1 ras et l’entraîne dans le bal. Vit-on jamais plus courtoise dérision du génie. Spectacle en vérité terriblement intéressant ! Le

2 ras et l’entraîne dans le bal. Vit-on jamais plus courtoise dérision du génie. Spectacle en vérité terriblement intéressant ! Le

3 révolutionnaire était un homme tranquille, carré, courtois et gai. On veut que ce soient des agités : les vrais sont des ordonna

4 poser l’esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois , et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec

5 d’imagination ; correct et consciencieux, savant, courtois et libéral ; facilement étonné ; bourgeois jusque dans le respect cra

6 d’imagination ; correct et consciencieux, savant, courtois et libéral ; facilement étonné ; bourgeois jusque dans le respect cra

7 » des nazis… Tout cela fut écouté avec un intérêt courtois , vaguement étonné, déconcerté… Mais de la part d’un étranger, on acce

8 ilable à celle d’un mythe. Tristan est un roman «  courtois  ». La courtoisie est née dans le Midi au xiie siècle, sous l’influen

9 a chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame spirituelle, amour évidemment incompatible a

10 ificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, im

11 n vrai amour pour l’autre. L’analyse des légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-d

12 perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise  ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariag

13 e un retour au monde réel, tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’autre d’abor

14 dant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident

15 croira cependant Novalis renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. 99. En quoi consiste le respec

16 égime russe. Mon cours fut écouté avec un intérêt courtois , vaguement étonné il est vrai… 17. (Note de 1938.) Niemöller arrêté

17 antisme. Mais elle inspire d’abord la littérature courtoise … Littérature dont le succès rapide s’explique mal, car elle implique

18 t, à la conception chrétienne du mariage. L’amour courtois est chaste, il accorde à la femme une prééminence dont l’Église a bie

19 u culte de la « Dame » des troubadours. Cet amour courtois ne fleurit que parmi les obstacles, exclut toute idée de progéniture,

20 ur moi, l’explication n’est pas douteuse. L’amour courtois est directement issu du catharisme. Vous savez que l’hérésie cathare,

21 risme, dans Tristan et Iseut et chez les lyriques courtois , goût qui n’est autre que l’instinct de la mort tel que Freud l’a ana

22 une liaison du mythe de Tristan avec la tradition courtoise , les troubadours et le catharisme. C’est ainsi que les livres II à V

23 n la fait depuis 1915. Mais à l’époque de l’amour courtois il n’existait pas de distinction entre l’amour et la guerre. Le lansq

24 sont autres que les dogmes. — Ça existe, l’amour courtois  !… dites-vous. Mais voilà, je le « vide de sa riche, émouvante réalit

25 reproche inverse : celui d’avoir donné de l’amour courtois une description si enthousiaste qu’à la fin, la conception chrétienne

26 pas de décrire les différents aspects de l’amour courtois , mais seulement cet aspect, à mon sens décisif, que je rapporte au ca

27 épassée, je n’aurais pas écrit mon livre. L’amour courtois , ça existe tellement que j’en ai fait la cause principale de la crise

28 une certaine conception « dissonante » de l’amour courtois tel qu’il put être vécu au xiie siècle, mais une certaine compréhens

29 t la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs qui en parlent ont l’h

30 élon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois . Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaie

31 t choisi en toute conscience pour la chevalerie «  courtoise  » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croi

32 ption de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois , est seule capable d’expliquer certaines contradictions frappantes du

33 it. Selon la thèse officiellement admise, l’amour courtois est né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales. On sai

34 eurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fondée sur le se

35 loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois . (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage in

36 ors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au mari

37 l la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à la réalité », c’est-à-d

38 le, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise . Il choisit en toute liberté, car nous avons marqué plus haut qu’étan

39 les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois , ce n’est pas encore répondre sur le fond, car il s’agit de savoir po

40 eur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur souffrance, c

41 l’existence concrète du mari, méprisé par l’amour courtois . Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’exis

42 s caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C

43 nt bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodale. Mais sans c

44 om par ailleurs bien connu : la cortezia, l’amour courtois . 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poés

45 nnu : la cortezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois  : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issu

46 i ne prend sa source que dans les lois de l’amour courtois , les leys d’amors. Mais il faut dire aussi que jamais rhétorique ne f

47 uler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise , les spécialistes l’accablent des plus aigres ironies, en France surt

48 e prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il s’occupe reste à ses yeux et jusqu’à plus ample informé « un

49 me de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois  : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin plus la désire

50 au moins prématuré d’y voir la source du lyrisme courtois  ; 2° Que les troubadours n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette reli

51 s du dogme qu’il faut chercher dans la rhétorique courtoise , mais bien le développement lyrique et psalmodique des symboles fonda

52 nes hérétiques des lieux communs de la rhétorique courtoise deviennent sensibles dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de

53 te foi. Mais il reste à marquer que le symbolisme courtois , s’il explique de la part des troubadours certaines confusions ou abu

54 ymbolisme même dogmatique à l’origine. 3. L’amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel C’est la thèse la plus cou

55 hssler, qui veut voir, lui aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque58, Jeanroy écrit :

56 obligé de reconnaître l’équivoque des expressions courtoises et leurs résonances mystiques. « Il est certain — doit-il avouer — qu

57 tre mes scrupules à l’origine — que la rhétorique courtoise fut au moins inspirée par la mystique cathare64. C’est là une thèse m

58 justifier mon interprétation religieuse du mythe courtois de la passion. Pour nous faciliter une représentation analogique de c

59 d’opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois . Or il se trouve que dès le ixe siècle, une synthèse non moins « imp

60 les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises . ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’une influence arabe sur la l

61 d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divi

62 est d’ailleurs pas sans rapport avec la situation courtoise  —, nous retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes pro

63 Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes «  courtois  » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le paralléli

64 quelles voies la mystique arabe et sa rhétorique courtoise eussent-elles pu parvenir, en moins d’un siècle, et à travers quelles

65 oblèmes dans le monde de l’islam et dans le monde courtois , l’on aura du moins répondu à l’objection sceptique que je résumais e

66 rabi fut affilié… (Appendice 6.) 10.De l’Amour courtois au roman breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous d

67 ne transposition romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact des légendes ex

68 du contact des légendes exotiques avec les idées courtoises que naquit le premier roman courtois », écrit M. E. Vinaver. Ces lége

69 les idées courtoises que naquit le premier roman courtois  », écrit M. E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaient les vie

70 g, dieu du ciel lumineux. Et bien que la doctrine courtoise rejoignît et fît resurgir d’anciennes traditions autochtones, elle n’

71 5 ? Ou simplement, une « profanation » des thèmes courtois , que les trouvères auraient utilisés sans grands scrupules à d’autres

72 es allégories illustrant la morale et la mystique courtoises . Toutes les hypothèses sont permises en l’absence de documents dont o

73 e la faute. (Et j’entends bien la faute au sens «  courtois  », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien

74  comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois , la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’a

75 Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrig

76 temps, Tristan est le plus « breton » des romans courtois , en ce sens qu’on y trouve incorporés des éléments religieux et mythi

77 e la mythologie celtique s’est transmise au cycle courtois non par des voies proprement religieuses, mais par le culte plus prof

78 d’isoler l’élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on

79 tion et le dénouement, tandis que dans les romans courtois , c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de l

80 se soit si aisément adapté au symbolisme du roman courtois . Mais cette analogie reste purement formelle. Tout au plus devait-ell

81 uffiront à faire concevoir l’originalité du mythe courtois . On y trouve exprimé et commenté en termes étonnamment modernes le pr

82 s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois , lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus barbare des tro

83 parfois étrangement semblable à celui de l’amour courtois . Nos grandes littératures sont pour une bonne partie des laïcisations

84 que en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise . (Par contre il nous aidera plus tard à concevoir qu’à la faveur de c

85 drait-il rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons

86 mbolise toute leur erreur sur le sens même du mot courtois  ! 70. Cf. l’étude de E. Dermenghem, Mortelle poésie (Hermès, juin 19

87 lando-écossaises ; il ne doit rien aux influences courtoises . Le Montsalvat (ou Montségur) des chastes (ou cathares) y est remplac

88 ards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythifi

89 aient pas toujours très bien saisi l’enseignement courtois dans sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés par l’ardeur propreme

90 de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois , puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous a

91 re et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise . (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du

92 s du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois  ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se met

93 serait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se mettre à ressembler à ce que n

94 Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine que notre poé

95 exemple non moins frappant de l’usage des thèmes courtois . On sait que saint François d’Assise avait appris le français dans sa

96 t que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à son tour d

97 nspiration, n’en sont que plus « érotiques » ou «  courtoises  » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroit

98 faim de m’unir à l’Amour.104 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols Si maintenant nous parcourons les tex

99 plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois . À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément trop de place105

100 tilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise . S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de courants hérétiques soute

101 tuelle étaient tous fortement imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été traitée, par un auteur

102 ne. [C’est moi qui souligne.] c) Surtout l’amour courtois et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception h

103 ir ». [Ici, je ferais quelques réserves : l’amour courtois , dans sa pureté première, aime pour souffrir, pour « pâtir »…] d) Ce

104 ercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois , mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus fécon

105 métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise . Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne signifie donc pas du

106 à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en pl

107 a pas grand-peine à jalonner l’évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’on peut admettre qu’elle es

108 croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubadours. Que va devenir la

109 avant le milieu du xiiie siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle s’est alors trouvée ré

110 e Lorris — dans la première partie du roman, dite courtoise  —, c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inac

111 te des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est encore obsc

112 ymbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois  : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de

113 un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe courtois , c’est le signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir va

114 hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise . C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’une l

115 but du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois , l’on voit paraître cette tendance contraire, celle qui glorifiera la

116 alisme, en fin de compte, que l’idéal des épopées courtoises  ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’est qu’un pétrarquisme à rebo

117 129 — l’esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec

118 ois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois , tandis que la quatrième réfute d’un trait brutal ces éloges. Autre c

119 aissait la signification réelle de la littérature courtoise , et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, ad

120 avons Roméo et Juliette qui est la seule tragédie courtoise , et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. T

121 e moins qu’on pourrait le croire à une doctrine «  courtoise  » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou

122 e siècle qui inventa le happy end. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation au-delà d

123 c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette exigence est polém

124 e un amour par devoir. C’est le plus pur langage courtois . Mais voyez la curieuse contradiction : auparavant, il voulait le rep

125 nterprétée par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même

126 ancolie de nature essentiellement trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè ch

127 e le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémi

128 parce qu’il subit la sensualité et désire l’idéal courtois , les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolt

129 er les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques a

130 nce au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoquer la renaissa

131 r s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas d’autre clé. Perd

132 -à-dire totalement invertis par rapport à l’amour courtois . La religion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sour

133 ns tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois , au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ordonner et de pur

134 sacrée, ils se résolvent en littérature. Le mythe courtois , mieux que tout autre, se prêtait à ce processus, puisqu’il n’avait p

135 dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 151. Il faudra atten

136 érence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal sait qu’il y aura décristallisation (retour

137 délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le losengier. 157. Cf. chap. 10, livre

138 ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffrance. Notre notion de

139 es de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise ) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour

140 la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue

141 té médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise ne parvint guère à transformer les mœurs privées des hautes classes,

142 acrifiées à celle de l’esthétique ou de l’honneur courtois . « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre des Français avant

143 tes pour esquiver ses engagements. La casuistique courtoise en offre d’excellents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la

144 rque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois , radicalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : i

145 s instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se joue

146 ns que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacer

147 sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises , une dépréciation du mythe tragique. Le platonisme des petites cours

148 a réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise , son éthique et ses mythes romanesques. La réponse du xviie siècle a

149 a chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible

150 ificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, im

151 n vrai amour pour l’autre. L’analyse des légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-d

152 perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise  ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariag

153 e un retour au monde réel, tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’autre d’abor

154 dant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident

155 croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. 202. En quoi consiste le respe

156 d’une belle image d’honneur princier et de vertu courtoise , et créait l’illusion de l’ordre. (Ibid., p. 80.) 3. – Chansons d

157 id., p. 80.) 3. – Chansons de geste et romans courtois Les chansons de geste sont nées au xie siècle, et pas avant, comm

158 t 1180 selon Bédier) contient une épisode d’amour courtois . Elle est écrite dans un dialecte intermédiaire entre le français et

159 que cette situation ne peut être qu’une invention courtoise (elle tranche nettement sur le reste de la légende qui est cléricale

160 permet de mesurer l’influence décisive de l’amour courtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : le duc Girard de R

161 homonyme) — enfin dans les deux légendes, l’amour courtois et sa fidélité triomphent idéalement du mariage et de sa fidélité, en

162 es guerres sans fin. — Voici deux autres textes «  courtois  ». Ils nous permettent également de concevoir que Béroul et Thomas n’

163 st jugée inconvenante. 5. – Mystique et amour courtois Dans un appendice à son beau livre sur la Théologie mystique de sa

164 position à tout amour charnel » (p. 195). L’amour courtois serait au contraire « l’expression poétique de la concupiscence » (p.

165 t des mœurs ? S’il fallait inférer des métaphores courtoises « grossières » aux mœurs des troubadours, ma déduction serait inverse

166 l’on veut déduire d’un tel « refus » que l’Amour courtois était purement sensuel, la déduction vaudrait aussi pour sainte Thérè

167 ’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’amour mystique les unit ».

168 ique les unit ». Mais il faut voir que les amants courtois ne sont séparés sur la terre qu’en vertu de cet amour mystique qui le

169 ulement communier. d) Pour démontrer que l’amour courtois est sensuel, M. Gilson cite encore une strophe de Thibaut de Champagn

170 la question d’une influence possible de l’hérésie courtoise sur la mystique franciscaine. Il commence par nier toute communicatio

171 pe historique donné : l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siècle. Ce groupe est

172 t la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs qui en parlent ont l’h

173 élon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois . Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaie

174 t choisi en toute conscience pour la chevalerie «  courtoise  » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croi

175 ption de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois , est seule capable d’expliquer certaines contradictions frappantes du

176 it. Selon la thèse officiellement admise, l’amour courtois est né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales. On sai

177 eurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fondée sur le se

178 loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois . (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage in

179 ors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au mari

180 l la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à la réalité », c’est-à-d

181 le, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise . Il choisit en toute liberté, car nous avons marqué plus haut qu’étan

182 les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois , ce n’est pas encore répondre sur le fonds, car il s’agit de savoir p

183 eur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur souffrance, c

184 l’existence concrète du mari, méprisé par l’amour courtois . Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’exis

185 s caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C

186 nt bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodale. Mais sans c

187 om par ailleurs bien connu : la cortezia, l’amour courtois . 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poés

188 nnu : la cortezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois  : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issu

189 uler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise , les spécialistes l’accablent des plus aigres ironies, en France surt

190 e prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il s’occupe reste à ses yeux et jusqu’à plus ample informé « un

191 ivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie siècle) comme dans

192 n même mouvement de l’esprit l’hérésie et l’amour courtois , n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons le

193 ès « où les chevaliers et les femmes du pays sont courtois  », et c’est aussi « Dame Louve, qui m’a si bien conquis que, par Dieu

194 me de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois  : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin, plus la désir

195 nc moins « claire » et moins « pure », du lyrisme courtois . 8.Objections Des deux chapitres qui précèdent, se dégagent, pr

196 rce (ou l’une des sources principales) du lyrisme courtois  ; 2° Que les troubadours n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette reli

197 s du dogme qu’il faut chercher dans la rhétorique courtoise , mais bien le développement lyrique et psalmodique des symboles fonda

198 lité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de la

199 s auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n’avait « vendu la mèche » même une fois converti à l’orthodoxie cath

200 ymbolisme même dogmatique à l’origine. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel. C’est la thèse la plus co

201 hssler, qui veut voir, lui aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque60, Jeanroy écrit :

202 obligé de reconnaître l’équivoque des expressions courtoises et leurs résonances mystiques. « Il est certain — doit-il avouer — qu

203 u être mes scrupules à l’origine — que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’atmosphère religieuse du catharisme64. C’e

204 d’opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois . Or il se trouve que dès le ixe siècle, une synthèse non moins « imp

205 les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises . ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’une influence arabe sur la l

206 d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divi

207 est d’ailleurs pas sans rapport avec la situation courtoise  —, nous retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes pro

208 Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes «  courtois  » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le paralléli

209 dalousie, le nom même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de

210 preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire69. Et je pourrais ici remplir des pages de citat

211 des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au dernier confluent de

212 ’amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène courtois Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par le

213 erminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste). Les polémiq

214 depuis quinze ans par les spécialistes de l’amour courtois , du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expérience vécue aut

215 t qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre

216 vivent d’abord, puis publient largement en poèmes courtois et en lettres, le premier grand roman d’amour-passion de notre histoi

217 sion à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois . ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’amour sensuel

218 ivre de la tyrannie du désir en portant le Désir ( courtois ) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, si

219 odèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois , si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit

220 es ambiguïtés ménagées par le « service » d’amour courtois , Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : « C

221 à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, deme

222 eu et place de conclusions définitives. — L’amour courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la

223 e — si rien ne suffit à l’« expliquer » — l’amour courtois . Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me liv

224 u-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale

225 ntime, perpétuellement nouvelle. 11.De l’Amour courtois au roman breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous d

226 ne transposition romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact des légendes ex

227 du contact des légendes exotiques avec les idées courtoises que naquit le premier roman courtois », écrit M. E. Vinaver. Ces lége

228 les idées courtoises que naquit le premier roman courtois  », écrit M. E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaient les vie

229 g, dieu du ciel lumineux. Et bien que la doctrine courtoise rejoignît et fît ressurgir d’anciennes traditions autochtones, elle n

230 8 ? Ou simplement, une « profanation » des thèmes courtois , que les trouvères auraient utilisés sans grands scrupules à d’autres

231 es allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypothèses sont permise

232 e la faute. (Et j’entends bien la faute au sens «  courtois  », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien

233  comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois , la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’a

234 Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrig

235 temps, Tristan est le plus « breton » des romans courtois , en ce sens qu’on y trouve incorporés des éléments religieux et mythi

236 e la mythologie celtique s’est transmise au cycle courtois non par des voies proprement religieuses, mais par le culte plus prof

237 d’isoler l’élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on

238 tion et le dénouement, tandis que dans les romans courtois , c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de l

239 se soit si aisément adapté au symbolisme du roman courtois . Mais cette analogie reste purement formelle. Tout au plus devait-ell

240 uffiront à faire concevoir l’originalité du mythe courtois . On y trouve exprimé et commenté en termes étonnamment modernes le pr

241 es le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments religieux, sociologiques ou épiques, hérités du vieux fo

242 ’autel catholique au Christ, s’opère le sacrement courtois  : les amants « communient » dans la passion. En lieu et place du mira

243 son des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise , dans toute la virulence de son manichéisme, qui triomphe du jugement

244 s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois , lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus barbare des tro

245 parfois étrangement semblable à celui de l’amour courtois . Nos grandes littératures sont pour une bonne partie des laïcisations

246 que en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise . 36. Cathare vient du grec catharoi, purs. 37. Liber de duobus pri

247 sait que l’un des lieux communs de la rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’aimer en lieu trop élevé ». Les érudits co

248 orrespondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont précises. Lucie Varga, dans une étude sur Peire Cardenal (ou Car

249 reviendrai sur la situation paradoxale des poètes courtois contraints de louvoyer entre la double condamnation portée contre l’a

250 drait-il rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons

251 lombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe — et son ouvrage d’ensemble, Hispano-Arabic Poetry and its rela

252 teté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs

253 viné le caractère « tantrique » que prend l’amour courtois , dans le cycle breton, plus réellement, je crois, que dans la poésie

254 lando-écossaises ; il ne doit rien aux influences courtoises . Le Montsalvat des chastes (ou cathares) y est remplacé par le Venusb

255 ards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythifi

256 aient pas toujours très bien saisi l’enseignement courtois dans sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés par l’ardeur propreme

257 de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois , puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous a

258 re et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise . (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du

259 s du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois  ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se met

260 serait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se mettre à ressembler à ce que n

261 Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine que notre poé

262 exemple non moins frappant de l’usage des thèmes courtois . On sait que saint François d’Assise avait appris le français dans sa

263 t que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à son tour d

264 nspiration, n’en sont que plus « érotiques » ou «  courtoises  » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroit

265 faim de m’unir à l’Amour122. 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols Si maintenant nous parcourons les tex

266 plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois . À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément trop de place123,

267 tilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise . S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de courants hérétiques soute

268 tuelle étaient tous fortement imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été traitée par un auteur

269 ne. [C’est moi qui souligne.] c) Surtout l’amour courtois et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception h

270 gir ». [Ici, je ferai quelques réserves : l’amour courtois , dans sa pureté première, aime pour souffrir, pour « pâtir »…] d) Ce

271 ercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois , mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus fécon

272 e : le langage passionnel vient d’une littérature courtoise née dans l’ambiance d’une certaine hérésie ; mais cette hérésie à son

273 métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise . Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne signifie donc pas du

274 à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en pl

275 a pas grand-peine à jalonner l’évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’on peut admettre qu’elle es

276 croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubadours. Que va devenir la

277 art des cas ; dès le xive siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle s’est alors trouvée ré

278 e Lorris — dans la première partie du roman, dite courtoise  — c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inacc

279 te des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est encore obsc

280 ymbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois  : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de

281 un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe courtois , c’est le signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir va

282 hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise . C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’une l

283 but du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois , l’on voit paraître cette tendance contraire, celle qui glorifiera la

284 alisme, en fin de compte, que l’idéal des épopées courtoises  ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’est qu’un pétrarquisme à rebo

285 147 — l’esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec

286 ois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois , tandis que le quatrième réfute d’un trait brutal ces éloges. Autre c

287 aissait la signification réelle de la littérature courtoise , et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, ad

288 avons Roméo et Juliette qui est la seule tragédie courtoise , et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. T

289 e moins qu’on pourrait le croire à une doctrine «  courtoise  » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou

290 siècle qui inventa le happy ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation au-delà d

291 c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette exigence est polém

292 e un amour par devoir. C’est le plus pur langage courtois . Mais voyez la curieuse contradiction : auparavant, il voulait le rep

293 nterprétée par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même

294 ancolie de nature essentiellement trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè ch

295 e le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémi

296 parce qu’il subit la sensualité et désire l’idéal courtois , les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolt

297 er les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques a

298 nce au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoquer la renaissa

299 r s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas d’autre clé. Perd

300 -à-dire totalement invertis par rapport à l’amour courtois . La religion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sour

301 ns tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois , au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ordonner et de pur

302 sacrée, ils se résolvent en littérature. Le mythe courtois , mieux que tout autre, se prêtait à ce processus, puisqu’il n’avait p

303 dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 169. Il faudra atten

304 érence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal sait qu’il y aura décristallisation (retour

305 délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 175. Cf. chap. 11 livre 

306 ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffrance. Notre notion de

307 es de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise ) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour

308 la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue

309 té médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise ne parvint guère à transformer les mœurs privées des hautes classes,

310 crifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur courtois . « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre des Français avant

311 tes pour esquiver ses engagements. La casuistique courtoise en offre d’excellents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la

312 rque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois , radicalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : i

313 s instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se joue

314 ns que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacer

315 sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises , une dépréciation du mythe tragique. Le platonisme des petites cours

316 a réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise , son éthique et ses mythes romanesques. La réponse du xviie siècle a

317 a chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible

318 ificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, im

319 ages cités plus haut sur le catharisme et l’amour courtois , des livres comme Arcane 17 d’André Breton, les romans lyriques de Ju

320 n vrai amour pour l’autre. L’analyse des légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-d

321 perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise  ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariag

322 e un retour au monde réel, tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’autre, en mê

323 dant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident

324 croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. 220. En quoi consiste le respe

325 pe historique donné : l’élite sociale, la société courtoise et pénétrée de chevalerie du xiie et du xiiie siècle. Ce groupe est

326 t la cultivent. Il est probable que la chevalerie courtoise ne fut guère qu’un idéal. Les premiers auteurs qui en parlent ont l’h

327 élon sera celui qui révèle les secrets de l’amour courtois . Ce seul exemple suffirait à démontrer que les auteurs du Roman avaie

328 t choisi en toute conscience pour la chevalerie «  courtoise  » contre le droit féodal. Mais nous avons d’autres raisons de le croi

329 ption de la fidélité et du mariage, selon l’amour courtois , est seule capable d’expliquer certaines contradictions frappantes du

330 it. Selon la thèse officiellement admise, l’amour courtois est né d’une réaction à l’anarchie brutale des mœurs féodales. On sai

331 eurs de querelles infinies et de guerres, l’amour courtois oppose une fidélité indépendante du mariage légal et fondée sur le se

332 loi supérieure du donnoi, c’est-à-dire de l’amour courtois . (Donnoi, ou domnei en provençal, désigne la relation de vasselage in

333 ors du mariage et contre lui. Mais cette fidélité courtoise présente un trait des plus curieux : elle s’oppose, autant qu’au mari

334 l la livre à Marc : c’est que la règle de l’amour courtois s’oppose à ce qu’une telle passion « tourne à réalité », c’est-à-dire

335 le, masque et complice énigmatique de la fidélité courtoise . Il choisit en toute liberté, car nous avons marqué plus haut qu’étan

336 les martyrise ? Répondre : ainsi le veut l’amour courtois , ce n’est pas encore répondre sur le fond, car il s’agit de savoir po

337 eur ? Mais c’est tout un, car le démon de l’amour courtois qui inspire au cœur des amants les ruses d’où naît leur souffrance, c

338 l’existence concrète du mari, méprisé par l’amour courtois . Occasion de prouesse classique et de rebondissements faciles. L’exis

339 s caché de l’épée). C’est une victoire de l’idéal courtois sur la robuste tradition celtique qui affirmait l’orgueil de vivre. C

340 nt bu le philtre est un péché aux yeux de l’amour courtois non moins qu’aux yeux de la morale chrétienne et féodale. Mais sans c

341 om par ailleurs bien connu : la cortezia, l’amour courtois . 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poés

342 nnu : la cortezia, l’amour courtois. 6.L’amour courtois  : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issu

343 uler une hypothèse sur l’origine de la rhétorique courtoise , les spécialistes l’accablent des plus aigres ironies, en France surt

344 e prononcer. Ce qui revient à dire que la lyrique courtoise dont il s’occupe reste à ses yeux et jusqu’à plus ample informé « un

345 ivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie siècle) comme dans

346 n même mouvement de l’esprit l’hérésie et l’amour courtois , n’équivaut-il pas au refus de les comprendre isolément ? ⁂ Voyons le

347 ès « où les chevaliers et les femmes du pays sont courtois  », et c’est aussi « Dame Louve, qui m’a si bien conquis, que, par Die

348 me de la séparation, le leitmotiv de tout l’amour courtois  : Dieu ! comment se peut-il faire Que plus m’est loin, plus la désir

349 nc moins « claire » et moins « pure », du lyrisme courtois . 8.Objections Des deux chapitres qui précèdent, se dégagent, pr

350 rce (ou l’une des sources principales) du lyrisme courtois  ; 2° que les troubadours n’ont jamais dit qu’ils suivaient cette reli

351 s du dogme qu’il faut chercher dans la rhétorique courtoise , mais bien le développement lyrique et psalmodique des symboles fonda

352 lité hérétique des lieux communs de la rhétorique courtoise devient sensible dès que l’on compare ces lieux communs à ceux de la

353 s auteurs récents ont objecté que jamais un poète courtois n’avait « vendu la mèche » même une fois converti à l’orthodoxie cath

354 ymbolisme même dogmatique à l’origine. 3. L’Amour courtois serait une idéalisation de l’amour charnel C’est la thèse la plus cou

355 hssler, qui veut voir, lui aussi, dans la lyrique courtoise une expression de sentiments religieux de l’époque53, Jeanroy écrit :

356 obligé de reconnaître l’équivoque des expressions courtoises et leurs résonances mystiques. « II est certain — doit-il avouer — qu

357 u être mes scrupules à l’origine — que le lyrisme courtois fut au moins inspiré par l’atmosphère religieuse du catharisme57. C’e

358 d’opposer à l’interprétation religieuse de l’art courtois . Or il se trouve que, dès le ixe siècle, une synthèse non moins « im

359 les plus frappantes analogies avec les métaphores courtoises . ⁂ Lorsque Sismondi avança l’hypothèse d’une influence arabe sur la

360 d’Alep, troubadours de l’Amour suprême, chantres courtois de l’Idée voilée, objet aimé mais en même temps symbole du Désir divi

361 est d’ailleurs pas sans rapport avec la situation courtoise  — nous retrouvons en Occident et dans le Proche-Orient les mêmes prob

362 Jean de la Croix. ⁂ Une brève revue des thèmes «  courtois  » de la mystique arabe fera sentir à quelles profondeurs le paralléli

363 dalousie, le nom même de l’amour qui va s’appeler courtois dans le Midi, puis remonter vers le nord celtique, à la rencontre de

364 preuves » de l’influence andalouse sur les poètes courtois ne sont plus à faire61. Et je pourrais ici remplir des pages de citat

365 des clercs, ni dans le parler vulgaire. La poésie courtoise est née de cette rencontre. Et c’est ainsi qu’au dernier confluent d

366 ’amour-passion. 10.Vue d’ensemble du phénomène courtois Revenant après de longues années sur les problèmes soulevés par le

367 erminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste.) Les polémiq

368 depuis quinze ans par les spécialistes de l’amour courtois , du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expérience vécue aut

369 t qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre

370 ivent d’abord, puis publient largement, en poèmes courtois et en lettres, le premier grand roman d’amour-passion de notre histoi

371 sion à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois . ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’amour sensuel

372 ivre de la tyrannie du désir en portant le Désir ( courtois ) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, s

373 odèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois , si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit

374 es ambiguïtés ménagées par le « service » d’amour courtois , Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : « C

375 à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, deme

376 eu et place de conclusions définitives. — L’amour courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la

377 e — si rien ne suffit à l’« expliquer » — l’amour courtois . Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me liv

378 u-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale

379 ntime, perpétuellement nouvelle. 11.De l’Amour courtois au roman breton Remontons maintenant du Midi vers le nord : nous d

380 ne transposition romanesque des règles de l’amour courtois et de sa rhétorique à double sens. « C’est du contact des légendes ex

381 du contact des légendes exotiques avec les idées courtoises que naquit le premier roman courtois », écrit M. E. Vinaver. Ces lége

382 les idées courtoises que naquit le premier roman courtois  », écrit M. E. Vinaver. Ces légendes « exotiques », c’étaient les vie

383 g, dieu du ciel lumineux. Et bien que la doctrine courtoise rejoignît et fît resurgir d’anciennes traditions autochtones, elle n’

384 0 ? Ou simplement, une « profanation » des thèmes courtois , que les trouvères auraient utilisés sans grands scrupules à d’autres

385 es allégories illustrant la morale et la mystique courtoise (comme j’inclinerais à le penser). Toutes les hypothèses sont permise

386 e la faute. (Et j’entends bien la faute au sens «  courtois  », non pas au sens de la morale chrétienne.) Les ouvrages de Chrétien

387  comme de Tristan — c’est le péché contre l’amour courtois , la possession physique d’une femme réelle, la « profanation » de l’a

388 Tristan nous apparaît comme le plus purement courtois des romans bretons, en ce sens que la part épique — combats et intrig

389 temps, Tristan est le plus « breton » des romans courtois , en ce sens qu’on y trouve incorporés des éléments religieux et mythi

390 e la mythologie celtique s’est transmise au cycle courtois non par des voies proprement religieuses, mais par le culte plus prof

391 d’isoler l’élément non celtique, donc proprement courtois qui provoqua, au xiie siècle, la constitution de notre mythe. Qu’on

392 tion et le dénouement, tandis que dans les romans courtois , c’est la tragédie intérieure. Enfin, l’amour celtique (en dépit de l

393 se soit si aisément adapté au symbolisme du roman courtois . Mais cette analogie reste purement formelle. Tout au plus devait-ell

394 uffiront à faire concevoir l’originalité du mythe courtois . On y trouve exprimé et commenté en termes étonnamment modernes le pr

395 es le principe de cohésion qu’apporte la mystique courtoise aux éléments religieux, sociologiques ou épiques, hérités du vieux fo

396 ’autel catholique au Christ, s’opère le sacrement courtois  : les amants « communient » dans la passion. En lieu et place du mira

397 son des corps. C’est ici le jugement de la morale courtoise , dans toute la virulence de son manichéisme, qui triomphe du jugement

398 s’opère dans les expressions poétiques de l’amour courtois lorsqu’on passe du Midi des troubadours au Nord plus barbare des trou

399 parfois étrangement semblable à celui de l’amour courtois . Nos grandes littératures sont pour une bonne partie des laïcisations

400 que en somme rien de précis quant à la rhétorique courtoise . 29. Cathare vient du grec catharoi, purs. 30. Liber de duobus pri

401 sait que l’un des lieux communs de la rhétorique courtoise consiste à se plaindre « d’aimer en lieu trop élevé ». Les érudits co

402 orrespondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont précises. Lucie Varga, dans une étude sur Peire Cardenal (ou Car

403 reviendrai sur la situation paradoxale des poètes courtois contraints de louvoyer entre la double condamnation portée contre l’a

404 drait-il rapprocher ceci du fait que le chevalier courtois donnait souvent à sa Dame le titre de seigneur au masculin : mi dons

405 lombe d’Ibn Hazm — qui est une théorie de l’amour courtois arabe — et son ouvrage d’ensemble, Hispano-Arabic Poetry and its rela

406 teté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs

407 viné le caractère « tantrique » que prend l’amour courtois , dans le cycle breton plus réellement, je crois, que dans la poésie d

408 lando-écossaises ; il ne doit rien aux influences courtoises . Le Montsalvat des chastes (ou cathares) y est remplacé par le Venusb

409 ards, une première « profanation » de la mystique courtoise et de ses sources (néo-platonisme, manichéisme, soufisme). La mythifi

410 aient pas toujours très bien saisi l’enseignement courtois dans sa pureté, soit qu’ils aient été entraînés par l’ardeur propreme

411 de reposer sur une faute contre les lois d’amour courtois , puisque tout le drame vient de l’adultère consommé. De là que nous a

412 re et parfois équivoque traduction de la mystique courtoise . (Il arrive que les situations les plus apparemment « mystiques » du

413 s du mythe, et le Roman cesserait d’être un roman courtois  ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se met

414 serait d’être un roman courtois ; ou bien l’amour courtois cesserait d’être ce qu’il fut, pour se mettre à ressembler à ce que n

415 Toute la poésie d’Occident procède de l’amour courtois et du roman breton qui en dérive. C’est à cette origine que notre poé

416 exemple non moins frappant de l’usage des thèmes courtois . On sait que saint François d’Assise avait appris le français dans sa

417 t que la rhétorique des troubadours et des romans courtois sont les sources directes du lyrisme franciscain, lequel à son tour d

418 nspiration, n’en sont que plus « érotiques » ou «  courtoises  » de langage : Mon cœur se fond comme la glace au feu lorsque étroit

419 faim de m’unir à l’Amour.112 5.La Rhétorique courtoise chez les mystiques espagnols Si maintenant nous parcourons les tex

420 plus précieuses, la rhétorique entière de l’amour courtois . À défaut d’une anthologie qui tiendrait décidément trop de place113,

421 tilise constamment, et même raffine la rhétorique courtoise . S’agit-il d’influences littéraires ? Ou de courants hérétiques soute

422 tuelle étaient tous fortement imbus de rhétorique courtoise et chevaleresque. La question a d’ailleurs été traitée, par un auteur

423 ne. [C’est moi qui souligne.] c) Surtout l’amour courtois et l’amour divin s’exaltent l’un et l’autre dans la même conception h

424 gir ». [Ici, je ferai quelques réserves : l’amour courtois , dans sa pureté première, aime pour souffrir, pour « pâtir »…] d) Ce

425 ercher la synthèse de l’amour divin et de l’amour courtois , mais chez les troubadours provençaux du xiie siècle. Les plus fécon

426 e : le langage passionnel vient d’une littérature courtoise née dans l’ambiance d’une certaine hérésie ; mais cette hérésie, à so

427 métaphores courantes sont celles de la rhétorique courtoise . Que les mystiques s’en emparent sans hésiter ne signifie donc pas du

428 à nous, c’est l’histoire de la déchéance du mythe courtois dans la vie « profanée ». C’est le récit des tentatives de plus en pl

429 a pas grand-peine à jalonner l’évolution du mythe courtois dans la morale des peuples d’Occident : l’on peut admettre qu’elle es

430 croisade des albigeois a saccagé la civilisation courtoise du Languedoc, dispersant les derniers troubadours. Que va devenir la

431 art des cas : dès le xive siècle, la littérature courtoise s’est détachée de ses racines mystiques ; elle s’est alors trouvée ré

432 e Lorris — dans la première partie du roman, dite courtoise  — c’est l’amour de la femme idéale, vraie femme déjà mais femme inacc

433 te des Siciliens. Dans quelle mesure cette poésie courtoise du Sud s’inspira-t-elle des troubadours ? La question est encore obsc

434 ymbolique. Tel est le secret paradoxal de l’amour courtois  : guindé et froid quand il ne vante que la femme, mais tout ardent de

435 un tel cri, où s’avoue le dernier secret du mythe courtois , c’est le signe d’une grâce reçue. Ce qui peut arracher à l’espoir va

436 hérétique des « parfaits » qui inspira la poésie courtoise . C’est donc bien elle, qui, peu à peu, contamina par le moyen d’une l

437 but du xiie siècle, en plein triomphe de l’amour courtois , l’on voit paraître cette tendance contraire, celle qui glorifiera la

438 alisme, en fin de compte, que l’idéal des épopées courtoises  ? Il me paraît que la « gauloiserie » n’est qu’un pétrarquisme à rebo

439 136 — l’esprit gaulois aux conventions de l’amour courtois et à y voir la conception naturaliste de l’amour, en opposition avec

440 ois premiers vers exaltent la femme selon le mode courtois , tandis que le quatrième réfute d’un trait brutal ces éloges. Autre c

441 aissait la signification réelle de la littérature courtoise , et raillait non sans désespoir les rêveries de ses contemporains, ad

442 avons Roméo et Juliette qui est la seule tragédie courtoise , et la plus belle résurrection du mythe avant le Tristan de Wagner. T

443 e moins qu’on pourrait le croire à une doctrine «  courtoise  » de l’amour. Entre un monisme qui assimile l’esprit à la matière (ou

444 siècle qui inventa le happy ending. Le vrai roman courtois débouchait dans la mort, s’évanouissait dans une exaltation au-delà d

445 c’est une des exigences fondamentales de l’amour courtois (l’un des articles des Leys d’Amors). Et que cette exigence est polém

446 e un amour par devoir. C’est le plus pur langage courtois . Mais voyez la curieuse contradiction ; auparavant, il voulait le rep

447 nterprétée par un « moderne » dans la perspective courtoise de l’amour réciproque malheureux. Ainsi devient-elle la formule même

448 ancolie de nature essentiellement trouble. L’Éros courtois voulait nous libérer de la vie matérielle par la mort ; et l’Agapè ch

449 e le terrain, il s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémi

450 parce qu’il subit la sensualité et désire l’idéal courtois , les données de l’œuvre de Sade, et les raisons précises de sa révolt

451 er les preuves de l’évidente renaissance du thème courtois — donc de l’amour réciproque malheureux — chez tous les romantiques a

452 érence entre la cristallisation et l’idéalisation courtoise tient en ceci : Stendhal sait qu’il y aura décristallisation (retour

453 nce au xiie siècle, et reproduit le code d’amour courtois en appendice. (Raynouard et Fauriel venaient de provoquer la renaissa

454 r s’affranchir des liens sensuels : or la passion courtoise n’avait pas d’autre but, et son langage n’avait pas d’autre clé. Perd

455 -à-dire totalement invertis par rapport à l’amour courtois . La religion des troubadours se prêtait aux complicités les plus sour

456 ns tous les domaines Le mythe sacré de l’amour courtois , au xiie siècle, avait eu pour fonction sociale d’ordonner et de pur

457 sacrée, ils se résolvent en littérature. Le mythe courtois , mieux que tout autre, se prêtait à ce processus, puisqu’il n’avait p

458 dans Sternbald, et caractérise longuement l’amour courtois dans le Sabbat des sorcières et dans Phantasus. 158. Il faudra atten

459 délateur, c’est le personnage constant des poèmes courtois que les troubadours nommaient le lozengier. 163. Cf.chap. II, livre

460 ensemble de mœurs et de coutumes dont la mystique courtoise a créé les symboles. Or passion signifie souffrance. Notre notion de

461 es de sainte Thérèse les plus imbus de rhétorique courtoise ) écrit dans son Ley de Amor : « Ne pense pas que le combat de l’amour

462 la vie pour l’aimé. » ⁂ On a vu que la rhétorique courtoise traduit, à l’origine, la lutte du Jour et de la Nuit. La mort y joue

463 té médiévale !) Or s’il est vrai que cette morale courtoise ne parvint guère à transformer les mœurs privées des hautes classes,

464 crifiées à celles de l’esthétique ou de l’honneur courtois . « En 1415, Henri V d’Angleterre va à la rencontre des Français avant

465 tes pour esquiver ses engagements. La casuistique courtoise en offre d’excellents. Cette casuistique « ne régit pas seulement la

466 rque le mieux le caractère particulier de l’idéal courtois , radicalement contradictoire avec la « dure réalité » de l’époque : i

467 s instincts érotiques et guerriers et de la règle courtoise idéale : c’est le terrain nettement circonscrit de la lice où se joue

468 ns que les conventions de la guerre et de l’amour courtois ont marqué les coutumes occidentales d’une empreinte qui ne s’effacer

469 sexuelle dénote un recul sensible des influences courtoises , une dépréciation du mythe tragique. Le platonisme des petites cours

470 a réponse du xiie siècle avait été la chevalerie courtoise , son éthique et ses mythes romanesques. La réponse du xviie siècle a

471 a chasteté. Mais nous avons montré que le symbole courtois de l’amour pour une Dame (spirituelle), amour évidemment incompatible

472 ificiel, de la passion. Alors le cycle de l’amour courtois sera fermé. L’Europe de la passion aura vécu. Un Occident nouveau, im

473 ages cités plus haut sur le catharisme et l’amour courtois , des livres comme Arcane 17 d’André Breton, les romans lyriques de Ju

474 n vrai amour pour l’autre. L’analyse des légendes courtoises nous a révélé que Tristan n’aime pas Iseut mais l’amour même, et au-d

475 perdue. C’est l’émouvante formule de la fidélité courtoise  ; une négation sans retour de la vie. Mais la fidélité dans le mariag

476 e un retour au monde réel, tandis que la fidélité courtoise ne signifiait qu’une évasion. Dans le mariage, c’est à l’autre, en mê

477 croira cependant Novalis, renouvelant la mystique courtoise et les vieilles traditions celtiques. En même temps, elle échappe à l

478 dant, si les conclusions de notre examen du mythe courtois sont justes, il faudra corriger sensiblement ce schéma de l’Occident

479 d’une belle image d’honneur princier et de vertu courtoise , et créait l’illusion de l’ordre. (Ibid., p. 80.) 3.Chansons de g

480 (Ibid., p. 80.) 3.Chansons de geste et romans courtois Les chansons de geste sont nées au xie siècle, et pas avant comme

481 et 1180 selon Bédier) contient un épisode d’amour courtois . Elle est écrite dans un dialecte intermédiaire entre le français et

482 que cette situation ne peut être qu’une invention courtoise (elle tranche nettement sur le reste de la légende qui est cléricale

483 permet de mesurer l’influence décisive de l’amour courtois sur les auteurs du cycle breton. Voici la donnée : le duc Girard de R

484 homonyme) — enfin dans les deux légendes, l’amour courtois et sa fidélité triomphent idéalement du mariage et de sa fidélité, en

485 es guerres sans fin. — Voici deux autres textes «  courtois  ». Ils nous permettent également de concevoir que Béroul et Thomas n’

486 an Gulik.) (Note de 1971.) 5.Mystique et amour courtois Dans un appendice à son beau livre sur la Théologie mystique de sa

487 position à tout amour charnel » (p. 195). L’amour courtois serait au contraire « l’expression poétique de la concupiscence » (p.

488 t des mœurs ? S’il fallait inférer des métaphores courtoises « grossières » aux mœurs des troubadours, ma déduction serait inverse

489 l’on veut déduire d’un tel « refus » que l’Amour courtois était purement sensuel, la déduction vaudrait aussi pour sainte Thérè

490 ’amour des êtres. Certes : « la pureté de l’amour courtois sépare les amants, au lieu que celle de l’amour mystique les unit ».

491 ique les unit ». Mais il faut voir que les amants courtois ne sont séparés sur la terre qu’en vertu de cet amour mystique qui le

492 ulement communier. d) Pour démontrer que l’amour courtois est sensuel, M. Gilson cite encore une strophe de Thibaut de Champagn

493 la question d’une influence possible de l’hérésie courtoise sur la mystique franciscaine. Il commence par nier toute communicatio

494 tharisme à la mystique chrétienne par la poétique courtoise « À la fin du xiie siècle et au début du xiiie , nous voyons se m

495 sions, dans une curieuse mesure, à la littérature courtoise  ». Leurs poèmes d’amour divin sont connus, publiés et traduits aujour

496 manifeste dans les formes rhétoriques du lyrisme courtois , et cette littérature influencera Maître Eckhart, puis Ruysbroeck, pu

497 es thèmes, les mètres, les expressions de l’amour courtois … Parfois, le premier vers semble traduit d’un poème provençal ou fran

498 se, qu’un « abîme sépare » le catharisme, l’amour courtois , et la mystique européenne ? 13.Sur le sadisme Je trouve une co

499 Une journée à l’OWI. — André Breton, superbement courtois , patient comme un lion bien décidé à ignorer les barreaux de sa cage,

500 ras et l’entraîne dans le bal. Vit-on jamais plus courtoise dérision du génie. Spectacle en vérité terriblement intéressant ! Le

501 j’avais rencontré un personnage d’aspect massif, courtois et souriant, dont l’accent russe amenuisait les mots, encore qu’il pa

502 égime russe. Mon cours fut écouté avec un intérêt courtois , vaguement étonné il est vrai… 62. Association des étudiants nationa

503 Une journée à l’OWI. — André Breton, superbement courtois , patient comme un lion bien décidé à ignorer les barreaux de sa cage,

504 Une journée à l’OWI.— André Breton, superbement courtois , patient comme un lion bien décidé à ignorer les barreaux de sa cage,

505 natisme, ou de la lâcheté, ou simplement (restons courtois ) de l’étourderie. Où je me vois sommé de répondre Lorsque j’ai

506 rnières séances, je me suis risqué à une allusion courtoise à sa légende bien connue. Il est entré dans une fureur terrible, a ca

507 dans le Midi de la France la poésie et la morale courtoises , dont le thème unique est l’amour. Peu après (à Lyon, en 1143), les c

508 Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)aa Revenant après de longues années sur les problème

509 erminée. (Rapports entre le soufisme et la poésie courtoise des Arabes ; influence de Freud sur l’école surréaliste.) Les polémiq

510 epuis quinze ans par des spécialistes, de l’amour courtois , du catharisme et du manichéisme, et peut-être l’expérience vécue aut

511 t qu’il est possible, la problématique de l’amour courtois — parce que je la crois vitale pour l’Occident moderne, et pour notre

512 vivent d’abord, puis publient largement en poèmes courtois et en lettres, le premier grand roman d’amour-passion de notre histoi

513 sion à l’aimée est la marque naturelle d’un homme courtois . ») Voici la Chasteté : Celui qui se dispose à aimer d’amour sensuel

514 ivre de la tyrannie du désir en portant le Désir ( courtois ) à l’extrême : Par excès de désir, je crois que je me l’enlèverai, s

515 odèles avaient chanté. « Ce n’est plus de l’amour courtois , si on le matérialise ou si la Dame se rend comme récompense », écrit

516 es ambiguïtés ménagées par le « service » d’amour courtois , Cercamon n’hésite pas à écrire en mettant les points sur les i : Ce

517 à de telles précisions de langage, la rhétorique courtoise et son système de vertus, de péchés, de louanges et d’interdits, deme

518 eu et place de conclusions définitives L’amour courtois ressemble à l’amour encore chaste — et d’autant plus brûlant — de la

519 e — si rien ne suffit à l’« expliquer » — l’amour courtois . Au terme de l’espèce de contre-enquête à laquelle je viens de me liv

520 u-dessus de mes premières constatations : l’amour courtois est né au xiie siècle, en pleine révolution de la psyché occidentale

521 teté le don de mercy. » Le contraste avec l’amour courtois est clair. Et non moins le sens donné à mercy, que plusieurs auteurs

522 s, reclus, et maris ! aa. « Tableau du phénomène courtois  », La Table ronde, Paris, n° 97, janvier 1956, p. 16-27.

523 s apparus à ce moment-là ? Il faut relier l’amour courtois à l’hérésie néo-manichéenne. Ma thèse a été souvent attaquée par les

524 les joyeux troubadours. Et pourtant les chansons courtoises chantent l’amour hors du mariage ; or seuls les fameux cathares conda

525 fis, et à leurs lointains disciples cathares et «  courtois  », à Pic de la Mirandole, à Jacob Boehme, aux romantiques allemands p

526 fis, et à leurs lointains disciples cathares et «  courtois  », à Pic de la Mirandole, à Jacob Boehme, aux romantiques allemands p

527 dans le Midi de la France la poésie et la morale courtoises , dont le thème unique est l’amour. Peu après (à Lyon, en 1143), les c

528 voit soumis à l’examen analytique d’un praticien courtois , mais dénué d’illusions. Non, la force, dit-il, n’est pas le contrair

529 ce que l’on a désigné historiquement comme amour courtois et amour mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure

530 amour grec »98. Il s’oppose plus encore à l’amour courtois , essentiellement fidèle. « L’amour psychique est existence dans le te

531 e le terrain, et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémi

532 au christianisme, et plus encore à la chevalerie courtoise . Du point de vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tri

533 amour grec »27. Il s’oppose plus encore à l’amour courtois , essentiellement fidèle. « L’amour psychique est existence dans le te

534 ne le terrain et s’enfuit. Or la règle de l’amour courtois faisait du viol précisément le crime des crimes, la félonie sans rémi

535 au christianisme, et plus encore à la chevalerie courtoise . Du point de vue de la psychologie individuelle, l’antériorité de Tri

536 ce que l’on a désigné historiquement comme amour courtois et amour mystique. Car l’amour tend à la transfiguration de la figure

537 aginer la possession. (C’est un aspect de l’amour courtois , non le plus spécifique, ni le plus insolite). Mais s’il précède le d

538 eil procédé fût aussi l’un des secrets de l’amour courtois . La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée

539 ecrets de l’amour courtois. La forme tantrique ou courtoise de l’érotisme peut être interprétée de deux manières, soit qu’on la c

540 iez lancées alors sur les cathares et sur l’amour courtois , après avoir ligué contre vous les historiens, la Sorbonne et Jean-Pa

541 l’amour moderne : c’est la « cortezia », l’amour courtois chanté par les troubadours. Ce sont eux qui ont apporté le langage né

542 ent lui aussi une sorte de religion. Cet « amour courtois  » qui contredisait si fort la conception du mariage et la condition d

543 amoureuse, leurs expressions, la forme de l’amour courtois . Le fond, c’est une hérésie chrétienne d’origine orientale, l’hérésie

544 toniques ! Les troubadours les imitèrent. L’amour courtois étant né d’une hérésie et d’une rhétorique toutes deux orientales, po

545 s les plus durables à l’épanouissement de l’amour courtois né sur les bords de la Méditerranée arabe et latine. Dans la poésie d

546 emme dans un groupe historique donné : la société courtoise du xiie siècle. Ce groupe est dissous depuis longtemps. Pourtant ses

547 ndes écoles théologiques, le printemps de l’amour courtois , la chevalerie et les communes. Tous ces mouvements profonds de l’âme

548 l se contentait d’un ou deux coups d’épingle très courtois , ou d’une épithète gouailleuse, et le disciple flatté hier encore au-

549  Une journée à l’OWI. — André Breton, superbement courtois , patient comme un lion bien décidé à ignorer les barreaux de sa cage,

550 l se contentait d’un ou deux coups d’épingle très courtois , ou d’une épithète gouailleuse, et le disciple, flatté hier encore au

551 amour est née dans le Midi de la France : l’amour courtois . Or, elle est née de la rencontre imprévue et parfaitement imprévisib

552 ’un Perceval, dans un style à la fois cistercien, courtois et fort probablement cathare (manichéen), mais surtout celte. c) Pre

553 atharisme, toujours liée à l’évocation de l’amour courtois . La renaissance cathare au xxe siècle J’observe ici que ceux q

554 hares étaient troubadours » ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage secret de l’hérésie. Voilà qui est insoutenable en fac

555 er plus fécondes pour la compréhension de l’amour courtois dans sa genèse socioreligieuse que la masse des travaux tenus pour « 

556 un ciel d’aube, horizon spirituel de tout l’amour courtois  — j’écris pour une revue de jeunes une esquisse de l’opposition passi

557 e des hérésies gnostiques et l’hérésie de l’amour courtois  — est devenue dans le milieu des érudits quelque chose comme une caus

558 n sût ou non, à ce moment-là, au sujet de l’amour courtois . Ils le prirent sur le ton légèrement excédé du spécialiste qui est p

559 c, et qui a présenté les troubadours et la poésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare. Hypothèse certainement ing

560 erçantes du Midi, aux environs de 1165, la poésie courtoise connaît déjà plus d’un demi-siècle d’existence. Cette théorie repose

561 nds essentiellement, que des données de la poésie courtoise … Pour le coup, me voilà tenté de retourner le compliment à cet émine

562 données élémentaires de l’hérésie et de la poésie courtoise , j’entends leurs dates et leurs aires de diffusion, tant géographique

563 ent pour les commerçants de Carcassonne ? L’amour courtois , comme son nom l’indique, se chantait dans les cours, non dans les ma

564 d’Amour — Dame des pensées ; et sur la rhétorique courtoise comme langage congénial de ce culte unique. Dans son excellent petit

565 er le culte de la Sagesse, sa Dame. « Sa mystique courtoise … serait bien la réplique en terre germanique de la « piété fleurie »

566 ux qui reviendront me démontrer que la rhétorique courtoise ne pouvait pas traduire une mystique sapientiale, je répondrai qu’ils

567 du Saint-Esprit (p. 164). Son recours aux formes courtoises tendrait donc à montrer que celles-ci sont sans liens spécifiques ni

568 urtout la valeur d’une assimilation entre l’amour courtois des troubadours et une définition de la « passion » issue tout entièr

569 Davenson conteste toute assimilation entre amour courtois et amour-passion, disons entre Bernard de Ventadour et Wagner, et il

570 fait tous les grands troubadours. Enfin, le roman courtois de Flamenca porte des traces certaines de catharisme, tandis que le R

571 s orientales (voir plus haut p. 102) et la morale courtoise . Mais à propos de Flamenca, précisément, on voit René Nelli amorcer u

572 nature et la fonction de l’asag dans la conduite courtoise , et il se voit amené à en deviner le secret dans la « Joie d’amour »

573 ables scènes décrites dans les deux grands romans courtois , Flamenca et Jaufré, dans les romans de la Table ronde et dans le Par

574 sur l’asag et sa liaison essentielle avec le joy courtois . 1° C’est dans et par l’asag que la rencontre de la cortezia des trou

575  le désir sans fin ». On voit ici comment l’amour courtois et le catharisme, tout en restant des hérésies distinctes — et j’adme

576 lié dès l’origine aux autres thèmes de la poésie courtoise tels que Guillaume de Poitiers les « invente » entre 1110 et 1120, ma

577 ur Les origines et la formation de la littérature courtoise en Occident, se pose l’une des questions les plus ardues qui soient d

578 religieux. Ce processus unique, d’où naît l’amour courtois , nous pouvons le suivre à la trace sous deux de ses aspects les mieux

579 e de saint Bernard mais aussi de celui de l’amour courtois dans sa phase la plus idéalisée »239. Du Poitevin Guillaume et de ses

580 du zadjal arabe, et les grands thèmes de l’amour courtois  : la soumission du chevalier par allégeance d’amour pur à la dame, l’

581 iques » aide à comprendre la naissance du lyrisme courtois dans l’œuvre de Guillaume, il est un second facteur formel dont l’act

582 eire Cardenal condamnera les facilités de l’amour courtois et ridiculisera ses poètes plaintifs « qui chantent comme s’ils avaie

583 exactement contemporaines des premières chansons courtoises de Guillaume IX (environ 1110) ; elles sont toutes perdues, en dépit

584 ois, dans le même temps qu’y descendait la poésie courtoise , née à Poitiers et dans le Limousin des Ventadour. Imprécation fin

585 que ». Il n’y aurait donc « nul besoin d’un mythe courtois pour expliquer la passion »246. En somme, pour n’avoir pas reconnu qu

586 ute sociale, mais aussi pour recréer la situation courtoise d’amour de loin (tout vaut mieux que la vie quotidienne partagée). Si

587 t de garder Iseut pour lui, il violerait le tabou courtois . S’il couchait avec elle mariée à Marc, il violerait le tabou de l’in

588 n Irlande, la scène du bain. Mais c’est la poésie courtoise et le roman breton qui, désormais, vont sensibiliser hommes et femmes

589 t pas amour, qui tourne à réalité. Cette sentence courtoise signifie que fin amors est jouissance du désir, non du plaisir ; mais

590  Bezzola, Guillaume IX et les Origines de l’amour courtois , p. 166. 240. Historia regum Anglorum, de Guillaume de Malmesbury.

591 j’avais rencontré un personnage d’aspect massif, courtois et souriant, dont l’accent russe amenuisait les mots, encore qu’il pa

592 de l’amour et de la mort, bien avant le Moyen Âge courtois et le roman de Tristan et Iseut, qui contient d’ailleurs tant de rémi

593 , la mélopée ou la fulguration lyrique. La poésie courtoise a sensibilisé la psyché occidentale. En lui donnant un langage nouvea

594 a poésie des troubadours, nous voyons que l’amour courtois se distingue du simple désir par le raffinement de ses expressions, l

595 manière beaucoup plus dramatique lorsque l’amour courtois trouvera son expression romanesque dans la France du Nord et l’Anglet

596 brûle encore sur l’autel du mythe. Dernier roman courtois , premier roman moderne ? La mort s’y atténue en renoncement mutuel, e

597 liette est peut-être la plus authentique tragédie courtoise et la plus belle épiphanie du mythe avant le Tristan et Isolde de Wag

598 é, dont Racine prétend s’inspirer, que de l’amour courtois et de la passion fatale, à la Tristan, dont on peut voir qu’elle est

599 nt journées de Sodome, cette inversion de l’idéal courtois , aussi ardent que lui à poursuivre l’impossible, aussi incompatible a

600 t jamais qu’une version renouvelée de l’archétype courtois de Tristan et Iseut. Ils cherchent partout l’obstacle qui résiste et

601 bien à tort, qualifiait de « fin, faux, fourbe et courtois  », une rudesse utilitaire qui semble se méfier de la courtoisie comme

602 t cela à partir d’analyses rigoureuses de l’amour courtois chanté par les troubadours et du grand mythe de Tristan et Iseut dont