Le▶ sort ◀de▶ ◀l’▶an 2000 se joue dans nos écoles (mars 1972)an
◀Les▶ trois urgences
Lorsque se réunit ◀le▶ congrès ◀de▶ La Haye, sous ◀la▶ présidence ◀de▶ Churchill, en mai 1948, il paraissait urgent ◀de▶ faire ◀l’▶Europe pour empêcher ◀le▶ retour des folies ◀d’▶hier : deux guerres mondiales déclenchées par ◀le▶ choc ◀de▶ nos nationalismes étatisés.
À cette urgence définie en termes de contre-passé, et qui allait aboutir à ◀la▶ formation du Conseil de l’Europe, succéda bientôt ◀l’▶urgence du présent : restaurer ◀l’▶économie du continent. Et ce fut ◀la▶ période des organisations intergouvernementales : plan Marshall, OECE, Communautés ◀de▶ Luxembourg et Bruxelles. ◀La▶ lenteur, évoquant celle ◀de▶ certains cauchemars, et ◀la▶ systématique insuffisance ◀de▶ ces « réalisations » expliquent ◀la▶ montée soudaine, à laquelle nous assistons, ◀d’▶une urgence tout à fait différente, définie cette fois-ci en termes d’avenir : savoir si ◀l’▶an 2000 ◀de▶ ◀l’▶Europe ouvrira une apocalypse du genre humain ou s’il présentera au monde ◀le▶ modèle ◀d’▶une civilisation post-industrielle équilibrée, voilà qui sera déterminé, en bonne partie, ◀d’▶une manière largement irréversible, par ◀les▶ mesures que nous prendrons dès aujourd’hui et dans ◀les▶ dix ou quinze années qui viennent.
◀Le▶ sort ◀de▶ ◀l’▶an 2000 se joue maintenant
Il est clair, en effet, que ◀les▶ maisons que nous bâtissons, ◀les▶ plans ◀d’▶urbanisme que nous décidons ou négligeons ◀de▶ décider, ◀les▶ centaines ◀de▶ milliers ◀d’▶hectares que nous bétonnons dans ◀le▶ monde entier (supermarchés, parkings, autoroutes, aéroports), dessinent d’ores et déjà ◀le▶ paysage ◀de▶ ◀l’▶an 2000. Non seulement parce que ces constructions vont rester là comme des crânes vides ou des pans ◀de▶ désert rongés pendant des siècles (il serait beaucoup trop cher ◀de▶ ◀les▶ raser, presque impossible ◀d’▶effacer leurs traces) mais aussi parce qu’on sait que pour reconstituer ◀l’▶humus détruit en quelques heures par ◀les▶ traxs ou recouvert par ◀la▶ marée montante du béton, il faudrait des millions ◀d’▶années.
Ce que nous faisons aujourd’hui engage ou compromet irrévocablement — mais aussi peut favoriser, si c’est bien fait — des aspects décisifs ◀de▶ ◀l’▶an 2000, et cela non seulement dans ◀le▶ monde physique — villes et routes, habitat environnement — mais dans ◀le▶ monde moral, dont ◀le▶ physique matérialise ◀les▶ structures et ◀les▶ valeurs. Et voilà qui dépend ◀de▶ ◀l’▶éducation.
◀L’▶Europe ◀de▶ ◀l’▶an 2000 sera gérée soit par ◀les▶ Européens qui ont aujourd’hui ◀de▶ dix à vingt ans, et qui sont ◀les▶ élèves ◀de▶ nos écoles, soit par une commission américaine (selon ◀la▶ prévision ◀de▶ Valéry)12, soit par des commissaires soviétiques, ou par quelque combinaison des deux.
Si ◀l’▶Europe est gérée par ◀les▶ Européens, c’est qu’elle aura réussi son union ; car autrement elle ne pourra rien à opposer aux entreprises des deux impérialismes, ◀l’▶économique et ◀l’▶idéologique. Mais pour qu’elle réussisse son union, qui ne peut être que fédérale, il faut que ◀les▶ jeunes Européens soient élevés dès maintenant dans un climat mental, psychologique et affectif qui prépare cette union, qui ◀l’▶implique, et qui ◀la▶ rende possible et nécessaire ; alors que ◀le▶ climat ◀de▶ ◀l’▶École depuis cent ans, fait précisément ◀le▶ contraire.
Depuis cent ans…
◀L’▶École devenue obligatoire dans la plupart de nos pays, vers ◀les▶ années 1880, prépare des nationalistes. Elle présente ◀l’▶État-nation ◀de▶ modèle napoléonien centralisé, uniformisé et territorialement borné, comme le dernier mot ◀de▶ ◀l’▶Histoire, ◀la▶ seule forme pensable ◀de▶ société humaine. Et du même coup, elle tend à nous faire croire que cet État-nation a toujours existé, telles une Idée platonicienne ou une Essence métaphysique. Ainsi des neuf nations (ou fragments ◀de▶ nations) qui forment ◀la▶ France actuelle13 : à en croire ◀les▶ manuels ◀d’▶histoire français, ◀les▶ rois ◀de▶ France ne ◀les▶ ont pas conquises par ◀la▶ force ou ◀la▶ ruse, ils ◀les▶ ont simplement « réunies » de manière à remplir ◀l’▶Hexagone, forme idéale créée par Dieu, par ◀la▶ Raison ou par ◀la▶ nature, selon ◀les▶ écoles successives ◀d’▶idéologues, ◀d’▶historiographes et ◀de▶ géographes.
Par ailleurs, cette vision ◀de▶ ◀l’▶Histoire (et du même coup ◀de▶ ◀la▶ géographie, ◀de▶ ◀l’▶économie, ◀de▶ ◀la▶ sociologie et du civisme) primo est fausse, contraire aux faits ◀les▶ plus patents, et secundo rend impossible toute union supranationale ou fédérale, à ◀l’▶échelle du continent.
◀La▶ condition sine qua non
Si donc ◀l’▶on veut que ◀l’▶Europe ◀de▶ ◀l’▶an 2000 soit gérée par ◀les▶ Européens, c’est-à-dire ait fait son union, il faut que ◀l’▶École cesse ◀d’▶enseigner que ◀les▶ seules réalités sont ◀les▶ États-nations, car ceux-ci par principe s’opposent à toute espèce ◀d’▶union sérieuse, qui s’opère dans ◀la▶ réalité et non dans ◀les▶ discours ministériels. Il faut que ◀l’▶École cesse ◀d’▶enseigner que ◀la▶ souveraineté nationale est un absolu religieux, ◀le▶ seul que ◀l’▶on vénère encore et que ◀les▶ Pouvoirs ◀de▶ ◀l’▶Ouest comme ◀de▶ ◀l’▶Est invoquent comme ◀le▶ suprême recours contre ◀les▶ mesures ◀d’▶union que tout appelle.
Il faut que ◀l’▶horizon ◀de▶ ◀l’▶enseignement ne soit plus ◀la▶ nation et ses mythes orgueilleux, mais ◀la▶ région et ses réalités tangibles, puis ◀l’▶Europe et ses réalités culturelles, enfin ◀l’▶Humanité, unité biologique, écologique et spirituelle.
Il n’y aura pas ◀d’▶Europe unie en ◀l’▶an 2000 si ◀l’▶on ne commence pas aujourd’hui et si ◀l’▶on n’achève pas dans ◀les▶ années qui viennent, une véritable mutation ◀de▶ ◀l’▶enseignement.
Car nos États sont gouvernés aujourd’hui par ◀les▶ manuels qui ont formé nos chefs d’État.
L’un d’entre eux répétait dans ses discours — répercutés par ses ministres et ◀les▶ députés ◀de▶ son parti — que « ◀l’▶Europe va ◀de▶ Gibraltar à ◀l’▶Oural ». Et sa politique étrangère se fondait en partie sur cette définition. Comment expliquer une erreur ◀de▶ « grandeur » aussi manifeste ? (On sait que ◀l’▶Oural, chaîne ◀de▶ collines et petit fleuve affluent ◀de▶ ◀la▶ Volga, en tous points comparables à ◀la▶ Ruhr, est ◀le▶ cœur du bassin ◀de▶ ◀l’▶industrie lourde ◀de▶ ◀l’▶URSS.) J’ai mis deux ◀de▶ mes étudiants sur ce problème. Ils ont trouvé que ◀la▶ grande majorité des manuels ◀d’▶histoire et ◀de▶ géographie des années 1900 à 1914, définissaient précisément ◀l’▶Europe comme allant « ◀de▶ Gibraltar à ◀l’▶Oural ».
◀L’▶an 2000 se joue aujourd’hui dans ◀les▶ leçons ◀de▶ nos écoles secondaires.
Si ◀l’▶École a fait ◀le▶ mal nationaliste en alignant ◀les▶ esprits pour ◀le▶ compte ◀de▶ ◀l’▶État — cependant que ◀l’▶Armée alignait ◀les▶ corps et que ◀la▶ Presse alignait ◀les▶ curiosités — c’est ◀de▶ ◀l’▶École que doit venir ◀le▶ remède.
Partant ◀de▶ cette grande évidence, nous nous posions dès 1958 ◀la▶ question suivante : comment ouvrir nos écoles à ◀l’▶Europe, en sorte qu’elles préparent désormais non plus ◀de▶ petits nationalistes, sujets passifs ◀d’▶un État sans visage, et rouages ◀d’▶une société mécanisée, mais bien des citoyens actifs et responsables ◀de▶ leurs appartenances multiples mais concrètes à leur commune, à leur région, à notre Europe, et à ◀l’▶Humanité dans son ensemble ?
Dès ◀le▶ printemps ◀de▶ 1961, nous arrêtions ◀les▶ grandes lignes ◀d’▶un programme aussi simple qu’ambitieux : faire ◀l’▶Europe en formant aujourd’hui ◀les▶ Européens ◀de▶ demain.
Nous expliquions ainsi nos objectifs :
◀L’▶Europe commence par ◀l’▶organisation : Conseil de l’Europe, Communautés européennes, CERN. Mais elle ne deviendra vivante que par ◀les▶ citoyens qui ◀la▶ vivront, conscients ◀de▶ leurs devoirs envers ce grand ensemble générateur ◀de▶ libertés que constitue leur civilisation.
Mais comment devenir citoyen ◀d’▶un pays qui n’en est pas un, puisqu’il n’a pas encore ◀de▶ politique commune et ◀d’▶organes gouvernementaux ? Point ◀d’▶Europe sans citoyens européens. Mais point ◀de▶ citoyens européens, sans une Europe politiquement constituée…
◀Le▶ moyen pratique pour sortir ◀de▶ ce cercle vicieux ne serait-il pas ◀de▶ s’appuyer sur quelque chose qui existe déjà bel et bien et qui joue un rôle important dans ◀la▶ formation ◀de▶ chaque Européen : ◀l’▶École ?
Or ◀l’▶École fait des citoyens pour ce qu’on veut, et trop souvent, pour ce que ◀l’▶État lui demande. Longtemps elle a fait des citoyens pour ◀la▶ nation seulement. Nous avons payé cela par ◀les▶ deux guerres mondiales. Pourquoi ne ferait-elle pas dorénavant, des citoyens pour une Europe unie, équilibrée, et pour une nouvelle société, condition ◀de▶ ◀la▶ paix mondiale ? Commencer ◀l’▶action en faveur d’un civisme européen par ◀l’▶École, et avec ◀l’▶aide des enseignants, non pas en ajoutant à des programmes déjà trop chargés des heures sur ◀l’▶Europe, mais en introduisant dans ◀les▶ leçons ◀d’▶histoire, ◀de▶ géographie, ◀d’▶économie, ◀de▶ langues, ◀d’▶art et ◀d’▶instruction civique, un angle ◀de▶ vision européen : telle a été dès ◀l’▶origine ◀l’▶idée directrice ◀de▶ ◀la▶ Campagne ◀d’▶éducation civique européenne. Et quant à ◀la▶ méthode, elle devait consister à équiper et à former au cours de stages quelques milliers ◀d’▶enseignants qui, à leur tour, propageraient ◀l’▶idée civique européenne parmi leurs collègues, et par ce procédé ◀de▶ démultiplication, atteindraient en peu ◀d’▶années une proportion très importante des élèves ◀de▶ tous nos pays.
Premiers résultats
Comment mesurer et certifier ◀les▶ résultats ◀d’▶une action éducative ? Ils sont par nature diffus, et visent à la fois ◀le▶ court terme des examens, ◀le▶ moyen terme ◀de▶ ◀la▶ préparation professionnelle, et ◀le▶ long terme ◀de▶ ◀l’▶intégration ◀de▶ ◀la▶ personne. Nul ne peut dire dans quelle mesure exacte ◀les▶ enseignants ◀de▶ nos pays ont été réellement touchés par ◀la▶ Campagne, c’est-à-dire ont orienté leur enseignement dans ◀le▶ sens ◀d’▶un civisme européen. Mais on peut citer quelques chiffres :
— 33 stages ◀de▶ formation, dans 15 pays, ont réuni jusqu’ici environ 1500 enseignants du Secondaire et 200 directeurs ◀de▶ lycées ou ◀d’▶écoles normales.
— 25 numéros ◀de▶ ◀la▶ revue Civisme européen ont paru en français, prenant ◀la▶ suite ◀de▶ 6 bulletins du Centre européen de la culture. Une édition anglaise paraît depuis 1971. Des éditions allemande néerlandaise, italienne, suivront.
D’autre part, on peut citer quelques résultats ◀de▶ nos stages, destinés à faire entrer ◀l’▶éducation européenne dans ◀les▶ programmes et ◀les▶ manuels :
— après ◀le▶ stage ◀de▶ Bruxelles, en 1963, des sessions nationales ◀de▶ formation pour enseignants sont organisées par ◀le▶ ministère belge ◀de▶ ◀l’▶Éducation et ◀de▶ ◀la▶ Culture ;
— en Irlande, à ◀la▶ suite du stage ◀de▶ Malahide, en 1965, un programme national ◀d’▶éducation civique est élaboré dans une optique européenne ;
— après ◀le▶ séminaire ◀de▶ Bruges, en 1968, sur ◀les▶ stéréotypes nationaux, un centre ◀de▶ recherches est créé à ◀l’▶Université ◀de▶ Gand, pour ◀l’▶examen des manuels et ◀les▶ contacts avec auteurs et éditeurs ;
— ◀de▶ nombreux manuels ◀d’▶histoire incluent désormais un chapitre final sur ◀l’▶union ◀de▶ ◀l’▶Europe14 ;
— ◀d’▶une manière générale, la plupart des programmes admettent ou favorisent de plus en plus ◀l’▶optique européenne dans ◀l’▶enseignement ◀de▶ ◀l’▶histoire et ◀de▶ ◀la▶ géographie.
Tout cela représente une somme ◀d’▶efforts ◀d’▶autant plus grande, voire excessive pour notre petit staff, que ◀les▶ appuis financiers nous ont été plus chichement mesurés, comme on sait qu’il est ◀de▶ règle dans notre société « européenne » par antiphrase — en réalité nationale-matérialiste.
Tout cela reste insignifiant au regard des dimensions et ◀de▶ ◀l’▶urgence des tâches qui incombent à ◀l’▶École, si ◀l’▶on veut réellement construire ◀l’▶Europe.
Même si tous ◀les▶ enseignants touchés par ◀la▶ Campagne avaient tiré ◀le▶ maximum ◀de▶ conséquences constructives ◀de▶ nos stages et ◀de▶ notre documentation, et ◀l’▶avaient répercuté sur leurs collègues et leurs élèves avec une efficacité totale, ce serait encore dérisoirement insuffisant pour passer ◀le▶ seuil des résistances routinières et des réflexes stato-nationalistes ; pour atteindre ◀la▶ masse critique indispensable au déclenchement du processus fédéraliste européen.
Or, je ne vois aucune méthode meilleure que celle qu’ont adoptée, depuis dix ans, ◀les▶ associations ◀d’▶enseignants à vocation européenne dont ◀la▶ Campagne veut être ◀l’▶expression commune et ◀l’▶instrument.
Il faudrait multiplier par dix, au moins, ◀les▶ moyens matériels (et par suite personnels) dont nous disposons actuellement si ◀l’▶on veut centupler ◀l’▶impact nécessaire sur ◀l’▶École, et au-delà ◀de▶ ◀l’▶École, sur ◀l’▶éducation générale ◀de▶ ◀la▶ jeunesse européenne, civique, professionnelle et personnelle.
Ce ne sont pas nos États qui feront ◀l’▶Europe, n’ont-ils pas prouvé depuis des siècles qu’ils étaient là pour ◀l’▶empêcher ◀de▶ se faire ?
Ce ne sont pas ◀les▶ grandes bureaucraties ◀de▶ Bruxelles, ◀de▶ Strasbourg, ◀de▶ Luxembourg qui feront ◀l’▶Europe — s’il est vrai qu’elles y contribuent avec une indéniable compétence dans leurs domaines. C’est ◀l’▶École et ce sont ◀les▶ enseignants dialoguant avec leurs élèves.
Si ◀l’▶on a compris cela, et si ◀l’▶on veut ◀l’▶Europe, on admettra ◀l’▶urgence ◀de▶ ◀la▶ Campagne, et ◀l’▶on fera ce qu’il faut pour qu’elle soit efficace.
Pédagogie écologique, ou ◀de▶ ◀l’▶utilité des catastrophes
On nous dit que ◀les▶ esprits ne sont pas mûrs pour ◀l’▶union des Européens. Quand ◀le▶ seront-ils jamais sans ◀la▶ préparation que, dans l’état actuel des choses, ◀l’▶École seule est en mesure ◀de▶ leur donner ? Jusqu’ici, elle était censée, officiellement, préparer tout ◀le▶ contraire ◀d’▶hommes libres, citoyens ◀de▶ ◀l’▶Europe et du monde : des producteurs — consommateurs disciplinés et des nationalistes bornés dans leurs frontières (où même ◀les▶ fleuves s’arrêtaient pile, sur ◀les▶ cartes). Quelle force au monde pourra mouvoir ◀l’▶École ◀d’▶État, et disons ◀le▶ mot, ◀la▶ révolutionner ?
◀Le▶ salut peut nous venir du danger qui menace à bout portant, nous ◀le▶ savons aujourd’hui, ◀la▶ vie globale ◀de▶ ◀l’▶humanité. ◀Les▶ catastrophes écologiques, ou écocatastrophes imminentes, vont forcer ◀les▶ plus sourds et ◀les▶ plus myopes à secouer leur torpeur, à faire des choix, à décider une politique ◀de▶ ◀l’▶homme :
— veut-on ◀la▶ Puissance à tout prix (celle ◀de▶ ◀l’▶État-nation, s’entend), ◀la▶ Croissance à tout prix (du PNB, des salaires et des dividendes), et alors on se rue aux catastrophes calculées en détail par ◀les▶ ordinateurs ;
— ou veut-on ◀l’▶équilibre vivant entre ◀l’▶homme, ◀la▶ cité et ◀la▶ nature ? Et alors il faut dès maintenant réunir ◀les▶ moyens ◀de▶ ◀l’▶action nécessaire, et payer ◀le▶ tribut ◀de▶ ◀la▶ survie ◀de▶ ◀l’▶homme.
◀L’▶écologie, qui est art et science des équilibres biologiques et dynamiques, va désormais déterminer nos choix, et toutes nos options politiques, au sens ◀de▶ stratégie ◀de▶ ◀l’▶humanité.
Qu’il me suffise ◀d’▶une phrase-image pour résumer toute ◀la▶ révolution que nous appelons, qui n’est ni ◀de▶ gauche ni ◀de▶ droite, qui n’oppose au profit matériel que ◀l’▶honneur et ◀le▶ bonheur humain, et dont dépendra ◀l’▶avenir non seulement ◀de▶ ◀l’▶École, ou ◀de▶ ◀l’▶Europe, mais du Monde :