein

1448 n effet, terrorisent à tel point les bourgeois qu’ ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous

1449 rgeois qu’ils n’en distinguent plus même le sens. Ils les lancent à la tête de tous ceux qui les dérangent, comme des pavés

1450 puis. 16. On promet des confitures à l’enfant, s’ il est sage. Moi je m’en moque. Je n’aime que la liberté.

1451 vous ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages où mieux qu’ici l’on meurt. Étoile de jour

1452 ù mieux qu’ici l’on meurt. Étoile de jour Il naissait à son destin des rayons glissent et rient c’est la caresse d

1453 ître et que cela n’a point stérilisé : sa nature, il est vrai, s’y prêtait, peu complexe et comme réduite à deux dimension

1454 it critique fort alerte. Jugez-en à la façon dont il parle de « ses quelques succès, si disproportionnés avec son mérite »

1455 critique fort alerte. Jugez-en à la façon dont il parle de « ses quelques succès, si disproportionnés avec son mérite ». Il a

1456 es succès, si disproportionnés avec son mérite ». Il ajoute : « j’ai eu la chance de discerner très jeune, avec une clairv

1457 voix haute, aucune couleur vive. Les journaux qu’ ils lisent annoncent chaque jour quelque catastrophe imminente, une révol

1458 un coussin aux curieux dessins noirs et blancs : il représente l’ancienne Hongrie découpée en blanc sur fond noir et port

1459 auve s’élève la montagne de pierre de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises dans le Danube, froide et nue, mais dans son

1460 ylles démodées… Rentrons dans la ville un soir qu’ elle s’amuse. Vous avez dîné au paprika chez des gens qui vous ont reçu co

1461 ransporté dans un bal costumé, parmi des gens qui parlent une langue totalement incompréhensible, rient et s’enivrent comme plu

1462 re de poèmes est comme une initiation au silence. Il faut s’en approcher avec une douceur patiente, et le laisser créer en

1463 ilence particulier avant d’entendre les signes qu’ il nous propose. Une telle poésie n’offre aux sens que peu d’images (à p

1464 sur la nuance mate d’un paravent chinois). Ce qu’ elle décrit, ce sont des perceptions de l’âme plus que de l’esprit ou des

1465 ue dans le silence « aux yeux gelés de rêverie », il se confond avec l’ombre du monde. Et l’âme peut enfin « saisir » dans

1466 nfin « saisir » dans leur réalité les choses dont elle s’est dégagée et qu’elle voit dans une autre lumière : « Tout semblai

1467 réalité les choses dont elle s’est dégagée et qu’ elle voit dans une autre lumière : « Tout semblait vivre au fond d’un insi

1468 ntiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’est- elle pas proprement « saisissante » ? Mais le plus émouvant, c’est ici l’a

1469 rlin (15 juillet 1929)o « Je lui ai raconté qu’ il habite une chaumière au bord d’un ruisseau, qu’il dort les portes ouv

1470 il habite une chaumière au bord d’un ruisseau, qu’ il dort les portes ouvertes, et pendant des heures récite des odes grecq

1471 esse de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont il a coupé les cordes, mais pas toutes, en sorte que plusieurs touches s

1472 urs touches sonnent encore, et c’est là-dessus qu’ il improvise, oh ! j’aimerais tant aller là-bas, cette folie m’apparaît

1473 rminant sa lettre sur Hölderlin : « Ce piano dont il a cassé les cordes, c’est vraiment l’image de son âme ; j’ai voulu at

1474 lu attirer là-dessus l’attention du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendre par un sot que par un fou. 

1475 temps doit vouer l’attention la plus grave — car il vécut dans ces marches de l’esprit humain qui confinent peut-être à l

1476 , l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche ? Il règne dans ses Hymnes une sérénité presque effraya

1477 connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche ? Il règne dans ses Hymnes une sérénité presque effrayante. Vient le temps

1478 de son monologue entre terre et ciel lui échappe. Il jette encore quelques cris brisés : « Ô vieux démon ! — je te rappell

1479 sse. » Mais le feu s’éteint — l’esprit souffle où il veut. Juin 1802 : au moment où meurt Diotima, Hölderlin errant loin d

1480 moment où meurt Diotima, Hölderlin errant loin d’ elle (dans la région de Bordeaux croit-on), est frappé d’insolation ; sa f

1481 lin signe maintenant Scardanelli des quatrains qu’ il donne aux visiteurs venus pour contempler la victime d’un miracle. — 

1482 be, hauts et sombres, qui paraîtraient immenses s’ ils n’étaient à demi encombrés d’armoires. Un couloir, la chambre. L’homm

1483 el. « Monsieur connaît Hölderlin ? — questionne-t- il , méfiant — bon, bon, parce qu’il y en a qui viennent, n’est-ce pas, i

1484 ? — questionne-t-il, méfiant — bon, bon, parce qu’ il y en a qui viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était

1485 n, parce qu’il y en a qui viennent, n’est-ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors vous devez connaître ces portra

1486 otima. » On rougirait à moins. — « Je ne puis pas parler de lui, ici à Francfort, écrivait Bettina, car aussitôt l’on se met à

1487 lus affreuses sur son compte, simplement parce qu’ il a aimé une femme, pour écrire Hypérion, et pour les gens d’ici, aimer

1488 e familièrement l’image d’une femme par le nom qu’ elle portait au mystère de l’amour… Trois petites fenêtres ornées de cactu

1489 trempent… Tout est familier, paisible au soleil. Il passait des heures à cette fenêtre, à marmotter. Vingt-sept ans dans

1490 a jeunesse, voilà si longtemps, si longtemps qu’ elles ont fui. Avril et mai et juin sont lointains, Je ne suis plus rie

1491 ur l’île n’existait pas, en face, ni les maisons. Il voyait des prairies et des collines basses, de l’autre côté de l’eau

1492 ux : « La perfection n’a pas de plainte »… Vivait- il encore ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais le gardien : il y est comme

1493 e ? Ce lieu soudain m’angoisse. Mais le gardien : il y est comme chez lui. — Dormez-vous dans ce lit ? — Oh ! répond-il, j

1494 ez lui. — Dormez-vous dans ce lit ? — Oh ! répond- il , je pourrais aussi bien habiter la chambre. Il ne vient pas tant de v

1495 nd-il, je pourrais aussi bien habiter la chambre. Il ne vient pas tant de visiteurs, et seulement de 2 à 4… Une rue étouff

1496 encontrent, qui montent au Séminaire protestant : il leur fait de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’une gra

1497 Est-ce que tout cela existe dans le même monde ? ( Il est bon de poser parfois de ces grandes questions naïves.) Lui aussi

1498 rop courts, qui se promènent tout seuls… Et puis, il lui est arrivé quelque chose de terrible, où il a perdu son âme. Et p

1499 , il lui est arrivé quelque chose de terrible, où il a perdu son âme. Et puis il n’est revenu qu’un vieux corps radotant.

1500 chose de terrible, où il a perdu son âme. Et puis il n’est revenu qu’un vieux corps radotant. — Qu’en pensez-vous, bonnes

1501 rps radotant. — Qu’en pensez-vous, bonnes gens ?… Il a eu tort, sans doute. Tout le monde s’accorde à trouver malsain ce g

1502 de « bourgeois cultivés » à faire la bête dès qu’ il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela prend l’air de je n

1503 ir de je ne sais quelle revanche du médiocre dont ils se sentent bénéficiaires. Ah ! vraiment les malins ! qui ont préféré

1504 es musiquettes et ces parfums de fleurs et d’eau… elle est tellement d’ailleurs… Faut-il donc que l’un des deux soit absurde

1505 urs et d’eau… elle est tellement d’ailleurs… Faut- il donc que l’un des deux soit absurde, de ces mondes à mes yeux soudain

1506 multanés ?… Le tragique de la facilité, c’est qu’ elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle paraît ici bien établie, t

1507 est qu’elle n’est qu’un oubli. Et pourtant, comme elle paraît ici bien établie, triomphante, à beau fixe. Pourquoi troubler

1508 ces âmes indulgentes à leur banalité ? Est-ce qu’ ils ne soupçonnent jamais rien ? Ou bien, peut-être, seulement, quand l’a

1509 etite fièvre, — cette semaine de leur jeunesse où ils ont cru pressentir de grandes choses généreuses autour d’eux… Cela s’