L’eau▶ ou L’esprit de la tempête
1. — L’Esprit dansait à la surface des ◀eaux▶, car la Tempête n’avait pas encore pénétré dans les profondeurs. Quand l’Esprit s’apaisait, les ◀eaux▶ mouraient, heureuses.
2. — Lorsque l’Esprit descendit sur les ◀eaux▶, et que sa danse fut noyée dans la substance sous-marine, la Tempête devint l’âme des ◀eaux▶.
3. — Les grandes ◀eaux▶ portaient à leur surface l’Arche de Paix, mais les hommes qui voulaient encore la danse pour danser furent noyés : ils allèrent la chercher dans cette profondeur où l’Esprit pour la paix l’avait un temps abandonnée. Trouvant la mort aux tempêtes profondes.
4. — Les grandes ◀eaux▶ agitées par l’Esprit submergent le psalmiste, la douleur l’a noyé, et son salut n’est plus que dans la mort par l’◀eau▶. L’amertume acceptée jusqu’à la mort le purifie et le rend à l’Esprit.
5. — L’◀eau▶ du Baptiste est l’◀eau▶ mortelle de l’Esprit, la danse de l’Esprit dans l’âme des enfants, l’eau-mère. Et l’homme s’y noie et y meurt de douleur, il est noyé par l’amertume non par l’◀eau▶. C’est la saveur d’une vie nouvelle.
6. — « Vous êtes le sel de la Terre », leur fut-il dit. Mais l’Esprit danse dans les ◀eaux▶ salées. Méditez le symbole du Poisson. Lui seul peut vivre dans les grandes ◀eaux▶, dans l’amertume et dans la danse.
7. — Les grandes ◀eaux▶ ne sont pas pour nos soifs, car l’assoiffé n’y trouve qu’un désert. C’est comme un feu. Mourir de soif dans l’◀eau▶ de l’amertume, là où l’ivresse est impossible, et où le sel a sa saveur de mort, c’est la vie même de l’Esprit, mort de la vie, et vie de la danse profonde. Puis il faut vivre sur la Terre au sel aigu.
8. — Pour tous les morts par l’◀eau▶ amère, où l’Esprit danse dans les vagues profondes, Christ a promis l’◀Eau▶ vive gratuitement. L’amertume acceptée, la mort par l’◀eau▶, est le prix du Royaume, un don pur.
9. — Ainsi pour l’homme deux fois né, mort par l’◀eau▶ et le sel dans la danse, mais ressuscité par l’◀Eau▶ vive, il n’est plus d’obole de péage. L’Esprit le porte sur les ◀eaux, vol de colombes.