1 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Suite neuchâteloise — V
1 ; et plus haut des seigneurs dont certains furent cathares , Miramon, Cabrol et Vestric… Portrait d’un général de la Garde prussi
2 1938, Esprit, articles (1932–1962). La passion contre le mariage (septembre 1938)
2 di au xiie siècle, sous l’influence de l’hérésie cathare ou albigeoise. Or il est établi, de nos jours, que les cathares étaie
3 bigeoise. Or il est établi, de nos jours, que les cathares étaient manichéens. Selon leur foi, le monde de la matière est l’œuvr
4 nt porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisqu’au contraire elle
5 ont il s’agissait n’était rien d’autre que la foi cathare , et l’accession d’un roturier à la chevalerie était un symbole mystiq
6 me réelle et désirable ; la rhétorique de l’Amour cathare servit aux amoureux profanes. La conséquence en fut l’extravagante id
3 1939, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Non, Tristan et Iseut ne s’aiment pas, nous dit Denis de Rougemont (12 février 1939)
7 ment issu du catharisme. Vous savez que l’hérésie cathare , que la croisade contre les albigeois réprima sans l’anéantir, eut de
8 cédoine, elle gagna la France par le Piémont. Les cathares rejettent le dogme de l’incarnation, se fondent sur une interprétatio
9 , à s’abstenir de tout contact avec sa femme. Les cathares admettaient le suicide. Glorification de l’esprit d’amour, chasteté e
10 rofusion de symboles… Nous retrouvons la religion cathare , telle que les procès de l’Inquisition permettent de la connaître, to
11 mystiques. Ainsi tous les troubadours étaient des cathares  ? J’en suis persuadé, dit Denis de Rougemont, qui s’anime en exposant
12 les troubadours n’allaient que chez les seigneurs cathares , fort nombreux, et qui adoptaient cette hé­résie avec d’autant plus d
4 1939, Articles divers (1938-1940). Du mythe de Tristan et Iseut à l’hitlérisme (14 juillet 1939)
13 partie de l’Espagne et de l’Italie, le mouvement cathare . D’après ce que nous en savons, il comportait des notions tout à fait
14 illeurs, on sait que certains troubadours étaient cathares , des travaux tout à fait récents, publiés en même temps que mon livre
15 du xiie siècle, sous l’influence de la mystique cathare et de la poésie des troubadours, la passion reçoit droit de cité. Ell
5 1939, L’Amour et l’Occident. Les origines religieuses du mythe
16 courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubad
17 sante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’
18 de Bulgarie. Quoi qu’il en soit, les « purs » ou cathares se rattachaient aux grands courants gnostiques qui traversent le prem
19 ualiste de l’Iran36. Quelle était la doctrine des cathares  ? L’Inquisition a brûlé la plupart de leurs écrits37 ; mais ses regis
20 é : il n’a pris que l’apparence d’un homme40. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et par suite, le sacrement
21 Sophia chez les gnostiques grecs ; Maria chez les cathares .) L’Église d’Amour, la Santa Gleyzia des cathares, ne connaît qu’un s
22 cathares.) L’Église d’Amour, la Santa Gleyzia des cathares , ne connaît qu’un seul « sacrement » c’est le baptême du Saint-Esprit
23 « Il arrivait fréquemment, nous dit Rahn, que les cathares , après la réception du Consolamentum et pendant l’endura, se donnasse
24 es de morts volontaires avaient la préférence des cathares  : ils s’empoisonnaient, ils se laissaient mourir de faim, ils s’ouvra
25 hisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’Église cathare se divisait en deux groupes : les parfaits (perfecti 43) et les simpl
26 ernard de Clairvaux (cité par Rahn) a pu dire des cathares , qu’il combattit pourtant de toutes ses forces : « Il n’y a certainem
27 ntaux de l’Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares , nous avons vu qu’elle traduisait des croyances toutes contraires à c
28 ncement du xiiie siècle, détruisit les cités des cathares , brûla leurs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaie
29 es troubadours comme les « croyants » de l’Église cathare , et comme les chantres de son hérésie ? Les présomptions en faveur de
30 yrisme des troubadours, si l’on nie que l’hérésie cathare en ait été la source vive ? Otto Rahn n’hésite point à écrire : « La
31 part des troubadours étaient hérétiques, tous les cathares étaient troubadours. » Mais nous avons assez de bonnes raisons pour n
32 ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient l’amour « perpétuellement insatisfait », et vantent — sans
33 oraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare , on n’aurait pas encore démontré que l’origine de ce lyrisme n’est pa
34 re démontré que l’origine de ce lyrisme n’est pas cathare . N’oublions pas qu’ils composaient leurs coblas et leurs sirventés se
35 qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur foi, et
36 . On a dit et on me dira : 1° Que la religion des cathares nous est encore mal connue et qu’il est donc au moins prématuré d’y v
37 e peu que l’on connaît des croyances et des rites cathares suffit à établir sans plus de contestations possibles les origines ma
38 oètes ne pouvaient parler ouvertement de leur foi cathare . (Ceux qui en ont parlé l’avaient tout d’abord abjurée). Nous avons d
39 excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares , et plus encore chez leurs disciples, les troubadours. Des accusation
40 ontradictoires. Ainsi l’on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’
41 saint Office, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathares d’Italie, ou patarins : « Malgré toutes mes recherches, dans les proc
42 s, dont on a vu qu’elle est fondamentale pour les cathares . Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — p
43 Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — par une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont les titr
44 e communauté, — comparable à l’Église d’Amour des cathares . b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de
45 sés sans grands scrupules à d’autres fins que les cathares  ? Dans l’attente de recherches plus approfondies sur tous ces points,
46 de l’Iran ; Otto Rahn une chronique déguisée des cathares . (Parzival, fils d’Herzeloïde, femme du Castis, chez Wolfram d’Eschen
47 ations que je crois utile de citer, car l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot err
48 es le principe de cohésion qu’apporte la mystique cathare aux éléments religieux, sociologiques ou épiques, hérités du vieux fo
49 n dont l’influence s’exercera directement sur les cathares . On peut y ajouter la Vision de saint Paul et le Purgatoire de saint
50 tte condamnation du mariage dans la pure doctrine cathare , en renvoyant aux déclarations de saint Paul sur les eunuques volonta
51 sur Ch. Molinier qu’on ne saurait prouver que les cathares eussent préconisé le suicide. Leur croyance à la réincarnation devait
52 nt de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « parfaits » serait ironique. 44. C’est du moins la th
53 nard Gui (Manuel de l’Inquisiteur) montre que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait pour eux
54 une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares , et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai dire capit
55 ce probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cette petite
56 e baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que le « pont
57 e, p. 291) après avoir insisté sur les influences cathares dans tous ces romans. 79. Dans Tristan, la faute initiale est doulou
58 le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare  — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire. 80. H. Hubert,
59 ses. Le Montsalvat (ou Montségur) des chastes (ou cathares ) y est remplacé par le Venusberg ! 85. Le Tristan et Iseut de Thomas
6 1939, L’Amour et l’Occident. Passion et mystique
60 ertains « moments » relèvent de la pure tradition cathare , d’autres peuvent être rapprochés d’une expérience mystique plus géné
61 macération dont nous connaissons le but chez les cathares  : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amou
62 tale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares , il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’en suivait — t
63 de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangile, et à regarder l’amour sous to
64 ls nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en od
65 ionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines.
66 els ») dont les croyances sont liées à celles des cathares et gnostiques. En 1929, les Doukhobors réfugiés au Canada voulant pro
67 me » rappelle d’une manière inquiétante celui des cathares . D’autres laudes, pour être plus évidemment catholiques d’inspiration
68 dire : le langage passionnel vient de la mystique cathare , admettons-le ; mais cette mystique, à son tour, ne se ramène-t-elle
69 st postérieur à la mystique pseudo-chrétienne des cathares . 3° C’est sans doute à tort qu’à la proposition : « Tout érotomane es
70 nt au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Pa
7 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe dans la littérature
71 eut-être en rapport avec les Vaudois, voisins des cathares —, non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Jo
72 ains. J’avoue que l’extension du langage même des cathares peut induire à des rapprochements souvent troublants : nous l’avons v
73 ret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ont jamais dit. C’es
74 ségur ou « Montsalvat » — dernière forteresse des cathares  — c’était le symbole du collège des « parfaits »… Cervantès ne cite p
75 duit à des conclusions bien proches de celles des cathares . Comme eux, Milton croit que le bon désir procède des principes intel
76 t si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des plus purs romantiques :
77 u’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare , le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la ha
78 Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares , la coupe de Gwyon159, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué
79 mbrables documents nous attestent qu’aux yeux des cathares , la véritable noblesse est celle du troubadour, de celui qui connaît
80 oints essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares . Et dans ses Lamentations, il laisse échapper le grand cri du romanti
8 1939, L’Amour et l’Occident. Le mythe contre le mariage
81 nt porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisqu’au contraire elle
82 ont il s’agissait n’était rien d’autre que la foi cathare , et l’accession d’un roturier à la chevalerie était un symbole mystiq
83 i la commet. Tandis que du point de vue des vrais cathares , nous l’avons vu, le véritable crime, c’est d’avoir « consommé » dans
9 1939, L’Amour et l’Occident. Appendices
84 mais encore cet ordre aurait été lié à l’hérésie cathare — en dépit de certaines apparences — comme le bras séculier à l’autor
85 étiques ?) 9. – Saint François d’Assise et les cathares Paul Sabatier, dans sa fameuse biographie de saint François, se po
86 upait pas de doctrine… Mais croit-on que tous les cathares dogmatisaient ? Il y a de plus sérieuses raisons de nier l’hérésie du
87 saint.) Cependant, il décrit fort bien l’ambiance cathare de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, bapt
10 1939, Les Cahiers protestants, articles (1938–1968). Nicolas de Flue et la Réforme (août 1939)
88 Occident à partir du xiie siècle et du mouvement cathare . Plusieurs de ses principaux représentants vécurent en Suisse alleman
11 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Les origines religieuses du mythe
89 courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubad
90 sante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’
91 dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares  ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saurait jamais » et cela p
92 e et toujours tragiquement actuelle de l’attitude cathare , ou d’une manière plus générale du dualisme, dans les religions les p
93 rel » d’admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa traduction
94 t depuis des siècles les mêmes sacrements que les cathares  : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élu
95 a dans l’obéissance du Très-Haut. Le dualisme des cathares se résout donc en un véritable monisme eschatologique, tandis que l’o
96 hisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfecti)42 qui avaie
97 ernard de Clairvaux (cité par Rahn) a pu dire des cathares , qu’il combattit pourtant de toutes ses forces : « Il n’y a certainem
98 aux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares , nous avons vu qu’elle traduisait des croyances fort différentes de c
99 ncement du xiiie siècle, détruisit les cités des cathares , brûla leurs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaie
100 es troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare , et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, que je qualifier
101 nt, en gros, les suivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie
102 espèce de liens peut-on imaginer entre ces noirs cathares , que leur ascétisme contraignait à fuir tout contact avec l’autre sex
103 ns leur conclusion unanime : rien de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’irrépressible intuition des « aventureux » qu
104 e bon sens : démontrez-nous, dans ce cas, comment cathares et troubadours auraient pu se côtoyer chaque jour sans se connaître,
105 it un seul instant, que ces vers rendent un son «  cathare  » ? Mais qu’est-ce que ce château de Fanjeaux ? L’une des maisons-mèr
106 château de Fanjeaux ? L’une des maisons-mères des cathares  ! Le plus fameux des évêques hérétiques, Guilabert de Castres, la dir
107 es de couvents) ; que ces comtés sont notoirement cathares  ; et que cette « Louve » est la comtesse Stéphanie, dite la Loba, qui
108 ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce
109 ns du mariage, cette jurata fornicatio, selon les cathares  ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’
110 leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare  ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces questions. Voyons pl
111 oraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare , on n’aurait pas encore démontré que l’origine de ce lyrisme n’est pa
112 qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur foi, et
113 nuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-il pas que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait pour eux
114 la Dame n’est pas simplement l’Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hér
115 e reçoit l’imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort), commen
116 . On a dit et on me dira : 1° Que la religion des cathares nous est encore mal connue et qu’il est donc au moins prématuré d’y v
117 on connaît aujourd’hui des croyances et des rites cathares suffit à établir sans plus de contestations possibles les origines ma
118 se a été faite : comment se peut-il que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérési
119 excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares , et plus encore chez leurs disciples peu disciplinés, les troubadours
120 ontradictoires. Ainsi l’on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’
121 saint Office, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathares d’Italie, ou patarins : « Malgré toutes mes recherches, dans les proc
122 s, dont on a vu qu’elle est fondamentale pour les cathares . Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — p
123 Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — par une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont les titr
124 ne communauté — comparable à l’Église d’Amour des cathares . b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques de
125 (lieux et dates remarquablement identiques) entre cathares et troubadours. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l
126 la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares , ascètes condamnant le mariage mais fondant une « Église d’Amour », o
127 de poésie naît dans le Midi de la France, patrie cathare  : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicienne du principe
128 et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare , le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Par
129 de troubadours — cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au courant des idées qui étaient dans l’air depuis
130 tion littéralement congénitale avec l’hérésie des cathares , et son opposition sournoise ou déclarée au concept chrétien du maria
131 de l’Iran ; Otto Rahn une chronique déguisée des cathares . (Parzival, fils d’Herzeloïde, femme du Castis, chez Wolfram d’Eschen
132 ations que je crois utile de citer, car l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot err
133 le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare  — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire92. Ainsi s’expliqu
134 naient de s’affronter Bernard de Clairvaux et les cathares , mais aussi Abélard, l’école de Chartres, et plusieurs hérétiques trè
135 e unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas cessé de dénoncer comme jurata fornicatio. Il paraît au sur
136 du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathares . Mais ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consomma
137 voilà le péché suprême, originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de passion pure, même sans contact physique (l’épée e
138 n de précis quant à la rhétorique courtoise. 36. Cathare vient du grec catharoi, purs. 37. Liber de duobus principiis, publi
139 risme ont paru récemment : Études manichéennes et cathares , par Déodat Roché (1952) ; Le Catharisme, par René Nelli, Charles Bru
140 et les complexités de l’hérésie. 40. Cf. Prière cathare , citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de
141 nt de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « parfaits » serait ironique. 43. Voir l’excellent ouv
142 eurt en 1127. Les premières mentions d’une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Borst, le
143 un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares , et les troubadours leur dédiaient leurs chansons ! 48. Déodat Roché
144 de du catharisme (voir ses Études manichéennes et cathares , 1952, et Le Catharisme, 1938), insiste lui aussi sur « le danger d’u
145 une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares , et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai dire capit
146 ce probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cette petite
147 bien des cas, les correspondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont précises. Lucie Varga, dans une étude sur
148 l qui reproduisent les termes exacts d’une Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pouvoir aimer ceux qu
149 l faut également relever que Peire Cardenal, vrai cathare , se montre sévère pour la « courtoisie » dans un poème où il dit : « 
150 doc, de déclencher en 1209 la Croisade contre les cathares  : le premier génocide ou massacre systématique d’un peuple, enregistr
151 r part à la Grâce, chez les troubadours… 85. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou non. Et en
152 e baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que le « pont
153 e, p. 291) après avoir insisté sur les influences cathares dans tous ces romans. 92. Analysant la « magie érotique » du cycle d
154 luences courtoises. Le Montsalvat des chastes (ou cathares ) y est remplacé par le Venusberg ! 98. Le Tristan et Iseut de Thomas
12 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Passion et mystique
155 ertains « moments » relèvent de la pure tradition cathare , d’autres peuvent être rapprochés d’une expérience mystique plus géné
156 macération dont nous connaissons le but chez les cathares  : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amou
157 tale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares , il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’en suivait — t
158 l de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangile, et à regarder l’amour sous to
159 ls nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en od
160 ionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines.
161 els ») dont les croyances sont liées à celles des cathares et gnostiques. En 1929, les doukhobors réfugiés au Canada voulant pro
162 élisme » rappelle d’une manière précise celui des cathares . D’autres laudes, pour être plus évidemment catholiques d’inspiration
163 st postérieur à la mystique pseudo-chrétienne des cathares . 3° C’est sans doute à tort qu’à la proposition : « Tout érotomane es
164 nt au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Pa
13 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe dans la littérature
165 eut-être en rapport avec les Vaudois, voisins des cathares  — non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joa
166 ains. J’avoue que l’extension du langage même des cathares peut induire à des rapprochements souvent troublants : nous l’avons v
167 ret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ont jamais dit137. C
168 duit à des conclusions bien proches de celles des cathares . Comme eux, Milton croit que le bon désir procède des principes intel
169 t si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des plus purs romantiques :
170 u’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare , le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la ha
171 Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares , la coupe de Gwyon177, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué
172 oints essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares . Et dans ses Lamentations, il laisse échapper le grand cri du romanti
14 1939, L’Amour et l’Occident (1956). Le mythe contre le mariage
173 nt porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisqu’au contraire elle
174 i la commet. Tandis que du point de vue des vrais cathares , nous l’avons vu, le véritable crime, c’est d’avoir « consommé » dans
15 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Préface à l’édition de 1956
175 r les relations troublantes que j’observais entre cathares et troubadours : eux n’en sont pas troublés, faute de « preuves » suf
16 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Les origines religieuses du mythe
176 courtois. 6.L’amour courtois : troubadours et cathares Que toute la poésie européenne soit issue de la poésie des troubad
177 sante se répandait. L’on a pu dire de la religion cathare qu’elle représenta pour l’Église un péril aussi grave que celui de l’
178 dualiste de l’Iran. Quelle était la doctrine des cathares  ? On a répété très longtemps qu’« on ne le saurait jamais » et cela p
179 e et toujours tragiquement actuelle de l’attitude cathare , ou d’une manière plus générale du dualisme, dans les religions les p
180 rel » d’admettre le scandale d’un Dieu-Homme. Les cathares rejettent donc le dogme de l’Incarnation, et a fortiori sa traduction
181 t depuis des siècles les mêmes sacrements que les cathares  : l’imposition des mains, le baiser de paix, et la vénération des Élu
182 a dans l’obéissance du Très-Haut. Le dualisme des cathares se résout donc en un véritable monisme eschatologique, tandis que l’o
183 hisme, essénisme, gnosticisme chrétien — l’Église cathare se divisait en deux groupes : les « Parfaits » (perfecti)35 qui avaie
184 ernard de Clairvaux (cité par Rahn) a pu dire des cathares , qu’il combattit pourtant de toutes ses forces : « Il n’y a certainem
185 aux de son Église. Quant à la pureté de mœurs des cathares , nous avons vu qu’elle traduisait des croyances fort différentes de c
186 ncement du xiiie siècle, détruisit les cités des cathares , brûla leurs livres, massacra et brûla les populations qui les aimaie
187 es troubadours comme des « croyants » de l’Église cathare , et comme des chantres de son hérésie ? Cette thèse, que je qualifier
188 nt, en gros, les suivantes. D’une part, l’hérésie cathare et l’amour courtois se développent simultanément, dans le temps (xiie
189 espèce de liens peut-on imaginer entre ces noirs cathares , que leur ascétisme contraignait à fuir tout contact avec l’autre sex
190 ns leur conclusion unanime : rien de commun entre cathares et troubadours ! Mais l’irrépressible intuition des « aventureux » qu
191 e bon sens : démontrez-nous, dans ce cas, comment cathares et troubadours auraient pu se côtoyer chaque jour sans se connaître,
192 it un seul instant, que ces vers rendent un son «  cathare  » ? Mais qu’est-ce que ce château de Fanjeaux ? L’une des maisons-mèr
193 château de Fanjeaux ? L’une des maisons-mères des cathares  ! Le plus fameux des évêques hérétiques, Guilabert de Castres, la dir
194 es de couvents) ; que ces comtés sont notoirement cathares  ; et que cette « Louve » est la comtesse Stéphanie, dite la Loba, qui
195 ce pure coïncidence, si les troubadours comme les cathares glorifient — sans toujours l’exercer — la vertu de chasteté ? Est-ce
196 ns du mariage, cette jurata fornicatio, selon les cathares  ? Et s’ils invectivent les clercs et leurs alliés les féodaux ? Et s’
197 leurs vers, des expressions tirées de la liturgie cathare  ? Il ne serait que trop facile de multiplier ces questions. Voyons pl
198 oraient les analogies de leur lyrisme et du dogme cathare , on n’aurait pas encore démontré que l’origine de ce lyrisme n’est pa
199 qui nous restent — il suffit de rappeler que les cathares promettaient, lors de l’initiation, de ne jamais trahir leur foi, et
200 nuel de l’Inquisiteur, n’affirme-t-il pas que les cathares croyaient bien à la Sainte Vierge, sauf qu’elle représentait pour eux
201 la Dame n’est pas simplement l’Église d’Amour des cathares (comme ont pu le croire Aroux et Péladan), ni la Maria-Sophia des hér
202 e reçoit l’imposition des mains (ce sera chez les cathares le consolamentum, généralement donné à l’approche de la mort) ; comme
203 . On a dit et on me dira : 1° que la religion des cathares nous est encore mal connue et qu’il est donc au moins prématuré d’y v
204 on connaît aujourd’hui des croyances et des rites cathares suffit à établir sans plus de contestations possibles les origines ma
205 se a été faite : comment se peut-il que jamais un cathare converti n’ait dénoncé les troubadours comme propagateurs de l’hérési
206 excès de ce genre se produisirent aussi chez les cathares , et plus encore chez leurs disciples peu disciplinés, les troubadours
207 ontradictoires. Ainsi l’on affirme tantôt que les cathares tiennent pour innocentes les voluptés les plus grossières, tantôt qu’
208 saint Office, et qui s’exprime ainsi au sujet des cathares d’Italie, ou patarins ; « Malgré toutes mes recherches, dans les proc
209 s, dont on a vu qu’elle est fondamentale pour les cathares . Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — p
210 Et tout cela se traduisait — tout comme chez les cathares encore — par une rhétorique amoureuse et chevaleresque, dont les titr
211 ne communauté — comparable à l’Église d’Amour des cathares . b) selon le manichéisme iranien, dont s’inspiraient les mystiques
212 (lieux et dates remarquablement identiques) entre cathares et troubadours. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l
213 la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares , ascètes condamnant le mariage mais fondant une « Église d’Amour », o
214 de poésie naît dans le midi de la France, patrie cathare  : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicienne du principe
215 et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare , le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Par
216 e troubadours —  cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au courant des idées qui étaient dans l’air depuis
217 tion littéralement congénitale avec l’hérésie des cathares , et son opposition sournoise ou déclarée au concept chrétien du maria
218 de l’Iran ; Otto Rahn une chronique déguisée des cathares . (Parzival, fils d’Herzeloïde, femme du Castis, chez Wolfram d’Eschen
219 ations que je crois utile de citer, car l’origine cathare y transparaît nettement, malgré l’ignorance de l’auteur. Lancelot err
220 le roman finit « bien » — au sens de la mystique cathare  — c’est-à-dire aboutit à la double mort volontaire.84 Ainsi s’expliq
221 naient de s’affronter Bernard de Clairvaux et les cathares , mais aussi Abélard, l’école de Chartres, et plusieurs hérétiques trè
222 e unissant deux corps même sans amour, et que les cathares n’ont pas cessé de dénoncer comme jurata fornicatio. Il paraît au sur
223 du siècle, complices aux yeux de Gottfried et des cathares . Mais ceci jette un jour assez étrange sur la nature de la « consomma
224 voilà le péché suprême, originel, dans une vision cathare du monde. Aimer de passion pure, même sans contact physique (l’épée e
225 n de précis quant à la rhétorique courtoise. 29. Cathare vient du grec catharoi, purs. 30. Liber de duobus principiis, publi
226 sme ont paru depuis 1939 : Études manichéennes et cathares , par Déodat Roché, 1952 ; Le Catharisme, par René Nelli, Charles Bru,
227 et les complexités de l’hérésie. 33. Cf. Prière cathare , citée par Döllinger. Notons que la liberté de l’homme, le pouvoir de
228 nt de chrétiens) paraît avoir été utilisé par les cathares eux-mêmes, et « parfaits » serait ironique. 36. Voir l’excellent ouv
229 eurt en 1127. Les premières mentions d’une Église cathare organisée et publique datent de 1160. Mais dès 1145, selon Borst, le
230 un grand nombre de femmes de la noblesse étaient cathares , et les troubadours leur dédiaient leurs chansons ! 41. Déodat Roché
231 de du catharisme (voir ses Études manichéennes et cathares , 1952, et Le Catharisme, 1938), insiste lui aussi sur « le danger d’u
232 une envolée trop rapide vers le ciel », selon les cathares , et oppose le catharisme au bouddhisme sur ce point à vrai dire capit
233 ce probable de catharisme chez un troubadour. Les cathares s’appliquaient à parler le langage orthodoxe, moyennant cette petite
234 bien des cas, les correspondances entre doctrine cathare et poétique courtoise sont précises. Lucie Varga, dans une étude sur
235 l qui reproduisent les termes exacts d’une Prière cathare publiée par Döllinger. Exemple : « Donne-moi de pouvoir aimer ceux qu
236 l faut également relever que Peire Cardenal, vrai cathare , se montre sévère pour la « courtoisie » dans un poème où il dit : « 
237 doc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares  : le premier génocide ou massacre systématique d’un peuple, enregistr
238 r part à la Grâce, chez les troubadours… 77. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou non. Et en
239 e baiser de paix, selon le rite oriental, que les cathares paraissent avoir repris. — Enfin, M. Anitchkof a montré que le « pont
240 e, p. 291) après avoir insisté sur les influences cathares dans tous ces romans. 84. Analysant la « magie érotique » du cycle
241 luences courtoises. Le Montsalvat des chastes (ou cathares ) y est remplacé par le Venusberg ! 90. Le Tristan et Iseut de Thomas
17 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Passion et mystique
242 ertains « moments » relèvent de la pure tradition cathare , d’autres peuvent être rapprochés d’une expérience mystique plus géné
243 macération dont nous connaissons le but chez les cathares  : l’absorption de toutes les facultés dans la contemplation de l’amou
244 tale, mais au-delà de la mort des corps. Pour les cathares , il n’y avait pas de rachat possible de ce monde. Il s’ensuivait — th
245 de l’humanisme et de l’idéalisme. L’hérésie des cathares consistait à idéaliser tout l’Évangile, et à regarder l’amour sous to
246 ls nous avons tenté de distinguer la mystique des cathares et la doctrine chrétienne de l’amour. ⁂ Mais Eckhart ne fut pas en od
247 ionnel, c’est-à-dire dans le langage de l’hérésie cathare « profanisé » par la littérature et adopté par les passions humaines.
248 els ») dont les croyances sont liées à celles des cathares et gnostiques. En 1929, les Doukhobors réfugiés au Canada, voulant p
249 élisme » rappelle d’une manière précise celui des cathares . D’autres laudes, pour être plus évidemment catholiques d’inspiration
250 st postérieur à la mystique pseudo-chrétienne des cathares . 3° C’est sans doute à tort qu’à la proposition : « Tout érotomane es
251 nt au mot amour dans les deux cas. Les hérétiques cathares opposent la Nuit au Jour comme le fait l’Évangile de Jean. Mais la Pa
18 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe dans la littérature
252 eut-être en rapport avec les Vaudois, voisins des cathares  — non seulement chez les Vaudois eux-mêmes, chez les disciples de Joa
253 ains. J’avoue que l’extension du langage même des cathares peut induire à des rapprochements souvent troublants : nous l’avons v
254 ret qu’il faut voiler d’un « beau mensonge ». Les cathares savaient bien tout cela. Mais notons qu’ils ne l’ont jamais dit126. C
255 duit à des conclusions bien proches de celles des cathares . Comme eux, Milton croit que le bon désir procède des principes intel
256 t si le premier poème inspiré par le souvenir des cathares et de leur mystique fut composé par l’un des plus purs romantiques :
257 u’ils ont bu, c’est le baiser unique du sacrement cathare , le consolamentum des Purs ! Dès cet instant, les lois du jour, la ha
258 Saint-Graal, la pierre sacrée des Iraniens et des cathares , la coupe de Gwyon165, divinité celtique ! ⁂ Que Wagner ait restitué
259 oints essentiels de la doctrine spiritualiste des cathares . Et dans ses Lamentations, il laisse échapper le grand cri du romanti
19 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Le mythe contre le mariage
260 nt porté sur l’adultère. Certes, la pure doctrine cathare ne prétendait pas légitimer la faute en soi, puisque au contraire ell
261 i la commet. Tandis que du point de vue des vrais cathares , nous l’avons vu, la véritable faute, c’est d’avoir « consommé » dans
20 1939, L’Amour et l’Occident (1972). Appendices
262 mais encore cet ordre aurait été lié à l’hérésie cathare — en dépit de certaines apparences — comme le bras séculier à l’autor
263 érétiques ?) 11.Saint François d’Assise et les cathares Paul Sabatier, dans sa fameuse biographie de saint François, se po
264 upait pas de doctrine… Mais croit-on que tous les cathares dogmatisaient ? Il y a de plus sérieuses raisons de nier l’hérésie du
265 saint.) Cependant, il décrit fort bien l’ambiance cathare de l’Italie au temps de la jeunesse de François. Les hérétiques, bapt
266 être amoureux.) Les béguines, confondues avec les cathares au début, furent souvent persécutées par l’Église. L’une fut même brû
267 s aujourd’hui en plusieurs langues. L’inspiration cathare et cistercienne s’y manifeste dans les formes rhétoriques du lyrisme
21 1940, La Nouvelle Revue française, articles (1931–1961). Au sujet du Journal d’André Gide (janvier 1940)
268 t dans La Porte étroite, ce roman janséniste et «  cathare  »… ⁂ D’autres causes d’erreur interviennent, faussant les proportions
22 1944, Les Personnes du drame. Sincérité et authenticité — Le Journal d’André Gide
269 t dans La Porte Étroite, ce roman janséniste et «  cathare  »… ⁂ D’autres causes d’erreur interviennent, faussant les proportions
23 1945, Articles divers (1941-1946). Présentation du tarot (printemps 1945)
270 n jeu, les doctrines manichéennes de la secte des cathares ou albigeois, persécutée par l’inquisition. (La croisade contre les a
271 les albigeois commença en 1209.) Les troubadours cathares , initiateurs de toute la poésie occidentale, auraient pris le maquis
24 1946, Articles divers (1946-1948). Théologie et littérature (1946)
272 de partie du xiie siècle, en plein conflit entre cathares et catholiques, féodaux du Nord et « démocrates » du Sud ; la poésie
25 1948, Suite neuchâteloise. V
273 ; et plus haut des seigneurs dont certains furent cathares , Miramont, Cabrol et Vestric… Portrait d’un général de la Garde prus
26 1956, Articles divers (1951-1956). Tableau du phénomène courtois (janvier 1956)
274 (lieux et dates remarquablement identiques) entre cathares et troubadours. Je me risquais à dire : il y a là quelque chose, et l
275 la Bulgarie bogomile, celle des « bonshommes » ou cathares , ascètes condamnant le mariage, mais fondant une « Église d’Amour »,
276 de poésie naît dans le Midi de la France, patrie cathare  : elle célèbre la Dame des pensées, l’idée platonicienne du principe
277 et l’orthodoxie romaine battue en brèche. Du côté cathare , le mariage et la sexualité sont condamnés sans rémission par les Par
278 de troubadours — cela n’est pas douteux — étaient cathares ou, du moins, très au courant des idées qui étaient dans l’air depuis
279 tion littéralement congénitale avec l’hérésie des cathares , et son opposition sournoise ou déclarée au concept chrétien du maria
280 doc, de déclencher en 1209 la croisade contre les cathares  : le premier génocide ou massacre systématique d’un peuple, enregistr
281 r part à la Grâce, chez les troubadours… 27. Les cathares condamnaient la guerre et toute forme d’homicide, légal ou non. Et en
27 1956, Articles divers (1951-1956). Denis de Rougemont et l’amour-passion, phénomène historique (4 février 1956)
282 que j’établisse des connexions entre les sombres cathares et les joyeux troubadours. Et pourtant les chansons courtoises chante
283 ent l’amour hors du mariage ; or seuls les fameux cathares condamnaient le mariage. On vous avait reproché d’avoir fait trop d’h
284 orence le Livre des deux principes, premier texte cathare en notre possession. J’eus le bonheur de voir qu’il confirmait ce que
285 Le temps, la réflexion, ne gâchent rien. Pauvres cathares  ! ab. « Denis de Rougemont et l’amour-passion phénomène historique 
28 1957, Articles divers (1957-1962). La voie et l’aventure (janvier 1957)
286 mystiques soufis, et à leurs lointains disciples cathares et « courtois », à Pic de la Mirandole, à Jacob Boehme, aux romantiqu
29 1957, L’Aventure occidentale de l’homme. Première partie. La Voie et l’Aventure — Où les voies se séparent
287 mystiques soufis, et à leurs lointains disciples cathares et « courtois », à Pic de la Mirandole, à Jacob Boehme, aux romantiqu
30 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Introduction. L’érotisme et les mythes de l’âme — L’amour et la personne dans le monde christianisé
288 s ancêtres des traditions diffuses dans l’hérésie cathare et les mystiques du Nord (ou du moins dans leur vocabulaire) d’où pro
31 1961, Comme toi-même. Essais sur les mythes de l’amour. Annexes — Post-scriptum
289 plier. C’est aussi l’argument que l’on opposa aux cathares et aux manichéens professant des doctrines ascétiques : ils voulaient
290 e mariage, mais condamnées par le manichéisme des cathares . C’est dans la cortezia que je vois l’origine de l’érotisme occidenta
32 1963, Gazette de Lausanne, articles (1940–1984). Les mythes sommeillent… ils vont se réveiller [Entretien] (9-10 février 1963)
291 s hypothèses que vous aviez lancées alors sur les cathares et sur l’amour courtois, après avoir ligué contre vous les historiens
33 1963, Articles divers (1963-1969). L’amour ? le mariage ? la fidélité ? l’adultère ? la passion ? le couple ? (25 octobre 1963)
292 hérésie chrétienne d’origine orientale, l’hérésie cathare , qui l’a fourni ; cette hérésie qui s’installe solidement dans les co
293 il. La chasteté absolue étant trop difficile, les cathares se bornaient à médire du mariage et à louer des formes d’amour plus o
294 mythe issu d’une hérésie spiritualiste (l’hérésie cathare ) dont nous avons perdu la clef, le mythe dégradé, profané, ne se trad
34 1963, Les Nouvelles littéraires, articles (1933–1972). Mais qui est donc Denis de Rougemont (7 novembre 1963)
295 on amoureuse trouvait ses origines dans la poésie cathare . Pour les disciples d’Emmanuel Mounier, il est surtout le philosophe
35 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 7. Théologie et littérature
296 de partie du xiie siècle, en plein conflit entre cathares et catholiques, féodaux du Nord et « démocrates » du Sud ; la poésie
36 1963, L’Opportunité chrétienne. Deuxième partie. Christianisme et culture — 14. Sur l’avenir du christianisme
297 rès le Moyen Âge : schisme entre Rome et Byzance, cathares et vaudois, hussites, anti-papes, Réforme, et la suite. by. Le manus
37 1969, Articles divers (1963-1969). Le personnalisme, la contestation, les hippies et… le fédéralisme (27 septembre 1969)
298 on amoureuse trouvait ses origines dans la poésie cathare , et qui nous faisait ensuite descendre les différents cercles de la p
38 1970, Lettre ouverte aux Européens. I. L’unité de culture
299 la fois cistercien, courtois et fort probablement cathare (manichéen), mais surtout celte. c) Prenons enfin l’exemple le plus
300 qui serait aliéné ? (Pour le bouddhiste, pour le cathare , pas d’autre aliénation que la naissance.) C’est la personne en moi,
39 1972, L’Amour et l’Occident (1972). Post-scriptum
301 ’évocation de l’amour courtois. La renaissance cathare au xxe siècle J’observe ici que ceux qui nient mes hypothèses jus
302 u Sâr Péladan : a) « tous les troubadours étaient cathares , tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la rhétorique courto
303 « tous les troubadours étaient cathares, tous les cathares étaient troubadours » ; et b) la rhétorique courtoise fut le langage
304 matière d’érudition… Je veux dire que la question cathare m’a intéressé en expliquant la direction donnée à mon expérience poét
305 Languedocien qui s’éprouve à la fois obscurément cathare , en haine des croisés envahisseurs, et lié par la langue aux troubado
306 crois bien que les deux tiers de mes lectures sur cathares et troubadours, depuis que je travaille le sujet, je les ai faits apr
307 toriques. La querelle au sujet des rapports entre cathares et troubadours — ou mieux entre le complexe des hérésies gnostiques e
308 véritable, laquelle demeure : que troubadours et cathares ne peuvent être compris séparément, hors du grand phénomène religieux
309 oésie courtoise comme autant d’échos de l’hérésie cathare . Hypothèse certainement ingénieuse, mais qui a l’inconvénient d’être
310 sur une radicale méconnaissance tant de l’hérésie cathare elle-même, hérésie de bourgeois et de marchands essentiellement, que
311 ngt ans plus tard dans ces contrées. À propos des cathares qui auraient été surtout des « bourgeois » selon Mme Pernoud, mais « 
312 pour exclure toute possibilité de rencontre entre cathares et troubadours, me paraissent frappées de la même faiblesse congénita
313 milant la Dame des pensées à la Santa Gleyzia des cathares , trouve ici un sérieux argument : la démonstration par le fait que le
314 es Béghards hérétiques » (eux-mêmes héritiers des cathares ), et aux pieds de Maître Eckhart, où il rencontrait Tauler : tous les
315 n cela, était hérétique — ou au contraire que les cathares en cela étaient orthodoxes ? Je retiens qu’ils ont en commun quelque
316 ope médiévale, sans oublier « certaines doctrines cathares  » qui entrent en composition dans ce tableau (op. cit., p. 152). Les
317 rtante étude de Déodat Roché : Le Graal pyrénéen, cathares et templiers (reprise dans Études manichéennes et cathares), et qui i
318 et templiers (reprise dans Études manichéennes et cathares ), et qui invoque les mêmes sources hermétiques, mithriaques, manichée
319 s de la légende du Graal, en y ajoutant la source cathare . D. Roché ne disposait pas de la documentation considérable des Kahan
320 permis de devancer les érudits. Troubadours et cathares Dans un tout autre climat de compréhension intellectuelle et spiri
321 mêle et se confond, non seulement troubadours et cathares , mais courtoisie occitane et légendes celtiques (le Midi précathare s
322 ame trop bien surveillée, « Frère Guillem se fait cathare (s’apatarine) et il sert Dieu en intention de sa dame », ce qui sembl
323 rs la femme ».226 S’il en est bien ainsi, ni les cathares ni les troubadours ne sont très loin de l’endura d’amour dont meurt T
324 la bonne société qu’une dame de haut rang se fît cathare par désespoir d’amour »232. Pendant des années, après la publication
325 sur la nature des relations entre troubadours et cathares aux xiie et xiiie siècles. Alors que Davenson ne craint pas d’écrir
326 saisir la moindre collusion entre troubadours et cathares  » (Op. cit., p. 144), René Nelli rappelle non seulement le fait que j
327 ., p. 229). Une quinzaine de troubadours ont été cathares ou à tout le moins « catharisants », parmi lesquels Raimon de Miraval
328 concile de Trente mis en vers.) Chaque troubadour cathare — et peu m’importe leur nombre dès lors qu’il y en a au moins un — es
329 e « la moindre collusion »235. « Les prédicateurs cathares aimaient à citer le sirventes de Peire Cardenal Clergue si fan pastor
330 dans son Bréviaire d’Amour, reprend les derniers cathares qui « par erreur d’hérésie ont coutume de blâmer l’ordre matrimonial
331 rait absurde, que ce roman trahit une inspiration cathare … Mais le poète y assimile si curieusement l’attitude de Guillem à cel
332 roduire presque quotidiennement dans les châteaux cathares « qui accueillaient et protégeaient les troubadours » (E. T., p. 228-
333 T., p. 228-229)236. Bien mieux, la rencontre d’un cathare déclaré et d’un troubadour s’est attestée au moins une fois dans un m
334 rfort précisément, et de quelques autres présumés cathares , observe « qu’on chercherait en vain dans (leurs) cansos… la moindre
335 ettre, dès lors, que tous les troubadours ont été cathares ou qu’aucun d’eux ne l’a été. Or il est évident que tous les troubado
336 st évident que tous les troubadours n’ont pas été cathares . » Nelli en conclut que « leurs idées religieuses n’ont eu, pratiquem
337  tous ou aucun ». Car de fait quelques-uns furent cathares . Si leur croyance n’a pas modifié leur lyrique, ne serait-ce pas qu’i
338 nir que tous les troubadours nolens volens furent cathares , comme on peut dire que Victor Hugo, Baudelaire, Verlaine et Rimbaud
339 nfesse. Quand Davenson, à propos de l’« hypothèse cathare  », reconnaît que je ne l’ai pas formellement adoptée, mais ajoute que
340 nostique répandue peut-être, en Occident, par les cathares  ? » On sait, d’autre part, que le catharisme s’est infiltré chez les
341 la cortezia des troubadours et du gnosticisme des cathares s’avère non seulement possible, mais à peu près inévitable, bien que
342 éjà l’essentiel de la prédication antiromaine des cathares , des Vaudois, et plus tard des fraticelli… À ces vices il oppose la v
343 poutine à Don Juan, on ne voit, me dites-vous, ni cathares ni jongleurs. Robert est catholique, Guillaume est grand seigneur… Po
344 x fois excommunié ; tandis que le gnostique, déjà cathare dans ses sermons et sa conduite, c’est Robert d’Arbrissel, honoré par
345 ’une vingtaine de couvents. Au surplus, l’hérésie cathare n’est pas absente du Poitou dès les débuts de son expansion européenn
346 de ces moines bénédictins ou cisterciens avec les cathares , puisque aussi bien c’est de cette abbaye qu’on ferait sortir le Poèm
347 Boèce dont nous avons montré la nette inspiration cathare  »243. Je cite ces « faits » pour essayer, une fois de plus, de faire
348 ène avec celui des relations entre troubadours et cathares , et ses implications morales et religieuses. — Ils veulent des preuve
349 croient que tout homme qui se dit catholique, ou cathare , ou de gauche, l’est de ce fait et l’est en tous ses actes et ses dir
350 sades et du commerce spirituel avec l’islam ; des cathares et des troubadours ; de l’ascétisme et du brûlant désir ; du mysticis
351 n, il n’y a pas seulement les troubadours, et ces cathares qui furent ou non leurs frères. Pourquoi revenir si longuement sur to
352 l’assimilation de la Sophia et de Marie, pour les cathares , cf. Déodat Roché, Études manichéennes et cathares, p. 162 à 164 ; et
353 athares, cf. Déodat Roché, Études manichéennes et cathares , p. 162 à 164 ; et sur leur distinction (homologue à la distinction e
354 e Christ et Jésus), p. 146. 218. Par exemple, un cathare déclare aux inquisiteurs ; « Mariam non esse nec fuisse mulierem carn
355 Les Troubadours, II, Paris, 1966, le grand canso cathare (selon moi) de Peire Cardenal, Vera vergena Maria : Marie est la vrai
356 catharisme (ouvrage collectif), 1953 ; Écritures cathares , 1959 ; Le Phénomène cathare, 1969 ; Vie quotidienne des cathares du
357 ), 1953 ; Écritures cathares, 1959 ; Le Phénomène cathare , 1969 ; Vie quotidienne des cathares du Languedoc au xiie siècle, 19
358 Le Phénomène cathare, 1969 ; Vie quotidienne des cathares du Languedoc au xiie siècle, 1969. 234. Nombreux articles dans les
359 courants sur cathares-troubadours : — X n’est pas cathare , car il ne dit rien d’autre que Y, qui ne l’est pas. — Comment savez-
360 comme X, dont je viens d’établir qu’il ne fut pas cathare . 236. Par exemple dans les châteaux du Cabardès, du Minervois et du
361 ervois et du Lauragais, où vivaient des seigneurs cathares , les Cabaret, Pennautier, Miraval, Laurac, Saissac, Montréal, Aragon,
362 aymond de Miraval. Cf. Michel Roquebert, L’Épopée cathare , notamment les p. 313 à 318. 237. Theophil Spoerri, Wilhelm von Poit
363 des Arabes en pays d’Oc. 243. Cahiers d’études cathares , n° 9, 1952. 244. Voir supra, p. 111 à 118. — Partout, dans tous les
40 1974, Articles divers (1974-1977). Surréalisme : un jeu qui dure depuis 50 ans (7-8 septembre 1974)
364 grands prêtres. Un jour, nous parlions des sectes cathares , avec un ami. Il écoutait d’une oreille, et brusquement il s’est tour
41 1975, Articles divers (1974-1977). « Le sort des écrivains emprisonnés constitue un drame et un avertissement » (juin 1975)
365 dours dont quelques-uns moururent avec leurs amis cathares sur les bûchers de la première Inquisition. Est-ce que les dirigeants
42 1975, Articles divers (1974-1977). L’amour (1975)
366 a raison, la curiosité du public pour la doctrine cathare … Tout cela peut aller vers deux sortes de frénésies aussi dangereuses
43 1977, L’Avenir est notre affaire. Système de la crise — La religion de la croissance
367 ne suis pas contre la croissance (je ne suis pas cathare dans ce sens). Je propose, au contraire, que l’on s’inspire des lois
368 es gnostiques, et parfois assimilée à la Dame des cathares ou à leur Église, voir C. G. Jung, Antwort auf Hiob, Rascher Verlag,
44 1977, L’Avenir est notre affaire. Repartir de l’homme — Les variétés de l’expérience communautaire
369 chéens de toutes gnoses, bogomiles, patarins puis cathares , et à partir du catharisme, lollards anglais, béguards et béguines de
45 1978, Cadmos, articles (1978–1986). L’Intellectuel contre l’Europe (été 1978)
370 ibertaire, de Pélage à Fourier en passant par les cathares et les alchimistes. Sans compter sa passion pour la peinture qui, à l
46 1980, Articles divers (1978-1981). Un précurseur de l’engagement politique (1er mai 1980)
371 Dans L’Amour et l’Occident ,vous nous parlez des cathares et des Arabes, n’est-ce pas ? Alors comment aimer cette Europe-là ? O
372 u Liber de Duobus principus, doctrine de base des cathares , ouvrage prétendument brûlé pat l’Inquisition. D’autres découvertes u
47 1981, Articles divers (1978-1981). La ruée vers le Graal : questions à Denis de Rougemont (13-14 juin 1981)
373 rallèlement en Languedoc et en Poitou la religion cathare dont certains aspects (le dualisme, la vertu de chasteté, le rôle de