1 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
1 autant de cellules isolées que de rêveurs. Toute poésie est incommunicable, le poète étant un simple sténographe de ses rêves
2 e — qui servent d’illustration à sa défense de la poésie pure. Les beautés que j’y vois ne me seraient-elles perceptibles que
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
3 simplicité qui n’est pas familière. C’est bien la poésie d’une époque tourmentée dans sa profondeur, mais qui se penche sans v
3 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cocteau, Rappel à l’ordre (mai 1926)
4 air-obscur et de la pénombre. Ôter la pédale à la poésie . (« Le poète ne rêve pas, il compte. ») Six projecteurs convergent su
4 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
5 sprit » après avoir été créée par lui, — comme la poésie . C’est ainsi que le problème de l’Urbanisme se place au croisement de
6 calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville contemporaine ». Un labeur précis et anonyme concourt ob
5 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
7 femme l’accuse de « vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une phrase ». Et cette phrase, c’est un cheval sava
6 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
8 i, annonce l’entrée de l’éternelle anarchiste, la Poésie .   On dit : « Des mots ! » au lieu de « Je ne comprends pas ». On dit
9 ude, antichambre du ciel. À travers l’amour ou la poésie — et d’autres, à travers les déserts de la sainteté que hantent les f
10 nnés, brumeux, absurdes, vivants, libres. Avec la poésie contre vos principes. Avec l’esprit contre votre raison. Et avec Arag
7 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
11 ue, m’a-t-on dit, le peu de goût que j’ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de vous dire qu’on me nomme Saint-Julien
8 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
12 -dire réelles, c’est-à-dire agissantes, que nulle poésie même ne peut dire, parce que rien de ce qui nous importe véritablemen
13 is le temps qu’on l’oublie.) Vous me direz que la poésie , l’état poétique, est notre seul moyen de connaissance concrète du mo
14 ndition qu’on ne l’écrive pas, même en pensée. La poésie pure écrite est inconcevable : cela consisterait dans l’expression di
9 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean-Louis Vaudoyer, Premières amours (août 1927)
15 f, ce que l’auteur lui-même appelle « cette vague poésie involontaire, intermittente, un peu émiettée, éventée, que je trouve
10 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Rainer Maria Rilke (décembre 1927)
16 de l’esprit. « Pour moi qui aime plus que tout la poésie , écrit Jaloux, aussitôt que je vis Rilke, je compris que cet univers
11 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
17 t déjà du Perroquet Vert un petit chef-d’œuvre de poésie proprement romanesque, naissant des situations mêmes et non de disser
12 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
18 ules Verne a véritablement soumis la science à la poésie . Et l’on ne veut voir que jolis livres d’étrennes dans les œuvres du
13 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
19 on romanesque considérée comme une revanche de la poésie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute
20 ui viennent nous rapprendre que les sources de la poésie sont dans notre maison. Voici un de ces passages où il sait être, ave
14 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). « Belles-Lettres, c’est la clé des champs… » (janvier 1929)
21 mpréhensible et légitime que dans la mesure où la poésie est compréhensible et légitime. 4. Je suis de sang-froid, je dis : Be
15 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Souvenirs d’enfance et de jeunesse, par Philippe Godet (avril 1929)
22 ion exacte d’un petit capital. Le contraire de la poésie , bien sûr. Mais on n’en demande pas tant dans les familles. Et qu’imp
16 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
23 entendre les signes qu’il nous propose. Une telle poésie n’offre aux sens que peu d’images (à peine quelques « motifs », objet
24 « Saisir » n’est-ce point l’acte essentiel de la poésie  ? Toute poésie véritable n’est-elle pas proprement « saisissante » ?
25 st-ce point l’acte essentiel de la poésie ? Toute poésie véritable n’est-elle pas proprement « saisissante » ? Mais le plus ém
17 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
26 r, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie . Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent, combien sont digne
27 e. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie , — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parl
28 n’est peut-être que le lieu de sa poésie, — d’une poésie , l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche 
18 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
29 ntermède bouffon, impossible et d’une désopilante poésie nous replonge dans une atmosphère autre, où les personnages ont cet a
30 assez de vérité dans une histoire où il y a de la poésie . az. « Jean Cassou : La Clef des songes (Émile-Paul, Paris) », Bibl
19 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
31 nt pur qui se soit révélé par le truchement de la poésie française. — Livre un peu didactique, trop attentif à sa propre démar
20 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
32 nclut : « L’inspiration est le nom qu’on donne en poésie à une suite de malentendus heureusement enchaînés. » Cette histoire,
21 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
33 de tradition, avec tout le vaste arrière-fond de poésie et de grandeur que ce mot comporte — quelles qu’en soient d’ailleurs
22 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
34 nent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilités secondes et tout un arc-en-ciel d
23 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
35 de tradition, avec tout le vaste arrière-fond de poésie et de grandeur que ce mot comporte — quelles qu’en soient d’ailleurs
24 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
36 nent les théories d’Einstein, ils composent de la poésie pure, ils mesurent des sensibilités secondes et tout un arc-en-ciel d
25 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
37 pointe du singulier que l’esprit pénètre dans la poésie , vous lirez Mes Propriétés. Il se peut que vous les trouviez médiocre
26 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Jullien du Breuil, Kate (avril 1930)
38 me d’une obsession physique, parée d’une sorte de poésie fatale, où se mêle, selon l’auteur un peu ou pas mal de littérature.
27 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
39 tout simplement germanique. L’Allemagne, c’est la Poésie , et la France c’est la Chambre des Députés, je n’en veux pas démordre
40 ratuite de nous-mêmes qui se plaît à disserter de poésie pure. Edmond Jaloux préside à cette agape dont il m’est impossible de
28 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
41 d fondamental d’une éthique des fantômes, dont la poésie moderne n’est peut-être que la psychologie. q. « Vos fantômes ne so
29 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
42 eviennent pas enragés dès qu’ils perçoivent de la poésie dans l’air. Espoir sans doute chimérique, mais qu’on peut croire bien
30 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
43 treprises, qui ne bannirait pas de l’existence la poésie , ce sens du Réel. Je vois se composer en cette méthode — peut-être sé
31 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
44 le plus vrai ; que la prose est plus vraie que la poésie , le petit fait plus vrai que le haut fait, la mesquinerie plus vraie
32 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Littérature alpestre (juillet 1931)
45 un cantique d’adoration spirituelle que chante la poésie anglaise en de véritables « élévations ». Mais tout ce lyrisme n’est
33 1932, Foi et Vie, articles (1928–1977). Romanciers protestants (janvier 1932)
46 plus à rendre responsable de cette carence de la poésie et du rayonnement spirituel notre fameux moralisme, traître à ses ori
47 nées sous le signe fatal du moralisme. La grande poésie naît du tragique et de la joie surabondante : verrons-nous quelque jo
48  : verrons-nous quelque jour en France surgir une poésie chrétienne d’inspiration évangélique ? Souhaitons qu’il n’y faille pa
34 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Le silence de Goethe (mars 1932)
49 incorporer le plan de certains actes à Vérité et Poésie . Le drame s’ouvre sur un réveil : l’exercice sans frein des arts occu
35 1932, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Ce chien, ton serviteur, par Rudyard Kipling (juillet 1932)
50 r que ceux qui n’aimeront pas sont fermés à toute poésie à l’état sauvage — la vraie. f. « Ce chien, ton serviteur, par Rudy
36 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Une « tasse de thé » au Palais C…
51 jeter tout cela dans quelque vaudeville dont une poésie insolente et ivre tirerait les ficelles ! Quelle figuration pour une
52 ss. Il lit des vers sur le vent de printemps : la poésie est dans toutes les anthologies, l’habit classique, l’accent profond
37 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
53 eviennent pas enragés dès qu’ils perçoivent de la poésie dans l’air. Espoir sans doute chimérique, mais qu’on peut croire bien
38 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
54 r, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie . Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent, combien sont digne
55 e. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie , — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parl
56 n’est peut-être que le lieu de sa poésie, — d’une poésie , l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche 
39 1932, Le Paysan du Danube. La lenteur des choses — Appendice. Les Soirées du Brambilla-Club, (1930)
57 ut simplement germanique. « L’Allemagne, c’est la Poésie , et la France c’est la Chambre des Députés », disait un amoureux de l
58 ratuite de nous-mêmes qui se plaît à disserter de poésie pure. Edmond Jaloux préside à cette agape dont il m’est impossible de
40 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Une « tasse de thé » au palais C…
59 Jeter tout cela dans quelque vaudeville dont une poésie insolente et ivre tirerait les ficelles ! Quelle figuration pour une
60 ss. Il lit des vers sur le vent de printemps : la poésie est dans toutes les anthologies, l’habit classique, l’accent profond
41 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
61 eviennent pas enragés dès qu’ils perçoivent de la poésie dans l’air. Espoir sans doute chimérique, mais qu’on peut croire bien
42 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Deuxième partie. La lenteur des choses — La tour de Hölderlin
62 r, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie . Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent, combien sont digne
63 e. Car ce poète n’est peut-être que le lieu de sa poésie , — d’une poésie, l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parl
64 n’est peut-être que le lieu de sa poésie, — d’une poésie , l’on dirait, qui ne connaît pas son auteur. Qui parle par sa bouche 
43 1933, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Pétrarque, par Charles-Albert Cingria (avril 1933)
65 nstrations : c’est dire qu’elle se meut en pleine poésie . D’où sa valeur « actuelle » et multiple, ses incidences fréquentes d
44 1933, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Poésie dialectique (juillet 1933)
66 Poésie dialectique (juillet 1933)e Au cours d’un article paru en Suisse a
67 dans notre premier numéro « est bien la première poésie dialectique qui lui soit tombée sous les yeux » ! Petite erreur de fa
68 fois l’histoire littéraire, la dialectique et la poésie . Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut ê
69 e, la dialectique et la poésie. Car : 1° Toute la poésie de la Réforme jusqu’au xviie siècle peut être qualifiée de dialectiq
70 a plus propre à créer en lui l’organe d’une haute poésie . 3° Enfin toute poésie ne serait-elle pas, dans son essence, dialect
71 lui l’organe d’une haute poésie. 3° Enfin toute poésie ne serait-elle pas, dans son essence, dialectique ? La métaphore ne t
72 as fini, Je n’ai plus peur. John Donne e. «  Poésie dialectique », Hic et Nunc, Paris, n° 3-4, juillet 1933, p. 116-117.
45 1934, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Précisions sur la mort du Grand Pan (avril 1934)
73 ut qu’elle est « essentiellement du domaine de la poésie  ». L’origine du mythe contemporain de l’inconscient ne serait-elle pa
74 , vers les prémices de l’Esprit. En ce lieu où la Poésie devient prière et prophétie, où l’homme, environné par le désordre ar
46 1934, Journal de Genève, articles (1926–1982). Sara Alelia (25 mai 1934)
75 , quelques enfants qui semblent incarner toute la poésie des contes scandinaves, une merveilleuse petite Eva-Margareta dont l’
47 1934, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Au sujet d’un roman : Sara Alelia (3 novembre 1934)
76 e que la vie quotidienne était le contraire de la poésie , et qu’être réaliste c’était ne rien voir d’autre que le sexe et l’ar
77 et bête, voilà sa vérité totale, c’est-à-dire sa poésie . Il y a dans Sara Alelia une poésie par endroits bouleversante, une p
78 est-à-dire sa poésie. Il y a dans Sara Alelia une poésie par endroits bouleversante, une poésie qui naît des faits, jamais d’u
79 Alelia une poésie par endroits bouleversante, une poésie qui naît des faits, jamais d’un commentaire de l’auteur. La danse de
48 1934, Politique de la personne. Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
80 ore tant d’importance aux ventes de charité, à la poésie pure ou à la contingence des lois de la nature ! » Mais le marxisme,
49 1934, Politique de la personne (1946). Primauté du spirituel ? — Précédence ou primauté de l’économique dans le marxisme ? (Introduction à un débat dans un cercle privé)
81 ore tant d’importance aux ventes de charité, à la poésie pure ou à la contingence des lois de la nature ! » Mais le marxisme,
50 1935, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Kierkegaard, Dostoïevski, Barth (23 février 1935)
82 théologique par Karl Barth, et sur le plan d’une poésie philosophique par Kierkegaard, c’est la conception même de la vie du
51 1935, Hic et Nunc, articles (1932–1936). Les trois temps de la Parole (mai 1935)
83 ls prétendent, à force d’habileté, de science, de poésie ou d’éloquence, nous rendre « contemporains » de la Parole ou de ses
52 1935, Esprit, articles (1932–1962). Tristan Tzara, Grains et Issues (juin 1935)
84 st quantité, et que nous désignons sous le nom de poésie  ». On peut toujours évidemment « désigner sous le nom de poésie » tou
85 eut toujours évidemment « désigner sous le nom de poésie  » tout ce que l’on veut. Mais si je crois aussi, avec Arnaud Dandieu
86 use et subversive. Tzara critique avec vigueur la poésie de propagande et le désir secret de « sécurité » qu’elle trahit. Il v
53 1936, Esprit, articles (1932–1962). Vues sur C. F. Ramuz (mai 1936)
87 de la vie. 2. Formule d’une personne « Leur poésie ne commence pas pour eux avec le commencement de leur personne ; elle
88 bien facile de tirer une épreuve positive : « Sa poésie commence avec le commencement de sa personne ; elle prend fin là où c
89 ux, au langage noble, aux objets de vitrine, à la poésie poétique, à nos formes habituées. Il prétend qu’il lui a fallu quinze
54 1936, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). L’Art poétique ou Qu’il faut penser avec les mains (décembre 1936)
90 Il ne s’agit évidemment, ici et là, ni de la même poésie ni de la même connaissance. Claudel choisit, contre le sens banal, le
91 s active, la plus proche de la chose et du geste. Poésie , de poiein, ce sera : faire. Connaître, de cognoscere, sera : co-naît
92 se et remis en marche vers elle, — le monde de la poésie . Diviser, séparer, isoler, faire scission, ce n’est pas seulement car
55 1936, Penser avec les mains. Première partie. La commune mesure — L’Arche de l’Alliance
93 ct négatif d’une splendeur poétique inégalée. (La poésie de l’Occident chrétien sera grande dans la mesure où elle sera bibliq
94 thmé l’action, et vérifié l’étymologie grecque de poésie , qui est agir. Point d’arts figuratifs ou imaginatifs. La loi les int
56 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
95 la haine secrète qu’ils vouent à toute espèce de poésie . (Prenant le mot dans un sens large, d’appréhension directe du réel p
96 rmi les lettrés qui seraient tentés de lire de la poésie . C’est bien une sorte de ressentiment — au sens nietzschéen du terme 
57 1936, Penser avec les mains. Deuxième partie. Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
97 politiques. Quelques exemples : — on parle de la poésie comme d’une religion ; du peuple comme d’un Messie ; de la liberté co
98 paradis ou d’un enfer. Mais : je constate que la poésie telle que l’entendent beaucoup de jeunes gens ne sauve personne et en
99 gion, où cela va de soi, mais par exemple dans la poésie . Que la poésie ne soit plus uniquement cet angélisme « démoniaque »,
100 a de soi, mais par exemple dans la poésie. Que la poésie ne soit plus uniquement cet angélisme « démoniaque », cette nostalgie
101 ouve que cela fait plus poétique. Il croit que la poésie est dans ce qui ressemble à la poésie, et non pas dans ce qui tient a
102 roit que la poésie est dans ce qui ressemble à la poésie , et non pas dans ce qui tient au réel, souvent « laid ». Et c’est ain
58 1936, Penser avec les mains (1972). La commune mesure — L’Arche de l’Alliance
103 ct négatif d’une splendeur poétique inégalée. (La poésie de l’Occident chrétien sera grande dans la mesure où elle sera bibliq
104 thmé l’action, et vérifié l’étymologie grecque de poésie , qui est agir. Point d’arts figuratifs ou imaginatifs. La loi les int
59 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — La pensée prolétarisée
105 la haine secrète qu’ils vouent à toute espèce de poésie . (Prenant le mot dans un sens large, d’appréhension directe du réel p
106 rmi les lettrés qui seraient tentés de lire de la poésie . C’est bien une sorte de ressentiment — au sens nietzschéen du terme 
60 1936, Penser avec les mains (1972). Penser avec les mains — Éléments d’une morale de la pensée
107 politiques. Quelques exemples : — on parle de la poésie comme d’une religion ; du peuple comme d’un Messie ; de la liberté co
108 paradis ou d’un enfer. Mais : je constate que la poésie telle que l’entendent beaucoup de jeunes gens ne sauve personne et en
109 gion, où cela va de soi, mais par exemple dans la poésie . Que la poésie ne soit plus uniquement cet angélisme « démoniaque »,
110 a de soi, mais par exemple dans la poésie. Que la poésie ne soit plus uniquement cet angélisme « démoniaque », cette nostalgie
111 ouve que cela fait plus poétique. Il croit que la poésie est dans ce qui ressemble à la poésie, et non pas dans ce qui tient a
112 roit que la poésie est dans ce qui ressemble à la poésie , et non pas dans ce qui tient au réel, souvent « laid ». Et c’est ain
61 1937, Journal de Genève, articles (1926–1982). L’Âme romantique et le rêve (23 mars 1937)
113 de l’après-guerre, fécondant de vastes domaines : poésie , roman, philosophie et sciences de l’homme. Il était temps qu’un ouvr
62 1937, Esprit, articles (1932–1962). Albert Thibaudet, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours (mars 1937)
114 Béranger : « Elle est la colonne de Juillet de la poésie française : une suite de tableautins sentimentaux, libertins, patriot
63 1937, L’Ordre nouveau, articles (1933–1938). Chançay (mars 1937)
115 é à traiter comme une « traduction en prose de la poésie  »… Sa rhétorique, sa « vérité »… 5. De la sexualité, et notamment de
64 1937, Articles divers (1936-1938). Lénine, Staline et la littérature (17 avril 1937)
116 ger encore. Je ne sais ce qu’il faut penser de la poésie , mais pour ce qui est de la politique, je m’en porte garant, c’est pa
65 1937, Esprit, articles (1932–1962). Paul Éluard, L’Évidence poétique (juin 1937)
117 apporte la conférence d’Éluard à Londres, sur la poésie surréaliste, résume tout le vrai et tout le faux de ce mouvement. Thè
118 ce mouvement. Thème, repris de Lautréamont : « La poésie doit être faite par tous. Non par un. » On a mis le poète sur un somm
119 banal, vulgaire, insupportable, impossible. » La poésie est chose commune, communautaire. (Éluard dit d’ailleurs : égalitaire
120 égalitaire, — d’une manière incompréhensible.) La poésie « s’applique… à refuser de servir un ordre qui n’est pas le sien ». C
121 d’innocence et de grâce, et il n’y aurait pas de poésie — ni de prière — s’il n’y avait pas, consciente ou non, cette espéran
66 1937, La Revue de Paris, articles (1937–1969). Paysans de l’Ouest (15 juin 1937)
122 est une résurrection de ce que Vigny pleurait, la poésie des diligences, mais aérée. C’est fait d’une foule d’incidents entrev
67 1937, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Selma Lagerlöf, conteur de légende (3 juillet 1937)
123 vent plus folle encore, des âmes. Plénitude de la poésie  ! Et le spectacle le plus émouvant que nous donne cette œuvre admirab
68 1937, Articles divers (1936-1938). Extraits de… Journal d’un intellectuel en chômage (15 août 1937)
124 est une résurrection de ce que Vigny pleurait, la poésie des diligences, mais aérée. C’est fait d’une foule d’incidents entrev
69 1937, Esprit, articles (1932–1962). Neutralité oblige (octobre 1937)
125 s tour à tour, dans la musique ou la peinture, la poésie ou la philosophie. Et peut-être ne serons-nous jamais aussi grands qu
70 1937, Les Nouveaux Cahiers (1937-1939). Lectures dirigées dans le IIIe Reich (15 décembre 1937)
126 on de Wolfram von Eschenbach. Une Histoire de la poésie allemande ; La Musique allemande de l’époque ; Eugène Diesel (biogr
71 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. N’habitez pas les villes !
127 est une résurrection de ce que Vigny pleurait, la poésie des diligences, mais aérée. C’est fait d’une foule d’incidents entrev
72 1937, Journal d’un intellectuel en chômage. L’été parisien
128 comme eux, traqués, rejetés, sans espoir et sans poésie . Et même, sait-on ? Mais comme quelqu’un qui voudrait s’écarter. — Ou
73 1937, Articles divers (1936-1938). Vocation et destin d’Israël (1937)
129 ct négatif d’une splendeur poétique inégalée. (La poésie de l’Occident chrétien sera grande dans la mesure où elle sera bibliq
130 ythmé l’action et vérifié l’étymologie grecque de poésie , qui est agir. Point d’arts figuratifs ou imaginatifs. La loi les int
74 1938, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Victoire à Waterloo, par Robert Aron (février 1938)
131 randeur, un sens de l’humour du destin, une vraie poésie de l’Histoire, libératrice et excitante pour l’esprit. À peine l’a-t-
75 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
132 e, devient alors pour le lecteur non averti une «  poésie  » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la p
133 non averti une « poésie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît
134  : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce
76 1938, Esprit, articles (1932–1962). Revue des revues (septembre 1938)
135 enu au cacho[t], durant près d’un demi-siècle, la poésie de la France », mais qu’il nous la ramène (sans calembour), aussi fra
77 1938, Esprit, articles (1932–1962). L’amour action, ou de la fidélité (novembre 1938)
136 domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions national
78 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
137 essemblait le plus, et j’ai trouvé que c’était la poésie des troubadours. Quant à savoir d’où vient cette dernière, c’est un p
138 sous l’influence de la mystique cathare et de la poésie des troubadours, la passion reçoit droit de cité. Elle peut s’exprime
79 1939, La Revue de Paris, articles (1937–1969). L’Âme romantique et le rêve (15 août 1939)
139 échapper au froid contrôle de la raison. Toute la poésie romantique, de même que la surréaliste, est à l’affût des « surprises
80 1939, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (septembre 1939)
140 La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (sep
141 e Schmidt pour découvrir dans ce grenier de notre poésie tant de possibles, tant d’intentions52, tant de correspondances théol
142 nscient de l’impasse où l’a conduit l’idéal d’une poésie pure, pourrait trouver dans les thèmes et les formes qui foisonnèrent
143 elle érudition qui signifie. C’est une manière de poésie que bien peu savent allier à tant de science. aq. « La Poésie scient
144 en peu savent allier à tant de science. aq. « La Poésie scientifique en France au xvie siècle, par Albert-Marie Schmidt (Alb
81 1939, Bulletin de la Guilde du livre, articles (1937–1948). Puisque je suis un militaire… (septembre 1939)
145 presque aucun n’oserait l’avouer. On croit que la poésie n’existe qu’héroïque ou sentimentale, et l’on ne sait plus la reconna
82 1939, Esprit, articles (1932–1962). Autour de L’Amour et l’Occident (septembre 1939)
146 l’historien compose des faits, comme le poète une poésie . Que faut-il pour écrire un sonnet ? Des contraintes rhétoriques et d
83 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe de Tristan
147 et mort, amour mortel : si ce n’est pas toute la poésie , c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’u
148 is la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie . Vivons-nous dans une telle illusion, dans une telle « mystification 
149 vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la
150 e souligner Thomas. 11. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 12. Précisons que : 1° elles sont observées t
84 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
151 ourtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c
152 Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait pl
153 outer. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande, sicili
154 jamais été que le provençal.28 » Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans
155 i toujours dit non.29 » L’Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seulement dans ses formes verbales
156 devient l’idéal nostalgique) — et naissance d’une poésie à formes fixes, très compliquées et raffinées, sans précédent dans to
157 répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de
158 dit-on. Brinkmann et d’autres ont supposé que la poésie latine des xie et xiie siècles avait pu fournir des modèles : tout
159 avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie . Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants parais
160 nsons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de fo
161 rès Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’elle qu’on ne l’a fa
162 ’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les troubadours comme les « croyants » de l’Égl
163 de l’époque, note Cingria). On peut concevoir une poésie — même très belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète n
164 ours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaien
165 ui ! tout comme tel converti dans la plus récente poésie , voue à la Vierge des images qu’il avait inventées pour d’autres. Pei
166 s que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a
167 t que l’absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beaucoup plus scandaleux que ne peut l’être à nos yeux
168 devrait porter la question… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions q
169 is plus quel érudit qu’il semblerait que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !
170 Asie Mineure et de plus, s’était exprimée par une poésie religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes
171 l lui répondit qu’il fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel
172 nt les relations de la mystique soufiste et de la poésie occidentale, à une époque plus tardive il est vrai. Je ne puis ici qu
173 es rigueurs de la « belle ». 31. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, 1934. 32. A. Jeanroy, Introduction à une A
174 de la femme. On y reviendra. 33. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69. 34. E. Wechssler, Das Kulturprob
175  : J. Anolade, Les Troubadours, p. 209-210. 53. Poésie lyrique des troubadours, II, p. 306. Faut-il que je m’excuse de reven
176 ois ! 70. Cf. l’étude de E. Dermenghem, Mortelle poésie (Hermès, juin 1936), où l’on trouvera la traduction de très belles lé
85 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
177 et visibles, et s’offre à une grâce inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’aventure,
178 positions curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en déri
179 on qui en dérive. C’est à cette origine que notre poésie doit son vocabulaire pseudo-mystique ; et c’est dans ce vocabulaire q
180 iée comme hérésie, et passée dans les mœurs comme poésie , que les mystiques chrétiens utiliseront ses métaphores devenues prof
181 ros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; elle espère par ce déguisement é
182 harme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie  ; et voici que cent ans et trois-cents ans plus tard, ce vêtement don
183 signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie , et en général, de toute activité créatrice — donc risquée — de l’esp
184 hommes sans foi, mais bouleversés par sa brûlante poésie , ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même,
86 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
185 cole dite des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est e
186 faire naître, on a vu pourquoi (au livre II), une poésie plus adéquate que nulle autre à servir la mystique orthodoxe. Et cett
187 endance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise. C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moy
188 apporte à glorifier la chasteté. Fabliaux contre poésie , cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date pré
189 ans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise130. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en En
190 our que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le ma
191 , tout ce qui est limité finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est conclue même pour la m
192 as autre chose lorsqu’il baptise cet inconnu : la poésie  : Et voici que jaillit, pur feu céleste qui réchauffe et éclaire san
193 ain, pouvait y accéder par la seule grâce de la «  poésie  ». D’innombrables documents nous attestent qu’aux yeux des cathares,
194 anroy (op. cit., II, p. 130), on ne trouve aucune poésie spécialement consacrée à la Vierge avant le deuxième tiers du xiiie
87 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
195 et du monde, devient alors pour le lecteur une «  poésie  » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la p
196 le lecteur une « poésie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît
197  : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce
88 1939, L’Amour et l’Occident. L’Amour action, ou de la fidélité
198 domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions national
89 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe de Tristan
199 et mort, amour mortel : si ce n’est pas toute la poésie , c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’u
200 is la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie . Vivons-nous dans une telle illusion, dans une telle « mystification 
201 vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la
202 e souligner Thomas. 13. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 14. Précisons que : 1° elles sont observées t
90 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
203 ourtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c
204 Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait pl
205 outer. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande, sicili
206 jamais été que le provençal30. » Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans
207 i toujours dit non31. » L’Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seulement dans ses formes verbales
208 devient l’idéal nostalgique — et naissance d’une poésie à formes fixes, très compliquées et raffinées, sans précédent dans to
209 répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de
210 dit-on. Brinkmann et d’autres ont supposé que la poésie latine des xie et xiie siècles avait pu fournir des modèles : tout
211 avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie . Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants parais
212 nsons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de fo
213 rès Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’elle qu’on ne l’a fa
214 ’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et Poésie Doit-on considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Égl
215 e admirablement invariable. On peut concevoir une poésie — même très belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète n
216 ours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaien
217 ui ! tout comme tel converti dans la plus récente poésie , voue à la Vierge des images qu’il avait inventées pour d’autres. Pei
218 s que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a
219 t que l’absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beaucoup plus scandaleux que ne peut être à nos yeux,
220 devrait porter la question… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions q
221 is plus quel érudit qu’il semblerait que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !
222 e en Arabie, et de plus, s’était exprimée par une poésie religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes
223 l lui répondit qu’il fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel
224 63 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre sava
225 la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette époque qu’on n’a pas
226 ptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange continu. L’Andalousie touch
227 langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au dernier co
228 que déterminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste). L
229 par plusieurs sectes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le Midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame
230 toulousain, en l’occurrence. 31. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, 1934. 32. A. Jeanroy, Introduction à une An
231 thologie des troubadours, 1927. 33. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69. 34. E. Wechsler, Das Kulturproble
232 lisé mais « adultère » par les catholiques. 55. Poésie lyrique des troubadours, II, p. 306. 56. Par exemple, le médiéval se
233 lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez M
234 le breton, plus réellement, je crois, que dans la poésie des troubadours. 93. H. Hubert, les Celtes, II, p. 286. 94. Hubert
91 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
235 et visibles, et s’offre à une grâce inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’aventure,
236 positions curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en déri
237 on qui en dérive. C’est à cette origine que notre poésie doit son vocabulaire pseudo-mystique ; et c’est dans ce vocabulaire q
238 iée comme hérésie, et passée dans les mœurs comme poésie , que les mystiques chrétiens utiliseront ses métaphores devenues prof
239 ros à Vénus, elle va jusqu’à se confondre avec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle entretien
240 harme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie  ; et voici que cent ans et trois-cents ans plus tard, ce vêtement don
241 signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie , et en général, de toute activité créatrice « donc risquée — de l’esp
242 hommes sans foi, mais bouleversés par sa brûlante poésie , ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même,
92 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
243 cole dite des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est e
244 faire naître, on a vu pourquoi (au livre II), une poésie plus adéquate que nulle autre à servir la mystique orthodoxe. Et cett
245 endance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise. C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moy
246 apporte à glorifier la chasteté. Fabliaux contre poésie , cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date pré
247 ans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise148. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en En
248 our que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le ma
249 , tout ce qui est limité finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est conclue même pour la m
250 as autre chose lorsqu’il baptise cet inconnu : la poésie  : « Et voici que jaillit, pur feu céleste qui réchauffe et éclaire sa
251 anroy (op. cit., II, p. 130), on ne trouve aucune poésie spécialement consacrée à la Vierge avant le deuxième tiers du xiiie
93 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
252 et du monde, devient alors pour le lecteur une «  poésie  » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la p
253 le lecteur une « poésie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît
254  : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce
94 1939, L’Amour et l’Occident (1956). L’amour action, ou de la fidélité
255 domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions national
95 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe de Tristan
256 et mort, amour mortel : si ce n’est pas toute la poésie , c’est du moins tout ce qu’il y a de populaire, tout ce qu’il y a d’u
257 is la statistique est cruelle : elle réfute notre poésie . Vivons-nous dans une telle illusion, dans une telle « mystification 
258 vulgarisation. Et tant pis pour le sacrilège. La poésie a d’autres chances. Ma seconde raison n’est pas d’un défenseur de la
259 veut qu’il soit… » 7. Fauriel, Histoire de la poésie provençale, I, p. 512. 8. Précisons que : 1° elles sont observées to
96 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
260 ourtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c
261 Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubadours au xiie siècle, c’est ce dont personne ne saurait pl
262 outer. « Oui, entre les xie et xiie siècles, la poésie d’où qu’elle fût (hongroise, espagnole, portugaise, allemande, sicili
263 amais été que le provençal. »22 Qu’est-ce que la poésie des troubadours ? L’exaltation de l’amour malheureux. « Il n’y a dans
264 toujours dit non. »23 L’Europe n’a pas connu de poésie plus profondément rhétorique : non seulement dans ses formes verbales
265 devient l’idéal nostalgique — et naissance d’une poésie à formes fixes, très compliquées et raffinées, sans précédent dans to
266 répondre. Tout le monde admet aujourd’hui que la poésie provençale et les conceptions de l’amour qu’elle illustre, « loin de
267 dit-on. Brinkmann et d’autres ont supposé que la poésie latine des xie et xiie siècles avait pu fournir des modèles : tout
268 avaient trop peu de culture pour connaître cette poésie . Ainsi de chaque réponse proposée : le « sérieux » des savants parais
269 nsons d’amour, qui forment les trois quarts de la poésie provençale, une image fidèle de la réalité et un pur assemblage de fo
270 rès Aroux et Péladan, si le secret de toute cette poésie ne devrait pas être cherché beaucoup plus près d’elle qu’on ne l’a fa
271 ’espère le montrer par ce livre.) 7.Hérésie et poésie Doit-on considérer les troubadours comme des « croyants » de l’Égl
272 e admirablement invariable. On peut concevoir une poésie — même très belle — qui serait faite de lieux communs dont le poète n
273 ours ne parlent point de leurs croyances dans les poésies qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaien
274 ui ! tout comme tel converti dans la plus récente poésie voue à la Vierge des images qu’il avait inventées pour d’autres. Peir
275 s que l’on compare ces lieux communs à ceux de la poésie cléricale de l’époque. Un spécialiste aussi sceptique que Jeanroy n’a
276 t que l’absence de signification symbolique d’une poésie serait un fait beaucoup plus scandaleux que ne peut l’être à nos yeux
277 devrait porter la question… Et enfin toute cette poésie baignait dans l’atmosphère la plus chargée de passions. Les actions q
278 is plus quel érudit qu’il semblerait que toute la poésie des troubadours fût l’œuvre d’un seul auteur louant une Dame unique !
279 e en Arabie, et de plus, s’était exprimée par une poésie religieuse dont les métaphores érotiques offrent les plus frappantes
280 l lui répondit qu’il fallait ignorer à la fois la poésie provençale et l’arabe pour soutenir un pareil paradoxe. Mais Schlegel
281 63 : « Un abîme sépare la forme et l’esprit de la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre sava
282 la poésie romane de la forme et de l’esprit de la poésie arabe. » Un autre savant, Dozy, déclare à cette époque qu’on n’a pas
283 ptoire fait sourire. De Bagdad à l’Andalousie, la poésie arabe est une, par la langue et l’échange continu. L’Andalousie touch
284 langue des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au dernier c
285 que déterminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste.) L
286 par plusieurs sectes. Une forme toute nouvelle de poésie naît dans le midi de la France, patrie cathare : elle célèbre la Dame
287 en l’occurrence. 23. Id. 24. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, 1934. 25. A. Jeanroy, Introduction à une A
288 ogie des troubadours, 1927. 26. A. Jeanroy, La Poésie lyrique des troubadours, I, p. 69. 27. E. Wechssler, Das Kulturprob
289 lisé mais « adultère » par les catholiques. 48. Poésie lyrique des troubadours, II, p. 306. 49. Par exemple, le médiéval se
290 lignes d’amour peut être suivi à travers toute la poésie latine du Moyen Âge, jusqu’à la Renaissance, où on le retrouve chez M
291 cle breton plus réellement, je crois, que dans la poésie des troubadours. 85. H. Hubert, Les Celtes, II, p. 286. 86. H. Hub
97 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
292 et visibles, et s’offre à une grâce inconnue. La poésie moderne nous a montré combien d’exemples de ces départs à l’aventure,
293 positions curieuses, mais inévitables Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en déri
294 on qui en dérive. C’est à cette origine que notre poésie doit son vocabulaire pseudo-mystique ; et c’est dans ce vocabulaire q
295 iée comme hérésie, et passée dans les mœurs comme poésie , que les mystiques chrétiens utiliseront ses métaphores devenues prof
296 l’Éros à Vénus, elle va jusqu’à confondre avec la poésie d’un amour qui serait tout profane ; les confusions qu’elle entretien
297 harme trompeur de l’art : ils n’en gardent que la poésie  ; et voici que cent ans et trois-cents ans plus tard, ce vêtement don
298 signe d’un ressentiment profond à l’endroit de la poésie , et en général, de toute activité créatrice — donc risquée — de l’esp
299 hommes sans foi, mais bouleversés par sa brûlante poésie , ne cherchera plus dans la mort que la suprême sensation. Et de même,
98 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
300 cole dite des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est e
301 faire naître, on a vu pourquoi (au livre II), une poésie plus adéquate que nulle autre à servir la mystique orthodoxe. Et cett
302 endance hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise. C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moy
303 apporte à glorifier la chasteté. Fabliaux contre poésie , cynisme contre idéalisme. Le Débat de l’âme et du corps qui date pré
304 ans varier le moins du monde ses lieux communs de poésie courtoise137. Dante a vengé d’avance les troubadours en mettant en En
305 our que Sade nous parle de son admiration pour la poésie de Pétrarque. Admiration traditionnelle dans sa famille, depuis le ma
306 , tout ce qui est limité finit par la mort, toute poésie a quelque chose de tragique. Une union qui est conclue même pour la m
307 as autre chose lorsqu’il baptise cet inconnu : la poésie  : Et voici que jaillit, pur feu céleste qui réchauffe et éclaire san
308 anroy (op. cit., II, p. 130), on ne trouve aucune poésie spécialement consacrée à la Vierge avant le deuxième tiers du xiiie
99 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
309 et du monde, devient alors pour le lecteur une «  poésie  » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la p
310 le lecteur une « poésie » équivoque et brûlante. Poésie toute profane d’apparences, dont la puissance de séduction s’accroît
311  : dernier relent de la mystique primitive. De la poésie à l’anecdote piquante, la passion c’est toujours l’aventure. C’est ce
100 1939, L’Amour et l’Occident (1972). L’amour action, ou de la fidélité
312 domaines les plus divers : le culte du nombre, la poésie de l’évasion, l’envahissement de la culture par les passions national