1
çons, il y a un brin du myrte civique tressé dans
vos
couronnes de laurier. Vous n’êtes pas couronnés d’olivier. La main co
2
rte civique tressé dans vos couronnes de laurier.
Vous
n’êtes pas couronnés d’olivier. La main connaît la main dans la prise
3
parcourent de jeunes et purs courages, donnez-moi
votre
silence jusqu’à l’heure. Que je taise votre mot de ralliement, paradi
4
z-moi votre silence jusqu’à l’heure. Que je taise
votre
mot de ralliement, paradis à l’ombre des épées. Rien de moins artifi
5
e qu’on en peut retenir, c’est la méthode, car je
crois
qu’elle sert mieux la démocratie que l’Église romaine, quoi qu’en pen
6
i devraient m’être parfaitement impénétrables. Je
crois
même voir que M. Breton serait un très curieux poète s’il ne s’efforç
7
de ces jeunes gens prétentieux et sincères qui se
croient
une vocation, végètent dans des œuvres d’évangélisation, fondent des
8
illeur style pour un romancier ? C’est plutôt, je
crois
, une certaine harmonie générale dans le récit et le ton, surtout dans
9
français cette œuvre « d’importance européenne »,
croyez
-vous qu’il aille s’abandonner à l’émotion communicative de qui découv
10
s cette œuvre « d’importance européenne », croyez-
vous
qu’il aille s’abandonner à l’émotion communicative de qui découvre un
11
Vinet se déclarait « un chrétien sans épithète ».
Croit
-il éluder ainsi le protestantisme de Vinet ? Ne voit-il pas que rien
12
Synge, Joyce même… Trois noms qui permettent, je
crois
, de parler d’un grand siècle littéraire irlandais ; ce que d’ailleurs
13
olution toujours » — tant qu’il y a des gens pour
vous
faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre
14
n voudrait que de moins de gloriole s’accompagnât
votre
ultimatum à Dieu. Mais, secouant son dégoût, un Montherlant s’abandon
15
on trouve tout dans les livres des jeunes, dites-
vous
, le pire et le meilleur, toutes les vieilleries morales et immorales,
16
i douce encore, n’est pas si bonne que de céder à
vous
, désirs, et d’être vaincu sans bataille. On voit assez à quel genre d
17
nditions, ou les transformer totalement. — Alors,
vous
croyez à l’action sociale des écrivains ? Peut-être. En tout cas je v
18
ons, ou les transformer totalement. — Alors, vous
croyez
à l’action sociale des écrivains ? Peut-être. En tout cas je vois bie
19
s meilleurs poèmes de l’auteur de Tragiques et de
Vous
êtes des hommes. p. Rougemont Denis de, « [Compte rendu] Pierre Je
20
un travail d’éducation lent et souvent dangereux.
Vous
, étudiants, venez à nous pour nous aider. Nous saurons nous compromet
21
esseurs suisses et français. Miracle qui nous fit
croire
un instant à la fameuse devise de la Révolution. d. Rougemont Deni
22
plus protestant — mais oui, M. Journet — et je ne
crois
pas qu’il puisse se produire ailleurs qu’en terre romande. C’est l’es
23
e suis beaucoup de personnages, faudrait choisir.
Vous
me direz qui je suis, mes amis ; quel est le vrai ? — Ils me proposen
24
onc la foi ? » Mais c’est encore une question… Je
crois
qu’il ne faut pas attendre immobile dans sa prière, qu’une révélation
25
t cet esprit… Créer, ou glisser au plaisir ? Êtes-
vous
belle, mon amie, — et vous, ma vie ? Certes, mais je vous aime moins
26
sser au plaisir ? Êtes-vous belle, mon amie, — et
vous
, ma vie ? Certes, mais je vous aime moins que je ne vous désire. (Ce
27
le, mon amie, — et vous, ma vie ? Certes, mais je
vous
aime moins que je ne vous désire. (Ce désir qui me rend fort pour — a
28
a vie ? Certes, mais je vous aime moins que je ne
vous
désire. (Ce désir qui me rend fort pour — autre chose…) Ô luxe, ne pa
29
amon Fernandez, Messages (juillet 1926)w Je ne
crois
pas exagéré de dire qu’en publiant ce recueil d’essais, M. Fernandez
30
ent et se frôlent amoureusement, des chiens « qui
vous
faufilent des douceurs au bas des jambes », jusqu’à ces chats qui gri
31
mplexe — sont plutôt optimistes. Il ne paraît pas
croire
à un péril oriental très pressant, ni surtout que nous ayons à cherch
32
uit la religion du « Prince de la vie »… Qu’on ne
croie
pas, d’ailleurs, que l’attitude presque constamment critique de M. de
33
par personne et les devantures ne cherchent qu’à
vous
plaire. Chaque ruelle croisée propose un mystère qu’on oublie pour ce
34
on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien
croire
qu’il y a là un talent, charmant, glacé, spirituellement « poétique »
35
aison de l’idéal asiatique avec le nôtre. Mais je
crois
que toute intelligence européenne libre peut souscrire aux critiques
36
rons pas, lecteur bénévole, un exercice mensuel à
votre
faculté d’indulgence. Par contre, nous nous empressons de vous laisse
37
d’indulgence. Par contre, nous nous empressons de
vous
laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…
38
-nous donc ? Le plus qu’on puisse dire, c’est que
vous
le saurez un peu mieux quand vous aurez lu nos huit numéros. Il faut
39
dire, c’est que vous le saurez un peu mieux quand
vous
aurez lu nos huit numéros. Il faut que notre revue reste cette chose
40
éfinitions tendancieuses et contradictoires. Êtes-
vous
sincères en actes ou en pensées ; envers vous-mêmes ou quelque doctri
41
vous-mêmes ou quelque doctrine acceptée ; envers
votre
idéal ou envers les fluctuations de votre moi ? Votre sincérité est-e
42
envers votre idéal ou envers les fluctuations de
votre
moi ? Votre sincérité est-elle consentement immédiat à toute impulsio
43
e idéal ou envers les fluctuations de votre moi ?
Votre
sincérité est-elle consentement immédiat à toute impulsion spontanée
44
vis plus ou moins fortement des sentiments que je
crois
avoir éprouvés à tel moment de mon passé. Parfois — rarement —, je pa
45
age du passé. Ainsi de certains décors modernes :
vous
changez l’éclairage, et la chaumière devient palais. C’est l’objectio
46
désirs anciens ne me restitue qu’un dégoût. J’ai
cru
que je pourrais me regarder sans rien toucher en moi. En réalité, je
47
teurs La fonction de l’homme est aussi bien de
croire
que de constater. F. Raub. La sincérité obstinée d’un Rivière n’a
48
res mensonges ? Peut-être juste assez pour qu’ils
vous
aident3 — mais jamais au point d’oublier la vérité qu’on désirait qu’
49
pas être sincère aussi que de s’y prêter ? Or, il
vous
tire aussitôt de l’indétermination violente qu’est la sincérité selon
50
a sincérité selon Rivière. La sincérité véritable
vous
pousse à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la vol
51
t bien les jalons de cette recherche) : Puissiez-
vous
avouer moins de sincérité et montrer plus de style. (Georges Duhamel.
52
de cet âge. Mais il le faut dépasser.) Si j’en
crois
l’intensité d’un sentiment intime, ce moi idéal que j’appelle en chaq
53
a de nouveau, puis avec une légère exaltation : —
Vous
avez gagné, c’est admirable, ah ! mon Dieu, je vous remercie, Monsieu
54
us avez gagné, c’est admirable, ah ! mon Dieu, je
vous
remercie, Monsieur… Il saisit son journal. Il en parcourait rapidemen
55
is me cramponner à cette espèce de bonheur qu’ils
croient
lié à la possession, et que j’allais vivre aussi sur le dogme l’argen
56
r le dogme l’argent-fait-le-bonheur. En somme, tu
croyais
que j’allais adhérer à l’idéologie socialiste, gros farceur, va. Quan
57
pas les termes d’un traité de paix. Entre moi et
vous
, c’est la guerre. » Voilà pour les critiques, « punaises glabres et p
58
pages d’un lyrisme inouï. Que Louis Aragon ne se
croie
pas tenu de justifier ses visions par le moyen d’une métaphysique aus
59
sespoir vaste et profond comme l’époque. « Voulez-
vous
des douleurs, la mort ou des chansons ? » On a l’hallucination du déc
60
dieu, La mode qu’on rie des pleurs, Lors je baise
votre
main Comme on signe d’un faux nom. d. Rougemont Denis de, « Bill
61
ord que je m’excuse : c’est un peu prétentieux de
vous
écrire au moment où je vais me suicider, d’autant plus que vous n’y c
62
moment où je vais me suicider, d’autant plus que
vous
n’y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il f
63
ù je vais me suicider, d’autant plus que vous n’y
croirez
pas — et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il fait très fro
64
y croirez pas — et pourtant… Il faut aussi que je
vous
dise qu’il fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et
65
ette phrase quelque allusion de mauvais goût.) Je
vous
ai rencontrée quatre ou cinq fois dans des lieux de plaisir, comme on
66
au théâtre. Dans l’ombre, j’ai suivi le drame sur
vos
traits seulement ; l’écho n’en fut que plus douloureux dans mon cœur.
67
en fut que plus douloureux dans mon cœur. Puis je
vous
ai oubliée. Puis je vous ai revue, aux courses, et c’est là que j’ai
68
x dans mon cœur. Puis je vous ai oubliée. Puis je
vous
ai revue, aux courses, et c’est là que j’ai découvert que vous existi
69
, aux courses, et c’est là que j’ai découvert que
vous
existiez en moi, à certain désagrément que j’eus de vous voir si ento
70
istiez en moi, à certain désagrément que j’eus de
vous
voir si entourée… D’autres fois… je n’ai plus le courage de les dire.
71
à ce bal. J’avais demandé à un de mes amis, qui
vous
connaît4, de me présenter. Il m’en avait donné la promesse. Vos regar
72
de me présenter. Il m’en avait donné la promesse.
Vos
regards rencontrèrent les miens plus d’une fois pendant une danse qu’
73
plus d’une fois pendant une danse qu’il fit avec
vous
, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arracher à une obse
74
fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais
vous
les détourniez soudain comme pour vous arracher à une obsession secrè
75
vous, mais vous les détourniez soudain comme pour
vous
arracher à une obsession secrètement attirante ; et je pensais que la
76
pensais que la force de mon désir était telle que
vous
en éprouviez vaguement la menace. Je dis menace, parce que mes airs s
77
menace. Je dis menace, parce que mes airs sombres
vous
effrayaient sans doute plus qu’ils ne vous attiraient. Mais, maintena
78
ombres vous effrayaient sans doute plus qu’ils ne
vous
attiraient. Mais, maintenant, je pense que ces regards croisés n’avai
79
l’orchestre s’arrêta, je me trouvais tout près de
vous
. Mon ami me fit un signe discret, et déjà il se préparait à vous rend
80
e fit un signe discret, et déjà il se préparait à
vous
rendre attentive à ma présence… Mais, alors, je ne sais quel démon du
81
d’entrevoir l’image d’un couple heureux et banal,
votre
sourire répondant au mien, comme on voit au dénouement des films popu
82
us séparait, mon ami se détournait, un peu vexé ;
vous
disparaissiez au milieu d’un cortège de rires empressés. Une autre da
83
u réveil. Puis je suis revenu dans ces rues où je
vous
rencontrais parfois, du temps que j’ignorais vous aimer. En sortant d
84
vous rencontrais parfois, du temps que j’ignorais
vous
aimer. En sortant du bal, au vestiaire, je vous avais entendue donner
85
s vous aimer. En sortant du bal, au vestiaire, je
vous
avais entendue donner un rendez-vous au thé du Printemps. J’ai rôdé d
86
estiaire, je vous avais entendue donner un rendez-
vous
au thé du Printemps. J’ai rôdé dans la joie féminine des grands magas
87
escendant… Il aurait fallu monter, mais l’idée de
vous
trouver peut-être assise en face de votre bel ami laqué, souriante… E
88
’idée de vous trouver peut-être assise en face de
votre
bel ami laqué, souriante… Enfin, un peu après 6 heures, je suis sorti
89
tobus passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai
cru
vous reconnaître dans la foule qui se précipitait, mais je n’avais pa
90
s passaient par groupes. Plusieurs fois, j’ai cru
vous
reconnaître dans la foule qui se précipitait, mais je n’avais pas pri
91
uméro, je ne pouvais pas monter. Je finissais par
vous
voir partout. Chaque visage de femme révélait soudain un trait de vot
92
aque visage de femme révélait soudain un trait de
votre
visage. Il aurait fallu courir après celle-là qui venait de tourner à
93
it de tourner à l’angle de cette rue et qui avait
votre
démarche. Mais, pendant ce temps, vous pouviez paraître enfin où mon
94
qui avait votre démarche. Mais, pendant ce temps,
vous
pouviez paraître enfin où mon désir surmené vous appelait encore, hal
95
vous pouviez paraître enfin où mon désir surmené
vous
appelait encore, haletant. Et le temps passait, à la fois si lent — j
96
les paupières lourdes, et ce chant désespéré qui
vous
appelait, assourdissant mes pensées ; et ces élans réticents, maladro
97
ne ne parlait. La jeune femme qui s’était penchée
vous
ressemblait tant. Mais je n’osais presque pas la regarder, à cause d’
98
tout son empire à ma timidité. Peut-être était-ce
vous
. Je ne saurai jamais. À l’arrêt de la Place Saint-Michel, elle sortit
99
rentrer seul. Je ne sais comment j’y parvins. Je
crois
que j’ai marché plusieurs heures avant de retrouver ma rue. Il doit ê
100
n insupportable et définitive de mon désir. Je ne
vous
en accuse pas. À peine si je puis encore évoquer votre visage. Peut-ê
101
en accuse pas. À peine si je puis encore évoquer
votre
visage. Peut-être ne vous ai-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût
102
je puis encore évoquer votre visage. Peut-être ne
vous
ai-je pas vraiment aimée, mais bien ce goût profond de ma destruction
103
rme : il n’y aurait plus rien. 4. Encore un qui
vous
aime, je ne vous dirai pas son nom. i. Rougemont Denis de, « Lettre
104
it plus rien. 4. Encore un qui vous aime, je ne
vous
dirai pas son nom. i. Rougemont Denis de, « Lettre du survivant »,
105
des imbéciles, nous ne sommes pas de ces gens qui
croient
que 2 et 2 font 22, et qui confondent Jérôme et Jean Tharaud ! » Il y
106
éconçu. (Cette attitude est plus rare qu’on ne le
croit
, de nos jours.) M. Esmonin montra avec beaucoup de clarté comment, en
107
iques. Et les statistiques faussées peuvent faire
croire
à une très forte diminution du nombre des protestants. Aussi ne s’eff
108
ancolie. C’est la sourde tristesse des choses qui
vous
échappent, des amours impossibles, des histoires dont on ne sait pas
109
mais seulement qu’elles ont fait souffrir. Rendez-
vous
manqués, lettres perdues, aveux incompris, et peut-être, un quiproquo
110
légèrement coloré. Le principe est simple : « Je
vous
aime » se traduit par trois ou quatre claques sur la poitrine ; et un
111
ops a-t-il trop négligé le rôle extérieur, que je
crois
décisif, des conditions de la vie moderne.) Après avoir défini quelqu
112
as dans un rayon échappé des Enfers — auxquels je
crois
encore, et pas seulement pour le pittoresque. — Attrape ! Il n’exis
113
és, ô tortures fascinantes de la sainteté, seules
vous
nous appelez encore hors de cette voix de l’infini où chancellent par
114
ais pas de meilleur remède contre Dieu. Monsieur,
vous
avez dit : « C’est incompréhensible ! » — avec une indignation où j’a
115
n ne pouvait mieux exciter, signe d’aise extrême,
vos
glandes salivaires, pourtant si éprouvées par le repas dont vous sort
116
livaires, pourtant si éprouvées par le repas dont
vous
sortez, que ces trois mots où se résume la défense de la loi sociale,
117
e, religieuse (?) et ci-devant morale qui protège
votre
paresse à concevoir en esprit. Ces trois mots vous ont délivré du plu
118
tre paresse à concevoir en esprit. Ces trois mots
vous
ont délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez votre cigare. V
119
mots vous ont délivré du plus absurde malaise, et
vous
rallumez votre cigare. Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien
120
délivré du plus absurde malaise, et vous rallumez
votre
cigare. Vous vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. R
121
s absurde malaise, et vous rallumez votre cigare.
Vous
vous êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindr
122
urde malaise, et vous rallumez votre cigare. Vous
vous
êtes assuré que la porte ferme bien sur l’infini. Rien à craindre de
123
l’infini. Rien à craindre de ce côté. Retournez à
vos
amours. .............................................................
124
d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et
vous
aurez beau rire, pharisiens, et dire qu’elle est née dans un café de
125
en de rien. » Riez-en donc, pantins officiels, et
vous
repus, et vous, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’un
126
iez-en donc, pantins officiels, et vous repus, et
vous
, dubitatives barbes. Je viens d’entendre la voix d’un mystique. Que s
127
te un peu ridicule. C’est ainsi que l’on arrive à
croire
, pour un autre, que c’est arrivé, ajoutant foi, dans tous les sens qu
128
ulle part sur cette terre où l’orgueil des hommes
croit
pouvoir nous le désigner, veut nous l’imposer pour quelles fins assez
129
déjà que nous ne nous sommes revus. Mais je suis
vos
travaux avec intérêt, et il m’a paru que depuis quelque temps… enfin,
130
je me suis dit que je pourrais, en quelque sorte,
vous
être de quelque utilité… Moi. — Ah ! oui, oui… c’est cela, utilité,…
131
e, beaucoup trop d’êtres et de choses à aimer, et
vous
savez ce que cela suppose. Comprenez-moi : submergés, absolument… Le
132
on… Moi. — Que voilà un singulier impertinent de
votre
part. (Le reconduisant :) Croyez, Monsieur, à mon estime la plus vive
133
er impertinent de votre part. (Le reconduisant :)
Croyez
, Monsieur, à mon estime la plus vive. Mais décidément nous sommes déb
134
n, bon, c’est entendu, on ne peut rien faire sans
vous
. Mais n’oubliez pas que « l’artiste serait peu de chose s’il ne spécu
135
rtain », c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-
vous
me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Mais plus tard, plus
136
lus tard. Tenez, voici un traité de métaphysique,
vous
lirez ça en attendant. Très bien fait. Excellente méthode ! (Sort le
137
(Sort le Sens Critique, un peu bousculé.) Moi. —
Vous
disiez, ma vie ? La Muse (mais oui, la Muse, sortant de derrière un
138
Muse, sortant de derrière un rideau). — J’attends
votre
plaisir… III Il y a des gens qui croient avoir tout dit quand i
139
ends votre plaisir… III Il y a des gens qui
croient
avoir tout dit quand ils ont montré à l’origine de telle doctrine mys
140
euse, sèche, d’humeur acariâtre et réactionnaire.
Vous
tracez des frontières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est vous
141
tières géographiques à la raison ? Eh bien, c’est
vous
qui l’aurez voulu, mais tant pis, nous serons du Nord. Nous serons ro
142
absurdes, vivants, libres. Avec la poésie contre
vos
principes. Avec l’esprit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’i
143
poésie contre vos principes. Avec l’esprit contre
votre
raison. Et avec Aragon lorsqu’il vous crie : « À bas le clair génie f
144
rit contre votre raison. Et avec Aragon lorsqu’il
vous
crie : « À bas le clair génie français. » Alors la voix de Rimbardp à
145
e marchand des œuvres complètes de Karl Marx ? Si
vous
ne dites pas aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour vous.
146
aussi merde pour Marx ou Lénine, je le dirai pour
vous
. Quand on a entrepris la Révolution au nom de l’esprit, on ne va pas
147
n en fonction du capitalisme. Est-ce que vraiment
vous
ne pouvez vous libérer de cette manie française, la politique, et ne
148
u capitalisme. Est-ce que vraiment vous ne pouvez
vous
libérer de cette manie française, la politique, et ne voyez-vous pas
149
cette manie française, la politique, et ne voyez-
vous
pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans l
150
e, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de
vos
ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de crier rouge pour
151
ur la simple raison qu’ils ont dit blanc ? Pensez-
vous
combattre cet esprit « bien français » qui s’associe à tant d’objets
152
bien français » qui s’associe à tant d’objets de
votre
mépris, en prenant le contre-pied de tout ce qu’il inspire ? Alors qu
153
… Mais non, il y aurait trop à dire, et puis l’on
croirait
encore que je suis avec ceux qui traitent Aragon, Breton et leurs ami
154
tions à la limite de nos forces, notre joie parmi
vous
fut une très grande joie. Saint-John Perse. Nous appelions une Révol
155
lier, il y a encore cette histoire, comment dites-
vous
, surréalisme ? — Baptisé il y a cinq ou six ans et mort des suites. Q
156
inq ou six ans et mort des suites. Quand cesserez-
vous
de nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations
157
de ruminants ou neurasthénie, est-ce que vraiment
vous
vous êtes tellement amusés avec vos chers principes. Révolution, ce
158
minants ou neurasthénie, est-ce que vraiment vous
vous
êtes tellement amusés avec vos chers principes. Révolution, ce n’est
159
que vraiment vous vous êtes tellement amusés avec
vos
chers principes. Révolution, ce n’est plus détruire, ce n’est plus c
160
d’amours, oiseaux doux et cruels, nous parlerons
vos
langues aériennes. On n’acceptera plus que des valeurs de passion. Ba
161
cle consacré aux jeunes artistes neuchâtelois, je
vous
présente Conrad Meili, un Zurichois qui nous arriva de Genève il y a
162
d’hôtel en collaboration avec Paul Donzé. Qui eût
cru
que ce paysagiste plutôt impressionniste s’astreindrait jamais aux ex
163
qui vouent tout leur amour à la peinture pure. Je
crois
même que, Paul Donzé touché à son tour par la grâce décorative, il n’
164
nie mélancolique et qui voient plus loin qu’on ne
croit
, mais il a toujours l’air de songer à la Hollande, sa seconde patrie
165
p des meilleurs de nos artistes. Mais n’allez pas
croire
à des grâces faciles ou sentimentales. Il y a une sorte d’aristocrati
166
ter de singuliers chemins d’accès. Ce qui d’abord
vous
prend et vous retient dans un tableau de Bouvier, c’est toujours une
167
ers chemins d’accès. Ce qui d’abord vous prend et
vous
retient dans un tableau de Bouvier, c’est toujours une sorte de disso
168
vélant un tempérament très rassurant. C’était, je
crois
, le vrai Humbert qui commençait à s’affirmer. Puis il y eut une pério
169
ent et d’une abondance très sûrement ordonnée. Je
crois
qu’on doit beaucoup attendre de ce tempérament qui fait jaillir en lu
170
tations : « André Evard. — Les jeunes peintres. —
Vous
suivez la même route que nous ? À la bonne heure ! ». Et l’on repart
171
lègue dans son atelier, pêle-mêle avec les siens.
Vous
retournez une toile appuyée au mur, c’est un Renoir… Retournez-en une
172
sont le signe de quel occulte prodige ? Intrigué,
vous
reprenez ce que vous pensiez n’être qu’une épure : c’est intitulé « n
173
occulte prodige ? Intrigué, vous reprenez ce que
vous
pensiez n’être qu’une épure : c’est intitulé « nature morte ». Pourqu
174
ont le profond ricanement se prolonge en nous. Je
crois
entendre Jacob qui se retourne, méprisant : « Mais oui, je ne nie rie
175
bourgeoisie fatiguée, et de suivre le destin que
vous
m’avez assigné à force de m’humilier et de me craindre. » ah. Roug
176
gées d’un élixir dont il voudrait bien nous faire
croire
que le diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent, se balancent
177
t blanchi. Il me regardait avec une terreur ou je
crus
distinguer je ne sais quelle déchirante nostalgie. Pour lui, sans dou
178
quelques beaux vols… » Dès lors, je vécus, comme
vous
me voyez vivre encore, dans un état de sincérité perpétuelle envers t
179
pitalistes et sans gendarmes. Je sais bien ce que
vous
me direz : Les millions que je pourrais leur soustraire ne compensero
180
. (Ici, il but une gorgée et prit un temps.) » Je
vous
fais grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel e
181
es-mêmes auparavant, et pas toujours défavorable,
croyez
-le bien… Le goût de la propriété étant à mon sens l’un des plus vulga
182
où je vois le véritable intérêt de ma vie. C’est
vous
dire que seule une certaine caresse de l’événement naissant peut enco
183
ai pour la poésie imprimée. » J’allais oublier de
vous
dire qu’on me nomme Saint-Julien. Vous n’ignorez point que l’on consi
184
oublier de vous dire qu’on me nomme Saint-Julien.
Vous
n’ignorez point que l’on considère ce saint comme le patron des voyag
185
se politique, — c’est l’extraordinaire netteté de
votre
vie. Elle est sans bavures, sans réticences ; elle m’apparaît comme u
186
d’inquiétude. Et cela n’est pas sans me charmer,
croyez
-moi. Car, enfin, si je suis ici à vous écouter, c’est que je cherche
187
charmer, croyez-moi. Car, enfin, si je suis ici à
vous
écouter, c’est que je cherche ce qu’on est convenu d’appeler — pardon
188
deur de l’expression — une règle de vie. Mais, je
vous
l’avouerai, ce qui me retient de tirer de votre conduite les conclusi
189
je vous l’avouerai, ce qui me retient de tirer de
votre
conduite les conclusions morales qu’elle paraît impliquer, c’est ce c
190
, pour ne pas dire inconscience ! qui s’attache à
vos
faits et gestes. L’on croirait ouïr parfois le récit de quelqu’une de
191
ience ! qui s’attache à vos faits et gestes. L’on
croirait
ouïr parfois le récit de quelqu’une de ces farces d’étudiants qui ne
192
ctes de jeux de mots plus ou moins cruels… » — Je
vous
entends, interrompit Saint-Julien, par pitié pour Isidore dont la sin
193
e dont il paraissait lui-même gêné. En deux mots,
vous
ne me trouvez pas sérieux. Le reproche est grave. Je ne saurais y rép
194
est grave. Je ne saurais y répondre. Je pourrais
vous
dire que si vous me trouvez un peu potache, il n’est pas prouvé par l
195
saurais y répondre. Je pourrais vous dire que si
vous
me trouvez un peu potache, il n’est pas prouvé par là que le potache
196
ucun désir d’avoir raison. Je sens aussi bien que
vous
ce que mes principes peuvent avoir de « bien jeune », de banal presqu
197
de raillerie assez amère. Et peut-être apprendrez-
vous
à découvrir derrière certaines de mes plaisanteries la dérision secrè
198
0 que ces reproches s’adressent, ou bien plutôt —
vous
alliez le dire — aux surréalistes ? Si le mal du siècle consistait
199
rci du conseil, Monsieur Y. Z., de ce conseil que
vous
avouez modestement n’être pas inédit. Mais point n’est besoin de rapp
200
ieux le cœur des femmes (juillet 1927)am Quand
vous
avez fermé ce petit livre, vous partez en chantonnant le titre sur un
201
1927)am Quand vous avez fermé ce petit livre,
vous
partez en chantonnant le titre sur un air sentimental, bien décidé au
202
le fallacieux prétexte d’une flânerie de saison,
vous
vous attardez aux terrasses des cafés. Peut-être va-t-elle revenir av
203
allacieux prétexte d’une flânerie de saison, vous
vous
attardez aux terrasses des cafés. Peut-être va-t-elle revenir avec so
204
-elle revenir avec son Johannes laqué. Ah ! comme
vous
sauriez lui plaire, maintenant qu’une si triomphante tendresse vous p
205
laire, maintenant qu’une si triomphante tendresse
vous
possède ! Justement, voici Pierre Girard : lui seul connaît l’adresse
206
l connaît l’adresse de Patsy, mais il ne veut pas
vous
la donner. Alors pour vous venger, vous lui dites que, « d’abord », s
207
y, mais il ne veut pas vous la donner. Alors pour
vous
venger, vous lui dites que, « d’abord », son livre n’est pas sérieux.
208
veut pas vous la donner. Alors pour vous venger,
vous
lui dites que, « d’abord », son livre n’est pas sérieux. Il sourit. V
209
’abord », son livre n’est pas sérieux. Il sourit.
Vous
ajoutez que le lyrisme des noms géographiques vous fatigue ; que c’es
210
ous ajoutez que le lyrisme des noms géographiques
vous
fatigue ; que c’est une vraie manie de nommer à tout propos d’Annunzi
211
Annunzio, Pola Negri, Charly Clerc, Mrs. Balfour.
Vous
parlez de « procédés lassants ». Pierre Girard n’écoute plus : il pen
212
des Vénézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt
vous
vous calmez. Car il semble aujourd’hui que ce globe dans son voyage «
213
énézuéliennes ou à Gérard de Nerval. Bientôt vous
vous
calmez. Car il semble aujourd’hui que ce globe dans son voyage « est
214
é à un endroit de l’éther où il y a du bonheur ».
Vous
reconnaissez que Pierre Girard est un peu responsable de cette douceu
215
n peu responsable de cette douceur de vivre. Déjà
vous
ne niez plus sa drôlerie, son aisance. Vous accordez que s’il force u
216
Déjà vous ne niez plus sa drôlerie, son aisance.
Vous
accordez que s’il force un peu la dose de fantaisie, c’est plutôt par
217
t plutôt par excès de facilité que par recherche.
Vous
voilà même tenté de l’en féliciter. Bien plus, vous découvrez dans se
218
us voilà même tenté de l’en féliciter. Bien plus,
vous
découvrez dans ses fantoches une malicieuse et fine psychologie. Mais
219
ardions que les jambes des femmes », dit-il, pour
vous
apprendre ! — sans se douter que rien ne saurait vous ravir autant qu
220
apprendre ! — sans se douter que rien ne saurait
vous
ravir autant que ses impertinences. À ce moment s’approche M. Piquedo
221
is, qui parle toujours de Weber… Mais au fait, si
vous
n’aviez pas lu ce livre ? Ah ! sans hésiter, je vous ferais un devoir
222
s n’aviez pas lu ce livre ? Ah ! sans hésiter, je
vous
ferais un devoir de ce plaisir. Un devoir !… Car hélas, l’on n’est pa
223
er littérature Si je prononce le nom de tel de
vos
confrères, si je dis : « Avez-vous lu… », vous voilà rouge ; et sur m
224
e nom de tel de vos confrères, si je dis : « Avez-
vous
lu… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poé
225
de vos confrères, si je dis : « Avez-vous lu… »,
vous
voilà rouge ; et sur moi les foudres de votre paradis poétique. Si je
226
… », vous voilà rouge ; et sur moi les foudres de
votre
paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fîmes notre nourrit
227
rriture une saison de naguère, voilà le rictus de
votre
bouche, une injure de pythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écr
228
le rictus de votre bouche, une injure de pythie.
Vous
dites de ce conte : c’est trop écrit. Vous dites de ce roman : c’est
229
ythie. Vous dites de ce conte : c’est trop écrit.
Vous
dites de ce roman : c’est trop agréable. Vous dites d’un goût qu’on a
230
it. Vous dites de ce roman : c’est trop agréable.
Vous
dites d’un goût qu’on aurait pour Nietzsche : que c’est de la littéra
231
Alors, quelque paysan du Danube survenant : — Je
vous
croyais écrivain ? — Hélas ! soupirez-vous. Mais j’ai tué la littérat
232
s, quelque paysan du Danube survenant : — Je vous
croyais
écrivain ? — Hélas ! soupirez-vous. Mais j’ai tué la littérature en m
233
: — Je vous croyais écrivain ? — Hélas ! soupirez-
vous
. Mais j’ai tué la littérature en moi, n’en parlez plus, j’en sors, je
234
sors, je l’abandonne… Mais notre paysan, rusé : —
Vous
l’abandonnez ? Pour quoi ? — Pour la vie ! Or je pense, à part moi :
235
s escomptent scandaleuse. Mais voici un bar où je
vous
suis. Vous y entrez plein de mépris pour Paul Morand par qui découvrî
236
t scandaleuse. Mais voici un bar où je vous suis.
Vous
y entrez plein de mépris pour Paul Morand par qui découvrîtes le char
237
orand par qui découvrîtes le charme de ces lieux.
Vous
composez un cocktail en guise de métaphore, avec une pensée tendre po
238
ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur
vos
lèvres le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon. Ce cristal est u
239
faut de l’ivresse naissante se glisse un poème où
vous
aimiez à la folie votre douleur. Narcisse se contemple au miroir de s
240
ante se glisse un poème où vous aimiez à la folie
votre
douleur. Narcisse se contemple au miroir de son monocle. Au petit mat
241
u devant un public supposé dévot, et qui n’ose en
croire
sa pudeur, et qui doute enfin de l’impossibilité des miracles ! Quell
242
faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de
votre
indignation, quand il m’échappe une citation. Seraient-ce les guillem
243
appe une citation. Seraient-ce les guillemets qui
vous
choquent ? La vie ! — proclamiez-vous… Soit. Mais maintenant je vai
244
emets qui vous choquent ? La vie ! — proclamiez-
vous
… Soit. Mais maintenant je vais me fâcher chaque fois que vous direz :
245
Mais maintenant je vais me fâcher chaque fois que
vous
direz : « extravagant », « invraisemblable », « fou », « hallucinant
246
avoir mérité ces épithètes, pour nous laudatives,
vous
vous étonnez aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne p
247
mérité ces épithètes, pour nous laudatives, vous
vous
étonnez aujourd’hui de la simplicité. Littérateur, va ! qui ne pouvez
248
st simple simplement. La bouche brûlée d’alcools,
vous
découvrez à l’eau un goût étrange. L’eau est incolore, inodore et san
249
et sans saveur. Mais fraîche. Ainsi, jusque dans
votre
mépris pour le pittoresque, vous témoignez d’un goût du bizarre qui r
250
si, jusque dans votre mépris pour le pittoresque,
vous
témoignez d’un goût du bizarre qui révèle le littérateur. Nous ne pou
251
us ne pouvons pas faire que nous n’ayons rien lu.
Vous
refusez de compter avec cette réalité de la littérature qui est en no
252
littérature qui est en nous (dangereuse tant que
vous
voudrez). Mais ce refus n’est pas seulement comme vous pensez, d’une
253
voudrez). Mais ce refus n’est pas seulement comme
vous
pensez, d’une ingratitude salutaire, c’est refus de limiter le mal. J
254
tude salutaire, c’est refus de limiter le mal. Je
vous
vois envahi par des démons que vous prétendez m’interdire de nommer.
255
er le mal. Je vous vois envahi par des démons que
vous
prétendez m’interdire de nommer. Mais moi je partage avec certains Or
256
uissance sur elle. Images, pensées des autres, je
vous
ai mis un collier avec le nom du propriétaire ; tirez un peu sur la l
257
a laisse, que j’éprouve la fermeté de ma main. Je
vous
tiens. Je sais où vous êtes. Vous n’allez pas me surprendre par-derri
258
la fermeté de ma main. Je vous tiens. Je sais où
vous
êtes. Vous n’allez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n
259
de ma main. Je vous tiens. Je sais où vous êtes.
Vous
n’allez pas me surprendre par-derrière. Une fois — et ce n’est pas qu
260
Poussière. Ma vie est ailleurs. L’addition, s’il
vous
plaît. Il est temps de sortir de ce café et de ces jeux, simulacres d
261
e idée de la religion. Ainsi, de la littérature :
votre
mépris pour ses réalisations actuelles donne la mesure de ce que vous
262
réalisations actuelles donne la mesure de ce que
vous
attendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je crois ce mépris e
263
tendez d’elle. Pour dire le fond de ma pensée, je
crois
ce mépris et cette attente également exagérés. Vous savez bien que no
264
is ce mépris et cette attente également exagérés.
Vous
savez bien que nous cherchons autre chose que la littérature. Que la
265
s lourdes et plus irrésistibles, percutantes. Qui
vous
échappent en vous blessant. Des choses dures, amères comme un destin,
266
irrésistibles, percutantes. Qui vous échappent en
vous
blessant. Des choses dures, amères comme un destin, comme le goût d’u
267
. Des souplesses qui se retournent brusquement et
vous
renversent. Des présences tellement intenses que tout se fond catastr
268
étend exprimer ; depuis le temps qu’on l’oublie.)
Vous
me direz que la poésie, l’état poétique, est notre seul moyen de conn
269
ne s’en apercevrait pas. Je pressens encore dans
vos
poèmes les plus obscurs des allusions furtives à certains états de la
270
uvoir de signifier les choses qui nous importent.
Vous
le savez. Alors vous les lâchez en liberté, par haine de cette esthét
271
s choses qui nous importent. Vous le savez. Alors
vous
les lâchez en liberté, par haine de cette esthétique ou de ce sens so
272
die ? Ce n’est pas en l’ignorant par attitude que
vous
la guérirez. Au contraire, il s’agit de l’envisager sans fièvre, pour
273
st-ce pas, à poursuivre une quête de l’esprit. Et
vous
savez ce qu’elle nous vaut : les mépris, les haines douloureuses ou g
274
ublent leurs bureaucratiques sécurités. Pourtant,
vous
voyez bien que votre attitude méprisante pour la littérature vous fer
275
ratiques sécurités. Pourtant, vous voyez bien que
votre
attitude méprisante pour la littérature vous ferait bientôt renier le
276
que votre attitude méprisante pour la littérature
vous
ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelq
277
sera temps de songer sérieusement à m’en guérir.
Vous
me demanderez « alors » ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté d
278
» ce que j’attends de ma vie. Je serais tenté de
vous
répondre, comme ce sympathique Philippe Soupault, que « ceci, c’est u
279
le histoire, une autre très belle histoire ». (Et
vous
verriez à quoi cela peut servir, une citation.) Mais non, cher ami, v
280
ais non, cher ami, voici qu’une envie me prend de
vous
conter un peu cette histoire. Seulement, allons ailleurs ; il y a tro
281
les hommes hurleront un affreux besoin mystique.
Vous
réveillerez-vous pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occid
282
ront un affreux besoin mystique. Vous réveillerez-
vous
pour les désaltérer, dieux de l’Orient et de l’Occident ? » Certains
283
echerche activement la Sagesse (« Ça n’est pas de
votre
âge ! ») ; de l’autre, on se scandalise des « énormités » qui peuvent
284
rave et qui manifeste franchement sa jeunesse. («
Vous
vous souciez vraiment trop peu des conséquences de ce que vous écrive
285
et qui manifeste franchement sa jeunesse. (« Vous
vous
souciez vraiment trop peu des conséquences de ce que vous écrivez ! »
286
ciez vraiment trop peu des conséquences de ce que
vous
écrivez ! ») En définitive, il semble que certains n’attendent de no
287
d’expérience ». Mais une telle « expérience », je
crois
, ne peut être sensible qu’à des êtres pour qui elle est en somme inut
288
Et plein de verve, et pas embarrassé du tout pour
vous
lâcher un beau pavé mathématique au milieu d’une effusion « lyrique »
289
oman et des mémoires. Mais si son début permet de
croire
que le Perroquet Vert ne restera pas une réussite isolée dans l’œuvre
290
On a trop dit que notre époque est chaotique. Je
crois
bien, au contraire, que l’histoire n’a pas connu de période où les di
291
ne tentons rien d’autre ici. Il y a une lâcheté,
croyons
-nous, dans cette complaisance générale à proclamer le désordre du tem
292
uffit pourtant de regarder autour de nous et d’en
croire
nos yeux. I. L’homme qui a réussi Je prends Henry Ford comme un
293
le procédé très simple de la répétition, on fait
croire
aux gens qu’ils ne peuvent plus vivre heureux sans auto. Voilà l’affa
294
ublie que cela ne l’intéresse plus réellement. Il
croit
qu’il va gagner 5 francs en achetant 5 francs moins chers un objet qu
295
et de l’avenir de son effort. Pour mon compte, je
crois
que l’idée fixe de produire peut très bien envahir un cerveau moderne
296
midable erreur de la bourgeoisie moderne c’est de
croire
que les choses pourront aller ainsi longtemps encore. On se refuse à
297
compromis possible de ce côté. Mais du nôtre ? «
Vous
ne pouvez servir Dieu et Mammon », dit l’Écriture. ⁂ Je ne pense pas
298
irconstances, une fois de plus manquait le rendez-
vous
que j’avais demandé au hasard d’arranger. Mais le thème de la Barcaro
299
ulière que le pouvoir de cette musique. Voici que
vous
êtes tout près de comprendre… Mon voisin avait parlé tout haut ; pers
300
avoir entendu ? — C’est, me répondit-il, que seul
vous
venez d’atteindre au monde des êtres véritables. Nous nous rencontron
301
onde des êtres véritables. Nous nous rencontrons.
Vous
me voyez parce que vous comprenez certaines choses par votre souffran
302
s. Nous nous rencontrons. Vous me voyez parce que
vous
comprenez certaines choses par votre souffrance… Mais le temps approc
303
yez parce que vous comprenez certaines choses par
votre
souffrance… Mais le temps approche où vous n’aurez plus besoin de sou
304
s par votre souffrance… Mais le temps approche où
vous
n’aurez plus besoin de souffrir pour comprendre. Le faisceau de lumiè
305
question fidélité ou inconstance ne se pose plus.
Vous
le savez, je n’ai aimé qu’une femme — au plus deux, en y réfléchissan
306
ur d’autres paraissaient purement mystiques… Mais
vous
savez, « les autres » n’y comprennent jamais rien, dès qu’on aime… Oh
307
ns au monde. — Mais je bavarde, je philosophe, et
vous
allez me dire que c’est trop facile pour un homme retiré du monde dep
308
nous avec un sourire du type le plus courant : «
Vous
êtes bien gentils, messieurs ! » Il n’y avait plus qu’à lui prendre c
309
ns nous ennuyer terriblement. Du moins, moi. Pour
vous
, c’est différent, vous êtes moderne, vous vous contentez peut-être de
310
ement. Du moins, moi. Pour vous, c’est différent,
vous
êtes moderne, vous vous contentez peut-être de cette pêche miraculeus
311
i. Pour vous, c’est différent, vous êtes moderne,
vous
vous contentez peut-être de cette pêche miraculeuse — c’est une façon
312
ur vous, c’est différent, vous êtes moderne, vous
vous
contentez peut-être de cette pêche miraculeuse — c’est une façon de p
313
emmes qui élargissent des sourires à la mesure de
votre
générosité. Vos boîtes de nuit sont des sortes de distributeurs autom
314
ent des sourires à la mesure de votre générosité.
Vos
boîtes de nuit sont des sortes de distributeurs automatiques de plais
315
luisants de concupiscences élémentaires : Ce sont
vos
contemporains livrés à la démocratie des plaisirs achetés au détail d
316
avec un sentiment religieux de la beauté. Mais je
crois
que l’Orient est devenu fou. Il ne comprend plus rien. » Des bugles a
317
geait, muet, et n’en buvait pas moins. « Pourquoi
vous
ne dites rien ? » fit-elle d’un ton de reproche, évidemment scandalis
318
nt, dit-il doucement, pauvre colombe dépareillée,
vous
n’avez pas de ressemblance, et c’est ce qui vous perdra. » La pauvre
319
vous n’avez pas de ressemblance, et c’est ce qui
vous
perdra. » La pauvre fille ne comprenant pas, il y eut un moment pénib
320
re est la plus douce à mes vagabondages sans but.
Vous
savez, je lance mes filets dans l’eau des nuits, et quelquefois j’en
321
les signes. » Comme je ne répondais rien : « Avez-
vous
sommeil ? demanda-t-il. Moi pas. D’ailleurs j’ai oublié mes clefs il
322
sions, — illusions des formes passagères que nous
croyons
seules réelles, illusions des reflets qui ne livrent que le côté terr
323
ut ce qu’il y a sous le soleil, et même ailleurs.
Croyez
-moi, ce qu’il faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard, qu
324
ragon se retourne sans cesse pour crier : Lâches,
vous
refusez d’avancer ! Mais il reste à portée de voix du troupeau. C’est
325
esté, mais dont ils participent plus qu’ils ne le
croient
. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réalité de pr
326
e amie d’une beauté de plus en plus frappante, il
croit
saisir dans un regard de cette femme l’écho de ce qui serait lui. Déj
327
cement comique, si émouvant : « À cette époque je
croyais
fortement en l’existence d’une espèce de secrète et à peu près univer
328
pas de pardon. Car ils ont vu, et s’ils n’ont pas
cru
, c’est qu’ils sont foncièrement mauvais.) 6. Peu de choses dans le mo
329
n publique, on crie sur tous les bancs : « Alors,
vous
êtes pour un retour à la barbarie ? » Si ce réflexe indique un mépris
330
s du type : on ne peut pas aller contre l’époque,
vous
êtes un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qui parlent ai
331
sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux qui
croient
aux faits. Je leur réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier le droit
332
aire une critique dangereuse. 3° que néanmoins je
crois
à l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l
333
a bien qui rira le dernier. B. Réponses du type :
vous
êtes un rétrograde, un infâme réactionnaire, etc. Ce sont les partisa
334
grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire
croire
qu’« il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire
335
abli à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne
croyions
plus aux démons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de
336
uphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de
croire
que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas de chos
337
uffer inutilement. Si l’on me poussait un peu, je
crois
que je m’oublierais au point d’insinuer que les instituteurs galonnés
338
garçons. Revenons au civil. Au village, quand on
vous
parle avec respect et trémolo d’un môssieu très instruit, vous êtes p
339
ec respect et trémolo d’un môssieu très instruit,
vous
êtes presque certain qu’il s’agit d’un de ces cuistres pédants qu’on
340
es quarante hommes de ma section, je saurai aussi
vous
mater. » On imagine à quoi peut mener l’enseignement donné par des êt
341
mouches… Dans ce décor s’écoulent huit années de
votre
vie, citoyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Natu
342
’écoulent huit années de votre vie, citoyens ! Et
vous
pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien êtr
343
ipes de cette institution passionnément détestée.
Vous
allez voir comme il bafouillent leur « par cœur non compris ». Aux ye
344
qu’ici je ne cherche point l’équité. Pas plus que
vous
qui défendez de parti pris ce que j’attaque. L’esprit d’équité, avec
345
sieur, répondent les fonctionnaires responsables,
vous
savez par expérience que nous ne comprenons pas la plaisanterie et qu
346
illeurs, les enfants ne se plaignent pas, de quoi
vous
plaignez-vous, vous ? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mai
347
nfants ne se plaignent pas, de quoi vous plaignez-
vous
, vous ? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mais on nous paye
348
ne se plaignent pas, de quoi vous plaignez-vous,
vous
? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mais on nous paye, et i
349
rits au contrôle de l’État, voyons donc, — n’avez-
vous
pas honte de vous faire rappeler sans cesse des vérités aussi élément
350
e l’État, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de
vous
faire rappeler sans cesse des vérités aussi élémentaires. L’égalit
351
trente enfants sur les bancs d’une salle d’école,
vous
n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit à aucun état social ex
352
t soumise au contrôle de l’État. Alors ? Ou bien
vous
acceptez le régime — mais aussi ses conséquences absurdes et fatales,
353
ales, par exemple l’instruction publique. Ou bien
vous
combattez l’instruction publique — mais vous êtes, de ce fait, contre
354
bien vous combattez l’instruction publique — mais
vous
êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, u
355
: je lève la main, — au lieu de demander ce qu’on
croit
. Tout porte à craindre qu’à la faveur du tumulte l’un ou l’autre proc
356
5. La machine à fabriquer des électeurs Je
crois
à l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on
357
l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je
crois
aussi qu’on ne peut réformer l’absurde. Je demande seulement qu’on m’
358
amoises. Elles sont nées en même temps. Elles ont
cru
et embelli d’un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire pleurer l
359
, malgré ses ratés assez fréquents. Maintenant je
vous
demande un peu quel intérêt il y aurait à perfectionner l’instrument,
360
ments savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme
vous
dites, sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce soit.
361
oi que ce soit. J’aime les tremblements de terre,
vous
tombez mal. J’appartiens à cette espèce de gens qui font confiance à
362
s ne se mettent en branle qu’après coup. Et quand
vous
les démoliriez tous, ma rage n’en serait pas moins légitime. Je lui d
363
t en tant de points — voilà qui m’inquiéterait, à
votre
place.
364
era cher ce crime contre la civilisation. Elle ne
croit
plus qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle apprendra q
365
nent de voir la morale actuelle s’attaquer, voyez-
vous
ça, à la famille, « cette cellule sociale ». Et je les traite de mauv
366
est vrai qu’elle est anormalement insatiable… Je
crois
qu’elle a surtout besoin d’une purge violente qui chasse ce ver solit
367
l semble bien que nous en soyons-là, s’il faut en
croire
les signes de révolte qui apparaissent de toutes parts. Mais l’école
368
re. Et qui a meilleure façon que le reste, pensez-
vous
. Il faut avouer qu’avec ce je ne sais quoi de déclamatoire, de… journ
369
ire, de… journalistique, de bedonnant creux, cela
vous
a un petit air démocratique, hé ! hé !… et d’ailleurs vous aimez les
370
petit air démocratique, hé ! hé !… et d’ailleurs
vous
aimez les idées généreuses, n’est-ce pas ? J’en étais sûr. Cependant
371
. Cependant j’ai peur que mon progrès ne soit pas
le vôtre
, et même que sa nature ne l’entraîne dans une direction tout opposée.
372
où le conduire ? Il y a beaucoup de routes, mais
vous
n’aimez pas le risque, vous préférez le sur-place. Ainsi l’instructio
373
ucoup de routes, mais vous n’aimez pas le risque,
vous
préférez le sur-place. Ainsi l’instruction publique s’est arrêtée aux
374
iculise à coup sûr sa victime. En fait de farces,
vous
allez feindre de trouver bien bonne celle-ci : je prétends que l’inst
375
ontre de l’évolution normale de l’humanité, comme
vous
ne manquerez cependant point de le dire, avec ce sens exquis du clich
376
vec ce sens exquis du cliché qui est un hommage à
vos
maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’instruction publi
377
’est un recul. Cette critique du fonctionnarisme,
vous
alliez le dire, est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut,
378
n. Supposons tout cela fait. Respirons. Mais déjà
vous
m’attendez à ce tournant et vous me sommez de dire comment, maintenan
379
irons. Mais déjà vous m’attendez à ce tournant et
vous
me sommez de dire comment, maintenant, je vais m’y prendre pour prépa
380
xviiie (depuis les dernières pestes noires). Si
vous
creusez un peu la notion de démocratie, vous trouvez bien vite qu’ell
381
. Si vous creusez un peu la notion de démocratie,
vous
trouvez bien vite qu’elle repose sur des postulats rationalistes. En
382
ra au tour de l’instinct d’intégrer la raison. Je
crois
que nous approchons de ce temps. Et que le véritable progrès veut qu’
383
précis, on triomphe grossièrement. J’aurais voulu
vous
voir demander à un sujet de Louis XIV ce qu’il concevait à la place d
384
ormidables que nous réserve le siècle à venir, et
vous
commencerez à comprendre que votre scepticisme à l’endroit de la form
385
cle à venir, et vous commencerez à comprendre que
votre
scepticisme à l’endroit de la forme sociale que nous appelons sans la
386
pticisme sont d’un ridicule écrasant, sous lequel
vous
ne tarderez pas à périr. 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes n
387
Appendice. Utopie Un os à la meute. (Et figurez-
vous
que j’ai la ferme intention de vous faire rigoler, si cela peut vous
388
. (Et figurez-vous que j’ai la ferme intention de
vous
faire rigoler, si cela peut vous rassurer quant à ma santé mentale.)
389
rme intention de vous faire rigoler, si cela peut
vous
rassurer quant à ma santé mentale.) La question est de savoir si nous
390
s’éveilleront du cauchemar où les plongent toutes
vos
drogues : presse, ciné, faux-luxe, suffrage universel, instruction pu
391
ur) et qui s’y consacre. (Mais alors !… Je vois à
votre
mine stupidement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fait moi
392
!… Je vois à votre mine stupidement rassurée que
vous
vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez
393
e vois à votre mine stupidement rassurée que vous
vous
dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas c
394
vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-
vous
. Vous ne savez pas ce que c’est que libre, ou consacré.) L’utopiste,
395
dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous.
Vous
ne savez pas ce que c’est que libre, ou consacré.) L’utopiste, c’est
396
effets suivront infailliblement. Par exemple, je
vous
demande une fois pour toutes si vous tenez, oui ou non, M. W. Rosier,
397
exemple, je vous demande une fois pour toutes si
vous
tenez, oui ou non, M. W. Rosier, auteur de manuels d’histoire et de g
398
en ai assez dit pour éviter ce malentendu : je ne
crois
pas à la possibilité d’une réforme suffisante. C’est une révolution q
399
te l’école a pourtant faim d’instruction15, et se
croirait
lésé dans un de ses droits fondamentaux. Le peuple veut s’instruire e
400
u agace, trouble ou fait sourire les étriqués. On
croit
devoir se défendre : on se moque. On me dit : vous ne voyez tout de m
401
oit devoir se défendre : on se moque. On me dit :
vous
ne voyez tout de même pas une classe de gamins répétant la syllabe sa
402
llement de cela. Nous ne sommes pas aux Indes, je
vous
jure que je m’en doute. Mais l’Occidental aussi pratique son yoga à l
403
l’enfant parvenait à mettre sa pensée au garde-à-
vous
durant quelques instants, il s’épargnerait de longs énervements. Il n
404
vu qu’elle préfère les étouffer. Cependant, je ne
crois
pas qu’il soit bon que tous progressent de la même manière. Dans un s
405
struction privée : et moi je la voudrais secrète.
Vous
verrez bien. Cela se fera sans vous. Déjà revient le temps des mages
406
rais secrète. Vous verrez bien. Cela se fera sans
vous
. Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théories d’Ein
407
ans que des personnes bien intentionnées viennent
vous
dire : « Mais Monsieur, M. Machin que vous attaquez est pourtant un t
408
ennent vous dire : « Mais Monsieur, M. Machin que
vous
attaquez est pourtant un très brave homme, il fait partie du conseil
409
ut faire des haltères et rester pacifiste. NOTE C
Vous
parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce qui est vulgaire, a
410
amour écloses voyageuses ah ! que d’aucun retour
vous
ne laissiez le gage aux plaintes de mon cœur il est d’autres rivages
411
on a répété dans une ballade fameuse « Que voulez-
vous
, je suis bourgeois ! », l’on peut se permettre quelques malices, quel
412
s dans l’une et l’autre de ces capitales suffit à
vous
en donner la sensation : ce que vous pourrez voir durant le reste de
413
les suffit à vous en donner la sensation : ce que
vous
pourrez voir durant le reste de votre séjour ne fera que confirmer ce
414
ion : ce que vous pourrez voir durant le reste de
votre
séjour ne fera que confirmer cette première impression. Vienne : assi
415
ouettée ? Budapest : une vague de musique tzigane
vous
emporte dès l’entrée. Un violon vient vous siffler à l’oreille les no
416
zigane vous emporte dès l’entrée. Un violon vient
vous
siffler à l’oreille les notes les plus aiguës d’une chanson populaire
417
ement rauques… Sortez pour en suivre une, arrêtez-
vous
à ses côtés devant cet étalage pour admirer un coussin aux curieux de
418
ir et portant, en cœur noir, la nouvelle… « Savez-
vous
qu’on nous a pris les deux tiers de notre pays ?… Non, non, jamais !
419
… Rentrons dans la ville un soir qu’elle s’amuse.
Vous
avez dîné au paprika chez des gens qui vous ont reçu comme un cadeau
420
muse. Vous avez dîné au paprika chez des gens qui
vous
ont reçu comme un cadeau de Dieu, — c’est leur formule de salutation
421
eau de Dieu, — c’est leur formule de salutation —
vous
constatez que cette profusion de liqueurs légères facilite singulière
422
facilite singulièrement les rapports sociaux. On
vous
mène au Théâtre, vous n’y comprenez rien, mais le charme des voix hon
423
nt les rapports sociaux. On vous mène au Théâtre,
vous
n’y comprenez rien, mais le charme des voix hongroises féminines suff
424
le charme des voix hongroises féminines suffit à
votre
bonheur et vous voyez bien que Mme Varshany est une grande artiste. V
425
ix hongroises féminines suffit à votre bonheur et
vous
voyez bien que Mme Varshany est une grande artiste. Vous vous êtes le
426
yez bien que Mme Varshany est une grande artiste.
Vous
vous êtes levé, comme tout le monde, à l’entrée d’un des archiducs. C
427
ien que Mme Varshany est une grande artiste. Vous
vous
êtes levé, comme tout le monde, à l’entrée d’un des archiducs. Car ce
428
le, seul en Europe, attend le retour d’un roi. Et
vous
voici transporté dans un bal costumé, parmi des gens qui parlent une
429
in errant loin d’elle (dans la région de Bordeaux
croit
-on), est frappé d’insolation ; sa folie d’un coup l’envahit. C’est un
430
ce pas, ils ne savent pas trop qui c’était… Alors
vous
devez connaître ces portraits ? — (et comme je considère un ravissant
431
is le gardien : il y est comme chez lui. — Dormez-
vous
dans ce lit ? — Oh ! répond-il, je pourrais aussi bien habiter la cha
432
revenu qu’un vieux corps radotant. — Qu’en pensez-
vous
, bonnes gens ?… Il a eu tort, sans doute. Tout le monde s’accorde à t
433
èvre, — cette semaine de leur jeunesse où ils ont
cru
pressentir de grandes choses généreuses autour d’eux… Cela s’oublie.
434
s miracles de liberté dont nous avons besoin pour
croire
que le monde actuel n’est pas un cas désespéré. Mais voici déjà dans
435
lui demande l’impossible. Et quand bien même elle
croirait
n’en avoir plus besoin. Cet extrémisme de la pensée intemporelle, en
436
ent-ils, combien complexes sont les problèmes que
vous
proposez à notre bonne volonté gémissante ! Dieu, dans sa pitié, leur
437
gens ont une façon de trancher les questions qui
vous
désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti, l’ange trouva s
438
îte venue. Le lendemain, il reçut une réponse : «
Vous
avez commis une erreur, cher ami, mais bien excusable de la part d’un
439
inspiration. Je trouve dans une enveloppe qu’hier
vous
m’adressâtes une déclaration d’amour destinée à une femme blonde. Je
440
. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’elle
vous
aime. Elle attend votre lettre depuis des mois. Je pense que ces lign
441
’a laissé entendre qu’elle vous aime. Elle attend
votre
lettre depuis des mois. Je pense que ces lignes vous trouveront réuni
442
e lettre depuis des mois. Je pense que ces lignes
vous
trouveront réunis. Avec ma bénédiction, je suis votre amie Joséphine.
443
s trouveront réunis. Avec ma bénédiction, je suis
votre
amie Joséphine. » — Le poète reprit son manuscrit et conclut : « L’in
444
n publique, on crie sur tous les bancs : « Alors,
vous
êtes pour un retour à la barbarie ? » Si ce réflexe indique un mépris
445
s du type : on ne peut pas aller contre l’époque,
vous
êtes un pauvre utopiste, etc. Ce sont les positivistes qui parlent ai
446
sont les positivistes qui parlent ainsi, ceux qui
croient
aux faits. Je leur réponds : 1° qu’ils ne peuvent me dénier le droit
447
ire une critique dangereuse ; 3° que néanmoins je
crois
à l’efficace de certaines utopies. (Les religions, la découverte de l
448
bien qui rira le dernier. B. Réponses du type :
vous
êtes un rétrograde, un infâme réactionnaire, etc. Ce sont les partisa
449
grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire
croire
qu’ « il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire
450
abli à la mesure exacte de leurs besoins. Nous ne
croyions
plus aux démons, mais à la Commission scolaire. Nous n’avions plus de
451
uphin — et même nous ne pouvions nous empêcher de
croire
que le petit ouvrier est bien plus malin. Nous savions un tas de chos
452
uffer inutilement. Si l’on me poussait un peu, je
crois
que je m’oublierais au point d’insinuer que les instituteurs galonnés
453
es quarante hommes de ma section, je saurai aussi
vous
mater. » On imagine à quoi peut mener l’enseignement donné par des êt
454
mouches… Dans ce décor s’écoulent huit années de
votre
vie, citoyens ! Et vous pensez que c’est un grand progrès sur la Natu
455
’écoulent huit années de votre vie, citoyens ! Et
vous
pensez que c’est un grand progrès sur la Nature. Quelle peut bien êtr
456
ipes de cette institution passionnément détestée.
Vous
allez voir comment ils bafouillent leur « par cœur non compris ». Aux
457
qu’ici je ne cherche point l’équité. Pas plus que
vous
, qui défendez de parti pris ce que j’attaque. L’esprit d’équité, avec
458
sieur, répondent les fonctionnaires responsables,
vous
savez par expérience que nous ne comprenons pas la plaisanterie et qu
459
illeurs, les enfants ne se plaignent pas, de quoi
vous
plaignez-vous, vous ? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mai
460
nfants ne se plaignent pas, de quoi vous plaignez-
vous
, vous ? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mais on nous paye
461
ne se plaignent pas, de quoi vous plaignez-vous,
vous
? — Mais on fausse l’esprit de ces enfants… — Mais on nous paye, et i
462
rits au contrôle de l’État, voyons donc, — n’avez-
vous
pas honte de vous faire rappeler sans cesse des vérités aussi élément
463
e l’État, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de
vous
faire rappeler sans cesse des vérités aussi élémentaires. 3.c. L’é
464
trente enfants sur les bancs d’une salle d’école,
vous
n’aurez rien qui ressemble en quoi que ce soit à aucun état social ex
465
et soumise au contrôle de l’État. Alors ? Ou bien
vous
acceptez le régime — mais aussi ses conséquences absurdes et fatales,
466
ales, par exemple l’instruction publique. Ou bien
vous
combattez l’instruction publique — mais vous êtes, de ce fait, contre
467
bien vous combattez l’instruction publique — mais
vous
êtes, de ce fait, contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, u
468
: je lève la main, — au lieu de demander ce qu’on
croit
. Tout porte à craindre qu’à la faveur du tumulte l’un ou l’autre proc
469
5. La machine à fabriquer des électeurs Je
crois
à l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on
470
l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je
crois
aussi qu’on ne peut réformer l’absurde. Je demande seulement qu’on m’
471
, malgré ses ratés assez fréquents. Maintenant je
vous
demande un peu quel intérêt il y aurait à perfectionner l’instrument,
472
ments savent ce qu’ils font. Tout se tient, comme
vous
dites, sans doute pour m’ôter l’envie de bousculer quoi que ce soit.
473
e ce soit. J’aime bien les tremblements de terre,
vous
tombez mal. J’appartiens à cette espèce de gens qui font confiance à
474
s ne se mettent en branle qu’après coup. Et quand
vous
les démoliriez tous, ma rage n’en serait pas moins légitime. Je lui d
475
t en tant de points — voilà qui m’inquiéterait, à
votre
place.
476
era cher ce crime contre la civilisation. Elle ne
croit
plus qu’au péché contre les lois sociales, eh bien ! elle apprendra q
477
nent de voir la morale actuelle s’attaquer, voyez-
vous
ça, à la famille, « cette cellule sociale ». Et je les traite de mauv
478
est vrai qu’elle est anormalement insatiable… Je
crois
qu’elle a surtout besoin d’une purge violente qui chasse ce ver solit
479
l semble bien que nous en soyons-là, s’il faut en
croire
les signes de révolte qui apparaissent de toutes parts. Mais l’école
480
re. Et qui a meilleure façon que le reste, pensez-
vous
. Il faut avouer qu’avec ce je ne sais quoi de déclamatoire, de… journ
481
ire, de… journalistique, de bedonnant creux, cela
vous
a un petit air démocratique, hé ! hé !… et d’ailleurs, vous aimez les
482
petit air démocratique, hé ! hé !… et d’ailleurs,
vous
aimez les idées généreuses, n’est-ce pas ? J’en étais sûr. Cependant
483
. Cependant j’ai peur que mon progrès ne soit pas
le vôtre
, et même que sa nature ne l’entraîne dans une direction tout opposée.
484
où le conduire ? Il y a beaucoup de routes, mais
vous
n’aimez pas le risque, vous préférez le surplace. Ainsi l’instruction
485
ucoup de routes, mais vous n’aimez pas le risque,
vous
préférez le surplace. Ainsi l’instruction publique s’est arrêtée aux
486
iculise à coup sûr sa victime. En fait de farces,
vous
allez feindre de trouver bien bonne celle-ci : je prétends que l’inst
487
ontre de l’évolution normale de l’humanité, comme
vous
ne manquerez cependant point de le dire, avec ce sens du cliché qui e
488
dire, avec ce sens du cliché qui est un hommage à
vos
maîtres respectés. La Démocratie, par le moyen de l’instruction publi
489
’est un recul. Cette critique du fonctionnarisme,
vous
alliez le dire, est un ramassis de lieux communs. Mais il s’en faut,
490
n. Supposons tout cela fait. Respirons. Mais déjà
vous
m’attendez à ce tournant et vous me sommez de dire comment, maintenan
491
irons. Mais déjà vous m’attendez à ce tournant et
vous
me sommez de dire comment, maintenant, je vais m’y prendre pour prépa
492
xviiie (depuis les dernières pestes noires). Si
vous
creusez un peu la notion de démocratie, vous trouverez bien vite qu’e
493
. Si vous creusez un peu la notion de démocratie,
vous
trouverez bien vite qu’elle repose sur des postulats rationalistes. E
494
ra au tour de l’instinct d’intégrer la raison. Je
crois
que nous approchons de ce temps. Et que le véritable progrès veut qu’
495
précis, on triomphe grossièrement. J’aurais voulu
vous
voir demander à un sujet de Louis XIV ce qu’il concevait à la place d
496
ormidables que nous réserve le siècle à venir, et
vous
commencerez à comprendre que votre scepticisme à l’endroit de la form
497
cle à venir, et vous commencerez à comprendre que
votre
scepticisme à l’endroit de la forme sociale que nous appelons sans la
498
pticisme sont d’un ridicule écrasant, sous lequel
vous
ne tarderez pas à périr. 12. La Raison de Spinoza ou de Descartes
499
Appendice. Utopie Un os à la meute. (Et figurez-
vous
que j’ai la ferme intention de vous faire rigoler, si cela peut vous
500
. (Et figurez-vous que j’ai la ferme intention de
vous
faire rigoler, si cela peut vous rassurer quant à ma santé morale.) L
501
rme intention de vous faire rigoler, si cela peut
vous
rassurer quant à ma santé morale.) La question est de savoir si nous
502
s’éveilleront du cauchemar où les plongent toutes
vos
drogues : presse, ciné, faux-luxe, suffrage universel, instruction pu
503
ur) et qui s’y consacre. (Mais alors !… Je vois à
votre
mine stupidement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fait moi
504
!… Je vois à votre mine stupidement rassurée que
vous
vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez
505
e vois à votre mine stupidement rassurée que vous
vous
dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas c
506
vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-
vous
. Vous ne savez pas ce que c’est que libre ou consacré.) L’utopiste, c
507
dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous.
Vous
ne savez pas ce que c’est que libre ou consacré.) L’utopiste, c’est l
508
effets suivront infailliblement. Par exemple, je
vous
demande une fois pour toutes si vous tenez, oui ou non, M. W. Rosier,
509
exemple, je vous demande une fois pour toutes si
vous
tenez, oui ou non, M. W. Rosier, auteur de manuels d’histoire et de g
510
en ai assez dit pour éviter ce malentendu : je ne
crois
pas à la possibilité d’une réforme suffisante. C’est une révolution q
511
e l’école a pourtant faim d’instruction 15, et se
croirait
lésé dans un de ses droits fondamentaux. Le peuple veut s’instruire e
512
u agace, trouble ou fait sourire les étriqués. On
croit
devoir se défendre : on se moque. On me dit : vous ne voyez tout de m
513
oit devoir se défendre : on se moque. On me dit :
vous
ne voyez tout de même pas une classe de gamins répétant la syllabe sa
514
llement de cela. Nous ne sommes pas aux Indes, je
vous
jure que je m’en doute. Mais l’Occidental aussi pratique son yoga à l
515
l’enfant parvenait à mettre sa pensée au garde-à-
vous
durant quelques instants, il s’épargnerait de longs énervements. Il n
516
vu qu’elle préfère les étouffer. Cependant, je ne
crois
pas qu’il soit bon que tous progressent de la même manière. Dans un s
517
struction privée : et moi je la voudrais secrète.
Vous
verrez bien. Cela se fera sans vous. Déjà revient le temps des mages
518
rais secrète. Vous verrez bien. Cela se fera sans
vous
. Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théories d’Ein
519
ans que des personnes bien intentionnées viennent
vous
dire : « Mais Monsieur, M. Machin que vous attaquez est pourtant un t
520
ennent vous dire : « Mais Monsieur, M. Machin que
vous
attaquez est pourtant un très brave homme, il fait partie du conseil
521
ut faire des haltères et rester pacifiste. NOTE C
Vous
parlez de la grande vulgarité de mes attaques. Ce qui est vulgaire, a
522
le Parthénon et le courage de Mucius Scevola. On
croyait
au progrès, sous n’importe quelle forme. Brusquement, nous voici « ga
523
culière, antérieure à n’importe quel dogme. Je ne
crois
pas qu’il existe d’autres facultés capables d’équilibrer en nous l’es
524
Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)bd Si
vous
avez la curiosité, mieux, le goût des esprits singuliers, si vous cro
525
iosité, mieux, le goût des esprits singuliers, si
vous
croyez que c’est par l’extrême pointe du singulier que l’esprit pénèt
526
é, mieux, le goût des esprits singuliers, si vous
croyez
que c’est par l’extrême pointe du singulier que l’esprit pénètre dans
527
du singulier que l’esprit pénètre dans la poésie,
vous
lirez Mes Propriétés. Il se peut que vous les trouviez médiocrement r
528
poésie, vous lirez Mes Propriétés. Il se peut que
vous
les trouviez médiocrement riantes, au premier coup d’œil, assez dénué
529
ime à ménager dans un jardin à la française. Mais
vous
ne tarderez pas à remarquer que tout, ici, est original, indigène, ta
530
riginal, indigène, tant l’allure des sentiers qui
vous
mènent tranquillement aux points de vue les plus cocasses, que la for
531
alicieuse et sensuelle dont nos yeux helvètes les
croyaient
par trop dépourvues… Cette charmante « japanisation » est rehaussée d
532
en veux pas démordre, et la Légion d’honneur — je
vous
la laisse, la Légion d’honneur. Quand vous prenez un taxi passé onze
533
r — je vous la laisse, la Légion d’honneur. Quand
vous
prenez un taxi passé onze heures, c’est double tarif, et pourquoi ? R
534
double tarif, et pourquoi ? Regardez : à côté de
vous
, si vous êtes seul, un fantôme, d’office, a pris place. On lie bien v
535
arif, et pourquoi ? Regardez : à côté de vous, si
vous
êtes seul, un fantôme, d’office, a pris place. On lie bien vite conna
536
Maison des Ogres est au 53 rue de Rennes ; je ne
vous
le confie pas sans un secret tremblement. Nous embarquons Jean Cassou
537
us profonds mystères de notre condition, et je ne
crois
pas trop absurde d’y chercher l’origine non seulement des passions am
538
doctrine en vérité moins généreuse que ne veut le
croire
M. Gide, — si pareil entre les griffes de son égoïsme à la souris qu’
539
commençait un roman. Son absence nous fera-t-elle
croire
qu’il apporte un soin tout particulier à le parfaire ? — il est bient
540
e marquis de Carabas, absent de Paris, est là. Si
vous
enlevez Georges Petit, égaré, en ayant soin d’ajouter ceux que j’oubl
541
égaré, en ayant soin d’ajouter ceux que j’oublie,
vous
obtiendrez le chiffre exact des participants ; calculez l’âge du capi
542
ais il s’agit de les vivre plutôt que d’en parler
vous
voyez bien que j’ai quitté cette table écroulée, dans la fumée et les
543
e, après lecture de ses œuvres, si M. Brunschwicg
croit
ou non à la divinisation finale de l’homme par le progrès des science
544
tré. (Vraiment le jeu est trop facile. Allez donc
vous
mettre en colère contre l’insignifiance ! On ne nous laisse même plus
545
ans les « milieux » littéraires, l’un parce qu’il
croit
tout à fait, l’autre parce qu’il ne croit pas du tout, le troisième p
546
e qu’il croit tout à fait, l’autre parce qu’il ne
croit
pas du tout, le troisième parce qu’il croit ou ne croit pas selon les
547
il ne croit pas du tout, le troisième parce qu’il
croit
ou ne croit pas selon les sautes brusques de son tempérament. Attendo
548
pas du tout, le troisième parce qu’il croit ou ne
croit
pas selon les sautes brusques de son tempérament. Attendons encore un
549
ière aussi peu compromettante que possible. Direz-
vous
que les Allemands ne les posent pas mieux ? Du moins n’ont-ils pas ce
550
ui vaille qu’on s’y dévoue. Mais quoi ! cela peut
vous
mener à crever de faim, ce qui ne se porte plus, — voire même à paraî
551
un Descartes ?) D’ailleurs, c’est bien simple, si
vous
persistez à dédaigner cette vertu qu’il est vraiment trop facile de n
552
ent trop facile de nommer l’avarice française, il
vous
reste à choisir entre le sort de Nietzsche et celui de Schiller. Roma
553
«
Vos
fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fa
554
te « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)s t I
Vos
fantômes ne sont pas les miens, et qui saura jamais s’ils ne sont pas
555
centre de mon univers. La vision « autre » dont
vous
parlez traduit simplement une variation dans mes relations avec le mo
556
s. Rougemont Denis de, « [Réponse à une enquête]
Vos
fantômes ne sont pas les miens… », Raison d’être, Paris, juillet 1930
557
tacitement toute forme de vie, et explicitement —
croyons
-nous — certaines expériences particulières, telles que les rêves (à l
558
les a poussés à un paroxysme verbal qui induit à
croire
qu’il les sentait moins profondément que ses devanciers. Son sadisme
559
un peu hâtive à une « jeunesse » déjà démodée… Je
crois
que la jeunesse d’aujourd’hui s’éloigne plutôt de la grandiloquence «
560
dresse pour tous les possibles, qu’on appelle, je
crois
bien, jeunesse… Je me suis endormi dans une grande maison calme aux v
561
errible, tout de suite : « Mais qui, mais qu’êtes-
vous
venu chercher jusque chez nous ? » On me demandera donc toujours des
562
dant, mes regards errant sur une bibliothèque, je
crois
y trouver mon salut : « Peter Schlemihl, et vous, A. O. Barnabooth, v
563
crois y trouver mon salut : « Peter Schlemihl, et
vous
, A. O. Barnabooth, vous êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons
564
t : « Peter Schlemihl, et vous, A. O. Barnabooth,
vous
êtes, m’écrié-je, mes frères ! Nous traînons tous notre sabot, qui, l
565
pas à devenir notre raison de vivre. Mais combien
votre
sort, ô grands empêtrés ! me paraît enviable : vous au moins connaiss
566
re sort, ô grands empêtrés ! me paraît enviable :
vous
au moins connaissiez ce qui causait votre malheur ; moi, non. Barnabo
567
viable : vous au moins connaissiez ce qui causait
votre
malheur ; moi, non. Barnabooth savait bien ce qu’il ne pouvait perdre
568
se peignirent sur les traits de mes auditeurs. —
Vous
êtes, me dit-on, un amateur de troubles distingués. Peu de sens du ré
569
oubles distingués. Peu de sens du réel. Mais nous
vous
montrerons notre Hongrie, ou tout au moins ce qu’il en reste. Sur quo
570
rc. Tandis que nous y rôdions, un soir étouffant,
vous
m’avez montré en passant des murs brunis qui rougeoyaient au sommet d
571
a Colline des roses. Une ancienne mosquée, disiez-
vous
, le tombeau du prophète Gül Baba. Puis, comme le soleil se couchait,
572
fallu que je recherche le chemin du Rozsadomb. «
Vous
n’y verrez, m’avait-on dit, qu’une paire de babouches dans une mosqué
573
reil est par là même extraordinaire. Celui qui ne
croit
pas à la vertu des noms reste prisonnier de ses sens ; mais celui-là
574
n impose une livrée. — « Je comprends, me dit-on.
Vous
êtes pour la fantaisie, c’est bien joli !… » — Non, Monsieur, ce n’es
575
e réalité vivante à une duperie commerciale. Mais
vous
pensez que tant de mots pour une simple question de sentiment… C’est
576
pour une simple question de sentiment… C’est que
vous
êtes déjà bien malade. Il perd le sentiment, disait-on, du temps que
577
choire. 6. Doutes sur la nature du Sujet Je
crois
qu’il faut que je raconte mon voyage « à la suite », renonçant à écri
578
e vois. Ruse connue : c’est l’histoire du mot que
vous
avez sous la langue ; je vous conseille de n’y plus penser quelque te
579
histoire du mot que vous avez sous la langue ; je
vous
conseille de n’y plus penser quelque temps… Car on ne trouve vraiment
580
sse. Comment la mesurer sans mauvaise grâce à qui
vous
a reçu comme un cadeau de Dieu. (« C’est Dieu qui vous envoie », dit
581
a reçu comme un cadeau de Dieu. (« C’est Dieu qui
vous
envoie », dit la formule traditionnelle.) La liqueur de pêche rend dé
582
t les cartes de « la Hongrie mutilée ». — « Savez-
vous
qu’on nous a volé les deux tiers de notre patrie ? » Ah ! ce n’est pa
583
deux tiers de notre patrie ? » Ah ! ce n’est pas
vous
, maintenant, qui allez demander raison à vos hôtes de la façon dont i
584
pas vous, maintenant, qui allez demander raison à
vos
hôtes de la façon dont ils traitaient, au temps de leur puissance, le
585
s régions jusqu’à y former la majorité. Pourtant,
vous
les obligeriez à vous répondre que les nombres ont tort au regard de
586
rmer la majorité. Pourtant, vous les obligeriez à
vous
répondre que les nombres ont tort au regard de l’antiquité d’une civi
587
ce de Dieu roi de Hongrie. Bonjour, citoyens ! Si
vous
ne venez pas tous vous présenter au roi, vous perdrez la tête. Donné
588
ie. Bonjour, citoyens ! Si vous ne venez pas tous
vous
présenter au roi, vous perdrez la tête. Donné à Bude. Le roi. » 10
589
Si vous ne venez pas tous vous présenter au roi,
vous
perdrez la tête. Donné à Bude. Le roi. » 10. Visite à Babits Pe
590
ir. Espoir sans doute chimérique, mais qu’on peut
croire
bien près d’être comblé dans ce pays où les courtiers ne donnent pas
591
e suis pacifiste. Comment ne pas l’être ? Mais je
crois
que les pacifistes qui veulent assurer la paix par la mutilation des
592
isolés, des bribes de phrases… Or, si comme je le
crois
et voudrais l’établir plus longuement, le sens des poèmes de la matur
593
iste — ô Danses ! avènement de l’âme aux gestes !
Vous
voici, longs coups d’ailes en silence au-dessus du gouffre. Je vole s
594
e verrai-je naître à mon désir ? Rejoindre ! Mais
vous
, derrière ma tête, Sans Noms, ça ne sera pas encore pour cette fois.
595
de la romance à mon oreille d’un violoneux qui me
croit
triste. Ils l’ont amené du fond d’une Inde. Ils l’ont égaré, comme il
596
eais dans les eaux fades du Balaton. Ces eaux, je
crois
, s’en vont à la mer Noire, et je n’en connais pas les fées, c’est pou
597
c, il faut d’abord s’y plonger ; et ensuite, s’il
vous
a paru beau, en faire le tour, mais voilà qui est affaire de pur capr
598
belles dans leurs petits sweaters — vais-je pour
vous
m’arrêter quelques jours ? On ferait connaissance à table d’hôte, on
599
vec son jeu des définitions)… pas de but. — C’est
vous
qui le dites ! — Vous, naturellement… (Encore un qui se réveille dans
600
tions)… pas de but. — C’est vous qui le dites ! —
Vous
, naturellement… (Encore un qui se réveille dans ma tête.) — On ne voy
601
problème de l’homme dans sa totalité, et c’est je
crois
l’éloge de choix. Mais de ce problème central, qui déborde le plan es
602
Tentation de l’Occident. La Voix royale 9, est,
croyons
-nous, le récit des événements qui précédèrent l’aventure chinoise de
603
ré-communiste. Le cas Malraux, — le cas Perken si
vous
voulez. Les personnages de M. Malraux se ressemblent dans le souvenir
604
gens, si nombreux aujourd’hui (Freud, etc.), qui
croient
que le pire est toujours le plus vrai ; que la prose est plus vraie q
605
des conditions matérielles de la vie humaine. Je
crois
que l’homme ne peut être transformé que spirituellement. Et cette rév
606
astronome chrétien. Comment un astronome peut-il
croire
à l’Incarnation ou aller à la Messe ? On n’aura d’autre ressource que
607
iste salue comme son contemporain ; en tant qu’il
croit
à l’Incarnation et qu’il va à la Messe, il se comporte en homme du xi
608
e — ou en enfant : il y a lieu de s’attrister. Si
vous
demandez au philosophe de quel droit il pratique cet étrange sectionn
609
Le séculariste « constructiviste » répondra qu’il
croit
en la puissance de l’homme pour se dégager des servitudes provisoires
610
ècle entonne pour annoncer son morne triomphe : «
Vous
n’avez pas su conjurer la malédiction du monde moderne, clame-t-on de
611
s (avril 1931)f C’est donc qu’il y en a ? avez-
vous
dit. Depuis le temps qu’on cherchait à nous faire croire qu’une origi
612
dit. Depuis le temps qu’on cherchait à nous faire
croire
qu’une origine protestante était un vice rédhibitoire pour toute carr
613
naît mal. Derrière le mur de notre maison on nous
croyait
peut-être enfermés dans un moralisme étriqué, ennuyeux et consciencie
614
chez ces peintres ? — Certaines rigidités, pensez-
vous
, certaines austérités de style ? — On s’y serait attendu. Une visite
615
aut est contrecarré par le dieu de l’Amour. « Si
vous
désirez savoir comment cela s’applique à mon histoire, dit l’auteur d
616
re, dit l’auteur dans sa préface, lisez-la, et si
vous
la lisez, ne dites pas à vos amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient
617
ce, lisez-la, et si vous la lisez, ne dites pas à
vos
amis ce qui arrive avant qu’ils n’aient lu eux-mêmes le livre. J’espè
618
maines, et comme la morale du roman. Mais nous ne
croyons
pas qu’une œuvre de cette envergure comporte à proprement parler de m
619
int ébranlé sa foi, la princesse répond : « Je ne
crois
pas, j’espère que non ; bien qu’il soit difficile, quelquefois, me se
620
ou cruels qui les caractérisent. « Naturellement,
vous
allez à l’église le dimanche ? — Oui, tante Harriet, j’y vais. — Tant
621
rtis » : « Nous en avons eu trop dans la famille,
votre
pauvre oncle Charles… qui avait stupéfié la famille en devenant catho
622
catholique…, puis Edmund Lely, cousin germain de
votre
père, qui est devenu moine, et qui marche pieds nus, à l’étranger lui
623
ieds nus, à l’étranger lui aussi ; puis il y a eu
votre
pauvre tante Cornélia… Ce fut un terrible coup pour nous tous. Nature
624
sion. (C’est Blanche qui parle au père Michaël.)
Vous
comprenez tout à présent. Je vous demande seulement de prier pour moi
625
père Michaël.) Vous comprenez tout à présent. Je
vous
demande seulement de prier pour moi, car j’ai parfois la sensation qu
626
vrai, que j’ai commis des erreurs irréparables. —
Vous
avez le droit de vous laisser mener par le remords au bord du désespo
627
des erreurs irréparables. — Vous avez le droit de
vous
laisser mener par le remords au bord du désespoir, mais pas plus loin
628
point trop volumineux — il trouvera sa place dans
votre
valise — et d’une érudition très aérée. Comment ne point partager, en
629
uelle tranquillité tout repose dans la lumière… »
Vous
avez reconnu ce ton souverain. Pour la première fois, le ton des haut
630
’est là se contenter à bon marché, et personne ne
croit
plus à la vertu de simulacres à ce point galvaudés. (Un Montherlant l
631
, qui vaut d’être citée : — Pourquoi me regardez-
vous
ainsi ? tonna le Procureur, qui cherchait à intimider Eiichi. Eiichi
632
’est-ce que cela veut dire ? Pourquoi me regardez-
vous
aussi insolemment ? Le Procureur continuait à enrager ; sa figure se
633
ait et ses lèvres étaient pâles. — Comment voulez-
vous
renverser l’état social actuel, si ce n’est par une révolution ? Je v
634
ocial actuel, si ce n’est par une révolution ? Je
vous
demande de me dire clairement votre pensée à ce sujet. Eiichi se tais
635
évolution ? Je vous demande de me dire clairement
votre
pensée à ce sujet. Eiichi se taisait. Une minute, deux minutes s’écou
636
aux prises avec toutes les formes du mal, jamais
vous
ne surprendrez dans ses yeux rien du moralisme glacial des « honnêtes
637
comprend que, non satisfait de s’y complaire, il
croit
y découvrir son originalité, ou comme il le dit : son « paysage intér
638
e l’homme était beaucoup moins simple qu’il ne le
croyait
. Mais la question reste de savoir si cette division interne, une fois
639
manisé certes, s’élève à une vertu surhumaine. Je
crois
que ce qui me plaît surtout dans ce récit frémissant, c’est sa nobles
640
suis oiseau, voyez mes ailes. » Qu’il n’aille pas
croire
pourtant que désormais la vertu fera prime, les vices ayant épuisé le
641
prononcé en France. Kierkegaard, un homme qui ne
vous
lâche plus. Il a beaucoup parlé de lui-même. Mais là où d’autres prod
642
gue dans une tête) (1932)ae af Lord Artur. —
Vous
êtes terriblement jolie aujourd’hui, Mademoiselle Sonnette, avec qui
643
aujourd’hui, Mademoiselle Sonnette, avec qui avez-
vous
été méchante ? Sonnette. — Lord Artur, je ne suis pas une mauvaise f
644
d Artur, je ne suis pas une mauvaise femme, et si
vous
n’étiez pas si retors, vous verriez bien que je ne suis pas plus coqu
645
mauvaise femme, et si vous n’étiez pas si retors,
vous
verriez bien que je ne suis pas plus coquette qu’une autre. Mais les
646
plus coquette qu’une autre. Mais les hommes comme
vous
aiment que les femmes soient coquettes à les faire doucement frémir d
647
iner et c’est pourquoi nous aimons leur échapper.
Vous
êtes bien injuste avec moi quand vous me reprochez d’être méchante :
648
r échapper. Vous êtes bien injuste avec moi quand
vous
me reprochez d’être méchante : je suis à peine coquette, et vous save
649
ez d’être méchante : je suis à peine coquette, et
vous
savez que c’est un plaisir qu’on ne peut pas nous refuser ; du reste,
650
end plus jolie, quelqu’un me l’a dit hier encore,
vous
ne saurez pas qui. Lord Artur. — Ravissante Sonnette, vos paroles ne
651
urez pas qui. Lord Artur. — Ravissante Sonnette,
vos
paroles ne sont pas pour les oreilles, mais pour les lèvres de ceux q
652
ur les oreilles, mais pour les lèvres de ceux qui
vous
aiment. Car elles sont insensées, mais comme des baisers dans l’air.
653
s, mais comme des baisers dans l’air. Je voudrais
vous
poser une question, Sonnette. Une question très grave. Une question q
654
Une question qui revient à peu près à ceci : Êtes-
vous
un être capable d’aimer, ou seulement une apparence adorable ? Et voi
655
arence adorable ? Et voici cette question : Aimez-
vous
mieux la pluie ou le beau temps ? Sonnette. — Pfi ! comme c’est drôl
656
r. — Certes, la réponse serait sage, si seulement
vous
saviez ce que vous dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous l
657
onse serait sage, si seulement vous saviez ce que
vous
dites. Mais, en vérité, que signifient pour vous le beau temps et la
658
vous dites. Mais, en vérité, que signifient pour
vous
le beau temps et la pluie ? Est-ce que c’est rire et pleurer ? Est-ce
659
que c’est le bonheur et la tristesse ? Est-ce que
vous
préférez l’un à l’autre ? Sonnette. — Petite leçon de météorologie s
660
Petite leçon de météorologie sentimentale. Comme
vous
êtes un profond pédant, dans cinq minutes je ne saurai plus même voir
661
vilain. Lord Artur. — Je pense sérieusement que
vous
ne l’avez jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si vous préfé
662
sement que vous ne l’avez jamais su. Pas plus que
vous
n’avez jamais su si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Car vo
663
jamais su. Pas plus que vous n’avez jamais su si
vous
préfériez le bonheur ou la tristesse. Car vous ne savez pas où est vo
664
si vous préfériez le bonheur ou la tristesse. Car
vous
ne savez pas où est votre bien. C’est pourquoi les mots vous paraisse
665
eur ou la tristesse. Car vous ne savez pas où est
votre
bien. C’est pourquoi les mots vous paraissent simples, évidents et in
666
ez pas où est votre bien. C’est pourquoi les mots
vous
paraissent simples, évidents et indifférents. C’est pourquoi vous adm
667
simples, évidents et indifférents. C’est pourquoi
vous
admettez que « beau » temps est le contraire de « mauvais » temps, et
668
» temps est le contraire de « mauvais » temps, et
vous
n’avez jamais cherché ce que doit être le « bon » temps, ni si les te
669
i si les tempêtes sont « belles ». C’est pourquoi
vous
pensez encore que le bonheur peut exister en dehors de la souffrance,
670
est le contraire de la souffrance. C’est pourquoi
vos
rêves composent toujours le même paysage de carte postale en couleurs
671
e sur le beau temps. Écoutez-moi bien, Sonnette :
Vos
actions et vos pensées, votre conception de l’amour se réfèrent en vé
672
emps. Écoutez-moi bien, Sonnette : Vos actions et
vos
pensées, votre conception de l’amour se réfèrent en vérité à une cart
673
-moi bien, Sonnette : Vos actions et vos pensées,
votre
conception de l’amour se réfèrent en vérité à une carte postale en co
674
postale en couleurs. Et non pas à la réalité. Car
vous
n’aimez pas réfléchir à la souffrance. (Un silence.) Sans doute,
675
e. (Un silence.) Sans doute, Sonnette, portez-
vous
de ces courtes bottes vernies, quand il pleut ? Sonnette. — Quand j’
676
nt seulement sournoises. Sonnette. — Lord Artur,
vous
m’amusez beaucoup. Vraiment vous devez être jaloux ce soir. Quand vou
677
e. — Lord Artur, vous m’amusez beaucoup. Vraiment
vous
devez être jaloux ce soir. Quand vous cédez à votre manie de remuer d
678
p. Vraiment vous devez être jaloux ce soir. Quand
vous
cédez à votre manie de remuer des métaphysiques à propos de petits ri
679
ous devez être jaloux ce soir. Quand vous cédez à
votre
manie de remuer des métaphysiques à propos de petits riens, c’est tou
680
s riens, c’est toujours par dépit amoureux. Si je
vous
laisse aller, ou si peut-être je vous pousse un peu, vous finirez par
681
reux. Si je vous laisse aller, ou si peut-être je
vous
pousse un peu, vous finirez par démontrer qu’il faut être chrétien po
682
sse aller, ou si peut-être je vous pousse un peu,
vous
finirez par démontrer qu’il faut être chrétien pour comprendre quoi q
683
Lord Artur. — J’ai toujours estimé, Sonnette, que
vous
extrêmement intelligente. Je regrette profondément que vous n’ayez pa
684
mement intelligente. Je regrette profondément que
vous
n’ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne
685
’ayez pas plus de sens qu’un oiseau. Sonnette, si
vous
étiez païenne ou si vous étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est
686
’un oiseau. Sonnette, si vous étiez païenne ou si
vous
étiez chrétienne, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vou
687
i vous étiez païenne ou si vous étiez chrétienne,
vous
sauriez ce que c’est que le beau temps. Si vous étiez païenne et que
688
, vous sauriez ce que c’est que le beau temps. Si
vous
étiez païenne et que vous adoriez la lumière, le beau temps vous sera
689
t que le beau temps. Si vous étiez païenne et que
vous
adoriez la lumière, le beau temps vous serait un Dieu rendu visible ;
690
nne et que vous adoriez la lumière, le beau temps
vous
serait un Dieu rendu visible ; et votre « bonheur » rien de plus que
691
beau temps vous serait un Dieu rendu visible ; et
votre
« bonheur » rien de plus que l’un des noms de sa présence. Mais un jo
692
u bâtit la ville de Crotone. Sonnette. — J’aime
vos
histoires, Lord Artur. (Un temps.) — Dites-moi, Lord Artur, si je ple
693
Artur, si je pleurais, quel temps ferait-il pour
vous
? Lord Artur. — … Le beau mot : courtisane… Ce n’est pas qu’elle soi
694
êtue de son péché », — comme une courtisane. Mais
vous
n’êtes qu’une petite fille.20 20. [Note à l’achevé d’imprimé :] «
695
C’est un fait digne d’intérêt, et que personne,
croyons
-nous, n’a relevé, que les grands « succès » littéraires de l’année 19
696
ion vraiment chrétienne. Car c’est à juste titre,
croyons
-nous, qu’on put écrire de Saint-Saturnin qu’un tel roman exprime « to
697
s de pensée ou d’action dans lesquelles nos pères
crurent
trouver des appuis, mais dont nous souffrons d’autant plus vivement q
698
ait d’une disposition trop romantique que d’avoir
cru
distinguer dans ces œuvres je ne sais quelle complaisance qui les fai
699
rler de l’unanimisme de Ramuz. Mais comment Ramuz
croirait
-il à l’être collectif, être sans racines, mythe cérébral. « Je ne dis
700
u monde moderne. « Depuis Descartes, ils ont tous
cru
, dit Kierkegaard, que si longtemps qu’ils pussent douter, si longtemp
701
il n’était pas bien pire de commettre un acte qui
vous
laisse dans le doute (et l’on s’attire pourtant une responsabilité) q
702
cet ordre puisse être tenu pour crucial, je veux
croire
qu’on ne le contestera pas. Mais ce qu’on voudrait dire maintenant, c
703
ion eût exaspéré Goethe autant que Rimbaud, mais,
croyons
-nous, dans leur habitus individuel bien plus que dans leur commune gr
704
it de Faust béant sur le vide : « Moi qui me suis
cru
plus grand que le Chérubin… qui pensais en créant pouvoir jouir de la
705
ormais protégé par une cotte d’invisible silence.
Vous
pouvez lui parler sans le troubler : les mots n’atteignent plus son r
706
alut violents. Exerce-toi ». Objurgation que l’on
croirait
tirée de quelque journal intime du Goethe des années ascétiques, à We
707
ust que l’on citait plus haut : « Moi qui me suis
cru
plus grand que le Chérubin. » « Point de cantiques : tenir le pas gag
708
dépêchons-nous ! L’explosion sera retardée si
vous
m’aimez assez on peut conserver quelque espoir à condition de ne
709
, il m’a saisi par les cheveux. Il est sûrement à
vos
trousses aussi, j’espère voir le jour où il vous rattrapera ; mais je
710
à vos trousses aussi, j’espère voir le jour où il
vous
rattrapera ; mais je ne puis répondre de la manière. Je suis parfois
711
ec le Seigneur et Jésus son fils bien-aimé. C’est
vous
dire que j’ai acquis plus de raison et d’expérience : la crainte du S
712
le qu’avec leur première sensation religieuse, et
croient
qu’on ne peut aller plus loin parce qu’ils ignorent tout du reste. »
713
hrétien, mais d’une tout autre sorte que ne l’ont
cru
nos athées qui s’arrêtaient à des boutades anticatholiques ou à des m
714
ement orgueilleux et misérable d’une humanité qui
croit
pouvoir fabriquer son bonheur par ses propres forces, notre devoir es
715
citaires. “De la musique avant toute chose…” Oh !
vous
ne diriez plus cela, Verlaine ! » (page 16). 17. « Si je cherche que