Quelle guerre cruelle (octobre-novembre 1944)m
Je trouve deux hommes en moi. Ils mènent cette guerre en moi-même. L’un n’est guère bon, mais l’autre est pire, et j’ai choisi sans hésiter jamais. On peut appeler le premier démocrate et le second totalitaire. On peut aussi les▶ nommer Pierre et Paul, ou moi et l’autre, ou nous et ◀l’▶ennemi : car « ◀la▶ seule chose qui importe est de gagner ◀la▶ guerre ». Là-dessus, nous tombons d’accord. Mais sur ◀le▶ sens des mots gagner ◀la▶ guerre, je trouve très peu d’accord autour de moi. Si j’essayais de m’entendre d’abord ? Et de comprendre, s’il se peut, ◀la▶ question que cette guerre pose et ne peut résoudre.
Par dépit, par fatigue, ou par esprit de polémique, beaucoup de penseurs ont estimé depuis cent ans que ◀les▶ réalités économiques étaient plus fortes que ◀l’▶esprit et que ses choix. Or ces réalités ne faisaient que traduire en quantités physiquement mesurables notre attitude spirituelle. Elles étaient résultats et non pas causes. Car il n’y a pas d’abord ◀la▶ loi de ◀l’▶offre et de ◀la▶ demande, il y a d’abord nos offres et nos demandes, selon nos rêves et nos passions. Il n’y a pas d’abord ◀les▶ machines puis une société qui doit subir leurs lois, mais il y a d’abord des hommes qui choisissent de construire des machines plutôt que d’avoir faim, ou de chercher ◀la▶ sagesse, ou de prier devant un symbole ancestral. Il n’y a pas d’abord ◀les▶ faits et puis ◀l’▶humanité qu’ils guident ou blessent, mais il y a d’abord ◀l’▶humanité créatrice ou malade, et puis des faits qui expriment avec un peu de retard ce génie ou cette maladie. (Postérité, je rougis de tant de platitudes, mais de mon temps on ◀les▶ taxait de paradoxes.)
Ainsi de ◀la▶ guerre actuelle : il importe de voir qu’elle se passe d’abord en chacun de nous, et qu’elle figure dans son ensemble ◀la▶ crise d’un conflit psychologique de proportions mondiales, de portée séculaire.
Lorsqu’un individu refoule pendant longtemps ses facultés créatrice, imaginative, affective, sexuelle, intuitive, etc. et se réduit théoriquement à ◀la▶ raison commune, il arrive que ◀les▶ facultés exilées dans son inconscient se révoltent soudain et ◀l’▶attaquent en force, par une espèce d’éruption volcanique nommée névrose. Alors ◀l’▶homme se croit menacé par ce qu’il appelle des esprits. Il est victime de terreurs inexplicables. Des cauchemars envahissent sa vie quotidienne, ◀le▶ persécutent et lui rendent ◀l’▶existence impossible. Il se persuade que des forces absolument distinctes de son être ◀l’▶attaquent avec une férocité sans précédent. Il devient aliéné, c’est-à-dire qu’il devient ◀la▶ proie d’un autre. Un médecin qu’il jugera très brutal et hostile lui suggère alors que cet « autre » n’est en fait qu’une part de lui-même. S’il comprend cela et s’il ◀le▶ croit, ◀le▶ malade guérira peut-être. Sinon, il faudra ◀l’▶enfermer dans une camisole de force. Il ne fera plus de mal, mais il restera fou.
Au Moyen Âge, on disait qu’un tel homme était possédé, et on ◀l’▶exorcisait par des cérémonies souvent efficaces. Au xixe siècle, on disait qu’il était fou, et ◀l’▶on essayait d’abord de ◀le▶ raisonner, puis de ◀le▶ réduire à ◀la▶ raison, par des procédés contraignants. En cas d’échec, on ◀le▶ mettait derrière des barreaux.
◀La▶ guerre actuelle est une névrose collective que nous sommes en train de traiter par ◀les▶ méthodes ◀les▶ plus propres à ◀l’▶aggraver, après ◀l’▶avoir provoquée : ◀les▶ méthodes du siècle dernier, rationalistes ou punitives.
◀Le▶ malade, c’est ◀l’▶humanité. ◀La▶ partie consciente de ◀l’▶humanité se voit attaquée par des figures de cauchemar qui symbolisent un inconscient trop longtemps opprimé, nié, laissé inculte9.
On a tenté de raisonner cet inconscient et de ◀le▶ forcer à se tenir tranquille. Privé de moyens de s’exprimer à sa manière, affolé par nos arguments, il n’a plus trouvé d’autre issue que dans une révolte explosive. ◀Le▶ cauchemar envahit ◀la▶ planète. ◀L’▶humanité comme aliénée se flagella et se meurtrit : elle fait ◀la▶ guerre. Exactement, elle se ◀la▶ fait. Elle ne tardera pas à tomber épuisée et à se passer ◀la▶ camisole de force d’un régime d’ordre pour incurables : ce sera ◀la▶ paix.
Ces remarques m’amènent à une proposition que je voudrais défendre et illustrer dans une série d’écrits à venir : il est temps que ◀la▶ pensée politique rejoigne ◀la▶ psychologie contemporaine.
Depuis quatre ans, nous essayons de mener ◀la▶ guerre psychologique10 à ◀l’▶instar des nazis qui ◀l’▶avaient inventée. Au seuil de ◀la▶ paix, il est temps de chercher au moins ◀les▶ principes d’une politique psychologique. Je ne parle pas de propagande : celle-ci n’est qu’une tactique de bombardement. ◀La▶ politique que j’imagine serait une cure. Mais avant de ◀l’▶entreprendre, il nous faudrait un diagnostic. Tentons d’en indiquer les premiers éléments. Si cette génération n’a pas ◀le▶ courage de s’avouer plus profondément qu’aucune autre, il ne faut en attendre rien de bon, ni rien de grand, ni rien de vrai. Essayons une autoanalyse. C’est notre chance peut-être unique.
1. ◀La▶ guerre nous plaît. Toutes ses victimes ◀le▶ nient, et presque tous ceux qu’elle fait vivre. Je dis que ◀la▶ guerre nous plaît inconsciemment. Autrement, elle serait impossible. Tous, nous sommes contre, et nous ◀la▶ faisons tous : expliquez cela.
— « Pardon ! ils n’ont pas ◀le▶ droit de ◀le▶ dire. »
Sommes-nous sûrs de ◀l’▶avoir, ce droit ? Avons-nous fait enquête avant de partir ? Sommes-nous en possession des pièces du procès ? Quand cela serait, ce ne serait pas grand-chose. Car ◀la▶ guerre ne résulte pas d’une opération légale ou d’une enquête scientifique, mais elle ressemble à une colère, à une perte de patience ou de maîtrise de soi, à ◀la▶ réaction automatique d’un mystérieux sens de ◀l’▶honneur blessé. Flamme aveuglante, vague de sang, terreur froide, ou goût du suicide. Ne me parlez pas de droits, vous n’y avez pas pensé. Nous avons « fait notre devoir » et pas de question. Je dis que ◀la▶ guerre nous plaît. Elle arrange bien des choses. Elle ajourne nos vrais conflits. Elle tire de nous ce que ◀la▶ paix n’en tirait plus. Elle offre ◀l’▶avantage incomparable de sanctionner notre acquittement par contumace. Elle est ◀le▶ grand non-lieu de millions d’hommes — ◀le▶ non-lieu —, ce vrai no man’s land où ◀l’▶on n’est plus responsable de soi.
◀La▶ guerre ancienne était une chance offerte à ◀l’▶instinct combatif ; c’était ◀l’▶affaire des mâles, ◀le▶ jeu des coqs ornés pour ◀l’▶occasion de leurs plus belles plumes. ◀La▶ guerre actuelle a perdu ces attraits. Tout le monde ◀la▶ fait, en salopette, en kaki, ou en tablier. Dans la plupart des cas, loin de ◀le▶ combler, elle déçoit ◀l’▶instinct combatif : comptez qu’une fraction très réduite de ◀l’▶humanité — presque totalement mobilisée — combat en fait sur ◀les▶ champs de bataille. Seule une fraction de cette fraction connaît ◀le▶ corps à corps, ◀la▶ bataille d’hommes. Qu’aimons-nous donc tous dans ◀la▶ guerre, que nous soyons civils ou combattants ? C’est ◀l’▶état d’exception proclamé dans ◀la▶ nation entière et dans tous ◀les▶ domaines. Ainsi ◀la▶ guerre devient pour nous ◀l’▶équivalent de ◀la▶ fête chez ◀les▶ peuples anciens, elle en possède ◀les▶ attributs ◀les▶ plus aisément reconnaissables : ◀les▶ lois sont suspendues, ◀les▶ budgets sans limites, ◀les▶ passions collectives déchaînées, ◀le▶ déguisement de rigueur, ◀le▶ sacrifice humain légal, et ◀les▶ valeurs morales changent de signe : tu tueras, tu voleras, tu diras de faux témoignages avec honneur. Je parle d’état d’exception comme on dirait état de siège, état de grâce. Et ◀les▶ trois ne sont point sans rapports. Comme ◀la▶ fête chez ◀les▶ primitifs, ◀la▶ guerre est ◀le▶ « grand Temps » de ◀l’▶humanité moderne. Elle nous fournit ◀la▶ seule excuse que notre esprit puisse accepter pour suspendre ◀le▶ cours d’une existence de plus en plus conforme aux prévisions des grandes compagnies d’assurances. (Quelle fête immense faudrait-il à ce siècle pour lui faire oublier son goût de ◀la▶ guerre ! Quel drame nouveau, pour remplacer, sur ◀la▶ scène vide, ◀l’▶Ennemi déchu ?)
C’est pourquoi ◀la▶ paix nous angoisse au moins autant qu’elle nous attire.
Pourtant viendra ◀la▶ paix, bientôt. Et ce sera peut-être pour des siècles. (Il y aura trop d’avions du même côté.) Mais comment ◀l’▶homme compensera-t-il ◀le▶ manque de guerres ? Nous avons tout prévu contre un futur Hitler, rien contre son absence, autant que je sache. ◀Le▶ seul type d’héroïsme que ◀l’▶Occident ait su concevoir (depuis qu’on n’allume plus de bûchers pour ◀les▶ chrétiens et qu’ils tolèrent ◀les▶ hérétiques), c’est ◀la▶ mort sous ◀les▶ balles pour ◀la▶ Patrie ou pour ◀le▶ parti. Mais s’il n’y a plus de guerres, qui fera ◀les▶ héros ? Qui réveillera ◀le▶ sens du sacrifice ? Pour qui ? Pour quoi ? Jamais ◀l’▶humanité ne fut moins préparée pour ◀la▶ paix, car jamais elle ne fut plus dépourvue de respect pour ◀les▶ vertus que ◀l’▶esprit seul sait pousser jusqu’au paroxysme. Et comment vivre, s’il n’y a plus de paroxysmes ?
◀La▶ guerre nous plaît. Nous ◀le▶ nions tous, et c’est normal. Mais je propose un test précis. Pourquoi tant de réticences à décider ◀le▶ désarmement général, total et définitif de tous ◀les▶ peuples, appuyé par une interdiction absolue de fabriquer des armes et d’enseigner à s’en servir ? Je ne sais pas mieux que la plupart ce qui résulterait d’une décision de ce genre, mais je sais que la plupart résistent à priori à cette idée. Je vois des moustaches qui tremblent avant même que ◀la▶ bouche ne s’ouvre. Et cependant, ils ne sont guère capables de me donner sur-le-champ, avec calme, de bonnes raisons bien étudiées d’un tel refus. C’est un refus instinctif, comme ils disent. Et c’est tout ce que je voulais leur faire dire. (Il leur reste à me traiter de défaitiste.)
Une politique qui négligerait ◀le▶ fait que ◀la▶ guerre nous plaît pour des raisons profondes, cette politique serait incapable de rien conduire, ni de rien prévoir d’autre que d’astucieux traités de commerce que ◀la▶ prochaine guerre annulerait.
2. Hitler. — Nous pensons qu’Hitler est un monstre avec lequel nous n’avons rien de commun. Il s’agit de ◀le▶ détruire avant toute autre tâche. Point de vue indispensable pour gagner ◀la▶ guerre. Point de vue stérile et désastreux dès qu’il s’agit de ◀la▶ paix.
Hitler n’est pas en dehors de ◀l’▶humanité, mais en elle. Bien plus, il n’est pas seulement devant nous, mais en nous. Il était en nous avons d’être contre nous. C’est en nous-mêmes d’abord qu’il se dresse contre nous. Et quand nous ◀l’▶aurons tué, il nous occupera sans coup férir si nous n’admettons pas qu’il est une part de nous, ◀la▶ part du diable dans nos cœurs.
Hitler se taira d’ici peu. Son aventure prendra fin dans ◀la▶ catastrophe prévue. Et devant ◀le▶ cadavre gisant de ◀l’▶homme qui fit trembler tout ◀l’▶univers, voici que nous nous écrierons avec une stupéfaction mêlée de honte : — Comme il était petit !
Il n’était grand, comme Satan lui-même, que de ◀la▶ grandeur de nos misères secrètes.
Dans ◀la▶ réalité psychologique du siècle, Hitler aura joué ◀le▶ rôle d’un personnage de rêve d’angoisse. Ce rêve collectif a modelé notre histoire, mais il était d’abord dans ◀l’▶ombre de nos âmes. On a remarqué que dans un cauchemar, ce qui nous terrifie n’est pas toujours ◀l’▶aspect du personnage en scène, qui peut être emprunté à ◀la▶ réalité ◀la▶ plus banale, mais c’est plutôt ◀l’▶intensité de ◀la▶ passion hostile ou criminelle dont il nous paraît animé. Il se charge à nos yeux d’une puissance de terreur dont nous n’avions sans doute jamais eu ◀l’▶expérience. Et pourtant c’est une part de nous-mêmes qui machine cette brusque épouvante, ramassant dans un geste, une forme, une atmosphère, tout ce que nous refusions d’admettre en nous. ◀Le▶ cauchemar nous apprend qu’il ne suffit pas de refuser un instinct ou quelque tentation pour ◀les▶ supprimer. Il s’agit de ◀les▶ utiliser, ou de s’en guérir ; sinon soyons certains qu’ils vont revenir en force, sous un déguisement séduisant, ou sous ◀la▶ forme d’un monstre archaïque. ◀L’▶ogre à ◀la▶ petite moustache est l’un de ces monstres. Nous en verrons bien d’autres, si nous nous contentons de lutter contre ◀les▶ signes extérieurs du mal, sans essayer d’en modifier ◀les▶ causes dans nous-mêmes11.
Mais ceci pose un problème nouveau : ◀le▶ problème de ◀la▶ religion.
3. Il faut une religion pour ◀le▶ peuple. Entendons : pour qu’un peuple subsiste. Toute ◀la▶ sociologie moderne ◀le▶ prouve. À son défaut, Hitler ◀l’▶aurait fait voir par ◀le▶ moyen de cette religion synthétique (comme ◀le▶ caoutchouc) qu’est ◀le▶ national-socialisme. Je ne parle pas ici du christianisme, mais de ◀la▶ religion en général, comme phénomène humain, cause et produit de toute communauté vivante. Je parle d’un instinct aussi fondamental et naturel que ◀la▶ sexualité. Il est incontestable que ◀le▶ rationalisme12 a déprimé depuis des siècles ◀le▶ sens religieux des Occidentaux. Car non content de combattre et d’évacuer ◀les▶ coutumes religieuses périmées (c’était son droit et son devoir), il s’est méthodiquement refusé à laisser naître des coutumes nouvelles (en ceci protestant, mais sans ◀la▶ foi). Or ◀les▶ coutumes religieuses quelles qu’elles soient, sacrifices, fêtes, orgies ou jeûnes, disciplines morales ou mystiques, prières ou rites, sont ◀les▶ moyens qu’a trouvé ◀l’▶homme pour capter ses puissances obscures et ◀les▶ ordonner à des fins tantôt pratiques, tantôt transcendantales. Canaux exutoires ou écluses, elles assurent ◀la▶ circulation entre ◀l’▶inconscient collectif et ◀l’▶activité quotidienne. Condamnez-◀les▶ et vous créerez une sécheresse générale, nécessairement suivie d’une rupture de digues et de ◀l’▶interruption catastrophique des forces sombres de ◀la▶ cité. ◀La▶ raison peut nier ou négliger ces forces, elle ne peut pas ◀les▶ enchaîner.
Si elle détruit tous ◀les▶ moyens connus de ◀les▶ apprivoiser, et prohibe ◀la▶ recherche hasardeuse de moyens nouveaux, elle fait lever des monstres autour de nous. Imaginons une similitude assez exacte : si nos animaux domestiques se révoltaient soudain, nous attaquaient, exigeaient que nous ◀les▶ adorions : leur révolte serait notre carence.
◀Le▶ rationalisme régnant peut produire des avions en masse et par ce moyen-là venir à bout d’Hitler ; mais il ne pourra prévenir ◀la▶ multiplication prochaine d’autres symptômes de ◀la▶ même névrose. Tout porte à croire que nous allons entrer dans une ère de religions aberrantes. Ou, comme ◀le▶ dit une grande légende indienne, dans ◀l’▶ère de ◀l’▶Accroissement des Monstres. ◀Les▶ pires sottises et ◀les▶ thaumaturgies ◀les▶ plus grossières sont destinées à susciter dans ◀l’▶après-guerre ◀l’▶enthousiasme éperdu des foules. Et ◀les▶ calculs politiques ◀les▶ plus sains des réalistes et des experts seront vidés d’un coup par ces lames de fond.
Certains intellectuels incrimineront alors ◀l’▶instinct religieux, cette « survivance ». Et nous lirons encore des jérémiades sur ◀le▶ déclin de ◀l’▶esprit et ◀l’▶abandon des grands principes. « C’est inconcevable ! » opineront-ils, ◀les▶ bras au ciel. Mais c’est très simple. Un homme qui meurt de faim mange n’importe quoi pour tromper sa faim, faute de mieux. ◀La▶ raison n’ose pas dire qu’il a tort d’avoir faim. Dira-t-elle qu’il a tort d’avoir soif de religion ? De tromper cet instinct rendu furieux par des siècles de privation ? Elle dénoncera vainement des délires collectifs dont elle sera la première responsable, aussi vrai que ◀le▶ régime de ◀la▶ prohibition fut responsable des méfaits de ◀l’▶alcool frelaté, en Amérique.
Je ne demande pas que des sorciers ni même des prêtres dirigent ◀l’▶État : c’est ◀le▶ péril qu’il faudrait conjurer.
Mais je pense qu’il est temps de renoncer à ◀la▶ vieille politique de ◀l’▶équilibre des grandes puissances nationales et des trusts : elle ne peut plus saisir ◀les▶ éléments de notre conflit. Il est temps de nous orienter vers une politique d’équilibre des grandes puissances psychologiques, dans ◀les▶ masses, à ◀l’▶échelle du globe. Et s’il faut des experts autour du tapis vert, qu’on appelle des psychiatres plutôt que des banquiers. ◀L’▶argent ne chasse pas ◀les▶ démons.