« Comment libérer l’▶État ◀de▶ ◀la▶ tyrannie ◀de▶ ◀l’▶Argent ? » (10 juin 1938)c d
Nous sommes en train de passer du règne ◀de▶ ◀la▶ finance totalitaire (libéralisme) au règne ◀de▶ ◀l’▶État totalitaire, par une logique dont ◀la▶ rigueur montre assez que ◀les▶ facteurs humains ont cessé ◀d’▶y jouer.
Comme on ne peut supprimer ni ◀l’▶État ni ◀l’▶argent, ◀le▶ problème que pose ◀l’▶homme est celui-ci : remettre ◀l’▶État et ◀l’▶argent à leur place ◀d’▶instruments techniques.
Schéma : un État souverain dans ◀l’▶aire délimitée ◀de▶ sa capacité ; administrant ◀les▶ entreprises qui échappent par leurs dimensions mêmes à ◀la▶ souveraineté communale, telles que chemins de fer, postes, statistiques économiques ; fournissant aux communes et aux entreprises privées certains crédits et ◀la▶ main-d’œuvre indifférenciée (service civil) ; privé ◀de▶ toute autorité politique, celle-ci appartenant au gouvernement proprement dit, émanation des communes fédérées et des patries locales, et seule expression unitaire ◀de▶ ◀la▶ Nation ; jouissant ◀d’▶un pouvoir dictatorial dans ◀l’▶application ◀de▶ ses pouvoirs strictement définis par ◀le▶ gouvernement, et ◀de▶ nature technique ; répartissant ses bénéfices sous forme de minimum vital distribué par ◀l’▶entremise des communes.
Ainsi serait évitée ◀la▶ collusion des puissances financières avec ◀le▶ Parlement et ◀l’▶exécutif, collusion responsable ◀de▶ ◀la▶ mauvaise marche des administrations publiques, et ◀de▶ cette erreur économique — entre autres — qu’est ◀la▶ guerre totale, cancer ◀de▶ notre « paix ».
Il n’y a ◀de▶ liberté possible pour ◀les▶ communes et ◀les▶ personnes que sur ◀la▶ base ◀d’▶une organisation rationnelle des servitudes publiques, c’est-à-dire ◀d’▶une dichotomie rigoureuse entre ce qui relève ◀de▶ ◀l’▶exécution technique et ce qui relève ◀de▶ ◀l’▶opinion et ◀de▶ ◀la▶ création, toujours personnelle. C’est ◀la▶ confusion des pouvoirs matériels et ◀de▶ ◀l’▶autorité, dee ◀l’▶organisé et ◀de▶ ◀l’▶organisateur, ◀de▶ ◀l’▶État et ◀de▶ ◀la▶ Nation, qui conduit au désordre flagrant des démocraties, et à cette fixation brutale du même désordre qu’on nomme ◀l’▶ordre totalitaire.
Telle est mon « utopie » : c’est ◀la▶ solution pratique proposée par l’Ordre nouveau. Quant aux moyens ◀d’▶y parvenir, ◀de▶ ◀l’▶imposer, ils relèvent ◀d’▶une action spirituelle au premier chef, et vous savez que je n’entends pas ◀le▶ spirituel au sens évanescent des libéraux, mais bien comme une action, tant publique que secrète, qui mobilise ◀le▶ tout ◀de▶ ◀l’▶homme, et qui seule est transformatrice. Mais ce n’est pas sur ces voies que vous m’interrogez, je crois.